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Audition du Préfet et des services de l’État sur la catastrophe Lubrizol à la Région Normandie

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Le groupe écologiste a sollicité une audition de la Préfecture afin de faire un point d’informations. Comme le souligne Hervé Morin, la parole politique a perdu toute crédibilité auprès du public avec le suivi de cet événement.
Ce point préfectoral, accompagné du point de la Dreal et des services de l’État (ARS, DDPP 76, SDIS, Direccte) sur la situation de la métropole après la catastrophe, permettront-ils de recouvrer la crédibilité perdue de la parole publique ?

Les débats porteront sur les effets de la catastrophe, et les effets collatéraux : le quartier Flaubert à Rouen.

Faut-il conserver l’usine Seveso seuil haut, ou assurer la sécurité de la population et le développement durable de la ville ?

Un débat très politique… et financier.

Tant pis pour les habitants, c’est l’usine Seveso qui est choisie.

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Région – plénière du 24 juin 2019 – Loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel

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Loi avenir professionnel du 5 septembre 2018 : le rôle d’orientation et d’information aux élèves de la Région est renforcé, mais elle perd la compétence sur l’apprentissage.

L’an prochain, l’apprentissage passe au privé. Les aides à la restauration, l’hébergement et aux transports dépendront de la bonne volonté des branches.

C’est un sale coup pour l’apprentissage public. Cela risque fort de l’être tout autant pour les apprentis.

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Plénière de la région Normandie : 24 juin 2019 – Morceaux choisis

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morceaux choisis :

  • Politique générale – Laetitia Sanchez, EELV
  • Les positions des groupes sur l’avenir du ferroviaire normand.
  • Le data lab : le big data des normands entre à la Région, mais pour partir vers le privé.
  • Le plan normand protéine végétal adopté à l’unanimité.
  • une liste à la Prévert de petit pas, en avant, ou en arrière…
  • Fermeture de l’Alec : abandon du service public par le public. On finance les grosses entreprises et les startups.
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contournement-est.fr a un nouveau site

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Si vous souhaitez désormais des informations sur l’A133-A134 (le nouveau petit nom du contournement Est de Rouen, il a remplacé liaison A28-A13), rendez vous désormais ici :

contournement-est.fr

A133-A134, c'est désormais sur http://contournement-Est.fr
le nouveau site d’information sur l’A133-A134, le site du contournement Est de Rouen, c’est désormais http://contournement-est.fr
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Conseil régional – les infrastructures normandes : commission Duron, rapport Spinetta, autoroutes, LNPN, ferroviaire, HAROPA, aéroports… et canal Seine-Nord

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Au Conseil régional, lors de la plénière du 19 février 2018, les scénarios de la commission Duron (Conseil d’Orientation des Infrastructures), et le très controversé rapport Spinetta ont jeté un pavé dans la mare : le président du Conseil, Hervé Morin, s’est satisfait d’enfin financer l’autoroute entre Évreux et Chaufour-lès-Bonnières (Yvelines), une 2×2 voies avec 5 échangeurs, dont le chantier reviendra à la Région Normandie, puis dont l’exploitation sera remise à l’État. Celui-ci le concèdera-t-il à la SAPN ?
En marge de cette autoroute, il regrette le sort de l’A28-A13 (renommée A133-A134), que la commission pourrait lui infliger en reléguant aux calendes – un abandon ! – ce mauvais projet dans le premier scénario, estimé à 48 milliards d’euros pour l’État.
Avec une autoroute entre l’Eure et l’Eure-et-Loir : Orléans (Allaines)-Évreux (Nonancourt), qui sera concédée “peut-être” à la SAPN ; et une autre entre Évreux et Chaufour-lès-Bonnières, la SAPN ne peut que désirer ardemment cette A28-A13, puis le tronçon entre Évreux et Rouen, seule route et seul moyen de transport entre les deux préfectures normandes.
Que les Ébroïciens, peu concernés jusque là semble-t-il par l’A28-A13, réfléchissent à l’attractivité de leur ville, enclavée d’autoroutes. Imaginent-ils qu’ils devront peut-être payer un péage pour se rendre à Rouen, pour le boulot, les études, le shopping, la culture ou la santé ? La RN 154, nous l’avons déjà payée avec nos impôts sonnants et trébuchants, pourtant.
Mais c’est aussi la farce que dénonce Hervé Morin, avec un financement de 50 millions € pour moderniser les ports normands de Rouen et du Havre, alors que ce sont des centaines de millions € qui seraient nécessaires, selon Hervé Morin, pour moderniser le seul port du Havre.
Le sujet du canal Seine-Nord-Europe, qui ferait d’Anvers un (ou le) port de Paris, est un sujet qui ne sera qu’effleuré, mais dans tous les esprits…
Avec le rapport Spinetta, qui vise à privatiser la SNCF, à fermer les petites lignes jugées non rentables, à en finir avec le statut des cheminots, c’est le sort du ferroviaire qui est en jeu. Quant à la SNCF, n’oublions pas que celle-ci n’est plus qu’une holding qui chapeaute deux établissements : SNCF Réseau et SNCF Mobilités. La dette de 46 milliards € détenue par SNCF réseau, doit beaucoup aux TGV, si chers aux grands élus, au nom de l’attractivité. Le rapport Spinetta insiste pour que l’État reprenne à son compte cette dette faramineuse afin de transformer SNCF Réseau en SA débarrassée de sa dette – qui reviendra de facto aux contribuables.
Pas la SA qui sera, elle, privatisée.
En outre, la SNCF pourra se libérer des transports qui rendent un service public mais entrent en concurrence avec ses propres filiales, privées ou non : Geodis (géant du transport routier), Keolis (transports urbains), Ouibus (cars Macron), Ouigo (trains low cost, mais avec des opérateurs cheminots), Systra (tramways, métros,…), Arep (bâtiment et aménagement), Effia (parkings), etc, etc. Avec plus d’un millier de filiales, la SNCF réalise un tiers de son chiffre d’affaires à l’étranger, en complémentarité ou en compétition avec le train. Elle réduit la voilure sur le service public et les lignes.
L’État veut privatiser, mais les contribuables devront passer à la caisse. Les usagers – pardon : les clients – paieront aussi.
Jean-Cyril Spinetta, Haut fonctionnaire, qui fut PDG d’Air Inter de 1990 à 1993 (dont la fusion avec Air France commença en 1990, pour se terminer en 1997) puis chargé de mission auprès du président Mitterand, préfet, …, et PDG d’Air France de 1997 à 2008, compagnie qui fut alors privatisée.
De 2009 à 2013, il devient président du Conseil de Surveillance d’Areva, au moment du scandale d’Uramin (1,8 Md €, mine de rien).
Rappelons-nous ce que disait Le ministre de l’Économie des finances le 12 juillet devant la commission des finances : “La gestion d’AREVA, depuis quelques années est un véritable scandale républicain. Ce n’est même pas de l’impéritie ou de la mauvaise gestion, c’est de la dissimulation systématique. Je trouve cela proprement révoltant.” C’est à lui qu’est confiée la mission de donner le chemin pour redresser et privatiser la SNCF. Même pas peur. Enfin, si…
Parole aux élus sur les grandes infrastructures envisagées, ou en passe d’être abandonnées :
Désenclaver la Normandie ! Hervé Morin fait sa déclaration de politique générale sur les infrastructures :
  • Les aéroports de Rouen, Caen, le Havre : on se souvient combien le candidat à la présidence de la région était pour l’aéroport unique à Deauville, pour raison de coût et d’efficacité. L’eau a coulé sous les ponts : nos élites ont besoin d’un service premium.

  • La route (ou l’autoroute) avec deux chantiers : Se déclarant toujours opposé à l’État jacobin, Hervé Morin fait le choix des grandes infrastructures et de la route. C’est la région normande qui prendra en charge le chantier de la mise en 2×2 voies Évreux-Chaufour, même si la compétence est nationale, et qu’il relie l’Île de France à la Normandie.
    Avant de remettre à l’État qui l’exploitera. Il n’est plus donc question d’une concession à la SAPN, sauf 2 km – sauf si bien sûr l’État le concède à son tour.

  • Route encore, mais ZAC en prime : La région et le département du Calvado financeront en outre la mise en 2×3 voies de Pont-l’Évêque à Dozulé, et un demi échangeur à la Haie Tondue, à hauteur de 1,5 M€.
    Réclamé par l’intercommunalité, cet échangeur permettrait d’économiser soi-disant 14 km en évitant Pont-l’Évêque (pas vraiment Pont-l’Évêque, mais l’échangeur de l’A13 au sud de Pont-l’Évêque) pour emprunter plutôt 2 toutes petites départementales de campagne – plutôt que celle munie de bande de dépassement, terre-plein central, etc. Qui préférera une petite route sans aménagements, plutôt qu’une une route spacieuse, aménagée, permettant de doubler pour rejoindre l’A13 facilement, avec moins de risques, plus vite aussi, pour… quelques kilomètres ?
    Un détour par les petites routes de campagne ? (D45)
    …au milieu des hameaux, sur des routes non sécurisées (D16)
    …ou ligne droite avec voie de doublement ? (D579)

    La réponse est sans doute ailleurs : l’autre intérêt, l’intérêt principal de l’intercommunalité est économique. Point de vue CCI et politique. Une ZAC est prévue ici, en plein champ, depuis 2008. Pour la construction mais aussi la spéculation, en développant une nouvelle ZAC à la Haie Tondue précisément (dans les pointillés rouges sur la photo ci-jointe -> cliquez sur le photo pour agrandir).
    Bref ! Une zone d’activité de 50 hectares (lire p. 65 – p.52 du PDF) située sur des terres naturelles et agricoles, délivrable en tranches de 10 ha.

    L’argent public continue donc de financer une autoroute largement amortie et très rentable, et la Région continue à contribuer au mitage du territoire. Au diable la préservation des terres et du climat !
    Et c’est le contribuable qui finance.

  • Côté ferroviaire, Il se conforte d’avoir repris la gestion des trains intercités dès 2020, même si cela conduit à doubler le tarif sur certains trajets essentiels pour les usagers normands.
    Trop cher, cela risque de ne pas favoriser le report modal, bien au contraire, avec un report du train vers l’automobile. A l’encontre des soi-disant objectifs des villes et métropole.
    Cela en contrepartie de l’achat de 40 rames pour les lignes Paris-Rouen-le Havre et Paris-Caen-Cherbourg par l’État, mais aucune contrepartie sur les déficits d’exploitation.

  • LNPN : tout ou rien. Hervé Morin tance notre “bon vieil État stratège”, le saucissonnage de la LNPN, “c’est à dire purement et simplement son enterrement !”
    Il n’a pas peur semble-t-il que le bras de fer tourne au rien. Or, ce qu’attendent des usagers du train normands, c’est bien le doublement du Mantois, pour des trains qui redeviennent ponctuels. Ce n’est pas un saucissonnage, mais un phasage : d’abord le Mantois, puis la gare Saint-Sever, et pour le reste… ce sera déjà bien.

  • Abandon des petites lignes ferroviaires : M. Morin regrette comme tout le monde l’abandon par l’État de la ligne Paris-Granville au delà d’Argentan, de la ligne Granville-Rennes, celles du Mans-Alençon.

  • Il regrette le report à quelques années de la liaison A28-A13 dans un des scénarios Duron. Ce qui pour le coup signifiera un enterrement bienvenu pour les populations. Reste que “le rapport Duron n’est plus d’actualité”, a dit le président Macron au retour d’un voyage en Corse, “Au moins pour ce qui concerne l’Ouest”.

  • Le budget du port tourne à la farce ! Les 50 millions proposés pour moderniser les ports sont pour lui une farce. Plusieurs centaines de millions d’€ seraient nécessaires pour le seul port du Havre entre les quais et la chatière. Tiens, sur les 3 propositions offertes en débat au public, Hervé Morin a fait le choix de la chatière. Le plus onéreux, le moins sûr. C’était bien la peine de faire un pseudo débat public.

    En septembre 1995, le président de la République, Jacques Chirac, élève le projet de Port 2000 au rang de « projet d’importance économique nationale d’un intérêt public majeur » Le choix est fait de construire Port 2000 vers l’estuaire, permettant aux armateurs de gagner du temps en évitant l’écluse, qui aurait pu être bloquée pour des raisons techniques ou sociales… et 100 millions € d’économie.
    Les difficultés n’ont cessé de s’accumuler jusqu’à l’inauguration en 2006.
    Mais ce qui nuit véritablement au port, c’est l’insuffisance des dessertes fluviales, ferroviaires, et routières connectées à Port 2000. Sans parler de la CIM, 5 millions de tonnes de matières dangereuses tout au long de Port 2000.
    Mais le pire de tout c’est que pour un port à la fois fluvial et maritime, les navires fluviaux n’ont pas accès au port maritime de Port 2000.
    Un défaut originel de conception que n’ont jamais su résoudre les pouvoirs publics, l’élite de nos ingénieurs, ni les autorité du port. Nouvel échec de « la plus grande plate-forme multimodale de France ” ouverte en 2015 pour un coût de 137 M€, dont 87,5 % d’argent public : le
    Havre Terminal Exploitation dépose son bilan dès le 23 octobre.
    Dernier espoir pour rendre le port compétitif, à l’instar des ports du nord de l’Europe : la chatière qui permettrait aux transports fluviaux d’éviter les effets de la houle, et de relier la Seine au port maritime. Avec les 50 millions d’aide accordées par l’État pour la modernisation des ports ?

  • Pas un mot sur la gouvernance des ports, où le premier ministre et ancien maire du Havre, Edouard Philippe, a une vision plus régalienne pour mettre fin à la concurrence des ports, tandis que la Région voudrait devenir “chef de file de ses ports” pour faire sa “révolution économique” !
    Rien de moins. Pendant ce temps, la restructuration des opérateurs, de plus en plus concentrés, et investissent dans les grands ports, et se spécialisent ou pratiquent l’intégration verticale, au détriment de la logique territoriale.
    Il n’y a pas que le Conseil de surveillance, mais aussi les directions générales des ports français, monopole des X-Ponts, avec un turn-over rapide, mais des résultats qui ne sont pas à la hauteur des enjeux.

  • Canal Seine-Nord qui figure bien dans le rapport Duron, au moins pour la partie Creil-Compiègne : Pas un mot sur le Canal Seine-Nord. Le sujet est pourtant de taille. Le rapport Duron annonce la réalisation de Mageo (Mise Au Gabarit Européen de l’Oise – 4400 t.). Celui-ci ne fait qu’annoncer la réalisation du canal, dont il ne serait que le débouché.
    Au détriment de l’axe Seine, il est vrai.
  • Conclusion : Face à la destruction du fret ferroviaire, soutenue par tous les partis de gouvernance, face à la chute inéluctable du fret fluvial sur la Seine, État et régions ne cessent de subventionner la concurrence par camions.
    Si la région veut faire de ses ports un poumon économique compétitif, il faut garder conscience des spécificités des ports : l’un spécialisé dans le vrac céréalier, l’autre assumant un vrac liquide à hauteur de 40%. Le trafic d’EVP stagne.
    Le trafic baisse dans le GPM du Havre, tandis que dans les ports du Nord le trafic est en hausse constante, au point que le tonnage du port de Rotterdam représente près du double de celui des sept ports maritimes français conjugués.
    Même Amsterdam, qui représentait les deux tiers seulement du tonnage du Havre, l’a dépassé aujourd’hui.
    Les avantages des ports du nord ? De l’investissement, de l’efficacité, et… du fret fluvial et ferroviaire, quand les ports français sont toujours à 86% de fret routier.
    La mise au gabarit européen de l’Oise et du canal, c’est 4400 t./ navire, soit 125 camions.
    Pour le ferroviaire, hormis acquérir les rames les plus confortables, mais dispendieuses, on laisse tomber le réseau, en disant que c’est la faute de l’État exsangue.
    La faute est partagée : dans quoi investit la Région ? Les autoroutes, les concessions, le BTP.
    C’est une grosse opération de privatisation, mais pas le choc d’investissement nécessaire pour les ports et le fret fluvial et ferré. Ni la route du blé ferroviaire, ni le Rouen-Évreux, il n’y a rien. Des fermetures. De lignes, de gares.
    Derrière tous ces mots – ports, fluvial, train -, il ne reste aux contribuables que le financement des autoroutes.
    La réalisation du canal Seine-Nord sera peut-être un choc crucial pour la région pour moderniser de toute urgence le port du Havre, ou continuer son déclin.
    Il y a de bonne chances qu’Anvers devienne le principal port de Paris, et Dunkerque mise sur sa vocation céréalière. Une révolution économique.
    Au final, derrière tous ces mots, toutes ces volonté politique affichées, que reste-t-il ?
    Des rames neuves concédées par l’État, mais sans aide sur les pertes d’exploitation,
    des portiques à PSL qui laissent interrogateurs, sinon médusés,
    et des subventions pour les travaux d’agrandissement du réseau SAPN.
    Et la farce de l’État sur la modernisation des ports.
    Laetitia Sanchez, EELV : le train, les transports collectifs, le vélo, l’engorgement des villes et les déchets.
    Hervé Morin se veut de président au service des Normands. Mais c’est une vision économique, au service des milieux économiques, au détriment des autres compétences.
    Ces compétences, c’est directement auprès des Normands, des usagers du service public et de l’environnement.
    Sur les déchets, d’abord les éviter. Puis trier à la source, recycler, valoriser, au lieu de brûler en rejetant plus de 2000 molécules en sortie de cheminée. Dangereux cocktail. Ce n’est pas la dose qui est mortelle, mais le temps d’exposition.
    Il faut donc trier et recycler les plastiques et autres matières, plutôt que de les brûler ou les épandre dans les champs. En cas de fréquent dépassement de norme, on enfouit. La Région est désormais chef de file en matière de déchets, et en même temps de la lutte contre le dérèglement climatique : qu’elle prenne ses responsabilités, avec les EPCI.
    Sur les transports, c’est le tout routier qui est la feuille de route de la Région d’Hervé Morin : certes 40 nouvelles rames, la compensation de l’État pour les déficits du ferroviaire à venir, mais quelles mesures prise pour améliorer le réseau ou favoriser le report modal ?
  • Suppression des aides régionales aux pistes cyclables et aux transports collectifs,
  • Le car passe au prix du train,
  • Le prix de certains billets double sur les trajets de 25 à 50 km grâce à une prétendue simplification. En 2020, tous les trains seront concernés.
  • Suppression des “petites” gares pour les trains régionaux – pour une région qui reproche à l’État de supprimer les petites lignes.
Il faut au contraire rouvrir aux voyageurs les lignes qui sont rénovées pour favoriser le fret (Etrepagny-Pont-de-l’Arche – une gare qui va être fermée au voyageurs) ; la ligne Rouen-Évreux, pour laquelle il n’existe aucune alternative, sauf par route – et peut-être bientôt autoroute si les milieux économiques se sont entendus.
Il faut aussi reconstruire un réseau en étoile pour le train, pas avec pour seul centre la capitale, Paris, mais avec une métropole qui s’ouvre vers les villes Normandes et un maillage territorial. La Normandie n’est pas qu’une annexe de l’Île-de-France.
Les villes normandes sont saturées d’automobiles. 83% des déplacements se font en voiture en Normandie. A Rouen, ce sont 1,5 million de déplacements par jour en véhicule particulier en métropole.
Plutôt qu’investir 1 milliard € dans une autoroute à l’Est qui n’éloignera que 600 poids lourds en transit (s’ils respectent les interdictions), c’est l’alternative aux 1,5 million de déplacements en VL/jour qu’il faut trouver.
1,1 million de VL conducteur par jour moins 600 PL, cela fait toujours 1,1 million.
Il faut développer les lignes et favoriser le report modal, plutôt que de fermer les gares et de doubler le prix du train.
Il faut favoriser et protéger les pistes cyclables : 53,2% des transports automobiles font moins de 4 km.
Il faut développer les transports pour tous les Normands, pas investir dans une autoroute inacceptable pour le public, l’environnement et les finances publiques.
Parole aux autres élus, PS, LR, PC, FN :
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#sauvonspmf : ite, missa est. A quoi sert aux élus de débattre ? On ferme PMF et le REP à Val-de-Reuil.

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#sauvonspmf

Le Gouvernement est gentil, le monarque Macron satisfait les Français. Nettement plus martial que le précédent président, plus jeune, plus beau, plus rude. Mais nettement moins brutal dans sa gestuelle et ses paroles que le président d’avant (celui d’avant l’avant, celui du “file, indigent innocent”, ou quelque chose comme ça…).`
Il veut « renouer le fil du destin français »
Il dit vouloir la réussite pour tous, avec des premiers de cordée, du ruissellement, et de l’éducation.
Comme il est dans un gouvernement gentil, M. Blanquer est donc gentil lui aussi.
Pas au point de conserver M. Lussault, président du ­Conseil supérieur des programmes (CSP), qu’il a jugé indigne de ses fonctions. Il juge d’ailleurs la création du CNESCO, créé par la loi de refondation de l’école intéressante en s’interrogeant sur la place du CSP dans la vie publique.
Un vieux débat qui oppose les conservateurs partisans d’une école élitiste aux défenseurs de l’école pour tous :
Pour les premiers, l’école pour tous, c’est le nivellement par le bas. Les méritants, à force de travail, pourront rejoindre l’élite.
Pour les seconds, l’école est un outil pour casser le déterminisme social, qui permettrait de donner la chance à chacun de réussir, en co-éducation avec les parents.
Au-delà du débat sur la vision de l’école républicaine, est-elle l’école de la sélection dès la plus jeune enfance, ou l’école démocratique qui donne sa chance à tous, il y a évidemment le débat sur l’investissement dans l’éducation et l’enseignement supérieur.
Les classements PISA (suivi des acquis), PIRLS (lecture et compréhension des textes) ou Timss (mathématiques et sciences) paraissent être un rude choc, lorsque nous apprenons que la France passe sous la barre européenne et même internationale.
Cependant, ce n’est pas un choc, mais une lente dégringolade qui dure depuis 2001, et face à laquelle nous n’avons rien fait, ou pas assez. Suppression de la formation des maîtres sous Sarkozy ; des écoles qui sont l’enjeu des décisions politiques parfois trop clientélistes, comme les rythmes scolaires – où les cycles circadiens, la semaine de cinq matinées (dont le samedi), l’allongement de l’année scolaire, n’ont pas pesé lourd face à la société des loisirs et du tourisme. Et peu importe si tous les élèves n’ont pas forcément les mêmes moyens pour le tourisme et les loisirs.
Des écoles dont le financement dépend de dotations qui ont baissé, des collèges longtemps sans investissements, des enseignants recrutés hors des concours, parfois par le biais d’annonces, lancés sans formation… Quant à l’enseignement supérieur, il suffit de constater cette rentrée et la sélection par tirage au sort pour voir combien le sous-investissement massif et chronique depuis des décennies plonge le monde universitaire dans une crise sans fin, sans débouchés pour une trop grande partie des étudiants, dans de vieux murs qu’on ne peut pas repousser.

A l’école, le niveau baisse et l’argent fait trop de différences (cours particuliers, écoles privées, prépas)
Emmanuel Macron, programme

Alors M. Blanquer a eu une idée, il a promis une nouveauté pour cette année, et plus encore pour la rentrée 2018 : le dédoublement des classes de CP et de CE1, afin qu’en CE2, à la fin du cycle élémentaire, tous les élèves, ou quasiment, aient acquis les connaissances qui composent le socle commun : lecture, écritures et savoirs, ainsi que les quatre opérations de base avant le CM1.
C’est un enjeu d’autant plus formidable que nous savons que nous sommes dans le déclin, et que même les jeunes qui réussissaient dans le passé se retrouvent aujourd’hui dans le bas des classements.
Le dédoublement des classes de CP des REP+ cette année, des CP et CE1 de tous les REP l’an prochain, sera sans doute une chance de réussite pour des élèves qui n’ont pas la culture de l’écrit – qui s’est amoindrie dans de nombreuses familles, et autour de nous.
Remettre cette culture de l’écrit dans l’école quand la télé et la culture web ont pris le dessus, voire totalement pris la place, nécessite un temps pris dans l’école elle-même pour acquérir cette compétence.
Donc plus de temps de la part des professeurs, et moins d’élèves par classe. 100% des enfants ne connaîtront peut-être pas la réussite scolaire, la vie est difficile pour certains. Mais tous auront alors une chance.
Mais ce que le ministre Jean-Michel Blanquer donne d’une main, le secrétaire d’État à l’écologie [?] Lecornu le reprend de l’autre.
Le ministre de l’Éducation nationale a, semble-t-il, “essayé de convaincre” l’ex-président du Conseil départemental de l’Eure, Sébastien Lecornu, lequel sera resté intraitable au sujet de la fermeture de PMF.
PMF doit fermer, c’est sa volonté. Cela a été la position de tous les conseillers départementaux de droite et LREM.
En conséquence, toutes les écoles de Val de Reuil vont sortir du Réseau d’Éducation prioritaire, parce qu’un REP aura été fermé et que le second collège de Val-de-Reuil, REP+, sera un collège comme les autres « sur le papier ».
D’emblée, nous savons que les élèves des CSP favorisées iront pour la plupart dans le privé pour les enfants de Criquebeuf, ou dérogeront pour ceux de Les Damps.
Mais l’entièreté des écoles et des collèges de Val-de-Reuil appartenait au Réseau d’Éducation Prioritaire.
« En même temps… » Le Ministère semble octroyer le dédoublement des classes de toutes les écoles qui sont toutes REP, et « en même temps », on ferme tout le réseau REP de la ville. Abscons, non ?
Après la fermeture et la resectorisation, l’entièreté du Réseau d’Éducation Prioritaire de la ville sera effacé, annihilé.
Avec les conséquences que l’on connaît d’avance pour la commune la plus pauvre de l’Eure, l’une des plus pauvres de France.
Les conséquences sur la politique de la ville.
Les conséquences pour l’avenir de ses habitants, de sa sécurité, sur la politique de l’habitat… Cela donne des frissons dans le dos.
M. Lecornu a beau dire aujourd’hui “qu’il ne s’agit pas d’une histoire d’argent”, nous avons eu le droit à la proposition, ou au chantage, d’une fermeture d’un autre REP (à Louviers), contre celle de PMF.
Face à ce qui était une histoire d’argent, mais qui ne l’est plus depuis la proposition de l’agglomération et de la ville de financer la reconstruction du collège, à hauteur de 10 millions €, et quatre années de fonctionnement, que reste-t-il comme argument ? La mixité scolaire. Bien mise à mal dans la réalité. Elle sera là sur le papier, quand bien même les élèves glisseront vers le privé confessionnel ou dérogeront.
En vérité, l’abandon d’un territoire.
Seulement, l’ex-président du Conseil départemental de l’Eure refuse de revenir sur sa décision. Plus on dit “Non”, plusieurs fois d’affilée, plus il est impossible de revenir sur sa décision. C’est le besoin de consonance cognitive. Mais pas seulement. J’imagine que son image d’autorité ne doit surtout pas être remise en jeu. Même face à la somme d’arguments raisonnés, pragmatiques et logiques qui ne devraient conduire qu’à renoncer à cette fermeture.
En somme, il semble que Val-de-Reuil, il s’en fiche comme de sa troisième chaussure.
Aujourd’hui, le débat (ou plutôt la présentation, parce qu’il faut être écouté pour débattre) est terminé pour eux.
Cette fermeture est un acte aussi idéologique, que politique et financier.
La violence, celle des mots et des invectives, celle de la brutalité, est-elle la seule voie gagnante ?
Nous avons fait face à la surdité des élus de la majorité.
Lors de chaque Conseil d’administration de collèges, où nous avons rencontré les élus et fonctionnaires du département, nous avons souhaité débattre en avançant des arguments rationnels, en connaissance des populations et du territoire. Nous parents d’élèves, aux côtés des personnels de l’Éducation nationale, enseignants et administratifs.
Oui, nous avons manifesté de façon digne, parfois festive, avec tambours et slogans. Mais à chaque fois, lors de nos rencontres, en levant le doigt pour prendre la parole. En étant rationnels dans nos arguments, et polis dans la forme, jusqu’à lors.
Seulement, la seule manière de fonctionner semble n’être que brutalité et insulte.
Pendant que nous nous évertuions à ne pas être dans l’invective, ni l’insulte ; pendant que nous réussissions à convaincre des élus locaux, qui n’étaient pas forcément de notre bord politique ; lorsque ces élus locaux, représentant communes et agglomération, et habitants, sont allés défendre vraiment notre cause avec des arguments et analyses pour le coup rationnels et partagés, qu’avons-nous entendu ?
Des élus locaux, de droite et de gauche, rassemblés, unanimes, se faisant traiter de fainéants, de menteurs et de petite bande politique !
S’il s’agit de la seule manière de l’emporter, nous n’oublierons pas ces nouveaux usages de la diplomatie “moderne”. Plutôt que de présenter nos arguments, devrons-nous fustiger ceux d’en face : “menteurs, fainéants, petites bandes politiques !”
Puisque l’on ferme le réseau REP dans l’Eure, écoutons au moins les arguments de quelques conseillers pour,  et heureusement aussi contre cette fermeture.
C’est bien entendu politique, mais c’est aussi argumenté dans la défense des collèges. Face à une droite arc-boutée au département (UDI, LREM, Sens Commun…), les élus de l’agglomération ont fait l’entente sacrée, toutes tendances confondues, pour défendre un collège dont ce serait un non-sens d’annoncer la fermeture. Et contre une resectorisation rejetée par tous, où que ce soit dans l’agglomération.
Nous verrons si le Préfet de l’Eure, tout comme le DASEN, valideront cette mixité sociale de papier. Même si M. Lecornu pèse lourd aujourd’hui.
Il en ira de l’avenir de notre agglomération, jusque là paisible, et de l’avenir de nos enfants.
Allez ensuite leur inculquer les valeurs de la République, de l’éducation, et du travail.
Bien sûr les familles s’adapteront, comme elles le peuvent. Bien sûr il y aura de la fuite vers le privé et des dérogations. « À l’école, le niveau baisse et l’argent fait trop de différences », disait M. Macron. Et bien, le niveau continuera de baisser, et l’argent fera de plus en plus la différence avec “la République en Marche” ! C’est un choix assumé, avec brutalité.
REP ne veut plus dire « Réseau d’Éducation Prioritaire », mais « éducation, Repose En Paix ».
Nous ne sommes pas dupes : si le contribuable local paye plus pour fermer un collège que pour le garder ouvert, du fait des coûts de transports, notamment, nous savons que l’État y gagnera du fait que s’il n’y a pas d’économies – au contraire – dans les finances locales, il y aura une économie pour l’État : combien de professeurs en moins dans toutes les écoles aux classes dédoublées, et dans les collèges aux classes sans effectifs maîtrisés comme dans les REP.
Désormais commis de l’État, dans la majorité présidentielle, évidemment, les intérêts locaux et d’État ne coïncident-ils pas pour faire payer les uns, et pas forcément les plus riches, pour réaliser l’austérité et répartir les ressources supprimées ici sur le reste du territoire ?
Et bien, non merci, M. Lecornu. Tout en reconnaissant votre poids comme ministre, ex-président du Conseil départemental, ex-maire de Vernon, ex-président de la CAPE, président délégué derrière Frédéric Duché, et devant M. Lehongre (président actuellement du département), à SNA (Seine Normandie Agglomération), et chef de la droite du département de l’Eure. On prend les mêmes, et on les remet dans le désordre, derrière le chef. Qui plus est, du premier cercle du ministre du budget, Bruno Lemaire.
Non merci quand même. REP !
Paroles d’élus :
  1. Catherine Delalande, Sens Commun : à boulets rouges contre les REP
  2. Jean-Jacques Coquelet, l’élu de Val de Reuil : prenons le temps et réfléchissons aux conséquences
  3. Hafida Ouadah, le camp du département : apprenons la mobilité aux Casois, en commençant par les collégiens
  4. Marie Tamarelle-Verhaeghe, députée LREM : donnez l’argent de Val-de-Reuil aux autres enfants du département
  5. Gaëtan Levitre, canton d’Alizay Pont de l’Arche : les conséquences pour les élèves, les familles, la politique de l’habitat et les investissements en cours sur la CASE
  6. Bruno Questel, député LREM : Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Il va voter le fermeture de PMF
    Commençant par l’intérêt général – embêté pour l’équité territoriale parce que des élus exhibent leur “pognon” pour reconstruire le collège… il s’arrête pour rappeler à ses électeurs comment il a sauvé le collège de son canton qui avait été rayé du PPI, il avait du se fâcher pour ça… puis termine en rappelant aux élus qu’il ne sont pas élus au département pour défendre “un canton, un collège, une caserne de pompiers”.
  7. Daniel Jubert, un pied dans la majorité départementale, un pied dans la CASE : il vote contre sa majorité, contre la fermeture de PMF, mais la messe était dite.
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#sauvonspmf : ite, missa est. La messe est dite : Lecornu ferme le REP à Val de Reuil et à la Madeleine !

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Les élèves et les familles vivent un grand moment de tristesse, et de colère pour certains. On ferme des collèges.
Pas n’importe quels collèges, des collèges REP (réseau d’éducation prioritaire). Le sentiment d’injustice est grand pour les élèves qui habitent les quartiers concernés. #sauvonspmf
Il est d’autant plus grand que les écoles rattachées aux collèges REP+ bénéficient elles aussi des moyens supplémentaires, comme les classes dédoublées que le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a mises en place à la rentrée 2017 pour les REP+ (les collèges Pablo Neruda à Évreux et Alphonse Allais à Val de Reuil, tous deux REP+, ainsi que les écoles qui y sont rattachées, sont concernés).
Dès la rentrée 2018, ce sont 5600 classes de CP et CE1 qui seront dédoublées en REP et en REP+.
Malheureusement, dès le prochain réexamen de la carte du Réseau d’Éducation Prioritaire à l’échelle nationale, le réseau Eurois aura été mis à bas.
Le Conseil départemental de l’Eure a décidé de la fermeture du collège REP+ Pablo Neruda, de la fermeture du collège REP Pierre Mendès France, et la resectorisation votée va sortir le collège Alphonse Allais du réseau.
Il n’y aura plus aucun collège REP+ dans l’Eure.
A Val-de-Reuil, le Réseau d’Éducation Prioritaire disparaît entièrement, du fait de la fermeture d’un excellent collège, avec un bon taux de réussite, et du fait que l’autre, avec une mixité sociale plus favorable sur le papier, va sortir du réseau.
Val-de-Reuil est aujourd’hui entièrement REP ; demain il sortira complètement du REP.
Ces mères d’élèves, même issues de l’immigration, qui scandaient liberté, égalité, fraternité, et entonnaient la Marseillaise devant les portes du Département, ont été sonnées par la décision et le vote du Conseil départemental. Après ce coup de massue, nous avons entendu ces mères, en larme, dire qu’elles ne mettront pas leur enfant dans un autre collège.
Les enfants qui étudient dans un collège laïc à 200 mètres de chez eux devront faire désormais 40 minutes de car pour se rendre dans des collèges aux classes plus bondées, sans les bénéfices du REP+. Je leur souhaite une bonne réussite scolaire dans un système qui sera demain plus méritocrate.
Rappelons-les, ces moyens spécifiques mis en place, le constat et les objectifs présentés pour les REP :
  • Si l’École française a d’incontestables réussites, elle doit progresser encore dans sa capacité à réduire les inégalités sociales. Cette faiblesse est l’une des causes de la perte de confiance des Français en leur École.
  • Pour combattre la difficulté scolaire, il faut donc agir à la racine en portant une attention spécifique aux plus fragiles.
  • Des études scientifiques démontrent que réduire la taille des classes permet aux élèves les plus fragiles de progresser.
  • Conformément aux engagements du Président de la République, dès cette rentrée, environ 2 500 classes de CP situées dans les réseaux d’éducation prioritaire renforcés (Rep+) sont dédoublées.
  • Aux rentrées suivantes, les CP et les CE1 en réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP+) seront dédoublés à leur tour.
Que ce soit à la Madeleine ou à Val-de-Reuil, nous sommes dans le contexte d’une population plus fragile. La ville de Val-de-Reuil est l’une des communes aux habitants les plus pauvres de France. On ne peut que considérer, à priori, que c’est une population fragile.
Pourtant ça marche ! Selon l’Éducation nationale (et selon nous) :
« Les élèves des classes à effectifs réduits ont mieux réussi que ceux scolarisés dans les classes témoins. Ce gain s’observe dès la première année et se maintient ensuite, y compris quand les élèves des classes à effectifs réduits ont rejoint des classes de même taille que les autres. »
Il faut, toujours selon l’EN, y développer une pédagogie adaptée :
« L’enseignement doit être particulièrement structuré, progressif et explicite. Non seulement il s’agit de donner du sens aux apprentissages, mais il faut aussi les envisager dans leur progressivité.
Ce nouveau contexte d’enseignement doit, plus encore qu’ailleurs, permettre de personnaliser les apprentissages. »
Le calendrier nous est donné. Pour quoi faire si c’est pour l’abandonner sitôt adopté ? C’est donc juste un effet d’annonce : on donne aux populations les plus fragiles, face à la télé, ce que l’on leur retire dans la réalité, dans la vraie vie.
Dans l’Eure, on a tué les REP. Radicalement. Un cas d’école – ou une expérimentation pour le reste du pays demain ?
Sous la houlette de Sébastien Lecornu, ministre, secrétaire d’État à l’écologie (!), du premier cercle de M. Bruno Lemaire, ministre de l’économie, nous allons tester un modèle qui pourrait aller à l’encontre de notre modèle d’intégration :
Les enfants de Criquebeuf vont-ils aller dans un collège en mixité sociale annoncée (et comptabilisée), ou bien déroger, ou bien aller à côté de chez eux, à Fénelon, dans le privé catholique ?
Les familles de la Madeleine, qui voient s’ériger une mosquée salafiste, avec une dizaine de classes d’enseignement prévues, à quelques pas de leur ancien collège, ne vont-elles pas être tentées d’y mettre leurs enfants ? Au risque de se retrouver avec un quartier divisé,un communautarisme provoqué par la disparition du collège à côté de la maison ?
Nous devons proposer l’éducation, pas seulement l’imposer. Voudrait-on, en supprimant les collèges de proximité laisser les familles préférer d’autres écoles qui se trouveront à proximité, qu’on ne ferait pas mieux.

Face à l’offre privée, sous contrat ou hors contrat, et quelle que soit la confession des écoles, collèges, lycées, l’intérêt général n’est-il pas de proposer l’alternative de notre modèle laïc afin de restaurer la cohésion sociale ?

Il ne s’agit pas de proposer seulement un socle lire-écrire-compter, en ajoutant une narration de l’Histoire des gaulois jusqu’aux rois – cités dans l’ordre chronologique… Nous pouvons offrir beaucoup plus, la capacité à évoluer dans notre monde moderne : littérature, mathématiques, technologies, les techniques, l’économie, sport, culture, et toutes les matières qui permettent de nous intégrer et de nous projeter dans un monde décidément bien complexe. Y compris la géographie, et elle se situe bien à l’échelle du monde.
Y compris comprendre la politique, les sciences de la vie et de la terre, l’écologie, la sociologie, la philosophie, les arts, la musique, l’analyse des médias et de l’information, la législation, l’éthique,… Bref, tout le savoir et la compréhension du monde dans lequel ils vivent et vont vivre. Ils vont devoir s’y intégrer, le réparer, le reconstruire.
Tout cela passe commence par l’éducation, l’apprentissage, et la réussite scolaire. Celle qui donne le goût d’apprendre, d’acquérir savoirs et compétences. La façon dont nous saurons éduquer les élèves d’aujourd’hui déterminera la face de notre pays et du monde de demain.
Savoir lire et écrire est une base. Le REP est un outil indispensable pour beaucoup pour cette acquisition. Tout le monde n’aura pas la chance de réussir comme on le voudrait. Mais tous ceux qui s’en sortiront nous remercierons. Pas parce qu’on les envoie se balader en cars à travers toute une agglomération. Parce qu’ils auront réussi à l’école, puis leurs vies.
Faire le choix de conserver ces collèges que réclament les familles, c’est faire le choix de la lutte contre la déscolarisation, le décrochage scolaire, puis l’échec social. Tous les français ont le droit d’apprendre, de travailler, d’être logés, de fonder une famille, de réussir sa vie.
Les collèges dans les quartiers font le lien entre République et citoyens, entre enseignants et familles. Un lien durable, de la maternelle, à l’école puis au collège. C’est le pied à l’étrier.
Les enseignants transmettent cette connaissance des familles et des élèves, d’une école à l’autre voisine, puis au collège voisin. Luttons contre l’ignorance. Celle des citoyens en construction, mais aussi celle des élus de la nation, qui ignorent manifestement ces territoires et ses habitants.
La balle est dans le camp du département, du DASEN (l’Éducation Nationale) et du Préfet (l’État).
Les économies seront bien là pour eux :
  • pas d’investissement dans un collège, et réduction de frais de fonctionnement, pour le département;
  • pour l’Éducation nationale, on l’a dit, c’est l’économie de professeurs, dans un contexte où l’enseignement n’attire plus de vocations : profs sous-payés, malmenés, trimbalés, salaires gelés. On trouve les offres d’emplois de professeurs contractuels à Pôle emploi, dans les offres d’emplois des journaux locaux, ou sur le bon coin. Pourtant, peu d’offres aux concours. Plus d’enfants par classe, c’est moins de professeurs, n’en déplaise aux objectifs ambitieux affichés par le ministre;
  • pour le Préfet, qui représente l’État, une économie sur l’EN, évidemment;
  • peut-être une autre sur la politique de la ville (50 M€ étaient prévus pour Val-de-Reuil) ;
  • un pas en avant vers la méritocratie ; et une nouvelle orientation de notre politique intérieure. La fin de l’intégration, peut-être. La méritocratie, le pragmatisme et l’efficacité économique pour le moins. Un sujet très politique. Vouloir la réussite personnelle, la culture élitiste, la réussite entrepreneuriale, c’est entendable. Mais quand il n’y a plus de places pour tout le monde dans la société, dans l’emploi, l’éducation et la culture pour tous sont une priorité.
Mais pour le contribuable, cela coûtera plus cher.
  • Plus cher en transport : pour 110 000 euros d’économies de fonctionnement annuel pour PMF, la CASE compte 300 000 euros de plus pour les transports scolaires. Certes, cela tombe bien, la loi NOTRe a confié la compétence des transports scolaires des collèges à la Région depuis le 1er septembre. Cela n’est plus le problème des départements, mais des agglomérations et de la Région. Ce sont elles qui devront passer à la caisse. Au final, c’est le contribuable qui paye. Du bonneteau fiscal;
  • il y aura un coût social, avec l’augmentation du risque de décrochage scolaire, avec toutes les conséquences pour l’avenir des gamins, des familles;
  • il y aura un coût pour l’agglomération et la commune de Val-de-Reuil. Alors que la construction ou la rénovation d’un collège est une compétence du département pleine et entière, l’agglomération Seine-Eure et la commune de Val de Reuil proposent de financer la construction d’un nouveau collège à 75%. Ce n’est pas tout : ils proposent d’en financer le fonctionnement pour 4 ans. 10 millions €. Énorme !
    Val de Reuil, dont les habitants sont parmi les plus pauvres de France, propose un financement extraordinaire pour sauver le collège PMF et le Réseau d’Éducation Prioritaire à Val de Reuil et dans l’agglomération. Nous savons qu’il y a danger. La commune et l’agglomération sont prêts à sauver. Et les conseillers départementaux de droite ou LREM réclament l’argent pour eux ! Le beurre, l’argent du beurre, et avec ça le sourire de la crémière ?
    Sérieusement, les urgences sociale et éducative méritent mieux que la provocation. Non pas gratuite : payée par les plus démunis.
Nous allons payer plus d’impôts, pour fermer des collèges. Nous quittons un modèle d’intégration et d’éducation qui vaut ce qu’il vaut, mais qui est préférable au sentiment d’abandon des populations. L’école éclaire les citoyens qui se construisent. C’est juste le phare de la nation. Et on l’éteint dans l’Eure. Quelle inconséquence !
Pour les transports scolaires dans la CASE, c’est juste n’importe quoi. Ce qui est gagné dans une poche est pris dans les autres.
Tout cela dirigé de main de maître par nos chefs locaux (et nationaux) LREM. Bravo à eux.
En face, les parents d’élèves, les élèves eux-mêmes, qui ont manifesté bruyamment pour conserver leurs collèges qu’ils aiment (ce n’est pas rien, ça !), les enseignants, l’unanimité des politiques de l’agglomération Seine-Eure – sauf la voix de madame Hafida Ouadah. Ignorés, bafoués, empêchés par les forces de l’ordre (qui ont néanmoins été bien aimables et polis envers nous lors des manifestations. Comme quoi, ils sont citoyens aussi. sûrement un peu parents ?).
Les politiques de la CASE ont été abreuvés d’insultes et méprisés tout comme nous.
M. Lecornu a réussi à marier la carpe et le lapin : l’union sacrée des politiques de la CASE contre le département sur ce sujet, tous bords confondus.
C’est inédit, du PCF à la droite, unis main dans la main pour défendre PMF face à la droite départementale.

Mais M. Lecornu continue de rester sourd, sa majorité continue de la suivre aveuglément, et les pouvoirs publics restent muets.
Les arguments de la majorité droite-gouvernementale : “ce n’est pas dans un but d’économie, mais dans le but d’améliorer la mixité sociale” ; “Il faut apprendre la mobilité aux enfants” ; “il faut les sortir de leur ghetto”… Des alibis.
Ce n’est pas ce que demandent les familles : elles veulent garder leur collège. Et ce n’est pas ce que souhaite le ministère, qui appelle à nouer des relations plus étroites avec les parents, et une pédagogie adaptée. Peut-on entendre les familles, les élèves et les enseignants ?
Les équipes éducatives souhaitent garder le contact sur le terrain, la proximité, des classes aux effectifs adaptés, un enseignement plus personnalisé.
Pas les heures de car, l’immersion dans des collèges 800, dans des classes saturées, sans possibilité d’accompagnement personnalisé, et loin des familles.

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PMF, Pablo Neruda : Silence, on ferme !

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Pour le Conseil départemental et M. Lecornu, c’est plié : il faut fermer deux collèges à Évreux et Val de Reuil, en échange d’un nouveau collège construit au Neubourg.
Ce sont les seules considérations budgétaires qui sont la cause de ces coupes sèches dans le budget des collèges, mais aussi dans le budget de l’Éducation nationale : les moyens supplémentaires accordés grâce au Réseau d’Éducation Prioritaire vont disparaître dans les écoles du fait de la fermeture des collèges REP.
Ceux collèges sont des collèges REP+ et REP (Réseau, dans des quartiers les plus pauvres du département, qui font ou ont fait l’objet d’une politique prioritaire de la ville).
Les quartiers de Netreville à Évreux, tout comme Val de Reuil – germe de ville, sont les deux seuls quartiers de l’Eure retenus pour le NPNRU (Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain).
Un nouveau programme national de renouvellement urbain pour Val de Reuil.
Celui de Val de Reuil permettrait de s’appuyer sur un financement de 50 millions pour réhabiliter les quartiers autour du collège PMF.
Les deux premiers plans ANRU ont permis à la population de s’approprier leur ville, leur quartier, considérés jusqu’à lors comme une cité-dortoir.
Val de Reuil est devenue un lieu de vie, un « chez-soi », et non plus une ville-dortoir. Les travaux continuent, pour plus d’intégration sociale, et plus de mixité et de diversification sociale.
Dans ce troisième programme de renouvellement urbain, ce sont les quartiers proches de PMF, Climuche et Coulis, qui vont être réhabilités. Mais ce sont 1000 logements neufs privés qui sont attendus. Les premiers sortent de terre face à PMF qui devient le lien entre ces quartiers historiques, qui devraient être réhabilités, et les nouveaux quartiers qui pourraient permettre à ceux qui travaillent sur la zone d’activité de Val de Reuil de se loger, en profitant d’une ville rajeunie, de tous les services, dont la gare qui permet de se rendre facilement à Paris ou à la métropole.
Tout cela est au conditionnel, car on comprend bien que parmi les services pour les familles qui voudraient s’installer, l’éducation est une priorité pour les enfants. C’est le cas aujourd’hui avec un collège qui est le pignon de ces quartiers, et qui permet même aux écoles d’accorder des moyens supplémentaires qui facilitent la réussite scolaire.
Va-t-on fiche en l’air ce programme prioritaire ?
Le risque est de rater ce nouveau programme de renouvellement urbain, faute de possibilité pour les nouveaux arrivants de rentrer dans un système scolaire à la hauteur des enjeux locaux, mais aussi nationaux :
Le ministre M. Blanquer prône des nouveaux moyens, notamment pour les CP en REP (12 élèves maximum par classe), mais à quoi bon si dans le même temps on sort les écoles qui en ont besoin du statut REP ?
C’est une priorité nationale de lutter contre le décrochage scolaire – 150 000 décrocheurs sortent chaque année du système scolaire sans diplôme – et pourtant on retire moyens et éducation de proximité, ce qui favorisera le décrochage dans une zone où il existe des emplois, mais des emplois qualifiés.
Au final, on pourrait sentir une volonté de vraiment ghettoïser ces quartiers. Alors qu’à la Madeleine, il y a un bassin d’emplois, certes peu qualifiés, et qu’à Val de Reuil, il y a un très gros bassin d’emplois qualifiés, au point qu’on a besoin de chercher les compétences ailleurs au lieu de les former sur place, on ferme les collèges.
Autrement dit, le boulot, c’est pas pour les locaux. Qu’ils aillent découvrir de nouveaux horizons, et se former hors de leurs quartiers.
Pourquoi les plus pauvres devraient le faire, quand les plus aisés ont le droit, eux, de rester dans leurs quartiers. Sont-ils moins mobiles ? N’ont-ils pas besoin, eux, de découvrir de nouveaux horizons ?
Petit bémol, les ruraux et rurbains, ceux de Saint-Pierre du Vauvray, Saint-Etienne du Vauvray, Andé, Portejoie, Tournedos, allaient jusqu’à lors au collège des Fougères de Louviers.
Il est difficile de construire des collèges en milieux rural quand les villes toutes proches concentrent collèges, équipements sportifs et culturels, et services.
Tout s’y passe bien : malgré un taux de CSP défavorisées de 57%, grâce à la cohésion de l’équipe pédagogique, grâce aux effectifs maîtrisés du fait du classement REP, 96% de réussite au brevet : un record !
Les fermetures : une décision comptable, mais des manoeuvres clientélistes et des décisions politiques.
Les élus locaux ont pourtant jeté un pavé dans la mare, allumé une mèche d’un pétard qui au final risque de péter à la figure de tous les habitants : pour modifier la destination des collégiens de nos communes de Louviers vers le Vaudreuil, les maires du pôle de communes Saint-Pierre – Saint Etienne – Andé ont demandé en 2015 à ce que la carte scolaire de notre agglomération soit réétudiée. C’est en tous cas ce qu’on comprend dans un courrier du maire de saint-Etienne du Vauvray à destination des parents d’élèves.
Pourtant, tout allait bien pour les élèves aux Fougères.
Bilan des courses, aux dernières nouvelles, les élèves n’iront pas au Vaudreuil, mais à Louviers, au Hamelet. Ce sont les élèves de Poses qui iront au Vaudreuil. Et ceux de des écoles Léon Blum et Louise Michel de Val de Reuil qui iront au Vaudreuil.
Mixité sociale et géographie auront eu raison du clientélisme.
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Eure : le Conseil départemental ferme les collèges REP, PMF à Val de Reuil, et Pablo Neruda à Évreux, “pour en finir avec les ghettos !”

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C’est madame Hafida Ouadah qui ouvre le bal de cette deuxième partie.

Madame Hafida Ouadah demande à M. Coquelet s’il sait ce qu’est un ghetto, un quartier populaire et un quartier en difficultés, et ses problématiques.
Le fait d’entendre les propos de MM. Coquelet et Masson « l’interpelle lourdement ».
Pour elle, il faut fermer ces collèges : « Parce qu’aujourd’hui, les enfants ont droit à autre chose. Si aujourd’hui on peut fermer ces collèges, pour les sortir du quartier, qu’ils puissent voir autre chose, puissent être tirés vers le haut, rencontrer d’autres personnes, de nouvelles personnes…. » 
Reconnaissant que les quartiers sont en voie d’amélioration, qu’il y a un bon tissu associatif local, qu’on est loin des émeutes de 2005 (qui ont explosé partout en France après la mort de deux jeunes dans un transformateur à Clichy-sous-Bois, NDR), « mais on doit quand même rester en veille », nous dit-elle.
« Tenir de tels propos, [elle est] absolument scandalisée. Pour rejoindre ce que vous disiez tout à l’heure, M. Coquelet, pour revenir sur le mépris des familles et de la population. Vous la connaissez la population, vous aussi. Vous la connaissez bien. Quand on va sur la dalle à Val de Reuil, qu’est-ce qu’on trouve la journée ? Il y a quand même un certain nombre de jeunes regroupés dans des périmètres bien définis, toute la journée. Quand [elle] y passe, il y a presque plus d’une cinquantaine, entre la dalle et le café en bas, à des heures où ils sont censés être scolarisés ou au travail.
Si c’est produire du chômage, produire des décrocheurs que de laisser le collège PMF ouvert, [elle n’est] pas d’accord ».
C’est vraisemblablement le message le plus effrayant que j’ai entendu au cours de cette session.
Je ne connais pas bien madame Ouadah. Nous l’avons rencontrée une fois au CA du collège des Fougères, dans son canton, juste avant les élections. Elle nous avait alors fait l’éloge de la mission d’accompagnement et expliqué qu’elle s’attacherait à être assidue. Nous ne l’avons plus jamais revue.
Je rappelle ce qu’avait lancé M. Lecornu à M. Masson : « C’est pas une rente d’être conseiller départemental, il faut travailler !»
Heureusement, nous sommes allés chercher M. Jubert qui fait partie de son binôme. J’en profite pour féliciter M. Jubert, car lui est très attaché à sa mission, et au-delà parfois de nos désaccords, ou de nos accords, nos rapports restent toujours respectueux et courtois.
Je trouve les propos de madame Ouadah effrayants, car ce qu’elle demande, c’est simplement de supprimer les collèges dans les quartiers.
Elle parle pour Val-de-Reuil et son germe de ville de « ghetto ». Déjà, ça, c’est choquant.
Ce qu’on voit, c’est une ville nouvelle, concept unique dans l’Eure, et par bien des côtés, unique en France : une ville sans monument aux morts. Un ville avec une séparation des flux piétons qui vivent au dessus, et des flux automobiles qui passent en dessous. On circule en bas, on vit en haut, là où l’on trouve les commerces et les services, les écoles, le théâtre, le ciné ou la piscine.
Avec la gare intégrée, il y a pire comme ghetto. On pourrait y voir un grand village franco-européo-africain, où la vie se passe globalement bien, avec 70 nationalités différentes, avec, il est vrai, une forte population musulmane.
La politique de la ville y est volontariste et participe à la qualité de vie : des équipements sportifs,  un grand stade, des gymnases, une piscine, des équipements sportifs et de détente répartis à travers la ville. Sans compter le lac de Léry-Poses et sa plage, à quelques minutes à pied ou en vélo, l’équitation, les activités nautiques et le kayak, j’en passe… ce sont aussi des équipements culturels, un théâtre, un cinéma, une école de musique et danse (500 participants).
Et un coeur de ville basé autour de la dalle, un grand espace piétonnier, colonne vertébrale de ce centre-ville qui relie la place du marché et les commerces d’un côté, au collège PMF de l’autre. On est en sécurité en ville.
Faut-il, pour leur bien, soi-disant, fermer les collèges pour que les jeunes de 10 à 15 ans aillent trouver leur voie ailleurs, qu’ils échappent à ce que madame Ouadah appelle un ghetto ?
Faut-il de même fermer le collège Alphonse Allais, situé à 700 mètres de PMF, pour les mêmes raisons : mettre les enfants à l’abri du ghetto ? Si c’est un ghetto, rasons Allais, rasons le ghetto tant qu’on y est ?
Le territoire de la CASE, et notamment Val-de-Reuil est le territoire le plus riche de l’Eure. Grâce au Pharma-Parc d’abord, et son industrie pharmaceutique et biotechnologique.
On y trouve parmi les plus grands data centers de France et d’Europe : ceux d’Orange, d’EDF, de BNP Paribas, SFR, Iliad (Free), en raison de sa géographie (idéalement situé à 100 km de Paris, sur l’axe ferroviaire Le-Havre-Paris où transite la fibre) et de son climat.
Mais oui, il y a inadéquation entre cette activité riche et porteuse d’emplois et un taux de chômage qui dépasse les 25%.
Ce n’est pas avec moins d’éducation et de formation que les jeunes trouveront un emploi dans leur secteur qui est le plus dynamique de l’Eure. C’est avec plus d’éducation, plus de formation, et sûrement à assurer en partage avec les grandes entreprises du Pharma-parc pour faire correspondre les compétences des Rolivalois à celles que recherche une industrie toujours en croissance.
Le Lycée Marc Bloch accueille 780 élèves pour 600 places. Ça craque. Il y a deux collèges, PMF et Alphonse Allais, respectivement REP et REP +, et grâce à l’inscription des deux collèges au Réseau d’Éducation Prioritaire, les 7 écoles (bientôt huit) sont reliées à ce réseau, avec des moyens supplémentaires.
Quatre perdraient leur classement, avec les conséquences qu’on sait, quand certains parents ont des difficultés pour l’aide aux devoirs.
Et c’est aussi parce que Marc Bloch  appartient à ce réseau qu’il bénéficie par exemple de  la Convention d’éducation prioritaire qui permet à ses élèves d’accéder à Sciences Po.
Ce n’est avec moins d’éducation qu’on tirera les enfants vers le haut, mais au contraire, avec plus d’éducation.
Et la solution, si l’on veut améliorer la mixité sociale, ce n’est pas de réaliser ce grand Bonneteau entre les populations de tout le territoire :

  • Les populations des quartiers sensibles de Louviers (Acacias, Maison Rouge) auxquelles on adjoindrait les 105 en provenance de l’école des Dominos qui vont aujourd’hui à PMF ;
  • Les classes moyennes de notre pôle de communes rurbaines et rurales, de Connelles à Andé, Saint-Pierre du Vauvray, Saint-Etienne du Vauvray, etc – ceux qui réussissent le mieux au collège des Fougères, qui tirent les autres vers le haut, justement – seraient resectorisés vers le collège plus gentrifié du Vaudreuil ;
Deux chiffres : 57% de CSP défavorisées au collège des Fougères, et 96% de réussite au brevet.
Un résultat exceptionnel, que l’on va mettre à la casse. Mais ce résultat, il est dû à des effectifs maîtrisés, du fait du classement REP. Comme c’est le cas à Val-de-Reuil. Dès l’an prochain, aux Fougères, il y aurait 58 élèves supplémentaires, avec 61% de CSP défavorisées.
La solution pour attirer des élèves vers le collège PMF, c’est déjà ce que réalise la politique de la ville : les logements sortent de terre tous les jours autour du collège et dans la ville. Les habitations jaillissent là où elles s’étaient arrêtées en 1980. En face du collège PMF et vers la gare.Le département ne veut pas les voir, même si madame Diane Leseigneur concède gracieusement 60 élèves supplémentaires. Mais pas la poursuite du plan ANRU tant qu’il ne sera pas sorti de terre.
Ce qui n’est pas fantasmatique Vernon, est un fantasme à Val de Reuil.
L’autre solution, qui tombe sous le sens, c’est d’améliorer la mixité sociale en déplaçant quelques dizaines d’élèves de Pont-de-l’Arche, de rénover le collège 600 sans augmenter la capacité à 800 élèves, et d’envoyer les élèves qui sont en classes modulaires jusqu’en 2021vers PMF. Avec à la clé des économies à prévoir sur les 13,5 M€.
Les élèves de Pont-de-l’Arche sont-ils moins mobiles que ceux de Val-de-Reuil ? Avec seulement 28% de CSP défavorisées, c’est le collège le plus déséquilibré du territoire. Et, pourtant envoyer des élèves de Hyacinthe Langlois vers PMF permettrait d’améliorer grandement la mixité sociale à PMF. Et permettrait aux enfants les plus riches de constater qu’on est bien accueillis dans la ville nouvelle. Qui n’est pas un ghetto.
Le département pratique-t-il une politique pour les riches, ou bien une politique pour tous ?
Et ne venons pas dire qu’il ne faut pas opposer les riches aux pauvres, ou les personnes issues de l’immigration aux français de souche. Cela existe.
Considérant que les riches votent beaucoup, beaucoup plus qu’à Val-de-Reuil. Considérant que la population de Val de Reuil est beaucoup plus pauvre et moins mobiles.
Quand j’entends le message pathétique de madame Ouadah, je ne serais pas loin d’être moi-même scandalisé, si je ne pensais que les Conseillers de la majorité sont en service commandé pour justifier, de toutes les façons possibles,  une fermeture contestée sur la base d’arguments très solides.
Et nous aussi sommes en veille par rapport à des fermetures dans des quartiers où s’installent des mosquées quand la République abandonne le terrain.
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ALEXIS FRAISSE : un candidat à vélo, lui rigole. Le vélo, c’est facile.

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On lui a dit : chiche ! Il nous répond qu’il ne voyait pas où était le problème. Pas de problème, il l’a fait.
Comme il le dit, les gens se trompent sur l’évaluation des distances. On pense que le vélo prend beaucoup plus de temps que la voiture. Mais lorsqu’on ne fait que quelques kilomètres, on est étonné du temps à vélo. 5 kilomètres se font en un quart d’heure. Sans polluer, avec un gain de santé. En ville, on va plus vite que les autos, on ne perd pas de temps à chercher une place.
Par contre il est difficile de trouver des abris, et même des points d’attache. Le déplacement urbain à vélo n’est pas encore une priorité.
Faire la campagne à vélo, c’est une autre façon de visiter le territoire et de rencontrer les gens. Et faire la campagne à la campagne et à vélo, c’est un vrai bonheur.
D’ailleurs, il y a même un panneau où j’ai été le seul à coller une affiche. Sans doute les autres sont passés devant sans regarder ? Allez collègues candidats et néanmoins adversaires, à vos vélo, avec un tout petit pot de colle et une seule affiche. Une belle découverte en perspective.
un panneau oublié par tous les autres candidats
De Gaillon à Val-de-Reuil, de Louviers à Bosc-Roger-en-Roumois, en passant par des vallées superbes, celles de l’Iton, celle de l’Oison et tant d’autres, nous savons pourquoi nous devons protéger nos paysages et notre nature.
En nous voyons combien il nous reste de chemin à faire pour la mobilité du futur et le climat.
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