Au-delà de l'échec du sommet de Copenhague, de la tristesse et la consternation que l'on a pu lire sur les visages des participants, ce sommet permet un double prise de conscience :
- Tout d'abord, c'est une prise de conscience, au niveau international, à la fois par les populations et les instances dirigeantes des Etats de la réalité du réchauffement climatique. Nous connaissons tous désormais les risques liés au réchauffement - et même lorsque certains s'époumonent pour nous dire que ce n'est pas le réchauffement qui pose problème, mais la démographie - , tous les chefs d'Etat ont pris conscience qu'il faut lutter contre le réchauffement climatique.
- La seconde prise de conscience que révèle ce sommet de Copenhague, c'est que les Etats ne feront rien.
C'est donc un échec, à la fois des Etats, mais aussi des dirigeants actuels, qui sont au sommet de ces Etats, et les représentent. Et un échec de l'ONU et de la diplomatie internationale. Un échec enfin pour l'Europe, qui n'a pas su faire entendre une voix unique, mais dont les chefs d'Etat ont préféré avancer en ordre dispersé.
Si Nicolas Sarkozy a rappelé, martelé, l'importance d'obtenir des accords pour donner une chance d'avenir à notre planète, pour amortir les chocs dans les pays en développement, et éviter que le climat ne s'emballe, c'est l'affrontement du président américain Barack Obama et du 1er ministre chinois Wen Jiabao qui a formalisé le clivage qui signe l'acte de décès de cet accord mort-né. Même si d'autres pays gros émetteurs de GES n'avait pas de propositions à faire, tels le Canada, ou l'Australie, ceux-ci ont laissé mourir cet accord, sans se sentir trop fautifs vis-à-vis de leurs populations...
On a donc joué au jeu de "c'est pas moi, c'est les autres". Si l'image d'Obama, héros d'hier, et Nobel de la paix sur la route de Copenhague, semble bien écornée, et sûrement pas qu'en Europe, c'est l'aveu de l'échec de toute coopération mondiale, pour un sujet qui concerne le monde, tout le monde.
On en est resté aux discussions de marchands de tapis, les Etats, et lobbies industriels restant sur la position d'accord général quant au résultat, sans lâcher de propositions concrètes sur les moyens d'arriver aux réductions nécessaires.
Les objectifs pourtant ne sont pas inatteignables : un sujet comme la consommation de la viande, 1er vecteur d'émissions de GES, n'y était même pas évoqué afin de ne pas envoyer les accords dans le mur. Il s'agissait de tomber sur un accord, avec des objectifs basés sur le travail réalisé partout à travers le monde depuis 2 ans.
Les citoyens du monde ont assisté consternés au spectacle d'une politique mondiale où les grandes puissances ne savent taire leur avidité, leur volonté de domination et leur soif de richesses, face à un objectif partagé.
Quant aux pays pauvres, ils ont assisté impuissants à ce spectacle du fond de la salle. Les débats ont eu lieu à huis clos entre grandes puissances. Et on leur a demandé de signer cet accord, même pas à minima, mais vide, quitte à ne pas recevoir d'aide financière.
Donc pas de contraintes, pas de dates, pas d'objectifs chiffrés, mais des voeux pieux : limiter la hausse de la température de la planète à 2°. Sans la réalisation de la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre de 50% d'ici 2050, cela semble pourtant une cause perdue.
Face à une telle incurie, et devant une telle irresponsabilité politique, nous ne pouvons que souhaiter un renouveau de la citoyenneté et de la politique, à travers le monde. Afin de relever ce défi, avec bonheur.
Aux urnes, citoyens.
L'objectif de ces 12 jours est d'arriver à un accord sur la réduction des gaz à effet de serre (GES). De façon différenciée entre pays riches et pays émergents, le 18 décembre, les pays participants devront avoir indiqués des objectifs chiffrés, en tonnes, en pourcentage, en date et en sommes destinées à l'aide des pays en développement. On pourrait tout aussi bien parler de compensations, ou encore de dommages et intérêts, car ce sont les pays non-pollueurs qui sont les premières victimes du réchauffement climatique. Il faudra quantifier, savoir qui paye, à qui, et enfin, pour quoi faire.
Les recommandations du GIEC :
- Une réduction des émissions des pays industrialisés de 25 à 40 % d’ici à 2020 par rapport à 1990.
La difficulté ici est qu'on est à Babel Tower autour de la table à Copenhague:
Tout d'abord, lorsque les pays émergents mettent une carte sur la table, il s'agit de la carte des émissions de CO2 par habitant : Le continent nord américain, Etats-Unis et Canada, sont dans le peloton de tête des grands champions des émetteurs de GES, avec pour les USA 20,40 tonnes de CO2 rejetées par habitant en 2007, contre 6,20 tonnes pour les français (2007), et 10,20 tonnes par an pour chaque allemand, et "seulement" 3,83 tonnes de rejets pour chaque chinois (2004). Là où l'Afrique produit moins d'une tonne de CO2 par an et par habitant.
Pour les pays riches, c'est la carte des émissions de CO2 par pays que l'on préfère évoquer. Là ce sont les chinois qui sont champion, avec 6.071 millions de tonnes de CO2 rejetées (21% des rejets, en augmentation de +170 % entre 1990 et 2007).
La Chine est suivie de près par les Etats-unis, qui rejettent 5.789 millions de tonnes de CO2 par an, près de 20 % des rejets mondiaux, en augmentation de + 18,6 % entre 1990 et 2007.
Et loin derrière, la Russie qui rejette 1.587 millions de tonnes de CO2, mais en baisse de 27,2% par rapport à 1990.
Pour info, la France se situe au 15ème rang mondial, pas vraiment sur le podium, mais quand même dans la course aux émissions de GES, et en progression de +4,9% entre 1990 et 2007, avec 369 millions de tonnes de CO2 rejetées (mais en baisse de près de 5% de 2005 à 2007).
La carte suivante, qui analyse l'évolution des GES de 2005 à 2007, nous interpelle, car on voit l'augmentation généralisée des rejets à travers le monde. Ca va chauffer...
Pour compliquer la lecture des transactions qui ont cours en ce moment à Copenhague, les pays jouent sur des règles temporelles différentes.
Si le but du GIEC est de réduire leurs émissions de 25 à 40 % globalement d’ici à 2020 par rapport à 1990, chaque pays vient apporter ses propres critères, que l'on tolère pour ne pas faire échouer ce sommet dès son commencement.
L’Union européenne annonce une réduction entre 20 % et 30 % de ses émissions par rapport aux niveaux de 1990. En cas d'accords.
Mais : les engagements sur le territoires de l'UE ne seraient que de 15% de réduction d'émission de GES. Le reste sera négocié sous d'investissements dans les pays du sud. C'est la notion d'achat du droit de polluer qui reste décrié. Cependant, il s'agit bien là de chiffrer les aides aux pays en développement.
L'UE fait figure de pionnier, car pour bien d'autres régions du monde, les ambitions sont plus limitées :
- Les États-Unis s’engageraient à une réduction de 17 %, mais depuis 2005. C'est à dire une baisse de 4% par rapport à 1990.
- Pour le Canada (hors Quebec qui prône une baisse de -20% par rapport à 1990), la baisse serait de -20%... par rapport à 2006 ! Soit -3% par rapport à 1990
- La Chine propose de baisser ses rejets de 40%, mais par rapport à 2005. Cela revient à une augmentation de +80% de ses rejets par rapport à 1990 !
- De nombreux pays viennent expliquer que le message est bien passé, il faut réduire les GES, car nous courront à la catastrophe annoncée. Mais, chacun venant avec ses propres critères et en expliquant ses contraintes, cela revient à négocier pied à pied, tonne à tonne, en additionnant les carottes et les fromages... Mais personne n'est prêt à donner sans contrepartie.
Pour saisir la mesure des enjeux, et comprendre ce que chaque pays met sur la table des négociations. [...]
Quelle outrecuidance !Le Palais Bourbon pris d'assaut par des militants de Greenpeace, qui ont agité des banderoles où l'on pouvait lire "aux actes, Monsieur le Président".
10 militants ont même essayé de monter sur le toit du bâtiment pour alerter la population de l'urgence climatique avant la séance. Bon là c'était surtout dangereux pour eux.
Les autres seraient donc rentrés incognito, semble-t-il avec des invitations qui auraient été lancées par un ou des députés verts. Mais là en pleine séance, ils ont brandi leurs banderoles, au risque d'assommer quelqu'un avec leurs étoffes, ou même de semer la panique sur le climat !
Pourtant c'était bien un débat sur le sommet de Copenhague, sommet où l'on cherchera à imposer les solutions pour sauver la planète, et sa population, qui avait lieu dans l'hémicycle. Donc c'est bon ! C'est comme si c'était fait. Tout le monde a bien compris l'urgence au sein de l'assemblée, à droite comme à gauche, et y avait plus qu'à. Eh bah non. Greenpeace tient à rappeler aux responsable leur responsabilité vis à vis de ce sommet dont tout le monde mesure l'importance capitale. Messieurs de Greenpeace, la confiance règne...
Et c'est pas parce que vous avez sauvé les baleines, que vous contribuez à préserver les populations, la faune et la nature, parfois au péril de vos vies, jeunes imprudents, que vous avez le droit de vous la ramener.
Soit. Bon les baleines, c'était bien on vous l'a dit. Pour le Rainbow Warrior, on s'est excusés, on va pas non plus en faire un fromage. De là à escalader les toits de nos institutions, il y a un pas ! Le député François Sauvadet (NC), vous l'a dit :
ce sont des "méthodes de voyou"...
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A l'initiative de Greenpeace, nous avons manifesté pour que Copenhague soit une réussite.
Pour l'instant les engagements restent insuffisants. Mais éspérons que devant l'engagement de la socièté civile les décisions permettront enfin des avancées.
En attendant quelques brêves:
Bolloré, Total et EDF élus cancres du développement durable
Chaque année, l’organisation internationale des Amis de la Terre organisent les prix Pinocchio du développement durable, dans l’optique de pointer du doigt les entreprises et les multinationales "françaises" les plus néfastes d’un point de vue social et environnemental.
Simple, le concept repose sur le vote d’internautes, chargés d’élire les entreprises qu’ils jugent les plus critiquables via un site dédié (1). Le classement final se répartit en trois catégories : les « droits humains », « l’environnement » et le « greenwashing », démarche marketing visant à prôner une image écologique responsable.
Emissions de CO2 : "On est au-delà du pire scénario"
PARIS - L'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère, à l'origine du réchauffement climatique en cours, se situe "au-delà du pire scénario" esquissé en 2007 par les scientifiques du monde entier, met en garde le climatologue français Hervé Le Treut.
"En termes d'émissions de CO2, on est au-delà du pire scénario qui avait été imaginé dans les projections du Groupe intergouvernemental d'Experts sur le Climat (GIEC)", explique à l'AFP ce spécialiste de la modélisation du climat.
"Il n'y pas de signal fort qui nous incite à être optimiste. On est sur une trajectoire qui se traduirait, selon les modèles, par 4 à 6 degrés de réchauffement" d'ici la fin du siècle, ajoute-t-il, à dix jours du sommet de Copenhague qui vise à enrayer la hausse du thermomètre.
Résolution Copenhague du Parlement européen : le nucléaire gâche la fête
Le Parlement européen a adopté, mercredi 25 novembre, une résolution sur Copenhague presque parfaite. Elle ouvre la voie pour une réduction des émissions européennes de 40% d’ici à 2020 et appelle à un soutien financier européen de plus de 30 milliards d’euros par an d’ici à 2020 pour aider les pays en développement à faire face à la crise climatique. Des positions cohérentes avec la science du climat et avec l’exigence de solidarité nord sud, malgré les tentatives des députés du Parti Populaire Européen (PPE) dont fait partie l’UMP pour affaiblir ce texte.
Malheureusement, sous l’impulsion de ces mêmes députés, un amendement a été introduit à la dernière minute pour valoriser le nucléaire dans la lutte contre les changements climatiques. Cet amendement stipule que « le passage, à l'échelle internationale, à une économie à faible intensité de carbone conférera à l'énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme. »
Les nouvelles tombent et les constats vont tous dans le même sens . Copenhague est la dernière chance ! Mais les représentants des grandes puissances jouent au chat et à la souris sans se soucier des conséquences sur les gens d’en bas. La conférence des Nations Unies sur le changement climatique, se tiendra du 7 au 18 décembre 2009 dans la capitale danoise. A quelques semaines de ce sommet, une petite révision des enjeux considérée comme cruciale pour l’avenir de la planète, s’impose…
Quel est l’objectif du sommet de Copenhague ?
Remplacer le traité de Kyoto qui expire fin 2012. Ce traité international de lutte contre les changements climatiques avait été ratifié par 175 pays et était entré en vigueur en 2005. Il prévoyait une réduction des émissions de gaz à effet de serre par les pays industrialisés d’au moins 5,2 % d’ici à 2012 par rapport aux taux de 1990. L’accord de Copenhague, lui, devrait couvrir la période 2013-2017. Il sera la conclusion de deux années de négociations en vue d’un nouveau traité mondial visant à corriger les causes et les conséquences des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Qu’est-ce que la CCNUCC ?
CCNUCC signifie Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Elle a été signée lors du sommet Planète Terre à Rio de Janeiro en 1992. Depuis, 192 pays, dont les Etats-Unis, l’ont ratifiée. Son objectif premier est de parvenir à stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation dangereuse du système climatique. Les Conférences des parties, qui se déroulent chaque année avec ces pays signataires, ont pour but de mettre en œuvre les objectifs de cette convention cadre.
Quels seront les thèmes abordés à Copenhague ?
Le changement climatique sera au cœur des discussions avec une question essentielle : quels objectifs se fixe-t-on dans en ce qui concerne la réduction des gaz à effets de serre ? Avec une question sous-jacente : faut-il également fixer des objectifs à court et moyen terme ? Autre sujet abordé : comment aider les pays en voie de développement dans leurs politiques climatiques ? Enfin, la question de la déforestation sera également au cœur des débats, tout comme les mesures à adopter face aux entreprises très consommatrices d’énergie et qui délocalisent dans les pays en voie de développement (la France peux se montrer fière d’avoir respectée ces cotas de Kyoto, mais il faut se rappeler que 40% de notre consommation de bien matériel provient de chine) . Il est cependant dommage qu’un groupe de travail ne mettent pas en avant le problème des filières agro alimentaires et la surconsommation de viande.
Quelle est la position des pays en développement sur ce sujet ?
Les émissions de gaz à effet de serre sont principalement dues à l’accélération de l’industrialisation des économies occidentales. Or les premières victimes de ce réchauffement climatique seront les pays en développement, plus vulnérables et moins armés pour faire face à la situation. Ils réclament donc un soutien financier de la part des pays riches, WWF estime le besoin pour financer des programmes de réduction des émissions de carbone à 110 milliards d’€ ce qui bloque les négociation actuellement (pour rappel le sauvetage des banques a coûté 4.400 milliards d’€) et d’adaptation aux conséquences du changement climatique.
Pourquoi ce sommet est-il aussi important ?
Parce que l’urgence climatique est bien réelle, et que les politiques en ont pris conscience. Les concentrations des gaz à effet de serre ont atteint des sommets. Selon les spécialistes, si l’utilisation des énergies fossiles et la déforestation se poursuivent à ce rythme, les températures pourraient être de 5°C supérieures à celles de la période préindustrielle. Avec toutes les conséquences que le changement climatique implique : multiplication de phénomènes météo extrêmes (inondations, sécheresse,…), élévation du niveau des océan, engloutissement de terres, multiplication des conflits…
Pour conclure je ne peux m’empêcher de reprendre les propos de Y. Cochet :
« A Copenhague, tout texte dilatoire inspiré par le nationalisme économique ou l'ignorance de la hauteur des enjeux nous conduirait vers un désastre global. Je crains que les chefs d'Etats et de gouvernements, faute d'accepter un accord juridique contraignant, s'en tirent par une déclaration politique commune, d'autant plus magnifique qu'elle sera vide de décisions. »
Le 22 septembre aura lieu une journée dédiée aux changements climatiques organisée dans le cadre de l’Assemblée Générale des Nations Unies. L’occasion pour nous de réveiller les dirigeants politiques mondiaux et de leur rappeler leurs responsabilités !
C’est pourquoi, à la veille de cette réunion, le 21 septembre, à 12h18, à l’initiative du mouvement mondial Tcktcktck pour agir contre les changements climatiques soutenu par Kofi Annan, une flash mob va faire le tour du monde (Global Wake Up Call).
Dans des centaines de villes, des milliers de citoyens vont faire sonner réveils et portables, faire un maximum de bruit pour que les gouvernements s’engagent fortement sur le front des changements climatiques.
En France, l'Ultimatum Climatique organise cette Flash Mob dans Paris, le 21 septembre à 12h18 pour réveiller le Président français Nicolas Sarkozy.
Pour participer à cet événement international et connaître le lieu et l’heure précis de rendez-vous, envoyez un mail à flashmob.climat@gmail.com ou inscrivez-vous sur Facebook.
Parlez en autour de vous !!
Pour faire un maximum de bruit, invitez vos réseaux à participer à cette Flash Mob et diffusez ce message par mail ou copier coller :
· sur votre profil Facebook : Participez à une grande Flash Mob le 21 septembre à 12h18 pour réveiller les dirigeants du monde sur l’urgence des changements climatiques,www.copenhague-2009
· sur Twitter / My Space : RDV le 21/09 à 12h18 à Paris pour une Flash Mob Ultimatum Climatique, www.copenhague-2009
Le réchauffement climatique n'est plus une simple lubie d'écologistes rétrogrades.
Depuis le sommet de Rio jusqu'aux accords de KYOTO, nous avons eu le temps de nous familiariser avec cet enjeu :
- l'effet de serre, naturel sur la terre, s'accentue - dû à la concentration de plus en plus importante de gaz comme le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4).
- La quantité émise aurait du diminuer depuis les accords de KYOTO : elle continue d'augmenter.
- Les scénarii de développement les plus positifs indiquent une augmentation minimale de 2° de la température moyenne terrestre.
Alors où en est-on ?
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