Arguant de la lutte contre le terrorisme suite à l'attentat contre Charlie, justifiant l'espionnage - dite intelligence - économique, le gouvernement s'apprête à mettre en place une loi sur le renseignement préparée de longue date, en procédure accélérée.
"Mais enfin écoutez face à la menace que nous connaissons, dans le monde particulièrement trouble dans lequel nous vivons, menaces terroristes, drames migratoires en Méditerranée, défis climatiques, défis économiques, un pays comme le nôtre qui en plus s'est construit à travers un État fort mais qui garantie les libertés, doit se donner les moyens de lutter notamment contre le terrorisme. C'est quoi ce débat sur les libertés ?", s'était insurgé Manuel Valls.
1 - lutter contre la terreur en espionnant tous les suspects (tout le monde).
Le 1er ministre a ajouté : "Je n'ai pas peur de ce débat, au contraire, puisque c'est la liberté que les terroristes ont voulu atteindre, mais là nous avons un cadre qui nous permet de donner plus de moyens à nos services de renseignements tout en garantissant nos libertés."
Le gouvernement, l’Élysée, les entreprises françaises, et aussi les citoyens français sont espionnés. L'affaire de l'espionnage allemand pour le compte de la NSA n'a semble-t-il pas ému les dirigeants français plus que ça. Sans doute, un prêté pour un rendu.
Mais que diable aller espionner les messages les plus secrets et les plus intimes de toute la population, au travers d'une surveillance massive, à l'instar de ce qui se fait la NSA qui espionne les citoyens américains comme le reste du monde ?
Tout sera traqué : mails, conversations téléphoniques, déplacements, cercles de connaissances, vie privée et professionnelle, intime - qui couche avec qui ? - médicale, politique, syndicale...
Ouf pour eux, les parlementaires qui votent la loi en seront exclus. Mais quasiment tous les français seront suspects. On ne se méfie jamais assez de son prochain !
Bernard Cazeneuve, le front tout plissé et l'air grave, admet qu'il y aura atteinte à la vie privée, mais pas aux libertés fondamentales, qui sont de pouvoir aller et venir.
Nous risquons, en prime, de voir s'enfuir nombre d'entreprises des TIC hors de France, et de voir de plus en plus de citoyens se tourner vers les dispositifs d'anonymisation (
TOR, P2P, proxys, PGP...,
VPN, etc).
Au lieu d'une aiguille dans une meule de foin, nous la chercherons dans un champ de meules...
2 - supprimer les manifestations en interdisant les manifestants :
Las ! Les proctologues de nos pensées intimes ont décidé de pouvoir revenir sur ces libertés fondamentales, justement,
en limitant la liberté de manifester, en introduisant un dispositif interdisant à un ou plusieurs individus de manifester.
C'est à la suite de la mort de Rémi Fraisse que les écologistes ont obtenu une commission d'enquête parlementaire, que présidait Noël Mamère. Et selon Mediapart, le rapporteur PS Popelin a réussi à imposer une vision plus sécuritaire, suivi par le PS, l'UMP, et l'UDI.
La droite, en quelque sorte...
Manifester, même pacifiquement, même pour les libertés et nos droits est dangereux désormais.
Pour Noël Mamère, "il y aurait dès lors un contrôle a priori et systématique de toutes les manifestations, ce qui entraînerait une restriction manifestement disproportionnée du droit de manifester."
Du point de vue des autorités, c'est plus sûrement la seule présence des manifestants qui est responsable de leur propre mort : Rémi Fraisse serait mort parce qu'il se trouvait sans autorisation pile-poil sous une grenade offensive.
3 - la hausse du chômage est due au nombre de chômeurs. Supprimons-les !
La préoccupation première des français, c'est la lutte contre le chômage. Les gouvernements PS et UMP (RPR, UDF) successifs ont été incapable de trouver une solution contre le chômage. La nouvelle solution pourrait être de réduire le chômage... administrativement.
C'est une chose en passe d'être accomplie, grâce à la création de 200 postes de surveillants pour contrôler que les 5,6 millions de chômeurs sont bien occupés à trouver un emploi.
Au fait, qu'en est-il de la promesse de créer 1 million d'emplois du Medef, et de celle de l'inversion de la courbe du chômage (ou de la baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs) ?
Il suffirait que ces contrôleurs aient accès à nos données et nos métadonnées pour prouver que les demandeurs d'emploi ne travaillent pas à plein temps à chercher leur emploi perdu. Pire, il s'écrivent des conneries entre amis, en pleine journée, se téléphonent, et même passent du temps sur internet sur d'autres sites que pôle emploi. Va-t-on les désinscrire ?
Toutes ces lois sont liberticides, inégalitaires, et fratricides.
Face à la
dérive inquiétante de ces néo-cons, agitant la peur, la xénophobie et la suspicion pour s'assurer l'alternance du pouvoir au motif de sécurité nationale, c'est la langue de bois, la menace de la terreur, le mode accusatoire contre les plus démunis, le sourcil froncé, le ton bravache et accusatoire, le poing levé et la mâchoire en avant qu'il conviendrait de limiter. Pas interdire, juste se contrôler.
Le rôle de l'État, c'est de protéger les citoyens, pas les espionner. Libérer, pas contraindre ni empêcher.
Apprendre, comprendre, inventer, vivre, laisser vivre et vivre ensemble.
4 - les français votent de moins en moins pour le PS ou l'UMP : doit-on interdire le vote à certains votants ou empêcher des candidatures ?
Peut-être à l'étude ?.. Déjà, le non-cumul des mandats a du plomb dans l'aile.
Sinon, dirigeants au pouvoir ou s'apprêtant à l'être, vous n'aviez pas évoqué des priorités ?
- défi climatique,
- guerre et terrorisme,
- défi économique,
- drames migratoires...
Ce à quoi j'ajoute quelques "petits" oublis :
- chômage et emploi,
- éducation, formation, conditions de travail, retraite,
- réforme fiscale, disparition des services publics,
- pic pétrolier,
- pollution, santé, transports,
- risque nucléaire, déchets,
- démographie,
- disparition des insectes pollinisateurs, de la paysannerie, etc, etc.
Ah oui, c'est pour après 2017, quand on aura voté pour vous, vous n'aviez pas le temps pour cette fois-ci.
Mais promis, dès 2017, celui qui sera président...
Près de 8 millions de français ont écouté le président de la République.
Ils ont cherché le sens, cherché les préoccupations et les réponses du pouvoir à toutes les questions auxquelles nous sommes, ou allons être, confrontés.
En chute perpétuelle dans les sondages, François Hollande a cherché a se montrer empathique, mais la sauce ne prend pas. Ce n'est pas sur son image qu'il en est à 12%. C'est sur le bilan, les promesses non tenues, le reniement et le revirement.
Il était attendu sur le chômage, la justice sociale, l'éducation, l'économie, l'environnement, les méthodes de gouvernance et la rénovation de nos institutions, l'Europe, la politique internationale, la finance, la fiscalité, le climat, et les perspectives d'avenir, la guerre, le terrorisme, la bouffe et la santé.
La plupart des français se moquent de ses histoires de coeur, pour rester poli. Quand les présidents qui ont incarné la Vème République l'ont fait en incarnant le pouvoir et la France, ils l'ont fait avec intégrité. Le général De Gaulle payait les factures d'électricité de ses appartements à l'Elysée, et ses repas donnés à titre privé. Et il avait renoncé à ses retraites de militaire comme de Président de la République.
Nous étions, à l'époque, bien loin du bling-bling de Sarkozy, de la dépravation du candidat Strauss-Kahn, du financement des partis, du financement des campagnes que tous les français payent - tous les français payent pour Bygmalion, pas seulement les militants -, ou des ministres et politiques en place qui jurent aux Français, droit dans les yeux, qu'ils n'ont pas d'argent dans les paradis bancaires et fiscaux, et qui se font prendre la main dans le pot de miel.
Les français peuvent avoir le sentiment que cette 5ème République se roule dans la fange au lieu de s'attaquer à leurs conditions de vie et à leurs perspectives d'avenir.
Les questions de vie privée, ça se balaie d'un revers de main.
Ce que nous voulons, c'est de la transparence dans la gestion de l'argent public, les attributions de marchés publics, les emplois publics, et la gestion des affaires publiques.
La démocratie commence par la connaissance des choses publiques. C'est ça qui nous permettra de faire des choix politiques raisonnés basés sur des arguments, et plus sur des mots, des paroles et des promesses.
C'est sur les promesses du candidat Hollande qui n'ont pas été réalisées que j'aurais voulu qu'il s'explique, et sur ce que les dirigeants allaient faire dans la seconde période de son mandat.
C'est ça la politique : pourquoi et comment nous en sommes arrivés là. Comment et pourquoi nous pouvons choisir d'avoir un avenir. Si possible partagé, c'est le lot de la démocratie.
Le président et le meurtre de Rémi Fraisse : "Une tragédie pour la famille et un drame pour le pays", nous a-t-il dit. Le président Hollande a promis la vérité et les résultats de l'enquête devront être délivrés d'ici 8 jours.
Le président n'a pas dit la vérité quand il a annoncé que les grenades offensives dites F1 n'avaient jamais tué jusque là. Rémi est le deuxième militant écologiste qui a été tué par une grenade offensive. 300 grenades lacrymos ont été lancées le jour du meurtre, et 30 grenades offensives. 30 de ces grenades tueuses d'écolos.
Nous attendons les résultats de l'enquête. De manière non violente. Puisque le gouvernement en appelle à la responsabilité, nous attendons tous que toutes les responsabilités soient assumées.
Le président et le chômage : 40 Mds € d'aides aux entreprises, soit près de 12 000 € par chômeur, vont ou ont été versées, sans contreparties. Et ça ne marche pas.
L'ennemi n'est plus la finance une fois l'élection passée. Le gouvernement est "pro-business". L'ennemi a gagné, sans combat, sans coup férir, en un jour.
Pro-business et aussi pro-banques et produits dérivés : le gouvernement socialiste a réussi à déjouer l'Europe en empêchant la taxe sur les transactions financières. Le gouvernement français, pour préserver les intérêts des principales banques françaises, notamment sur les fameux produits dérivés qui auraient pu être taxés à 0,01% (vous avez bien lu).
Et ce n'est pas tout : aujourd'hui, ce sont les Etats et les contribuables qui garantissent les actifs des banques. les cinq plus grosses banques françaises contrôlent des actifs consolidés qui pèsent plus de 300% du PIB de la France. La faillite de l'une entraînerait la faillite du pays. L'Europe retenu la création d'un fonds de sauvetage des banques, abondé par une taxe sur les banques afin de garantir une éventuelle défaillance. Le gouvernement français s'y est opposé.
Mais ce n'est pas tout : Michel Sapin a reconnu que les services de Bercy travailleraient sur la déductibilité des sommes versées à un tel fonds de sauvetage européen.
Les contribuables et l'Etat français resteront donc les garants des banques.
Alors, les socialistes ? Ennemis ou valets de la finance, contre l'intérêt des contribuables et des français ?
Le président n'a plus qu'à espérer que "la roue tourne". Sinon, il ne pourra pas se représenter en 2017. En attendant, il se "cramponne". Il n'a plus qu'à espérer qu'une banque,
une de ces "too big to fail", ne se trouve pas mise en défaut.
Les sujets d'avenir : pas de hausse d'impôts, c'est LA promesse de la deuxième moitié du quinquennat. Cela signifie aussi qu'il n'y aura pas de fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, qu'on va adoucir le sort des riches, qu'on va gentiment privatiser pour trouver du cash, et avoir la paix des possédants. Va-t-on augmenter la TVA ? Les collectivités locales vont-t-elles être acculées à augmenter les impôts locaux ? Il n'est pas pour demain, le grand soir fiscal.
Réforme des institutions : M. Hollande a été incapable d'expliquer la décentralisation et le rôle des régions, incapable d'expliquer la nécessité de supprimer l'échelon inutile du département coincé entre l'intercommunalité et la région.
Le président a expliqué que la promesse de procéder à la réforme vers la proportionnelle était caduque. Fin.
Nous devrions pourtant en finir avec le clientélisme, la corruption, la fraude, le cumul des mandats et l'appropriation des pouvoirs et des décisions. Ce ne sera pas pour ce mandat. Ce ne seront pas une mesure ni des lois socialistes.
Le programme jusqu'en 2017 : Du foot. C'est d'abord l'euro 2016.
Puis le président souhaite les jeux olympiques à Paris en 2024. Rappelons-nous que ce sont précisément les jeux olympiques qui ont plongé la Grèce dans la crise de la dette en 2004. Les équipement réalisés alors sont pour beaucoup en ruines, comme l'est l'économie.
Et en 2025, il veut que la France organise une exposition universelle. " On a besoin de grands événements, on a besoin de se projeter." Incapables de réduire la dette, allons-nous nous lancer dans des dépenses titanesques ?
M. Hollande aura eu une phrase sur l'exposition de "l'excellence environnementale" de la France, en citant la conférence sur le climat, en 2015 à Paris.
Le GIEC a prévenu, c'est maintenant qu'il faut agir si l'on veut sauver la planète. Les dirigeants des pays du monde entier, scientifiques, ONG, mais aussi lobbyistes et industriels, vont se rencontrer et négocier pour tenter de sauver ce qu'on peut sauver de notre monde.
Face à cet enjeu - majeur, existentiel, de vie ou de mort -, la conférence ne peut pas être une grande expo faire-valoir de la France, avec des grands posters. Ce ne peut pas être une simple phrase glissant la conférence sur le climat au milieu des manifestations sportives et autres événements à la gloire de Paris.
La peu contraignante loi de transition énergétique manque d'ambition, les lois sur le logement sont détricotées, l'énergie, on change rien, à part reparler de saccager les sous-sols pour le gaz de schiste, le gouvernement ne s'en sort pas du nucléaire, la France est une foire aux grands projets inutiles et imposés, et on continue de privatiser les routes, et maintenant les barrages hydroélectriques. Il va être bien difficile d'aller faire les beaux lors de la conférence sur le climat l'an prochain.
Les socialistes seront-ils les fossoyeurs de l'écologie et de la planète ?
Des pains et des jeux. C'est bien tout l'espoir que le Président et son gouvernement nous laissent à l'issue de ce show pathétique.
Je n'attends pas d'enquête sur le suicide du socialisme et le naufrage de la cinquième République.
On attend les résultats de l'enquête sur le meurtre de Rémi Fraisse. L'Etat et ses dirigeants doivent savoir prendre leurs responsabilités.
Il faut savoir se décramponner, parfois.
Pour
Bernard Cazeneuve,
fervent défenseur du nucléaire et ministre délégué au Budget, "
[Delphine Batho] a pris la décision à un moment donné de ne pas poursuivre sa mission en raison d'un désaccord qu'elle a exprimé". Circulez, y a rien à voir.
Le lynchage médiatique de Delphine Batho peut commencer. Elle a beau mordre, il y a des chances qu'elle prenne la patée, et même qu'elle finisse en patée.
Ministre isolée, qui n'a que le bac pour tout diplôme (rendez-vous compte ! Et elle prétendait vouloir conduire des arbitrages avec des énarques et autres polytechniciens...), fragile politiquement et fragile parce que femme et femme isolée, elle aurait été plus militante que politique, incapable de se créer des réseaux, présentée, une fois virée, comme inefficace et austère dans son ministère... Sans compter qu'elle ne serait là que par la volonté de Ségolène Royal, de qui elle aurait tout appris, y compris la stratégie de la victimisation, et malheureusement pour la pauvre ministre, celle-ci n'a même pas su garder ce seul soutien, s'étant fachée avec sa mentore.
N'en jetez plus, la coupe est pleine.
Reste quand même la seconde fois qu'une ministre du sérail socialiste prend en main les manettes de ce ministère, et en responsabilité, se laisse imprégner par l'évidence écologique
Par deux fois, les lobbies pétroliers sont mis en cause. Dans ce cas, c'est le patron de Vallourec et sa femme, directrice de cabinet de François Hollande, qui sont directement visés par l'ex-ministre et le magazine Challenge.
Par deux fois, l'éjection est publique mais se fait à distance : l'une en plein sommet international RIO+20, et l'autre, en direct des questions au gouvernement, reçoit un SMS face aux caméras. C'est cinglant et lapidaire.
Erreur de casting, la deuxième femme ministre qui saute au ministère de l'écologie en à peine plus d'un an...
Le président de la République a fait l'honneur de sa visite aux deux villes "modestes" - c'est le président normal qui le dit - de la CASE : Louviers, et Val-de-Reuil, ou Val-de-Reuil et Louviers, selon le point de vue...
"Ce qui compte, au delà des paroles, ce sont les actes. Et y a pas de mise en scène", a dit François Hollande en sortant du musée de Louviers.
Pas de mise en scène, peut-être. Mais un casting, sinon de rêve ("le roi MAJ fait de l'intox. Hollande à Val de Reuil ? Pas en rêve", avait annoncé Franck Martin pour la visite à Val-de-Reuil), du moins serré. On n'est pas en 16/9ème, il va falloir se hisser sur la pointe des pieds, pencher la tête, jouer un peu des coudes pour avoir son nom sur le générique.
De la visite à la CASE, il reste un drôle de goût sur la langue : celle du perpétuel antagonisme des deux villes voisines, emmenées par la guerre de leurs chefs, Franck Martin et Marc-Antoine Jamet.
Bisque rage !
Non content d'avoir fait patienter son rival au balcon, et histoire de faire enrager un peu plus le président de la CASE, MAJ qui s'invitera à Louviers aux côtés du maire, ira écrire sur twitter : "Hollande en mairie de Louviers : "Val-de-Reuil est une réussite municipale exceptionnelle." Cela fait plaisir."
L'élection du 7 (pas celle d'Alain Le Vern, celle de Franck Martin) risque d'être un festival d'amabilités !
C'est tout ? Non. Un invité surprise sera présent à Val-de-Reuil : Pétroplus. Prudent, François Hollande ne fera aucune promesse aux salariés, mais il rappellera Shell à ses responsabilités. Shell qui
s'est dégagée du site qu'elle a exploité durant 60 ans, laissant les employés aujourd'hui sur le carreau, et demain un site qui coûtera des centaines de millions à dépolluer.
François Hollande l'annonce donc : "[Shell] doit prendre sa part, non seulement de la reprise, ça, ce sera un autre industriel, mais de ce qu'on appelle la dépollution." Je rappelle les propos de Hollande à Louviers : "Ce qui compte, au delà des paroles, ce sont les actes."
Alors, qui qu'a gagné la régate ? On le saura demain lors de l'élection du président de la CASE. Il y a de fortes chances pour que Franck Martin, en bon navigateur qu'il est, pousse Marc-Antoine vers les récifs. Au fait, c'est qui le gars normal à côté de Martin et Jamet ? Qu'est-il venu faire dans cette galère ?
Monsieur le Président de la République,
Je vous ai écouté ce soir, lorsque vous vous êtes adressé à tous nos concitoyens, dont je fais partie.
Je ne vais pas vous tutoyer comme un simple camarade ou militant, je vais vous vouvoyer parce que vous êtes le Président de notre Vème République. Nous sommes égaux, surtout certains. Nous avons pu être camarades pendant la campagne. Je ne crois pas avoir eu l'occasion et l'honneur de battre le pavé directement à vos côtés, pour les combats sociaux ou pour réclamer la sortie du nucléaire. j'ai eu l'occasion de côtoyer certains de vos camarades, aux termes d'un accord entre écologistes et socialistes et au cours d'une campagne où l'on a connu le meilleur, comme le pire. Pas de chance localement, car dans notre cinquième circonscription, nous avons connu le pire. Mais aussi des meilleurs, merci Martine et les militants PS qui ont vraiment bossé.
Les écolos et les socialistes sont donc devenus partenaires pour entamer une transition écologique de la société, pour s'engager dans la transition énergétique, en faisant passer la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% à l'horizon 2025, et en oeuvrant pour rénover le logement socialement et énergétiquement. C'est un compromis.
Vous avez été candidat, vous êtes désormais Le Président. Je vous ai écouté ce soir, et je comprends que vous soyez très attentif, sinon atterré par les chiffres du chômage en France. Et que vous souhaitez que la crise permanente dans laquelle nous vivons connaisse une accalmie. C'est le voeu de la plupart des français. Mais ce n'est pas la dure réalité.
Comme candidat à la plus haute fonction de l'Etat, vous aviez dit, à propos du traité européen, le TSCG : "Le traité en l'état ne sera pas ratifié par la France".
Je ne vous ai pas entendu en parler ce soir, peut-être ai-je manqué d'attention.
Vous nous avez dit que la maîtrise de la dette était indispensable. Elle le reste.
Vous avez mis des conditions pour signer ce traité : "la création d'eurobonds, non pas pour mutualiser les dettes, mais pour financer des projets industriels, d'infrastructures dont les Etats détermineront l'ampleur", "la création d'une taxe sur les transactions financières avec les Etats qui en décideront", "la libération de davantage de possibilités de financements de la Banque européenne d'investissement", "la mobilisation de tous les reliquats des fonds structurels européens aujourd'hui inutilisés" pour accompagner des projets "qui auront des retombées sur les entreprises".
En outre, "la BCE devait pouvoir intervenir en premier et dernier ressort auprès des Etats".
Vous êtes désormais Président de la République, Monsieur le Président. Nous sommes bien loin du compte, Monsieur le Président. Car ce traité reste en l'état où vous le combattiez lorsque vous étiez candidat à l'élection et que les françaises et les français ont voté pour vous.
Je n'ai pas vu ce qui dans nos comptes ou nos prévisions de croissance peut laisser croire que nous échapperons aux sanctions automatiques qui s'appliqueront aux pays qui ne respecteront pas là règle "d'or".
Mais c'est vous, Monsieur le Président, qui êtes à la tête d'une armée de spécialistes.
Ces experts sont à même de vous avertir du risque d'une récession qui risque d'être longue et douloureuse. Le cas des pays européens à qui on a apporté des remèdes lourds doit nous alerter.
Parmi notre peuple, beaucoup doutent de la possibilité de respecter les promesses électorales, dont l'embauche de 60.000 enseignants, en même temps que le redressement économique, la transition énergétique, le logement, la sécurité pour tous, la lutte contre le dérèglement climatique, la sauvegarde des acquis sociaux, la retraite...
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait annoncé l'objectif d'un retour à l'équilibre budgétaire en 2017, lors de son discours de politique générale. Nous devons donc réduire le déficit public à 4,5 % du PIB cette année, 3% en 2013 avant d'atteindre cet objectif de 0% en 2017. L'hypothèse de croissance était surestimée.
C'est encore le Premier ministre qui a annoncé qu'il fallait réduire "un peu" l'hypothèse de croissance prévue pour le budget 2013, fixée à 1,2%.
Ce soir, vous l'avez réévalué, à 0,8%. Je crois me rappeler, contredisez-moi, qu'un dixième de pourcent correspond à peu près à 1 milliard d'euros. Que des économistes que vous jugerez trop pessimistes, d'autres les jugeront trop optimistes, estiment ce chiffre trop élevé, 0,5% serait plus juste si la situation ne s'aggrave pas.
Cette réévaluation, entre 0,8 et 0,5%, nous laisse-t-elle un espoir de remplir les engagements du traité, autrement que par la douleur, le chômage, et toujours plus d'inégalité ? Nous sommes certes tous égaux, mais beaucoup le sont moins que les autres.
Alors pourquoi ne pas demander au peuple son avis sur un tel traité, Monsieur le Président ? Le peuple est-il devenu idiot et incapable de choisir son destin ?
Le peuple a voté pour la renégociation du traité en votant pour vous, Monsieur le Président de la République. Vous changez d'idée. Vous êtes heureux de constater qu'il n'y a pas besoin de changer la constitution pour le signer. Ni de modifier le traité que l'on ne peut ratifier en l'état.
Mais avons-nous changée d'idée, nous les gens, les citoyens ?
Modestement, Monsieur le Président de la République, comme simple citoyen, je vous soumets une idée que j'ai eu, et qui pourrait ravir à plusieurs égards votre ministre du redressement productif :
Le non-remplacement d'un Président de la République sur deux à l'issue de votre mandat.
Je ne veux pas caricaturer en disant qu'il suffirait de vendre "Air Pizza One", l'avion présidentiel, pour payer quelques milliers de SMIC annuels, ou de récupérer au profit du redressement productif ou de l'écologie le fastueux budget élyséen.
Je vous rends grâce de votre projet de loi d'interdiction de cumul des mandats. Ce sera une vraie évolution déjà.
La marche de l'Europe ne peut s'arrêter maintenant. Notre avenir, nous allons le construire au sein de l'Europe. Y a-t-il d'autre choix démocratique que le fédéralisme ?
Force est de constater qu'il y a un vrai problème démocratique dans le fonctionnement européen, celui des États nations, et aussi celui de la décision de sanctions envers les États lorsque les sanctions économiques sont administrées alors qu'aucun budget fédéral n'existe encore. Et que les décisions sont incompréhensiblement prises par des commissions auxquelles personne ne comprend rien.
A-t-on mis la charrue avant les boeufs, Monsieur le Président, lorsqu'on signe en traité de stabilité sans se donner les moyens de quelque péréquation, sans se donner d'investir et de s'investir pour réaliser notre mutation politique, économique, écologique, sociale, et solidaire ?
Peut-on faire avancer l'Europe sans que le fonctionnement de celle-ci ne devienne transparente et contrôlable par le peuple ?
Vous avez parlé de patriotisme, Monsieur le Président. Patriote c'est faire confiance au peuple qui gouverne. A travers vous, puisqu'il vous a désigné. Et aussi pour un programme qui lui est apparu préférable.
Sans vouloir vous fâcher, Monsieur le Président, peut-être l'assentiment du peuple est nécessaire sur le traité. Comme il le sera pour d'autres sujets. Le peuple gouverne.
Sans doute, notre société doit évoluer, comme nos institutions.
Nous serons à vos côtés parce que nous sommes le peuple, tant que vous restez aux côtés du peuple, que vous lui donnerez la parole, que celle-ci sera entendue, et que sa volonté sera respectée.
Je vous souhaite, Monsieur le Président, et je nous souhaite à tous de la réussite et de la solidarité.
Notre pays et de nombreux pays européens connaissent aujourd'hui une situation de crise et de tension à laquelle il est important et urgent d'apporter des solutions. Chômage, pouvoir d'achat en baisse, un écart de richesse entre les riches et les pauvres qui augmente encore et encore, crise du logement, crise de l'éducation et de la citoyenneté, crise écologique, crise financière et bancaire... Si toutes ces crises étaient connues, prévisibles, on les a laissées s'installer durablement.
Au cours de ces dix dernières années, la droite n'a pas su apporter de solutions, à part l'austérité pour les uns, et le bling bling pour les autres. C'est un ras le bol de nos concitoyennes et de nos concitoyens, mais c'est aussi la peur et le désarroi, qui ont été glissés dans les urnes dimanche 22 avril.
Tout cela conduit aujourd'hui à une crise démocratique, et à une perte de confiance entre les citoyen-ne-s et les élu-e-s. Il nous faut réconcilier notre pays et de nombreux changements vont être nécessaires.
Les promesses faites en 2007 par le candidat Sarkozy à tous nos concitoyens n'ont pas été tenues. Où sont les logements promis, alors qu'il ne devait plus y avoir un SDF dans la rue ? Où est cette France de propriétaires que nous promettait Sarkozy, candidat du pouvoir d'achat en 2007 ? Où est cette croissance qu'il devait aller chercher avec les dents ? Il y a une promesse qu'il peut encore tenir : il a promis qu'il ramènerait le taux de chômage à 5% à la fin de son mandat. Il nous avait dit que si le chômage atteignait les 10%, "c'est un échec et j'ai échoué. Et c'est aux français d'en tirer les conséquences".
L'échec est patent, tirons-en donc les conséquences.
Je suis triste de voir aujourd'hui notre pays déchiré, nos concitoyens divisés. Je regrette l'attitude du candidat qui, dans une grande fébrilité, entraîne son parti à adhérer à des thèses nationalistes qui ne font pas partie de notre patrimoine, ni de notre culture Républicaine. Et surtout, qui entraîneraient notre pays vers le repli, vers plus de division, sans apporter aucune solution. Nous ne voulons pas d'une droite réconciliée avec l'extrême droite, nous voulons une France réconciliée avec ses citoyens. Nous l'avons dit en 2002, en votant unanimement pour Jacques Chirac. Nous le redisons, et maintenant, c'est autour d'une gauche unie que la France peut retrouver son élan.
Les promesses faites doivent être tenues, seule façon de rétablir une relation de confiance entre ceux qui gouvernent et ceux qui vivent leur France au quotidien. Nous avions donné notre parole au candidat de le soutenir lors de ce second tour. Nous tenons notre parole. Nous appelons tous les écologistes, nous appelons toux ceux qui sont préoccupés par l'environnement, nous appelons plus largement tous nos concitoyens qui souhaitent que soit rétablie une République exemplaire, seule garante de ce nouvel élan pour le pays, à voter pour François Hollande le 6 mai 2012.
Le 24 avril à Val de Reuil, s'est tenu le meeting de soutien à François Hollande organisé par le parti socialiste, au stade Jesse Owens de Val de Reuil. Le gymnase était archi-comble, et aux côtés des très nombreux sympathisants socialistes, les plus modestes troupes des écologistes et du front de gauche ne faisaient pas pâle figure.
C'est Marc-Antoine Jamet, secrétaire fédéral du Parti Socialiste de l'Eure qui a introduit, avec humour et brio, le meeting. Puis je suis intervenue au nom d'Europe Ecologie Les Verts pour soutenir la candidature de François Hollande au second tour de l'élection présidentielle. Et c'est ensuite Jean-Luc Lecomte qui a pris la parole au nom du Front de gauche pour dire également que le vainqueur du second tour doit être François Hollande. Et c'est enfin Laurent Fabius qui longuement exposé ses raisons pour confier l'avenir du pays à François Hollande.
Voilà la teneur du discours que j'ai tenu devant les sympathisants de gauche présents à ce rassemblement organisé par les socialistes. Et que je veux adresser à toutes nos concitoyennes et tous nos concitoyens. Un autre avenir est possible, et le changement commencera le 6 mai...
Nous avons jubilé dimanche matin en allant voter. Nous nous sommes dit : « Ça y est, Nicolas Sarkozy, c’est fini ! »
5 ans de régression sociale, de coupe dans les services publics, d’injustice fiscale. 5 ans de refus du dialogue social, de décrets autoritaires. 5 ans de rejet des plus fragiles, de propos stigmatisants sur les Roms, l’homme africain ou les jeunes de banlieue. 5 ans de régression environnementale aussi, et de rejet de la démocratie participative. Après avoir fait un Grenelle qui a réuni tous les acteurs de l’environnement, Nicolas Sarkozy décrète subitement : « l’environnement, ça commence à bien faire ! »
Le bilan est lourd : avec Nicolas Sarkozy, c’est 1 million de chômeurs en plus et une dette publique qui n’a fait que croître depuis que la droite est au pouvoir. Les précarités, dans le travail, le logement, la santé, le transport, ou l’énergie n’ont jamais été aussi importantes, et la crise de l’environnement n’a jamais autant menacé l’humanité.
1 million de chômeurs en plus, et le candidat Sarkozy veut organiser une fête du VRAI travail. Enfin la droite dans la rue, aux côtés des travailleurs ? Qui y croira ! En réalité, on affirme là qu’il y aurait un vrai travail et un faux travail. Et donc il n’y aurait plus 1 million de chômeurs en plus, parce que dans le compte il y aurait eu de faux travailleurs ?
J’ai entendu aussi Frédéric Lefebvre dire que les jeunes sont aujourd’hui mûrs plus tôt qu’auparavant. Qu'ils pourraient être dans la rue. Qu’ils pourraient travailler à 13 ans aussi ? Je suis enseignante, ici, à Val-de-Reuil. Ce que veulent les enseignants, les parents, et c’est une volonté partagée par toute la gauche, c’est une meilleure éducation, une meilleure formation pour tous ces jeunes. On envoie déjà les jeunes en pré-apprentissage de 13 ans. Et ce qu’on veut, ce n’est pas qu'ils travaillent à 13 ans, c’est qu’ils puissent enfin trouver un emploi lorsqu’ils sortent de leur formation.
Heureusement, après ces 10 années de pouvoir de la droite, l’espoir du changement est enfin présent. C’est François Hollande qui incarne le président du prochain mandat.
La vigilance s’impose
Le désaveu de l’UMP au premier tour s’accompagne d’une poussée du Front National. Le rejet, l’exclusion, la peur de l’avenir ne conduisent qu’au repli et n’apportent pas de vraies solutions. C’est un signal, et nous devons montrer notre capacité à rénover une vie politique qui engendre un tel rejet.
Non la droite et la gauche, ce n’est pas la même chose. Si l’UMP drague à la droite de sa droite, la gauche, elle, elle se rénove et elle rénove. C’est à la gauche aujourd’hui de réhabiliter la politique. Nous devons prouver aux françaises et aux français qu’ils seront représentés, et qu’ils peuvent tous participer à la vie politique, et que nous travaillerons, avec eux, pour leur avenir.
Il faut redonner aux citoyens le pouvoir de s’exprimer, et pas seulement par les urnes. Par leur travail, par leurs talents, par toutes les choses que chacun peut apporter c’est un nouveau contrat social qui sera signé dès le 6 mai. Un programme qui nous engage, un projet pour tous les citoyens, et pour les générations futures.
Je me félicite de l’accord programmatique que nos deux partis ont su signer. Nous imposons déjà un peu de proportionnelle. Nous anticipons les réformes des scrutins que nous avons élaborées ensemble, et que nous appliquerons ensemble après la victoire de la gauche et des écologistes. Avec la victoire de François Hollande, nous pouvons enfin montrer que nos institutions sont plus représentatives, plus proches de la population. Et que nous avons de vrais projets, des projets collectifs, des projets pour les années qui viennent. Travaillons ensemble, pour apporter des solutions qui changeront notre société. Nous la voulons plus juste, plus solidaire, plus durable. De simples promesses ne suffiront pas, ce sont les chantiers qui s’ouvrent à nous qui permettront à tous de croire de nouveau en l’avenir. C’est maintenant que nous commençons à transformer la société.
Il y a une crise économique. Nous devons réformer la fiscalité, nous devons en finir avec la financiarisation de notre économie. Arrêtons le monopoly ! Les citoyens reprendront la main sur le système bancaire. Et les solutions pour sortir de la dette, elles ne passeront pas par l’austérité qui aggraverait nos déficits.
Nous sommes aussi confrontés à une crise sociale, qui s’accompagne d’une crise écologique et d’une crise énergétique. L’emploi et le travail devront être valorisés, et partagés. Et les réponses à la crise écologique sont aussi des réponses à la crise sociale. L’isolation thermique des bâtiments et le développement du renouvelable sont des sources d’emplois durables, et elles permettront de changer notre modèle énergétique.
Les transports en commun et l’agriculture biologique, c’est aussi plus d’emploi, et ce sont des réponses pour en finir avec la précarité énergétique, la précarité dans les transports, la précarité alimentaire, la précarité dans le travail. Et ce sont des réponses aux enjeux de demain sur le climat et l’environnement.
L’élection de dimanche dernier est manifeste d’une vraie crise démocratique : les électeurs qui votent pour le rejet expriment leur désarroi face à des politiques qu’ils ne comprennent plus. Si l’avenir du front national passe aujourd’hui par la défaite de Sarkozy, et si l’élection de la gauche est confortée par un report des voix frontistes, il n’en sera peut-être pas de même dans cinq ans. L’accord PS-EELV est là pour montrer que nous n’avons pas besoin de l’extrême droite pour gagner. Avec cet accord, nous avons donné notre parole. Les écologistes n’ont qu’une parole, et ils la tiendront.
Nous appelons donc les écologistes, toutes les françaises et tous les français à voter François Hollande au second tour : pas seulement pour battre Sarkozy, pour faire gagner la gauche et pour faire gagner les Français.
"Le 5 avril 2012, à 12h20, une alarme incendie s'est déclenchée suite à un dégagement de fumée dans un local situé dans le bâtiment réacteur de l'unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Penly. Les systèmes de sécurité se sont enclenchés normalement et le réacteur s'est arrêté automatiquement. Il n'y a pas de blessés et les installations sont en sécurité."
EDF nous doit plus que la lumière. Mais déjà, la lumière, ce serait pas mal.
Selon une dépêche AFP, la CLI (commission locale d'information) a été prévenue, tout comme l'ASN, la préfecture et la sous-préfecture :
"Le 5 avril 2012, à 12h20, une alarme incendie s'est déclenchée suite à un dégagement de fumée dans un local situé dans le bâtiment réacteur de l'unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Penly. Les systèmes de sécurité se sont enclenchés normalement et le réacteur s'est arrêté automatiquement. Il n'y a pas de blessés et les installations sont en sécurité"
Une alarme incendie, un dégagement de fumée, des système de sécurité qui s'enclenchent normalement, et un réacteur qui s'arrête automatiquement. Tout va bien donc, rien que de très normal... A tous les alarmistes qui pourrait arguer qu'il n'y a pas de fumée sans feu, on nous précisera :
"Le président de la CLI, Serge Boulanger, a précisé à l'AFP avoir été informé en début d'après-midi par EDF "d'un dégagement de fumée au niveau d'une pompe d'alimentation d'eau qui se serait mise à fumer suite à un manquement d'huile, au niveau de l'enceinte du réacteur 2". Selon ces informations, "il y aurait eu de la fumée mais pas de flammes", a ajouté Serge Boulanger."
Nous pouvions être rassurés... Pas de flamme, donc juste une pompe mal entretenue qui aurait un peu manqué d'huile. Tout est sous contrôle.
Comme on peut être rassurés par le maire de Penly, Jean-Pierre Cacheux qui à 17h11 nous faisait un point presse sur BFMTV. Son expertise nous permet de savoir que ces dégagements de fumée ne représentaient aucun danger et qu'il n'y avait pas de conséquences sur l'environnement.
Cet avis catégorique n'est pas forcément partagé par tous, et je ne sait pas si l'expertise de la
CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité) vaut celle du maire de Penly, cependant on peut toujours Bruno Chareyron, Responsable du laboratoire de la CRIIRAD, ça ne mange pas de pain :
Ainsi l'avis de la CRIIRAD est un peu plus nuancé et un peu moins optimiste que celui de messieurs Boulanger et Cacheux. Entre deux, nous avions toutefois appris que contrairement aux premières informations, deux incendies avaient bien eu lieu dans le bâtiment même du réacteur n°2 de Penly, mais avaient été maîtrisés. Les incendies sont donc sous contrôle, tout comme la communication du service de communication EDF.
Rien à voir avec avec le service de communication d'EDF, reprenons notre souffle en visionnant ce petit diverstissement :
Après ce petit moment de détente, revenons à nos moutons. Nous disions donc que tout est normal.
Les systèmes de sécurité se sont arrêtés normalement, le réacteur s'est arrêté normalement, il n'y a donc que deux petits incendies dans le bâtiment du réacteur qui pourraient sembler un peu anormaux. Pour la CRIIRAD, un dysfonctionnement sur une pompe du circuit primaire du réacteur, avec projection d'huile, perte d'huile et incendies nucléaire est potentiellement grave. Et cela pose la question des causes. Est-ce un problème de maintenance ? Un problème de fabrication ? C'est un problème de sûreté. Outre les risques d'irradiation qui pourraient exister pour les intervenants, la CRIIRAD nous parle des conséquences sur l'environnement avec des fuites d'eau radio-active qui a été de 2 m3/h, en s'atténuant au fil du refroidissement du réacteur.
Bruno Chareyron pose la question de la capacité des bacs de confinement. Combien de temps aurait-ils pu contenir ces fuites, si elles avaient duré plus longtemps ? Les eaux radio-actives devront être traitées avant d'être rejetées en mer. Dire que cela n'aura aucune conséquence, sur l'environnement est un peu rapide pour lui, mais il nous parle de choses compliquées, évoquant le tritium qui ne peut être filtré, l'iode, ou encore les gaz rares.
Le discours d'EDF est lui beaucoup plus simple et compréhensible, en un mot, limpide : Il n'y a pas de conséquences sur l'environnement. Pas de danger, pas de conséquence, c'est un incendie incident mineur. Circulez, y a rien à voir.
Les réactions n'ont pas été vives chez les candidats à l'élection présidentielle, qui avaient presque tous autre chose à faire que de discuter de ce problème de sécurité nationale. Comme l'a rappelé Eva Joly, "Un joint défaillant, une flaque d'huile et un départ de feu dans le bâtiment d'un réacteur nucléaire ne peuvent être considérés comme anodins. Nous parlons de nucléaire là, pas de la chaudière du gymnase du coin." "A peine l'incident de Penly maîtrisé, on apprend qu'un capteur défaillant a provoqué l'arrêt du réacteur N.2 de Saint Laurent", dans le Loir-et-Cher", a-t-elle ajouté.
L'autre candidat qui s'est distingué du mutisme de ses concurrents est François Hollande. Interrogé dans la matinale il répondra : "C'est un incident, je n'utilise pas un incident pour défendre un point de vue."
Certes il a été classé comme un incident par l'ASN, et les incendies ont été maîtrisés. Mais nous savons tous bien qu'en matière de technologie nucléaire, ce qui n'est qu'un incident au départ peut tourner à la catastrophe, et il est déraisonnable pour chaque citoyen, et à fortiori, ceux qui les représentent, de ne pas se poser les vraies questions sur la sûreté nucléaire.
Rappelons-nous de la catastrophe de Fukushima. Rappelons-nous avec quelle désinvolture les messages les plus rassurants avaient été envoyés aux populations.
Aujourd'hui on sait qie le gouvernement japonais avait envisagé
le pire : la fin de Tokyo ! Qu'importe, , il a fallu nier jusqu'au bout, rassurer à tout prix, nier l'évidence et le risque jusqu'à expliquer que la situation était sous contrôle alors que le monde entier était en train de regarder le réacteur n°2 exploser devant nos yeux effarés. Nous avons tous dit plus jamais ça !
Et bien, la mémoire humaine est bien volatile, car voici que l'on nous reparle d'incident, que cela ne change rien, qu'il n'y a rien à analyser, rien à voir, circulez et votez pour moi.
Il ne nous reste qu'à espérer que nous ne subirons pas de catastrophe. Et que le service de communication ne viendrait pas nous dire à ce moment là que le réacteur a explosé normalement, et que la situation est sous contrôle, vous pouvez rester chez vous, mais pensez à vous munir d'un masque en papier par prudence.
bref, on a encore le choix. Mais total désintérêt ou autocensure sur le sujet, l'encéphalogramme plat de la blogosphère de gauche sur le sujet ne remplit pas d'optimisme quant au débat public et aux solutions à trouver.
Allez ! Le sujet n'est pas léger, léger, aussi, je vous propose un petit divertissement sur la technologie spatiale appliquée. N'y voyez aucune malice.