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#2 Après Areva, EDF : le nucléaire français est en faillite

les zones d'exclusion en cas d'accident majeur
Après une quasi-faillite d’Areva, c'est au tour d'EDF d'être victime, selon son PDG, d’une « équation financière difficile ».
EDF a dévissé en bourse : la valeur de l’action, de plus de 85 euros il y a 8 ans, tourne autour de 10 €. Un effondrement du cours, une capitalisation qui ne représente plus de 18 Milliards €, alors que les investissements à venir s’expriment en centaines de Mds €, pour une technologie condamnée et dangereuse.
EDF a été créé en 1946, sous la forme d’établissement public à caractère industriel et commercial.
Il a été privatisé en 2004, et introduit en bourse en 2005 (15% du capital). Depuis, EDF ne cesse de s’effondrer : sa dette s’élevait à 37,5 Mds € en juin 2015, pour une capitalisation de seulement 18 Mds €. L’action qui valait 85,5 € il y a 8 ans tourne autour de 10 € aujourd’hui.
EDF possède actuellement seize centrales à charbon dans le monde : onze en Europe, cinq en Chine, et il construit une centrale à charbon supercritique à Fuzhou, en Chine. De fait, le groupe continue d’investir dans le charbon à l’étranger plutôt que dans les énergies renouvelables en France et en Europe.
69 millions de tonnes de C02 sont émis chaque année par EDF.
Areva tombé, EDF en plein tempête et au bord de la faillite à son tour, c'est le nucléaire français qui se retrouve en faillite :
Les pays frontaliers s'opposent de plus en plus fortement aux centrales françaises :
Tous nos voisins on adopté soit un moratoire sur la construction de nouvelles centrales (Espagne, Italie à l'issue de 2 référendums), soit une sortie planifiée du nucléaire (Suisse, Allemagne, Belgique).
Ça, c’est une partie de nos gamelles à l’étranger, celles qui tiennent aux États frontaliers, qui sortent, eux, du nucléaire, et vont exercer une pression conjuguée de plus en plus pressante contre les centrales postées aux frontières - Gravelines, Chooz, Fessenheim, Bugey, Cattenom. Et si la politique énergétique reste nationale, les dommages en cas d'accident seront considérables.
Selon l’IRSN, un accident coûterait de 250 Mds € jusqu’à 1000 Mds € dans le cadre d’un scénario Fukushima. 430 Mds € en moyenne, mais jusqu’à 5800 Mds € selon les aléas de la météo (si, si…). Au final, combien devrions-nous à nos voisins en cas d’accident, en plus de nos propres pertes nationales ?
Des risques financiers démesurés liés aux ventes à perte de centrales à l'étranger.
Areva va être démantelé, et c’est EDF qui reprend la branche réacteurs : Areva NP.
Pour 2,5 milliards €, mais à condition que ce ne soit pas EDF qui assume le risque financier de l’EPR finlandais. Le risque est transféré sur les contribuables. Quelques 7 milliards €. Idem pour Flamanville.
En récupérant les « dossiers » d’Areva, nous voyons poindre un autre dossier international : un protocole d’accord a été signé entre EDF et son équivalent indien NPCIL pour 6 EPR à Jaïtapur, en Inde. C’est Areva qui avait commencé les négociations qui ont longtemps achoppé sur le prix, mais aussi, sur la demande des Indiens, d’un engagement financier en cas d’accident. Les EPR se situant en zone fortement sismique. Selon les géologues, « La région a les mêmes propriétés sismiques que les zone de Koyna et Latur où des tremblements de terre équivalent à 6,5 se sont produits ces cinquante dernières années (...) Un séisme d'une magnitude d'au moins 6 sur l'échelle de Richter pourrait frapper la région de Jaitapur.»
Selon Areva, à l’époque, « C'est aux autorités indiennes de décider où elles souhaitent implanter les centrales. Le risque sismique pour Areva est pris en compte dans le cahier des charges et donc dans la conception même des réacteurs. »
Y aura-t-il pour EDF les mêmes engagements financiers que pour Areva ? Et surtout, les EPR ont-ils la capacité de résister à un séisme de magnitude 6 ou plus ?
Et le pompon, l’autre dossier international, c’est évidemment « les 2 EPR d’Hinkley Point », en Angleterre : l’investissement d’EDF sera de 66% dans ces EPR : 24 Mds €. C’est plus que la capitalisation d’EDF.
Les syndicats EDF préviennent du risque de faillite de l’entreprise sur ce seul projet. Le directeur exécutif en charge des finance, Thomas Piquemal, a averti du risque de faillite d’EDF lié à l’EPR d’Hinkley Point.
Emmanuel Macron a défendu le projet des deux EPR, le qualifiant de « très bon investissement ». François Hollande et David Cameron ont réaffirmé leur soutien au projet, annonçant qu’« EDF prépare actuellement tous les éléments nécessaires pour l’annonce de la décision finale d’investissement dans un avenir proche, avec le soutien entier du gouvernement français ».
Le directeur financier en a tiré les conclusions et a claqué la porte. Son départ a immédiatement fait chuter le cours de l’action. La faute en incombe donc au gouvernement français.
Dieu est atome, Flamanville son Vatican, et Macron archevêque atomiste.
Devant l’Assemblée nationale, M. Macron réitère la volonté du gouvernement d’engager la vente des EPR d'Hinkley Point pour la survie d’EDF lors des questions au gouvernement. « Si l’on croit au nucléaire ! », nous dit-il.
Le nucléaire n’est pas un dieu. EDF n’est pas une religion. Flamanville n’est pas une cathédrale.
Le nucléaire, ce sont les activités et les industries liées d’exploitation et au traitement du minerai, la fabrication du combustible, le transport, la sécurité, la fabrication des usines et leur exploitation, le traitement des déchets, le démantèlement des usines et la gestion des déchets issus de ce démantèlement. Les deux derniers points restent encore hypothétiques et promettent d’être très, voire excessivement coûteux. Il est cependant de la responsabilité de l’État de le faire, en tant qu’État, décideur et actionnaire majoritaire d’Areva comme d’EDF, et, avant tout, responsable de la sécurité des populations.
Si faillite il y a, comme semble s’y attendre les syndicats comme le directeur financier démissionnaire et des cadres d’EDF, ce sont le gouvernement et tous les parlementaires favorables à la réalisation du contrat avec le gouvernement anglais qui seront évidemment responsables. Non coupables ? Comme d’habitude. Ils auront « cru » au nucléaire et renieront leur "religion".
Des pertes structurelles qui croissent exponentiellement.
Il y a plus grave (Non ?! Si !..) : les coûts du grand carénage qui devraient permettre de prolonger la durée d’exploitation des centrales coûtera plus de 100 Mds €. Ils ne sont pas provisionnés.
Il y a la gestion des déchets nucléaires. Bure, le futur centre d’enfouissement devait coûter 13 Mds €, il en coûtera au minimum 35 Mds €. Le démantèlement de la première tranche de la Hague devait coûter 2,5 Mds € ; elle en coûtera 4 Mds €. Aux contribuables du coup.
Il y a la décharge nucléaire ICEDA, combattue par Genève, et tous les sites de stockage nucléaire civils et militaires dont on ne connaît ni les risques, ni les coûts… Ni parfois même l’existence ?
Un autre risque est que la plupart des centrales ont été construites, quasiment en même temps, en une décennie. Les pannes, les dysfonctionnements arriveront en même temps, et les risques d’accidents et l’impossibilité de pouvoir les déconnecter nous pend au nez.
L’IRSN pointe les anomalies génériques qui plombent le parc nucléaire : générateurs de vapeur, aéroréfrigérants, mauvais positionnement des barres antivibratoires, risques dus à l’hydrogène, fiabilité des matériaux, circuits de sécurité, dégradations récurrentes et défauts de conception, fuites…
Un risque "Fukushima dénoné de l'intérieur.
Mais ce n’est toujours pas le plus grave, il reste à venir, et c’est celui que dénonce le président de l’ASN, l’Autorité de Sûreté Nucléaire, Pierre-Franck Chevet : « Il faut imaginer qu’un accident de type Fukushima puisse survenir en Europe ». M. Chevet est un X-Mines, et le Corps des mines n’est pas suspecté d’être antinucléaire. La question pour le directeur de l’ASN n’est pas de dire si il y aura un accident de type Fukushima en Europe, mais quand celui-ci aura lieu.
Le directeur de l’ASN parle de l’Europe, mais la France est clairement dans le collimateur, avec près de la moitié du parc européen, et alors même que nombre d’autres pays ont programmé leur sortie du nucléaire. Quasiment toutes les métropoles sont donc sous la menace d’un accident majeur en France, hormis la Bretagne et la Corse.
Pour le directeur de l’ASN, « on entre dans une période où les enjeux en termes de sûreté sont sans précédent. La poursuite du fonctionnement des réacteurs d’EDF au-delà de quarante ans est un enjeu de sûreté majeur, c’est très compliqué techniquement ». Et l’usine de retraitement de la Hague est concernée, avec une corrosion plus rapide que prévue, du à l’eau de mer.
M. Chevet prévient que tout le système industriel aura 40 ans en 2020, et qu’à cet âge respectable, cela oblige à se conformer aux standards post-Fukushima ; cela demande des moyens exceptionnels et massifs alors que les acteurs du nucléaire connaissent tous – EDF, Areva, CEA – de grosses difficultés économiques, financières ou budgétaires.
Même l’ASN n’a pas les moyens d’accomplir sa mission, et doit se concentrer sur les installations qui fonctionnent. Ce qui signifie que l’ASN n’a plus les moyens de contrôler les projets en construction comme l’EPR, le centre d’enfouissement de CIGEO à Bure, et tous les autres projets en cours.
Le directeur de l’ASN prévient que l’exploitant est le premier responsable de la sûreté. Areva aurait du contrôler la cuve, mais n’a pas estimé que c’était utile. L’ASN a dû les obliger à faire le contrôle qui a montré l’anomalie de la cuve : elle ne répond même pas aux normes d’avant 2005, qui sont des normes de bien avant Fukushima.
Comme pour l’usure anticipée de la Hague.
Les exploitants ne font pas les contrôles par eux-mêmes, l’ASN admet qu’elle n’en n’a plus les moyens, et les acteurs n’ont pas les moyens d’investir dans la sûreté, le nucléaire étranger, les démantèlements, la gestion du minerai et des déchets, et même l’exploitation, plus chère que le prix du marché. Plus chère que les ENR.
Mais : on ne peut pas investir dans la transition énergétique parce qu’on est en surproduction, on ne peut pas démanteler du simple fait du prix, même si on ne peut pas garder les installations et les déchets du fait du risque.
Et on ne peut pas risquer l’accident qui coûtera des centaines de milliards, et l’arrêt de la production européenne. Combien de morts, de terres mortes, d’enfants condamnés ?
Nous sommes coincés. Nous, la France. Les autres ont choisi de diversifier, et de sortir du nucléaire. Et ils nous font savoir que le risque que l’on fait peser sur eux, c’est nous qui le paierons.
Dans cette tempête financière, technologique, et écologique, EDF choisit de continuer tel quel, en perdant petit à petit son expérience et ses compétence, et vaille que vaille, d’espérer que ça va tenir le plus longtemps possible.
Vous avez dit indépendance énergétique ?
Lors du 1er choc pétrolier, la France a fait le choix de ne plus dépendre du pétrole. Le mythe de l’indépendance énergétique « par rapport au pétrole, et au charbon qui a été entièrement consommé en France ».
Il n’y a pas d’indépendance par rapport à l’international : l’uranium vient de l’étranger, et le scandale d’Uramin, comme le fait qu’on fait la guerre en Afrique pour protéger l’uranium démontrent notre dépendance. L’enrichissement se fait sous licence du concurrent européen d’Areva, Urenco. La totalité des réacteurs fonctionnant encore actuellement sont sous licence Westinghouse, un concurrent américain passé aux mains de Toshiba. Les turbines, auparavant fabriquées par Alstom, sont désormais sous contrôle de l’américain General Electric.
L'aristocratie des grands Corps et technocratie contre la démocratie énergétique et la transparence.
Pendant que les employés d’EDF et d’Areva s’emploient à tenir les murs, produire, sécuriser comme ils peuvent et prier pour que ça ne pète pas, le grand mercato du nucléaire continue : les gouvernements se passent le lourd héritage, en espérant que ça va tenir jusqu’au bout du mandat, et les dirigeants d’EDF suivent les politiques : 1 par mandat avec un décalage d’un ou deux ans.
Tous hauts fonctionnaires, ils avaient au début des profils d’ingénieurs, puis peu à peu, plus politiques, avant de devenir des chefs d’entreprise davantage tourné vers la finance.
Il y a eu le normalien, l’ingénieur qui a porté le parc actuel sur ses fonts baptismaux : Marcel Boiteux. Celui qui ne comprenait pas qu’on s’inquiète des rejets de plutonium dans la Loire. Il fut directeur de 1967 à 1979, avant d’en prendre la présidence de 1979 à 1987. Raison pour laquelle on le considère comme l’artisan du nucléaire français. Il fut remplacé par un ingénieur général des ponts et chaussées.
Après une parenthèse plus politique, dont un ministre de Balladur, les suivants virevoltent entre grandes entreprises (Veolia, Thalès, Vivendi, ou de banques…).
Malgré tout leur talent, EDF est plongé dans une « équation financière difficile », et l’on parle de quasi faillite d’EDF, comme Areva.
Faillite, mesures, échec.
La dette était de plus de 37 milliards en 2015.
1ère mesure envisagée par le gouvernement, la cession de la filiale d’EDF, RTE, qui vaut 12 Mds €.
2nde mesure : EDF a demandé l’allongement de la durée d’exploitation des centrales de 10 ans, ce qui permettrait au groupe d’allonger la période d’amortissement. Cela permet, d’un point de vue comptable, de réduire la dette.
Mais l’allongement de la durée d’exploitation des réacteurs est lié à la décision du gendarme du nucléaire : l’ASN.
La finance est plus importante que la sécurité pour les responsables politiques en place. La politique énergétique de la France ne doit surtout pas changer, même si le marché européen libéralisé est en surproduction électrique, la ministre de l’environnement (il n’y a plus d ‘écologie, retour aux années 70) donne son accord. Sans toutefois en endosser la responsabilité, préférant s’en remettre à l’avis, réacteur par réacteur, de l’ASN.
La ministre autorise, mais n’appuie pas sur le bouton : à l’ASN ensuite d’avoir la capacité de résister à la pression ? Et les moyens d’assurer sa mission ?
La pression qui va s’exercer sur l’ASN sera… difficilement supportable. Quel directeur pourra s’opposer aux pouvoirs politiques, industriels et aux milliards € en jeu ?
Si l’on veut ajouter 10 ans de plus pour un parc soit disant amorti, il faudra investir : plus de 100 milliards € selon la Cour des comptes), la gestion des déchets nucléaires (la Hague, le centre d’enfouissement de Bure qui pourrait coûter 35 Mds €, et le nécessaire démantèlement des vieux réacteurs.
EDF a provisionné 18 Mds € pour l’ensemble des 58 réacteurs en exploitation, et des 8 arrêtés ou en cours de démantèlement. Le Royaume-Uni a estimé le démantèlement de ses 32 réacteurs à 103 Mds € : 6 fois plus !
Certaines voix n’hésitent pas à proposer une idée folle : utiliser la provision pour le démantèlement pour désendetter EDF, puisqu’on ne pourra pas démanteler.
Et demain, on éteint la lumière ou on a le choix ?
Doit-on investir dans la sécurité industrielle et des populations, en abandonnant progressivement mais réellement la filière, en réorientant les moyens de production, les énergies renouvelables dont le coût baisse et croise celui du nucléaire qui ne cesse, lui, de grimper. On imagine mal ce qui pourrait permettre de remettre dans une situation saine le groupe à long terme si on ne bâtit pas une politique énergétique à la fois à l’échelle européenne, et à la fois plus résiliente, plus locale et profitable aux communes et aux habitants. Une solution permettant de tirer profit, de payer son électricité moins chère, d’assurer l’autonomie énergétique sans danger.
Ou bien de choisir de devoir indemniser l’exploitant en ne respectant pas la limite de durée de vie augmentée des centrales : une centrale qui fermerait avant la date limite, augmentée de 10 ou 20 ans, nécessiterait, en cas de refus de fermer de l’exploitant, que ce soit au contribuable de payer pour le démantèlement.
Un coût de fermeture « anticipée » évalué par l’Assemblée Nationale à 2 Mds € par réacteur. A multiplier par 58 !
Profits privatisés et pertes publiques, et mutualisation du risque. Et pertes de milliers d’emplois à la clé, sans solution alternative d’avenir. Cessons d’investir encore dans une filière arrivée à terme, et tournons nous, comme tous les pays du monde, vers les ENR et l’efficacité énergétique.
Ajouter dix ans d’exploitation supplémentaire n’est qu’un simple effet d’annonce visant à redonner momentanément de l’air au groupe vis à vis des marchés, en évitant de devoir remettre les réacteurs aux normes, cela n’empêcherait pas le long déclin structurel de cette trop coûteuse filière.
On continue face à l’évidence de claironner le soutien à une technologie jugée pourtant caduque par tous, car trop chère. Et trop dangereuse et polluante.
C’est la fin programmée du service public qui est annoncée : la fin d’Areva, et la fin d’EDF tels qu’on les a connus, et la privatisation de RTE, la filiale d’EDF qui gère le réseau électrique.
Comment l’État, les gouvernements successifs, politiques, administratifs et industriels en sont-ils arrivés à une telle gabegie, en faisant payer la dette aux contribuables ?
Pilule rouge : on y croit et on garde l'atome ; pilule bleue : on évalue, on constate (constat vite fait : le nucléaire failli), et on invente un avenir pérenne et renouvelable.
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Areva, un des deux piliers de l’industrie nucléaire, est en quasi faillite.

Areva, un des deux piliers de l'industrie nucléaire, est en quasi faillite.
L’annonce de la recapitalisation de 5 milliards d’euros du groupe par l’État français a très momentanément fait rebondir l’action avant de retomber au plus bas, à 10% de sa valeur de lancement.
Un krach financier et un naufrage industriel pour ce qui a représenté le fleuron de l’industrie française aux yeux d’une écrasante majorité de la classe politique.
Les contribuables français doivent déjà payer 5 milliards € pour sauver Areva, au moins momentanément.
La plus grosse dette jamais payée par les contribuables français. Respect !
Et Areva supprime 6000 postes. Pour quelle mission dorénavant ? Extraction et transformation (l’objet d’un scandale) ? Traitement des déchets et démantèlement des centrales ?
Le modèle intégré d’Areva devait permettre d’offrir un service global : de l’extraction et de la transformation à l’enrichissement de l’uranium. Areva vendait ensuite des dizaines de centrales, clé en main, et devait fournir le combustible (l’uranium), le service, la sécurité et l’entretien, jusqu’au traitement des déchets nucléaires.
Ce fut un lamentable échec, que l’État partage avec la (très mauvaise) direction d’Areva.
Il y a eu Uramin. Areva a acheté 3 gisements inexploitables, et 3 milliards d’euros se sont volatilisés !
Arte vous invite à consulter une enquête sur Uramin. L’enquête a duré un an, elle est implacable sur les fautes d’Areva et de l’État français :
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Que vient donc faire en Afrique et dans cette affaire un député français, et maire de Levallois ? L’enquête rappelle que Patrick Balkany n’avait pas de compétence spéciale dans le nucléaire, ni de rôle diplomatique ou économique officiel.
Le président centrafricain de l’époque, François Bozizé, empêchait la société française de récupérer les droits d’exploitation de la mine de Bakouma qu’elle avait pourtant payée au prix fort. Un accord a finalement été trouvé, moyennant 50 millions de dollars supplémentaires payables à l’Etat centrafricain, et diverses dispositions. La société « Areva Explo » aurait ensuite versé 40 millions de dollars de “commissions” supplémentaires, qui auraient été réparties entre Patrick Balkany, François Bozizé et Georges Forrest, homme d’affaires belge.
Les enquêteurs de Tracfin ont découvert qu'en juin 2009 un compte ouvert à Singapour par P. Balkany avait été crédité d'une somme de 5 millions de dollars virée par l’industriel belge, Georges Forrest, qui a permis à Patrick Balkany, alors l’un des émissaires de Nicolas Sarkozy en Afrique, d’acquérir le riad de Marrakech (5,5 M€) - détenu sur le papier par son chef de cabinet, M. Aubry, directeur d’une société-écran à Paname, au milieu d’une panoplie de sociétés-écrans immatriculées dans les paradis fiscaux, de comptes offshore, et de prête-noms. Quel sombre pataquès !
Malgré toutes ces malversations, Anne Lauvergeon n’aura pas les épaules assez larges pour endosser seule, ou avec son mari, l’échec patent de cette débâcle financière, industrielle, écologique et politique. Elle s’en défend dans le libé.
L‘État français est responsable. « Atomic Anne » a été nommée en 1999 à la tête de la Cogéma, soutenue par le corps des Mines qui disputait aux Ponts et Chaussées la maîtrise de l’industrie électronucléaire française. En 2001, Cogema fusionne avec Framatome pour créer le groupe Areva, avec à sa tête Anne Lauvergeon, nommée par le 1er ministre Jospin, soutenu en cela par D. Strauss-Kahn. Cogéma, c’était l’exploitation et le traitement de l’uranium, Framatome, les réacteurs. Si Framatome a oscillé entre les secteurs public et privé, l’État a toujours eu le contrôle de la Cogema, Framatome et ensuite Areva, qu’il détient à près de 84%.
De fait, la partie réacteurs, avec la quasi-faillite d’Areva, passe sous l’égide d’EDF. Les contribuables effacent l’ardoise. La responsabilité échoie, non pas à la seule Anne Lauvergeon, mais avant tout aux politiques, de Mitterrand, qui a mis en service les 2/3 du parc de réacteurs nucléaires et dont elle fut la sherpa, et Jospin, puis Chirac, et Sarkozy, et même François Hollande, qui a su la renommer en 2013 présidente d’une commission à l’innovation. Ceux-ci, comme les parlementaires qui se devaient de contrôler les finances publiques, ainsi que l’avenir énergétique du pays, ne peuvent se défausser de la responsabilité de cet échec sur la seule (ex-)présidente d’Areva.
Les responsables politiques, et notamment ceux qui sont à la tête de l’État, droite et socialistes dans l’alternance, ont perpétué les mêmes erreurs, et ne peuvent pas se réfugier derrière un seul fusible. Au pire, ils sont aussi fautifs (et même un cran au-dessus : dirigeants) ; au mieux, ils n’ont pas fait le travail de contrôle, de décision, et ont dilapidé les finances publiques dans la faillite. Pire, ils s’entêtent !
L’EPR, qu’Anne Lauvergeon soutient depuis 2002, a été la principale cause de la faillite du groupe : que ce soit celui d’Olkiluoto, en Finlande, comme celui de Flamanville, c’est un gouffre financier pour les contribuables français qui paieront tant pour la Finlande que pour le projet français défaillant. Vendus 3 Mds€, ils en coûteront au moins le triple aux usagers et contribuables français. Le nucléaire EPR n’est pas rentable, potentiellement dangereux avec les problèmes relevés par l’ASN sur la cuve.
Et pire encore, le nucléaire à base de REP (réacteurs à eau pressurisée, 100% du parc français), ne l’est pas non plus (environ 75€ MW/h).
Areva doit désormais démanteler la 1ère tranche du centre de la Hague, appelée UP2-400,. Le chantier doit s’étaler sur une durée de 25 ans, pour un coût que le groupe estime à 4 Mds €.
Ce chantier commence très mal, avec des milliers de tonnes de déchets emballés de façon non conforme depuis 32 ans. Dans la situation de quasi faillite du groupe Areva, on risque de ne pas en voir la fin.
Qui sont tous les responsables de ce naufrage ?

Les mensonges de l’État, d’EDF et d’Areva sur le nucléaire

L'enquête de Spécial Investigation (canal+) est un document implacable, à charge contre l'État, EDF et Areva.
Deux accidents nucléaires ont failli mener la France à la catastrophe, évitée par deux fois de justesse. En 1969, et en 1980, les 2 réacteurs ont dû s'arrêter en urgence parce que leurs cœurs sont entrés en fusion.
"Aucun danger, tant pour les populations environnante que pour les travailleurs de la centrale", affirme EDF à l'époque.
Ces deux accidents majeurs ont été classés par l'autorité de sureté nucléaire de l'époque comme incidents divers sans conséquences après vérifications.
Pas de conséquences, ces 5 années passées à écouler le plutonium fondu dans la Loire ? Les fleuves ne servent donc pas qu'à refroidir ces énormes chaudières, mais aussi à écouler le plutonium usé, en toute illégalité.
Le document que vous allez voir est d'autant plus accablant que le PDG d'EDF d'alors, Marcel Boîteux, qui a dirigé EDF de 1967 à 1987 avoue face caméra. Les aveux d'Areva ne sont pas moins inquiétants.
Non seulement ces grands satrape jouent avec le feu, mais ils jouent aussi avec les mots, préférant parler de "relâchement (*)" plutôt que de "fuite" de radionucléides, en affirmant ensuite que les déchets sont recyclables, si l'on dispose de la technologie qui permettra peut-être de le faire au siècle prochain, et enfin en renommant "stockage de déchets" en "entreposage" (de longue durée, sinon définitif).
Ils mentent, mais ils le font pour notre" bien". Comme dit Marcel Boîteux, après une comparaison entre accidents nucléaires et accidents de voitures : "En cas d'accident, il se passe quelquefois des choses qui sont illégales quand on est conscients." Il ajoute l'avoir fait avec l'accord des pouvoirs publics, et nous dit qu'ils ont caché ces informations pour ne pas voir s'enfuir tout une population affolée avec tous les accidents de voiture et tout ce qui va avec.
A vous de voir si un (des) accident(s) nucléaire est comparable à un (ou des) accident(s) de voitures ?
"Il faut être responsables dans ces cas là", dit l'ex-PDG d'EDF, avant de confier qu'il ne savait pas où mettre ce plutonium (hormis dans la Loire, illégalement et en secret), et qu'ils ne l'ont pas fait pour le plaisir...
D'autres mensonges sont révélés au public, sur la quantité de déchets nucléaires, ou sur le prix du nucléaire. Comme nous le constatons aujourd'hui, c'est un système en quasi faillite et dont le coût ne cesse de croître, de croître, comme croît l'amoncellement de déchets mortels, qui seront radioactifs durant des milliards d'années.
L'uranium issu de la fission, 95% des déchets, sont considérés comme matières "recyclables", et seulement 1% des déchets - le plutonium - peut être recyclé en partie, dans le MOX (inintéressant économiquement), ou dans les bombes atomiques.
Face à ces mensonges assénés "pour ne pas affoler les populations environnantes", pouvez-vous continuer de croire les propos de ces bonimenteurs ?

Un reportage civique, pédagogique, et totalement effrayant !
(*) relâchement, une définition Larousse : "Ralentissement ou négligence dans l'accomplissement d'une action, l'exercice d'une activité".

Le rapport de l’ADEME sur les énergies renouvelables dérange

Alors que la ministre de l'écologie, Ségolène Royal, explique qu’il « faut programmer la construction d’une nouvelle génération de réacteurs qui prendront la place des anciennes centrales lorsque celles-ci ne pourront plus être rénovées » (« Pour faire du renouvelable, il faut pouvoir s’appuyer sur une énergie pas chère, stable, fiable, non émettrice de CO2, c’est-à-dire sur le nucléaire » - Jean Bizet, sénateur UMP de la manche), l'ADEME a publié un rapport qui explique qu'au même prix que le nucléaire, on peut produire 100% de l'électricité par des sources renouvelables.
L'ADEME nous explique simplement que pour faire du renouvelable en 2050, il faut investir dans les énergies renouvelables.
Et que 100% de l'électricité peut être produite par des sources renouvelables.
Les 3 mix possibles 100 % renouvelable, permettant de répondre à la demande « sans défaillance », sont aptes à satisfaire la consommation à tout moment du jour et de la nuit.
Avec un mix composé de 40 % d'ENR (énergies renouvelables) et 50 % de nucléaire, le coût de l'énergie consommée serait de 117 €/MWh, contre 119 €/MWh avec un mix 100% renouvelable. Sans les coûts de démantèlement du nucléaire, ni la gestion de déchets radioactifs supplémentaires.
Dans le cas d'un mix avec 95 % d'ENR, le prix au MWh serait même inférieur au mix avec 50 % d'énergie atomique : 116 €/MWh.
Tout le monde sait désormais que c'est réalisable, profitable, vertueux et sans danger.
Il n'était pas nécessaire de tenter de glisser ce rapport sous le tapis.
C'est maintenant que cela se décide pour être réalisé en 2050. Le responsabilité de la ministre de l'écologie et du gouvernement est d'intégrer ces scénarios aux scénarions énergétiques qui vont être étudiés par la direction générale de l'énergie et du climat, cet été, avant la COP21.
Les énergies renouvelables sont la seule source d'énergie indépendante pour notre pays. Du vent, du soleil et des courants français. La vraie indépendance énergétique pour laquelle nous n'aurons pas à guerroyer ailleurs.
Aux générations présentes et futures, vous pourrez dire que vous ne vouliez pas changer de politique ni de modèle énergétique, mais vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.
Nous pouvons sortir de tous les risques liés au nucléaire, pour les hommes, l'environnement, et l'économie. Sans compter les risques liés au terrorisme, guerres, accidents ou catastrophes naturelles.
La responsabilité, c'est maintenant !
Qui ne connaît la vérité n'est qu'un imbécile. Mais qui, la connaissant, la nomme mensonge, celui-là est un criminel !
Berthold Brecht

Areva au bord du gouffre, l’Etat paiera

logo-areva
694 milliards de pertes pour 9 milliards de chiffre d'affaires, un chiffre qui va augmenter d'ici la fin de l'année. 9 ans de retard sur la livraison de l'EPR finlandais, et la livraison de l'EPR français de Flamanville est repoussée d'un an de plus.
L'EPR a viré au fiasco industriel, et l'entreprise publique (à 88%) y laissera plusieurs milliards €.
Uramin a viré au scandale d'Etat, après nous avoir coûté 1,8 Md €.
Le groupe a suspendu l'ensemble des perspectives financières qu'il s'était fixées pour l’exercice 2015 et 2016, et ne garantit plus l'objectif d'un cash-flow "proche de l'équilibre".
« Si Areva était une société privée, elle aurait déposé son bilan » Areva a cédé 10 milliards € d'actifs en 3 ans, sa dette est de 4,7 Mds € pour seulement 4 mds € de fonds propres. L'action, qui a perdu près de la moitié de sa valeur depuis le 1er janvier, a décroché en bourse après ces annonces.
Depuis 2008, l'action a perdu près de 90% de sa valeur.
Areva est au bord du gouffre. Pour continuer cette fuite en avant, l'Etat, les contribuables et les salariés de l'entreprise vont devoir payer les échecs de la filière. Il faudrait 2 milliards et plusieurs milliers de licenciements pour renflouer l'entreprise, si c'est possible.
L'avenir de l'entreprise publique est en jeu. Au delà du sort même de l'entreprise, c'est toute la politique énergétique de la France qui est en cause.
L'EPR est un énorme ratage industriel. En 2011 déjà, mediapart nous avertissait : "le bilan de la folle gestion d'Areva ne pouvait plus être tu." Mais la gestion calamiteuse de l'entreprise, l'impasse économique de la filière nucléaire, sa dangerosité, l'impossible gestion des déchets, qui sont un danger pour les milliers d'années à venir, auraient dû contraindre les dirigeants politiques à changer radicalement notre politique énergétique.
Au lieu de ça, malgré les alertes sur la folie de l'EPR qui nous coûte notre capacité à changer notre avenir, les milliards d'argent public qui s'évanouissent en fumée donnent le tournis.
Qu'est-ce qu'on fait : stop ou encore ? La raison conduit à dire stop ! La folie viendrait nous dire de nous acharner à persévérer dans le désastre.
Malgré cet aléa de chantier, EDF réaffirme son engagement dans le nouveau nucléaire en France, en Chine et au Royaume-Uni.
Le report d'une année supplémentaire de la mise en fonction, en 2017, de l'EPR de Flamanville vient contrecarrer la fermeture de la centrale de Fessenheim.
En effet, il faudrait que l'Etat, qui a financé entièrement le programme nucléaire, indemnise l'opérateur EDF, désormais privé, de plus de 4 milliards €. Des milliards, et encore des milliards, toujours plus de milliards. L'indemniser pour la rentabilité annuelle de 200 millions/an jusqu'en 2040. La centrale aurait alors 62 ans. On est tombés sur la tête.
Addendum : le report de la mise en fonction de l'EPR en 2017 risque d'avoir des conséquences juridiques fâcheuses. Le décret n°2007-534 du 10 avril 2007 autorisant la création de l'installation nucléaire de base dénommée Flamanville 3, comportant un réacteur nucléaire de type EPR, sur le site de Flamanville (Manche) oblige l'opérateur à réaliser le 1er chargement du combustible avant le 11 avril 2017. Faute de quoi, le projet devra faire l'objet d'un nouveau débat public, suivi d'une nouvelle enquête publique. Tout cela risque de prendre des années.

Vendredi 7 février 2014 : soirée ciné-live au théâtre des Chalands de Val de Reuil (27100)

Vendredi 7 février 2014 : soirée ciné-live au théâtre des Chalands de Val de Reuil (27100)Venez partager cette soirée associant théâtre et cinéma, sur le thème du nucléaire.
En première partie, une pièce de Nicolas Lambert : Avenir Radieux, une fission française. Il s'agit du deuxième volet d'une trilogie percutante sur les liens entre pouvoir, argent et énergie (le premier volet était : Elf la pompe Afrique).
En deuxième partie, un film japonais de 2012 : The Land of Hope

Ayrault présente son super plan d’investissements d’avenir. Augmentation de l’électricité, transition énergétique, Linky est-il une arnaque ? La relance des autoroutes…

"Après le limogeage de Delphine Batho et ses virulentes attaques contre la “rigueur qui ne dit pas son nom” conduite par le gouvernement, l'enjeu est aussi de montrer que l'environnement n'est pas une “variable d'ajustement”, a dit M. Ayrault.
Il n'y avait pas que la pilule "Batho" à faire passer, mais aussi l'annonce de l'augmentation du prix de l'électricité pour les foyers de ce matin. 5% en 2013, puis de nouveau 5% en 2014, puis encore 5% en 2015.

Un train peut en cacher un autre : On met en valeur les investissements d'avenir, c'est oublier l'augmentation des tarifs EDF... 15% en 2 ans, pourquoi ?

Sur l'augmentation des tarifs EDF : celle-ci était prévisible, et reportée depuis longtemps par les gouvernements successifs. Elle est moindre que celle souhaitée par l'opérateur qui était de 6,8% à 9,6% en août, puis de 7,6% l'année suivante.
Il y avait donc du rattrapage à faire, bien que les tarifs avaient déjà augmenté de 14% en 7 ans, augmentation à laquelle il faut ajouter les 9% d'augmentation au titre de la contribution au service public de l'électricité, de plus de 5 Mds € en 2013.
Cette hausse est due à de nombreux facteurs, et je vous invite à lire cet argumentaire du CVCV : plus de la moitié des bénéfices d'EDF est distribué en dividendes (2 Mds €, dont 1,7 Mrd € pour l'Etat, principal actionnaire), des salaires qui augmentent fortement (+8% en 2005, et +4% par an depuis cette date) et le CLCV nous dit : "Le calcul de coût repose en partie sur des données d’EDF qui ne sont pas vérifiables ni très objectivables. Dès lors, les conclusions de l’étude sont subjectives et peuvent être indirectement orientées par l’opérateur."
Problème d'opacité de la part de l'opérateur, donc... Pour EDF, l'augmentation est nécessaire pour rénover le réseau et réaliser la transition énergétique. Parlons aussi des investissements à l'étranger d'EDF, avec des investissements catastrophiques en Amérique du Sud, mais aussi Constellation Energy aux Etats-Unis, où l'on accusait déjà les ENR de l'envolée des tarifs, le rachat de British Energy, des investissements en Chine, en Allemagne, Begique, Italie...
Et c'est sans compter le coût de l'EPR de Flamanville, plus de 8,5 Mds € (la mise en route de l'EPR finlandais d'Olkiluoto semble d'ores et déjà reportée selon l'opérateur finlandais TVO), et des investissements colossaux prévus par EDF pour les 10 ans à venir.
C'est 100 à 120 Mds € prévus par EDF, dont 55 Mds € pour la sécurisation des centrales nucléaires françaises.
La rente nucléaire, c'est-à-dire la production réalisée sur un parc totalement amorti, c'est fini.
Transition énergétique, vous avez dit ?
Pourquoi parler de l'augmentation de l'électricité dans les investissements d'avenir ? Parce qu'un lancement cache l'autre. Parce que la temporalité des investissements d'EDF est grosso modo la même que les investissements d'avenir, et parce que...

C'est la première annonce de ces projets d'avenir : linky, le compteur intelligent, sera déployé sur tout l'hexagone d'ici 2020 !

linky
Linky est un compteur intelligent ET compteur écologique. A quoi le voit-on ? C'est simple : il est vert. Et vert, c'est écolo.
Dénoncés par UFC-Que choisir, "ces compteurs sont bel et bien conçus dans l’intérêt exclusif du gestionnaire du réseau et des fournisseurs d’énergie, en aucun cas dans celui des consommateurs, en dépit des promesses. Les preuves ne manquent pas." (UFC-Que choisir)
Pourquoi une telle défiance envers un petit compteur à la couleur sympathique ? Voyons ce que dit la plaquette gouvernementale :
"La maîtrise de la consommation d’énergie : le déploiement de Linky"
A priori, c'est pas mal, si nous pouvons maîtriser notre consommation, et donc économiser sur le montant de la facture, linky sera utile aux consommateurs.
"5 Md€ pour le déploiement des compteurs intelligents« Linky », un instrument concret en faveur des économies d’énergie et du pouvoir d'achat."
Et bien voilà, nous y sommes, c'est bon pour les économies, c'est en faveur du pouvoir d'achat. Et en plus, c'est gratuit. C'est gratuit, hein ? Ecoutons ce qu'en dit Henri Proglio, PDG d'EDF :
Tout d'abord, l'investissement sera, selon M. Proglio, de l'ordre de 6 milliards d'€, et non plus 5. C'est près de 1 Md € en un jour.
Ensuite, pour couper court aux mauvaises langues qui auraient pu penser que l'installation de linky sur tout le territoire serait à la charge des utilisateurs, au travers du TURPE, c'est à dire la taxe qui représente 33% de la facture d'électricité, M. Proglio annonce : "Est-ce que vous pensez qu'un compteur peut être considéré comme intelligent s'il coûte quelque chose au consommateur ? La réponse est non. Donc il ne coûtera rien." [et vous n'augmenterez pas les prix pour compenser ?] "Je ne sais pas coment il faut parler. Est-ce que vous comprenez le français ? D'accord ? Donc, la réponse est rien, c'est rien. Ca n'a aucun sens !"
UFC-Que choisir et autres zélateurs de la défense des consommateurs peuvent aller se rhabiller, c'est cadeau. Cela ne sera pas facturé aux consommateurs, pas plus par le biais du TURPE que par celui d'une hausse des tarifs.
La facturation par le TURPE, comme cela a été prévu par décret en 2010, aurait répercuté l'installation de la totalité des compteurs sur la facture.
Même M. Ayrault, premier ministre, parlait d'une première phase qui ne serait qu'avancée "sur fonds propres" par EDF.
Merci M. Proglio, merci, merci. Je dois accuser le coût, c'est si soudain, que je n'arrive pas encore à y croire.

C'est quoi linky, et à quoi ça sert ? Quels sont les avantages et les inconvénients pour le consommateur et pour le producteur ?

  • Linky permet au producteur de connaître quasiment en temps réel la consommation de chaque consommateur, d'un territoire, ou de tout l'hexagone. C'est le Smart Grid, qui permet de connaître la demande en temps réel, et d'ajuster la production en conséquence... et aussi et surtout d'agir sur chaque compteur afin de réguler le réseau. Agir : C'est à dire couper l'électricité à distance, sur des appareils ou tout le foyer ?
    Ecoutons maintenant ce qu'en dit Dominique Maillart, président du directoire de RTE (Réseau de Transport d'Electricité) :
    Ah, en dernier recours : "Ce ne serait qu'en dernier recours qu'on sera amenés à procéder à ce qu'on appelle des délestages, c'est à dire réduire la consommation dans certaines zones."
    Linky servira donc bien à couper l'électricité, dans certaines zones, et vraisemblablement sur des publics ciblés.
    En raison de la fermeture prévue fin 2015 de centrales à charbon et au gaz, et parce que la consommation va continuer à progresser, on est très près de marges proches de 0. Parce qu'on est dans le marasme économique, il n'y a pas de projets importants, nouveaux qui vont permettre d'accroître la capacité de production d'énergie.
    En tous cas, M. Maillart ne fait semble pas croire que Linky permettra de faire des économies d'énergie.
    Personnellement, je souhaite qu'on ne m'impose pas d'être dans les 3 premiers millions d'usagers de consommateurs (ou clients, bref) à être équipés. Car en cas de pics de consommation, avec le peu de marges qu'on a, il y a des chances qu'en cas de besoin de délestage, ce soient d'abord ces trois millions là qui seront prévenus qu'il faut réduire leur consommation et d'éteindre la chambre d'amis, car on n'a pas d'amis qui y dorment coupés.
  • Pour pouvoir mieux connaître notre consommation d'énergie, et ainsi mieux la maîtriser, il est indispensable qu'on puisse accéder à ces informations - qui sont transmises à l'opérateur - sur sa consommation, et le bilan de la consommation.
    Or que propose Linky pour le consommateur ? Gratuitement ? Rien.
    On pourra, au travers d'un service payant, accéder à ces informations via internet.
    Mais le compteur linky ne dispose pas d'un affichage déporté (au domicile) permettant d'accéder à sa consommation et son bilan, le tout en watts ou euros.
    Difficile alors de faire moins pédagogique, et de comprendre combien consomme telle ou telle chose (gros électroménager, télés, postes en veille, éclairage, etc). Et difficile donc de maîtrise sa consommation, si on ne sait pas ce qui consomme.
    Mais. Il y a un mais. Nous pourrons faire installer cet équipement. Il faudra payer pour ça. L'équipement et l'installation.
    Ca finit par faire beaucoup de gratuit payant. Nous ne sommes pas dans une stratégie d'économie d'énergie, mais dans une stratégie commerciale.
  • Linky nous permettra-t-il de bénéficier de tarifs plus avantageux ?
    Chaque fournisseur d'électricité va pouvoir définir ses propres calendriers tarifaires (jusqu'à 10).
    Chaque fournisseur d'électricité va pouvoir proposer des prix différents selon les périodes de consommation.
    Il faut savoir qu'on est sur un marché de l'énergie libre en Europe. Les prix fluctuent en fonction de l'adaptation de l'offre à la demande, avec des opérations de trading en temps quasi réel. Les prix peuvent être ponctuellement négatifs (si, si) et nous devons même payer pour s'en débarrasser.
    Les fournisseurs d'électricité vont essayer de nous proposer de payer moins cher l'électricité lorsqu'on ne s'en sert pas, et de nous facturer au plus fort lorsqu'on en a vraiment besoin. Beaucoup de demande, donc, c'est beaucoup plus cher.
    Nos factures d'électricité risquent d'exploser !
  • Enfin, ce n'est pas dit, mais cela servira-t-il aussi à couper l'énergie chez les mauvais payeurs ?
    Nous avions eu, il y a quelques années, des compteurs à jetons dans les foyers qui avaient des incidents de paiement. Il fallait se rendre à l'agence qui disposait d'un distributeur de jetons, on glissait un ou plusieurs pièces de 10 francs, ce qui permettait d'avoir un crédit d'énergie. Lorsque que le crédit était épuisé, il fallait retourner au distributeur.
    Les fournisseurs pourront-ils couper à distance les compteurs des mauvais payeurs, jusqu'à complet paiement des sommes dues, ou épuisement des crédits ?
    L'avenir dira, mais c'est là encore une possibilité, une facilité technique.
  • Linky permettra aussi de supprimer des personnels, car il n'y aura plus besoin de relever les compteurs. Est-ce que cela fera baisser, pas le chômage, mais la facture ?
    Linky échange avec le concentrateur en CPL (courant porteur en ligne), polluant la ligne non blindée, et générant des ondes à hautes fréquences - potentiellement cancérogènes (Robin des toits), qui se cumuleront dans les zones à haude densité de population. Puis du concentrateur au central, ce seront des ondes téléphoniques.
    Des défaillances techniques ont été relevées lors des expérimentations.
    Les informations sur notre vie privée, nos habitudes de consommation, jusqu'aux heures de lever et de coucher, ainsi que nos absences et présences, dans quelle pièce nous sommes et ce que nous y faisons sont envoyées au fournisseur. Quelle sont les garanties données par les fournisseurs sur la confidentialité des données ?
    Les compteurs intelligents sont-ils piratables ? ERDF dit non : le smart meter piraté est d'origine allemande, linky n'a jamais été piraté. Nous voilà rassurés.
Linky est-il un compteur intelligent ? Apparemment oui, mais pour qui ? Quel est l'intérêt bien compris de l'usager à se le faire installer ? Tout l'intérêt de ce compteur profite exclusivement au gestionnaire de réseau. Sans partage. Mais il est vert pomme.
Merci qui ? Euh, non merci... zut, on n'a pas le droit de refuser l'installation !..

D'autres avancées "écologiques" ou "environnementales dans ces investissements d'avenir ? Dans les transports par exemple ?

Deux scénarios étaient en lice pour ces projets d'avenir. Poétiquement dénommés "scénario 1" et scénario 2".
Pour le premier, le 1 donc, routes et autoroutes représentaient 10% des investissements. Le réseau ferré étant privilégié.
Pour le second, number two in english, les investissements routiers et autoroutiers représentaient 25% de l'investissement, avec de nouveaux projets autoroutiers, l'A45, qui relie Lyon à Saint-Etienne, le contournement d'Arles, et le contournement est de Rouen.
Que croyez-vous qu'il advint ? Amstramgram, pic et pic et colégram : Oups ! Pas de chance. C'est le scénario 2 qui a été choisi...
Vous apprécierez la vidéo de cette commission "mobilité 21" à l'Assemblée Nationale, qui permet de comprendre les arbitrages, d'apprécier la mobilisation autour de ces arbitrages - les élus nationaux défendent aussi leurs bastions locaux, et mieux vaut être convaincant, - et peut-être apprécierez-vous les positions plus nuancées sur le résultats de ces arbitrages, notamment la place donnée aux autoroutes. Ici, , ou encore .
Le gouvernement relance les autoroutes, qui sont - pour certains - l'avenir de notre pays (avec le nucléaire, les gaz de schistes, l'ayraultport, tout ci, tout ça...).
Je vous laisse lire la plaquette gouvernementale ci-dessous, où les projets routiers et autoroutiers s'effacent devant le soleil qui poudroie, et la route qui verdoie. Juste en dessous, le "vrai" scénario 2, au nom certes poétique, qui satisfait... ou pas.

Penly, les incendies ont été éteints, tout comme la communication. EDF nous doit plus que la lumière ?

Penly, les incendies ont été éteints, tout comme la communication. On a encore le choix.
"Le 5 avril 2012, à 12h20, une alarme incendie s'est déclenchée suite à un dégagement de fumée dans un local situé dans le bâtiment réacteur de l'unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Penly. Les systèmes de sécurité se sont enclenchés normalement et le réacteur s'est arrêté automatiquement. Il n'y a pas de blessés et les installations sont en sécurité."
EDF nous doit plus que la lumière. Mais déjà, la lumière, ce serait pas mal.
Selon une dépêche AFP, la CLI (commission locale d'information) a été prévenue, tout comme l'ASN, la préfecture et la sous-préfecture :
"Le 5 avril 2012, à 12h20, une alarme incendie s'est déclenchée suite à un dégagement de fumée dans un local situé dans le bâtiment réacteur de l'unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Penly. Les systèmes de sécurité se sont enclenchés normalement et le réacteur s'est arrêté automatiquement. Il n'y a pas de blessés et les installations sont en sécurité"
Une alarme incendie, un dégagement de fumée, des système de sécurité qui s'enclenchent normalement, et un réacteur qui s'arrête automatiquement. Tout va bien donc, rien que de très normal... A tous les alarmistes qui pourrait arguer qu'il n'y a pas de fumée sans feu, on nous précisera :
"Le président de la CLI, Serge Boulanger, a précisé à l'AFP avoir été informé en début d'après-midi par EDF "d'un dégagement de fumée au niveau d'une pompe d'alimentation d'eau qui se serait mise à fumer suite à un manquement d'huile, au niveau de l'enceinte du réacteur 2". Selon ces informations, "il y aurait eu de la fumée mais pas de flammes", a ajouté Serge Boulanger."
Nous pouvions être rassurés... Pas de flamme, donc juste une pompe mal entretenue qui aurait un peu manqué d'huile. Tout est sous contrôle.
Comme on peut être rassurés par le maire de Penly, Jean-Pierre Cacheux qui à 17h11 nous faisait un point presse sur BFMTV. Son expertise nous permet de savoir que ces dégagements de fumée ne représentaient aucun danger et qu'il n'y avait pas de conséquences sur l'environnement.
Cet avis catégorique n'est pas forcément partagé par tous, et je ne sait pas si l'expertise de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité) vaut celle du maire de Penly, cependant on peut toujours Bruno Chareyron, Responsable du laboratoire de la CRIIRAD, ça ne mange pas de pain :
Ainsi l'avis de la CRIIRAD est un peu plus nuancé et un peu moins optimiste que celui de messieurs Boulanger et Cacheux. Entre deux, nous avions toutefois appris que contrairement aux premières informations, deux incendies avaient bien eu lieu dans le bâtiment même du réacteur n°2 de Penly, mais avaient été maîtrisés. Les incendies sont donc sous contrôle, tout comme la communication du service de communication EDF.
Rien à voir avec avec le service de communication d'EDF, reprenons notre souffle en visionnant ce petit diverstissement :
Après ce petit moment de détente, revenons à nos moutons. Nous disions donc que tout est normal.
Les systèmes de sécurité se sont arrêtés normalement, le réacteur s'est arrêté normalement, il n'y a donc que deux petits incendies dans le bâtiment du réacteur qui pourraient sembler un peu anormaux. Pour la CRIIRAD, un dysfonctionnement sur une pompe du circuit primaire du réacteur, avec projection d'huile, perte d'huile et incendies nucléaire est potentiellement grave. Et cela pose la question des causes. Est-ce un problème de maintenance ? Un problème de fabrication ? C'est un problème de sûreté. Outre les risques d'irradiation qui pourraient exister pour les intervenants, la CRIIRAD nous parle des conséquences sur l'environnement avec des fuites d'eau radio-active qui a été de 2 m3/h, en s'atténuant au fil du refroidissement du réacteur.
Bruno Chareyron pose la question de la capacité des bacs de confinement. Combien de temps aurait-ils pu contenir ces fuites, si elles avaient duré plus longtemps ? Les eaux radio-actives devront être traitées avant d'être rejetées en mer. Dire que cela n'aura aucune conséquence, sur l'environnement est un peu rapide pour lui, mais il nous parle de choses compliquées, évoquant le tritium qui ne peut être filtré, l'iode, ou encore les gaz rares.
Le discours d'EDF est lui beaucoup plus simple et compréhensible, en un mot, limpide : Il n'y a pas de conséquences sur l'environnement. Pas de danger, pas de conséquence, c'est un incendie incident mineur. Circulez, y a rien à voir.
Les réactions n'ont pas été vives chez les candidats à l'élection présidentielle, qui avaient presque tous autre chose à faire que de discuter de ce problème de sécurité nationale. Comme l'a rappelé Eva Joly, "Un joint défaillant, une flaque d'huile et un départ de feu dans le bâtiment d'un réacteur nucléaire ne peuvent être considérés comme anodins. Nous parlons de nucléaire là, pas de la chaudière du gymnase du coin." "A peine l'incident de Penly maîtrisé, on apprend qu'un capteur défaillant a provoqué l'arrêt du réacteur N.2 de Saint Laurent", dans le Loir-et-Cher", a-t-elle ajouté.
L'autre candidat qui s'est distingué du mutisme de ses concurrents est François Hollande. Interrogé dans la matinale il répondra : "C'est un incident, je n'utilise pas un incident pour défendre un point de vue."
Certes il a été classé comme un incident par l'ASN, et les incendies ont été maîtrisés. Mais nous savons tous bien qu'en matière de technologie nucléaire, ce qui n'est qu'un incident au départ peut tourner à la catastrophe, et il est déraisonnable pour chaque citoyen, et à fortiori, ceux qui les représentent, de ne pas se poser les vraies questions sur la sûreté nucléaire.
Rappelons-nous de la catastrophe de Fukushima. Rappelons-nous avec quelle désinvolture les messages les plus rassurants avaient été envoyés aux populations.
Aujourd'hui on sait qie le gouvernement japonais avait envisagé le pire : la fin de Tokyo ! Qu'importe, , il a fallu nier jusqu'au bout, rassurer à tout prix, nier l'évidence et le risque jusqu'à expliquer que la situation était sous contrôle alors que le monde entier était en train de regarder le réacteur n°2 exploser devant nos yeux effarés. Nous avons tous dit plus jamais ça !
Et bien, la mémoire humaine est bien volatile, car voici que l'on nous reparle d'incident, que cela ne change rien, qu'il n'y a rien à analyser, rien à voir, circulez et votez pour moi.
Il ne nous reste qu'à espérer que nous ne subirons pas de catastrophe. Et que le service de communication ne viendrait pas nous dire à ce moment là que le réacteur a explosé normalement, et que la situation est sous contrôle, vous pouvez rester chez vous, mais pensez à vous munir d'un masque en papier par prudence.
bref, on a encore le choix. Mais total désintérêt ou autocensure sur le sujet, l'encéphalogramme plat de la blogosphère de gauche sur le sujet ne remplit pas d'optimisme quant au débat public et aux solutions à trouver.
Allez ! Le sujet n'est pas léger, léger, aussi, je vous propose un petit divertissement sur la technologie spatiale appliquée. N'y voyez aucune malice.

Nous sommes toutes des mères de Fukushima

Il y a un an, une catastrophe naturelle et un accident nucléaire frappaient coup sur coup ce grand pays moderne qu'est le Japon, soufflant les certitudes. Après la sidération qui nous a tous frappés, partout dans le monde, des populations ont poussé leurs dirigeants à prendre leurs responsabilités, en engageant MAINTENANT la décision de sortir du nucléaire.
Les scénarios existent, ils prouvent leur viabilité, conjuguant maîtrise des consommations et engagement en faveur des énergies renouvelables : c'est désormais une question de volonté politique, la volonté d'appuyer enfin sur le bouton STOP. Changer de modèle nécessitera la création de milliers d'emplois, dans l'isolation des bâtiments, les énergies renouvelables, le démantèlement des centrales.
A Tokyo comme dans la vallée du Rhône, en Allemagne, au Brésil, aux Etats Unis... partout des chaînes humaines se forment aujourd'hui pour dire NON au nucléaire.
Là où vous êtes, participez vous aussi à cette solidarité humaine avec le Japon, et interrogez vos dirigeants sur les choix énergétiques qui engagent notre avenir, l'avenir de nos enfants.
Aujourd'hui, nous sommes toutes des mères de Fukushima et nous refusons ce risque insoutenable. Au Japon, un suivi médical est mis en place pour les trente années à venir : deux millions de personnes vont être interrogées, les 210.000 personnes évacuées vont être soumises à des bilans médicaux réguliers, et les enfants des 20.000 femmes enceintes lors du démarrage de la catastrophe vont faire l’objet d’un suivi particulier. 360.000 enfants vivant dans la préfecture de Fukushima bénéficieront d’une échographie de la thyroïde tous les deux ans jusqu’à leurs 20 ans, tous les cinq ans ensuite. L’ampleur de ce dispositif est révélateur des conséquences médicales potentielles – maladies génétiques et cancers – qui sont redoutées. Lire : Fukushima : l'anniversaire impossible.
Risque insoutenable, technologie hors de prix : oui, changeons maintenant !

Mardi 20 mars 2012 à Vernon : “Avenir radieux, une fission française”, un spectacle de Nicolas Lambert

Un an après la catastrophe de Fukushima, la question du nucléaire se pose partout, dans le monde, en Europe, tout autour de nous, en Belgique, en Suisse, en Espagne, en Italie, en Allemagne... Et en France ? Fukushima, ça vous a choqué ? Choqué... dans quel sens ?
A 20 h 30, à l'Espace Philippe Auguste de Vernon, venez découvrir le nouveau spectacle de Nicolas Lambert. Après "Elf, la pompe Afrique" consacré au pétrole et à la politique néo-coloniale de la France, « Avenir Radieux, une fission française » est le deuxième volet de la trilogie BLEU - BLANC - ROUGE de Nicolas Lambert, consacrée à «l’a-démocratie» française du point de vue de ses grandes sources de richesse : le pétrole, le nucléaire, l'armement... Il s’agit ici d’explorer le discours officiel du pouvoir, et la confiscation de la possibilité de débattre.
2010 : la Commission Nationale du Débat Public organise une série de débats sur l'utilité et les modalités de la construction d'une deuxième centrale nucléaire de type EPR en France, sur le site de Penly. A partir des interrogations des rares citoyens présents, à partir des discours verrouillés d’EDF et de l’industrie nucléaire française en général, à partir du silence du donneur d’ordres, le spectacle remonte un fil de l’histoire du nucléaire français, ses ors républicains, ses non-dits étouffants.

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