C’est tout simplement impossible. Les comptages sur le trafic de transit réalisés par les services de l’équipement (CETE) parlent d’eux-mêmes :
Le trafic de transit qui passe à l’EST n’est que de 1983 véhicules (VL + PL).
Les flux de transit ne vont pas sur un axe nord-sud dans sa quasi-totalité, mais vers l’ouest, l’A13, le Havre, ou l’a28 et la RD438, qui longe gratuitement l’A28 et qui est empruntée par les camions, vers le sud. Et vers Paris.
Veut-on réaliser une infrastructure à plus d’1 milliard d’euros pour seulement 1983 véhicules/jour ? Dans l’allégresse, en ajoutant les trafics de transit qui vont au nord-ouest (A150 – Barentin – et A151), cela représenterait un trafic de 3598 véhicules VL + PL. Cela ne représente que 0,35% du trafic global de l’agglomération.
En détournant tout le trafic de transit entre l’A13 à l’est et l’A28 au nord, l’a154 et l’A28, et tout le trafic allant vers l’A150 et l’A151, cela ne désengorgerait Rouen que de 0,35% du trafic.
Quelles sont les conclusions que fait la Direction Régionale de l’Equipement sur la rentabilité interne de l’ouvrage A28 Rouen-Abbeville dans son évaluation socio-économique :
Oui, Rouen sera plus engorgée encore.
Et ce n’est pas avec un échangeur qui débouche à Oissel sur la jonction entre la RD18e et la RD418 que la situation de Rouen va s’améliorer : la RD418 emmène les véhicules vers la SUD3, avec les mêmes problèmes de circulation qu’aujourd’hui (un aménagement manquant au pont Flaubert et des véhicules qui se “cognent” sur l’avenue Jean Rondeaux), tandis que la RD18e, la zone industrielle, congestionnée elle aussi, conduira les véhicules vers… le pont Mathilde ! CQFD
Pour les CCI, et nombre d’élus, le contournement Est de Rouen, c’est le (début du) Grand Contournement Ouest de Paris.
Le Grand Contournement de Paris est une réalité. Il existe, mais il ne semble pas suffisant pour les chambres de commerce, les concessionnaires autoroutiers, et autres aménageurs de zones d’activité.
Les mêmes qui promouvaient hier l’A28 comme axe Calais-Bayonne n’y trouvent plus que peu d’intérêt.
Charles Revet et Ladislas Poniatowsky, tous deux sénateurs aujourd’hui, mais à l’époque Président du Conseil Général de Seine-Maritime pour l’un, et député de l’Eure pour l’autre, conduisaient une opération escargot pour manifester pour l’A28, l’axe Calais-Bayonne, aujourd’hui réalisée.
Il manque un aménagement à l’ouest de Rouen pour relier les tronçons nord et sud de l’A28. Car, selon les propres dires du maître d’ouvrage de la liaison A28-A13, cette liaison à l’est n’aurait pas vocation à accueillir le trafic A28 nord-A28 sud. Il passe à l’ouest.
Mais le trafic de l’autoroute est un échec, surtout entre Rouen et Alençon, qui ne compte que 5 000 à 10 000 véhicules/jour.
Si l’on regarde les comptages de camions réalisés par le Conseil Général de l’Orne (2013), le trafic qui échappe à l’autoroute se retrouve sur la RD438 qui longe l’A28. Ce sont plus de 800 poids lourds/jour qui préfèrent emprunter la départementale, et ce jusqu’à Alençon.
Il ne s’agit pas d’un échec de la liaison, à proprement parler, mais d’un déport vers la départementale du fait du prix trop élevé de l’autoroute.
Un déport évidemment dangereux pour les riverains et les usagers.
Mais, sans taxe poids lourd (écotaxe), avec une taxe à l’essieu au plus bas, comment obliger les camions à emprunter l’autoroute ?
Dans une motion pour le contournement est de Rouen, l’association pour le contournement réclame :
“La traversée de l’agglomération rouennaise reste aujourd’hui le seul goulet d’étranglement de l’axe autoroutier Nord – Sud-Ouest européen reliant Stockholm à Gibraltar et plus localement du Grand contournement du bassin parisien.”
l’axe autoroutier Nord – Sud-Ouest européen reliant Stockholm à Gibraltar, rien que ça. Et pourquoi pas un ouvrage d’art reliant les colonnes de Gibraltar pour en faire l’axe autoroutier Stockolm – Côte-d’Ivoire ?
Plus sérieusement, mais retoqué par la commission mobilité 21 dans le SNIT, refusé également par la population qui ne veut pas transformer la RN154 en autoroute payante A154, le contournement ouest de Paris est un schéma qui existe depuis les années 60. Qu’est ce que c’est ?
On le voit, ce n’est pas un contournement est de Rouen que voient les CCI et autres partisans, mais la première marche de l’édifice qu’est la réalisation du “barreau manquant” : l’A154.
Les visions de l’aménagement ont changé depuis 1960. Comme l’a rappelé Michel Barnier, député européen UMP, commissaire européen au marché intérieur et aux services :
“Elle ne sera pas belle la France de 2015, si c’est la France du tout béton et du tout autoroutes.”
Et si l’on continue de vouloir faire payer les autoroutes, à des usagers, à des routiers qui préfèrent emprunter les départementales, elle sera surtout beaucoup plus dangereuse.
Ce sera peut-être l’occasion de faire du business, de créer aussi des zones d’activité qui créeront peut-être de l’emploi, ou le relocalisera.
Mais si c’était le cas, étant donné le nombre de concessions qui ont été cédées au privé (85% du réseau), et le nombre de routes créées, nous aurions sûrement du en constater les effets bénéfiques par l’inversion de la courbe du chômage.
Et si les autoroutes ne créaient pas d’emplois ?
Documentation et rapports :
Une réunion houleuse à Gouy. La population ne veut pas de cette autoroute, la soi-disant liaison A28-A13. Elle le dit, elle le crie. C’est NON ! Non à ce tracé, et non à l’autoroute !
1 – présentation du projet par le maître d’ouvrage, la DREAL, représentée ici par M. Patrick Berg
La présentation du projet, désormais bien rôdée. “Nous pensons qu’elle est utile et nécessaire”, dit le maître d’ouvrage, la DREAL.
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Le premier argument est que “l’agglomération rouennaise est une des dernière villes de France à n’avoir pas de contournement”.
Faux : Grenoble (dont les études ont montré que la rocade nord, très contestée, ne délesterait pas significativement la rocade sud), Rouen, Tours (réalisation de l’A110 suspendue), Orléans (une tangentielle ouest), Clermont-Ferrand, Avignon, Angers (rocade sud – pour 100 000 usagers potentiels – à l’arrêt depuis 2009), Reims, Dijon (c’est un contournement de 18,5 km à l’est – RN274), Perpignan, Nîmes, Toulon, Cannes, Le Havre, Dunkerque, La Rochelle, Brest, Mulhouse, Bayonne, Strasbourg ne sont pas équipées de contournements complets. Et encore moins en autoroutes payantes…
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“L’ensemble du trafic, et du trafic de transit, est obligé d’emprunter les radiales et le centre de Rouen”, dit la DREAL.
C’est faux : contrairement à ce qui est expliqué, 84,5 % du transit se fait avec l’ouest. 55% du trafic de transit c’est Paris-Le Havre, 18178 véhicules.
Le trafic en transit vers l’ouest c’est 25387 véhicules, 77% du trafic de transit. C’est l’A13. La direction, c’est l’ouest.
Le trafic en transit A28 nord – A28 sud-ouest vers Alençon, ou vers la RD438 , sud ouest, 2460 véhicules, 7,5% du transit.
C’est donc 84,5% du trafic de transit qui passe à l’ouest.
Le trafic venant de l’A13 vers l’A150 (Barentin) et l’A151, 1615 véhicules, mois de 5%. Voilà pour les radiales.
Le trafic de transit venant de l’A13 et de la RN154 vers l’A28 par l’est – la où serait le contournement -, c’est 1983 véhicules actuellement, 6% du transit.
On le voit, le contournement est ne peut en aucun cas accueillir le trafic de transit qui va à l’ouest, la quasi totalité du trafic de transit.
Il ne résoud pas la question de la liaison A28-A28 par l’ouest, sauf en doublant le trajet des poids lourds, en les emmenant vers l’est d’abord, pour récupérer l’A13 pour retourner vers l’ouest, en doublant la pollution émise, en congestionnant encore un peu plus l’A13 entre Incarville et Rouen. Cela rendrait encore plus dangereux les échangeurs de Criquebeuf et Tourville-la-Rivière, et fragiliserait cet axe essentiel nationalement qu’est l’A13.
Il est utile de citer l’avis du Conseil Général des Ponts et Chaussées du 30 novembre 2006 sur l’A28 ABBEVILLE ROUEN
“Les objectifs de trafic de l’ouvrage ont donc été largement dépassés. Cependant, ce dépassement n’est pas dû à la fonction première d’itinéraire de transit qui lui était assignée, mais à une fonction induite de support du développement urbain.”
Les promesses étaient les mêmes, les effets seront les mêmes.
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Il y a un fort potentiel de développement sur la partie économique pour l’agglomération rouennaise, dit le maître d’ouvrage. Mais aussi pour les pôles économique de Val-de-Reuil, la vallée de l’Andelle qui créeront des richesses et de l’emploi.
La Direction de l’équipement a démontré que sur l’A28, Abbeville Rouen, mais aussi Rouen Alençon, il n’y avait pas eu de créations nettes d’emplois, mais un effet de relocalisation.
Parce que l’autoroute représente un mur qui coupe les entreprises de leurs clients. Les prédictions économiques qui disaient qu’il y aurait des créations nettes d’emplois se sont avérées fausses.
Comment la DREAL peut parler de créations d’emplois, alors que les études socio-économiques n’ont pas été réalisées, et que des infrastructures du passé ont prouvé qu’il n’en n’a rien été ?
Citons encore l’avis du Conseil Général des Ponts et Chaussées du 30 novembre 2006 sur l’A28 ABBEVILLE ROUEN
“Les collectivités ont eu la volonté d’accompagner la réalisation progressive de l’infrastructure, ce qui s’est traduit par l’aménagement de nombreuses zones d’activité économiques. Ces zones d’activité, qui conservent aujourd’hui encore d’importantes réserves foncières, ont accueilli un nombre croissant d’établissements, ce qui paraît répondre aux objectifs des collectivités. Ce point est cependant tempéré par les entretiens menés avec les acteurs locaux qui, sauf dans les secteurs au dynamisme économique déjà bien avéré, évoquent plutôt un effet de relocalisation que de création nette d’activité.”
2 – Francis BIA pour l’association HNNE (Haute-Normandie Nature Environnement).
Au contraire des interventions de la DREAL qui ont été huées et sifflées, l’intervention de Francis BIA est littéralement ovationnée.
C’est non à ce contournement Est de Rouen.
“Nous avons tous besoin pour vivre d’Air, d’eau, de Nourriture, de Sommeil : ne pas en tenir compte met en péril la santé et même la vie.”
Préserver l’environnement, c’est donc préserver l’humain, avec ses activités, son habitat, son droit à conserver, ou à retrouver, une qualité de vie satisfaisante.
Actuellement, alors que l’on finalise des textes de loi sur la transition énergétique, les enjeux environnementaux et humains, sur ce projet de contournement Est ne sont pas suffisamment pris en compte.
Les documents qui nous sont fournis pour la Concertation sont trop fragmentaires pour montrer toute la richesse écologique de nos territoires…
Ou alors les documents complets ne nous ont pas encore été communiqués.
Le maître d’ouvrage évalue à 600 hectares la superficie qui sera soustraite aux milieux physiques.
Ces 600 hectares se traduisent par :
• Une perte pour les activités agricoles et sylvicoles, et par la destruction d’un réservoir de biodiversité.
• Une perte de valeur patrimoniale et de qualité de vie pour les familles riveraines… et pas seulement elles !
Les territoires les plus impactés par le projet à savoir » un espace de 10 km de part et d’autre de l’infrastructure», selon le Schéma de cohérence Territorial.
600 hectares = 6 000 000 m2 soit sur 41km de long = une largeur de 147 mètres de large
600 hectares = 6 millions de m2 = 840 terrains de football…
HNNE défend en cela l’intérêt général et non de simples intérêts particuliers. Ils comprennent parfaitement l’intérêt du concessionnaire à se voir confier un nouveau marché. Mais que nous faire acheter ce produit qu’est le contournement n’est pas forcément un acte de philanthropie. Et cette façon de mettre en avant l’intérêt général ressemble à un argument de vente.
M. Bia rappelle au nom des associations qu’ils souhaitent que la participation de l’Etat à cette Concertation ne soit pas uniquement destinée à promouvoir et imposer ce projet à partir de la variante préférentielle.
Il faudrait des échanges d’arguments basés non sur la croyance, mais sur la réflexion, sur le raisonnement à partir de documents complets et d’études détaillées, qui ne nous ont pas été fournis à ce jour. Ils veulent des échanges qui évitent la répétition d’affirmations non démontrées et présentées comme indiscutables.
C’est ainsi que le mot Concertation peut retrouver son sens.
3 – intervention de Alain Roussel, maire des Authieux : c’est non !
NON à cette autoroute ! Sous les applaudissements…
4 – questions réponses – sécurité des axes secondaires, impacts environnementaux et économiques, absence de concertation avec les communes
5 – réponses sur le cancer : C’est la stupeur et la colère dans la salle !
La question, posée vers 5mn50 de cette vidéo, ne trouvera sa réponse qu’après la 18ème minute.
Froide, glaçante, cynique ou scandaleuse, alors qu’on évoque le cancer et la mort, la réponse de M. Berg sidère et révolte le public.
“On a tous aujourd’hui une habitation, desservie par une infrastructure, une route, qui passe devant chez lui. Voilà !”
C’est un tollé, un soulèvement.
On ne veut pas d’une autoroute qui charrie la mort !
6 – le sénateur communiste Thierry Foucaud sur le Grenelle, et Francis BIA.
Un médecin accuse le maître d’ouvrage de mauvaise foi sur la santé des habitants, tandis que le sénateur revient sur le rejet, le mécontentement et la surdité des politiques face aux habitants. Sourds, ou bien quoi ?
Après la réponse de M. Berg – c’est bon pour l’emploi – Francis Bia, HNNE, liste les grandes villes et métropoles qui ne sont pas dotées de contournement routier. Il redemande à ce que les études d’impacts soient épinglées au dossier avant de le confier au ministre afin qu’il puisse décider en connaissance de cause ! Puisque ce projet, même s’il diffère totalement de celui débattu en 2005, ne fait pas l’objet d’un nouveau débat…
7 – Safer – compenser les terres agricoles mais perdre définitivement des terres arables.
Emanmuel Hyest explique le rôle de la Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural), qui a pour but de compenser dans ce projet les pertes de terre agricole pour les exploitations agricoles. La Safer acquiert, des parcelles souvent d’agriculteurs en fin de carrière, ou bien des parcelles excentrées, afin de recomposer des exploitations pour les agriculteurs dont les terres sont artificialisées et bitumées.
Mais des terres agricoles disparaissent bel et bien. M. Hyest estime que les politiques doivent avoir le courage de protéger durablement les terres agricoles, et ne pas les mettre en terrains à construire.
Pascal BENARD, directeur général de la Safer HN, explique que les acquisitions ont exclusivement vocation à rétablir les exploitations agricoles, et non de permettre aux collectivités d’acquérir des réserves foncières pour créer des zones d’activité. Sur les 70 km donnés en exemple sur l’A28, 1 seule zone d’activité a été créée, et elle est aux 3/4 vide aujourd’hui.
Les créations d’emplois qu’escomptaient les élus n’ont pas été au rendez-vous.
Une démonstration qui avait déjà été faite lors du débat public sur la LNPN.
Une vidéo de la présentation Pascal Bénard, pour la Safer, de bien meilleure qualité, avait déjà été présentée lors du débat public LNPN.
• Les terres arables et les forêts détruites ne seront pas compensées. Elles sont détruites définitivement.
• Les acquisitions ont exclusivement vocation à rétablir les exploitations agricoles, et non de permettre aux collectivités d’acquérir des réserves foncières pour créer des zones d’activité.
• Les zones d’activité le long des autoroutes ne créent pas d’emplois.
9 – expropriations, intérêt général, exploitations agricoles qui devront partir, trafic et emploi.
On voit que le cas d’exploitations agricoles, qui n’ont pas forcément été reçus ou visitées par la Safer, notamment en filière courte, du producteur au consommateur, va obliger certains à abandonner leurs exploitations.
L’infrastructure – l’autoroute dont personne ne veut – va prélever 600 hectares, dont 290 hectares de terrains agricoles. Déclarée d’utilité publique, les terres seront achetées, ou les propriétaires expropriés, au nom de l’intérêt général.
Concernant les questions sur le trafic, M. Berg, s’il ne conteste pas les chiffres, se trouve néanmoins dans l’incapacité de répondre.
Le détournement du trafic de transit a été présenté comme un des objectifs majeurs de l’infrastructure, sur la plaquette commerciale, mais aussi tout au long de ces réunions de (soi-disant) concertation.
Ce qui est prévu à Gouy, c’est 6700 poids lourds. Soit sur une amplitude horaire de 15 heures, 1 poids lourd toutes les 8 secondes. Rouleraient-ils 24h/24 que cela représenterait 1 poids lourd toutes les 13 secondes. A ce rythme, les riverains pourraient craindre autant pour leurs nuits que pour leurs jours.
Mais 77% du trafic de transit passe à l’ouest de l’agglomération. On ne peut pas obliger les camions à se diriger sur un axe nord-sud, alors qu’ils se dirigent d’est en ouest, sur un axe paris-Le Havre, 18178 véhicules, 55% du trafic de transit. Mais aussi du nord à l’ouest, près de 10%, du sud vers l’ouest, 10% encore. Et de l’ouest vers l’ouest. Alors que le transit en radiales ne fait que 12% et 6% passent aujourd’hui à l’est. 1984 véhicules.
Les poids lourds, puisque la destination est l’ouest, devraient emprunter un itinéraire qui leur ferait faire le double de kilomètres. C’est à dire le double de pollution.
Combien de morts en plus ? On ne le sait pas. Parce qu’aucune étude d’impacts n’a été réalisée.
Nous avons compris que cela permettrait de rendre la ville aux riverains, à Rouen, argument répété.
Mais combien de morts en plus par cette double pollution, due au double de trajet, qui va exposer les 110 000 habitants des 33 communes impactées ?
Il n’y a pas d’études, pas de documents, donc on ne sait pas. Il suffit de se convaincre que c’est pour l’intérêt général.
Combien de morts tout au long des 55 ans que durera la concession ? On n’est sait fichtre rien. Sauf qu’évidemment il y en aura.
Pour quel intérêt économique ? On ne sait pas, les études n’ont pas été faites.
Alors, comme Jérôme Bourlet, je me demande pourquoi on a oublié le E de la directive ERC : éviter, réduire, compenser.
On ne compense pas, on ne réduit pas, et l’on n’a pas pensé à réaliser des études d’impact, alors, évitons.
Non à cette autoroute qui ne sert, en fait, qu’à ponctionner contribuables et usagers, sans tenir compte des dégâts !
8 – vision d’Apache : oui au contournement, mais en modifiant le tracé aux Authieux-Port-Saint-Ouen.
L’association APACHE, qui veut préserver un air de campagne aux Authieux-Port-Saint-Ouen, ne veut pas du saccage proposé dans ce projet.
François Lorin se dit à mi-chemin entre ceux qui sont pour ce projet et les opposants. Une sorte de “p’t’être bien qu’oui” ?
Se défendant d’être “nimbystes” (Not In My BackYard – oui au projet mais pas chez moi), l’association présente un projet alternatif qui éviterait Ymare, Gouy et les Authieux, et se raccorderait à l’A13 en passant par Alizay, Igoville et Sotteville-sous-le-Val. Un pont serait construit supplémentairement au Manoir en redondance de celui de Pont-de-l’Arche.
Au cas où le tracé ne serait pas modifié, l’association souhaite que soit creusé un tunnel afin que le village ne soit pas coupé, avec un ouvrage différent de celui proposé par le maître d’ouvrage pour traverser la Seine.
Il évoque la facilité à creuser le calcaire, sans pour autant parler de la fragilité du coteau, ni du transports de marchandises dangereuses dans les tunnels.
Enfin, François Lorin évoque l’absence de de concertation et de documentation de la DREAL sur ce projet dont ils ne veulent pas en l’état.
Il est utile de rappeler que M. Berg, pour la DREAL, n’a eu de cesse de dire que c’est ce tracé, en l’état, ou bien pas de contournement. Alors, “p’t’être bien qu’non” ?
10 – les élus des localités concernées ont été totalement écartés de la concertation.
Aux questions sur les transports en commun et aux engagements de la France en matière de réduction des gaz à effet de serre (facteur 4), le maître d’ouvrage ne daigne pas répondre. Pas plus qu’il ne répond sur la demande, maintes fois réclamée, des études d’impact qui ne se feront qu’après. Comme ne seront étudiés qu’après les transports en commun.
Aux questions sur les expropriations, M. Berg nous dit qu’il n’y a pas de réalisation d’une infrastructure d’intérêt public sans indemnisation juste et préalable.
Les riverains indemnisés apprécieront la justesse de l’indemnisation, et la formule “au plus juste”.
Les autres, ceux qui restent, risque moins de goûter l’affirmation de M. Berg à Val-de-Reuil, comme quoi les habitations situées près d’une autoroute prennent de la valeur. Du fait de l’augmentation de leur qualité de vie ?
Un habitant revient dire, comme l’ont dit tous les maires des communes impactées : les maires n’ont pas été invités à participer aux concertations. “Allez-vous enfin mettre tous les maires autour d’une table, vue l’opposition qui se passe aujourd’hui sur le contournement est, allez-vous enfin les réunir pour leur dire maintenant ce qui va se passer ? Je voudrais que vous me fassiez une réponse claire devant tout le monde. Allez-vous voir les maires, une fois pour toutes !”
Que répond M. Berg, ou plutôt, la DREAL, puisque M. Berg ne parle pas en son nom, mais au nom de l’Etat ?
M. Patrick Berg, pour la Dréal, l’Etat :
“Non, ce n’est pas vrai, il n’y a pas que les grands élus. D’ailleurs, je ne sais pas ce que c’est que les grands élus, pour moi, c’est les élus de la République, pour moi, tous les élus ont une valeur égale. A chaque étape importante du projet, donc quand on dit, les maires, on n’a pas voulu les rencontrer, ce n’est pas vrai. Alors, ça fait effet de manche, ce n’est pas vrai. A chaque réunion, en 2011, en 2012, en 2013, c’est exact, il y a un comité de pilotage qui associe le président du conseil régional, les présidents de conseils généraux, les députés, les sénateurs et les conseillers généraux, c’est complètement vrai, et d’autre part, il y a aussitôt après une réunion avec les 40 maires. Donc quand on dit : “les 40 maires n’ont jamais été réunis”, c’est complètement faux. C’est une effet de manche. Ca fait joli de le dire, mais c’est faux. Comme tout à l’heure, je le rappelais, maintenant, c’est un point de départ, et donc nous aurons, sur chacun des passages difficiles, des réunions avec l’agglomération et avec les maires. Non monsieur, je ne suis pas un menteur !”
La personne qui a posé cette question n’a pas parlé de grands élus. Il a demandé QUAND l’État viendrait se mettre autour de la table avec les maires, tous opposés à ce projet ? M. Gaillard, garant du débat, a été obligé de dire que M. Berg avait un problème de vocabulaire, confondant concertation et information.
Ce que j’en pense : un projet ruineux, inutile et désastreux pour l’environnement et la qualité de la vie. Il ne répond pas aux objectifs qui lui sont fixés, il ne correspond pas à la réalité des échanges. Mais il est la volonté de quelques uns, et ce sont ceux qui vont en subir les conséquences les plus graves, pour leur santé et leur qualité de vie, et ceux sont aussi eux qui en assumeront le plus gros coût.
Il est totalement anormal que les études d’impacts ne soient pas réalisées avant de décider de l’opportunité de ce projet.
Il va détruire des terres arables définitivement. Bien sûr, la Safer s’efforcera de compenser au maximum les exploitants agricoles, en compensant des agriculteurs avec les terres agricoles d’exploitants qui partent en retraite, en rachetant les terrains de particuliers. Et puis il y aura des expropriations. Mais une agriculture sur la défensive et qui va souffrir.
Nous avons entendu la colère des citoyens, ils ne veulent pas de cette autoroute. Nous avons entendu les désespoir et la souffrance de ceux qui seront expropriés, et celle pire encore, de ceux qui verraient une autoroute se dresser au bout de leur habitations.
La DREAL ne répond pas à certaines questions, ou répond à côté, avec des assertions parfois sorties d’un chapeau. “Ce n’était pas ma question.” “Oui, mais c’est ma réponse. Voilà !”
L’Etat et les politiques peuvent-ils rester sourds à cette opposition ferme, ce refus massif, cette souffrance et cette colère ? N’entendent-ils pas les applaudissements saluant les défenseurs du territoire, et de l’autre côté les huées et les sifflets contre ce projet destructeur ?
C’est non à cette autoroute. Non à cette liaison A28-A13 déboussolée.
Nous avons passé une magnifique journée à Andé, pour la fête de l’IMA, ce samedi 17 mai. Concert des élèves, concert des professeurs, puis chorale de Gospel. C’était brillant, gai, vraiment splendide.
Bravo à l’IMA, aux professeurs, aux participants. La soirée devait se terminer autour d’un repas canadien, malheureusement trop tardif pour mes filles, surtout pour la plus petite.
Nous avons aidé à installer quelques sièges avec les amis présents là-bas. Puis nous sommes repartis, mes deux filles et moi, à pied, comme nous étions venus. Véronique m’a demandé si nous voulions qu’elle nous raccompagne, mais avec ce temps, la balade était trop jolie.
En sortant j’ai bien entendu, au bout du parking à gauche, madame Kaaouche crier qu’elle pourrait porter plainte, mais ce qu’elle fait dans la sphère privée m’intéresse autant qu’une guigne. Elle ne m’adresse de toutes façons pas la parole, nous partons mes filles et moi dans l’autre direction, le pont, pour aller faire à manger aux filles, lire une histoire et direction les beaux rêves.
Dimanche allait être une autre belle journée, au Havre, pour aller défendre la réserve naturelle de l’estuaire et observer les oiseaux migrateurs.
C’est sur le retour que j’ai reçu un coup de téléphone de Jérôme, qui m’avertit qu’après mon départ, cette femme était rentrée dans la salle pour crier que j’avais commis des dégradations sur sa voiture. Cela après notre départ bien sûr.
Et affirmer qu’elle allait porter plainte.
Elle a donc fait un pataquès, à ce que m’ont raconté les personnes présentes, gâchant la fête, pour prétendre qu’en sortant avec mes filles, je serais allé rayer sa voiture.
Elle ment.
Je n’ai, ni moi, ni mes filles, approché sa voiture, j’ai passé l’âge de faire de telles conneries de quelques décennies, et il y a quelques décennies, on ne pratiquait pas ce genres de conneries. Mes filles sont trop bien élevées pour ne serait-ce qu’y penser, et si je leur apprends à observer les oiseaux, à lire, à compter et à bien travailler à l’école, il ne me vient pas à l’esprit d’aller leur apprendre à dégrader les biens d’autrui.
Je leur apprends au contraire à respecter l’environnement, à ramasser les déchets, à aider. Nous éduquons nos enfants, nous leur donnons l’exemple.
Même si toutes les personnes qui nous connaissent savent que madame Kaaouche a menti, c’est une calomnie. A mon égard, et à l’égard de mes enfants.
C’est minable.
Madame Kaaouche n’a d’autre choix désormais que d’aller porter plainte. Les gendarmes nous interrogeront, comme les personnes présentes.
Et on ne pourra que constater que madame Kaaouche est une menteuse.
Le bruit court depuis longtemps que le Mutant de la commune de Saint-Pierre du Vauvray pourrait fermer.
Les coopérateurs, sociétaires du groupe COOP, les habitants et clients du magasin, et bien sûr des employé-e-s du magasin sont très inquiets sur son devenir. Sur leur avenir…
Leader Price, enseigne du group Casino a racheté 47 « le Mutant » et en affilie 90 autres en Normandie et en Picardie.
Mais le mutant de Saint-Pierre du Vauvray ne fait pas partie des 47 mutants rachetés. Il fait « malheureusement » partie de la liste des 18 magasins de l’enseigne « le Mutant », qui disparaît, pour lesquels aucune solution n’a pas encore été trouvée.
Une réunion locale des coopérateurs a eu lieu le mardi 13 mai à la salle des fêtes de Saint-Pierre du Vauvray.
Eric Lemoine, responsable communication du groupe Coop, a d’abord dressé le bilan du groupe. Il est sévère : après une perte (résultat d’exploitation) de 12,4 millions d’euros en 2012, le groupe affiche une perte de 11,5 millions d’€ en 2013.
- En conséquence, le groupe a présenté un troisième plan social en 3 ans. 260 emplois avaient été supprimés lors des 2 plans précédents. Pour ce troisième Plan Social de l’Emploi (PSE), ce sont 382 emplois qui sont menacés – les chauffeurs sont licenciés et la logistique est confiée à 2 opérateurs extérieurs ;
- Le groupe cesse ses activités de pure proximité (MUTANT EXPRESS, C’EXPRESS et POINT COOP) ;
- L’activité discount ne cessant de diminuer, le groupe espère augmenter l’activité drive ;
- et 47 magasins « le Mutant » revendus à l’enseigne Leader Price, 90 affiliés, et 18 dont le sort est sur le fil du rasoir. Dont le magasin de Saint-Pierre…
Monsieur Lemoine a voulu se montrer rassurant : pour les 18 magasins qui ne font pas partie du plan de rachat ou d’affiliation, une solution serait en train de se dérouler. Mais dans le secret, pas le droit d’en parler.
Le responsable de la communication s ‘est dit quasi-certain que le magasin serait encore ouvert dans les 2 ans à venir. On devrait le savoir entre juin et septembre, c’est promis.
Le groupe s’engage à informer.
Elus, CASE et municipalité en tête, ne doivent pas détourner le regard !
Je regrette que la mairie ou l’intercommunalité n’aient pas été invités à cette réunion. Ce sont les grands absents, alors que ce commerce est essentiel pour les habitants de la commune, et au-delà, des communes environnantes : Muids, Connelles Herqueville, Andé, Saint-Etienne et alentours, sont aussi concernées.
C’est essentiel, et il n’y avait aucun élu, hormis Jérôme Bourlet et Linda Lamot.
C’est une question de survie pour le pôle secondaire que nous sommes sensés représenter !
Pour les habitants du coin, c’est un commerce indispensable et complémentaire des autres commerces.
Pour les personnes âgées, pour ceux dont la mobilité est réduite, mais aussi pour tous : l’accueil est de qualité, de proximité, et qui permet d’assurer la totalité des besoins quotidiens localement.
Les élus – CASE et municipalité en tête – ne doivent pas détourner le regard !
Tout le monde ne peut pas aller au drive, commander sur internet, ou sinon… augmentez les transports en commun, donnez des accès et des formations internet ?!.
Le groupe COOP se veut rassurant, les sociétaires, les clients, les habitants et les employés restent inquiets.
M. Lemoine s’est voulu rassurant, s’estimant quasi-convaincu que cette surface ne fermerait pas dans les 2 ans.
Et pourtant, à une question sur la clause de 5 ans pour pouvoir récupérer ses parts, il explique à l’assistance que les sociétaires pourront récupérer leur dû plus tôt… dès la fermeture du magasin.
Il y a de quoi être raisonnablement très inquiet.
Il y a de quoi se mobiliser pour que cela n’arrive pas.
Le mardi 22 avril a eu lieu l’organisation des commissions à la CASE, avec l’attribution des postes de vice-présidents et de rapporteurs.
C’est la politique à la papa : après un beau discours de Bernard Leroy sur la représentation territoriale et la nécessité de travailler ensemble au service de tous les habitants, le président de la CASE s’est félicité de l’effort de parité entre les élus, avec 30 femmes sur 80 délégués communautaires. Le discours sera pédagogique quant au fonctionnement futur du bureau et de l’assemblée.
Puis est venue l’heure de présenter les 15 vices-président-e-s.
FX Priollaud, nouveau maire de Louviers se présente comme 1er vice-président et président délégué. Parmi les 14 autres délégué-e-s initialement prévues pour accéder aux postes de vice-président-e-s, seulement 2 femmes : Anne Terlez sera vice-présidente à la “politique de la ville et la transition énergétique” et Sylvie Blandin, 1ère adjointe à Igoville, présidera la commission “transports conviviaux et électromobilité”.
Pour le reste, que des hommes. Les déléguées communautaires de la CASE manquent-elles tant de compétences qu’on ne puisse respecter même le pourcentage d’élues à la CASE (37,5%) pour présider les commissions ?
Mais, avant que ne commence la désignation des présidents, un petit coup de théâtre a valu 1 h et demi de suspension de séance : avec seulement 2 voix d’écart lors de l’élection du président Bernard Leroy, la gauche décide de faire une contre-proposition. Réclamant 3 vice-présidences supplémentaires, ils n’obtiendront finalement que la création d’une nouvelle commission “reconversion industrielle” qui sera présidée par… un homme, Gaëtan Levitre, maire communiste d’Alizay.
Sur les 17 présidents et vice-président-e-s, 2 femmes, cela nous fait 11,76% de femmes. Bienvenue dans le vingtième siècle. Ça fait une note de 2/20.
Pour avoir, du côté de Bernard Leroy comme du côté de Marc-Antoine Jamet, constaté que la parité n’était pas au rendez-vous, et nommé malgré tout un homme à la commission créée au cours de la séance, je retire un point : 1/20.
Les Présidents et vice-président-e-s :
Commission |
Président |
Présidence |
Bernard Leroy |
Président délégué |
FX Priollaud |
Stratégie et partenariats locaux et internationaux (sic !) |
M-A Jamet |
Mise en valeur du territoire, SCoT, sauvegarde du patrimoine |
Thierry Delamare |
Developpement économique, économie circulaire, SODEVIL |
J-M Moglia |
Développement numérique |
Daniel Jubert |
Artisanat, tourisme, commerce |
Jean-Yves Calais |
Politique de la ville, transition énergétique, ANRU, santé, Agenda 21 |
Anne Terlez |
Urbanisme et aménagement |
Christian Wuilque |
Jeunesse et proximité, centres de loisirs, péri-éducatif, Aide à domicile |
René Dufour |
Voirie et liaisons douces |
Jacky Bidault |
Transports conviviaux et électromobilité, Transbord, PDU, covoiturage |
Sylvie Blandin |
Finances, budget, achats |
Patrick Madroux |
Propreté publique, déchets ménagers, balayage |
Jean Carré |
Cycle de l’eau, eau potable, assainissement et milieux naturels |
J-C Christophe |
Parcours résidentiels, habitat, logement, PLH2 |
Richard Jacquet |
Reconversion industrielle |
Gaëtan Levitre |
Le parlement a voté la confiance au gouvernement.
En janvier, le président avait tombé le masque, en assumant qu’il n’était pas socialiste, mais social-démocrate.
Il annonçait le pacte de responsabilité : réduction des dépenses publiques, réduction des taxes et des cotisations sociales, l’ennemi n’est plus la finance.
Même Jersey n’est plus un paradis fiscal aujourd’hui ! Qu’il est loin le discours du Bourget. Fini donc la réforme bancaire, aux oubliettes la transition écologique.
Si certains pensaient que l’Europe ne pouvait être que sociale, écologique et solidaire, ils se sont mis le doigt dans l’œil. L’Europe ne serait qu’une économie de marché comme une autre.
Avec Valls aux commandes du gouvernement, et avec un gouvernement resserré autour de Hollande, on assiste au tournant social-libéral de la politique du PS.
L’analyse qu’a fait le président de la défaite électorale des municipales l’a conduit à durcir sa politique : suppression de la contribution de solidarité des sociétés, baisse de l’impôt sur les sociétés, baisse des charges sur les bas salaires – suppression de toutes les charges au niveau du SMIC – et baisse des cotisations famille jusqu’à 3,5 fois le SMIC (90% des salariés), afin de
permettre aux entreprises exportatrices, les grandes entreprises, d’augmenter leurs marges.
C’est la politique de l’offre : les entreprises créent la croissance, la croissance crée de l’emploi.
Le risque, c’est que, comme ces baisses de charges se font sans contrepartie, l’augmentation des marges des entreprises se traduise en augmentation des dividendes, et non en embauches. Même si cela permet d’augmenter l’actionnariat et le renforcement des fonds propres.
A contrario de la politique de la demande qui propose d’augmenter la consommation, et donc directement d’augmenter les carnets de commandes, la production, et l’investissement.
Comment financer les 30 milliards d’euros de cadeaux aux entreprises, redisons-le, aux grandes entreprises, alors que nous restons dans le carcan du TSCG, qui n’a pas été renégocié comme le candidat Hollande l’avait promis, la règle d’or, et l’inflexibilité de la politique monétaire européenne ?
Le gouvernement prévoit 50 milliards d’économies.
Elles seront drastiques pour les particuliers. 10 milliards d’économies sont prévues sur la sécurité sociale et les prestations sociales.
C’est la mise à bas de l’Etat providence.
C’est donc un effondrement prévisible de la demande, et des économies dans l’emploi. Donc plus de chômage, moins de services publics, et le renoncement aux investissements. Notamment dans les transports et la transition énergétique.
10 milliards devront être trouvés par les collectivités locales, alors même que les dotations de l’Etat, au titre des compensations financières pour les transferts de compétences vers celles-ci, sont en baisse. Et, qu’accessoirement, la réforme des rythmes scolaires vient peser supplémentairement sur elles…
10 + 10 + 19 = 39
Il manque encore 11 milliards, il faudra tout de même arriver à renégocier un report de l’objectif des 3%.
Le gouvernement tourne le dos à la politique de la demande, pratique celle de l’offre, au profit de seulement 10% des entreprises, rompt avec le service public, va peser sur les ménages qui devront supporter ces mesures d’austérité, avec une promesse de 5 milliards de baisses d’impôts pour les foyers modestes, qui ne sont pas, eux, financés.
Ne manquerait que l’introduction de la TVA « dite » sociale pour finir d’achever la demande !
La réforme territoriale ? Elle ne prendra effet qu’en 2021. Un horizon bien lointain pour des économies aujourd’hui. Et l’occasion de pratiquer un exercice de bonneteau en matière de compétences et, surtout, de dotations…
Avec l’abandon de la transition énergétique, l’abandon d’investissements indispensables tant pour les transports que pour les économies d’énergie, avec une politique de l’offre qui ne tient compte ni de la demande, ni des PME, avec une casse annoncée des services publics, le chômage de masse et de longue durée, l’austérité promise aux français, est-ce bien la bonne réponse au message que les électeurs ont voulu faire passer au gouvernement ?
Dix députés écologistes ont validé ce choix politique en votant pour la confiance, alors qu’ils auraient pu s’abstenir de façon bienveillante, sans quitter la majorité.
Les deux ministres écolos ont choisi de renoncer aux maroquins dorés à l’or fin : N° 2 du gouvernement, écologie ET énergie, et même un stylo quatre couleurs en prime. Sauf qu’il n’y avait pas de mines verte ni rouge. Duflot parlait, elle, d’un couteau sans lame…
Il faudra bien que les 10 députés écolos s’expliquent sur leur choix, d’autant qu’ils viennent compenser les 11 députés socialistes qui se sont abstenus. Une première dans la République.
L’écologie est-elle miscible dans le social-libéralisme adepte de la politique de l’offre ?
Si oui, comment ? Pour faire quoi, si ce n’est une énième conférence autour d’un constat, partagé par tous désormais, d’une crise climatique majeure qui nous attend (économique et financière, environnementale, humaine en termes sanitaire, d’insécurité, de pauvreté, de conflits à venir…) ?
Je veux bien essayer de comprendre, mais il faut m’expliquer.
Louviers bascule à droite. Sincères félicitations à François-Xaviers Priollaud et Anne Terlez pour leur victoire qui leur permet de remporter la municipalité, ainsi que 13 conseillers communautaires sur les 80 qui composent l’assemblée de l’agglomération.
La défaite est parfois cinglante par chez nous. A Vernon, la liste PS de M. Nguyen Than ne recueille que 17,05% des voix. Le refus de l’ouverture n’a pas été payant.
Evreux est passé à droite.
Le PRG perd les deux villes qu’ils administraient dans le département, et les agglomérations Seine-Eure et Grand Evreux.
Je leur souhaite de reconstruire dans la sérénité, dans la recherche des solutions les meilleures pour eux et pour les gens, et avec les meilleurs partenaires possibles.
Vae victis. Je souhaite tout de même rendre hommage à Franck Martin et à tous ceux qui l’ont accompagné au cours des années. Oui la communication, oui l’agressivité qu’il a pu avoir envers certains, alors qu’on peut se disputer sans tomber dans la caricature.
Et oui à nombre d’actions municipales. Comités de quartiers, associations ont pu s’exprimer, parce qu’il y a bien une qualité à reconnaître à Franck Martin, c’est d’être capable de laisser travailler les gens, quitte à s’en attribuer le résultat. S’attribuer les résultats, c’est une posture politique. Laisser travailler les gens pour la communauté, et faire travailler les services pour sa commune, c’est une vraie qualité.
Merci pour votre travail et de vrais résultats, même si nous avons été en désaccord sur de nombreux points. Nous avons été en accord sur d’autres.
Les méthodes n’ont pas plu apparemment, au vu de tout ce qui a été fait. Et toutes les villes n’ont pas basculé à droite non plus. A méditer…
Pour les avoir rencontrés ou écoutés, FXP et Anne Terlez sont des personnes intelligentes et responsables.
Ils devront reprendre le flambeau. Sans trop critiquer, ce ne sera pas facile, et il est logiquement politique de le faire.
N’oubliez pas ceux qui bossent au cœur de la ville et des quartiers. Les élections vont et viennent, et la ville, c’est aux gens qu’elle appartient.
N’oubliez pas l’écologie, non plus. C’est pour demain.
A Rouen, la fusion sans problèmes entre le PS et EELV – qui a réalisé un score de plus de 11% au 1er tour – et PC a permis de reconduire la liste d’Yvon Robert.
Mais Caen, Montivilliers, Fécamp tombent à droite. Plus près de chez nous, Les Andelys passe à droite, avec tout de même un score impressionnant pour le FN. Laure Dael, PS, ne réalise que 22,53% des voix.
Gisors tombe aussi, malgré la figure emblématique de Marcel Larmanou.
Mais ce n’est pas que l’Eure ou la Normandie qui ont basculé. C’est toute la France qui a basculé.
Quelle claque ! Une énorme claque ! Et 155 villes de plus de 9000 hab. qui basculent à droite.
Qu’en penser ? C’est bien sûr une défaite de la politique du gouvernement. Mais pas seulement.
Les électeurs sont adultes et responsables. Il faut accepter la sanction, pas d’autre choix.
Il faut répondre aux gens. Ils n’ont pas fait que voter contre le gouvernement : ils ont dit non à leurs maires. Non à leurs maires de gauche. Sont-ils plus nuls que les maires de droite ? Parfois, oui. Mais à ce point, la gifle magistrale est tout de même une gifle infligée à un gouvernement de gauche qui semble avoir complètement abandonné le peuple de gauche. Le petit peuple. Les petites gens, qui cherchent même des solutions dans les extrêmes qui n’ont que l’exclusion à proposer pour protéger. Comme si on pouvait exclure les problèmes.
Devise shadok : s’il n’y a pas de solution il n’y a pas de problème.
Devise extrême shadok : s’il y a problème, supprimons les gens qui ont des problèmes, il n’y aura plus de problème.
Notre président a entendu les électeurs. Les gens ont voté à droite. Donc ils veulent la droite. Ce sera Valls.
Ce n’est pas un syllogisme, c’est une fatalité.
C’est une adhésion à l’opinion publique, ce n’est pas une réponse. Au delà de la question de l’homme, c’est bien la question de la politique qui est mise en cause. Nous aurons un pacte de solidarité…
PS (post-scriptum :-) Une bonne nouvelle quand même dans tout ça, c’est la victoire de M. Piolle et toute sa liste à Grenoble. Résultat d’un gros travail de fond, d’un énorme travail de chacun et d’aspirations à faire autrement. Merci, Eric. Je te souhaite, comme à chacun, de la réussite. Et à toi en particulier, dans ce game over de la gauche.
C’est le lièvre et la tortue. Le lièvre part en campagne ce soir, et nous explique son programme.
Après avoir refait l’histoire, expliquant que tous les maires précédents n’avaient rien fait en 30 ans, nous apprenons que M. Loëb a fait bouger sa commune en 6 ans.
Ouah ! Que d’animation à Saint-Pierre, que d’investissements. La commune en est révolutionnée…
Après un coup sur Jérôme Bourlet et son opposition, qui leur en aurait fait voir de toutes les couleurs – ben tiens -, on apprend que c’est l’opposition qui l’a empêché de réaliser quelque point de son programme.
Mais il a toujours eu la majorité (sinon, il ne serait plus maire). il a donc pu faire ce qu’il voulait. La question lui a été posée. Pas de réponse.
S’il ne l’a pas fait… c’est qu’il ne l’a pas fait. C’est tout.
Ils vont refaire les trottoirs, avec même des accès handicapés. D’accord. Pourquoi donc ne l’ont-ils fait en 6 ans ?
Ils ne pouvaient pas. Il fallait d’abord faire l’enfouissement des réseaux (sans le fourreau pour la fibre, c’était idiot, mais passons).
Pourtant, j’ai bien peur que les trottoirs, la circulation (et j’en profite pour tordre le cou à la rumeur qui dit qu’on mettrait un sens unique rue grande) et le centre commercial n’aient pas été étudiés sérieusement. Je n’ai jamais vu quoi que ce soit au conseil municipal !
Salle des fêtes, polyvalente, ou intergénérationnelle comme on veut : Ils auraient même la subvention (?!.). Il y a même un courrier de la Préfecture qui leur promettrait une subvention de 151.000 euros (il ne manquerait donc plus que 350 000 euros). A condition que?.. Je n’ai pas compris la condition.
Je demande à voir ce document agité devant nous. Mais le candidat à sa succession me dit qu’il ne le montrerait pas à moi. J’aime pourtant les documents, je les scrute, habituellement. “On va la faire circuler dans le public, mais pas à vous.” Bien sûr, le document n’ira pas jusqu’au public !
Etonnamment, il n’est pas non plus sur le site internet de la commune, et nous n’avons rien sur le site du Conseil Général quant à l’obtention de quoi que ce soit.
S’il n’obtient pas la subvention, il n’y aura pas de travaux. Ce que j’en ai compris : il n’y aura pas de subvention, donc, dans la salle des fêtes, il n’y aura pas de travaux !
Ses adjoints et conseillers nous l’ont affirmé : “C’est du bla-bla électoral”, pour l’un, et “c’est vrai, ils l’ont pas”, pour l’autre.
Miroir aux alouettes !
Aires de jeux. Celle de M. Bourlet – qui avait les subventions – : on ne l’a pas faite pour des questions de garantie décennale. A cause des fondations.
Donc ils demanderont des subventions avec des sols permettant une garantie décennale.
Question : “La subvention, vous l’avez ?” Réponse embarrassée : non.
Encore un miroir aux alouettes.
L’école. Ecole et réforme scolaire !
Chauffage. Il est vieillissant.
Equipement ? Pas sa faute.
La réforme des rythmes scolaires ? Pas prête et il n’y a pas de plan. Il y a aura des personnes compétentes et formées, puisque c’est la loi. Mais les personnes ne sont pas prévues et les personnels n’ont pas reçu de formation.
La faute ? A nous sûrement ?
Un sujet torride et d’actualité, sur lequel Jérôme est très, très compétent : l’assainissement.
Jérôme explique comment les choses vont se passer pour les résidents qui vont devoir se raccorder. Soit ils le font eux-mêmes, soit ils signent un engagement qui leur permet de répartir les frais entre les habitants qui ont, pour les uns 5 ou 10 mètres de distance pour se raccorder, pour les autres, 50 mètres.
Jérôme a expliqué les aides, les modalités, le financement.
Le candidat Alain Loëb a expliqué aux électeurs qu’ils pouvaient se dédire de leur engagement. Si, à l’issue de l’étude, le coût était plus élevé pour eux que de le faire eux-mêmes.
Bien entendu, le cabinet d’études et les entrepreneurs iront en justice pour ne pas être floués. Nous parlons ici de mutualisation des coûts.
Les habitants qui sortiront du groupement auront un coût plus élevé et moins de subventions.
Un candidat, et maire, doit-il tromper la collectivité, ne serait-ce que par ignorance ?
Le discours est unique, et il n’existe sûrement pas une autre commune où un candidat, maire de surcroit, oserait avancer de tels arguments.
Dois-je revenir sur le fait que les intervenants extérieurs, nous, mais d’autres comme Adolphe Lamot, se sont vus couper la parole par M. Loëb, équipé d’un micro et d’une sono ?
Au cours de nos débats et réunions, nous les avons laissé intervenir à leur convenance. Question de style. Question de respect. Simple question de politesse.