Bienvenue chez Myriam et Thomas, cueilleurs de plantes et fruits sauvages, et producteurs de confitures et de sirops biologiques.
Mûres, baies de sureau, cenelles, cynorodons et prunelles, ortie, achillée, millepertuis, menthe et origan vous sont proposés à déguster sur les marchés.
Leur exploitation est passée sous les radars du maître d'ouvrage. A moins que ceux-ci aient choisi de ne pas les voir. "Couvrez ce trésor de nature que je ne saurais souffrir !"
Leur travail ne consiste pas seulement à transformer plantes et fruits sauvages en mets délicats, Myriam et Thomas entretiennent la terre pour maintenir un équilibre écologique, et préserver une biodiversité très riche sur leur exploitation, permettant à des plantes patrimoniales de s'épanouir. La pelouse calcicole recèle non moins de 160 espèces végétales, 9 sont patrimoniales, 19 peu communes, et une, la phalangère rameuse, est rare et protégée régionalement.
C'est un site de 7,35 hectares d'un seul tenant, où 300 espèces de plantes vasculaires ont été recensées. Un paradis pour insectes, othoptères, mollusques, coléoptères, et bien sûr abeilles et autres pollinisateurs, qui se trouvent protégés dans un milieu sans aucun pesticide, entièrement naturel.
Le site abrite aussi des papillons rares, le demi-argus et l'azuré de la cytise, et aussi un minuscule rongeur, le muscardin, des couleuvres à collier, orvets fragiles, crapauds, en plus d'être un paradis pour oiseaux, hiboux moyens-ducs, chouettes effraies, éperviers, faucons hobereaux, buses variables et chauves-souris.
Comment le maître d'ouvrage a-t-il pu passer à côté de ce patrimoine naturel que Myriam et Thomas protègent ? Comment ont-ils pu ignorer ce qui leur a été signalé de longue date ?
Ce projet autoroutier menace l'exploitation et l'activité des deux agriculteurs bio, mais bien plus que cela : ce projet menace un trésor de biodiversité qui risque de disparaître, alors même que le réchauffement climatique met les espèces de plus en plus en danger.
Non content d'être toxique pour la nature et la biodiversité, l'autoroute augmenterait le réchauffement climatique, avec 50 000 tonnes de gaz à effet de serre ajoutées supplémentairement par an.
Le maître d'ouvrage présente un gain environnemental de 31 millions d'euros comme avantage de l'autoroute. Soi disant en rétablissant des lisières ou en "favorisant" des corridors écologiques.
Mais en réalité, et cela, tout le monde le sait : c'est un massacre environnemental que propose le maître d'ouvrage. L'autoroute va détruire des zones d'intérêt écologique majeurs, des paysages grandioses, une biodiversité qui nécessite qu'on la protège, car elle nous protège. Une autoroute ne favorise pas les corridors écologiques, elle est un mur entre espèces, c'est une rupture écologique. On ne crée pas des lisières, on les détruit.
Ils mentent ceux qui vous disent, et osent écrire qu'il y a gain environnemental (enquête socio économique, pièce F, page 157), et qui lui donnent une valeur de 31 millions d'euros.
Il y a perte, majeure, et le coût serait si immense qu'il ne saurait en être mesuré, aujourd'hui, et pour les générations à venir.
Merci à Myriam et Thomas, qui, eux, protègent notre patrimoine naturel.
Le refus de voir cette zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique, et floristique exceptionnel se double d'un refus de répondre.
Depuis 2011, Thomas alerte le maître d'ouvrage de la présence de cette zone, mais il est ignoré.
Il aura fallu en arriver à l'enquête publique pour être entendu par les commissaires-enquêteurs. Mais le maître d'ouvrage n'a pas daigné répondre à leurs questions.
Ce n'est ni d'intérêt écologique, ni d'intérêt général, mais la preuve du désintérêt pour la nature et ceux qui la protègent.