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Il y avait foule lors de l'inauguration du centre nautique. (photo JCH) |
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Les Chibanis devant le tribunal des prud'hommes. |
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Les falaises de Fécamp. (photo JCH) |
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Guy Bedos. (photo Jean-Charles Houel) |
Marc-Antoine Jamet en compagnie de l'ex-secrétaire d'Etat à la ville. |
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Marc-Antoine Jamet était entouré des candidat(e)s de l'Eure aux prochaines élections régionales. (photo JCH) |
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Cet enfant syrien, mort sur une plage turque : un choc émotionnel ! |
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Nicolas Mayer Rossignol lors de son élection à la présidence régionale. |
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Pierre Joxe. |
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Des dizaines de morts et des centaines de blessés. (AFP) |
Il y a un règlement de copropriété dans la zone euro, c'est ce que tous les pays doivent comprendre. La difficulté de l'un devient le problème de tous. C'est la leçon de cette crise. Je ne crois pas que ce soit une bonne idée de dire Vous faîtes des dettes, vous faîtes des emprunts et vous ne remboursez pas. On doit toujours rembourser ses emprunts.
Michel Barnier, conseiller spécial pour la politique de défense et de sécurité auprès de la Commission européenne
"ASN a été très claire : ce n'est pas un problème de règlementation mais un problème de sûreté" @Denis_Baupin @franceinfo #cuvegate
— Denis_Baupin (@Denis_Baupin) July 8, 2015
La France doit être à l’offensive sur l’arrêt des pesticides, a déclaré la ministre. Elle doit être aussi à l’offensive sur l’arrêt des pesticides dans les jardins.
Ségolène Royal communique sur le glyphosate, reconnu « cancérigène probable » par l'OMS
il n’y a pas eu de blessé et la situation ne présente pas d’incidence pour la sûreté nucléaire et la protection de l’environnement.
ASN
Le 49.3 est une brutalité,
le 49.3 est un déni de démocratie,
le 49.3 est une manière de freiner ou d'empêcher le débat parlementaire, mais il va se poursuivre ce débat parlementaire, d'une manière ou d'une autre.
François Hollande - 2006
Si le gouvernement prenait au prétexte de préoccupations d'urgence, de peur, la décision de recourir au 49.3, ce serait une violation des droits du Parlement.
[Le gouvernement] avait déjà fait passer le contrat nouvelle embauche par voie d'ordonnance. S'il s'aventurait à faire passer le contrat de première embauche par le 49.3, il ajouterait au mépris du dialogue social dont il a fait preuve, la violation du débat parlementaire
François Hollande - février 2006
Et puis ensuite il y a un vote. Je n'ai pas à présupposer qu'il serait tellement difficile qu'il conviendrait d'utiliser des méthodes contraignantes.
François Hollande - janvier 2015 sur la loi Macron
Être président d'une radio associative, ça prend du temps. Je n'ai plus la possibilité de participer à l'émission Primonde, réalisée par Chérif Kane. Mais, pour la fête HDR dont le retour a eu lieu vendredi 17 janvier, j'ai repris le stylo (en fait le clavier). Première chronique depuis mars dernier... Les instants que nous vivons valaient au moins un petit mot sur les temps qui courent.
Merci encore à toutes celles et ceux qui ont permis à cette fête d'avoir lieu, des musiciens aux bénévoles, de nos amis du 106 au public venu massivement, des salariés de la radio aux auditeurs et amis de Radio HDR...
Voici le texte de cette chronique "hors série".
Il y a quelques semaines, je me demandais ce que j’allais bien pouvoir dire à la Fête HDR. Il y avait tant de trucs à dire finalement, sur la radio, sur notre vie associative, les difficultés que nous rencontrons, nos espoirs, nos réussites aussi. Bon, je pensais articuler çà autour du thème, bonne année, bonne santé, tout çà… Peinard. Et puis, le séisme…
Et pas un tsunami au-delà des océans, un tremblement de terre à l’autre bout du monde, non. Un attentat sur trois jours. Dix-sept victimes. Frédéric, Franck, Jean, Elsa, Stéphane, Philippe, Bernard, un second Philippe, Ahmed, Michel, Mustapha, un autre Bernard, Georges, Clarissa, encore un Philippe, Yoann, Yoav. Mais aussi un attentat contre beaucoup d’autres choses, dont ce qu’on appelle généralement « diversité ». « vivre ensemble ». Nous, à HDR, on appelle ça « Le Mix des Cultures ». Ca swingue un peu plus, Ca sonne funky. En écoutant bien, on ressent même le groove. Bref, on est un peu plus sexy ! Mais revenons à ce qui nous préoccupe, dans tous les sens du terme.
Bon, je n’ai cité que les prénoms. Car avec les noms, les lieux de naissance, c’est encore plus varié, divers, arc en ciel comme on dit dans la langue de Mandela. Et je vous dis pas avec les photos, pour une chronique radio, c’est pas évident. Et puis, comment ne pas avoir vu le retour de la France Black Blanc Beur au regard des trois victimes parmi les forces de l’ordre ? Drôle de symbole. Toutes ces victimes qui étaient au boulot, faisaient leurs courses, taillaient leur crayon, qui se grattaient l’oreille, se curaient le nez, nous ressemblent, à moins que ce ne soit l’inverse.
Jeudi dernier, on a été quelques-uns à débattre en direct sur le 99.1 sur ce qui s’était passé, ce qui se passait et ce qui allait se passer. Il y avait des invités, et puis il y avait Malik, Sonia, Jalil, Nicolas, Elvire, notre Dr Mansour, Caro, Esther, Moïse, celui qui nous mena à l’antenne promise, et Manu qui est venu faire son petit coucou. Et j’en oublie certainement, qu’ils me pardonnent. Et puis on pensait aussi à ceux qu’on aurait aimé avoir avec nous dans le studio, dans la limite des places disponibles pour continuer à respirer. On était bien ensemble dans notre stupeur, notre colère, notre tristesse, dans notre unité et notre diversité, notre espoir aussi. On se serrait les coudes, se disputait le micro. On a même débordé sur l’horaire. Le Mix dans toute sa splendeur. Un vrai remède. Une question de survie.
Mais, sortons un peu du studio et allons dans la rue. Oui, ça fait chaud au cœur de voir qu’il n’y a pas eu trop d’indifférence dans le pays et au-delà, en tous cas beaucoup moins que pour les villageois nigérians qui ont été massacrés de la même manière par des... je cherche mes mots, allons-y pour connards, c’est assez générique. A nos frères et sœurs du Nigeria non plus, les kalachnikovs n’ont laissé aucune chance. Eux aussi, ils allaient faire leurs courses, étaient au boulot ou à l’école, peut-être glandaient-ils sans emmerder personne, même. D’ailleurs, reconnaissons-le, les télés ne nous ont pas bassinés avec ces morts, et on ne connaît même pas les prénoms des deux mille victimes. Comme disait Fela, Viva Nigeria ! Sorrow, tears and blood. Et paix à leur âme.
Mais je m’égare dans ma sensiblerie. Nous à HDR on ne fait rien comme tout le monde. Ce qui nous réunit, ce sont nos différences, c’est paradoxal, oxymoresque, mais c’est comme çà. Et on emmerde tous ceux que ça emmerde. On est des gens simples, finalement. Mais on sait aussi faire quelques trucs, comme donner la parole à ceux à qui on ne la donne pas, par exemple. Mixer, mais aussi disséminer les cultures, parfois même dans d’autres langues que celle qui nous unit. Et puis on passe de la bonne zik.
Mais ce qu’on pense savoir faire, c’est faire tomber les murs entre les gens, construire des ponts pour les relier, ouvrir les portes. C’est magnifique une porte, elle relie et sépare à la fois, tout dépend de l’usage qu’on en fait. Nous, on les ouvre. Et on n’oublie pas les fenêtres, c’est bien aussi une fenêtre, ça permet de changer d’air. C’est ce qu’on continuera à faire, et en mettant les bouchées doubles. On le doit bien à Frédéric, Franck, Jean, Elsa, Stéphane, aux deux Bernard, aux trois Philippe, à Ahmed, Michel, Mustapha, Georges, Clarissa, Yoann et Yoav et aussi aux deux mille Nigérians et Nigérianes dont on ne connaît pas les prénoms. Et à Lassana qui nous a permis de nous raccrocher aux branches pendant ces jours sombres. Massive respect, man.
Enfin après le silence, comme on ne fait rien comme tout le monde, nous, ce soir, pour eux, on va faire du bruit. Yeah ! A toutes et tous, paix, peace, amahoro, salam, shalom ! Inna high diversity stylee !
Dans un monde où il est impossible d’envoyer des SMS sans que ça se sache, où on ne peut pas avoir sur son mobile des conversations privées, même sous un faux nom, où la NSA espionne des pays entiers, un mystère plane. Comment a-t-on pu perdre un avion de ligne et tous ses passagers ?
C’est le mystère de l’année. Le Boeing de Malaysian Airlines disparu on ne sait où ni comment pose de sérieux problèmes. Les enquêteurs issus du domaine aéronautique, de l’espionnage ou encore les journalistes patinent. Malgré les balises GPS, les transpondeurs, les liaisons radio de données de vol ou même les portables des passagers, personne n’est en mesure de dire où est cet avion et ce qu’il est devenu.
S’est-il transformé en sous-marin ? En épave ? A-t-il été pulvérisé ou transformé en pièces détachées ? Quelle route aérienne a-t-il bien pu prendre ? Dans quel pays se trouve-t-il ? Et quel est le rôle des pilotes ? Toutes ces interrogations forment un sujet bien télégénique malgré le manque d’images. Pour une fois, les experts autoproclamés des plateaux télé n’ont pas vraiment d’avis. Certains évoquent des hypothèses farfelues, on va bientôt nous parler de faille spatio-temporelle, d’enlèvement par des extra-terrestres, si ce n’est déjà fait.
Certes, cela permet de tenir le téléspectateur en haleine entre les pages de pub. Mais plus que des raisons dignes de films de science fiction ou d’un bon vieux James Bond, certains éléments plus terre à terre pourraient expliquer cette disparition, même si tout çà a l’air d’être relativement capillotracté. On apprend en effet par l’honorable journal Le Monde, que la Malaisie, malgré une démocratie formelle de bon aloi possède un état corrompu, incompétent, ethniste et autoritaire.
Dans ce contexte, il n’a donc pas échappé aux journalistes du Monde que la veille de la disparition du vol MH370, le leader du principal parti d’opposition, Anwar Ibrahim « a été condamné une nouvelle fois pour sodomie et li est passible de cinq ans de prison ». Quel rapport, sans vilain jeu de mots, avec un avion de ligne ? Et bien, il paraît que le pilote du Boeing Zaharie Ahmad Chah est ou a été un membre du Parti de la Justice du Peuple, en VO le Keadilan Rakyat, dont le leader n’est autre que M. Ibrahim, le condamné pour sodomie présumée.
Bien plus fort et finalement original que les hurluberlus qui vont trop au cinéma, comme ceux de BFM qui sur le site de la chaîne continue d’infos discontinues titrent : « Vol MH370 : un Ovni aperçu en Thaïlande le jour de sa disparition ». Le Monde, lui, n’hésite pas à relier la disparition de l’aéronef avec une sombre histoire de fesses présumée, certes, mais quand on aime....
On pourra, si le mystère perdure, expliquer, pourquoi pas, la disparition du Boeing par des liens complexes et croisés avec les affaires en cours. Ainsi, l’appareil aurait pu avoir plongé dans la piscine de Takiédine, l’ami de Copé, s’être écrasé contre le mur des cons du Syndicat de la Magistrature, les conversations de bord avoir été enregistrées avec le dictaphone de Buisson, ou encore, le Boeing aurait-il pu mettre un casque intégral pour se rendre incognito chez une actrice quadragénaire dont noud tairons le no par respect de la vie privée...
On ne sait pas si le vol MH370 a fini comme un avion sans ailes, mais on constate que l’information, elle, se fait sans pilote. On penchera plutôt pour l’hypothèse que l’appareil a sombré corps et âmes avec la déontologie journalistique, entre une page de pub et un spot promotionnel pour la chaîne, accompagné par l’éditocratie, qui a totalement supplanté le journalisme, le vrai, celui de terrain, d’investigation, celui qui réfléchit plutôt à la vérité qu’aux chiffres d’audience ou de ventes.
Le mot de la fin à Jean Baudrillard, philosophe multicartes pour qui la disparition du monde réel est plus une théorie qu’une légende : « Rien de plus mystérieux qu’un téléviseur qui marche dans une pièce vide : on dirait qu’une autre planète vous parle. On l’imagine très bien fonctionnant encore après la disparition de l’homme ».
Mais aussi des passagers du vol MH370, cher Jean, et de la déontologie…
On en apprend véritablement tous les jours. Le règne de Sarkozy reposait sur des hommes, des femmes et des pratiques qui, à défaut de mériter notre considération, utilisaient le pouvoir et l’état d’une manière pas totalement irréprochables.
Les révélations actuelles sur le système mis en place et ses à côtés ne devraient être un scoop pour personne. En effet, tout ce qui remonte à la surface en ce moment n’est rien moins que de l’ordre de la confirmation plutôt que de la surprise. On apprend donc en ce moment et en vrac, que Buisson enregistrait à l’insu de leur plein gré tout ce petit monde, que Copé refilait des marchés à ses copains, des pros de la surfacturation, en toute bonne conscience, que Sarkozy n’hésitait pas à jouer avec son carnet d’adresse pour arriver à ses fins, que Villepin est un très bon négociateur pour les retraites, enfin, surtout la sienne.
Ne rechignant pas à faire la sienne la maxime comme quoi la meilleure défense c’est l’attaque, la droite surjoue l’indignation et Copé, qui ne mange pas que des pains au chocolat, lèche ses doigts pleins de confiture devant les caméras de télévision en espérant que ses outrances, ses airs de vierge effarouchée, ses approximations, ses mensonges même peut-être seront gobés par les Français. Mais ces personnes qui ont eu le loisir pendant cinq ans de capter tous les moyens de l’état pour définir des politiques qui ne profitent surtout qu’à leurs amis et à eux-mêmes continuent de nous prendre pour des imbéciles en détruisant le discours politique et la politique de l’intérieur avec un simplisme mâtiné d’un aplomb incroyable.
Tout en critiquant des médias qui seraient à la botte du pouvoir hollandais, ils n’arrêtent pas de s’épancher sur leurs malheurs sur les plateaux de télévision ou dans les studios de radio. Tout en digérant les coups portés par la remontée à la surface de leur façon de gouverner à la limite parfois franchie de la légalité, ils répondent en accusant leurs habituels bouc-émissaires de tous les maux dont ils ont été eux-mêmes responsables.
On pourrait saluer cet esprit de corps unanime si le but n’était pas de nous enfumer pour masquer leurs turpitudes. Sarkozy et son avocat achètent des portables sous des faux noms pour communiquer et Copé exige la démission de Taubira à causes d’écoutes téléphoniques tout à fait légales, en tout cas légalisées sous le règne de Sarkozy. L’avocat de Buisson qui a d’abord nié l’existence des enregistrements effectués par son client explique à la populace que le dictaphone se déclenchait tout seul. On apprend que Copé ne favorisait pas ses amis lorsqu’il leur refila le marché des meetings de l’UMP sans appel d’offres. Etc.
Sarkozy voulait la fin des juges d’instruction. On comprend mieux pourquoi à la lumière des affaires qui sont en train de le rattraper. Sarkozy se plaint que son avocat ait été mis sur écoute, mais c’est lui qui a fait passer cette loi. Le complot du pouvoir actuel contre le retour de Nicolas Ier, que les thuriféraires de l’ancien président essaient de faire accroire, c’est un peu comme quand Copé nous parle d’éthique et de morale, que Morano nous parle de politique ou que Guéant nous parle de peinture flamande, çà emplit l’espace médiatique mais on n’y croit pas, ou plus.
L’ancien magistrat de droite Philippe Bilger qu’on ne peut suspecter de collusion avec le gouvernement actuel et en particulier avec Christiane Taubira estime que « ce qui se déroule actuellement n'est au fond que la continuation d'un quinquennat dont le rapport avec l'état de droit et la morale publique a été infiniment médiocre d'autant plus que l'enthousiasme nous avait saisis en 2007 devant la promesse d'une République enfin irréprochable ».
On laissera même le mot de la fin au même Philippe Bilger qui répondait à un journaliste de la Dépêche qui lui posait la question « Êtes-vous choqué que Nicolas Sarkozy ait été mis sur écoutes téléphoniques ? - Non, c’est parfaitement normal. Nous n’avons pas affaire à une personnalité virginale. Tout ce qui se dégage du quinquennat précédent montre qu’il existe un tas de casseroles. Il est tout à fait légitime, face à un certain nombre de soupçons, de mettre en œuvre les moyens les plus efficaces. Je ne suis donc pas scandalisé qu’on ait placé sur écoutes l’ancien président de la République et deux anciens ministres de l’Intérieur ».
Alors que le french bashing est à la mode outre atlantique, Obama reçoit Hollande accompagné de son escorte de ministres et d’invités pour rappeler les liens historiques qui unissent les deux pays. Mais le Président Hollande arrive accompagné également par une rumeur colportée par les médias français…
Et quelle rumeur. En effet, un certain Pascal Rostain, a annoncé il y a quelques jours un scoop d’une importance considérable. Jugez plutôt : « Vous savez, en ce moment, aux Etats-Unis, il y a quelque chose d’énorme qui est en train de se passer. D’ailleurs, ça va sortir demain dans une édition du Washington Post, on ne peut pas dire que ce soit de la presse de caniveau ». Mais quoi donc ? Obama a décidé de fermer Guantanamo, les States s’apprêtent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ? La Nasa va envoyer des astronautes sur la lune ? Mac Donald se lance dans la cuisine ? George Bush junior vient de terminer son premier livre de coloriage ?
Que nenni. Et le dénommé Rostain de poursuivre : « …sur une liaison supposée entre le président Barack Obama et Beyoncé. Je peux vous assurer que la presse du monde entier va évidemment en parler ». Bien évidemment, la presse, cette fois plus ou moins de caniveau a relayé l’information avant que le Washington Post ne se sente obligé de publier un démenti face aux informations forcément vérifiées de titres comme Gala ou Closer, Metronews ou le Figaro.
Dans le monde parfait de l’information continue, il faut bien alimenter les tuyaux et faire de l’audience. D’ailleurs, je ne sais plus qui disait en substance, que publier une information fausse et son démenti, c’est déjà publier deux infos. Bien sûr, cette rumeur publiée alors que le président français rend visite à son homologue a plus de chance d’être reprise dans le magma informationnel et communicationnel que l’on nous sert à la louche dans nos auges de cochons de téléspectateurs que des infos moins essentielles.
Outre le fait d’utiliser tous les moyens pour gonfler les chiffres de l’audience, cette manière de procéder peut légitimement gonfler celles et ceux, qui, parmi l’audience, essaient de capter quelques éléments sensés d’information, de ceux qui expliquent pourquoi le monde va mal. De plus, elle reflète les centres d’intérêt, voire les fantasmes des faiseurs d’information, des prescripteurs de la pensée. Après l’affaire privée Hollande Trierweiler que l’on nous a servi jusqu’à la nausée, après le feuilleton DSK, DSK au Sofitel, DSK à Rikkers Island, DSK dans les prétoires américains, il fallait bien lancer cette fois une rumeur mettant en cause nos amis américains.
Mais la rumeur ne s’intéresse pas qu’à la vie privée. Ainsi, ces derniers jours, le boss de l’UMP, l’inénarrable Copé, a-t-il embrayé le pas de celles et ceux qui s’échinent à vouloir démontrer que l’école républicaine théorise le genre dès la maternelle pour apprendre à nos enfants que les garçons ne naissent pas dans les choux et les filles dans les fleurs. A poil Copé !
Là aussi, les démentis contre la pseudo information véhiculée par celui qui laissa à poil Fillon, si j’ose dire, ont fusé. Mais le petit Jean-François C. de Meaux est coutumier des rumeurs qui, à l’instar des pédophiles, touchent nos enfants, comme par exemple la fabuleuse histoire des petits pains au chocolat arrachés dans les mains des petits enfants blancs par de grands voyous islamistes lors du Ramadan.
Gageons que le fait de la rumeur, vieille comme le monde, retrouve une nouvelle santé grâce à la profusion de chaînes ou de sites dits d’information, de réseaux dits sociaux où la pensée peut se développer en moins de 140 caractères ou en cliquant sur des « j’aime » ou des « j’aime pas », formidables véhicules pour les ragots et les potins.
Le mot de la fin au poète, écrivain, réalisateur, chanteur japonais Hitonari Tsuji, qui écrivit dans son bouquin « En attendant le soleil » : « Les rumeurs sont le produit de l’imagination des gens vulgaires, le reflet des plus basses conjectures ».
Allez, comme dirait Copé, à poil la rumeur !
Je dois vous faire un aveu. En tant que chroniqueur d’un monde malade, j’ai un penchant, un faible, une inclinaison, voire même une tendresse toute particulière pour celles et ceux qui font l’actualité dans ce créneau, qui, bien qu’encombré, ne peut se satisfaire des demi-sels. Donc, gloire à toi, ô Patrick Balkany, qui a su t’élever au-dessus de la mêlée !
Ainsi, le maire de choc de Levallois-Perret, le bon Patrick Balkany sera-t-il aujourd’hui notre petit bonheur du jour. Celui que l’on pourrait appeler Monsieur Plus, tant il est plus truculent que Guéant, plus macho que Dassault, plus malpoli que Sarkozy, plus foutraque que Cahuzac, plus culotté que Dieudonné, plus braquemart que Giscard, plus polisson que Georges Tron, plus marié à Isabelle Balkany que Tibéri, nous offre-t-il avec son pétage de plomb devant et avec une caméra de BFM une bonne occasion de saluer l’ensemble de son œuvre.
En effet, alors que notre pauvre édile de Levallois doit se débattre face à la justice de son pays et du nôtre, il convient de rappeler les hauts faits d’armes d’un homme politique qui ose tout. C’est même à ça qu’on le reconnaît. Car Patrick B de Levallois-Perret est un grand innovateur. Après avoir conceptualisé l’utilisation du personnel municipal pour des prestations d’ordre privé dans ses domiciles à Levallois même, dans son moulin de Giverny ou encore dans sa superbe villa à Saint-Martin aux Antilles, notre bon maire fut donc condamné à 30 000 € d’amende, 120 000 € de dommages et intérêts, le tout doublé d’une condamnation par la chambre régionale des comptes à rembourser à sa propre ville 523 897,96 € de prestations, ainsi que 230 865,67 € d’intérêts. Et quelques autres broutilles du même ordre. Car Patrick n’est pas un petit joueur.
Dans la série, mieux et plus que Cahuzac, Monsieur Plus est suspecté d’avoir crée une société domiciliée en Suisse pour lui permettre, selon l’expert condamné Didier Schuller, « d’empocher des commissions occultes versées par les entreprises travaillant pour l’office des HLM des Hauts-de-Seine ». Bel hommage d'un expert.
Mais ce qui fait le plus de Monsieur Plus, ce sont ses comportements aussi fleuris que les bacs d’un rond-point municipal et de l’esprit dont il sait faire preuve en plein conseil municipal. N’a-t-il pas un jour déclaré à l’adresse de la seule conseillère municipale communiste de Levallois : « Il va bientôt falloir vous mettre dans une cage ! Savez-vous qu’au Conseil de Paris l’adjoint à la culture fait des acquisitions de perroquets vivants pour le Musée d’Art Moderne. Peut-être que pour le musée ethnologique, on pourrait également vous mettre dans une cage avec l’intitulé ‘Dernier spéciment du Parti communiste vivant’ ». 1500 € d'amende. Classe et finesse…
Toujours dans un esprit spirituel, tout en finesse et très classe, Patrick B affirme dans son livre, car oui, Monsieur le Maire écrit aussi des livres, enfin un livre, qu’il a sobrement intitulé « Une autre vérité, la mienne », il affirme avoir eu une relation intime avec Brigitte Bardot, lorsqu’elle était plus jeune je précise. L’intéressée a répondu « Je commence à en avoir marre d’entendre Monsieur Balkany se vanter d’avoir eu avec moi une aventure. (…) Je sais avec qui j’ai couché et certainement pas avec ce gros plouc menteur, goujat et d’une inélégance rare ».
Mais ceci n’est, si j’ose dire qu’une petite mise en bouche. En effet, notre édile a été accusé par une de ses anciennes maîtresses de viol avec menace d’une arme. En effet, sa virilité le conduisit à obliger cette dame à lui « administrer une fellation sous la menace d’un 357 magnum » nous précise le Nouvel Obs avec le sens de la formule. Sa moitié, la douce et tendre Isabelle vola à son secours en affirmant à Libé : « Mon mari n’a jamais en besoin d’un revolver pour se faire tailler une pipe ». La maîtresse finit par retirer sa plainte et l’épouse à réintégrer le foyer conjugal.
On ne donnera pas le mot de la fin à Marie-Claire Restout, ancienne judokate et ancienne suppléante de Patrick qui l’accusa de harcèlement sexuel tout en actant de sa retenue : « C’est quelqu’un qui a les mains baladeuses, mais pas avec moi », mais à Monsieur Plus himself qui a un jour affirmé : « Je suis l’homme le plus honnête du monde. »
Et vive la balkanysation !
Sur le plan médiatique, l’année 2013 s’est terminée en fanfare et centrée autour de thèmes essentiels voire fondamentaux. C’est donc tout naturellement que l’année 2014 lui a emboîté le pas et que nous vivrons probablement douze mois pendant lesquels l’information atteindra des profondeurs…
Vous avez aimé 2013, vous adorerez 2014 ! La bascule informationnelle s’est donc faite autour de deux points sensibles et certainement vitaux, à en croire nos hommes et femmes troncs, pour le devenir du pays et peut-être même de la planète. Du combat de matamores entre un ministre ambitieux de l’Intérieur et un ex humoriste obsessionnel à la vie conjugale et même extraconjugale du chef de l’Etat, nous avons été abreuvés d’images et de commentaires dignes du prix Nobel de philosophie.
Et l’année qui commence semble tenir ses promesses. Deux footballeurs français internationaux sont donc jugés pour avoir eu recours aux services tarifés d’une prostituée mineure aussi ambitieuse qu’un ministre de l’Intérieur, certes, mais dans un autre registre. Si les deux clients et la marchande de ses charmes étaient absents lors du procès qui s’est ouvert il y a quelques jours, un individu identifié comme organisateur de soirées s’est longuement épanché sur son activité de créateur de joyeusetés.
On apprend, grâce au respectable quotidien Le Monde, que celui-ci, surnommé Abou a indiqué à la Cour, « j’suis pas Quasimodo, j’suis pas Brad Pitt non plus ». Ce pourvoyeur de plaisirs possède même quelques notions d’étymologie, et ce, dans la langue de Shakespeare. Le quotidien nous précise que l’étymologiste a expliqué au président du tribunal : « Donc les starfuckeuses, « star » comme star, et « fuck », c’est de l’anglais, ça veut dire qu’elles aiment, euh, les stars ». Le président relance le prévenu : « Mais ça leur sert à quoi ? », question très intéressante, en effet. « Ben, c’est comme dans un CV, Monsieur le Juge, Brad Pitt, Tartempion… ».
Grâce aux débats dans le prétoire, on apprend en s’amusant avec le respectable quotidien, qu’une starfuckeuse, donc, ne doit pas être confondue avec une michetonneuse qui, toujours selon Abou, répondent à une définition précise : « Alors la définition, Monsieur le Juge, c’est une fille qui, contrairement à la starfuckeuse, est plus intéressée par… la matérielle (sic). Par exemple, se faire offrir une voiture un sac Vuitton, un voyage… Avec la crise, rares sont les filles qui refusent ». Ah, la crise responsable, on sent bien que Le Monde est un vrai journal, sérieux.
Mais où tout s’embrouille, c’est que, toujours selon le prévenu, « Bon, une starfuckeuse peut être aussi une michetonneuse. Mais ça n’a rien à voir avec une prostituée. Rien. Une michetonneuse, ça a du tact ». Ainsi soit-il. De même, que, toujours selon Abou rapporté par le journal de référence, « Poufiasse ne veut pas dire prostituée, Monsieur le Juge. Poufiasse, c’est une tenue vestimentaire sexy ». Nous voilà rassurés.
Le Monde a eu raison de suivre ce procès car il nous permet de nous instruire dans la joie et la bonne humeur. D’ailleurs, lorsque le Président du tribunal indique à notre dictionnaire vivant que la définition du proxénétisme est « avoir aidé, assisté protégé, tiré profit de la prostitution d’autrui », il conclut en disant « j’ai toujours pensé que l’audience pouvait avoir un côté pédagogique ».
On devine quelle sera donc la teneur des articles de fond dans la presse, écrite, parlée ou télévisuelle pendant cette année 2014. De la pédagogie, de l’étymologie et peut-être même de la sémantique, mais après 23 heures.
Le mot de la fin au regretté Boris Vian qui en outre d’être écrivain et musicien avait une opinion : « La presse française fait preuve d'une partialité révoltante et ne traite jamais que les mêmes sujets : les hommes politiques et les autres criminels ».
Et aussi les footballeurs, les starfuckeuses et les michetonneuses, Boris.
Alors que, la semaine dernière, le monde médiatique avait ses caméras braquées sur l’Afrique du Sud, une info pratiquement passée inaperçue nous rappelait que le combat de Nelson Mandela est toujours d’actualité…
Le jour où le monde entier ou presque rendait hommage dans le stade FNB de Soweto, on apprenait qu’en Israël, il vaut mieux ne pas être d’origine éthiopienne si on veut donner son sang. D’ailleurs, l’état dirigé par Netanyahu n’a pas envoyé de représentants lors de l’hommage à Madiba. Officiellement Israël n’a jamais digéré les propos de Mandela à propos, justement, de la Palestine : « notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens ».
C’est donc avec un véritable souci de cohérence que l’organisation Magen David Adom, l’équivalent de la croix et du croissant rouge, a refusé un don de sang par la députée israélienne d'origine éthiopienne Pnina Tamano-Shata. Celle-ci s’est arrangée pour filmer les propos d’une responsable, si j’ose dire, de cet organisme. Voici donc la raison de ce refus : « selon les directives du ministère de la santé, il n'est pas possible d'accepter le sang spécial d'origine juive éthiopienne ». On remarquera dans cette courte phrase que le sang d’origine juive éthiopienne est qualifié de « spécial ».
Evidemment, cette histoire a soulevé un tollé dans le pays et a rappelé des souvenirs douloureux et pas si lointains aux israëliens d’origine éthiopienne. Il y a seize ans, après que fut révélé que les dons du sang effectués par les juifs éthiopiens étaient tout simplement jetés, avait eu lieu une grande manifestation de la communauté éthiopienne d’Israël. Selon la députée Pnina Tamano-Shata, « Depuis cette époque où j'ai moi-même manifesté, rien n'a changé ».
Aujourd’hui, les médias israéliens expliquent que le Ministère de la santé estime que le sang des juifs d’origine éthiopienne qui ne sont pas nés en Israël serait porteur de maladies dont, en particulier et of course, le sida. Pnina Tamano-Shata ne décolère pas et dénonce « cet affront fait à toute une communauté en raison de la couleur de sa peau ».
Cette femme qui se bat contre ce qu’il convient bien d’appeler une discrimination flagrante nous explique : « J'ai 32 ans, je suis arrivée à l'âge de trois ans en Israël, j'ai effectué mon service militaire et j'ai deux enfants, il n'y aucune raison de me traiter de la sorte ». Il est donc plus facile, au pays de Netanyahu, de gonfler les effectifs de l’armée que de donner son sang si on est d’origine éthiopienne, c'est-à-dire noir(e).
Certes, on me dira que si l’on est tué en opération lorsque l’on fait son service militaire, c’est déjà une certaine façon de donner son sang, mais gageons que celle-ci est moins volontaire qu’un don du sang, volontaire, justement.
Mais si l’on croyait avoir atteint des sommets d’hypocrisie, la chute finale de cette histoire vaut son pesant de globules rouges, ou bancs, peu importe. En effet, après le tollé, l’organisation mise en cause, Magen David Adom, est prête à faire une concession : accepter le sang de la députée, mais pour le congeler et donc pour ne pas l’utiliser. CQFD.
Pour ne pas être en reste avec l’hypocrisie ambiante et générale, le premier ministre, Netanyahu, dont on a peine à croire que son gouvernement ne se satisfasse pas des règles en vigueur du Ministère de la santé concernant le don du sang en Israël, aurait appelé directement la députée centriste pour lui faire part de son « admiration ». Il est vrai que dans un pays où la politique se fait en agrégeant des catégories restreintes de la population pour atteindre la majorité, chaque voix compte, et même chaque voix d’origine éthiopienne. Netanyahu n’est donc pas allé rendre hommage à Mandela pour mieux s’occuper des minorités opprimées dans son pays.
Le mot de la fin à l’historien à l’historien américain George M Fredrickson qui s’y connaissait encore mieux en histoire qu’en sang : « D'un point de vue comparatif, il est intéressant de noter, cependant, que la définition nazie du Juif ne fut jamais aussi rigoureuse que la « règle de l'unique goutte de sang » (one-drop rule) qui, dans le sud des Etats-Unis, déterminait la classification des Noirs dans les lois sur la pureté de la race ».
Et vive l’amitié américano-israélienne…