Ce n'était pas une taxe "punitive", comme les appelle la ministre Ségolène Royal, mais d'une proposition visant à intégrer dans le dispositif bonus-malus du Grenelle les émissions de polluants atmosphériques que sont les dioxydes d'azote et les particules fines et ultrafines.
Cette loi a été proposée par le groupe écologiste, présentée par Aline Archimbaud, amendée par le groupe communiste républicain et citoyen et défendu par Chantal Jouanno et M. Canevet pour le groupe centriste.
Nous ne faisons pas là de l’écologie punitive. C’est l’absence d’écologie qui est punitive pour ceux qui sont les plus exposés aux émissions de polluants du trafic routier et pour le scandale sanitaire que nous vivons Aline Archimbaud
On ne meurt pas de pollution, mais la pollution fait mourir prématurément de maladie cardio-vasculaire, d'AVC, de cancer. On est atteint d'infections aigües des voies respiratoires, de bronchopneumopathies chroniques obstructives.
En France, le nombre de morts prématurées dues aux particules est estimé entre 15 000 (Institut National de Veille Sanitaire) et 42 000 (commission européenne). Il ne s'agit pas de décès dus directement à la pollution, mais la pollution réduit l'espérance de vie à 30 ans de 3,6 à 7,5 mois, selon les endroits où l'on vit.
Ces estimations prennent en compte l'ensemble des particules fines. Celles-ci comprennent toutes les pollutions industrielles, le chauffage, et l'agriculture. Mais c'est en ville que le rôle du diesel est prépondérant, par la concentration des émissions.
3 millions de franciliens subissent des conséquences sur leur santé et leur espérance de vie à 30 ans. Les seuils ne devraient pas pouvoir être dépassés plus de 35 jours par an. Elles les dépassent plus de 200 jours.
Parmi les 12 millions de citadins menacés par le diesel, nous pouvons éviter 2 900 morts prématurées / an en modifiant nos comportements, et grâce à des politiques publiques volontaristes.
Des politiques volontaristes et non punitives.
Il serait injuste de punir des consommateurs dont on a fait tout ce qu'on pouvait pour leur vendre le diesel, en tournant notre industrie automobile vers le tout-diesel. La fiscalité promue par les transporteurs routiers, le secteur industriel automobile français - Peugeot a été un des précurseur de la technologie, avec la 403 - et les pétroliers qui voyaient là l'occasion de vendre un "sous-produit" du pétrole (réputé non-cancérigène jusqu'en 2012), et surtout un carburant plus abondant par rapport à l'essence, à une époque ou le diesel représentait moins de 10% du marché.
La fiscalité sur les carburants, c'est que l'essence est taxée à 61 %, alors que le diesel - qui coûte plus cher - coûte moins cher à la pompe parce qu'il n'est taxé qu'à 50 %.
Pourquoi cette disparité ?
Aujourd'hui, la part du diesel en France est de 72,9 %.
Et nous nous trouvons dans la situation opposée aujourd'hui : nous sommes exportateurs d'essence. Un essence que nous revendions aux américains.
Et, du fait que le diesel émet moins de CO2 que l'essence, il participe à réduire la taxe carbone des pays. C'est la raison pour laquelle la Chine augmente son parc diesel. Moins de CO2 = moins de taxe carbone. Mais nuit gravement à la santé des habitants.
Santé publique et économies pour les usagers.
Nous avons besoin de nous orienter vers des modes de transports plus sobres, plus propres, moins onéreux, et moins polluants. Sans parler du coût de la santé publique.
La loi proposait de réformer le système de bonus-malus actuel qui favorise l'achat de voitures diesel au détriment de l'essence, en favorisant l'acquisition de véhicules propres, en produisant des autos moins polluantes, et en donnant aux constructeurs le temps de s'adapter aux nouvelles lois du marché mondial.
Le temps d'adapter nos usages : co-voiturage, intermodalité, transports publics, auto-partage, télétravail, et tous ces nouveaux usages qui vont permettre aux usagers de ménager leur bourse et leur santé. Et plus de cinq ans pour le mettre en place. Au boulot, certes ! Mais ça laisse 5 ans quand même.
Que vaut la santé publique, la santé et la vie des gens, quand on peut préserver les marchés, même momentanément, du numéro 1 mondial du diesel, et aussi préserver la paix avec des transporteurs routiers pour qui on supprime l'écotaxe dès la menace d'une manifestation, et les profits des pétroliers, pour des parlementaires lobbytomisés des orteils jusqu'au plafond, si possible doré ?
De la droite, on s'attendait au vote contre. Au moins, à droite, il y a eu Chantal Jouanno et Michel Canevet pour défendre la loi.
Le parti socialisme s'est abstenu comme un seul bloc, un roc, un mur. Unité : 111 abstentions, 1 vote contre. Main dans la main avec le gouvernement.
Le groupe communiste a voté pour, tous les sénateurs. Pourtant, ils connaissent les problèmes d'emplois dans l'industrie automobile et pétrolière. Et pour arriver à une mutation de l'industrie du diesel sans douleur, ils ont demandé 2 ans de plus, jusqu'en 2020, en accord avec les écologistes.
Les radicaux, 12 abstentions, 1 contre. Il faut bien se maintenir en place.
La loi a été rejetée.
Les gens vont rester avec la pollution. Parce qu'il ne faut rien faire. Nous sommes toujours en 1983, et la croissance va revenir.
Et tout ça au moment où Hollande découvre les vertus de l'écologie ("[il] n'y aurait pas cru il y a encore 2 ou 3 ans", dixit lui-même - nous, on a cessé d'y croire, à sa conversion). Mince ! Et au moment où le ministre Macron va enfouir les déchets nucléaires à Bure, pour faire revenir la croissance. Déchets nucléaires = croissance !
Il est parti le socialisme. Loin, loin... Bon voyage : 2ème étoile à droite, et tout droit jusqu'au matin.
694 milliards de pertes pour 9 milliards de chiffre d'affaires, un chiffre qui va augmenter d'ici la fin de l'année. 9 ans de retard sur la livraison de l'EPR finlandais, et la livraison de l'EPR français de Flamanville est repoussée d'un an de plus.
L'EPR a viré au fiasco industriel, et l'entreprise publique (à 88%) y laissera plusieurs milliards €.
Le groupe a suspendu l'ensemble des perspectives financières qu'il s'était fixées pour l’exercice 2015 et 2016, et ne garantit plus l'objectif d'un cash-flow "proche de l'équilibre".
« Si Areva était une société privée, elle aurait déposé son bilan » Areva a cédé 10 milliards € d'actifs en 3 ans, sa dette est de 4,7 Mds € pour seulement 4 mds € de fonds propres. L'action, qui a perdu près de la moitié de sa valeur depuis le 1er janvier, a décroché en bourse après ces annonces.
Depuis 2008, l'action a perdu près de 90% de sa valeur.
Areva est au bord du gouffre. Pour continuer cette fuite en avant, l'Etat, les contribuables et les salariés de l'entreprise vont devoir payer les échecs de la filière. Il faudrait 2 milliards et plusieurs milliers de licenciements pour renflouer l'entreprise, si c'est possible.
L'avenir de l'entreprise publique est en jeu. Au delà du sort même de l'entreprise, c'est toute la politique énergétique de la France qui est en cause.
L'EPR est un énorme ratage industriel. En 2011 déjà, mediapart nous avertissait : "le bilan de la folle gestion d'Areva ne pouvait plus être tu." Mais la gestion calamiteuse de l'entreprise, l'impasse économique de la filière nucléaire, sa dangerosité, l'impossible gestion des déchets, qui sont un danger pour les milliers d'années à venir, auraient dû contraindre les dirigeants politiques à changer radicalement notre politique énergétique.
Au lieu de ça, malgré les alertes sur la folie de l'EPR qui nous coûte notre capacité à changer notre avenir, les milliards d'argent public qui s'évanouissent en fumée donnent le tournis.
Qu'est-ce qu'on fait : stop ou encore ? La raison conduit à dire stop ! La folie viendrait nous dire de nous acharner à persévérer dans le désastre.
Malgré cet aléa de chantier, EDF réaffirme son engagement dans le nouveau nucléaire en France, en Chine et au Royaume-Uni.
Le report d'une année supplémentaire de la mise en fonction, en 2017, de l'EPR de Flamanville vient contrecarrer la fermeture de la centrale de Fessenheim.
En effet, il faudrait que l'Etat, qui a financé entièrement le programme nucléaire, indemnise l'opérateur EDF, désormais privé, de plus de 4 milliards €. Des milliards, et encore des milliards, toujours plus de milliards. L'indemniser pour la rentabilité annuelle de 200 millions/an jusqu'en 2040. La centrale aurait alors 62 ans. On est tombés sur la tête.
Les écologistes et la jeunesse éprouvent beaucoup de tristesse pour Rémi Fraisse et ses proches.
Rémi a été tué par les autorités parce qu’il défendait ses valeurs, qu’il défendait la nature et qu’il s’opposait à un projet jugé médiocre par l’État même qui le met en place.
Décrit comme un jeune homme doux, tolérant, honnête et non violent, Rémi fait partie de nos amis. Tous les copains sont bouleversés, attristés, en colère.
Les écologistes ont prévenu des tensions et des débordements de violence qui se manifestent à notre encontre dès qu’on cherche à protéger l’environnement. Nous avons prévenu pour Sivens.
Nous sommes abasourdis par le déchainement de violence autoritariste qui a conduit à ce décès.
Ce sont des jeunes gens qui revendiquent leur droit à hériter d’un monde sans saccages supplémentaires. Rémi a manifesté contre un projet que même ses promoteurs jugent médiocre. Il n’a usé d’aucune violence, et il est mort.
Comment peut-on décider de déployer un tel déferlement de violence, au risque de tuer ?
Nous sommes tous concernés. Nous, nos enfants, tous les gens, jeunes et moins jeunes, que nous connaissons. Serons-nous responsables de la mort de nos enfants si nous les emmenons à nos côtés lorsque nous irons défendre les retraites, l'école, l'emploi, la qualité de vie ou la sauvegarde de l’environnement ?
Le premier ministre en a appelé à la responsabilité de chacun dans son expression. Autrement dit : taisez-vous !
J’en appelle, moi, à la responsabilité de chacun dans ses actes.
La responsabilité, c’est d’abord la recherche de la vérité et de la chaîne de responsabilités.
La responsabilité, c’est pour le moins de présenter des excuses à la famille et aux proches de la victime pour la mort de Rémi Fraisse, et pour toutes les blessures et souffrances infligées aux proches et aux autres.
La responsabilité, c’est d’assumer les responsabilités que les politiques ont choisi d’assumer : vous vous êtes plantés, vous avez tué un innocent, vous assumez.
Il faut arrêter ce projet que vous jugez mauvais, il faut renaturaliser la zone détruite, en l’honneur de tous. Renaturalisez la zone, et, s’il vous plait, baptisez-la « Rémi Fraisse », en hommage à son courage, sa bonne volonté, et à son innocence.
Et taisez-vous au lieu de vous justifier à chercher des poux là où il n’y a que bon cœur et intelligence. Cessez vos violences.
Adieu Rémi. Tu as mon amitié posthume.
Qui fait régner la terreur ? De qui vient la violence ?
Julien Dufresne, du Conservatoire des Espaces Naturels de Haute-Normandie (CRENHN), conduisait l'équipe de bénévoles venue aider à débroussailler les coteaux qui surplombent la Seine. Objectif : la sauvegarde de la violette de Rouen.
Crédit : France 3 Haute-Normandie, un reportage de Jean-Luc Drouin et Olivier Flavien
Quelle chance de se retrouver dans un paysage d'une telle beauté, en belle compagnie, pour aller découvrir et aider à la sauvegarde de la violette de Rouen.
La violette de Rouen, de son petit nom viola hispida Lam. (viola rothomagensis), est une fleur de 18-20 mm qui vit sur les coteaux crayeux de la Seine. Elle n'est présente nulle part ailleurs au monde.
L'espèce est menacée d'extinction par les nouveaux usages de l'homme. C'est une fleur pionnière, qui vit dans les cailloux, supporte des conditions très rudes, chaleur très forte ou, au contraire, froid intense, mais qui a du mal a supporter la concurrence des autres espèces. Les pierriers, ces éboulis crayeux, offrent l'abri idéal à cette petite violette.
Le déclin du pastoralisme est la cause première de la disparition de cette espèce unique. Lorsque les moutons paissaient encore dans les coteaux, ce sont eux qui garantissaient les conditions de la survie des espèces pionnières. Les élevages ovins ont largement disparu dans notre région. Sur les coteaux, avec les difficultés d'accès et le dénivelé très important, l'élevage a totalement disparu.
Le CREN-HN s'est donné pour mission de restaurer les espaces naturels de notre région. Entre autres missions, le conservatoire s'occupe de préserver et entretenir les coteaux. Ils y font paitre chèvres et moutons, afin de sauver la violette de Rouen et la biscutelle de Neustrie.
Mais avant de faire venir sur les lieux une trentaine de moutons, ainsi qu'une quinzaine de caprins, il faut impérativement débroussailler le terrain.
C'est pour cela que nous nous sommes retrouvés le samedi 25 octobre, pour passer un très agréable moment de partage et de découverte, et, ainsi, aider à sauver la violette et la biscutelle.
Merci à Julien ainsi qu'à tous les participants à ce chantier pour ce très agréable moment.
En janvier, le président avait tombé le masque, en assumant qu’il n’était pas socialiste, mais social-démocrate.
Il annonçait le pacte de responsabilité : réduction des dépenses publiques, réduction des taxes et des cotisations sociales, l’ennemi n’est plus la finance.
Même Jersey n’est plus un paradis fiscal aujourd'hui ! Qu’il est loin le discours du Bourget. Fini donc la réforme bancaire, aux oubliettes la transition écologique.
Si certains pensaient que l’Europe ne pouvait être que sociale, écologique et solidaire, ils se sont mis le doigt dans l’œil. L’Europe ne serait qu’une économie de marché comme une autre.
Avec Valls aux commandes du gouvernement, et avec un gouvernement resserré autour de Hollande, on assiste au tournant social-libéral de la politique du PS.
L’analyse qu'a fait le président de la défaite électorale des municipales l'a conduit à durcir sa politique : suppression de la contribution de solidarité des sociétés, baisse de l’impôt sur les sociétés, baisse des charges sur les bas salaires – suppression de toutes les charges au niveau du SMIC - et baisse des cotisations famille jusqu’à 3,5 fois le SMIC (90% des salariés), afin de permettre aux entreprises exportatrices, les grandes entreprises, d’augmenter leurs marges.
C’est la politique de l’offre : les entreprises créent la croissance, la croissance crée de l’emploi.
Le risque, c’est que, comme ces baisses de charges se font sans contrepartie, l’augmentation des marges des entreprises se traduise en augmentation des dividendes, et non en embauches. Même si cela permet d’augmenter l’actionnariat et le renforcement des fonds propres.
A contrario de la politique de la demande qui propose d’augmenter la consommation, et donc directement d’augmenter les carnets de commandes, la production, et l’investissement.
Comment financer les 30 milliards d’euros de cadeaux aux entreprises, redisons-le, aux grandes entreprises, alors que nous restons dans le carcan du TSCG, qui n’a pas été renégocié comme le candidat Hollande l’avait promis, la règle d’or, et l’inflexibilité de la politique monétaire européenne ?
Le gouvernement prévoit 50 milliards d’économies.
Elles seront drastiques pour les particuliers. 10 milliards d’économies sont prévues sur la sécurité sociale et les prestations sociales.
C’est la mise à bas de l’Etat providence.
19 milliards devront être économisés par l’Etat et les opérateurs.
C’est donc un effondrement prévisible de la demande, et des économies dans l’emploi. Donc plus de chômage, moins de services publics, et le renoncement aux investissements. Notamment dans les transports et la transition énergétique.
10 milliards devront être trouvés par les collectivités locales, alors même que les dotations de l’Etat, au titre des compensations financières pour les transferts de compétences vers celles-ci, sont en baisse. Et, qu’accessoirement, la réforme des rythmes scolaires vient peser supplémentairement sur elles...
10 + 10 + 19 = 39
Il manque encore 11 milliards, il faudra tout de même arriver à renégocier un report de l’objectif des 3%.
Le gouvernement tourne le dos à la politique de la demande, pratique celle de l’offre, au profit de seulement 10% des entreprises, rompt avec le service public, va peser sur les ménages qui devront supporter ces mesures d’austérité, avec une promesse de 5 milliards de baisses d’impôts pour les foyers modestes, qui ne sont pas, eux, financés.
Ne manquerait que l’introduction de la TVA « dite » sociale pour finir d’achever la demande !
La réforme territoriale ? Elle ne prendra effet qu’en 2021. Un horizon bien lointain pour des économies aujourd’hui. Et l’occasion de pratiquer un exercice de bonneteau en matière de compétences et, surtout, de dotations...
Avec l’abandon de la transition énergétique, l’abandon d’investissements indispensables tant pour les transports que pour les économies d’énergie, avec une politique de l’offre qui ne tient compte ni de la demande, ni des PME, avec une casse annoncée des services publics, le chômage de masse et de longue durée, l’austérité promise aux français, est-ce bien la bonne réponse au message que les électeurs ont voulu faire passer au gouvernement ?
Dix députés écologistes ont validé ce choix politique en votant pour la confiance, alors qu’ils auraient pu s’abstenir de façon bienveillante, sans quitter la majorité.
Les deux ministres écolos ont choisi de renoncer aux maroquins dorés à l’or fin : N° 2 du gouvernement, écologie ET énergie, et même un stylo quatre couleurs en prime. Sauf qu’il n’y avait pas de mines verte ni rouge. Duflot parlait, elle, d’un couteau sans lame...
Il faudra bien que les 10 députés écolos s’expliquent sur leur choix, d’autant qu’ils viennent compenser les 11 députés socialistes qui se sont abstenus. Une première dans la République.
L’écologie est-elle miscible dans le social-libéralisme adepte de la politique de l’offre ?
Si oui, comment ? Pour faire quoi, si ce n’est une énième conférence autour d’un constat, partagé par tous désormais, d’une crise climatique majeure qui nous attend (économique et financière, environnementale, humaine en termes sanitaire, d’insécurité, de pauvreté, de conflits à venir…) ?
Je veux bien essayer de comprendre, mais il faut m’expliquer.
En 2015, la France accueillera la 21ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. La feuille de route semble claire : tous les pays doivent parvenir en 2015 à un accord applicable à tous, juridiquement contraignant et ambitieux, permettant de respecter l’objectif que s’est fixée la communauté internationale de contenir le réchauffement climatique à +2°C.
Réduction de la part du nucléaire à 50 % à l’horizon 2025, baisse de 50 % de la consommation de combustibles fossiles en 2030, hausse progressive de la fiscalité du carbone, et obligation de rénovation thermique des logements, sont des objectifs et des outils pour parvenir à contenir les changements climatiques, avec l'objectif également de réduire la précarité énergétique.
Le gouvernement semble patiner sur la future loi de programmation sur la transition énergétique (LPTE), et même le brouillon de cette loi ne serait pas prêt. Des pans entiers des conclusions du débat sont abandonnés, dont des propositions parmi les plus importantes pour nos concitoyens et la concrétisation de cette transition : l’obligation de rénovation des logements et la création d’un fond de la transition énergétique.
Dans cette perspective globale, les collectivités locales ont un rôle de premier plan à jouer. "L’énergie est un de nos domaines de compétences à part entière. Laissez nous faire !" (Michel Delebarre)
C’est la conclusion du rapport remis en septembre dernier par les sénateurs Ronan Dantec et Michel Delebarre.
Soulignant plusieurs exemples de bonnes pratiques et d’actions réussies, le rapport trace des pistes d’action pour les années à venir, notamment en termes d’engagements des collectivités locales pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Lors de la dernière journée des 14e Assises de l’énergie, jeudi 31 janvier 2013, au cours de la table ronde « quels nouveaux pouvoirs aux collectivités territoriales pour réussir la transition énergétique ? », les collectivités (de tailles diverses) avaient toutes apporté des preuves de cette capacité de « faire ».
L’énergie est « un de nos domaines de compétences à part entière, y avait affirmé Michel Delebarre. Laissez nous faire ! ».
Patrice Yung, président de la communauté d’agglomération Seine-Eure y avait déclaré que « la compétence Energie doit s’exercer au plus proche des gens ».
Faisons en sorte que ces mots ne soient pas la partie éolienne de la transition énergétique. Il faudra faire plus que brasser du vent pour transformer les mots en actes. Nous devrons aider Patrice Yung à mettre en place une politique énergétique efficace, apte à réduire la précarité énergétique pour ceux qui en ont le plus besoin.
Lors de la "journée citoyenne" organisé dans 14 régions de France au cours du débat sur la transition énergétique lancé par François Hollande en 2012, 12% des personnes interrogées ont répondu se considérer déjà en situation de précarité énergétique et 42% ont peur d'y basculer.
Le mandat qui va commencer avec les élections de mars prochain devra être un mandat clé.
"Après le limogeage de Delphine Batho et ses virulentes attaques contre la “rigueur qui ne dit pas son nom” conduite par le gouvernement, l'enjeu est aussi de montrer que l'environnement n'est pas une “variable d'ajustement”, a dit M. Ayrault.
Il n'y avait pas que la pilule "Batho" à faire passer, mais aussi l'annonce de l'augmentation du prix de l'électricité pour les foyers de ce matin. 5% en 2013, puis de nouveau 5% en 2014, puis encore 5% en 2015.
Un train peut en cacher un autre : On met en valeur les investissements d'avenir, c'est oublier l'augmentation des tarifs EDF... 15% en 2 ans, pourquoi ?
Sur l'augmentation des tarifs EDF : celle-ci était prévisible, et reportée depuis longtemps par les gouvernements successifs. Elle est moindre que celle souhaitée par l'opérateur qui était de 6,8% à 9,6% en août, puis de 7,6% l'année suivante.
Il y avait donc du rattrapage à faire, bien que les tarifs avaient déjà augmenté de 14% en 7 ans, augmentation à laquelle il faut ajouter les 9% d'augmentation au titre de la contribution au service public de l'électricité, de plus de 5 Mds € en 2013.
Cette hausse est due à de nombreux facteurs, et je vous invite à lire cet argumentaire du CVCV : plus de la moitié des bénéfices d'EDF est distribué en dividendes (2 Mds €, dont 1,7 Mrd € pour l'Etat, principal actionnaire), des salaires qui augmentent fortement (+8% en 2005, et +4% par an depuis cette date) et le CLCV nous dit : "Le calcul de coût repose en partie sur des données d’EDF qui ne sont pas vérifiables ni très objectivables. Dès lors, les conclusions de l’étude sont subjectives et peuvent être indirectement orientées par l’opérateur."
Problème d'opacité de la part de l'opérateur, donc... Pour EDF, l'augmentation est nécessaire pour rénover le réseau et réaliser la transition énergétique. Parlons aussi des investissements à l'étranger d'EDF, avec des investissements catastrophiques en Amérique du Sud, mais aussi Constellation Energy aux Etats-Unis, où l'on accusait déjà les ENR de l'envolée des tarifs, le rachat de British Energy, des investissements en Chine, en Allemagne, Begique, Italie...
C'est 100 à 120 Mds € prévus par EDF, dont 55 Mds € pour la sécurisation des centrales nucléaires françaises.
La rente nucléaire, c'est-à-dire la production réalisée sur un parc totalement amorti, c'est fini.
Transition énergétique, vous avez dit ?
Pourquoi parler de l'augmentation de l'électricité dans les investissements d'avenir ? Parce qu'un lancement cache l'autre. Parce que la temporalité des investissements d'EDF est grosso modo la même que les investissements d'avenir, et parce que...
C'est la première annonce de ces projets d'avenir : linky, le compteur intelligent, sera déployé sur tout l'hexagone d'ici 2020 !
Dénoncés par UFC-Que choisir, "ces compteurs sont bel et bien conçus dans l’intérêt exclusif du gestionnaire du réseau et des fournisseurs d’énergie, en aucun cas dans celui des consommateurs, en dépit des promesses. Les preuves ne manquent pas." (UFC-Que choisir)
Pourquoi une telle défiance envers un petit compteur à la couleur sympathique ? Voyons ce que dit la plaquette gouvernementale :
"La maîtrise de la consommation d’énergie : le déploiement de Linky"
A priori, c'est pas mal, si nous pouvons maîtriser notre consommation, et donc économiser sur le montant de la facture, linky sera utile aux consommateurs.
"5 Md€ pour le déploiement des compteurs intelligents« Linky », un instrument concret en faveur des économies d’énergie et du pouvoir d'achat."
Et bien voilà, nous y sommes, c'est bon pour les économies, c'est en faveur du pouvoir d'achat. Et en plus, c'est gratuit. C'est gratuit, hein ? Ecoutons ce qu'en dit Henri Proglio, PDG d'EDF :
Tout d'abord, l'investissement sera, selon M. Proglio, de l'ordre de 6 milliards d'€, et non plus 5. C'est près de 1 Md € en un jour.
Ensuite, pour couper court aux mauvaises langues qui auraient pu penser que l'installation de linky sur tout le territoire serait à la charge des utilisateurs, au travers du TURPE, c'est à dire la taxe qui représente 33% de la facture d'électricité, M. Proglio annonce : "Est-ce que vous pensez qu'un compteur peut être considéré comme intelligent s'il coûte quelque chose au consommateur ? La réponse est non. Donc il ne coûtera rien." [et vous n'augmenterez pas les prix pour compenser ?] "Je ne sais pas coment il faut parler. Est-ce que vous comprenez le français ? D'accord ? Donc, la réponse est rien, c'est rien. Ca n'a aucun sens !"
UFC-Que choisir et autres zélateurs de la défense des consommateurs peuvent aller se rhabiller, c'est cadeau. Cela ne sera pas facturé aux consommateurs, pas plus par le biais du TURPE que par celui d'une hausse des tarifs.
La facturation par le TURPE, comme cela a été prévu par décret en 2010, aurait répercuté l'installation de la totalité des compteurs sur la facture.
Même M. Ayrault, premier ministre, parlait d'une première phase qui ne serait qu'avancée "sur fonds propres" par EDF.
Merci M. Proglio, merci, merci. Je dois accuser le coût, c'est si soudain, que je n'arrive pas encore à y croire.
C'est quoi linky, et à quoi ça sert ? Quels sont les avantages et les inconvénients pour le consommateur et pour le producteur ?
Linky permet au producteur de connaître quasiment en temps réel la consommation de chaque consommateur, d'un territoire, ou de tout l'hexagone. C'est le Smart Grid, qui permet de connaître la demande en temps réel, et d'ajuster la production en conséquence... et aussi et surtout d'agir sur chaque compteur afin de réguler le réseau. Agir : C'est à dire couper l'électricité à distance, sur des appareils ou tout le foyer ?
Ecoutons maintenant ce qu'en dit Dominique Maillart, président du directoire de RTE (Réseau de Transport d'Electricité) :
Ah, en dernier recours : "Ce ne serait qu'en dernier recours qu'on sera amenés à procéder à ce qu'on appelle des délestages, c'est à dire réduire la consommation dans certaines zones."
Linky servira donc bien à couper l'électricité, dans certaines zones, et vraisemblablement sur des publics ciblés.
En raison de la fermeture prévue fin 2015 de centrales à charbon et au gaz, et parce que la consommation va continuer à progresser, on est très près de marges proches de 0. Parce qu'on est dans le marasme économique, il n'y a pas de projets importants, nouveaux qui vont permettre d'accroître la capacité de production d'énergie.
En tous cas, M. Maillart ne fait semble pas croire que Linky permettra de faire des économies d'énergie.
Personnellement, je souhaite qu'on ne m'impose pas d'être dans les 3 premiers millions d'usagers de consommateurs (ou clients, bref) à être équipés. Car en cas de pics de consommation, avec le peu de marges qu'on a, il y a des chances qu'en cas de besoin de délestage, ce soient d'abord ces trois millions là qui seront prévenus qu'il faut réduire leur consommation et d'éteindre la chambre d'amis, car on n'a pas d'amis qui y dorment coupés.
Pour pouvoir mieux connaître notre consommation d'énergie, et ainsi mieux la maîtriser, il est indispensable qu'on puisse accéder à ces informations - qui sont transmises à l'opérateur - sur sa consommation, et le bilan de la consommation.
Or que propose Linky pour le consommateur ? Gratuitement ? Rien.
On pourra, au travers d'un service payant, accéder à ces informations via internet.
Mais le compteur linky ne dispose pas d'un affichage déporté (au domicile) permettant d'accéder à sa consommation et son bilan, le tout en watts ou euros.
Difficile alors de faire moins pédagogique, et de comprendre combien consomme telle ou telle chose (gros électroménager, télés, postes en veille, éclairage, etc). Et difficile donc de maîtrise sa consommation, si on ne sait pas ce qui consomme.
Mais. Il y a un mais. Nous pourrons faire installer cet équipement. Il faudra payer pour ça. L'équipement et l'installation.
Ca finit par faire beaucoup de gratuit payant. Nous ne sommes pas dans une stratégie d'économie d'énergie, mais dans une stratégie commerciale.
Linky nous permettra-t-il de bénéficier de tarifs plus avantageux ?
Chaque fournisseur d'électricité va pouvoir définir ses propres calendriers tarifaires (jusqu'à 10).
Chaque fournisseur d'électricité va pouvoir proposer des prix différents selon les périodes de consommation.
Il faut savoir qu'on est sur un marché de l'énergie libre en Europe. Les prix fluctuent en fonction de l'adaptation de l'offre à la demande, avec des opérations de trading en temps quasi réel. Les prix peuvent être ponctuellement négatifs (si, si) et nous devons même payer pour s'en débarrasser.
Les fournisseurs d'électricité vont essayer de nous proposer de payer moins cher l'électricité lorsqu'on ne s'en sert pas, et de nous facturer au plus fort lorsqu'on en a vraiment besoin. Beaucoup de demande, donc, c'est beaucoup plus cher.
Nos factures d'électricité risquent d'exploser !
Enfin, ce n'est pas dit, mais cela servira-t-il aussi à couper l'énergie chez les mauvais payeurs ?
Nous avions eu, il y a quelques années, des compteurs à jetons dans les foyers qui avaient des incidents de paiement. Il fallait se rendre à l'agence qui disposait d'un distributeur de jetons, on glissait un ou plusieurs pièces de 10 francs, ce qui permettait d'avoir un crédit d'énergie. Lorsque que le crédit était épuisé, il fallait retourner au distributeur.
Les fournisseurs pourront-ils couper à distance les compteurs des mauvais payeurs, jusqu'à complet paiement des sommes dues, ou épuisement des crédits ?
L'avenir dira, mais c'est là encore une possibilité, une facilité technique.
Linky permettra aussi de supprimer des personnels, car il n'y aura plus besoin de relever les compteurs. Est-ce que cela fera baisser, pas le chômage, mais la facture ?
Linky échange avec le concentrateur en CPL (courant porteur en ligne), polluant la ligne non blindée, et générant des ondes à hautes fréquences - potentiellement cancérogènes (Robin des toits), qui se cumuleront dans les zones à haude densité de population. Puis du concentrateur au central, ce seront des ondes téléphoniques.
Des défaillances techniques ont été relevées lors des expérimentations.
Les informations sur notre vie privée, nos habitudes de consommation, jusqu'aux heures de lever et de coucher, ainsi que nos absences et présences, dans quelle pièce nous sommes et ce que nous y faisons sont envoyées au fournisseur. Quelle sont les garanties données par les fournisseurs sur la confidentialité des données ?
Linky est-il un compteur intelligent ? Apparemment oui, mais pour qui ? Quel est l'intérêt bien compris de l'usager à se le faire installer ? Tout l'intérêt de ce compteur profite exclusivement au gestionnaire de réseau. Sans partage. Mais il est vert pomme.
Merci qui ? Euh, non merci... zut, on n'a pas le droit de refuser l'installation !..
D'autres avancées "écologiques" ou "environnementales dans ces investissements d'avenir ? Dans les transports par exemple ?
Deux scénarios étaient en lice pour ces projets d'avenir. Poétiquement dénommés "scénario 1" et scénario 2".
Pour le premier, le 1 donc, routes et autoroutes représentaient 10% des investissements. Le réseau ferré étant privilégié.
Pour le second, number two in english, les investissements routiers et autoroutiers représentaient 25% de l'investissement, avec de nouveaux projets autoroutiers, l'A45, qui relie Lyon à Saint-Etienne, le contournement d'Arles, et le contournement est de Rouen.
Que croyez-vous qu'il advint ? Amstramgram, pic et pic et colégram : Oups ! Pas de chance. C'est le scénario 2 qui a été choisi...
Vous apprécierez la vidéo de cette commission "mobilité 21" à l'Assemblée Nationale, qui permet de comprendre les arbitrages, d'apprécier la mobilisation autour de ces arbitrages - les élus nationaux défendent aussi leurs bastions locaux, et mieux vaut être convaincant, - et peut-être apprécierez-vous les positions plus nuancées sur le résultats de ces arbitrages, notamment la place donnée aux autoroutes. Ici, là, ou encore là.
Le gouvernement relance les autoroutes, qui sont - pour certains - l'avenir de notre pays (avec le nucléaire, les gaz de schistes, l'ayraultport, tout ci, tout ça...).
Je vous laisse lire la plaquette gouvernementale ci-dessous, où les projets routiers et autoroutiers s'effacent devant le soleil qui poudroie, et la route qui verdoie. Juste en dessous, le "vrai" scénario 2, au nom certes poétique, qui satisfait... ou pas.
Pour Bernard Cazeneuve, fervent défenseur du nucléaire et ministre délégué au Budget, "[Delphine Batho] a pris la décision à un moment donné de ne pas poursuivre sa mission en raison d'un désaccord qu'elle a exprimé". Circulez, y a rien à voir.
Le lynchage médiatique de Delphine Batho peut commencer. Elle a beau mordre, il y a des chances qu'elle prenne la patée, et même qu'elle finisse en patée.
Ministre isolée, qui n'a que le bac pour tout diplôme (rendez-vous compte ! Et elle prétendait vouloir conduire des arbitrages avec des énarques et autres polytechniciens...), fragile politiquement et fragile parce que femme et femme isolée, elle aurait été plus militante que politique, incapable de se créer des réseaux, présentée, une fois virée, comme inefficace et austère dans son ministère... Sans compter qu'elle ne serait là que par la volonté de Ségolène Royal, de qui elle aurait tout appris, y compris la stratégie de la victimisation, et malheureusement pour la pauvre ministre, celle-ci n'a même pas su garder ce seul soutien, s'étant fachée avec sa mentore.
N'en jetez plus, la coupe est pleine.
Reste quand même la seconde fois qu'une ministre du sérail socialiste prend en main les manettes de ce ministère, et en responsabilité, se laisse imprégner par l'évidence écologique
Par deux fois, les lobbies pétroliers sont mis en cause. Dans ce cas, c'est le patron de Vallourec et sa femme, directrice de cabinet de François Hollande, qui sont directement visés par l'ex-ministre et le magazine Challenge.
Par deux fois, l'éjection est publique mais se fait à distance : l'une en plein sommet international RIO+20, et l'autre, en direct des questions au gouvernement, reçoit un SMS face aux caméras. C'est cinglant et lapidaire.
Erreur de casting, la deuxième femme ministre qui saute au ministère de l'écologie en à peine plus d'un an...
Nathalie Kosciusko-Morizet évalue un prix de l'électricité produite par les EPR aux alentours de 70 € le mégawattheure. Soit moins cher que l'éolien.
Elle a oublié qu'EDF avait réévalué le prix de l'EPR, qui devait coûter 3,3 milliards d'€ initialement, à 8,5 milliards d'€.
Ce qui donne une fourchette du prix du mégawattheure entre 100 et 120 €. Soit plus que l'éolien, dont le mégawattheure coûte 80 € les dix premières années, et puis baisse après ces dix ans.
Et encore ! Le prix des EPR ne comprend pas le démantèlement, alors que le démantèlement des éoliennes est légalement provisionné dans le prix des éoliennes.
Si l'on ajoute la dangerosité, le prix des catastrophes lorsqu'elles surviennent, l'incapacité à traiter les déchets, on comprend qu'il est difficile de défendre une telle technologie. A moins de se "tromper" dans les chiffres bien entendu...
Se replier sur soi dans une dépression auto-destructrice fait craindre les remèdes extrémistes du passé : quand la crise des années 30 débouchait sur le fascisme et les génocides atroces du XXème siècle.
Se soumettre avec la confiance béate que le progrès scientifique et technique résoudra tout, et qu'il ne faut surtout rien changer au modèle, c'est nier l'accélération incontrôlée des changements et courir vers le précipice avec le sourire de Pangloss.
Profiter dans un consumérisme triste des derniers voyages à l'autre bout du monde, du dernier thon rouge à 1 million d'euros, du dernier gadget technologique produit à bas coût dans des conditions sociales imbattables, est-ce tout ce qui nous reste ?
On peut aussi refuser de se soumettre, se recentrer sur ce qui compte vraiment pour nous, et faire preuve enfin de créativité joyeuse et courageuse.
Je prends l'exemple d'un accident regrettable, comme celui qui a enflammé le Pont Mathilde à Rouen sous des milliers de litres d'hydrocarbures lundi 29 octobre dernier. Résultat : le pont principal qui relie les 2 rives de la Seine est rendu impraticable, pour de longs mois sans doute, occasionnant des perturbations majeures dans la circulation d'une rive à l'autre.
Mercredi, la Préfecture de Seine-Maritime a fait paraître un plan de circulation et promis d'"étudier des solutions", tout en encourageant les automobilistes à faire preuve de débrouillardise et de civisme. Dans le communiqué de presse de la ville, Yvon Robert dit : « le caractère exceptionnel et inédit de la situation appelle aussi à la solidarité et au civisme : chacun doit changer ses comportements en matière de déplacements quotidiens. C’est une urgence et une obligation ».
Pendant la réunion à la Préfecture, je me suis amusée à suivre un fil twitter original, qui demandait aux internautes de proposer leurs solutions, sous le hashtag #solupont. Agacement et esprit potache (J'adore comme toujours les délires pertinents du Major : "La Seine vous emmerde, supprimez-la !"... en utilisant le lit du fleuve (détourné) pour la création d'une autoroute est-ouest avec embranchement nord-sud...) côtoyaient une vraie réflexion sur des solutions alternatives. Celles-ci passaient notamment par le renforcement des transports en commun, voire leur gratuité ; l'utilisation de la Seine pour les franchissements ; mais aussi les déplacements au long du fleuve ; sans oublier le vélo.
Dans la foulée, le 2 novembre, le magazine Grand Rouen s'amusait à imaginer les déplacements dans Rouen, six mois après la fermeture du Pont Mathilde (dans la journée, le billet récolte plus de 300 "J'aime" sur Facebook et 40 partages sur Twitter, de quoi rendre envieux tout bon blogueur ;-)
Après le communiqué que les élu-e-s écologistes ont fait paraître le 31 octobre, nous avons aujourd'hui envie de répondre "Chiche !" - et de faire de cette crise l'occasion d'apporter des solutions innovantes et pratiques, où les politiques se feraient le relais des propositions citoyennes.