EPR

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EDF : le spectre de la réalisation des deux EPR à Hinkley Point s’éloigne

EDF_energy
Malgré la totale confiance du PDG d'EDF, Jean-Bernard Levy, et celle de Vincent de Rivaz, PDG de la filiale britannique EDF Energy, malgré l'engagement total du ministre de l'économie, Emmanuel Macron, la situation semble se retourner pour EDF à Hinkley Point, ce méga-projet estimé à environ 24 milliards €. C'est plus que la capitalisation d'EDF.
Alors que les pour et les contre s'affrontent au sein même d'EDF, l'opinion publique et les journaux anglais, auparavant favorables au projet, sont de plus en plus critiques et défavorables à ce projet.
Les pour : Les contre :
En 2015, aucune des activités internationales du groupe EDF n'affichait de résultats d'exploitation positifs. Les pertes qu'EDF a connu à l'étranger se chiffrent en dizaines de milliards € : 10 Mds € en Amérique du sud, 1,4 Md € de dépréciation en Italie pour une filiale à perte, 7 Mds € de dépréciation sur British Energy, 5 Mds € dépensés dans une lutte avec Areva pour prendre le contrôle d'un groupe américain, Constellation, désormais une casse industrielle. A l'époque, pour y construire des EPR...
Les plus farouches opposants à réaliser dans l'urgence se retrouvent pourtant dans le camp d'EDF : après que les syndicats se soient inquiétés du risque de faillite du groupe du seul fait de ce projet, après que le directeur financier du groupe, Thomas Piquemal ait démissionné de son poste pour "faisabilité à court terme" de ce projet, ce sont désormais les ingénieurs d'EDF qui demandent un délai de 2 ou 3 ans, et les administrateurs du groupe EDF sont favorables à ce report d'une courte majorité.
EDF devait n'être qu'un acteur minoritaire du projet. Mais la faillite d'Areva, due en grande partie à la faillite industrielle de l'EPR, a obligé EDF à reprendre le projet à son compte. L'EPR finlandais vendu à pertes devait être livré en 2009. La livraison est reportée à 2018. Pour l'instant.
L'EPR de Flamanville connait de tels déboires technologiques qu'on ne sait pas s'il pourra être en mesure de démarrer un jour. De plus, le défaut de la cuve de l'EPR de Flamanville a été détecté sur les EPR vendus à la Chine. Risque financier, industriel, et diplomatique, peut-être, en perspective. Les retards, déboires et malfaçons risquent tant de s'accumuler que le Directeur général de l'ASN, Pierre-Franck Chevet se pose la question d'en arrêter la construction.
EDF ayant été obligé de racheter la branche Areva NP, pour ses ingénieurs, "il est désormais patent que la compétence d'AREVA en matière de forgeage et de fabrication de gros composants est tombé à un point très bas." Selon eux, il faudrait un plan de redressement vigoureux de 3 à 4 ans pour revenir au niveau requis.
C'est sur la base de ce modèle initial, trop complexe, et mal conçu, qu'EDF veut désormais vendre au Royaume-Uni, avec une livraison en seulement 6 ans. Alors que l'EPR d'Olkiluoto, commencé en 2004, ne verra peut-être pas le jour en 2018.
Trop complexe, trop coûteux et en retard, les deux EPR britanniques présentent un mauvais rapport qualité-prix, au point qu'un think tank anglais, Intergenerational Foundation, a évalué que "si le Royaume-Uni misait sur les renouvelables, il économiserait 50 milliards d'euros".
Rien n'y fait, les deux PDG d'EDF et EDF Engergy et Emmanuel Macron et le gouvernement français veulent finaliser la vente dès le 11 mai 2016.
Nous sommes engagés dans un jeu de "je te tiens, tu me tiens par la barbichette", où aucun partenaire ne veut prendre l'initiative d'abandonner ce funeste projet et risquer de devoir payer aux autres d'éventuels dédommagements.
Le projet durera encore un certain temps, et coûtera fort cher, avant que l'opinion publique et les médias britanniques, les syndicats défavorables au projet, l'opposition politique britannique qui réclame un "plan B", et les recours juridiques n'y mettent fin.
Emmanuel_Macron

EPR : les responsables d’AREVA savaient. Qui d’autre ?

Le canard enchainé a révélé une note de 32 pages : elle dévoile que les responsables d'Areva avaient conduit des études sur l'acier du couvercle de la cuve de l'EPR en 2006. Ces études ont fait état des fragilités de l’acier qui compose le couvercle du réacteur en construction à Flamanville.
Ce n'est que 9 ans plus tard qu'Areva révèlera ces défauts à l'ASN. On savait en 2006, mais la loi n'obligeait pas Areva à communiquer ces résultats à l'ASN. Ce dossier a donc été caché toutes ces années.
En 2006, l'EPR était censé coûter 3,3 milliards €, et le démarrage du réacteur était prévu pour 2012 !
Le chantier a maintenant 5 ans de retard et ne démarrera probablement jamais. Il en coûte aux français 9 milliards d'euros.
Cette dissimulation est scandaleuse : les responsables d'Areva, tous les techniciens et ingénieurs - qui encore ? -, qui connaissaient la dangerosité de l'installation, ont laissé les travaux se poursuivre pendant 9 ans. 9 ans d'une litanie d'aberrations, de malfaçons et d'accidents.
Si l'ASN n'avait pas ordonné une série d'analyses sur la résistance de l'acier de la cuve, aurions-nous démarré le réacteur en connaissance de cause, et en sachant le risque d'accident ?
L'abandon envisagé en 2014 de l'EPR - pour sauver l'entreprise de cette hémorragie financière - est-elle en lien avec ces risques connus depuis des années ?
Nous apprenons de plus, par cette note, que "la technologie de fabrication retenue pour les calottes de cuve du réacteur Flamanville 3 est en régression technique par rapport à celles utilisées pour le parc en exploitation."
Nous sommes coincés entre un parc vieillissant ruineux à rénover, dangereux à rénover, et des EPR dangereux et ruineux. A quand la transition énergétique ? L'EPR est condamné.
Maintenant, la question que pose cette note révélée à l'ASN : Qui savait ? Quels sont les responsables - décideurs de l'entreprise ou politiques - qui connaissaient ces défaillances et les ont étouffées ?
Quels sont les responsables de cette gabegie, du risque encouru par la population, de la faillite d'une entreprise soutenue par la dette française ?
Seront-ils condamnés ?

Le rapport de l’ADEME sur les énergies renouvelables dérange

Alors que la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, explique qu’il « faut programmer la construction d’une nouvelle génération de réacteurs qui prendront la place des anciennes centrales lorsque celles-ci ne pourront plus être rénovées » (« Pour faire du renouvelable, il faut pouvoir s’appuyer sur une énergie pas chère, stable, fiable, non émettrice de CO2, c’est-à-dire sur le nucléaire » - Jean Bizet, sénateur UMP de la manche), l'ADEME a publié un rapport qui explique qu'au même prix que le nucléaire, on peut produire 100% de l'électricité par des sources renouvelables.
L'ADEME nous explique simplement que pour faire du renouvelable en 2050, il faut investir dans les énergies renouvelables.
Et que 100% de l'électricité peut être produite par des sources renouvelables.
Les 3 mix possibles 100 % renouvelable, permettant de répondre à la demande « sans défaillance », sont aptes à satisfaire la consommation à tout moment du jour et de la nuit.
Avec un mix composé de 40 % d'ENR (énergies renouvelables) et 50 % de nucléaire, le coût de l'énergie consommée serait de 117 €/MWh, contre 119 €/MWh avec un mix 100% renouvelable. Sans les coûts de démantèlement du nucléaire, ni la gestion de déchets radioactifs supplémentaires.
Dans le cas d'un mix avec 95 % d'ENR, le prix au MWh serait même inférieur au mix avec 50 % d'énergie atomique : 116 €/MWh.
Tout le monde sait désormais que c'est réalisable, profitable, vertueux et sans danger.
Il n'était pas nécessaire de tenter de glisser ce rapport sous le tapis.
C'est maintenant que cela se décide pour être réalisé en 2050. Le responsabilité de la ministre de l'écologie et du gouvernement est d'intégrer ces scénarios aux scénarions énergétiques qui vont être étudiés par la direction générale de l'énergie et du climat, cet été, avant la COP21.
Les énergies renouvelables sont la seule source d'énergie indépendante pour notre pays. Du vent, du soleil et des courants français. La vraie indépendance énergétique pour laquelle nous n'aurons pas à guerroyer ailleurs.
Aux générations présentes et futures, vous pourrez dire que vous ne vouliez pas changer de politique ni de modèle énergétique, mais vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.
Nous pouvons sortir de tous les risques liés au nucléaire, pour les hommes, l'environnement, et l'économie. Sans compter les risques liés au terrorisme, guerres, accidents ou catastrophes naturelles.
La responsabilité, c'est maintenant !
Qui ne connaît la vérité n'est qu'un imbécile. Mais qui, la connaissant, la nomme mensonge, celui-là est un criminel !
Berthold Brecht

Du vrai prix de l’énergie, désintox des prix de l’énergie électro-nucléaire l’EPR annoncés par NKM

Nathalie Kosciusko-Morizet évalue un prix de l'électricité produite par les EPR aux alentours de 70 € le mégawattheure. Soit moins cher que l'éolien.
Elle a oublié qu'EDF avait réévalué le prix de l'EPR, qui devait coûter 3,3 milliards d'€ initialement, à 8,5 milliards d'€.
Ce qui donne une fourchette du prix du mégawattheure entre 100 et 120 €. Soit plus que l'éolien, dont le mégawattheure coûte 80 € les dix premières années, et puis baisse après ces dix ans.
Et encore ! Le prix des EPR ne comprend pas le démantèlement, alors que le démantèlement des éoliennes est légalement provisionné dans le prix des éoliennes.
Si l'on ajoute la dangerosité, le prix des catastrophes lorsqu'elles surviennent, l'incapacité à traiter les déchets, on comprend qu'il est difficile de défendre une telle technologie. A moins de se "tromper" dans les chiffres bien entendu...

De la révolution écologique, à l’évolution des consciences, à l’écologie politique, ou comment sortir du nucléaire ?

L'écologie, à 40 ans, enfin la majorité ?
"Un printemps de cerisiers en pleurs". A la façon d'un haïku japonais, l'image de mon ami Louis-Marie résume ces révolutions qui marquent l'actualité. Il y a l'espoir dans les révolutions démocratiques arabes. Et dans le même temps la dévastation s'abattait sur le Japon.
Nous avons tous vu ces images terribles du tsunami qui a tout emporté, hommes, animaux, arbres, autos, baâteaux et bâtiments. Nous avons vu la terre bouger, et toutes nos pensées se sont tournées vers nos amis japonais. Et puis il y a eu Fukushima. A la désolation et la dévastation, s'est ajouté cette sinistre catastrophe. Et tous les yeux du monde se sont tournés vers Fukushima.
Il y a avant Fukushima. Et il y a un après Fukushima.
Depuis 40 ans, des écologistes combattent le nucléaire. La sortie du nucléaire civil a été décidée dès 1978 en Autriche qui, dans sa constitution, interdit l'utilisation de l'énergie nucléaire. 25 ans après Tchernobyl, la crise nucléaire de Fukushima amène plusieurs pays de la communauté internationale à remettre en question leur politique nucléaire. Le 23 mars dernier, Angela Merkel, la chancelière allemande a déclaré : la crise nucléaire au Japon "est un événement qui bouleverse le monde et va le changer. Et c'est pourquoi je pense qu'il est juste d'observer une pause de réflexion." Sa conclusion : "Plus tôt on sortira de l'énergie nucléaire, mieux ce sera."
En France, c'est l'omerta qui règne sur le nucléaire depuis 40 ans. Les citoyens ont toujours été écartés du débat, simple consommateurs d'une électricité qui, de toutes façons, augmente, augmentera, et l'entrepreneur français, comme son principal actionnaire, l'Etat, fera tout pour mettre le prix du courant de monsieur toulemonde au prix du marché européen. Le risque en plus, et la facture, salée, qui nous sera adressée lorsque nous démantèlerons les centrales en plus. Ou pire, l'accident contre lequel nous ne sommes pas, ou si peu, assuré.
Si l'augmentation demandée par EDF, entre 7% et 11% des tarifs réglementés, n'a pas eu lieu, il y a fort à parier que celle-ci reviendra sur le tapis après certaine élection.
La France présente la particularité de présenter une rente nucléaire : l'essentiel du parc nucléaire, financé par l'effort collectif de tous les français, est désormais amorti.
La loi NOME programme la disparition des tarifs vert et jaune pour les entreprises. Les professionnels dont le compteur présente une puissance souscrite supérieure à 36 kVA devront aller s'alimenter sur le marché.
Comment être compétitif par rapport à une filière électronucléaire ? EDF sera contraint de céder 25% de sa production d'énergie, soit soit 100 TWh, à ses concurrents privés (GDF Suez, Poweo, Direct Energie, Alpiq, Altergaz, Enel, E.ON, Gaz de Paris, Vattenfall). Ces derniers espèrent pouvoir récupérer près du tiers de ménages dans leurs portefeuilles. Ils estiment que la fixation du prix auquel sera vendu le nucléaire historique est "un débat politique qui ne doit pas provoquer un rejet de la loi NOME dans son ensemble."
Les opérateurs privés vont donc récupérer à moindre coût 25% de l'électricité produite par l'électricien français, sans l'obligation de procéder au provisionnement des démantèlements à venir, ou des investissements qui garantiront la meilleure qualité de service possible, avec une sécurité maximum.
Un amendement qui vise la production d'énergie alternative, éolienne et photovoltaïque, a été adopté grâce au sénateur Poniatowski : les frais de branchement des nouveaux producteurs d'électricité se feront à leur frais, et non plus à ceux d'ERDF. Les énergies renouvelables coûteront donc plus cher !
L'énergie, et l'énergie électrique en France, est considérée comme un produit comme un autre, soumis à la concurrence et aux lois du marché. Ce n'est pas l'intérêt général qui guide la filière, mais l'offre et la demande. Dans cette perspective, il n'est pas rentable d'organiser l'abondance, qui fait baisser les prix. Nous ouvrons le marché à la concurrence, et c'est cette ouverture à la concurrence qui va nous conduire mécaniquement à une hausse des prix !
Certains n'hésitent pas à parler de hold-up, en obligeant EDF à revendre 25% de son électricité à des intermédiaires qui la paieront au prix du nucléaire, et qui la revendront à des clients qui la paieront au prix du charbon, cette fois. Alors que ce sont eux-mêmes qui en ont réalisé l'investissement.
Dormez braves gens, on s'occupe de tout ! Denis Baupin, adjoint écologiste au maire de Paris, dénonce "l'aveuglement scientiste" des politiques à l'égard du nucléaire.
Claude Allègre en est la parfaite illustration. On connaissait ses positions sur le réchauffement climatique, réfutées par un rapport de l'Académie des Sciences en octobre 2010.
C'est lui encore qui, le 17 mars dernier, déclarait sur RTL : « il n’y a pas pour l’instant au Japon de catastrophe nucléaire. », qualifiant "d’indécent" le débat ouvert en France sur le maintien ou non du nucléaire. Il précisait : "sans donner de leçon à qui que ce soit, nos centrales françaises sont beaucoup plus évoluées que les centrales japonaises". "Aucun pays n’a autant de compétence que la France en matière de nucléaire." Depuis son passage en radio où il annonçait qu'il n'y avait pas de catastrophe nucléaire, l'évaluation de la gravité de la catastrophe est passé au niveau 7, soit celui de Tchernobyl.
Et à la question de Jean-Michel Apathie : "est-ce que les intérêts économiques n'ont pas primé dans les implantations des centrales sur les nécessité de sécurité ?", on note la réponse de M. Allègre : "Les nécessités économiques et même plus les nécessités militaires priment toujours sur tout le reste. C'est une constatation."
Dans un tout autre registre, Alain de Halleux nous interpelle en parlant de son excellent, et terrifiant, documentaire qui nous plonge au cœur d'une industrie électronucléaire qui rend l'information confuse, minimise les risques, mais se gargarise de sa maîtrise technologie. Et nous assure que le risque est calculé, et accepté. Nous en somme tous responsables, car en acceptant le risque, nous devrons aller nous-mêmes liquider nos centrales lorsqu'un accident majeur se produira.
Ce reportage, RAS Nucléaire, rien à signaler est disponible dans son intégralité sur Arte.
Claude Allègre invité le 17 avril à l'émission c/politique, sur France 5 :
Claude Allègre se dit aujourd'hui écologiste, mais un "vrai écologiste", pas celui du retour aux cavernes, celui de sa fondation "écologie d'avenir". Militant de la voiture électrique, d'un mix écologique incluant le charbon de la capture du CO2, et surtout l'humanité fonctionnera à l'hydrogène dans 20 à 30 ans. L'ancien ministre socialiste s'est encore montré un très docte professeur lors de l'émission c/politique sur France 5, dimanche soir, pour nous expliquer que nous somme peureux en Europe, par ignorance. Alors qu'on n'est pas peureux en Chine. Pour lui, "il faut arrêter de fantasmer sur cette chose-là". Fukushima n'est pas une catastrophe, c'est au plus un accident grave. Les rejets en mer ? peccadille ! Les accidents de Saint-Laurent des Eaux (en 1969 et en 1980), avec une fusion partielle du cœur du réacteur, et à Blaye en 1999. Dues à des erreurs humaines ? Comme l'erreur de ne pas avoir su prévoir une inondation qui dépasserait la digue ?..)
"Non je ne crois pas" [qu'il y aura un accident nucléaire en France], assure Allègre. Et d'abord parce que c'est public, et non privé. Donc sous le contrôle de l'Etat.
Et bien pas pour longtemps, car Areva souhaite se coter en bourse, dès juin 2011. L'Etat ne sera plus alors le décideur, mais restera la garantie en cas de problème. Pour mediapart, il ne s'agirait que d'un portage déguisé. Enfin EDF est privatisé, et la loi NOME va l'obliger à revendre 25% de sa production au privé.
Allègre se montre donc défenseur du nucléaire, et aussi de l'exploitation du gaz de schiste. Sous conditions bien sûr... "Je ne trouve pas bien de courir derrière les écologistes", affirme-t-il. "Le socialisme ne peut renier sa croyance dans le progrès, progrès scientifique, et progrès humain qui va avec". "Le centre c'est l'homme, ce ne peut pas être la planète", ajoute-t-il. "Toute déviance par rapport à ça, ce n'est pas socialiste".
La réponse du lobby nucléaire s'appuie... [lire la suite]

Augmentation de 3% du prix de l’électricité en France. On accuse le photovoltaïque d’avoir la rage…

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Depuis le début de la semaine, l'augmentation de 3% du prix de l'électricité en France - sauf pour les industriels bénéficiant d'un plafonnement de la contribution au service public de l'électricité (CSPE) - est commentée dans les médias officiels comme la contrepartie du développement de l'énergie solaire.
A la mi-août les tarifs avaient déjà augmenté de 3,4%. Pour cette seconde augmentation en moins de 6 mois, l'alibi est trouvé : c'est l'énergie renouvelable qui est pointée du doigt.
Alors que les malheurs qui fondent sur l'EPR ne sont pas mis en cause par ces médias.
Retour sur une séquence qui plombe l'électricien français et la filière nucléaire à l'exportation...
Depuis le début de la semaine, on justifie l’augmentation de 3% du prix du KwH consommé par le soutien à la production de l’électricité photovoltaïque.
Avant de faire porter le chapeau ce mode de production, il serait bon de faire un tour dans les comptes de la société EDF.
En France, le chiffre d’affaires d'EDF en France s’élève à 18,9 milliards d’euros au premier trimestre 2010, en croissance de 3,2% par rapport au 1er semestre 2009.
Le chiffre d’affaires réalisé hors de France s’élève à 18,6 milliards d’€ au premier trimestre 2010, en croissance de 12,7%, et de 0,9% en organique. Il représente 49,6% du chiffre d’affaires du Groupe, contre 47,4% au 1er semestre 2009.
l'EBIT (*) du Groupe s’élève à 5,3 milliards d’euros, soit une baisse de 22%.
Cette baisse est due pour l’essentiel à la prise en compte d’une provision pour risques de 1,1 milliard d’€ liée aux activités du Groupe aux Etats-Unis. En effet, de nouveaux éléments ou perspectives ont été pris en compte au 30 juin 2010 : la prise de risque se confirme avec l’annonce faite par Constellation Energy - le partenaire américain d’EDF - ce dimanche 11 octobre : le groupe se retire du projet CC3, une centrale EPR de 1.600 MW dans l'Etat du Maryland.
Le groupe américain souhaitait de plus exercer l'option de vente de 2 milliards de $ d'actifs conventionnels à EDF. Cette option avait été conclue entre les 2 parties en 2008 dans le but de consolider le partenaire américain en cas de nouvelle crise des liquidités. L'option consistant à recourir à un partenaire américain est une obligation légale, afin de réaliser ce projet CC3 au sein d'un groupe : la loi américaine empêche une société étrangère d'opérer seule une centrale nucléaire.
Au terme d'habiles négociations de la part d'EDF, la rupture ne lui coûtera « que » 250 millions de $. Et EDF ne passera pas de provisions complémentaires à celles de 1,1 milliard d'€ passées l'an dernier.
Pour plus d'information lire :
Sur challenge
sur le site des Echos
Alors souvenez-vous bien du chiffre de 1.1 milliard d’€.
Prenons maintenant la consommation intérieure électrique annuelle, soit 486 Twh (486 milliards de KwH).
Le coût moyen de l’achat du KwH est de 0.11€ soit une rentrée financière annuelle de 53 milliards d’€. Minorons par le prix des heures creuses soit 50 milliards d'€.
Une augmentation de 3% correspond donc à un gain de 1.5 milliard d’€ (souvenez –vous du chiffre précédent). Alors maintenant quel lien avec le photovoltaïque ? D’après le grenelle de l’environnement, il faudra 1% de la part de production photovoltaïque en 2020 - soit à consommation constante 4.8 milliard de KwH .
Donc au tarif de rachat constant de 0.60 d’euro (quelle que soit l’installation et là il y a des questions à se poser...), on trouvera 2.8 milliard d’€ pour l’année 2020.
En 2010, on peut se dire que l’on part pour 2011, sur un objectif de 50% de la production finale soit un coût d’achat pour EDF de 1.4 milliard d’€ (**). Et voilà le tour est joué : les spécialistes de la com' devront dire « il faut 1.5 milliard d’€ pour le photovoltaïque ! » à la place de « il faut 1.5 milliard d’euro pour les prises de risques sur le nucléaire aux Etats-Unis ! » .
Les prises de risques pour l'exportation de la filière nucléaire à l'étranger et le sous-investissement chronique dans les réseaux - qui provoque une hausse du coût du transport et de la distribution - ne sont pas mis en cause : le gouvernement préfère accuser le renouvelable. Ce n'est plus un chapeau que portent l'écologie et le photovoltaïque, c'est un sombrero !
Ce qui m’irrite le plus c’est que l’actionnaire principal d’EDF est l’état à 84.5% . Il me semble qu’aucun service n’a jugé bon de se poser cette question. A moins que la doctrine sarkosienne du moment « l’écologie ça suffit » soit devenue la ligne de conduite officielle .

* Le résultat opérationnel (ou EBIT) est quasi équivalent au résultat d'exploitation dans le système comptable français. C'est le solde entre les produits d'exploitation, et les charges : coûts des ventes, frais administratifs et commerciaux… Ce résultat est donc mesuré avant éléments financiers, charges exceptionnelles et impôt sur les bénéfices. Il ne prend en compte que des charges, des consommations externes, des achats, ou les frais de personnel).
** En réalité, le solaire en France ne représente que 880 MW/h, soit 0.01% de la production électrique française.

Le 20 juin 2010 à Dieppe : dites NON à l’EPR !

Le 20 juin 2010 à Dieppe : dites NON à l'EPR !
Le collectif « STOP-EPR, ni à Penly, ni ailleurs » organise le 20 juin une immense déambulation dans Dieppe.
Malgré les Grenelle 1 et 2 qui ignorent sarkosystement le nucléaire, nous voudrions tellement que ce rassemblement soit réussi : alors nous avons besoin de vous tous, particuliers et organisations pour rappeler notre opposition à la construction de ce maudit réacteur nucléaire.
La journée commencera par un pique-nique « à la fortune du pot » sur la pelouse du front de mer, de 12h à 14h – Et ensuite, libre court à votre imagination pendant la déambulation qui serpentera dans la ville, sur le front de mer : apporter crécelles, boîtes de conserve « musicales », tambourins, chapeaux, costumes (t-shirts, combinaisons, déguisements…), banderoles, panneaux « publicitaires », slogans…
Nous souhaitons une manifestation joyeuse et spontanée (toujours non violente), proche des citoyens : prises de paroles, distribution de tracts et surtout explications fournies aux spectateurs !
Alors, nos comptons sur vous, seul, en famille, en bandes d’amis, avec vos chiens …
Contacts :
Collectif "STOP-EPR, ni à Penly ni ailleurs"
penly@stop-epr.fr
tél. : 06 70 39 97 45

Révélations d’une source interne à EDF : l’EPR risque l’accident nucléaire !

l'EPR risque l'accident nucléaire !

Le Réseau "Sortir du nucléaire" révèle des documents confidentiels, divulgués par une source anonyme interne à EDF. Ces documents démontrent que la conception de l’EPR implique un sérieux risque d’accident majeur – risque pris en conscience par EDF pour des raisons de calcul économique. Potentiellement sujet à un emballement dont les conséquences seraient incontrôlables, l’EPR s’avère donc extrêmement dangereux.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" a constitué un groupe d’experts pour analyser de façon approfondie ces documents. Voici les premiers enseignements que l’on peut en tirer.

Certains modes de pilotage du réacteur EPR peuvent provoquer l’explosion du réacteur à cause d’un accident d’éjection de grappes (qui permettent de modérer, d’étouffer la réaction nucléaire). Ces modes de pilotage sont essentiellement liés à un objectif de rentabilité économique, qui implique que la puissance du réacteur puisse être adaptée à la demande électrique. Ainsi, dans le but de trouver une hypothétique justification économique à l’EPR, ses concepteurs ont fait le choix de prendre le risque très réel d’un accident nucléaire. De plus, l'essentiel des arguments en faveur de l'EPR (puissance, rendement, diminution des déchets, sûreté accrue) s'avèrent faux.

EDF et Areva ont tenté de modifier le pilotage du réacteur : ces efforts n'ont pas abouti à des parades éliminant cette classe d'accidents. L'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a semble-t-il été tenue à l'écart de ces questions.

Il semble donc bien que la conception de l’EPR accroisse le risque d’un accident de type Tchernobyl, qui entraînerait la destruction de l’enceinte de confinement et la dispersion massive de radionucléides dans l’atmosphère.

Les 8 et 9 mars, Paris accueille une conférence internationale pour inviter 65 pays à se doter de la technologie nucléaire. Cette conférence sera ouverte par Nicolas Sarkozy et animée par le Directeur Général de l’AIEA. Il est scandaleux que la France continue ainsi à faire la promotion du nucléaire en général, et de l’EPR en particulier, alors même que la dangerosité de ce réacteur est aujourd’hui démontrée. Il faut donc abandonner immédiatement la construction de l’EPR en Finlande, en France et en Chine, et annuler impérativement le projet prévu à Penly. Le meilleur moyen d'éviter l'accident nucléaire reste la sortie du nucléaire.

Pour plus de détails, consultez les documents confidentiels révélés par le Réseau "Sortir du nucléaire", divulgués par une source anonyme interne à EDF, téléchargeables sur le site : www.sortirdunucleaire.org

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