Sébastien Jumel

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Régionales 2015 en Normandie : décryptage du débat avant le 1er tour.

C'est visiblement un débat d'hommes. Que des hommes, les femmes sont aux fourneaux, sûrement.
Et hop ! C'est la moitié de la population qui n'est simplement pas représentée, sauf par une médiatrice qui aura eu du mal à ne pas se faire couper la parole...
1ère question : la sécurité. Les dégâts de l’attentat pèsent lourd, et pour longtemps.
M. Morin (UDI-LR), 1ère idée saugrenue : des portiques dans chacune des 116 gares normandes.
L’idée est plaisante à priori, pour apporter un sentiment de sécurité.
On s’est posé la question pour les TGV, les plus sensibles, mais M. Morin la généralise à toutes les gares.
Une idée non financée d’abord, mais si après tout c’est une priorité nationale...
Pourquoi un portique dans chaque gare ? On pourrait penser qu’il ne faudrait pas laisser de « trou » de sécurité en laissant des arrêts reconnus comme non sécurisés.
Combien cela coûterait-il ? M. Morin ne le sait pas. Combien de personnes faudrait-il autour de ces portiques pour contrôler chaque voyageur, tout au long de la journée ?
Là encore, on peut douter de la faisabilité : 116 gares avec une ou deux personnes assurant la sécurité sur le quai, de 5 h du matin à minuit (du premier au dernier train), soit 3 tours de garde au minimum ?
Mais imaginons qu’on embauche des centaines de personnes (soyons fous) : combien de temps prendront les contrôles de sécurité pour chaque passager ? Faudra-t-il se présenter 45 minutes à l’avance (le temps que chaque passager soit contrôlé et que chaque passager ait soumis au contrôle tous les objets métalliques, ait enlevé chaussure, ceinture, téléphone, clés, monnaie, chaussures, un contrôle au portique, comme dans un aéroport) ?
Que M. Morin imagine l’enfer quotidien pour les usagers, qui perdraient des dizaines de minutes, surtout en période de forte affluence (matin et soir). Ajouter une heure ou 1 heure ½ de transport quotidien, voilà de quoi sceller le sort du transport ferroviaire. Qu’ils prennent les bus Macron à ce prix. Oui mais quoi ? Pas de portique aux arrêts de bus ? Des trains protégés et des cars plus rapides, du coup, mais sans la sécurité...
Tout cela semble irréaliste, et surtout démagogique.
Plus de contrôles dans les trains, soit.
Mais justement, c’est quand les trains sont le plus bondés qu’il y a le moins de contrôles, comme c’est le cas entre Mantes et Paris.
Avec plus de contrôleurs – ils sont assermentés -, il y aurait un vrai sentiment de sécurité, et nous pouvons compter sur la vigilance citoyenne pour les avertir.
Ils peuvent à tout moment faire appel à la gendarmerie ou la police ferroviaire pour effectuer les palpations de sécurité, ou fouille de sacs. Les retards riquent d’être pénalisants, mais il faut surtout plus de contrôleurs...
FN : M. Bay veut lui créer une police régionale des transports et autour des établissements scolaires.
La région en a-t-elle les moyens ? Il renvoie le financement et la responsabilité sur l’État et renvoie le ministre de la défense de l’époque, M. Morin, lorsqu’il avait supprimé 54 000 postes dans l’armée.
Pour M. Mayer-Rossignol (PS), il ne faut pas réinventer la roue : la région paye déjà de la surveillance générale dans les trains et des caméras de vidéo-surveillance. Pas de surenchère sur ce sujet.
Pour Yanic Soubien (EELV), le pacte de sécurité ne doit pas tomber dans les dérives sécuritaires. le choc du 13 novembre a amené la peur, la démocratie doit garantir la paix. Dans nos régions, il faut revenir à nos fondamentaux, revenir à la proximité, s’occuper de la santé, la transition énergétique pour lutter contre le dérèglement climatique.
Vient ensuite la question des sondages :
Chacun des 3 partis UMP PS FN revendique d’être l’alternative, au coude à coude selon M. Morin.
Puis vient la question de la réunification de la Normandie.
Tout le monde s’accorde pour la soutenir. Pour tous, c’est la Normandie qui retrouve son identité, qui revendique son patrimoine, sans oublier aucun territoire.
Yanic Soubien nous dit qu’il n’y a pas une Normandie, ni deux, mais une diversité de territoires qui offrent une chance de visibilité au travers des projets et une attractivité qui ne se décrète pas mais se construit.
Pour M. Bay, la Normandie ne doit pas être une banlieue de Paris, et pour M. Jumel (PCF) il y a risque de déménagement du territoire contre lequel il faut lutter.
Tous également veulent soutenir les services publics de proximité.
Sur le cumul des mandats : pour les écologistes, c’est réglé d'avance, il n’y a pas de cumul de mandats possibles.
M. Morin abandonnera son mandat de député et qu’il se consacrera pendant les 6 ans à la présidence de la Région (ça, c’est s’il est président. Sinon, conservera-t-il son mandat et démissionnera-t-il de nouveau sans siéger au bout de 6 mois ?).
M. Bay conservera son mandat de député européen.
M. Mayer-Rossignol ne cumulera pas.
La question ne se pose pas pour les autres qui ne peuvent prétendre à la présidence...
Question sur les transports et le rail :
Pour M. Mayer-Rossignol, le réseau TER est un des meilleurs de France, mais il n’y a pas de TGV, qu’il souhaite pour la LNPN. Il faut aussi rénover les gares, installer le wifi dans les trains, augmenter la fréquence et ne pas oublier les transports scolaires.
Pour M. Calbrix (DLF), c’est le doublement des lignes du Mantois qui prime, avec un projet moins coûteux. Le doublement de Rouen-Yvetot est inutile, il faut améliorer l’existant, le confort, la sécurité, la ponctualité dans les transports.
C’est, en gros, le cahier d’acteur qu’EELV a déposé en 2011, et qui est actuellement ce qui se met tranquillement en place par la SNCF.
Même chose pour M. Bay, c’est le doublement du Mantois, des modifications de tronçons, de sinuosité qui provoque ce qu’il appelle techniquement des « puits de vitesse » , qu’il y ait des lignes dédiées vers la Normandie et des quais dédiés à PSL. La ligne devra coûter 3 à 4 milliards €, 3 à 4 fois moins que ce que proposent LR et PS, qui est proposé par le, du fait du poids de la dette ferroviaire.
Yanic Soubien, rappelle le cahier d’acteurs déposé en 2011 et les propositions d’EELV sur la LNPN : Un véritable cadencement, le doublement du Mantois, réclamé depuis des années, l’amélioration de l’existant et le renouvellement du matériel roulant.
Et aussi une nouvelle gare rive gauche pour désengorger Rouen.
Il faut un véritable cadencement, plus d’amplitude (horaire), et de vraies correspondances, et des tarifs accessibles.
Dans les tarifs accessibles, je note que ne figure pas le tarif excessif pour les Vernonnais, qui paient la moitié de leur forfait Vernon-Paris pour n'effectuer que 5 km, ce qui rend la situation intenable sur le parking de Bonnières : on économise 50% déconomie sur le trajet à condition de faire 5 km en voiture ! Donc une voiture, et une place de parking.
C'est idiot et injuste pour tout le monde. Parce qu'on passe du forfait SNCF au pass Navigo.
Le transport collectif doit être une priorité.
Et, bien sûr, il nous faut relancer le fret ferroviaire, en relançant le wagon isolé, comme le demande le cahier d’acteur.
A la question des bus Macron (ouigo, les cars SNCF qui font concurrence aux rail SNCF) :
Pour Mrs Jumel et Mayer-Rossignol, le rail est la solution régionale, et non les cars Macron.
M. Mayer-Rossignol propose des cars scolaires à coût zéro pour les familles.
M. Jumel défend l’idée des « comités de lignes », défendus par les cheminots et les usagers, qui permettent d’apporter une intelligence collective.
Yanic Soubien dénonce l’État qui a délaissé les TET (anciennement intercités) pour n’investir que sur les LGV. Mais les régions font plutôt bien sur les TER.
Pour M. Morin, le train est un scandale en Normandie : la région doit investir sur les intercités à la place de l’État. La Normandie doit être l’unique opérateur, et doit prendre à sa charge la gouvernance de l’ensemble du système ferroviaire normand et Paris-Normandie. (mais sans chiffrage entre les portiques, les intercités, et l’ensemble du système ferroviaire) pour ne pas être sous une SNCF qui ne fait pas son boulot.
M. Mayer-Rossignol exprime que cela coûterait à la région plusieurs Mds €, ce à quoi M. Morin répond que ce n’est pas vrai. C’est plus de 10 Mds €, ajoute M. Mayer-Rossignol.
Il faut un plan de rattrapage financé par l’État, répond M. Morin, puis prendre en main tout le système. Les lignes Paris-Caen et Paris-Rouen sont à l’équilibre budgétaire, et donc cela ne coûtera pas ce qu’on dit, ajoute-t-il (sans tenir compte de toutes les autres lignes et de la perte de service public).
M. Bay accuse les écologistes de faire la guerre aux automobilistes, car l’automobile est indispensable pour aller travailler au quotidien.
Je rappelle à M. Bay que les écologistes sont opposés à de nouvelles et ruineuses autoroutes, qui ruinent les paysages, monopolisent les terres agricoles et naturelles, et sont supportées à la fois par les contribuables et les usagers de la route.

La seule A28-A13 coûtera 1 Md €, financé à 50 % par nos impôts et les collectivités locales, le reste étant pris aux usagers.

Nous sommes par contre très favorables à l’entretien et la réfection d’un réseau routier normand de grande qualité, des petites routes aux routes nationales, en passant par un magnifique réseau de départementales.

Nous avons conscience que les gros partis veulent des autoroutes, le contournement Est de Rouen, mais aussi pour la droite la mise en concession autoroutière de la RN154 entre Rouen et Orléans - alors que nous disposons déjà d’une magnifique 2x2 voies, qui ne nécessite qu’un aménagement à Chartres -, et celle de la RN12 qui deviendrait payante à son tour.

En autoroutes nous disposons d’un réseau autoroutier suffisant avec l’A13, L’A28, l’A29 l’A151 et l’A150 qui vont être reliées par la Sud III à l’A13 grâce au contournement ouest de Rouen, l’A84. C’est bien assez pour relier ou traverser à grande vitesse la Normandie en tous points.

Ne prenons pas les usagers de la route pour des gogos, en leur faisant payer à la fois l’investissement, l’usage, et la pollution supplémentaire pour tous les habitants.

Les normands payent déjà, mais les autoroutes promises par M. Morin vont finir de faire les poches des normands ! Tous : usagers et contribuables, en asséchant encore plus des collectivités locales déjà en souffrance face à la baisse des dotations.

Oui à des routes accessibles à tous, pas seulement aux salariés et professionnels, et oui au respect des habitants et de l’environnement.
Il s’agit bien là de faire concurrence au fret ferroviaire par la route, au lieu de relancer le fret ferroviaire comme ils se font plaisir à le faire croire...
Oui à des routes bien entretenues et sécurisées (même pour les 2 roues), à du maillage et de l’intermodalité (parkings relais, transports publics de qualité, modes doux) pour permettre aux villes de mieux respirer, de fluidifier les trafics.

Il faut mettre le paquet dans les transports publics, les modes doux et l’intermodalité pour gagner du temps, récupérer de l’espace et de la qualité de vie, sans se ruiner.
La question suivante est une des plus importantes du débat. La Normandie est une des régions dont le chômage a le plus progressé en France en 2015.
Les propositions :
M. Calbrix (DLF) : il faut simplifier les aides, et cibler les aides sur les TPE, PME, artisans et agriculteurs. Développer la formation et l’apprentissage, donner une formation au gens au RSA. Sa première mesure serait de réserver les marchés publics aux entreprises normandes qui n’emploient pas de travailleurs détachés (NDR : exit Flamanville donc, mais aussi de très nombreux marchés d’entreprises françaises de régions qui jouxtent ? Quid des entreprises d’Île-de-France, de Bretagne, du Centre, des pays de la loire ou d’Aquitaine ?).
M. Bay : Soutenir les TPE et PME, ne pas donner d’argent à de grands groupes comme Renault, qui empochent l’argent et délocalisent. L’argent doit aller à des entreprises nomandes dans des filières d’avenir. En finir avec les emplois aidés ou emplois « tremplin » qui coûtent une forune. Faciliter la vie des entreprises sur le plan administratif, et en les soutenant financièrement lorsque les banques ne les suivent pas. Il faut créer un fonds régional pour aider financièrement les entreprises pour leurs investissements.
M. Morin va créer une agence d’investissements en Normandie, dotée de 3 millions € (NDR : ça va pour le coup, ce n’est pas trop cher), pour muscler toutes les entreprises normandes, et pas seulement les startups et celles de la biotech : bâtiment, commerçants, artisans, en créant une agence capable d’intervenir en fonds propres, en rentrant dans le capital des entreprises (tiens, la droite ne fait pas de nationalisations, mais des régionalisations ?), pour les muscler, investir, et puis ressortir du capital après quelques années.
M. Jumel : stopper l’hémorragie industrielle. Il y a de l’intelligence chez les salarié-e-s. Il faut structurer les filières industrielles. L’articuler avec les besoins de formations, en empêchant par exemple les éoliennes offshore pour permettre les formations maritimes. Soutenir l’emploi public : le soutien aux collectivités locales en matière d’aide à l’investissement est central. Aucun jeune normand ne doit sortir sans formation.
Yanic Soubien : Impossible de parler d’emploi pour lui si on ne parle pas des conditions économiques qui permettent de créer de l’emploi : l’emploi c’est la transition énergétique, les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique dans le bâtiment.
La formation, c’est la connaissance des métiers et l’orientation. On ne peut pas être un apprenti qui n’a pas choisi son métier.
Acquis des savoirs et rencontres avec les professionnels sont une base pour aller vers l’apprentissage. La formation est un investissement compétence : choisir les formations qui correspondent aux emplois. Dans les énergies, l’agriculture, l’économie sociale et solidaire, le numérique...
100000 emplois sont possibles si l’économie est accompagnée dans l’investissement.
M. Mayer-Rossignol : faire preuve d’humilité sur le chômage. Il n’y a pas de baguette magique pour l’emploi. Pas de nouvelle agence, c’est encore une feuille au mille-feuilles : simplifions. C’est compliqué pour les chômeurs et les salariés.
La région s’occupe de formation, elle doit maintenant aussi s’occuper d’emploi. Le chômage des jeunes est à 20% mais il a diminué. Faire de la formation, de l’apprentissage mais pas que. S’occuper des lycées, de l’éduction poulaire. (à ce propos, mais c’est les départements, les budgets sont en baisse en moyenne de 15% dans les collèges : alors ? Autoroutes ou éducation pour ceux qui devront être en mesure de résoudre les problèmes et résorber la dette ? NDR).
Donner confiance et moyens. Emploi, formation, orientation.
Nicolas Bay revient sur l’orientation vers les emplois existants, développer un certain nombre de filières : en matière d’énergie, le mix énergétique de demain, c’est le nucléaire, de nouvelles énergies mais pas l’éolien. La méthanisation est un complément de revenus pour les agriculteurs.
M. Jumel : les étudiants des universités ont besoin de conditions d’hébergement dignes. Il faut élaborer un programme d’enseignement en lien avec la communauté éducative. Avoir en tête les grands pôles, mais aussi les villes moyennes.
Question sur le numérique : les zones blanches et grises.
M. Morin : L’Eure et la Seine-Maritime sont à la traîne dans le numérique. Avec la même somme, on arrive à un taux de couverture de 20% dans les campagnes contre 60-70% dans les zones périurbaines. La région doit accompagner les départements pour que l’on ait un même taux de couverture à Epaignes que dans une ville de 8000 à 10000 habitants.
Du temps de M. Destans au département de l’Eure, quand on était à la campagne, on était oublié de tout. Comme pour la gestion routière, dit M. Morin : il faut financer des nouveaux réseaux pour permettre aux villes moyennes et rurales d’accéder aux mêmes niveaux d’échanges que les autres
La RN12 deviendra une A12, comme nous ferons le Paris-Granville Granville-Avranche.
NDR : Pas un mot sur le Contournement Est de Rouen, 1 Md€, alors que leur programme promet la gratuité de cette autoroute à venir – ou pas - sur le tronçon eurois.
Suivant particulièrement ce dossier, j’ai toujours entendu le maître d’ouvrage expliquer que c’était hors de question.
Un argument pour dire qu’on va la faire en gratuit, et après les élections, dire que le méchant monsieur autoroute n’a pas voulu, on aura bien essayé ?

Des autoroutes de l’information aux autoroutes, il n’y avait qu’un pas...
Question sur l’énergie, posée par le Paris-Normandie : « la Normandie ambitionne de devenir la 1ère éco-Région de France, elle s’est engagée sur la voie des hydroliennes, des éoliennes offshore et terrestres, sur la méthanisation, en pleine COP21, est-ce dangereux de laisser croire qu’on peut se passer du nucléaire ? »
M. Jumel est favorable à un mix énergétique basé sur le nuclaire, le renouvelable dont l’hydraulique, à condition que ces énergies soient sous contrôle public et sous contrôle citoyen. Si ce sont des actionnaires qui s’en emparent, c’est néfaste pour l’emploi et la sécurité (oui, mais elles sont déjà privées, M. Jumel, est sans contrôle citoyen aucun, NDR. Donc, selon M. Jumel, non sécurisées, avec Areva qui va licencier 6000 postes dans le monde, dont 2000 en France, et un partenariat à venir entre EDF et des entreprises chinoises).
Yanic Soubien (EELV) : on n’arrête pas le nucléaire du jour au lendemain. Les 3 Mds € que l’on va mettre sur le seul recarénage de Paluel (800 M€ par réacteur) sont ça de moins qu’on mettra dans les énergies renouvelables.
Il faut conserver la compétence nucléaire car nous avons la responsabilité du démantèlement des centrales. Pour les 450 réacteurs à démanteler dans le monde, et la gestion des déchets, nous avons une compétence exceptionnelle.
C’est aussi l’efficacité énergétique qui est la première source d’économie (l’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme pas).
La Normandie restera industrielle parce que nous aurons les moyens d’accompagner les filières d’avenir. Entre le monde qu’on quitte, et le monde que nous allons devenir, nous entrons dans une phase de transition.
M. Bay : Avec 3 sites électronucléaires en Normandie (Paluel, Penly et Flamanville, mais attention à ne pas oublier la Hague, NDR), le nucléaire est une énergie propre, sûre et peu chère. Le mix oui, mais sans éoliennes et avec la méthanisation pour compléter les revenus des agriculteurs. Et l’hydrolien (sous l’eau).
M. Bay ne pense pas au déchets qui sont les matières les plus dangereuses du monde, pour des millions d’années.

Une énergie sûre ? L’attentat du 13 novembre m’a fait craindre aussitôt pour la sécurité des sites Seveso et nucléaires, qui ont été survolés par de nombreux drones cette année. Alors que je ne redoute pas un attentat sur une éolienne ou une hydrolienne).

La catastrophe, quand elle arrive – erreur humaine, risque sismique - et il y a eu un tremblement de terre il y a fort longtemps à Fessenheim - hausse du niveau de l’eau, faille technologique.

Quant à l’EPR, il nous coûte pour l’instant 10 Mds€. Areva est ruinée.

M. Macron, qui avait promis que le contribuable français ne paierait pas pour l’EPR de sa poche, va se rendre en janvier en Finlande pour négocier avec TVO et l’État finlandais la compensation : quelques milliards à sortir encore. Nous l’avions vendu 3,3 Mds€, il en coûte le triple, et le projet a 10 ans de retard pour l’instant.

Enfin, le prix de l’énergie nucléaire ne tient pas compte du traitement des déchets ni du démantèlement, alors que chaque éolienne le compte.
L’énergie de l’EPR est 33% plus chère que celle de l’éolien terrestre. On nous dit que c’est parce que c’est une « tête de série ». Mais les EPR ne sont pas plus en route à Olkiluoto qu’en Chine et les réacteurs anglais vont coûter le même prix qu’à Flamanville (s’ils se font un jour).

Une catastrophe pour le budget de la France, comme celui d’Areva et d’EDF.

Un rapport de l’ADEME démontre qu’on peut arriver au 100% renouvelable, sans risque lui, au même prix que l’énergie nucléaire.
Ce que font tous les concurrents internationaux, sauf pour renouveler le parc de bombes.
Pour M. Calbrix, il faut tourner le dos, non pas au nucléaire, mais à l’éolien. Il faut améliorer le réseau routier (???).
Pour M. Mayer-Rossignol, il faut abandonner les postures : le nucléaire n’est pas une compétence régionale. Mais la première énergie, à l’instar de ce que disent les écologistes, reste celle qu’on ne consomme pas. Il faut améliorer l’efficacité énergétique pour reduire les dépenses de chauffage des habitants, et la quantité d’énergie produite.
La dernière question concerne la capitale normande. Pour tout le monde, cela ne peut être que Caen. Et comme le rappellera M. Mayer-Rossignol, la loi nous y oblige, car la Préfecture se trouve à Rouen.
Mais là où certains voient une économie de fonctionnement du fait de la mutualisation et de la disparition de fonctionnaires, M. Mayer-Rossignol nous avoue qu’il n’y aura pas les écoomies évoquées par d’aucuns : le nombre de fonctionnaires sera le même, répartis sûrement différemment.
Monsieur Beauvais, à l’arrière, se mord la joue et hoche négativement la tête. Il ne fallait pas le dire ?
Oups, la boulette...

De la révolution écologique, à l’évolution des consciences, à l’écologie politique, ou comment sortir du nucléaire ?

L'écologie, à 40 ans, enfin la majorité ?
"Un printemps de cerisiers en pleurs". A la façon d'un haïku japonais, l'image de mon ami Louis-Marie résume ces révolutions qui marquent l'actualité. Il y a l'espoir dans les révolutions démocratiques arabes. Et dans le même temps la dévastation s'abattait sur le Japon.
Nous avons tous vu ces images terribles du tsunami qui a tout emporté, hommes, animaux, arbres, autos, baâteaux et bâtiments. Nous avons vu la terre bouger, et toutes nos pensées se sont tournées vers nos amis japonais. Et puis il y a eu Fukushima. A la désolation et la dévastation, s'est ajouté cette sinistre catastrophe. Et tous les yeux du monde se sont tournés vers Fukushima.
Il y a avant Fukushima. Et il y a un après Fukushima.
Depuis 40 ans, des écologistes combattent le nucléaire. La sortie du nucléaire civil a été décidée dès 1978 en Autriche qui, dans sa constitution, interdit l'utilisation de l'énergie nucléaire. 25 ans après Tchernobyl, la crise nucléaire de Fukushima amène plusieurs pays de la communauté internationale à remettre en question leur politique nucléaire. Le 23 mars dernier, Angela Merkel, la chancelière allemande a déclaré : la crise nucléaire au Japon "est un événement qui bouleverse le monde et va le changer. Et c'est pourquoi je pense qu'il est juste d'observer une pause de réflexion." Sa conclusion : "Plus tôt on sortira de l'énergie nucléaire, mieux ce sera."
En France, c'est l'omerta qui règne sur le nucléaire depuis 40 ans. Les citoyens ont toujours été écartés du débat, simple consommateurs d'une électricité qui, de toutes façons, augmente, augmentera, et l'entrepreneur français, comme son principal actionnaire, l'Etat, fera tout pour mettre le prix du courant de monsieur toulemonde au prix du marché européen. Le risque en plus, et la facture, salée, qui nous sera adressée lorsque nous démantèlerons les centrales en plus. Ou pire, l'accident contre lequel nous ne sommes pas, ou si peu, assuré.
Si l'augmentation demandée par EDF, entre 7% et 11% des tarifs réglementés, n'a pas eu lieu, il y a fort à parier que celle-ci reviendra sur le tapis après certaine élection.
La France présente la particularité de présenter une rente nucléaire : l'essentiel du parc nucléaire, financé par l'effort collectif de tous les français, est désormais amorti.
La loi NOME programme la disparition des tarifs vert et jaune pour les entreprises. Les professionnels dont le compteur présente une puissance souscrite supérieure à 36 kVA devront aller s'alimenter sur le marché.
Comment être compétitif par rapport à une filière électronucléaire ? EDF sera contraint de céder 25% de sa production d'énergie, soit soit 100 TWh, à ses concurrents privés (GDF Suez, Poweo, Direct Energie, Alpiq, Altergaz, Enel, E.ON, Gaz de Paris, Vattenfall). Ces derniers espèrent pouvoir récupérer près du tiers de ménages dans leurs portefeuilles. Ils estiment que la fixation du prix auquel sera vendu le nucléaire historique est "un débat politique qui ne doit pas provoquer un rejet de la loi NOME dans son ensemble."
Les opérateurs privés vont donc récupérer à moindre coût 25% de l'électricité produite par l'électricien français, sans l'obligation de procéder au provisionnement des démantèlements à venir, ou des investissements qui garantiront la meilleure qualité de service possible, avec une sécurité maximum.
Un amendement qui vise la production d'énergie alternative, éolienne et photovoltaïque, a été adopté grâce au sénateur Poniatowski : les frais de branchement des nouveaux producteurs d'électricité se feront à leur frais, et non plus à ceux d'ERDF. Les énergies renouvelables coûteront donc plus cher !
L'énergie, et l'énergie électrique en France, est considérée comme un produit comme un autre, soumis à la concurrence et aux lois du marché. Ce n'est pas l'intérêt général qui guide la filière, mais l'offre et la demande. Dans cette perspective, il n'est pas rentable d'organiser l'abondance, qui fait baisser les prix. Nous ouvrons le marché à la concurrence, et c'est cette ouverture à la concurrence qui va nous conduire mécaniquement à une hausse des prix !
Certains n'hésitent pas à parler de hold-up, en obligeant EDF à revendre 25% de son électricité à des intermédiaires qui la paieront au prix du nucléaire, et qui la revendront à des clients qui la paieront au prix du charbon, cette fois. Alors que ce sont eux-mêmes qui en ont réalisé l'investissement.
Dormez braves gens, on s'occupe de tout ! Denis Baupin, adjoint écologiste au maire de Paris, dénonce "l'aveuglement scientiste" des politiques à l'égard du nucléaire.
Claude Allègre en est la parfaite illustration. On connaissait ses positions sur le réchauffement climatique, réfutées par un rapport de l'Académie des Sciences en octobre 2010.
C'est lui encore qui, le 17 mars dernier, déclarait sur RTL : « il n’y a pas pour l’instant au Japon de catastrophe nucléaire. », qualifiant "d’indécent" le débat ouvert en France sur le maintien ou non du nucléaire. Il précisait : "sans donner de leçon à qui que ce soit, nos centrales françaises sont beaucoup plus évoluées que les centrales japonaises". "Aucun pays n’a autant de compétence que la France en matière de nucléaire." Depuis son passage en radio où il annonçait qu'il n'y avait pas de catastrophe nucléaire, l'évaluation de la gravité de la catastrophe est passé au niveau 7, soit celui de Tchernobyl.
Et à la question de Jean-Michel Apathie : "est-ce que les intérêts économiques n'ont pas primé dans les implantations des centrales sur les nécessité de sécurité ?", on note la réponse de M. Allègre : "Les nécessités économiques et même plus les nécessités militaires priment toujours sur tout le reste. C'est une constatation."
Dans un tout autre registre, Alain de Halleux nous interpelle en parlant de son excellent, et terrifiant, documentaire qui nous plonge au cœur d'une industrie électronucléaire qui rend l'information confuse, minimise les risques, mais se gargarise de sa maîtrise technologie. Et nous assure que le risque est calculé, et accepté. Nous en somme tous responsables, car en acceptant le risque, nous devrons aller nous-mêmes liquider nos centrales lorsqu'un accident majeur se produira.
Ce reportage, RAS Nucléaire, rien à signaler est disponible dans son intégralité sur Arte.
Claude Allègre invité le 17 avril à l'émission c/politique, sur France 5 :
Claude Allègre se dit aujourd'hui écologiste, mais un "vrai écologiste", pas celui du retour aux cavernes, celui de sa fondation "écologie d'avenir". Militant de la voiture électrique, d'un mix écologique incluant le charbon de la capture du CO2, et surtout l'humanité fonctionnera à l'hydrogène dans 20 à 30 ans. L'ancien ministre socialiste s'est encore montré un très docte professeur lors de l'émission c/politique sur France 5, dimanche soir, pour nous expliquer que nous somme peureux en Europe, par ignorance. Alors qu'on n'est pas peureux en Chine. Pour lui, "il faut arrêter de fantasmer sur cette chose-là". Fukushima n'est pas une catastrophe, c'est au plus un accident grave. Les rejets en mer ? peccadille ! Les accidents de Saint-Laurent des Eaux (en 1969 et en 1980), avec une fusion partielle du cœur du réacteur, et à Blaye en 1999. Dues à des erreurs humaines ? Comme l'erreur de ne pas avoir su prévoir une inondation qui dépasserait la digue ?..)
"Non je ne crois pas" [qu'il y aura un accident nucléaire en France], assure Allègre. Et d'abord parce que c'est public, et non privé. Donc sous le contrôle de l'Etat.
Et bien pas pour longtemps, car Areva souhaite se coter en bourse, dès juin 2011. L'Etat ne sera plus alors le décideur, mais restera la garantie en cas de problème. Pour mediapart, il ne s'agirait que d'un portage déguisé. Enfin EDF est privatisé, et la loi NOME va l'obliger à revendre 25% de sa production au privé.
Allègre se montre donc défenseur du nucléaire, et aussi de l'exploitation du gaz de schiste. Sous conditions bien sûr... "Je ne trouve pas bien de courir derrière les écologistes", affirme-t-il. "Le socialisme ne peut renier sa croyance dans le progrès, progrès scientifique, et progrès humain qui va avec". "Le centre c'est l'homme, ce ne peut pas être la planète", ajoute-t-il. "Toute déviance par rapport à ça, ce n'est pas socialiste".
La réponse du lobby nucléaire s'appuie... [lire la suite]

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