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Gains de temps pour le contournement Est : 1,5 milliard €

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Les gains de temps, c’est ce qui justifie l’autoroute. Il sont estimés à… 1 milliard et demi d’euros, et quelques millions de poussières.
C’est quasiment l’entièreté du gain que représente l’autoroute.
Seulement, troquer 1 milliards d’euros d’investissement public – nos impôts – et d’usage – le péage -, avec autant de pertes en termes de paysages, de santé, de destructions de terres naturelles et agricoles, mais aussi tous les avantages négatifs du projet avancés par le maître d’ouvrage, il vaudrait mieux y trouver un compte quelconque avant d’engager le moindre coup de pelle(teuse) :
  • Gains environnementaux : 31 millions €. On se demande comment 516 hectares de destruction de terres naturelles ou agricoles, et 136 hectares de forêts détruites, pourrait rapporter 31 millions !
  • Avantages carburant : – 128 millions €. Une perte de 128 millions € en carburant ? On prévoit donc plus de déplacements sur toute la métropole. Donc plus de congestion, comme le redoutent nombre de services, des ponts et chaussées à l’AURBSE.
    Et cela n’inclue pas les effets de la périurbanisation qui n’est étudiée par le maître d’ouvrage, alors que les Directions régionales de l’Équipement les y invitent très fortement.
    Plus de carburants, plus de déplacements, plus de congestion, et plus de pollution.
  • Coûts entretien et dépréciation des véhicules : -234 millions d’euros. Le parc automobile, alors que les prix baissent, que la consommation est censée baisser, va engendrer une perte supplémentaire de 234 millions €.
    Tout auto, tout routier, jusqu’en 2080, date présumée de fin de concession.
  • 47 millions de gains de sécurité. Un chiffre qu’il va falloir peut-être revoir un peu à la baisse : une étude de l’observatoire Sanef sur les comportements sur autoroute montre qu’après 10 années de suite de baisse de l’accidentologie et de la mortalité, l’ensemble des indicateurs est reparti à la hausse depuis 2015. En cause, la vitesse d’abord. Elle est impliquée dans 7 accidents sur 10, et la cause de 10% des accidents mortels. Mais aussi l’inattention, et l’usage du téléphone : 16% des accidents mortels.
    La Sanef rappelle qu’en roulant à 150 km/h au lieu de 130 km/h, sur une distance de 100 km, on ne gagne que 6 minutes.
    On peut rappeler aussi qu’en roulant à 110 km/h au lieu de 130 km/h, sur 100 km, on ne gagne que 6 minutes.
    Et donc, en roulant à 90 km/h au lieu de 130 km/h sur une distance de 30 km (CASE – Rouen), on ne gagne qu’un peu plus de 5 minutes.
  • Mais enfin, la quasi entièreté des avantages présentés, ce sont les gains de temps : 1507 millions d’euros. Les gains de temps devront représenter un milliard et demi d’euros, et ceci essentiellement sur les horaires pendulaires (travail matin et soir), faute de quoi, l’infrastructure ne sera pas rentable.Ce sujet ne peut souffrir d’erreur, d’approximation, ni de doutes. Les gains de temps doivent représenter 3 fois le coût d’investissement présenté pour qu’il y ait une chance d’être rentable.
    A noter que les coûts d’investissements présentés dans la VAN sont de 523 M€, soit 60% des 886 M€ HT de l’investissement total. Sauf à le dépasser, bien entendu.
van-se-contournement-est

Vous pouvez cliquer sur l’image ci-contre pour constater les avantages/inconvénients estimés par le maître d’ouvrage.
Les gains de temps qu’il présente sont le déplacement aux horaires pendulaires entre Louviers et le rond point aux vahes : 10 minutes en véhicule léger, un quart d’heure en poids lourd.
Un autre gain est présenté entre Fleury-sur-Andelle et le rond point aux vaches, faisant passer le temps de parcours de 50 à 20 minutes.
Je me suis d’abord interrogé sur le 1er cas : comment gagner 10 minutes sur un trajet qui ne prend que 16 minutes en voiture, et 15 minutes sur un trajet d’un peu plus de 20 minutes en camion ?
Aujourd’hui, lorsqu’on prend l’A13 à Incarville, même aux heures de pointes, ce tronçon est fluide. Jusqu’au rond point aux vaches, au moins. A partir de cet endroit, le boulevard industriel (RD18e) est une des voies les plus congestionnées de la métropole.
Mais le contournement Est ferait déboucher son trafic précisément à cet endroit, que l’on sait congestionné.
L’A13, c’est un tracé simple : en ligne droite, sans changer d’altitude, avec un seul péage, sur un tronçon fluide, on peut soit bifurquer sur le rond point aux vaches, soit continuer et emprunter la Sud III, soit encore sortir au rond point des colonnes pour emprunter la rocade sud.
Avec le contournement, on nous propose non pas un, mais deux péages. On prend le péage à Val de Reuil, on traverse un viaduc de 1,7 km qui part de Lery, à 7 ou 8 m d’altitude, puis le viaduc grimpe à 25 m de hauteur, redescend à 7 à 8 mètres de hauteur entre le Manoir et Pîtres, nous conduit le long de la Seine, bifurque vers le plateau Est, on remonte jusqu’à 60 mètres, avant d’arriver à Gouy directtion les Authieux, où un viaduc de 1 km nous fait redescendre sur une pente très forte (5%) jusqu’à 10 mètres de hauteur à Oissel, où on pourra emprunter un autre viaduc qui passe au dessus du chemin de fer (ligne le Havre-Paris). Comment gagner 10 minutes en ne cessant de monter et descendre, en empruntant des viaducs où la vitesse devra être limitée, monter, descendre, remonter, redescendre ? C’est bien sûr impossible. Et même on en perdrait.
Tous les élus savent que c’est impossible, et le disent volontiers, pour certains partisans de l’autoroute, mais pour d’autres raisons que les gains de temps.
La question posée au maître d’ouvrage lors des séances d’enquête publique, il m’a été précisé qu’il ne s’agit pas de 10 minutes mais plutôt 5 minutes. J’ai pourtant bien lu 10 minutes. Et si l’on fait des calculs de VAN de 10 minutes, et que cela ne fait que 5, alors le calcul de la VAN est faux. Et s’il faut diviser le gain de temps de moitié, le projet n’est plus rentable, l’argent public gaspillé.
Personnellement j’estime que le trajet par le contournement prendrait plus de temps que par l’A13, pour un péage plus élevé. Et les Casois refusent déjà, dans leur grande majorité, le péage d’Incarville. Ils shuntent empruntent la RD 6015 et le contournement de Pont de l’Arche vers Criquebeuf pour ne pas payer les 2,10 euros. Quitte à perdre des minutes. Comme les camions d’ailleurs.
Pour gagner des minutes, le maître d’ouvrage a surestimé les temps de parcours sur les tronçons qui pourtant sont fluides. Sur le trajet CASE-métropole, mais aussi sur le trajet de Fleury-sur-Andelle au rond point aux vaches. les 50 minutes présentées en temps de parcours. Ça, c’est le parcours qui passe par le centre ville de Oissel. L’autre parcours, gratuit, passe par l’A13 et ne met que 35 minutes. C’est bien sûr ce tracé qu’empruntent les rares usagers qui iraient de Fleury-Sur-Andelle au rond point aux vaches.
Mais quel intérêt auraient les Fleurysiens de se rendre au rond point aux vaches ? C’est un trafic marginal.
S’il n’y a pas de gains de temps, ou marginal, puisqu’on ma répondu que s’il n’y avait pas de gain de temps pour CASE-métropole, il y en avait un pour les trajets CASE-Amiens.
Je veux bien le croire. Mais combien d’usagers effectuent quotidiennement un trajet pendulaire Louviers-Amiens ? Y en a-t-il même un seul, pour lequel nous serions prêts à engager 1 milliard d’euros ?
nono
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