non à l’autoroute

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liaison A28-A13 : 5 candidats aux législatives donnent leurs positions

Vendredi 26 mai 2017, vendredi de l'ascension en pleine canicule. On en parlera du climat, d'ailleurs, lorsque l'on parlera de l'intérêt général.
A28-A13 : préfère-t-on construire une autoroute qui nuit au climat, comme aux hommes et à la nature, ou bien veut-on sauver le climat, et les hommes avec ?
Erratum : suite à la lecture des programmes des candidats, j'ai corrigé les positions de R. Jacquet, qui se trouve Pour l'autoroute, et celui du FN, qui a compris l'opposition des habitants et se positionne contre.
Non à l'autoroute a invité tous ceux qui le voulaient à une soirée film + débat au cinéma de Val-de-Reuil, avec le film "l'intérêt général & moi" de Sophie Metrich et Julien Milanesi. Merci à Jean-Claude Bourbault et à l'équipe pour l'accueil chaleureux, comme à l'habitude.
Peu de monde était présent. Mais, considérant la une de la Dépêche (comment les remercier, sinon en étant à la hauteur de la tâche), 5 candidats aux législatives étaient présent-e-s.
Pour Europe-Écologie-les Verts, deux candidat-e-s : Laetitia SANCHEZ et Alexis FRAISSE, infatigables militants de l'intérêt général, et opposants à cette autoroute depuis le commencement.
Pour France Insoumise, le candidat PCF Arnaud LEVITRE s'est fait représenter par Pierre VANDEVOORDE du NPA.
Pour EN MARCHE, c'est Bruno QUESTEL qui donne sa position.
Pour le PS, c'est Richard JACQUET qui était présent.
Disons le tout net : il n'y a aucune alternative pour cette liaison A28-A13 : ni 2x1 voies, ni gratuit sur un tronçon. C'est le projet accepté par l'Enquête publique, et présenté à la concertation en 2014. le projet présenté est définitif.
C'est ce projet (dont les usagers, les habitants et les Eurois ne veulent pas), ou rien. Ainsi que le promoteur n'a cessé de le répéter. Soit on est pour, soit on est contre. La seule alternative, c'est Non à l'autoroute.
L'A28-A13, c'est le continument du contournement autoroutier du bassin parisien, à 100 km de Paris.
Nous avions fait le choix dans les années 2000 d'un contournement à 200 km en Normandie.
Les camions ne l'empruntent pas. Trop cher. Alors qu'ils l'ont réclamé.
Comme ils n'empruntent pas l'A150, entre Barentin et Rouen. Trop cher pour eux. Les routiers en ont demandé le boycott après en avoir réclamé la réalisation - jurant à l'époque qu'ils l'utiliseraient.
Pour nous, Non à l'autoroute, on nous propose la même chose : une autoroute pour cadres pressés et privilégiés, sans aucune obligation aux poids-lourds de l'emprunter. Merci Monsieur le Préfet !
Les routiers évitent les autoroutes, comme les automobilistes normaux, qui ne peuvent, et ne veulent pas payer 80 euros par mois pour avoir le droit d'aller travailler dans la métropole.
Pour moi, écologiste, cette autoroute sera payée au prix du sang de la biodiversité et de la terre qui nous nourrit.
Les habitants payent. Les usagers du quotidien payent. Les paysans payent. On paie sur le paysage, et on paie en péages. Et on paie en camions qui reviennent sur les petites routes pour ne pas payer le péage - normal, on ne les oblige pas ! - et traversent encore et plus encore les petites routes et les communes, avec les automobiles. Devant les écoles, les cafés, les églises. Pollution, danger routier, tout ce qu'on ne veut pas.
erc : éviter réduire compenser
L’intérêt général, la volonté du peuple comme certains la conçoivent. Dans ce cas, elle n’est pas là.
On évalue les risques et des destructions face aux apports, est-il là ?
Le projet est alors présenté au public au travers d'un débat public. Dans notre cas il n'y a pas eu de débat public, le promoteur considérant que le projet avait déjà passé l'étape du débat public 10 ans auparavant.
il y a donc eu concertation publique avec une écrasante opposition du public.
Mais l'avis du public n'est qu'informatif, les élus ont fait leurs choix, en opposition à la population, en faveur du promoteur.
Rappelons qu’en matière de destructions environnementales, la directive ERC s’applique dans l’ordre : ERC, Éviter-Réduire-Compenser.
  1. D'abord tout faire pour éviter ! C'est ce qu'a demandé le public : pas d'autoroute.
  2. Si on pense que les apports sont supérieurs, pas seulement les promoteurs, le promoteur et les actionnaires du BTP, on fait tout pour réduire au maximum les destructions de la nature et les pollutions, et la casse humaine et sociale.
  3. Enfin, si on ne peut pas réduire, on compense. Mais la nature ne peut être compensée dans ce cas. Il y a 516 ha de destructions de terres naturelles, et nous n'en n'avons plus. Les paysages cassés, il faudra casser à nouveau pour restaurer, et cela coûte. On ne le fait pas. Les nappes phréatiques et les captages sont fragiles et menacés par ce projet inutile (parti pris partagé), mais les nappes et les captages, on les ferme les uns après les autres. Faute aux pesticides d'abord, et aussi aux grands projets routiers qui polluent sols et et eau potable.
    On compense donc avec des sommes versées aux victimes, des regroupements de parcelles pour les agriculteurs, mais avec perte de terres globalement (si, si, réfléchissez), mais aussi des merlons anti-bruit et autres aménagements qui prouvent que cela va être un enfer pour les habitants.
    Et puis des subventions possibles pour des associations ou fondations qui repeignent le monde en vert. Le vert, c'est aussi la couleur du dollar.
Enfin, la rentabilité du projet, au moment où l'argent public est aussi d'intérêt général pour payer la sécurité, l'éducation, la médecine, les transports collectifs, la défense, la justice, et j'en passe : le promoteur a estimé que cette autoroute allait générer 1 milliard 507 millions €... en gains de temps !
Ce que bien sûr nous avons contesté, car les temps de transports présentés actuellement ne correspondent aucunement à ceux révélés par les études de terrain, comme aucun des outils qui donnent précisément les temps de transports aux heures demandées. On l'a montré là.
Les enquêteurs publics m'ont affirmé que si la rentabilité n'était pas au rendez-vous, c'est le concessionnaire qui paierait. Sauf à faire jouer la clause de déchéance au moment opportun, et les bénéfices sont engrangés par les entreprises du BTP, le concessionnaire qui préfère contracter un emprunt plutôt que les fonds propres, payer dès le début les dividendes aux actionnaires et laisser grossir la dette qui reviendra à l'État et les collectivités locales et territoriales.
Sauf que les collectivités n'auront pas encaissé la TVA au passage, elles seront les grosses perdantes.
La dette étant considérée comme charge financière, et que le rabot fiscal n'existe pas pour les PPP, elles échappent de plus à l'impôt.
L'impôt, c'est pour les citoyens et usagers.
Les positions des candidats aux législatives sur l'A28-A13, en vidéo :
Bruno Questel, la République en Marche, dans la Dépêche du 26 mai 2017Bruno Questel, la République en Marche
J'ai été étonné, le candidat LREM a coché toutes les bonnes cases, vertes et de gauche, allant jusqu'à défendre les positions défendues par les écologistes, en se positionnant pour le contournement Ouest de Rouen, tel que l'ont proposé les écologistes.
Chapeau l'artiste, malin Monsieur le candidat, peut-être futur député !
• Gratuité d'Incarville : Nous ne nous satisferons pas de promesses à la Destans, il nous faut des élus véritablement déterminés à combattre avec courage cette autoroute et soulager les Eurois qui prennent l'A13 pour aller travailler. Par contre attention à la concurrence déloyale de Tourville-la-Rivière pour les commerçants du centre-ville. On garde la promesse sous le coude, comme on a gardé celle de M. Destans en 2005. La voilà d'ailleurs :
Ça, c'était une promesse à la Destans, de celles qui n'engage que ceux qui veulent bien y croire.
Espérons que les propos de M. Questel ne soient pas du même acabit, car nous avons besoin de combattants de notre pays, de ses habitants, et aussi de sa nature et de ses paysages.
• Criquebeuf-sur-Seine : c'est la SANEF qui bloque tout aménagement qui permettrait de faciliter l'accès et amenuiser la dangerosité. Le budget nécessaire, 3,7 millions €, a été budgété 3 ans de suite par le département (sous-entendu grâce à lui). La SANEF a pu s'y opposer parce qu'elle possède le foncier autour de ce noeud autoroutier. Malheureusement, pas d'Alexandre le Grand dans nos élus pour tailler dans ce noeud Gordien lors des négociations avec les concessionnaires.
La dernière négociation s'est déroulée sous le ministère de M. Macron. Le jour où il y aura une catastrophe, SANEF sera responsable. Macron et son gouvernement n'auront pas su anticiper ce qui est, non du futur, mais du passé déjà ancien. J'imagine que M. Questel saura les en prévenir ?
• A28-A13 ! Outre le doute sur les questions du financement (mais un financement, ça se trouve quand on veut  on coupe un tuyau, on en ouvre un autre, on fait un peu de dette, on met un peu plus de privé...), M. Bruno Questel se positionne pour le scénario des écologistes sur le contournement Ouest de rouen (j'ai entendu Est, mais je pense qu'il a confondu à ce moment) passant par le pont Flaubert.
Eût-il dit séparation des flux de voitures et de camions (via le boulevard maritime) qu'il aurait checké 100 % des cases. Et bien sûr séparation des flux routiers et collectifs et mobilité active...
Rien à dire au niveau promesses. Reste que son parti est clairement dans la mouvance du continument de la privatisation et de l'autoroute à gogos.
Les partis qui le composent ont voté 100% pour l'autoroute à la Région.
Je veux bien croire les positions du candidat, mais nous ne l'avons guère entendu que ce soit au débat public de 2005, à la concertation publique de 2014, lors de l'Enquête publique, mais aussi au Conseil général lorsqu'il était administrateur à la SANEF. Il s'en explique : le CG ne l'aura pas laisser aborder la question, il a donc démissionné de son poste d'administrateur.
Que peut-il promettre ?
Arnaud Levitre, France insoumise, dans la Dépêche du 26 mai 2017Pierre Vandevoorde pour Arnaud Levitre, PCF France Insoumise
"Le moindre kilomètre d'autoroute est en trop aujourd'hui, alors que nous somme de plain pied dans la catastrophe climatique !"
C'est donc un gros non à l'A28-A13, mais c'est aussi la demande de la suppression du péage d'Incarville qui créée des bouchons qui est prioritaire pour Pierre Vandevoorde, et qui résoudrait tous les problèmes de circulation, notamment celui de Criquebeuf.
Pour nous écologistes, ce n'est même plus une question de priorité, il y a urgence à contrecarrer le projet de nouvelle autoroute A28-A13.
C'est ultra-méga-prioritaire, puisque la situation de d'Incarville-Pont de l'Arche--Criquebeuf est gelée depuis des années par le concessionnaire qui a toutes les billes en main, qui vit de la rente de cette autoroute largement amortie, et qui refuse toute concession aux usagers et aux habitants. Le concessionnaire, c'est lui, pas les autres.
Alors que l'on se doute que Sanef va "conquérir" le marché A28-A13 (l'A13, c'est Sanef, l'A28 c'est Sanef), quel intérêt aurait Sanef de céder là dessus et de prouver qu'il n'y a pas besoin d'A28-A13 ?
Par contre, il y a urgence à faire cesser le Grand Projet autoroutier Inutile, Imposé et ruineux pour le citoyen, Sanef et sa filiale SAPN auront un intérêt de moins à défendre le péage d'Incarville et d'interdire l'aménagement de Criquebeuf.
Et ils n'auront plus d'alternative soi-disant sécuritaire à proposer hormis l'aménagement, et la gratuité d'Incarville. C'est l'intérêt général.
C'est aussi le sens de la directive ERC : 1 éviter, 2 - réduire, 3 - compenser.
le groupe communiste a voté contre l'autoroute, et contre le financement de la Région de 122 millions €.
Arnaud Levitre, France insoumise, dans la Dépêche du 26 mai 2017Richard Jacquet pour le Parti socialiste : tout faux !
Richard Jacquet est POUR le contournement Est de Rouen (aujourd'hui appelé liaison A28-A13), mais contre l'A28-A13 dans l'Eure. La pédagogie, c'est l'art de la répétition. Il n'y a pas de plan B : c'est l'A28-A13 tel qu'il a franchi les étapes, ou rien. Richard Jacquet est POUR l'autoroute. C'est écrit en toutes lettres dans son programme.
Attention au message fallacieux envoyé aux électeurs, je suis pour là-bas, mais contre ici, c'est totalement hypocrite puisqu'il n'y a qu'un seul projet, non amendable !
• Selon Richard Jacquet, le projet d'autoroute peut avoir un intérêt pour désengorger Rouen du trafic autoroutier. Ce que nous, à Non à l'autoroute, et ce que les écologistes contestent. Au regard d'abord des rapports des services de l'État et des collectivités. (CEREMA, Ponts et Chaussées, CREA, Cour des comptes, Haute Autorité de la concurrence, etc, etc...)
• La liaison est déjà existante avec les circuits existants, il ne manque que le viaduc Les Authieux-Rond point des vaches.
[Sauf que le viaduc n'est pas prévu sans l'autoroute et le reste. Aujourd'hui, on descend très bien par la départementale des coteaux des Authieux vers Oissel. Il n'y a personne. Allez...: pas grand monde.]
• Utiliser l'agent économisé (Ben... 1 milliard !) permettrait d'investir sur l'a13.
[Je préfère le scénario d'Arnaud Levitre et de Pierre Vandevoorde, mais je recommande et je plébiscite surtout celui des écologistes. Nous avons 1 milliard ? Investissez-le dans les transports collectifs et la mobilité active, la marche le vélo. Et le ferré. Ouvrez les yeux : l'engorgement de Rouen ce sont les Rouennais en auto. Et les camions. 50% des Rouennais font moins de 3 kilomètres en auto. A moins de 10 kilomètres je gagne du temps et du plaisir à vélo. Investissons dans des pistes et des transports collectifs confortables, rapides, pas cher. Et pas en réseau en étoile obligeant à passer par l'hyper-centre. Des transports et des lignes pour là où l'on va. Vous n'aurez plus de congestion, c'est assez simple à comprendre ? Enfin, si Richard Jacquet oublie de citer le contournement Ouest de Rouen, via les aménagements des sorties du pont Flaubert et du Boulevard maritime, j'imagine qu'il en sera d'accord avec les propositions écologistes ? Oui ? Ah bah non : autoroute à péage.]
• Les barreau autoroutier Eurois ne profitera pas aux habitants, ils n'en veulent pas (constat partagé).
• La question de l'aménagement de Criquebeuf est à la marge, la question est celle de la gratuité d'Incarville.
[Assez d'accord là-dessus, mais on oublie que le bazar généré, c'est par la volonté de l'État de céder au lobby autoroutier, de fabriquer des autoroutes à riches, de ne pas obliger les camions à les emprunter, de ne pas faire la taxe poids lourds et de nous en faire payer quand même le prix, de cette "écotaxe". Le Préfet ne peut pas obliger les camions en transit à prendre l'autoroute ? État faible ou État lobbitimisé ? Voire complice. Au prix de l'aménagement de Criquebeuf, l'État et les collectivités peuvent se le payer. Mais le foncier appartient à la SAPN...]
Pour les transports ferrés, le train, Richard Jacquet déclare forfait, il ne connait pas le sujet. Un sujet majeur pourtant : 10.000 personnes font le trajet en voiture quotidiennement. Ou en car, la classe ouvrière du transport.
La ligne Rouen-Évreux, cette arlésienne combattue par les élus et notables (lisez ce billet que j'ai écrit il y a près de 10 ans) locaux qui ne jurent que par le TGV, est suspendue à la réalisation d'une LNPN qui ne se fera heureusement jamais. C'est Inoui !
le groupe socialiste a voté pour l'autoroute, et pour le financement de la Région de 122 millions €, à l'exception de Marc-Antoine Jamet qui s'est courageusement abstenu.
Si vous voulez des combattants de la mobilité, contre le grand déménagement du territoire, contre cette autoroute en particulier, mais aussi contre les autres Grands Projets Inutiles Imposés (GPII), écoutez la vision futuriste des candidats écologistes de la 1ère et la 4ème circonscriptions. Limpide !
Mais avant, place aux absents, on dit qu'ils ont toujours tort. C'est vrai !
François-Xavier Priollaud, UDI, dans la Dépêche du 26 mai 2017François-Xavier Priollaud pour l'UDI. Tout faux. François-Xavier Priollaud pour l'UDI. Tout faux.
Ben, on est dans les cas compliqués... Il sait très bien que le projet c'est le plan A, et qu'il n'y a pas de plan B.
Soit c'est l'autoroute, payante dans l'Eure et le projet rejeté unanimement par la population et les élus locaux, mais validé par l'enquête publique.
Soit c'est rien, on recommence à zéro, et c'est ce que ne veulent pas le promoteur et les lobbies du BTP. On en reprendrait pour des années, ce que ne souhaite pas la droite pompidoulienne. Ni la gauche mitterrandienne. Ni les ni-ni qui ont un intérêt dans le business autoroutier, au détriment des usagers et des contribuables.
Comme si de rien n'était, François-Xavier Priollaud reconnait l'utilité de l'autoroute. Le promoteur ne réclame rien de plus. Ce qui dépasse, c'est des mots diplomatiques, et pas juridiques.
Les bétonneurs veulent entendre "utilité publique", le reste, ce sont des mots ambigus auxquels on veut bien croire. C'est oui, ou c'est non.
M. Priollaud accorde l'utilité, et viendra dire plus tard qu'il voulait négocier pour les Eurois. Promesse de gascon.
Gratuit pour les Eurois ? Mensonge.
Requalifié en 2x1 voie ? Même pas en rêve.
Garanties et compensations financières pour les Eurois ? Ce sont eux qui paieront le plus.
Partie euroise gratuite ? Stop, il suffit de mentir ! La seule solution serait de prendre l'impôt des Eurois pour verser une compensation. Il y a un contrat, si on le signe, il faut respecter les termes du contrat.
Si M. Priollaud et la droite, après avoir signé une motion à l'unanimité à l'agglomération contre l'autoroute et le principe autoroutier dans l'Eure tourne casaque, c'est une traîtrise envers les administrés qui ont cru aux paroles des élus, et à la valeur d'une motion votée à l'unanimité.
C'était juste des mots couchés sur le papier, malheureusement sans valeur. Les promesses n'engageant que ceux qui veulent bien y croire, il y aura désillusion et colère. Il n'y aura aucun pardon. Et pas mon vote, quoi qu'il arrive. Désolé, je l'aime bien humainement, mais nous sommes trop opposés sur ce sujet.
M. Priollaud, comme tout son groupe, a voté pour l'utilité de l'autoroute à la Région Normandie. Il est conseiller de la majorité régionale, accessoirement maire, et candidat à la députation. Le groupe, largement majoritaire, a voté à 100% pour l'autoroute. 122 millions de la Région de subvention. Y compris, bien sûr, le péage eurois, le 2x2 voies, les destructions de terres naturelles et agricoles, de paysages, et de l'eau et du climat.
doris-perreaux, FN, dans la Dépêche du 26 mai 2017FN et Doris Perreaux : pas si faux, pas si vrai.
Bon, là on est dans le grand écart, et on n'évite pas l'autoroute mais le débat. D'abord favorables à l'autoroute, les voilà favorables au contournement de Rouen par l'Est, et non par l'Ouest (?), mais contre le barreau Eurois désormais.
Donc c'est non pour eux.
C'est la notion d'impôt pour le contribuable, et le prix du péage, qui sont les moteurs de leur "contestation". Reste qu'on ne les a jamais vus dans le débat public (sauf internet) et concertations publiques.
Le message, c'est on vous matraque d'impôts, également cela n'arrangera pas le trafic dans le secteur (merci à notre travail opiniâtre), et, et, et...
"je suis pour un tarif préférentiel pour les habitants du secteur." (Doris Perreaux) Cela n'empêchera pas les camions de continuer à échapper à l'autoroute en prenant la déviation de Pont-de-l'Arche.
Et le tarif préférentiel, ce sont les impôts locaux qui vont le financer. A un moment où le Département veut fermer des collèges pour raison financière.
A la Région, le groupe FN s'est abstenu : pour le contournement, mais contre le barreau Eurois. Dans un choix oui/non, c'est courageux de voter "peut-être"...
Contre l'autoroute, donc. Ils ont compris la colère des gens...
Un peu d'air : les écologistes il y a deux candidat-e-s :
Ce dont vous parler les candidats écologistes, ce n'est pas la belle vie des actionnaires, mais celle des habitants. Niveau de vie, qualité de vie, mobilité, et leur vision de l'intérêt général.
Alexis Fraisse, EELV, dans la Dépêche du 26 mai 2017Alexis Fraisse pour les Écologistes. Évident.
Ce que dit Alexis : "J'ai une très haute idée de l'intérêt général. La plupart du temps on a l'impression que ce sont des intérêts généraux, mais qui restent un peu particuliers.
Les aménagements autoroutiers, il n'y a même pas de question à se poser. L'intérêt le plus général, c'est quelque chose qui touche le monde entier, et qui nous touche personnellement, tous, un par un.
Le réchauffement climatique et la disparition des espèces naturelles et espaces agricoles qui nous nourrissent, on ne peut pas mettre ça en balance avec quelques minutes gagnées pour quelques privilégiés ou quelques milliards de profit.
La question ne devrait même pas se poser à l'heure actuelle. On pouvait se la poser il y a 50 ans, parce qu'on ne savait pas, parce que le réchauffement climatique, les gens ne connaissaient pas, n'y croyaient pas. La biodiversité, on s'en fichait. On s'aperçoit que les espèces sont fragiles. A force de tuer espèces animales et végétales, nous n'aurons plus de quoi manger.
Le contournement Est de Rouen, c'est quelque chose qui ne devrait plus avoir lieu de nos jours. On ne devrait même plus avoir à en parler."
La mobilité actuelle est entièrement basée sur l'automobile et les énergies fossiles.
Nous avons un des réseaux routiers les plus denses du monde. L'argent qu'on peut investir dans le transport, il faut l'investir dans le ferroviaire, la mobilité active, le vélo, les transports collectifs. Ils sont l'alternative au contournement Est.
Le (petit) groupe EELV à la région Normandie a voté contre l'autoroute, et contre les 122 millions de subvention de la Région.Contre les destructions de terres naturelles et agricoles, de paysages, et de l'eau et du climat. Pour les gens.
Laetitia Sanchez, candidate aux législatives dans la 1ère circonscription. Crédit photo : Photo DR le FigaroLaetitia Sanchez pour les Écologistes et le climat.
Le climat, l'eau et la santé, c'est ce que Laetitia a défendu, alors que l'autoroute A28-A13 a été introduite dans le plan santé régional, au nom de la santé, de la lutte contre la pollution, et même de l'étalement urbain. Alors qu'on sait que les infrastructures autoroutières sont les 1ères pourvoyeuses d'étalement urbain, et donc de pollution par l'augmentation du trafic induit, et donc de morts prématurées supplémentaires (48 000 morts par an dues à la pollution). Et la saturation du trafic revient au galop après. Au lieu de régler les problèmes de congestion urbaine, les autoroutes les aggravent. C'est bien ce que Laetitia Sanchez expliquait à la Région Normandie où elle est chef de groupe EELV.
Elle nous parle aussi de ces personnes qu'elle a rencontré pendant ses porte-à-portes, et qui se sentent assignées à résidence parce que les petites gares ont fermé, et que ces personnes, âgées, ou pauvres, ou handicapées, ne disposent pas de voiture. Double peine.
Elles prennent les transports collectifs, mais lorsque les vacances scolaires arrivent, des lignes disparaissent. Ou bien ceux qui sont coincés en banlieue après 20 h, lorsque les transports en commun s'arrêtent. Le restaurant, c'est chez eux. Les concerts, le cinéma, c'est la télé.
On parle LNPN, l'attrait de la vitesse, la LGV mais qui devrait fonctionner en omnibus, car les élus locaux veulent leur desserte. Un ligne avec des gares éloignées des centres-villes, qui'il faut rallier en voiture, alors que les gares du centre sont accessibles à pied, à vélo, en bus ou en métro dans le cas des métropoles. Rouen-Evreux est une ligne arrêtée, mais pas déclassée.
Cette ligne serait un remède à la congestion urbaine, mais aussi au fret pour les céréales si on la rouvrait jusqu'à Orléans. Les internes de l'hôpital d'Évreux, par exemple, ne souhaitent pas y rester lorsqu'ils deviennent médecins, par manque de train notamment.
Rouen est le 1er port céréalier européen. Et la Beauce est le grenier à blé de la France. 86% du fret passe par la route, alors qu'il transitait auparavant sur les rails. "La France m'a tuer", c'est le constat de la politique ferroviaire. Avec moins de pollution, sans risque pour le fret comme pour les usagers, et des villes qui respirent. C'est ce que font les allemands, où les camions ne représentent plus que 40%. La compétitivité, ils ont été la chercher dans le férroviaire et le fluvial. Idem à Rotterdam ou Anvers, quand nous avons choisi de laisser couler le fluvial, de faire dérailler le ferroviaire et de faire tousser nos villes.
On ne peut plus construire une autoroute, mais on doit s'occuper de la mobilité du futur.
Ferroviaire Fluvial camions tonnage (millions t) EVP (en millions)
Le Havre 5% 9% 86% 63,51 2,3
Rouen 5% 9% 86% 21,16 0,12
Dunkerque 4,99% 4,37% 90,62% 47,62 0,26
Rotterdam 11% 30% 59% 441,52 11,86
Anvers 8% 32% 60% 184,13 8,63
Hambourg 45,3% 13,6% 41,1% 130,93 8,86
Des grands projets inutiles, chez nous, on en a. L'A28-A13 est sans doute le plus marquant. Mal nommé "contournement Est de Rouen", il est en fait la finitude du grand projet de contournement autoroutier du bassin parisien à 100 km de Paris. C'est le grand projet de la DATAR, qui s'y accroche, au détriment des territoires et de tous les aménagements qui ont été réalisés depuis les années 60 où il a été conçu.
Un projet technocratique, hyper profitable aux concessionnaires et géants du BTP, mais une catastrophe financière pour les habitants et les collectivités.
Doublée d'une catastrophe écologique et humaine.
Triplée pour les salariés et les usagers d'un quittance supplémentaire quotidienne pour pouvoir aller travailler, comme s'ils avaient besoin de ça, ou bien plus de difficultés et de détours pour s'y rendre qu'auparavant.
Et le climat dans tout ça direz-vous ?
Dans un monde où Trump peut être élu président d'un des États les plus pollueurs du monde, et riche, et qui peut envoyer promener les accords de Paris comme on se débarrasse de ses vieilles godasses (en les jetant dans la nature), faire l'autoroute n'est pas plus cynique. Pareil, on fait péter le climat, les enfants répareront nos délits ou délires environnementaux.
Ou pas.
Je dis bien les collectivités vont payer, et les habitants, et les usagers, et la nature et le climat.
Une question a été posée après la séance sur la clause de déchéance, l'article 40-2 des contrats de concession. Ce monsieur explique ce qu'il a compris : "Pour le concessionnaire, c'est pile je gagne, face tu perds. Pour l'État, c'est le contraire, c'est pile je perds, et face tu gagnes." Il se posait la question de savoir s'il y avait la possibilité d'attaquer ce contrat de concession, rédigé entre Bercy et les concessionnaires et le BTP.
Malheureusement, on a vu le combat de Raymond Avrillier pour consulter ce contrat négocié entre M. Macron lorsqu'il était ministre de l'économie et les concessionnaires. Chaque citoyen en a le droit, mais dans les faits, M. Macron, notre actuel président, s'y est opposé. Citoyens, allez engorger vos files et vos campagnes.
La transparence est légale sur le sujet. Elle n'existe pas dans les faits parce qu'on ne parle pas d'intérêt général, ou parce qu'on dit que les intérêts de certains groupes privés sont d'intérêt général. Il y a eu concertation, c'est une immense majorité qui a dit non au projet fantasque d'A28-A13. Ce sont ces gens qui déterminent, après avoir écouté les arguments des uns et des autres, que ce n'était pas l'intérêt général. Ce sont eux qui vont le payer et mal le vivre.
Totalement sourds à la population, les élus de Seine-Maritime et de l'Eure, mais aussi le président de Région et les conseillers régionaux dans leur très grande majorité défendent ce projet pour l'intérêt régional. Et aussi de l'intérêt de l'Île-de-France, et aussi de l'intérêt européen, soyons fous.
Une délibération a été votée à la Région Normandie qui valide l'utilité régionale et permet d'affecter 122 millions d'euros pour cette autoroute. Les groupes écologiste et communiste ont voté contre. La droite et le PS ont voté pour à l'unanimité sauf une voix. Le FN s'est abstenu, car il est pour ce contournement mais affiche son refus du barreau eurois.
Courageusement, Marc-Antoine Jamet s'est abstenu : ni pour l'autoroute, ni contre son groupe.
En tous cas, l'intérêt Eurois n'est pas là, pas plus qu'il n'y a d'intérêt pour les plateaux Est. Destructions, bitume, pognon.
Mais cela dit, le vrai perdant n'est pas l'État. Ce sont les collectivité locales et territoriales. Et donc les habitants du crû.
L'État, lui, va récupérer la TVA sur la construction de l'autoroute, soit 20%.
L'État investit donc un peu plus de 25% de l'investissement, récupère 20%, il en reste 5%. Ces 5%, c'est la TVA sur les péages.
Sur 55 ans de concession, même à perte, cela finit par rapporter plus.
Pour les collectivités territoriales et locales - Région, départements, agglomérations et communes, c'est une tout autre chanson.
La clause de déchéance les obligera à endosser la dette en cas de faillite. Mais elles n'ont rien à en tirer, à part des investissement supplémentaires, pour l'accès à l'autoroute, une potentielle sortie à péage qui permettrait à la collectivité de faire construire une zone d'activité logistique ou commerciale, avec à terme de l'emploi relocalisé. Relocalisé d'où ? D'à côté, de quelques kilomètres tout au plus. Mais les autoroutes ne créent pas d'emplois. Au mieux, ils les déplacent.
Sans compter que les emplois créés le temps de la construction ne sont même pas locaux : le plus souvent, ils sont détachés pour nombre d'entre eux.
Le BTP et le concessionnaire annoncent que cela sera rentable.
Oui. Pour eux. Ils construisent, fabriquent les ponts, il y a plus d'un milliard de travaux. Les profits commencent là.
Après, ce sont les péages, et puis ceintures et bretelles, la clause de déchéance.
La clause de déchéance s'applique en plein pour les collectivités, celles-là mêmes qui n'ont rien gagné et au contraire subissent les conséquences de plus de transit, de pollution, de destructions de nature.
Pour Raymond Avrillier, la lutte contre la corruption est essentielle pour "éviter que les services publics soient gérés par certains élus comme des intérêts privés."
Nous devrions nous-même nous y intéresser pour que nos impôts aillent bien là où l'on veut qu'ils aillent. Pas dans de juteux bénéfices de grandes compagnies, qui en plus ne payent pas, ou peu d'impôts, parce que l'investissement est payé par la dette (tout est emprunté), et qu'un amendement judicieusement passé comme une lettre à la Poste à l'Assemblée leur permet d'être exempté d'impôt en ce cas. Les PPP, les concessionnaires échappent au rabot fiscal. De la dette et des dividendes, et la rente à vie. La belle vie pour certains. La mort prématurée pour d'autres.

Contournement Est de Rouen : les effets attendus de la périurbanisation

Périurbanisation, quel est ce mot barbare ? C'est le phénomène de fuite de la ville vers la campagne. C'est la disponibilité de l'automobile qui a permis ce retour vers une vie plus calme, et au foncier plus accessible qu'en ville.
On a plus grand pour moins cher, avec jardin, mais souvent, éloigné de tout. C'est aussi ce qu'on appelle l'étalement urbain.
Le prix à payer, c'est l'utilisation intense de l'automobile pour les échanges avec la ville, une congestion plus forte dans les centres-villes, mais aussi sur les pénétrantes. On fait des autoroutes censées fluidifier la circulation, et de fait, on crée une offre foncière que les agglomérations ou communautés de communes rurales promeuvent.
Alors que la population est stable en Normandie depuis des décennies, les agglomérations se mettent en concurrence pour récupérer les habitants, et leurs impôts qui vont avec. Ainsi, le pays entre Seine et Bray (50.000 hab.) veut construire 5800 logements (environ 20.000 habitants) d'ici 2030. La métropole, où la population est stable, veut construire 50.000 à 60.000 et accueillir environ 40.000 nouveaux habitants d'ici 2030. La CASE n'est pas en reste, souhaitant arracher une partie du gâteau à ses concurrents Seine et Bray et métropole, en construisant 4500 nouveaux logements.
Mais quel est ce gâteau, puisqu'il y a stabilité de la population dans la région, et dans la métropole et les agglomérations alentour ? Chacun veut récupérer la population de l'autre, créant une offre tentante, et de l'étalement urbain, avec des conséquences non maîtrisées.
Tous préviennent et alertent des conséquences de la périurbanisation mal anticipée, basée sur des objectifs par trop "ambitieux", et une attente "magique" d'un impôt qui viendrait compenser la baisse de la DGF. L'AURBSE, les Directions régionales de l'Equipement, le CGI, l'Autorité environnementale...

Revoir à la baisse les prévisions de croissance démographique en cohérence avec la vision plus prudente du taux de croissance annuel du PIB.
Recommandation de la contre-expertise du CGI

face à « l’attente magique » qu’une telle infrastructure suscite après des acteurs locaux, en l’absence de stratégie, ce n’est pas elle qui créera le dynamisme, pas plus qu’elle n’apportera à elle seule, une meilleure sécurité, une moindre congestion, une moindre concentration de pollution.
AURBSE

Sans aucune maîtrise et sans volonté d’un minimum d’anticipation, un certain nombre d’intérêts s’ils sont cumulés risquent d’entraîner des développements générateurs de graves dysfonctionnements au plan global. Il y a en effet convergence entre les intérêts des ménages en quête de l’accession à la propriété mais contraints par les coûts fonciers de se reporter de plus en plus loin, ceux des entreprises qui recherchent la visibilité, l’effet « vitrine » et la meilleure accessibilité par les axes routiers et ceux des communes qui espèrent profiter de l’infrastructure pour se développer, attirer de nouveaux habitants et créer des emplois..
AURBSE

Une augmentation de population périurbaine a sur les flux de déplacements une conséquence de 1 à 3.
Direction régionale de l'Equipement

Par ailleurs, les documents de planification des principales collectivités concernées ne laissent pas envisager le développement d’un réseau de TC directement concurrentiel avec l’infrastructure nouvelle
[...] Aussi le maître d’ouvrage en a-t-il conclu qu’il n’existe globalement pas de concurrence entre le réseau de transports collectifs existants et futurs et l’infrastructure projetée et donc que l’hypothèse selon laquelle la mise en service du projet ne modifiera pas la répartition modale, pour les flux qui l’emprunteraient, est acceptable.
DREAL, en réponse au CGI

Le bilan LOTI de l’autoroute A28 indique que « le fort impact de A28 sur le développement périurbain, notamment à proximité de Rouen, n'a pas été réellement anticipé et n'a donc pas été accompagné ou orienté. Il convient d'être attentif à ces aspects lors de l'étude des projets futurs ». De fait, cet impact se constate de manière évidente dans le secteur d’Isneauville et de Quincampoix. L’Ae recommande au maître d’ouvrage, avec les collectivités concernées, de présenter à l’appui de la DUP des mécanismes permettant d’éviter, réduire et compenser effectivement les effets environnementaux négatifs de la périurbanisation supplémentaire des plateaux Est, desservis par le projet.
Autorité environnementale

L’Ae souligne en outre que les trafics associés à cette périurbanisation supplémentaire, non évalués,ne sont pas pris en compte par le modèle de trafic.
À terme, ce trafic induit en cas de non-maîtrise de l’étalement urbain est de nature à recharger les axes déchargés par le projet, et les trafics à partir desquels les différentes évaluations (qualité de l’air, bruit, consommations d’énergie, etc.) sont construites n’intègrent pas les effets de l’étalement urbain supplémentaire.
De fait, et tout le monde le souligne et alerte, les effets "magiques" se révèlent au final catastrophiques au niveau du territoire.
Faute d'apporter des solutions, le maître d'ouvrage a préféré ne pas tenir compte de ce problème réel et attendu. Les objectifs liés à l'autoroute ne seront pas atteints, et la congestion augmentée à terme.

Contournement Est de Rouen : discussion sur un silence “socialiste” coupable sur la liaison A28-13.

Merci Jean-Charles, pour ta réponse. C’était une question « téléphonée », la réponse est en(tre les) ligne(s).
Tu noteras que je n’ai pas parlé de silence "socialiste" coupable, mais de silence « général ». Pas seulement « socialiste ». Et il ne me semble pas avoir évoqué la culpabilité.
Merci donc de répondre à un sujet à plus de 1 milliard € ; un sujet sur le modèle urbain de la métropole de Rouen qui aurait vocation à aller conquérir les terrains disponibles dans les campagnes à l’est ; un sujet si sensible pour les habitants à qui on promet demain un trafic qui n’existe pas aujourd’hui, et à qui on dit dans cette période un tantinet tendue économiquement, que ce sont eux qui vont payer, plusieurs fois... Le silence était étonnant quand même.
J’ai entendu tes éléments de réponse :
  • les conséquences (néfastes) sur la qualité de vie et l’environnement ;
  • la disparition des terres cultivables et des forêts ;
  • la région est favorable à la création de l’autoroute, mais comme l’Etat n’a plus un sou, il faut donc qu’il recoure à la concession pour la réaliser - des concessions payées pour moitié par les contribuables, qui devront en tant qu’usagers payer le reste, en ajoutant la marge qui correspond aux énormes bénéfices réalisés par le péage, partagés à environ 60-40 entre les bénéfices pour les concessionnaires et l’impôt.
Les élus, si je te suis, sont pour cette autoroute, mais sont opposés pour certains au tracé, et réclament des protections contre les nuisances de l’autoroute, ainsi que des garanties pour les habitants et entreprises lésés.
Les détracteurs dont tu parles, ou opposants à ce projet, ce ne sont pas des centaines d'écologistes, de NPA et de membres d'associations de défense de l'environnement. Les 2 500 personnes comptabilisées par le garant de la concertation, c'était essentiellement des habitants. Et j'ai bien entendu le maire de Pont-de-l'Arche, Richard Jacquet, dire non à cette autoroute, tout comme Marc-Antoine Jamet, Janick Léger, et d'autres élus locaux des communes concernées sur tout le tracé. Il ne s'agit pas d'une cohorte, mais de gens qui sont venus prendre et donner leurs avis et informations.
Et leur avis, c'est non : cette autoroute ne répond pas à leur besoins, ils n'en veulent pas.
J'ai entendu les grands élus dire qu'ils avaient entendu ceux qui n'étaient pas là et qui sont pour. C'est la démocratie absolue : ils savent ce que pensent les gens qui ne s'expriment pas.
Les raisons avancées pour la réalisation de l’autoroute (en dehors des bénéfices pour les sociétés et des impôts levés) :
  • la fermeture du pont Mathilde « démontre » qu’il faut fluidifier la circulation et dévier le trafic nord-sud sur un axe éloigné de Rouen. Mais les chiffres de l’Etat sont là, et le trafic nord-sud n’existe pas à l’est. De plus, le maître d’ouvrage a rappelé à multiples reprises que le contournement est ne servirait pas à relier l’A28 au nord à l’A28 au sud. Les poids-lourds continueront donc à passer par l’ouest et la sud3 ;
  • les études des services de l’Etat affirment que le projet devrait intéresser 20 000 à 30 000 véhicules par jour (en moyenne annuelle). Cette étude date de 2005, concernait un autre projet, un autre tracé, et surtout une route gratuite. La même étude affirmait qu’il y aurait 40% de trafic en moins en cas d’autoroute payante ;
  • le bassin de vie et d’emplois de la vallée de l’Andelle doit être « désenclavé ». Mais les habitants ne veulent pas payer l’autoroute pour aller travailler, ou faire ses courses, ou aller à l’hôpital, ou l’université, ou en ville. Ils contournent aujourd’hui le péage en allant à Criquebeuf. Tout comme les poids lourds. Ou bien il prennent la départementale pour aller rive droite. A 30 minutes de Val-de-Reuil. On ne peut que penser que les mêmes causes produiront les mêmes effets : les usagers, poids lourds et véhicules particuliers fuiront le péage en nombre, auquel cas, il y a fort à penser que l’infrastructure n’atteindra pas les objectifs de trafic, ce qui pourrait à terme faire peser tout le poids de l’investissement sur le contribuable au vu des closes des concessions, dénoncées par la cour des comptes comme profitant trop aux concessionnaires au détriment de l’Etat. Et la situation sur le réseau secondaire sera encore plus tendue ;
  • Les bouchons ! « Fluidifier » à l’Est résoudrait les bouchons. Mais on ne change pas la destination des usagers : les camions vont sur le port à l’ouest , et les usagers en interne vont à 41% vers la rive droite, à 28% vers la rive gauche. Les faire déboucher d’une autoroute payante à Oissel leur laissera le choix de rejoindre soit la sud3, par le sud de Rouen, soit d’emprunter la zone industrielle, surchargée aussi, vers la rive droite et le pont Mathilde. Il y aura ici et là le même nombre de véhicules qu’aujourd’hui, et même beaucoup plus si on arrive à attirer du trafic supplémentaire en passage et en transit.
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On a vendu aux Rouennais moins de pollution, et on a bien vu au cours de la concertation qu’il n’en serait rien, bien au contraire.
On a vendu aux usagers la fin des bouchons : on se demande en quoi une autoroute éloignée de la ville pourrait résoudre des bouchons qui existent en ville, parce que les gens vont en ville en voiture, et les camions vers la zone industrielle à l’ouest.
Le maître d’ouvrage a enterré les questions liées au temps de transports.
A la question de l’étalement urbain à l’Est, qui surchargerait encore beaucoup plus la circulation : Les chiffres de circulation étaient alarmants sur la hausse du trafic interne causé par l'étalement urbain autour de l'A28. Mais là, il faut urgemment décider pour dégeler les terrains à bâtir sur les plateaux Est ! Les appels de la SAFER à la responsabilité des élus n'y fera rien. le trafic explosera, contre les préconisations du SCoT et de la CREA qui veulent éviter cet étalement urbain sur les plateaux Est.
Aux questions de destructions de terres cultivables, d’habitations, d’entreprises, il est opposé les merlons et les mesures compensatoires (bien qu’il s’agisse de destruction).
Le maître d’ouvrage a lui estimé que, selon le principe pollueur-payeur, c’est à l’usager de payer. Mais le payeur, c’est l’habitant, qui est déjà là, qui va travailler aujourd’hui en voiture, sans péage. Et demain, comme aujourd’hui, il fera tout pour l’éviter.
On nous a vendu le tourisme, car le touriste pourra venir plus facilement… voir quoi ? Des paysages plus moches, une base de Poses et Biotropica surplombés d’un pont de 25 mètres. Les touristes viendront-ils pour admirer et compter les camions ?
Mais la vraie question qui a été débattue tout au long de cette concertation, c’est l’utilité de l’infrastructure.
Le maître d’ouvrage est convaincu que cette autoroute est « utile » et « nécessaire ».
Les grands élus de Rouen sont convaincus qu’elle est « utile » et « indispensable ». Ah oui, alors, ça, ce sont des « bases précises, concrètes, argumentées et définitives », pour citer les mots de Jean-Charles.
Mais pour les autres acteurs présents, les acteurs économiques, l’utilité de l’infrastructure, ce n’est pas pour les habitants, qui n’auront rien à y gagner.
On a surtout parlé de T.I.R, de transport international routier. Il n’existe pas à l’Est de Rouen pour une liaison nord-sud. Le trafic nord-sud ne passe pas par l’agglomération rouennaise.
Et ce que souhaitent les milieux économiques, c’est bien d’inventer ce trafic inexistant.
Nous avons entendu la Chambre de Commerce et d’Industrie réclamer la création de l’A154 en lieu et place de la RN154. Pour la transformer en axe Nord-Sud, de Stockholm à Gibraltar disent-ils , passant par Rouen - Val-de-Reuil - Evreux - Dreux, Chartres - Orléans.
Les transporteurs nous ont affirmé que les camions ne polluaient plus, que le transport routier est le mode de transport le plus efficace pour les décennies à venir, et que les transporteurs routiers souhaitent emprunter des autoroutes. A se demander d’où viennent tous les poids lourds que nous croisons sur les départementales, à Criquebeuf et Pont-de-l’Arche, et partout sur les départementales qui longent les autoroutes.
L’A28 a été la solution « définitive » pour cet axe nord-sud. Constatant l’échec de l’infrastructure, c’est désormais Orléans-Rouen qui est ce nouvel axe, lui aussi définitif. Il permettrait de convoyer les céréales de la Beauce, non pas jusqu’au port de Rouen – de toutes façons, il est à l’ouest – mais de la Beauce à Anvers et Rotterdam.
Et puis de l’Espagne, du Somport à Rotterdam.
En quoi ce trafic de poids lourds va-t-il arranger la situation du trafic ou de la pollution de l’agglomération ? En quoi cela va-t-il rendre service aux habitants ?
on nous a vendu de la sécurité : l'autoroute est plus sécurisée, mais qu'en est-il sur les routes secondaires, surtout lorsque les poids lourds quittent le couloir autoroutier pour emprunter le réseau secondaire ? Je mets ce reportage de LCP - la chaîne parlementaire, qui dénonce le scandale des autoroutes en support à ce problème de sécurité. Il est court et absolument "utile et nécessaire" : tout y est.
Et, puisque c’est une question récurrente, en quoi cela est-il bon pour l’emploi ? Bien que les rapports des services de l’Etat montrent que les autoroutes ne créent pas l’emploi – les élus l’ont d’ailleurs « concédé » - on n’a cessé de nous vendre de l’emploi, de l’emploi, de l’emploi.
En quoi augmenter le trafic de poids lourds en transit international pourrait apporter de l’emploi localement ? A part peut-être aux carrossiers et aux ambulanciers ?
Au nom de quel intérêt général ce seraient les habitants de nos agglomérations qui devraient financer le trafic routier international, alors que cela ne lui serait que néfaste sur tous les plans ?
C'est bien la question qui se pose : qui paie ? Pour qui ? Et pour quoi ? Qui en paiera tout le prix ? Et c'est en ce sens que je te posais la question, cher Jean-Charles. Le débat doit être posé, les informations livrées au public. Les vraies informations, pas celles livrées dans la plaquette commerciale de l'autoroute : elles n'ont pas résisté à la concertation. Le débat continue.

Liaison A28-A13. C’est NON ! Non à Gouy, Ymare, Les Authieux, Val-de-Reuil, Pîtres, Poses, le manoir, Léry, Oissel, Saint-Etienne du Rouvray… C’est NON partout.

Une réunion houleuse à Gouy. La population ne veut pas de cette autoroute, la soi-disant liaison A28-A13. Elle le dit, elle le crie. C'est NON ! Non à ce tracé, et non à l'autoroute !
1 - présentation du projet par le maître d'ouvrage, la DREAL, représentée ici par M. Patrick Berg
La présentation du projet, désormais bien rôdée. "Nous pensons qu'elle est utile et nécessaire", dit le maître d'ouvrage, la DREAL.
  • Le premier argument est que "l'agglomération rouennaise est une des dernière villes de France à n'avoir pas de contournement".
    Faux : Grenoble (dont les études ont montré que la rocade nord, très contestée, ne délesterait pas significativement la rocade sud), Rouen, Tours (réalisation de l'A110 suspendue), Orléans (une tangentielle ouest), Clermont-Ferrand, Avignon, Angers (rocade sud - pour 100 000 usagers potentiels - à l'arrêt depuis 2009), Reims, Dijon (c'est un contournement de 18,5 km à l'est - RN274), Perpignan, Nîmes, Toulon, Cannes, Le Havre, Dunkerque, La Rochelle, Brest, Mulhouse, Bayonne, Strasbourg ne sont pas équipées de contournements complets. Et encore moins en autoroutes payantes...
  • "L'ensemble du trafic, et du trafic de transit, est obligé d'emprunter les radiales et le centre de Rouen", dit la DREAL.
    C'est faux : contrairement à ce qui est expliqué, 84,5 % du transit se fait avec l'ouest. 55% du trafic de transit c'est Paris-Le Havre, 18178 véhicules.
    Le trafic en transit vers l'ouest c'est 25387 véhicules, 77% du trafic de transit. C'est l'A13. La direction, c'est l'ouest.
    Le trafic en transit A28 nord - A28 sud-ouest vers Alençon, ou vers la RD438 , sud ouest, 2460 véhicules, 7,5% du transit.
    C'est donc 84,5% du trafic de transit qui passe à l'ouest.
    Le trafic venant de l'A13 vers l'A150 (Barentin) et l'A151, 1615 véhicules, mois de 5%. Voilà pour les radiales.
    Le trafic de transit venant de l'A13 et de la RN154 vers l'A28 par l'est - la où serait le contournement -, c'est 1983 véhicules actuellement, 6% du transit.
    On le voit, le contournement est ne peut en aucun cas accueillir le trafic de transit qui va à l'ouest, la quasi totalité du trafic de transit.
    Il ne résoud pas la question de la liaison A28-A28 par l'ouest, sauf en doublant le trajet des poids lourds, en les emmenant vers l'est d'abord, pour récupérer l'A13 pour retourner vers l'ouest, en doublant la pollution émise, en congestionnant encore un peu plus l'A13 entre Incarville et Rouen. Cela rendrait encore plus dangereux les échangeurs de Criquebeuf et Tourville-la-Rivière, et fragiliserait cet axe essentiel nationalement qu'est l'A13.
    Il est utile de citer l'avis du Conseil Général des Ponts et Chaussées du 30 novembre 2006 sur l'A28 ABBEVILLE ROUEN 
    "Les objectifs de trafic de l'ouvrage ont donc été largement dépassés. Cependant, ce dépassement n'est pas dû à la fonction première d'itinéraire de transit qui lui était assignée, mais à une fonction induite de support du développement urbain."
    Les promesses étaient les mêmes, les effets seront les mêmes.
  • Il y a un fort potentiel de développement sur la partie économique pour l'agglomération rouennaise, dit le maître d'ouvrage. Mais aussi pour les pôles économique de Val-de-Reuil, la vallée de l'Andelle qui créeront des richesses et de l'emploi.
    La Direction de l'équipement a démontré que sur l'A28, Abbeville Rouen, mais aussi Rouen Alençon, il n'y avait pas eu de créations nettes d'emplois, mais un effet de relocalisation.
    Parce que l'autoroute représente un mur qui coupe les entreprises de leurs clients. Les prédictions économiques qui disaient qu'il y aurait des créations nettes d'emplois se sont avérées fausses.
    Comment la DREAL peut parler de créations d'emplois, alors que les études socio-économiques n'ont pas été réalisées, et que des infrastructures du passé ont prouvé qu'il n'en n'a rien été ?
    Citons encore l'avis du Conseil Général des Ponts et Chaussées du 30 novembre 2006 sur l'A28 ABBEVILLE ROUEN
    "Les collectivités ont eu la volonté d’accompagner la réalisation progressive de l’infrastructure, ce qui s’est traduit par l’aménagement de nombreuses zones d’activité économiques. Ces zones d’activité, qui conservent aujourd’hui encore d’importantes réserves foncières, ont accueilli un nombre croissant d’établissements, ce qui paraît répondre aux objectifs des collectivités. Ce point est cependant tempéré par les entretiens menés avec les acteurs locaux qui, sauf dans les secteurs au dynamisme économique déjà bien avéré, évoquent plutôt un effet de relocalisation que de création nette d’activité."

2 - Francis BIA pour l'association HNNE (Haute-Normandie Nature Environnement).
Au contraire des interventions de la DREAL qui ont été huées et sifflées, l'intervention de Francis BIA est littéralement ovationnée.
C'est non à ce contournement Est de Rouen.
"Nous avons tous besoin pour vivre d’Air, d’eau, de Nourriture, de Sommeil : ne pas en tenir compte met en péril la santé et même la vie."
Préserver l’environnement, c’est donc préserver l’humain, avec ses activités, son habitat, son droit à conserver, ou à retrouver, une qualité de vie satisfaisante.
Actuellement, alors que l’on finalise des textes de loi sur la transition énergétique, les enjeux environnementaux et humains, sur ce projet de contournement Est ne sont pas suffisamment pris en compte.
Les documents qui nous sont fournis pour la Concertation sont trop fragmentaires pour montrer toute la richesse écologique de nos territoires…
Ou alors les documents complets ne nous ont pas encore été communiqués.
Le maître d’ouvrage évalue à 600 hectares la superficie qui sera soustraite aux milieux physiques.
Ces 600 hectares se traduisent par :
• Une perte pour les activités agricoles et sylvicoles, et par la destruction d’un réservoir de biodiversité.
• Une perte de valeur patrimoniale et de qualité de vie pour les familles riveraines... et pas seulement elles !
Les territoires les plus impactés par le projet à savoir » un espace de 10 km de part et d’autre de l’infrastructure», selon le Schéma de cohérence Territorial.
600 hectares = 6 000 000 m2 soit sur 41km de long = une largeur de 147 mètres de large
600 hectares = 6 millions de m2 = 840 terrains de football…
HNNE défend en cela l’intérêt général et non de simples intérêts particuliers. Ils comprennent parfaitement l’intérêt du concessionnaire à se voir confier un nouveau marché. Mais que nous faire acheter ce produit qu’est le contournement n’est pas forcément un acte de philanthropie. Et cette façon de mettre en avant l’intérêt général ressemble à un argument de vente.
M. Bia rappelle au nom des associations qu'ils souhaitent que la participation de l’Etat à cette Concertation ne soit pas uniquement destinée à promouvoir et imposer ce projet à partir de la variante préférentielle.
Il faudrait des échanges d’arguments basés non sur la croyance, mais sur la réflexion, sur le raisonnement à partir de documents complets et d’études détaillées, qui ne nous ont pas été fournis à ce jour. Ils veulent des échanges qui évitent la répétition d’affirmations non démontrées et présentées comme indiscutables.
C’est ainsi que le mot Concertation peut retrouver son sens.

3 - intervention de Alain Roussel, maire des Authieux : c'est non !
NON à cette autoroute ! Sous les applaudissements...

4 - questions réponses - sécurité des axes secondaires, impacts environnementaux et économiques, absence de concertation avec les communes
5 - réponses sur le cancer : C'est la stupeur et la colère dans la salle !
La question, posée vers 5mn50 de cette vidéo, ne trouvera sa réponse qu'après la 18ème minute.
Froide, glaçante, cynique ou scandaleuse, alors qu'on évoque le cancer et la mort, la réponse de M. Berg sidère et révolte le public.
"On a tous aujourd'hui une habitation, desservie par une infrastructure, une route, qui passe devant chez lui. Voilà !"
C'est un tollé, un soulèvement.
On ne veut pas d'une autoroute qui charrie la mort !

6 - le sénateur communiste Thierry Foucaud sur le Grenelle, et Francis BIA.
Un médecin accuse le maître d'ouvrage de mauvaise foi sur la santé des habitants, tandis que le sénateur revient sur le rejet, le mécontentement et la surdité des politiques face aux habitants. Sourds, ou bien quoi ?
Après la réponse de M. Berg - c'est bon pour l'emploi - Francis Bia, HNNE, liste les grandes villes et métropoles qui ne sont pas dotées de contournement routier. Il redemande à ce que les études d'impacts soient épinglées au dossier avant de le confier au ministre afin qu'il puisse décider en connaissance de cause ! Puisque ce projet, même s'il diffère totalement de celui débattu en 2005, ne fait pas l'objet d'un nouveau débat...

7 - Safer - compenser les terres agricoles mais perdre définitivement des terres arables.
Emanmuel Hyest explique le rôle de la Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural), qui a pour but de compenser dans ce projet les pertes de terre agricole pour les exploitations agricoles. La Safer acquiert, des parcelles souvent d'agriculteurs en fin de carrière, ou bien des parcelles excentrées, afin de recomposer des exploitations pour les agriculteurs dont les terres sont artificialisées et bitumées.
Mais des terres agricoles disparaissent bel et bien. M. Hyest estime que les politiques doivent avoir le courage de protéger durablement les terres agricoles, et ne pas les mettre en terrains à construire.
Pascal BENARD, directeur général de la Safer HN, explique que les acquisitions ont exclusivement vocation à rétablir les exploitations agricoles, et non de permettre aux collectivités d'acquérir des réserves foncières pour créer des zones d'activité. Sur les 70 km donnés en exemple sur l'A28, 1 seule zone d'activité a été créée, et elle est aux 3/4 vide aujourd'hui.
Les créations d'emplois qu'escomptaient les élus n'ont pas été au rendez-vous.
Une démonstration qui avait déjà été faite lors du débat public sur la LNPN.
Une vidéo de la présentation Pascal Bénard, pour la Safer, de bien meilleure qualité, avait déjà été présentée lors du débat public LNPN.

• Les terres arables et les forêts détruites ne seront pas compensées. Elles sont détruites définitivement.
• Les acquisitions ont exclusivement vocation à rétablir les exploitations agricoles, et non de permettre aux collectivités d'acquérir des réserves foncières pour créer des zones d'activité.
• Les zones d'activité le long des autoroutes ne créent pas d'emplois.
9 - expropriations, intérêt général, exploitations agricoles qui devront partir, trafic et emploi.
On voit que le cas d'exploitations agricoles, qui n'ont pas forcément été reçus ou visitées par la Safer, notamment en filière courte, du producteur au consommateur, va obliger certains à abandonner leurs exploitations.
L'infrastructure - l'autoroute dont personne ne veut - va prélever 600 hectares, dont 290 hectares de terrains agricoles. Déclarée d'utilité publique, les terres seront achetées, ou les propriétaires expropriés, au nom de l'intérêt général.
Concernant les questions sur le trafic, M. Berg, s'il ne conteste pas les chiffres, se trouve néanmoins dans l'incapacité de répondre.
Le détournement du trafic de transit a été présenté comme un des objectifs majeurs de l'infrastructure, sur la plaquette commerciale, mais aussi tout au long de ces réunions de (soi-disant) concertation.
Ce qui est prévu à Gouy, c'est 6700 poids lourds. Soit sur une amplitude horaire de 15 heures, 1 poids lourd toutes les 8 secondes. Rouleraient-ils 24h/24 que cela représenterait 1 poids lourd toutes les 13 secondes. A ce rythme, les riverains pourraient craindre autant pour leurs nuits que pour leurs jours.
Mais 77% du trafic de transit passe à l'ouest de l'agglomération. On ne peut pas obliger les camions à se diriger sur un axe nord-sud, alors qu'ils se dirigent d'est en ouest, sur un axe paris-Le Havre, 18178 véhicules, 55% du trafic de transit. Mais aussi du nord à l'ouest, près de 10%, du sud vers l'ouest, 10% encore. Et de l'ouest vers l'ouest. Alors que le transit en radiales ne fait que 12% et 6% passent aujourd'hui à l'est. 1984 véhicules.
Les poids lourds, puisque la destination est l'ouest, devraient emprunter un itinéraire qui leur ferait faire le double de kilomètres. C'est à dire le double de pollution.
Combien de morts en plus ? On ne le sait pas. Parce qu'aucune étude d'impacts n'a été réalisée.
Nous avons compris que cela permettrait de rendre la ville aux riverains, à Rouen, argument répété.
Mais combien de morts en plus par cette double pollution, due au double de trajet, qui va exposer les 110 000 habitants des 33 communes impactées ?
Il n'y a pas d'études, pas de documents, donc on ne sait pas. Il suffit de se convaincre que c'est pour l'intérêt général.
Combien de morts tout au long des 55 ans que durera la concession ? On n'est sait fichtre rien. Sauf qu'évidemment il y en aura.
Pour quel intérêt économique ? On ne sait pas, les études n'ont pas été faites.
Alors, comme Jérôme Bourlet, je me demande pourquoi on a oublié le E de la directive ERC : éviter, réduire, compenser.
On ne compense pas, on ne réduit pas, et l'on n'a pas pensé à réaliser des études d'impact, alors, évitons.
Non à cette autoroute qui ne sert, en fait, qu'à ponctionner contribuables et usagers, sans tenir compte des dégâts !

8 - vision d'Apache : oui au contournement, mais en modifiant le tracé aux Authieux-Port-Saint-Ouen.
L'association APACHE, qui veut préserver un air de campagne aux Authieux-Port-Saint-Ouen, ne veut pas du saccage proposé dans ce projet.
François Lorin se dit à mi-chemin entre ceux qui sont pour ce projet et les opposants. Une sorte de "p't'être bien qu'oui" ?
Se défendant d'être "nimbystes" (Not In My BackYard - oui au projet mais pas chez moi), l'association présente un projet alternatif qui éviterait Ymare, Gouy et les Authieux, et se raccorderait à l'A13 en passant par Alizay, Igoville et Sotteville-sous-le-Val. Un pont serait construit supplémentairement au Manoir en redondance de celui de Pont-de-l'Arche.
Au cas où le tracé ne serait pas modifié, l'association souhaite que soit creusé un tunnel afin que le village ne soit pas coupé, avec un ouvrage différent de celui proposé par le maître d'ouvrage pour traverser la Seine.
Il évoque la facilité à creuser le calcaire, sans pour autant parler de la fragilité du coteau, ni du transports de marchandises dangereuses dans les tunnels.
Enfin, François Lorin évoque l'absence de de concertation et de documentation de la DREAL sur ce projet dont ils ne veulent pas en l'état.
Il est utile de rappeler que M. Berg, pour la DREAL, n'a eu de cesse de dire que c'est ce tracé, en l'état, ou bien pas de contournement. Alors, "p't'être bien qu'non" ?

10 - les élus des localités concernées ont été totalement écartés de la concertation.
Aux questions sur les transports en commun et aux engagements de la France en matière de réduction des gaz à effet de serre (facteur 4), le maître d'ouvrage ne daigne pas répondre. Pas plus qu'il ne répond sur la demande, maintes fois réclamée, des études d'impact qui ne se feront qu'après. Comme ne seront étudiés qu'après les transports en commun.
Aux questions sur les expropriations, M. Berg nous dit qu'il n'y a pas de réalisation d'une infrastructure d'intérêt public sans indemnisation juste et préalable.
Les riverains indemnisés apprécieront la justesse de l'indemnisation, et la formule "au plus juste".
Les autres, ceux qui restent, risque moins de goûter l'affirmation de M. Berg à Val-de-Reuil, comme quoi les habitations situées près d'une autoroute prennent de la valeur. Du fait de l'augmentation de leur qualité de vie ?
Un habitant revient dire, comme l'ont dit tous les maires des communes impactées : les maires n'ont pas été invités à participer aux concertations. "Allez-vous enfin mettre tous les maires autour d'une table, vue l'opposition qui se passe aujourd'hui sur le contournement est, allez-vous enfin les réunir pour leur dire maintenant ce qui va se passer ? Je voudrais que vous me fassiez une réponse claire devant tout le monde. Allez-vous voir les maires, une fois pour toutes !"
Que répond M. Berg, ou plutôt, la DREAL, puisque M. Berg ne parle pas en son nom, mais au nom de l'Etat ?

M. Patrick Berg, pour la Dréal, l'Etat :
"Non, ce n'est pas vrai, il n'y a pas que les grands élus. D'ailleurs, je ne sais pas ce que c'est que les grands élus, pour moi, c'est les élus de la République, pour moi, tous les élus ont une valeur égale. A chaque étape importante du projet, donc quand on dit, les maires, on n'a pas voulu les rencontrer, ce n'est pas vrai. Alors, ça fait effet de manche, ce n'est pas vrai. A chaque réunion, en 2011, en 2012, en 2013, c'est exact, il y a un comité de pilotage qui associe le président du conseil régional, les présidents de conseils généraux, les députés, les sénateurs et les conseillers généraux, c'est complètement vrai, et d'autre part, il y a aussitôt après une réunion avec les 40 maires. Donc quand on dit : "les 40 maires n'ont jamais été réunis", c'est complètement faux. C'est une effet de manche. Ca fait joli de le dire, mais c'est faux. Comme tout à l'heure, je le rappelais, maintenant, c'est un point de départ, et donc nous aurons, sur chacun des passages difficiles, des réunions avec l'agglomération et avec les maires. Non monsieur, je ne suis pas un menteur !"
La personne qui a posé cette question n'a pas parlé de grands élus. Il a demandé QUAND l’État viendrait se mettre autour de la table avec les maires, tous opposés à ce projet ? M. Gaillard, garant du débat, a été obligé de dire que M. Berg avait un problème de vocabulaire, confondant concertation et information.
Ce que j'en pense : un projet ruineux, inutile et désastreux pour l'environnement et la qualité de la vie. Il ne répond pas aux objectifs qui lui sont fixés, il ne correspond pas à la réalité des échanges. Mais il est la volonté de quelques uns, et ce sont ceux qui vont en subir les conséquences les plus graves, pour leur santé et leur qualité de vie, et ceux sont aussi eux qui en assumeront le plus gros coût.
Il est totalement anormal que les études d'impacts ne soient pas réalisées avant de décider de l'opportunité de ce projet.
Il va détruire des terres arables définitivement. Bien sûr, la Safer s'efforcera de compenser au maximum les exploitants agricoles, en compensant des agriculteurs avec les terres agricoles d'exploitants qui partent en retraite, en rachetant les terrains de particuliers. Et puis il y aura des expropriations. Mais une agriculture sur la défensive et qui va souffrir.
Nous avons entendu la colère des citoyens, ils ne veulent pas de cette autoroute. Nous avons entendu les désespoir et la souffrance de ceux qui seront expropriés, et celle pire encore, de ceux qui verraient une autoroute se dresser au bout de leur habitations.
La DREAL ne répond pas à certaines questions, ou répond à côté, avec des assertions parfois sorties d'un chapeau. "Ce n'était pas ma question." "Oui, mais c'est ma réponse. Voilà !"
L'Etat et les politiques peuvent-ils rester sourds à cette opposition ferme, ce refus massif, cette souffrance et cette colère ? N'entendent-ils pas les applaudissements saluant les défenseurs du territoire, et de l'autre côté les huées et les sifflets contre ce projet destructeur ?
C'est non à cette autoroute. Non à cette liaison A28-A13 déboussolée.

Liaison A28-A13 : les opposants au projet s’organisent sur plusieurs fronts

Non à l'autoroute
La dernière manifestation de l'association "Non à l'autoroute" avait eu lieu le 27 juin 2013 dans la commune du Manoir-sur-Seine, directement impactée par les nuisances du projet. Le même jour, une mauvaise nouvelle tombait : le rapport Duron mettait bel et bien le projet à l'ordre du jour, même avec un scénario à 2030.
Si certains élus s'en sont réjouis, 17 maires s'étaient mobilisés contre, représentant un peu plus de 80 000 habitants, parmi lesquels Oissel, Tourville-la-Rivière, Val-de-Reuil, Pont-de-l'Arche, ou Ymare…

En cette rentrée, plusieurs actions sont menées en parallèle, sur le terrain et au sein des institutions

Sur le terrain, la manifestation pour la gratuité du péage d'Incarville a réuni près de 150 personnes ce samedi 19 octobre.
L'idée en réclamant la suppression de ce péage, est de transformer le tronçon allant d'Heudebouville à La Maison-Brûlée en autoroute urbaine : une autoroute à la taille de la métropole rouennaise à laquelle appartient aussi la CASE désormais, qui facilite les trajets à l'intérieur de cette métropole. Que ce soit les trajets domicile-travail, et aussi les échanges vers les centres administratifs, universitaires, culturels, les hôpitaux aussi, ou simplement la famille, les amis, les loisirs...
Cela permettrait de désengorger le réseau secondaire, notamment au niveau de la sortie de Criquebeuf-sur-Seine. En réclamant ce test de gratuité - qui fut proposé pour une durée de 3 mois par Jean-Louis Destans, le président du Conseil Général de l'Eure... en 2005 -, et jamais appliqué, l'association veut prouver qu'une nouvelle infrastructure est inutile pour désengorger le trafic routier.
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Un trafic fluidifié, plus économique, qui ne nécessite pas une ruineuse autoroute avec de terribles conséquences environnementales, et aussi des transports pour tous.

Parallèlement, d'autres actions sont menées, pour que l'argent public soit affecté au développement des transports collectifs pour tous, plutôt que d'être provisionné pour de futures infrastructures coûteuses, destructrices et inutiles. Ce sera le sens de l'intervention de François Merle, élu écologiste de Val de Reuil, lors de la séance plénière du jeudi 24 octobre à la CASE (Communauté d'Agglomération Seine Eure).
Au niveau national, cela va dans le sens de l'amendement déposé par les députés écologistes Eva Sas (membre de la commission Mobilité 21) et Eric Alauzet, en faveur d’une TVA à 5,5 % sur les transports publics. L'amendement a été rejeté en première lecture : le projet de loi de finances prévoit donc la hausse de ce taux, qui passerait de 7 à 10 % dès janvier 2014 - la TVA étant appelée à financer le CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi).
La colère des usagers du rail s'exprime d'ores et déjà par des pétitions lancées par des associations d'usagers, comme celle lancée par Vernon Train de Vie. Si vous voulez la signer, cliquez ici...
Parallèlement, la mobilisation des élus écologistes va continuer au Sénat, puis en seconde lecture à l'Assemblée, pour convaincre leurs collègues de la majorité et au-delà. Rappelons en ces temps de crise, que le développement des transports collectifs est un moyen de créer de nombreux emplois non-délocalisables.
Comment peut-on s'engager dans la préparation de la Conférence des Nations Unies sur le Climat, qui se tiendra en 2015 à Paris ? Comment peut-on préparer la future loi sur la transition énergétique ?... quand on s'en prend d'un côté aux transports collectifs, et que de l'autre on prévoit de financer de nouvelles autoroutes ?
Ce débat, nous réclamons qu'il ait lieu aussi en région, en saisissant la Commission Nationale du Débat Public d'une demande de Débat public sur le projet de liaison A28-A13, conformément à la loi. C'est le sens de la démarche effectuée cette semaine par le mouvement Europe écologie – les Verts et les élus écologistes de la Région, de la CREA, et de l’Agglomération Seine-Eure.
Car c'est tous ensemble, citoyens, associations et élus que nous ferons évoluer la société, dans le sens d'une plus grande justice sociale et environnementale. N'est-ce pas là le rôle que doit retrouver la politique : de rassembler, plutôt que de diviser ?

Pôle métropolitain : le “scoop” de Frédéric Sanchez sur l’A28-A13. Une autoroute sous-évaluée ?

autoroute
C'est sur le site de l'agglo, en date du 11 juillet : le scoop de Frédéric Sanchez
Le président du pôle métropolain CREA Seine-Eure a annoncé : "Le Premier Ministre vient d’annoncer la réalisation de la liaison A28/A13 et qu’il retenait le scénario n°2", un scoop pour ceux qui n'ont ni internet, ni radio, ni télé.
Franck Martin a ajouté : "Retenir le scénario 2 est une excellente nouvelle. Ces projets d’infrastructures vont impacter nos budgets et nous devons dès à présent avoir une démarche financière, commencer à économiser, pour que le moment venu, nous puissions participer au financement de ces infrastructures d’envergure nationale et financer nos propres infrastructures."
Et oui, il va falloir sérieusement économiser, il est peut-être là le scoop : Le projet de liaison A28-A13 - contournement est de Rouen a été estimé à 880 millions €. Estimation basse du coût du projet, et aussi estimation la plus haute.
Or, il s'agit là le l'étude la liaison A28-A13 SANS la jonction vers Saint-Etienne du Rouvray.
Lors du Comité de pilotage du 19 octobre 2012, le préfet de Région a exposé aux élus une variante préférentielle, pour la liaison A28-A13 incluant le raccordement vers Rouen. L'analyse de la DREAL ((Direction Régionale de l'Environnement, et l'aménagement et du logement) incluant des critères de fonctionnalités, d'environnement humain et naturel, et de conception technique a éliminé 30 variantes, n'en retenant que 4.
Le coût estimatif donné par la DREAL Haute_normandie est de 1,05 Md€.
Et encore, c'est une valeur indicative qui ne préjuge pas des résultats des études de détail et des mesures compensatoires.
La DREAL indique qu'il convient de noter que pour les différentes variantes, le montant est du même ordre.
Il manquerait donc 170 Millions €, qu'il conviendrait encore de modifier en fonction des études de détails et des mesures compensatoires.
L'analyse de la DREAL a-t-elle changé depuis ? A-t-on changé le tracé retenu ?
Puisque l'Etat a prévu 880 millions - ça passe mieux que lorsqu'on annonce plus d'un milliard € -, qui financera le reste ? Est-ce que ce sera le concessionnaire ? Ou est-ce pour cela que M. Martin envisage de sérieusement économiser ?
Autre inconnue : quel serait le montant du péage, puisqu'il y aura retour en concession ?

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