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Olivier Razemon : comment la France a tué ses villes, à Évreux

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Qu’on se rassure, le dernier chapitre s’intitule “Comment la France peut sauver ses villes.”

Olivier Razemon est journaliste, notamment au Monde, et auteur de plusieurs ouvrages sur les transports, la ville et leurs rapports avec les citoyens. Il est invité Par Laetitia Sanchez, EELV, avec Françoise Martin, PRG, et Timour Veyri, PS. Avant un débat autour de son livre “Comment la France a tué ses villes”, une déambulation d’une heure dans Évreux sera l’occasion de faire le constat de la vacance commerciale en centre-ville qui s’aggrave chaque année. Près de 1% supplémentaire chaque année, nous en sommes à près de 10% de vacance commerciale en moyenne en ville.
Des vitrines vides, mais aussi, de plus en plus de logements vacants.
En 15 ans, la vacance commerciale a été multiplié par 4. Seules les métropoles et les très grandes villes réussissent à maintenir un vacance aux alentours de 6%. Une moindre perte.
Mais où vont donc les commerces ? Les gens consomment-ils moins du fait de la crise ?
La consommation augmente de 1,5% par an. C’est beaucoup déjà, plus que l’inflation.
Mais c’est en périphérie que vont les consommateurs. En auto. dans la grande distribution : hypermarchés, centres commerciaux accueillant la plupart des enseignes qui résidaient en centre-ville auparavant.
Le parc progresse de 3% par an, le double de l’augmentation de la consommation.
La guerre, ou la concurrence, fait rage maintenant entre zones d’activités commerciales. Et elles tombent, les unes après les autres, des friches commerciales qui rouillent là où il y avait encore des champs il n’y a pas bien longtemps.
Les centres-villes et les petits et moyens commerces sont les 1ère victimes. Est-ce inéluctable ?
Non. Mais il faut combattre les à-aprioris. Le mode de vie des Français est focalisé sur l’auto. Et les commerçants des centres-villes sont encore une majorité à penser qu’il faut toujours plus de place à la voiture, alors même que 20% des foyers n’ont pas de voiture. Des clients semble-t-il piégés à l’intérieur des villes. Oui, si les commerces disparaissent. Mais si l’on rend de nouveau la ville praticable et respirable, les clients auront du bonheur à s’y promener et s’y rencontrer.
Il faut cesser de se plaindre du fait qu’on ne trouve plus de superette pour acheter quelques commission, et en même temps faire toutes les courses dans les hypers.
Cesser de se plaindre de la pollution quand on est coincé dans une file de voitures, parce qu’on y est soi-même bloqué en voiture.
Cesser de pester contre un monde qui se tue à la recherche de ressources rares lorsqu’on change de smartphone dès que la mode de la dernière version le dicte.
Mais le maître-mot, c’est la place de l’automobile en ville. Et dans les villages. On prend la voiture pour quelques centaines de mètres, parfois moins, et on râle parce qu’il n’y a pas de place libre.
Or, les villes qui réussissent à survivre et à limiter leur taux de vacances commerciales, ce sont les métropoles, comme Rouen qui prend de plus en plus conscience de la nécessité de réserver de la place aux piétons. Merci les écolos. Mais qui peine encore à traiter la circulation à vélo, quand dans nombre de grandes villes, le vélo a surpassé l’auto.
Pour les commerçants, ce sont des clients qui portent moins de volume et de poids qu’un gros 4×4, mais beaucoup plus souvent, sans polluer, en quête de qualité de vie. Et d’économie, quand 15% du budget des ménages passe dans la voiture.
Et ce sont des clients qui reviennent plus souvent, qui se fidélisent.
Comment la France a tué ses villes, Olivier Razemon

Je vous invite à lire cette étude passionnante – “comment la France a tué ses villes”Comment la France a tué ses villes, Olivier Razemon -, où les diagnostics font froid dans le dos, mais qui reste parfaitement optimiste, tans les solutions sont à porté de main.
Elles arriveront tout ou tard, par le remplacement des vieux briscards de la politique qui voient leurs villes mourir en allant inaugurer leurs prédateurs en périphérie des villes, et aussi par l’évolution des modes de vie en ville. On change, mais on ne le voit pas encore assez.
Mais on change, inéluctablement, et nous allons devoir nous adapter aussi. Très vite.

Le diagnostic en vidéo, avec Olivier Razemon et Laetitia Sanchez :

Les solutions, on les connaît, elles font du bien, mais… ça change les habitudes :

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Eure : Lecornu ferme des collèges. Peu importe lesquels.

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Sébastien Lecornu, 1er cercle de bruno Le Maire (archives ©Le Démocrate Vernonnais)

Sébastien Lecornu. Le jeune loup de la politique et de la modernité, de la droite décomplexée, du premier cercle de Bruno Le Maire, ministre de l’économie, décide de fermer 3 collèges dans l’Eure.
Quels collèges ? Des paillerons, les trucs qui brûlent et asphyxient. Donc le collège Pierre Mendès-France dans l’agglomération Seine-Eure.
Mais dans notre agglomération, il n’y a pas de collège Pailleron. Les deux collèges auxquels on a voulu s’en prendre, Pierre Mendès-France et les Fougères sont bien réalisés en dur. Mal isolés, c’est sûr, et tous les partis s’engagent dans leurs promesses électorales à rénover les bâtiments, dans le cadre de la transition énergétique.
Programme de l’UDI, promesse n° 32 : “32. Lancer un programme national de rénovation des bâtiments anciens les plus énergivores. Rendre effective la rénovation d’un demi-million de logements anciens par an.”
M. Lecornu s’attaque surtout à des collèges en réseau prioritaire : Pablo Neruda (Évreux, REP+), Pierre Mendès-France (Val-de-Reil, REP), les Fougères qui s’est trouvé curieusement interpellé mais n’est plus concerné par la fermeture (Louviers, REP). Il n’y a que le collège Jacques Daviel à Barre-en-Ouche qui n’est pas REP mais connaît un taux très important de population défavorisée.
Une population défavorisée, cela signifie qu’il y a nombre de familles qui ne disposent pas d’auto, et où la proximité est importante, pour les élèves d’abord, qui s’y rendent à pied, qui rentrent chez eux manger plutôt que d’aller à la cantine. Mais aussi une proximité entre famille et enseignants. C’est un gage de suivi scolaire, et donc de plus grande réussite scolaire.
Nous, parents d’élèves élus, et enseignants, nous avons interpellé les élus de l’agglération Seine-Eure-Bord (la CASE) pour leur demander d’écouter nos arguments et de nous donner leurs positions. M. Lecornu et le Rectorat ont été en copie de nombreux mails pour plus de transparence.
Finalement, les élus à l’unanimité ont voté pour demander au Conseil départemental un moratoire de deux ans sur la décision de fermeture de PMF, pour tenir compte de l’augmentation de la population au sein de l’Agglomération, et des nouvelles orientations gouvernementales en matière d’éducation. [Nous parents avions demandé “de tout collège dans l’agglomération”, ils ont spécifié PMF, mais admettons : c’est lui qui était particulièrement visé.]
Les parents et enseignants ont applaudi cette motion unanime. Seul le FN n’a pas pris part au vote. Merci encore à tous les votants.
La réponse de M. Lecornu ne s’est pas fait attendre !

Parce que j’entends depuis des mois les arguments des uns et des autres et que je souhaite que cette décision de fermeture se fasse en transparence et dans un esprit de concorde, je suis prêt à étudier vos propositions de fermeture alternative d’un autre collège.
Sébastien Lecornu, maire officieux de Vernon selon actu.fr, vice-président d’agglo, président du Conseil départemental, directeur de campagne de l’actuel ministre de l’économie pendant la primaire, puis de Fillon, et puis il a été conseiller parlementaire, peut-être sera-t-il conseiller ministériel à l’économie, et peut-être en se rasant le matin ?…

Preuve que la fermeture de ce collège n’est dictée ni par des raisons sociales, encore moins pédagogiques, d’insertion, de vivre ensemble, mais uniquement par des raisons financières, le président du Conseil départemental demande aux élus locaux de désigner un collège à faire tomber par pure mesure d’économie budgétaire.
Reverra-t-on nos élus en tractations, ou s’écharper entre eux pour garder chacun son collège – ou bien sommes-nous prêts, tous ensemble, parents d’élèves, enseignants, élus de l’agglomération à faire corps pour le bien des élèves d’abord, mais aussi d’une population éduquée et formée qui sera capable de dynamiser le territoire, et pour le bien des familles ? Certes, parents d’élèves et familles n’ont pas d’autorité, et même parents d’élèves élus, nous ne sommes pas invités à participer aux discussions et aux décisions concernant l’avenir de l’éducation de nos enfants. Nous sommes juste électeurs et contribuables. On paie les autres, et on les élit. Mais nous sommes debout. Pas en marche, debout.
Conversation imaginaire entre une Petite Maman Française (qu’on appellera PMF), mère de petits élèves qui veulent trouver leur place dans la vie, et le Leader, dit aussi le lapidaire, ou la Lime éducative, le Loup de Collège Street (qu’on appellera L, pour faire court) :
PMF – Mais je ne suis pas un pailleron !
L – Ben c’est pareil, t’es un pauvre collège.
PMF – Non, je suis un collège pour les élèves du quartier, je ne suis pas regardant sur l’argent qu’ils ont.
L – En plus, l’argent c’est moi qui leur donne. Ils n’ont qu’à bosser.
PMF – Mais ils n’ont pas l’âge légal de travailler, ils ont tous moins de 15 ans !
L – Ça va changer avec la loi travail, les entreprises pourront déterminer à quel âge on bosse, combien de temps, et si on les paie. En attendant je paie les parents.
PMF – Les parents ont déjà bien du mal à trouver du travail et de l’argent, il faut bien former les enfants pour qu’ils en trouvent ?
L – Et bien, qu’ils aillent se faire former ailleurs !
PMF – Mais ici, c’est sur place, c’est là qu’ils vivent, qu’ils mangent, ils ont même le ciné à côté, le sport, le théâtre à quelques mètres, les concerts, l’école de musique, la culture.
L – Des cinés, y en a ailleurs, et le théâtre, ça nourrit pas sa famille. Sauf Christian Clavier, Depardieu me pardonne.
PMF – Mais ils habitent là, ils viennent à pied ou à vélo.
L – Ça leur fera les pieds. Ils n’ont qu’à s’acheter une auto, ça relancera l’économie. Comme ça, ils pourront aller bosser à Cléon.
PMF – Leurs parents voudraient bien. En plus c’est payé le SMIC, voire plus. Mieux que ce qu’ils ont en tous cas.
L – Ils n’avaient qu’à faire des études !
PMF – C’est ce qu’ils veulent pour leurs enfants en tous cas.
L – Y a plus de sous. Ouste. En marche, c’est bon pour la santé.
PMF – Oh, c’est pas la santé qui manque, le tout, c’est de pas y finir. Il manque bien quelques travaux de rénovation, des débouchés après le collège, des transports, des parents rassurés, des professeurs en confiance, des projets, pour grandir en toute sérénité…
L – Y a plus de sous, qu’on vous dit ! Si vous ne voulez pas fermer ce collège, désignez-moi un collège, et je lui coupe la tête !
PMF – Euh… Montaigne au Vaudreuil ?
L -…
PMF – Nan, je blaguais. Nan, non, lui coupez pas la tête, c’était juste une blague. Ah, il va le faire… Ahhhhh … Au secours!!!
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liaison A28-A13 : 5 candidats aux législatives donnent leurs positions

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Vendredi 26 mai 2017, vendredi de l’ascension en pleine canicule. On en parlera du climat, d’ailleurs, lorsque l’on parlera de l’intérêt général.
A28-A13 : préfère-t-on construire une autoroute qui nuit au climat, comme aux hommes et à la nature, ou bien veut-on sauver le climat, et les hommes avec ?
Erratum : suite à la lecture des programmes des candidats, j’ai corrigé les positions de R. Jacquet, qui se trouve Pour l’autoroute, et celui du FN, qui a compris l’opposition des habitants et se positionne contre.

Non à l’autoroute a invité tous ceux qui le voulaient à une soirée film + débat au cinéma de Val-de-Reuil, avec le film “l’intérêt général & moi” de Sophie Metrich et Julien Milanesi. Merci à Jean-Claude Bourbault et à l’équipe pour l’accueil chaleureux, comme à l’habitude.
Peu de monde était présent. Mais, considérant la une de la Dépêche (comment les remercier, sinon en étant à la hauteur de la tâche), 5 candidats aux législatives étaient présent-e-s.
Pour Europe-Écologie-les Verts, deux candidat-e-s : Laetitia SANCHEZ et Alexis FRAISSE, infatigables militants de l’intérêt général, et opposants à cette autoroute depuis le commencement.
Pour France Insoumise, le candidat PCF Arnaud LEVITRE s’est fait représenter par Pierre VANDEVOORDE du NPA.
Pour EN MARCHE, c’est Bruno QUESTEL qui donne sa position.
Pour le PS, c’est Richard JACQUET qui était présent.
Disons le tout net : il n’y a aucune alternative pour cette liaison A28-A13 : ni 2×1 voies, ni gratuit sur un tronçon. C’est le projet accepté par l’Enquête publique, et présenté à la concertation en 2014. le projet présenté est définitif.
C’est ce projet (dont les usagers, les habitants et les Eurois ne veulent pas), ou rien. Ainsi que le promoteur n’a cessé de le répéter. Soit on est pour, soit on est contre. La seule alternative, c’est Non à l’autoroute.
L’A28-A13, c’est le continument du contournement autoroutier du bassin parisien, à 100 km de Paris.
Nous avions fait le choix dans les années 2000 d’un contournement à 200 km en Normandie.
Les camions ne l’empruntent pas. Trop cher. Alors qu’ils l’ont réclamé.
Comme ils n’empruntent pas l’A150, entre Barentin et Rouen. Trop cher pour eux. Les routiers en ont demandé le boycott après en avoir réclamé la réalisation – jurant à l’époque qu’ils l’utiliseraient.
Pour nous, Non à l’autoroute, on nous propose la même chose : une autoroute pour cadres pressés et privilégiés, sans aucune obligation aux poids-lourds de l’emprunter. Merci Monsieur le Préfet !
Les routiers évitent les autoroutes, comme les automobilistes normaux, qui ne peuvent, et ne veulent pas payer 80 euros par mois pour avoir le droit d’aller travailler dans la métropole.
Pour moi, écologiste, cette autoroute sera payée au prix du sang de la biodiversité et de la terre qui nous nourrit.
Les habitants payent. Les usagers du quotidien payent. Les paysans payent. On paie sur le paysage, et on paie en péages. Et on paie en camions qui reviennent sur les petites routes pour ne pas payer le péage – normal, on ne les oblige pas ! – et traversent encore et plus encore les petites routes et les communes, avec les automobiles. Devant les écoles, les cafés, les églises. Pollution, danger routier, tout ce qu’on ne veut pas.
erc : éviter réduire compenser

L’intérêt général, la volonté du peuple comme certains la conçoivent. Dans ce cas, elle n’est pas là.
On évalue les risques et des destructions face aux apports, est-il là ?
Le projet est alors présenté au public au travers d’un débat public. Dans notre cas il n’y a pas eu de débat public, le promoteur considérant que le projet avait déjà passé l’étape du débat public 10 ans auparavant.
il y a donc eu concertation publique avec une écrasante opposition du public.
Mais l’avis du public n’est qu’informatif, les élus ont fait leurs choix, en opposition à la population, en faveur du promoteur.
Rappelons qu’en matière de destructions environnementales, la directive ERC s’applique dans l’ordre : ERC, Éviter-Réduire-Compenser.
  1. D’abord tout faire pour éviter ! C’est ce qu’a demandé le public : pas d’autoroute.
  2. Si on pense que les apports sont supérieurs, pas seulement les promoteurs, le promoteur et les actionnaires du BTP, on fait tout pour réduire au maximum les destructions de la nature et les pollutions, et la casse humaine et sociale.
  3. Enfin, si on ne peut pas réduire, on compense. Mais la nature ne peut être compensée dans ce cas. Il y a 516 ha de destructions de terres naturelles, et nous n’en n’avons plus. Les paysages cassés, il faudra casser à nouveau pour restaurer, et cela coûte. On ne le fait pas. Les nappes phréatiques et les captages sont fragiles et menacés par ce projet inutile (parti pris partagé), mais les nappes et les captages, on les ferme les uns après les autres. Faute aux pesticides d’abord, et aussi aux grands projets routiers qui polluent sols et et eau potable.
    On compense donc avec des sommes versées aux victimes, des regroupements de parcelles pour les agriculteurs, mais avec perte de terres globalement (si, si, réfléchissez), mais aussi des merlons anti-bruit et autres aménagements qui prouvent que cela va être un enfer pour les habitants.
    Et puis des subventions possibles pour des associations ou fondations qui repeignent le monde en vert. Le vert, c’est aussi la couleur du dollar.
Enfin, la rentabilité du projet, au moment où l’argent public est aussi d’intérêt général pour payer la sécurité, l’éducation, la médecine, les transports collectifs, la défense, la justice, et j’en passe : le promoteur a estimé que cette autoroute allait générer 1 milliard 507 millions €… en gains de temps !
Ce que bien sûr nous avons contesté, car les temps de transports présentés actuellement ne correspondent aucunement à ceux révélés par les études de terrain, comme aucun des outils qui donnent précisément les temps de transports aux heures demandées. On l’a montré là.
Les enquêteurs publics m’ont affirmé que si la rentabilité n’était pas au rendez-vous, c’est le concessionnaire qui paierait. Sauf à faire jouer la clause de déchéance au moment opportun, et les bénéfices sont engrangés par les entreprises du BTP, le concessionnaire qui préfère contracter un emprunt plutôt que les fonds propres, payer dès le début les dividendes aux actionnaires et laisser grossir la dette qui reviendra à l’État et les collectivités locales et territoriales.
Sauf que les collectivités n’auront pas encaissé la TVA au passage, elles seront les grosses perdantes.
La dette étant considérée comme charge financière, et que le rabot fiscal n’existe pas pour les PPP, elles échappent de plus à l’impôt.
L’impôt, c’est pour les citoyens et usagers.
Les positions des candidats aux législatives sur l’A28-A13, en vidéo :
Bruno Questel, la République en Marche, dans la Dépêche du 26 mai 2017Bruno Questel, la République en Marche

J’ai été étonné, le candidat LREM a coché toutes les bonnes cases, vertes et de gauche, allant jusqu’à défendre les positions défendues par les écologistes, en se positionnant pour le contournement Ouest de Rouen, tel que l’ont proposé les écologistes.
Chapeau l’artiste, malin Monsieur le candidat, peut-être futur député !
• Gratuité d’Incarville : Nous ne nous satisferons pas de promesses à la Destans, il nous faut des élus véritablement déterminés à combattre avec courage cette autoroute et soulager les Eurois qui prennent l’A13 pour aller travailler. Par contre attention à la concurrence déloyale de Tourville-la-Rivière pour les commerçants du centre-ville. On garde la promesse sous le coude, comme on a gardé celle de M. Destans en 2005. La voilà d’ailleurs :
Ça, c’était une promesse à la Destans, de celles qui n’engage que ceux qui veulent bien y croire.
Espérons que les propos de M. Questel ne soient pas du même acabit, car nous avons besoin de combattants de notre pays, de ses habitants, et aussi de sa nature et de ses paysages.
• Criquebeuf-sur-Seine : c’est la SANEF qui bloque tout aménagement qui permettrait de faciliter l’accès et amenuiser la dangerosité. Le budget nécessaire, 3,7 millions €, a été budgété 3 ans de suite par le département (sous-entendu grâce à lui). La SANEF a pu s’y opposer parce qu’elle possède le foncier autour de ce noeud autoroutier. Malheureusement, pas d’Alexandre le Grand dans nos élus pour tailler dans ce noeud Gordien lors des négociations avec les concessionnaires.
La dernière négociation s’est déroulée sous le ministère de M. Macron. Le jour où il y aura une catastrophe, SANEF sera responsable. Macron et son gouvernement n’auront pas su anticiper ce qui est, non du futur, mais du passé déjà ancien. J’imagine que M. Questel saura les en prévenir ?
• A28-A13 ! Outre le doute sur les questions du financement (mais un financement, ça se trouve quand on veut  on coupe un tuyau, on en ouvre un autre, on fait un peu de dette, on met un peu plus de privé…), M. Bruno Questel se positionne pour le scénario des écologistes sur le contournement Ouest de rouen (j’ai entendu Est, mais je pense qu’il a confondu à ce moment) passant par le pont Flaubert.
Eût-il dit séparation des flux de voitures et de camions (via le boulevard maritime) qu’il aurait checké 100 % des cases. Et bien sûr séparation des flux routiers et collectifs et mobilité active…
Rien à dire au niveau promesses. Reste que son parti est clairement dans la mouvance du continument de la privatisation et de l’autoroute à gogos.
Les partis qui le composent ont voté 100% pour l’autoroute à la Région.
Je veux bien croire les positions du candidat, mais nous ne l’avons guère entendu que ce soit au débat public de 2005, à la concertation publique de 2014, lors de l’Enquête publique, mais aussi au Conseil général lorsqu’il était administrateur à la SANEF. Il s’en explique : le CG ne l’aura pas laisser aborder la question, il a donc démissionné de son poste d’administrateur.
Que peut-il promettre ?
Arnaud Levitre, France insoumise, dans la Dépêche du 26 mai 2017Pierre Vandevoorde pour Arnaud Levitre, PCF France Insoumise

“Le moindre kilomètre d’autoroute est en trop aujourd’hui, alors que nous somme de plain pied dans la catastrophe climatique !”
C’est donc un gros non à l’A28-A13, mais c’est aussi la demande de la suppression du péage d’Incarville qui créée des bouchons qui est prioritaire pour Pierre Vandevoorde, et qui résoudrait tous les problèmes de circulation, notamment celui de Criquebeuf.
Pour nous écologistes, ce n’est même plus une question de priorité, il y a urgence à contrecarrer le projet de nouvelle autoroute A28-A13.
C’est ultra-méga-prioritaire, puisque la situation de d’Incarville-Pont de l’Arche–Criquebeuf est gelée depuis des années par le concessionnaire qui a toutes les billes en main, qui vit de la rente de cette autoroute largement amortie, et qui refuse toute concession aux usagers et aux habitants. Le concessionnaire, c’est lui, pas les autres.
Alors que l’on se doute que Sanef va “conquérir” le marché A28-A13 (l’A13, c’est Sanef, l’A28 c’est Sanef), quel intérêt aurait Sanef de céder là dessus et de prouver qu’il n’y a pas besoin d’A28-A13 ?
Par contre, il y a urgence à faire cesser le Grand Projet autoroutier Inutile, Imposé et ruineux pour le citoyen, Sanef et sa filiale SAPN auront un intérêt de moins à défendre le péage d’Incarville et d’interdire l’aménagement de Criquebeuf.
Et ils n’auront plus d’alternative soi-disant sécuritaire à proposer hormis l’aménagement, et la gratuité d’Incarville. C’est l’intérêt général.
C’est aussi le sens de la directive ERC : 1 éviter, 2 – réduire, 3 – compenser.
le groupe communiste a voté contre l’autoroute, et contre le financement de la Région de 122 millions €.
Arnaud Levitre, France insoumise, dans la Dépêche du 26 mai 2017Richard Jacquet pour le Parti socialiste : tout faux !

Richard Jacquet est POUR le contournement Est de Rouen (aujourd’hui appelé liaison A28-A13), mais contre l’A28-A13 dans l’Eure. La pédagogie, c’est l’art de la répétition. Il n’y a pas de plan B : c’est l’A28-A13 tel qu’il a franchi les étapes, ou rien. Richard Jacquet est POUR l’autoroute. C’est écrit en toutes lettres dans son programme.
Attention au message fallacieux envoyé aux électeurs, je suis pour là-bas, mais contre ici, c’est totalement hypocrite puisqu’il n’y a qu’un seul projet, non amendable !
• Selon Richard Jacquet, le projet d’autoroute peut avoir un intérêt pour désengorger Rouen du trafic autoroutier. Ce que nous, à Non à l’autoroute, et ce que les écologistes contestent. Au regard d’abord des rapports des services de l’État et des collectivités. (CEREMA, Ponts et Chaussées, CREA, Cour des comptes, Haute Autorité de la concurrence, etc, etc…)
• La liaison est déjà existante avec les circuits existants, il ne manque que le viaduc Les Authieux-Rond point des vaches.
[Sauf que le viaduc n’est pas prévu sans l’autoroute et le reste. Aujourd’hui, on descend très bien par la départementale des coteaux des Authieux vers Oissel. Il n’y a personne. Allez…: pas grand monde.]
• Utiliser l’agent économisé (Ben… 1 milliard !) permettrait d’investir sur l’a13.
[Je préfère le scénario d’Arnaud Levitre et de Pierre Vandevoorde, mais je recommande et je plébiscite surtout celui des écologistes. Nous avons 1 milliard ? Investissez-le dans les transports collectifs et la mobilité active, la marche le vélo. Et le ferré. Ouvrez les yeux : l’engorgement de Rouen ce sont les Rouennais en auto. Et les camions. 50% des Rouennais font moins de 3 kilomètres en auto. A moins de 10 kilomètres je gagne du temps et du plaisir à vélo. Investissons dans des pistes et des transports collectifs confortables, rapides, pas cher. Et pas en réseau en étoile obligeant à passer par l’hyper-centre. Des transports et des lignes pour là où l’on va. Vous n’aurez plus de congestion, c’est assez simple à comprendre ?
Enfin, si Richard Jacquet oublie de citer le contournement Ouest de Rouen, via les aménagements des sorties du pont Flaubert et du Boulevard maritime, j’imagine qu’il en sera d’accord avec les propositions écologistes ? Oui ? Ah bah non : autoroute à péage.]
• Les barreau autoroutier Eurois ne profitera pas aux habitants, ils n’en veulent pas (constat partagé).
• La question de l’aménagement de Criquebeuf est à la marge, la question est celle de la gratuité d’Incarville.
[Assez d’accord là-dessus, mais on oublie que le bazar généré, c’est par la volonté de l’État de céder au lobby autoroutier, de fabriquer des autoroutes à riches, de ne pas obliger les camions à les emprunter, de ne pas faire la taxe poids lourds et de nous en faire payer quand même le prix, de cette “écotaxe”.
Le Préfet ne peut pas obliger les camions en transit à prendre l’autoroute ? État faible ou État lobbitimisé ? Voire complice.
Au prix de l’aménagement de Criquebeuf, l’État et les collectivités peuvent se le payer. Mais le foncier appartient à la SAPN…]
Pour les transports ferrés, le train, Richard Jacquet déclare forfait, il ne connait pas le sujet. Un sujet majeur pourtant : 10.000 personnes font le trajet en voiture quotidiennement. Ou en car, la classe ouvrière du transport.
La ligne Rouen-Évreux, cette arlésienne combattue par les élus et notables (lisez ce billet que j’ai écrit il y a près de 10 ans) locaux qui ne jurent que par le TGV, est suspendue à la réalisation d’une LNPN qui ne se fera heureusement jamais. C’est Inoui !
le groupe socialiste a voté pour l’autoroute, et pour le financement de la Région de 122 millions €, à l’exception de Marc-Antoine Jamet qui s’est courageusement abstenu.
Si vous voulez des combattants de la mobilité, contre le grand déménagement du territoire, contre cette autoroute en particulier, mais aussi contre les autres Grands Projets Inutiles Imposés (GPII), écoutez la vision futuriste des candidats écologistes de la 1ère et la 4ème circonscriptions. Limpide !
Mais avant, place aux absents, on dit qu’ils ont toujours tort. C’est vrai !
François-Xavier Priollaud, UDI, dans la Dépêche du 26 mai 2017François-Xavier Priollaud pour l’UDI. Tout faux.
François-Xavier Priollaud pour l’UDI. Tout faux.

Ben, on est dans les cas compliqués… Il sait très bien que le projet c’est le plan A, et qu’il n’y a pas de plan B.
Soit c’est l’autoroute, payante dans l’Eure et le projet rejeté unanimement par la population et les élus locaux, mais validé par l’enquête publique.
Soit c’est rien, on recommence à zéro, et c’est ce que ne veulent pas le promoteur et les lobbies du BTP. On en reprendrait pour des années, ce que ne souhaite pas la droite pompidoulienne. Ni la gauche mitterrandienne. Ni les ni-ni qui ont un intérêt dans le business autoroutier, au détriment des usagers et des contribuables.
Comme si de rien n’était, François-Xavier Priollaud reconnait l’utilité de l’autoroute. Le promoteur ne réclame rien de plus. Ce qui dépasse, c’est des mots diplomatiques, et pas juridiques.
Les bétonneurs veulent entendre “utilité publique”, le reste, ce sont des mots ambigus auxquels on veut bien croire. C’est oui, ou c’est non.
M. Priollaud accorde l’utilité, et viendra dire plus tard qu’il voulait négocier pour les Eurois. Promesse de gascon.
Gratuit pour les Eurois ? Mensonge.
Requalifié en 2×1 voie ? Même pas en rêve.
Garanties et compensations financières pour les Eurois ? Ce sont eux qui paieront le plus.
Partie euroise gratuite ? Stop, il suffit de mentir ! La seule solution serait de prendre l’impôt des Eurois pour verser une compensation. Il y a un contrat, si on le signe, il faut respecter les termes du contrat.
Si M. Priollaud et la droite, après avoir signé une motion à l’unanimité à l’agglomération contre l’autoroute et le principe autoroutier dans l’Eure tourne casaque, c’est une traîtrise envers les administrés qui ont cru aux paroles des élus, et à la valeur d’une motion votée à l’unanimité.
C’était juste des mots couchés sur le papier, malheureusement sans valeur. Les promesses n’engageant que ceux qui veulent bien y croire, il y aura désillusion et colère. Il n’y aura aucun pardon. Et pas mon vote, quoi qu’il arrive. Désolé, je l’aime bien humainement, mais nous sommes trop opposés sur ce sujet.
M. Priollaud, comme tout son groupe, a voté pour l’utilité de l’autoroute à la Région Normandie. Il est conseiller de la majorité régionale, accessoirement maire, et candidat à la députation. Le groupe, largement majoritaire, a voté à 100% pour l’autoroute. 122 millions de la Région de subvention. Y compris, bien sûr, le péage eurois, le 2×2 voies, les destructions de terres naturelles et agricoles, de paysages, et de l’eau et du climat.
doris-perreaux, FN, dans la Dépêche du 26 mai 2017FN et Doris Perreaux : pas si faux, pas si vrai.

Bon, là on est dans le grand écart, et on n’évite pas l’autoroute mais le débat.
D’abord favorables à l’autoroute, les voilà favorables au contournement de Rouen par l’Est, et non par l’Ouest (?), mais contre le barreau Eurois désormais.
Donc c’est non pour eux.
C’est la notion d’impôt pour le contribuable, et le prix du péage, qui sont les moteurs de leur “contestation”. Reste qu’on ne les a jamais vus dans le débat public (sauf internet) et concertations publiques.
Le message, c’est on vous matraque d’impôts, également cela n’arrangera pas le trafic dans le secteur (merci à notre travail opiniâtre), et, et, et…
“je suis pour un tarif préférentiel pour les habitants du secteur.” (Doris Perreaux) Cela n’empêchera pas les camions de continuer à échapper à l’autoroute en prenant la déviation de Pont-de-l’Arche.
Et le tarif préférentiel, ce sont les impôts locaux qui vont le financer. A un moment où le Département veut fermer des collèges pour raison financière.
A la Région, le groupe FN s’est abstenu : pour le contournement, mais contre le barreau Eurois. Dans un choix oui/non, c’est courageux de voter “peut-être”…
Contre l’autoroute, donc. Ils ont compris la colère des gens…
Un peu d’air : les écologistes il y a deux candidat-e-s :
Ce dont vous parler les candidats écologistes, ce n’est pas la belle vie des actionnaires, mais celle des habitants. Niveau de vie, qualité de vie, mobilité, et leur vision de l’intérêt général.
Alexis Fraisse, EELV, dans la Dépêche du 26 mai 2017Alexis Fraisse pour les Écologistes. Évident.

Ce que dit Alexis : “J’ai une très haute idée de l’intérêt général. La plupart du temps on a l’impression que ce sont des intérêts généraux, mais qui restent un peu particuliers.
Les aménagements autoroutiers, il n’y a même pas de question à se poser. L’intérêt le plus général, c’est quelque chose qui touche le monde entier, et qui nous touche personnellement, tous, un par un.
Le réchauffement climatique et la disparition des espèces naturelles et espaces agricoles qui nous nourrissent, on ne peut pas mettre ça en balance avec quelques minutes gagnées pour quelques privilégiés ou quelques milliards de profit.
La question ne devrait même pas se poser à l’heure actuelle. On pouvait se la poser il y a 50 ans, parce qu’on ne savait pas, parce que le réchauffement climatique, les gens ne connaissaient pas, n’y croyaient pas. La biodiversité, on s’en fichait. On s’aperçoit que les espèces sont fragiles. A force de tuer espèces animales et végétales, nous n’aurons plus de quoi manger.
Le contournement Est de Rouen, c’est quelque chose qui ne devrait plus avoir lieu de nos jours. On ne devrait même plus avoir à en parler.”
La mobilité actuelle est entièrement basée sur l’automobile et les énergies fossiles.
Nous avons un des réseaux routiers les plus denses du monde. L’argent qu’on peut investir dans le transport, il faut l’investir dans le ferroviaire, la mobilité active, le vélo, les transports collectifs. Ils sont l’alternative au contournement Est.
Le (petit) groupe EELV à la région Normandie a voté contre l’autoroute, et contre les 122 millions de subvention de la Région.Contre les destructions de terres naturelles et agricoles, de paysages, et de l’eau et du climat. Pour les gens.
Laetitia Sanchez, candidate aux législatives dans la 1ère circonscription. Crédit photo : Photo DR le FigaroLaetitia Sanchez pour les Écologistes et le climat.

Le climat, l’eau et la santé, c’est ce que Laetitia a défendu, alors que l’autoroute A28-A13 a été introduite dans le plan santé régional, au nom de la santé, de la lutte contre la pollution, et même de l’étalement urbain. Alors qu’on sait que les infrastructures autoroutières sont les 1ères pourvoyeuses d’étalement urbain, et donc de pollution par l’augmentation du trafic induit, et donc de morts prématurées supplémentaires (48 000 morts par an dues à la pollution). Et la saturation du trafic revient au galop après. Au lieu de régler les problèmes de congestion urbaine, les autoroutes les aggravent. C’est bien ce que Laetitia Sanchez expliquait à la Région Normandie où elle est chef de groupe EELV.
Elle nous parle aussi de ces personnes qu’elle a rencontré pendant ses porte-à-portes, et qui se sentent assignées à résidence parce que les petites gares ont fermé, et que ces personnes, âgées, ou pauvres, ou handicapées, ne disposent pas de voiture. Double peine.
Elles prennent les transports collectifs, mais lorsque les vacances scolaires arrivent, des lignes disparaissent. Ou bien ceux qui sont coincés en banlieue après 20 h, lorsque les transports en commun s’arrêtent. Le restaurant, c’est chez eux. Les concerts, le cinéma, c’est la télé.
On parle LNPN, l’attrait de la vitesse, la LGV mais qui devrait fonctionner en omnibus, car les élus locaux veulent leur desserte. Un ligne avec des gares éloignées des centres-villes, qui’il faut rallier en voiture, alors que les gares du centre sont accessibles à pied, à vélo, en bus ou en métro dans le cas des métropoles. Rouen-Evreux est une ligne arrêtée, mais pas déclassée.
Cette ligne serait un remède à la congestion urbaine, mais aussi au fret pour les céréales si on la rouvrait jusqu’à Orléans. Les internes de l’hôpital d’Évreux, par exemple, ne souhaitent pas y rester lorsqu’ils deviennent médecins, par manque de train notamment.
Rouen est le 1er port céréalier européen. Et la Beauce est le grenier à blé de la France. 86% du fret passe par la route, alors qu’il transitait auparavant sur les rails. “La France m’a tuer”, c’est le constat de la politique ferroviaire. Avec moins de pollution, sans risque pour le fret comme pour les usagers, et des villes qui respirent. C’est ce que font les allemands, où les camions ne représentent plus que 40%. La compétitivité, ils ont été la chercher dans le férroviaire et le fluvial. Idem à Rotterdam ou Anvers, quand nous avons choisi de laisser couler le fluvial, de faire dérailler le ferroviaire et de faire tousser nos villes.
On ne peut plus construire une autoroute, mais on doit s’occuper de la mobilité du futur.
Ferroviaire Fluvial camions tonnage (millions t) EVP (en millions)
Le Havre 5% 9% 86% 63,51 2,3
Rouen 5% 9% 86% 21,16 0,12
Dunkerque 4,99% 4,37% 90,62% 47,62 0,26
Rotterdam 11% 30% 59% 441,52 11,86
Anvers 8% 32% 60% 184,13 8,63
Hambourg 45,3% 13,6% 41,1% 130,93 8,86

Des grands projets inutiles, chez nous, on en a. L’A28-A13 est sans doute le plus marquant. Mal nommé “contournement Est de Rouen”, il est en fait la finitude du grand projet de contournement autoroutier du bassin parisien à 100 km de Paris. C’est le grand projet de la DATAR, qui s’y accroche, au détriment des territoires et de tous les aménagements qui ont été réalisés depuis les années 60 où il a été conçu.
Un projet technocratique, hyper profitable aux concessionnaires et géants du BTP, mais une catastrophe financière pour les habitants et les collectivités.
Doublée d’une catastrophe écologique et humaine.
Triplée pour les salariés et les usagers d’un quittance supplémentaire quotidienne pour pouvoir aller travailler, comme s’ils avaient besoin de ça, ou bien plus de difficultés et de détours pour s’y rendre qu’auparavant.
Et le climat dans tout ça direz-vous ?
Dans un monde où Trump peut être élu président d’un des États les plus pollueurs du monde, et riche, et qui peut envoyer promener les accords de Paris comme on se débarrasse de ses vieilles godasses (en les jetant dans la nature), faire l’autoroute n’est pas plus cynique. Pareil, on fait péter le climat, les enfants répareront nos délits ou délires environnementaux.
Ou pas.
Je dis bien les collectivités vont payer, et les habitants, et les usagers, et la nature et le climat.
Une question a été posée après la séance sur la clause de déchéance, l’article 40-2 des contrats de concession. Ce monsieur explique ce qu’il a compris : “Pour le concessionnaire, c’est pile je gagne, face tu perds. Pour l’État, c’est le contraire, c’est pile je perds, et face tu gagnes.” Il se posait la question de savoir s’il y avait la possibilité d’attaquer ce contrat de concession, rédigé entre Bercy et les concessionnaires et le BTP.
Malheureusement, on a vu le combat de Raymond Avrillier pour consulter ce contrat négocié entre M. Macron lorsqu’il était ministre de l’économie et les concessionnaires. Chaque citoyen en a le droit, mais dans les faits, M. Macron, notre actuel président, s’y est opposé. Citoyens, allez engorger vos files et vos campagnes.
La transparence est légale sur le sujet. Elle n’existe pas dans les faits parce qu’on ne parle pas d’intérêt général, ou parce qu’on dit que les intérêts de certains groupes privés sont d’intérêt général. Il y a eu concertation, c’est une immense majorité qui a dit non au projet fantasque d’A28-A13. Ce sont ces gens qui déterminent, après avoir écouté les arguments des uns et des autres, que ce n’était pas l’intérêt général. Ce sont eux qui vont le payer et mal le vivre.
Totalement sourds à la population, les élus de Seine-Maritime et de l’Eure, mais aussi le président de Région et les conseillers régionaux dans leur très grande majorité défendent ce projet pour l’intérêt régional. Et aussi de l’intérêt de l’Île-de-France, et aussi de l’intérêt européen, soyons fous.
Une délibération a été votée à la Région Normandie qui valide l’utilité régionale et permet d’affecter 122 millions d’euros pour cette autoroute. Les groupes écologiste et communiste ont voté contre. La droite et le PS ont voté pour à l’unanimité sauf une voix. Le FN s’est abstenu, car il est pour ce contournement mais affiche son refus du barreau eurois.
Courageusement, Marc-Antoine Jamet s’est abstenu : ni pour l’autoroute, ni contre son groupe.
En tous cas, l’intérêt Eurois n’est pas là, pas plus qu’il n’y a d’intérêt pour les plateaux Est. Destructions, bitume, pognon.
Mais cela dit, le vrai perdant n’est pas l’État. Ce sont les collectivité locales et territoriales. Et donc les habitants du crû.
L’État, lui, va récupérer la TVA sur la construction de l’autoroute, soit 20%.
L’État investit donc un peu plus de 25% de l’investissement, récupère 20%, il en reste 5%. Ces 5%, c’est la TVA sur les péages.
Sur 55 ans de concession, même à perte, cela finit par rapporter plus.
Pour les collectivités territoriales et locales – Région, départements, agglomérations et communes, c’est une tout autre chanson.
La clause de déchéance les obligera à endosser la dette en cas de faillite. Mais elles n’ont rien à en tirer, à part des investissement supplémentaires, pour l’accès à l’autoroute, une potentielle sortie à péage qui permettrait à la collectivité de faire construire une zone d’activité logistique ou commerciale, avec à terme de l’emploi relocalisé. Relocalisé d’où ? D’à côté, de quelques kilomètres tout au plus. Mais les autoroutes ne créent pas d’emplois. Au mieux, ils les déplacent.
Sans compter que les emplois créés le temps de la construction ne sont même pas locaux : le plus souvent, ils sont détachés pour nombre d’entre eux.
Le BTP et le concessionnaire annoncent que cela sera rentable.
Oui. Pour eux. Ils construisent, fabriquent les ponts, il y a plus d’un milliard de travaux. Les profits commencent là.
Après, ce sont les péages, et puis ceintures et bretelles, la clause de déchéance.
La clause de déchéance s’applique en plein pour les collectivités, celles-là mêmes qui n’ont rien gagné et au contraire subissent les conséquences de plus de transit, de pollution, de destructions de nature.
Pour Raymond Avrillier, la lutte contre la corruption est essentielle pour “éviter que les services publics soient gérés par certains élus comme des intérêts privés.”
Nous devrions nous-même nous y intéresser pour que nos impôts aillent bien là où l’on veut qu’ils aillent. Pas dans de juteux bénéfices de grandes compagnies, qui en plus ne payent pas, ou peu d’impôts, parce que l’investissement est payé par la dette (tout est emprunté), et qu’un amendement judicieusement passé comme une lettre à la Poste à l’Assemblée leur permet d’être exempté d’impôt en ce cas. Les PPP, les concessionnaires échappent au rabot fiscal. De la dette et des dividendes, et la rente à vie. La belle vie pour certains. La mort prématurée pour d’autres.
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Citoyen Macron, notre résident de la République

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Le gotha français était présent pour son intronisation – parfaite ! -, et certains en avaient la larme à l’œil. L’ancien président s’est effacé dans la dignité, une passation de pouvoir dans la plus grande politesse et le faste républicain, entouré de militaires. La démonstration de la puissance de l’État.
J’ai voté pour toi, citoyen président.
Quand l’extrême-droite a été boutée hors du palais de la République, j’ai soufflé. Longtemps. On le savait, mais pas tant que ça.
J’ai soufflé longuement, j’étais calme et serein, et puis… retour aux basiques. Nous avons 5 ans devant nous.
J’ai voté malgré la faiblesse, le riquiqui du programme écologiste d’EM. Seule chose, acter l’accord de Paris lors de la COP 21. C’est le point fondamental, la priorité des priorités pour la totalité des espèces de la planète, dont l’homme : limiter l’augmentation de la température globale sous les 2° C, seuil à partir duquel les scientifiques redoutent un emballement incontrôlable. Les USA ont pu dépenser 1 600 milliards $ pour les guerres d’Irak, d’Afghanistan, et de prévention contre le terrorisme, auxquels il faut ajouter la guerre contre l’EI, les guerres en cours, en Syrie, et ailleurs dans le monde.
Mais on n’arrive toujours pas à rassembler les 100 milliards $ d’aide des pays développés aux pays en développement.
Préparer la guerre pour obtenir la paix est un concept antédiluvien, dépassé, mais encore tant à la mode. Si on préparait un monde vivable pour envisager une paix possible ?
Candidat à la présidence, le citoyen EM, a pris des engagements, notamment sur les renouvelables.
Candidat convaincu des arguments de Jade Lingaard sur le prix de l’électricité nucléaire, notamment que les courbes de prix se sont croisées, le nucléaire coûte, et coûtera de plus en plus cher quand le prix du renouvelable baisse (lire sur mediapart).
Mais, parce qu’il y a un mais, le candidat ne veut pas dire qu’il va sortir du nucléaire pour ne pas mettre en danger le business d’EDF, et causer sa chute immédiate. La mort des ouvriers d’EDF dit-il.
Ben… non. Ils ne vont pas mourir. A Fukushima, à Tchernobyl, oui, les populations meurent, et les ouvriers meurent, et les pompiers meurent. Enfin n’oublions pas les 22 000 salariés précaires du nucléaire, ceux des entreprises sous-traitantes ou intérimaires, ces nomades qui vont de centrale en centrale, se coltinent les plus gros risques et sont les plus exposés aux radiations. Ceux-là n’ont pas la protection sociale des salariés d’EDF et sont mal payés. Les invisibles de l’énergie atomique.
Le nucléaire nous permet, selon le candidat, d’avoir une production totalement décarbonée. C’est faux bien sûr, dans la mesure où il faut construire (non, il ne faut plus !) ou réparer des centrales en fin de « vie », il faut aussi assurer l’exploitation et la transformation du minerai d’uranium, faire accessoirement la guerre pour protéger les mines, et il faut stocker les déchets nucléaires dans des piscines qui ne sont pas à l’abri des actes de guerre ou de terrorisme.
Puis que faire de ces déchets mortels ? On les laisse refroidir, avec les risques qu’on sait, on contamine fleuves et océans, puis on s’arrache les cheveux pour savoir où les enterrer à coups de milliards pour faire passer la pilule.
Le candidat nous a dit que personne ne connaissait le coût réel du nucléaire. C’est vrai. Mais on ne fait que constater des dépassements mirobolants, hallucinants, pour les EPR, mais aussi pour ce que l’on nomme grand carénage, un investissement extraordinaire pour colmater les vieilles centrales.
En plus, celles-ci ne seront démantelées qu’au 22ème siècle, faute de savoir le faire aujourd’hui. Autrement dit, ces déchets ultimes ne seront pas démantelés tout au long de ce siècle qui a commencé dans la furie et l’anxiété. Merci pour les générations futures.
Le candidat a toutefois promis de passer les appels d’offres pour le solaire et l’éolien terrestre dès le début de son mandat. De faire passer le nucléaire sous la barre des 50% d’ici 2025. Et d’investir dans l’éolien offshore et les installations marines, même si l’énergie produite coûte bien plus cher.
Le flou, c’est de ne pas savoir si ces éoliennes seront gérées par les particuliers et les collectivités, pour le plus grand profit des citoyens, ou par les grands groupes actuels de l’énergie, Engie, EDF, Areva, aujourd’hui à terre, pour leurs plus grands profits, au détriment des citoyens.
Mais bon pour le climat et la sécurité du pays.
En matière de pesticides, le candidat promettait d’être sourd aux lobbies, et d’écouter la parole des scientifiques, et aussi la participation citoyenne. Ce n’est pas la vision qu’on en a eu lors de la cérémonie d’intronisation, mais nous verrons avec le temps. Les corps intermédiaires, les syndicats auront bien du mal à trouver leur place, malmenés qu’ils seront.
Pour les pesticides, nous jugerons aux actes, qui doivent être pris aussi dès le début du mandat, tant que le gouvernement sera fort et qu’il y aura envie de la majorité des gens pour faire réussir le pays, qu’il y a encore confiance, et sachant que les jours heureux du pouvoir s’assombrissent très vite.
Hollande l’a dit en partant, « je laisse le pays en meilleur état que je ne l’ai trouvé ». C’est vrai pour l’économie, la finance, les banques.
Le CAC 60, ce CAC40 élargi, est passé de moins de 6000 points en 2012 à près de 14 000 points en 2017.
Les salariés mal payés, les chômeurs, les ubers, les SDF, le prolétariat va mal. Heureusement qu’ils ont encore les restos du coeur, Emmaüs, la soupe populaire en quelque sorte.
Le petit commerce ne va pas bien, il souffre à la fois que la concurrence d’internet, mais toujours d’un déport du commerce vers des zones commerciales à l’écart des villes, accessibles uniquement par auto, nos villes en souffrent. Sauf peut-être encore les très grandes villes.
D’ailleurs, au sujet de l’auto, on ne peut que regretter le soutien du candidat à la motorisation diesel à l’horizon 2025. Certes on supporte notre industrie nationale, mais on la laisse se tourner vers l’industrie du passé. Il s’agit là encore, comme pour le nucléaire, d’éviter des pertes boursières ou des faillites, mais ce n’est sans doute pas ce qui permettra de conquérir les marchés étrangers, qui veulent limiter la pollution, et favoriser leurs industries locales.
Le domaine des transports et de la mobilité est l’un des gros points faibles de l’ancien ministre, qui a négocié avec les concessionnaires autoroutiers des contrats qui vont à l’encontre de l’intérêt général. Elles vont empocher de juteux bénéfices et une rente allongée contre un simple gel des péages en 2015.
Il faut dire que la hausse des péages, 15% à 30% en dix ans pour des autoroutes dont beaucoup sont amorties, est une pilule dure à avaler quand les salaires sont gelés ou baissés.
Nous verrons comment les lobbies ne seront pas à l’œuvre à l’Élysée, lorsqu’il faudra faire des choix entre la volonté des habitants et celle des grands groupes du BTP et des concessionnaires, les Vinci, Sanef, Bouygues, Pierre & Vacances et consorts.
Nous verrons aussi comment les lobbies ne seront pas écoutés lorsqu’il faut faire des choix entre une agriculture paysanne, bio, locale et l’agriculture intensive, hors-sol, irrespectueuse de la condition animale. Sans parler de la quantité de plus en plus importante du territoire cultivé qui ne sert qu’à la production de bio-carburant, plutôt que la nourriture. Qui sera écouté ? Les consommateurs, la Confédération paysanne ou la FNSEA ?
Il faudra se battre, et la meilleure méthode sera pour les consommateurs de choisir leur source d’alimentation. Mais il faut constater l’augmentation de la malbouffe. C’est un choix. Pas tant pour une question de prix. Il y a peu de différence en fait, c’est plutôt une question marketing. Des produits tout faits, sous vide, prêts à passer au micro-ondes. Ça coûte un bras au kilo, mais pas besoin d’éplucher, la sauce est livrée avec.
Pour le reste, c’est business, business. Ok les affaires vont mieux, iront mieux encore. Mais il faudrait que tout le monde y trouve son compte. Les gens ont voté pour ne pas avoir Le Pen, mais aussi pour un contrat gagnant-gagnant. La démocratie, ça semble solide, mais elle a été à un cheveu de tomber par la voie des urnes.
Alors, ok pour la 6ème République, même vue par Edouard Philippe. Elle sera discutée, et tous les intellectuels entreront dans le débat. C’est sûrement une de nos dernières chances pour notre démocratie.
Mais créer un grand centre droit libéral, et « couper les deux bords de l’omelette », comme le dit Alain Juppé, frapper les classes sociales les plus défavorisées, les ouvriers les moins qualifiés, et n’enrichir que les classes sociales favorisées et les riches, c’est reproduire encore et encore les mêmes causes qui causeront les mêmes conséquences.
La prochaine fois, le vote utile ne marchera sans doute plus.
Oui, la robotisation rend son avantage compétitif aux pays riches. La concurrence des pays émergents sera moins féroce. Mais combien de temps, avec quelles ressources fossiles qui disparaissent, sont mal recyclées, même pas recyclables pour la plupart, des ressources énergétiques fossiles.
Oui cette robotisation permettra de ramener de la production locale, mais en laissant de côté ceux qui n’ont pas la formation. Y en a plein.
Quel est le prix social ? Pacte républicain, où te caches-tu ?
Cette nouvelle droite centriste libérale élargie peut-elle conduire une politique pour tous, ou seulement pour une majorité parmi ceux qui s’expriment ; avec son lot de rage et de bordel dans la rue demain ?
Je suis pour la culture du compromis et du consensus, mais basée sur l’intelligence et la sollicitude. Basée sur des arguments et la compréhension. Basée sur le débat public et l’intérêt général, qui respecte les uns et les autres, et la nature. Et les générations futures. Et des modes de vie sobres, ce qui va à l’encontre de ce que font la plupart de nos élus, qui aiment tant le pouvoir, et tant l’argent.
Oui à une Europe de pouvoir, parce que nous avons un monde à construire, des arbitrages à régler, internationalement, et ce ne sera pas facile. Sur la paix. Sur le climat, et j’en suis d’accord avec Macron : en s’appuyant sur la Chine et l’Europe. Poutine et Trump ne seront pas les chefs de file contre le dérèglement climatique, bien au contraire.
Je souhaite la réussite pour le gouvernement qui se met en place, pour nos concitoyens.
Pas sans le contrat social qui nous a toujours unis. Pas sans la nature au sein de laquelle nous vivons. Pas avec un climat qui conduit vers le cataclysme. Pas sans la fierté d’être humains.
L’époque du fric en politique, des places, des maroquins, des médailles et surtout du business n’est pas finie.
Mais vient celle de la responsabilité et du courage d’affronter nos démons et les grosses, grosses épreuves à venir : donner un toit et de quoi vivre à chacun, du lien entre les gens, du boulot, un avenir possible pour tous.
Evidemment, je vais voter écolo à ces élections législatives qui arrivent. Il n’y a plus de vote utile à ce premier tour.
On vote business ou on vote écolo, extrême-droite, ou gauche ou écolo (je sais je me répète, mais j’y tiens, c’est aussi le vote de mes enfants qui n’en n’ont pas le droit).
Puis on votera utile, s’il le faut, au second tour, pour contrer cette extrême-droite justement.
Le vote business sera largement majoritaire. De la droite centriste libérale à la gauche libérale.Vivement la proportionnelle et la fin du présidentialisme.
Il faudra des députés écolos pour apporter notre pierre au débat. On voit comment le fait de se retrancher inutilement de la candidature fait fondre le débat. “Oups, ils ne sont plus là, on cause d’autre chose…” Et de gauche. Et d’extrême-droite si l’on veut respecter la démocratie. Mais ceux-là, moins il y en aura, plus je serai heureux.
Pour compenser des votes majoritaires de droite centriste libérale anti-écolo. Pour interpeller un gouvernement qui, comme d’habitude, saura ignorer les évidences avec des mots qui sonnent républicains. Des mots pour caresser, des actes avec intérêts. On gagne tous ensemble, ou on se perd tous ensemble.
Ça veut dire avec les apports de tous, de chacun, de toute l’intelligence disponible dont on a tant besoin, et des ressources à économiser. On sera peut-être présents, nous, écolos. Ou absents, ce qui serait dommage, pour leur rappeler les vérités et les priorités. Ou pas. Et je ne compte pas sur les Placé, Pompili, Cosse ou De Rugy !.. Sur des écolos qui seront le relais entre le terrain et l’Assemblée, pas des carriéristes pour rester poli.
Bonne chance au gouvernement, mais nous veillerons au grain quoi qu’il en arrive. C’est ce qu’il y a de bon dans la démocratie.
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34% pour le FN, Macron a senti le souffle de la victoire, Merkel aura senti le vent du boulet

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Ouf, quel soulagement ! Nous avons échappé au FN, les Français ont choisi l’Europe, contre un bouleversement de la géopolitique au profit de la Russie de Poutine.
Nos voisins mais néanmoins amis britanniques ont perdu leur espérance de pouvoir négocier le Brexit avec une Europe désunie. Sans doute la raison pour laquelle des quotidiens pro-brexit n’ont pas évoqué l’élection française en “Une”. Il leur faudra faire preuve de beaucoup de diplomatie pour ne pas sortir affaiblis, voire exsangue une fois sortis de cette Europe réunie sans eux.
Un plébiscite pour l’Europe, mais il en faudra plus pour réparer la fracture entre riches et pauvres, entre partisans de la fermeture des frontières et ceux qui veulent vivre dans une Europe qui pèse dans le monde.
Aujourd’hui, l’Europe est un outil de stabilité, mais surtout de pouvoir.
Comment négocier avec les blocs aussi puissants que la Chine, l’Inde, les États-Unis et le Canada, la Russie, si l’on n’a pas la dimension suffisante ? Aujourd’hui, nous représentons 510 millions de citoyens européens. Nous ne serons plus que 445 millions de citoyens après le brexit.
Comment participer et peser aux COP, les conférences sur le climat, aux conférences de paix, au développement économique, écologique et social dans notre zone, mais aussi dans le monde, si l’on n’agit pas de façon concertée ?
Comment réaliser la transition énergétique sans une politique européenne de l’énergie. Nous consommons 20% de l’énergie produite dans le monde. D’abord dans le transport, puis dans le secteur résidentiel. Ces deux postes représentent à eux seuls 50% de la consommation. Du pétrole, du gaz, du charbon que nous importons pour un tiers de Russie.
66% c’est un bon score pour Macron, mais c’est surtout un plébiscite pour l’Europe et aussi pour l’Euro. Le FN n’a compris cet attachement que trop tardivement, mais le temps de faire volte-face, nous avons vu la candidate Marine Le Pen exploser en vol lors du débat en tentant d’expliquer comment on ne sortait pas de l’euro, tout en sortant de l’euro, en réinventant unilatéralement l’idée d’une monnaie commune, l’écu, à laquelle la France et l’Allemagne avaient préféré l’euro.
Oui, il eût fallu avancer dans une Europe plus démocratique, plus égalitaire socialement, plus politique. Ça n’a pas été fait : les gouvernements des nations européennes ont préféré bricoler des traités. celui de 2005, rejetés par référendum, mais ratifié par voie parlementaire sous le nom de traité de Lisbonne. Sans oublier le traité de Nice que les Irlandais avaient rejeté. On les a gentiment invités à revoter jusqu’à ce qu’ils disent oui.
Quelle démocratie alors, quand ce sont les parlementaires français qui s’assoient sur la démocratie ? Ou du moins, sur la décision du peuple. Parce que oui, dans les faits notre démocratie le permet. La preuve, c’est ce qui s’est produit.
Et le Conseil européen qui avait décidé de ne pas adopter la directive Bolkenstein n’a pas eu voix au chapître : c’est la Commission européenne seule qui avait le droit de le faire, nous expliquait l’actuel président de la Commission européenne, M. Junker.
Les commissaires européens sont l’émanation directe des nations et des gouvernements, avec un commissaire pour chaque pays, même si dans la forme, ils ne représentant pas officiellement leur pays, mais sont là pour défendre l’intérêt général. Secondée par le Secrétariat général et les services, qui consultent les groupes d’intérêt, pour ne pas dire les lobbies, et les administrations nationales, l’exécutif européen dont les pouvoirs ont été renforcés ne passe pas par les arcanes du vote. Comprenez le trouble quand la Commission bloque tout changement.
Comprenons les doutes des citoyens européens lorsque le Conseil européen nécessite une majorité qualifiée de pour prendre une décision incompréhensible, et une minorité de blocage qui l’est tout autant.
Comprenons qu’il y a besoin d’instaurer plus de démocratie en Europe. L’Europe, c’est le temps long, l’État, c’est le temps court.
Madame Merkel devrait sentir le vent du boulet. Mais M. Macron devrait le ressentir aussi. Je veux continuer de construire l’Europe, mais le faire avec les citoyens. Cesser aussi de l’accuser de tous les maux quand on se trouve en échec. Assumons nos échecs, le premier, c’est celui du chômage de masse, de la pauvreté. Celui de la sécurité aussi. Sécurité sociale, égalité sociale aussi, pour lutter contre le dumping. L’égalité fiscale reste hors de portée, les élites de tous les pays s’en gardent. Comme le FN s’en gardait, mais le FN a perdu largement.
Faites en sorte que ce soit une défait permanente.
Ouf, je respire mieux depuis que la porte s’est claquée devant ce parti qui referme sa parenthèse écologique, et qui voudrait opposer le mondialisme et le patriotisme.
Moi, je l’aime, la France. J’y suis aussi chez moi. Et je suis heureux de me sentir chez moi en Espagne, en Belgique, en Hollande, en Allemagne, en Italie, en Irlande, en Europe. Je me sens chez moi en Europe. Et même en Angleterre. Et pour avoir visité la Tchécoslovaquie en 1977, je suis heureux de la chute du mur, qui est aussi la chute des barbelés entre Européens.
Avec Macron, c’est le business qui a gagné. Mais le vote Macron est de façon écrasante un vote de rejet du FN, pas un vote pour son projet.
Fermer les frontières, refuser le mondialisme ne répond pas aux exigences sociales, écologiques et de paix pour la France, l’Europe et le monde.
Fermer les frontières ne supprime pas l’Afrique, l’Asie, la Russie, les Amériques, l’Australie et les Pôles.
Ce qui fait disparaitre le pôle nord, c’est le réchauffement climatique. Nous en sommes à des prévisions de +3° en fin de siècle, les conséquences seront terribles si on ne fait rien pour baisser ce niveau. Il y a urgence.
Il y a urgence sur l’état de la mer, de l’eau potable, et il y a finitude des énergies fossiles et des minerais, et même du sable.
Il y a urgence à lutter contre la pollution, c’est possible.
Il y a urgence à lutter contre la montée des eaux, et donc la perte inimaginable de territoires
Il y a urgence à apporter du lien et du bien-être aux populations : des soins, à manger, un abri chauffé, sain et confortable à minima. Du soutien en plus, de l’amitié si possible, et l’éducation. Un revenu pour chacun.
J’ai voté Macron pour éviter le FN. J’ai soupiré de soulagement quand la porte s’est fermée devant la xénophobie, tout ce qui reste d’un projet rejeté massivement.
Mais la xénophobie reste présente, et elle grossit, elle se gave de pauvreté et d’inégalité, et elle ne nourrit pas un avenir désirable pour les générations futures.
Jour 1, M. Macron. Après la pyramide du Louvre, il faut prendre la pyramide des besoins de la population comme objectif prioritaire : 1 – de l’air, de l’eau, de la nourriture pour la survie, et un climat possible ; 2 – un abri, si possible correct, du confort, du chauffage, de la sécurité ; 3 – de la santé – donc pas de pollution, de pesticides, de nanos,… -, de l’éducation, la protection de la biodiversité ; 4 – la démocratie, la paix, la sécurité, la justice ! ; 5 – du travail qui fait vivre et qui ne fait pas souffrir, et un revenu pour tous ; 6 – la culture, l’amour, l’empathie, le vivre ensemble… ; 6 – la sécurité énergétique, la sécurité, l’arrêt du nucléaire ; 7 –  … ; 374 – le dernier iphone à la mode, les baskets lumineuses, les costards à 7000 euros, etc…
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Dimanche, je vais voter pour Macron, contre Le Pen

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Comme nous tous, j’ai assisté à cette campagne électorale. Je vois, et j’entends autour de moi la colère, le ras-le-bol des gens. Il y a ceux qui votent FN pour tout foutre en l’air, renverser la table. Tous pourris, disent-ils.
La faute en incombe aux politiques qui perpétuent la tradition de taper dans la caisse, de pratiquer le clientélisme, de suivre les voies des lobbies.
Je vais aller voter pour mes enfants. Nous allons leur laisser une dette abyssale, pas seulement en milliers de milliards d’euros, mais aussi un changement climatique incontrôlé, alors qu’il est encore temps d’agir. Mais ni Le Pen ni Macron ne prennent le sujet pour prioritaire. Pire, Le Pen rejette simplement l’accord de Paris, comme Trump.
Nous devons déjà combattre les attentats barbares qui ont causé plus de 2 200 morts en Europe depuis 2001. Mais nous ne nous attaquons pas à la pollution de l’air qui cause 48 000 morts prématurées chaque année en France. Chaque année, 48 000 morts en France, et on n’agit pas ? La violence routière nous coûte chaque année près de 3 500 morts. Dont des centaines de piétons et de cyclistes. Les plus jeunes et les personnes âgées sont particulièrement touchées. Pourquoi les chiffres des victimes augmentent-ils chaque année ?
Si l’on veut parler sécurité, il faut inclure toutes ces victimes, et ajouter les 10  000 suicides par an en France. des victimes de la dépression, de l’isolement, de la pauvreté, la souffrance au travail, du chômage, des violences sexuelles… 200 000 tentatives de suicide chaque année.
On n’a pas besoin de haine ou de rejet, mais plus sûrement d’amour, d’amitié, de reconnaissance et d’un revenu pour vivre, habiter, se chauffer, manger, se vêtir, éduquer ses enfant.
On va laisser à nos enfants des poubelles nucléaires sur nos rives et nos rivages, qu’ils auront pour mission de démanteler… au 22ème siècle ! Parce qu’on ne sait pas faire avant, et pourtant, on continue. Il est urgent d’arrêter ! Pas de moratoire sur les énergies renouvelables, bon sang de bois. C’est totalement idiot.
Nous avons vu lors du débat entre les deux candidat-e-s une candidate lire des fiches, et même se tromper dans ses fiches, infichue de nous sortir une explication raisonnable et raisonnée du passage de l’euro à l’écu, tout en gardant une monnaie “patriote”.
Les monnaies locales et fongibles, nous y sommes ouverts et très favorables, quand ce ne sont pas nos copains qui en sont eux-mêmes les artisans. Mais là, c’est du grand gloubi-boulga.
Sortir de l’Europe, ce mécanisme totalement imparfait qu’il reste à construire par nous, citoyens européens, et nos enfants, ce serait priver nos enfants de disposer demain d’un outil de contrôle et de prévention des risques. De tous les risques : guerre, famine, pollution, transports, chômage, pauvreté, terrorisme.
Oui, l’Europe est en panne de démocratie. Ce sont les États-nations qui y gouvernent, au sein de la commission, et après des tractations de porte-à-porte. Et non le Parlement Européen.
Et même dans ce parlement, nous trouvons des députés qui ne font que venir pointer pour gagner plus. On ne peut que repenser à l’Assemblée nationale pour Fillon, mais attention, c’est légal. Qui fait la loi ?
il y a soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen. Selon le Parlement européen, le préjudice représenterait près de 5 millions d’euros de nos impôts, rien que pour le FN. La demande de levée de l’immunité parlementaire de madame Le Pen est faite.
Quant à Fillon, plutôt que montrer profil bas avant de passer devant les juges, il fait une clé de bras à son parti avec l’argent de la campagne, les 3,3 millions d’euros qui n’ont pas été utilisés parce que ses électeurs ne veulent plus de lui, ou de son parti. Il n’aura pas franchi le second tour promis, parce que les électeurs réclament des gens qui ne se sont pas fait piquer la main dans le sac.
Triste bilan.
Y-en a des bons ? oui, il y en a. Moins dans les prédateurs, et pourtant les électeurs votent peu pour les plus honnêtes, parce qu’ils les trouvent trop naïfs. Trop bisounours…
Alors, voter maintenant pour un candidat qui n’est pas le mien, et l’autre dont je refuse la violence et l’absurdité, avec l’éclairage de notre histoire, je choisis Macron : il me laissera l’occasion de me battre contre lui demain, sans trop de répression policière, on l’espère. Il fera fi de la démocratie participative, et nous lui balancerons nos arguments et notre farouche volonté de résistance.
Elle, elle nous foutra l’extrême-droite et le mépris des citoyens français qui bougent, avec la violence en plus. La violence cause souffrances et morts.
Le choix entre une bande qui ne montre son incapacité à gérer, à expliquer même ce qu’elle veut faire, qui veut tout casser, se moquant des conséquences pourvu qu’il y ait des bénéfices, on vite de l’argent public ou étranger après tout,
et la bande d’en face, assez triste, se glorifiant d’argent, mais qui au moins sait le gérer, qui se moque des pauvres comme de leurs kleenex…
c’est assez vite fait : on fout le FN à la porte, puis on apprend aux autres qu’ils n’ont pas tous les pouvoirs. Le peuple, c’est pas le FN. C’est tous ceux qui se bougent pour faire changer l’avenir de leurs enfants.
Alors, en musique s’il vous plait, on remet les pendules à l’heure sur le sort funeste du front national et de l’avenir de misère qu’ils nous promettent : votez Macron si vous le voulez bien, et puis, allez le combattre dès lundi, si vous le voulez aussi.
Au moins, ce sera encore possible sans trop prendre de coups. Hommage à Rémi Fraisse et à tous les militants morts ou blessés pour la cause.
Macron demain, et après-demain, on se remet autour de la table, ou à défaut, dans la rue. Mais moins pauvres.
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Région Normandie : la santé c’est l’autoroute. De qui se moque-t-on ? 48 000 morts prématurées en France du fait de la pollution !

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Les constats sont déjà établis, avec des indicateurs de santé défavorables, qui se traduisent par une surmortalité et une mortalité prématurée supérieure à la moyenne nationale, notamment dans l’Eure et la Seine-Maritime : cancers du sein, des bronches, de la trachée, du poumon, mélanomes…
La solution : plus de pollution grâce à l’autoroute, plus de routier, et des risques sur l’eau potable de l’agglomération rouennaise !
Que trouvons-nous dans le plan santé de la Région ? LNPN et autoroute A28-A13. Nous marchons sur la tête !
On va intoxiquer encore plus les habitants, supprimer des pans de territoire, supprimer des zones agricoles et des forêts, des prairies, des accès, pour fabriquer des trucs à pognon. Pas public, mais privé celui-là.
Mais financé quand même par le public et l’impôt, qu’il soit local, régional ou d’État.
Le beurre, l’argent du beurre, et le cul de la crémière.
La LNPN, ou comment inventer le TGV pour faire 200 bornes. Mais pas d’une traite, en omnibus en plus. Une catastrophe économique et écologique à venir. Et qui obligera les citadins à se rendre à la gare en voiture.
Oui, puisqu’en dépit du bon sens, ils veulent construire une ligne LGV qui s’arrête dans les villes. On en voit les effets sur toutes les lignes TGV qui plongent la SNCF dans les pertes financières. Alors même que la ligne “concurrente” Le Havre-Rouen-Paris est la plus rentable de France, et les gares sont implantés dans les coeurs de villes, avec les transports collectifs ou actifs (marche et vélo) en rabattement.
Plus obscur, la volonté d’insérer l’autoroute A28-A13 comme une préconisation pour la santé ! A la bonne vôtre !
Évidemment : la région avait présenté cette autoroute comme d’intérêt européen et francilien. Difficile de lui trouver un intérêt régional, vu l’opposition quasi unanime de la population dans l’Eure, et massif en Seine-Maritime.
Alors la santé, imaginez l’aubaine, c’est imparable. C’est bon pour ce que t’as. Cancer des bronches ? Des camions. Cancer du poumon ? Des autos. Cancer de la trachée ? Ben justement, on va vous faire une grande tranchée dans le territoire. Comme le remarque avec justesse Bernard Leroy, président d’agglo de Louviers.
Ah, flûte et corne flûte, on parlait de cancer de la trachée, j’avais compris tranchée…
La région se propose de financer 122 millions pour cette autoroute. La région n’a pas la compétence route. Alors tout est bon pour justifier. Ce coup-ci, c’est la santé. À la bonne vôtre ! Le trafic routier est bon pour la santé. Et hop, on a la compétence. Les contribuables normands ont donc une bonne raison de financer l’autoroute : la santé. Le TGV ? La santé. Le nucléaire, c’est la santé… Ben non, ça va se voir à la fin ? Mais non les rayons contre le cancer…
Et ça, pour les Normands, c’est en plus des impôts des collectivités et de leur impôt sur le revenu, TVA, TIPP et autres.
L’autoroute, la pilule miracle pour la santé. La périurbanisation, sans doute souhaitée en secret par bien des élus, du foncier, du foncier, au détriment de plus de pollution, est présentée comme bénéfique pour des populations suffisamment inintelligentes pour n’avoir pas compris le pourquoi du comment.
Pensez-donc : ils étaient venus en masse pour protester contre cette autoroute, contre la pollution, pour conserver leur qualité de vie.
Sauf que la périurbanisation, c’est l’augmentation des pollutions même en agglomération : des transports multipliés par 3 ou 4, et des distances multipliées par 3. En agglomération.
60% des gens utilisent leur auto pour moins de 6 km. 40% pour moins de 3 km. En vélo, en roulant peinard à 20 km/h, cela représente un trajet de 10 minutes, sans avoir besoin tourner en ville pour chercher une place de parking. Et sans payer le parking qui plus est.
Les rapports des administrations sont pourtant là pour attirer l’attention et prévenir des pollutions accrues du fait de la périurbanisation induite par les autoroutes.
Aucun rapport avec la santé donc. Autoroute = moins de santé, surtout sur les maladies des bronches dont souffrent déjà les Normands. Bonjour l’attractivité du territoire ! Keuf, keuf…
Et puis le reste du rapport sur les déserts médicaux. Mettre fin aux déserts médicaux. Quand les maisons médicales sont vides, et que les politiques d’alternance gauche-droite veillent au grain pour que le numerus clausus n’augmente pas, quand les médecins prennent leurs retraites sans barguigner.
Pourtant, il y a beaucoup de médecins parmi les parlementaires. Alors ce numerus clausus, pourquoi ne pas l’augmenter ? Concurrence ? Là-dessus, pas de solution concrète, un appel aux voeux, sinon un appel aux dons fiscaux et imposés qui finiraient dans les grands projets inutiles.
La demande, c’est de réaliser une étude hydrogéologique du système karstique autour de ce tracé avant de procéder à toute dégradation (le mot est poli) de la ceinture verte autour de la métropole.
Faute de quoi, c’est l’accès à l’eau potable de cette métropole qui est en jeu. Urgent !
J’ai le droit de dire guignols ? Non, je n’ai pas le droit, je me tais, donc.
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Mobilité en Région Normandie : pour le FN, le vélo ne fait pas partie de la culture des Français

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En France, nous n’avons pas la culture vélo. Enfin, ça, c’est le FN qui le dit. Malgré les 3 millions de vélo vendus en France par an, dont 100 000 vélos électriques. Un Français sur deux possède un vélo, et ce n’est pas dans la culture des Français.
Louison Bobet, Jacques Anquetil, Thevenet, Hinault, Fignon, pour ne citer que les Français les plus connus… La “petite reine” ne ferait pas partie de notre patrimoine culturel.
L’ancêtre du vélo était certes allemand : la draisienne. Un véhicule en bois, à deux roues, que l’on poussait avec les pieds muni d’un dirigeoir permettant d’orienter la roue avant.
Mais ce sont deux Français, Pierre et Ernest Michaux, qui inventent le vélocipède à pédales, muni d’un frein, en 1855. Dès 1867, le vélo remporte un énorme succès, et déjà les clubs de vélo et les premières courses apparaissent.
C’est un anglais. Mr Starley qui invente le vélo moderne avec la transmission par chaîne entre plateau et le pignon (1884).
Dunlop invente le pneumatique, et Michelin invente la chambre à air. Il ne manquera que l’invention du dérailleur pour avoir le vélo moderne.
A partir de 1890, Peugeot, Mercier et Manufrance vendent les vélos modernes, et les ouvriers s’emparent de ce moyen de transport accessible qui réduit l’effort physique par rapport à la marche et permet de se déplacer jusqu’à 4 fois plus vite.
En 1903, le Tour de France est créé. C’est l’événement le plus populaire en France aujourd’hui encore.
En Normandie, le vélo de course est très populaire, nous avons le tour de Normandie, et le Paris-Camembert, mais ce sont des milliers de normands qui enfourchent leur vélo tous les dimanches leur VTT, leur vélo de course ou de tourisme pour arpenter les campagnes environnant les agglomérations. Et tous ceux pour qui le vélo est un mode de déplacement du quotidien, pour le travail, les courses, le plaisir et la convivialité.
Alors, pas populaire le vélo ?
“Ça ne fait partie de la culture des français le vélo”, dit le front national.
“On a empiété sur la circulation des automobiles avec des pistes cyclables qui ne servent à rien”, scande le conseiller régional du front national.
Ah bon ? Ah, oui ! Elles sont difficiles à emprunter, transformées en parking autos, aire de livraison, quand elles ne sont pas directement empruntées par les autos…
Pour le FN, l’avenir c’est appartient à la voiture à hydrogène, totalement non polluante selon eux.
C’est vrai, le moteur ne rejette que de la vapeur d’eau au cul du pot d’échappement. Mais la pollution est ailleurs. C’est la production d’hydrogène : 10 kg de CO2 pour produire 1 kg d’hydrogène. Mais aussi une débauche d’énergie, quelle que soit la méthode utilisée pour le produire :

  • anecdotique, l’électrolyse de l’eau, puisqu’elle ne représente que 1% de la production : on casse une molécule d’eau avec de l’électricité pour obtenir de l’oxygène d’un côté, de l’hydrogène de l’autre (en fait du dihydrogène et du dioxigène pour raison de stabilité de la molécule, mais faisons simple). Il faut beaucoup d’électricité. Ce n’est pas avec notre parc vieillissant qu’il faudra de toutes façons fermer (et que nous aurions dû avoir commencé à fermer) que nous y arriverons. ;
  • le vaporeformage (la quasi totalité de l’hydrogène produit) : on casse le méthane issu de la méthanisation pour obtenir par adduction de vapeur d’eau surchauffée, pour dissocier carbone et hydrogène, on obtient du dioxyde de carbone (CO2) et et du dioxygène (h2).
    Ça coûte cher (multiplié par quatre), c’est très énergivore, et c’est très polluant en CO2 ;
  • gazéifier le charbon de bois. Il faut faire du charbon de bois, puis le brûler à très haute température (énergie, et encore énergie) pour retrouver au final du dihydrogène et du carbone… En gros, impasse encore.
La meilleure solution pour produire de l’hydrogène serait l’électrolyse de l’eau pour profiter de l’intermittence de l’éolien (pas du solaire, nous consommons beaucoup en journée).
Le hic, c’est que le FN refuse les éoliennes, comme tous les autres d’ailleurs, sauf en mer et encore, derrière leur soutien de façade. C’est trop moche les moulins élancés, on préfère les moulins de pierre.
Vous ne voulez pas d’ENR, l’hydrogène est donc caduque.
Sans même parler du prix des véhicules à pile à combustible, hors du déraisonnable, d’un marché inexistant, de l’absence de “pompes”…
Allez, subventionner 50 véhicules pour faire du green washing pour des parcs d’entreprises privées ou collectivités, le monde y survivra.
Mais ne venez pas nous dire que vous n’avez plus une thune pour des plans vélo ou des pistes cyclables, ou des lycées, ou la santé.
Mais à qui, et à quoi, répond le conseiller FN pour qui le vélo ne fait pas partie de notre culture ? Laetitia Sanchez, la “méchante écolo” qui roule à vélo, mais qui déroule les modes de déplacements de Normands et les solutions possibles et rentables…
Devant un parterre de centaine de lycéens, Hervé Morin avait annoncé les effets présents et à venir du réchauffement climatique : perte de biodiversité, fonte des glaces, 48% des populations de vertébrés qui ont disparu en moins de 40 ans (même 60% en 45 ans). Les tensions pour le pétrole, et aussi l’eau potable. Les guerres actuelles du pétrole d’aujourd’hui seront les guerres de l’eau. Dès aujourd’hui, les migrations de réfugiés de guerre et aussi climatiques, génèrent aussi leur lot de « tensions ».
Montée des eaux, terres de plus en plus arides, pauvreté, famines et quête de l’eau potable, c’est ce qui nous attend tous. Le président de région avait indiqué que les solutions étaient mondiales, et nationales, mais aussi passaient par des comportements individuels.
Les solutions régionales ? Voitures à hydrogène et électriques. Ouf ! La voiture est sauvée (la nature, hein…).
Dans nos solutions à nous, la voiture électrique peut trouver sa place, même si ce n’est pas le mode de déplacement le plus efficace. La diffusion à grande échelle pour remplacer un problème par un autre n’est pas une solution optimale.
Le GPL est désormais “malusé”, alors qu’il représente 20% de la distillation du pétrole, et qu’il permet d’économiser 20% de CO2 avec bien moins de particules fines que les autres carburants. Le carburant brûle dans les torchères.
Bien sûr, le GPL dépend de la quantité de pétrole consommée et raffinée. Mais ne pas le faire quand on carbure à l’essence, au fuel, au fuel lourd pour les bateaux, ou au kérosène, du fuel, du diesel, de l’essence, c’est de la gabegie indigne d’un Etat responsable de la sécurité énergétique.
L’hydrogène, on en a parlé plus haut : on pollue peu en ville, mais on pollue pour produire, encore plus que le carburant fossile ou issu de la méthanisation. Cela ne peut que conduire à une accélération du réchauffement climatique.
Sauf à le produire avec l’aide d’énergies renouvelables, mais il faut là encore réfléchir au bilan énergie produite dans le temps – énergie grise produite pour développer les ENR.
Et encore, cela veut dire accepter les ENR et l’éolien terrestre.
L’électrique ? Le premier véhicule électrique, et le plus efficace énergétiquement (et en énergie grise), c’est le ferroviaire : train, métro, tramway.
Puis le vélo électrique. 100 000 vélos électriques vendus par an. Avec une bande de roulement réduite, un poids des plus réduits, une vitesse en ville plus rapide la plupart du temps que les autos, une autonomie de 100 km, pour 23 centimes la recharge aux 100 km, c’est un des moyens de transport les plus efficaces. Le transport terrestre le plus efficace à part le vélo à énergie musculaire.
Évidemment l’intermodalité : prendre le bus ou le vélo que l’on colle dans le train. Évidemment travailler autrement : ne pas partir tous à la même heure le matin, et rentrer à la même heure le soir, profiter du télétravail autant que faire se peut. Et tenir compte des déplacements de tous ceux qui ne travaillent pas : chômeurs, retraités, étudiants, familles pour les activités sportives, les courses, la détente, la culture.
Organiser ces transports le plus économiquement possible.
Pour le reste, pour eux, c’est du fret routier, du fret routier, du fret routier, quand on a la chance d’avoir un fleuve de très grand gabarit et un réseau ferré qui n’est toujours pas déclassé. Rétablissons la ligne Rouen-Evreux-Dreux-Chartres-orléans pour les céréales et pour les gens.
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Contournement Est de Rouen : les effets attendus de la périurbanisation

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Périurbanisation, quel est ce mot barbare ? C’est le phénomène de fuite de la ville vers la campagne. C’est la disponibilité de l’automobile qui a permis ce retour vers une vie plus calme, et au foncier plus accessible qu’en ville.
On a plus grand pour moins cher, avec jardin, mais souvent, éloigné de tout. C’est aussi ce qu’on appelle l’étalement urbain.
Le prix à payer, c’est l’utilisation intense de l’automobile pour les échanges avec la ville, une congestion plus forte dans les centres-villes, mais aussi sur les pénétrantes. On fait des autoroutes censées fluidifier la circulation, et de fait, on crée une offre foncière que les agglomérations ou communautés de communes rurales promeuvent.
Alors que la population est stable en Normandie depuis des décennies, les agglomérations se mettent en concurrence pour récupérer les habitants, et leurs impôts qui vont avec. Ainsi, le pays entre Seine et Bray (50.000 hab.) veut construire 5800 logements (environ 20.000 habitants) d’ici 2030. La métropole, où la population est stable, veut construire 50.000 à 60.000 et accueillir environ 40.000 nouveaux habitants d’ici 2030. La CASE n’est pas en reste, souhaitant arracher une partie du gâteau à ses concurrents Seine et Bray et métropole, en construisant 4500 nouveaux logements.
Mais quel est ce gâteau, puisqu’il y a stabilité de la population dans la région, et dans la métropole et les agglomérations alentour ? Chacun veut récupérer la population de l’autre, créant une offre tentante, et de l’étalement urbain, avec des conséquences non maîtrisées.
Tous préviennent et alertent des conséquences de la périurbanisation mal anticipée, basée sur des objectifs par trop “ambitieux”, et une attente “magique” d’un impôt qui viendrait compenser la baisse de la DGF. L’AURBSE, les Directions régionales de l’Equipement, le CGI, l’Autorité environnementale…

Revoir à la baisse les prévisions de croissance démographique en cohérence avec la vision plus prudente du taux de croissance annuel du PIB.
Recommandation de la contre-expertise du CGI

face à « l’attente magique » qu’une telle infrastructure suscite après des acteurs locaux, en l’absence de stratégie, ce n’est pas elle qui créera le dynamisme, pas plus qu’elle n’apportera à elle seule, une meilleure sécurité, une moindre congestion, une moindre concentration de pollution.
AURBSE

Sans aucune maîtrise et sans volonté d’un minimum d’anticipation, un certain nombre d’intérêts s’ils sont cumulés risquent d’entraîner des développements générateurs de graves dysfonctionnements au plan global.
Il y a en effet convergence entre les intérêts des ménages en quête de l’accession à la propriété mais contraints par les coûts fonciers de se reporter de plus en plus loin, ceux des entreprises qui recherchent la visibilité, l’effet « vitrine » et la meilleure accessibilité par les axes routiers et ceux des communes qui espèrent profiter de l’infrastructure pour se développer, attirer de nouveaux habitants et créer des emplois..
AURBSE

Une augmentation de population périurbaine a sur les flux de déplacements une conséquence de 1 à 3.
Direction régionale de l’Equipement

Par ailleurs, les documents de planification des principales collectivités concernées ne laissent pas envisager le développement d’un réseau de TC directement concurrentiel avec l’infrastructure nouvelle
[…] Aussi le maître d’ouvrage en a-t-il conclu qu’il n’existe globalement pas de concurrence entre le réseau de transports collectifs existants et futurs et l’infrastructure projetée et donc que l’hypothèse selon laquelle la mise en service du projet ne modifiera pas la répartition modale, pour les flux qui l’emprunteraient, est acceptable.
DREAL, en réponse au CGI

Le bilan LOTI de l’autoroute A28 indique que « le fort impact de A28 sur le développement périurbain, notamment à proximité de Rouen, n’a pas été réellement anticipé et n’a donc pas été accompagné ou orienté. Il convient d’être attentif à ces aspects lors de l’étude des projets futurs ».
De fait, cet impact se constate de manière évidente dans le secteur d’Isneauville et de Quincampoix.
L’Ae recommande au maître d’ouvrage, avec les collectivités concernées, de présenter à l’appui de la DUP des mécanismes permettant d’éviter, réduire et compenser effectivement les effets environnementaux négatifs de la périurbanisation supplémentaire des plateaux Est, desservis par le projet.
Autorité environnementale

L’Ae souligne en outre que les trafics associés à cette périurbanisation supplémentaire, non évalués,ne sont pas pris en compte par le modèle de trafic.
À terme, ce trafic induit en cas de non-maîtrise de l’étalement urbain est de nature à recharger les axes
déchargés par le projet
, et les trafics à partir desquels les différentes évaluations (qualité de l’air, bruit, consommations d’énergie, etc.) sont construites n’intègrent pas les effets de l’étalement urbain supplémentaire.
De fait, et tout le monde le souligne et alerte, les effets “magiques” se révèlent au final catastrophiques au niveau du territoire.
Faute d’apporter des solutions, le maître d’ouvrage a préféré ne pas tenir compte de ce problème réel et attendu. Les objectifs liés à l’autoroute ne seront pas atteints, et la congestion augmentée à terme.
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Gains de temps pour le contournement Est : 1,5 milliard €

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Les gains de temps, c’est ce qui justifie l’autoroute. Il sont estimés à… 1 milliard et demi d’euros, et quelques millions de poussières.
C’est quasiment l’entièreté du gain que représente l’autoroute.
Seulement, troquer 1 milliards d’euros d’investissement public – nos impôts – et d’usage – le péage -, avec autant de pertes en termes de paysages, de santé, de destructions de terres naturelles et agricoles, mais aussi tous les avantages négatifs du projet avancés par le maître d’ouvrage, il vaudrait mieux y trouver un compte quelconque avant d’engager le moindre coup de pelle(teuse) :
  • Gains environnementaux : 31 millions €. On se demande comment 516 hectares de destruction de terres naturelles ou agricoles, et 136 hectares de forêts détruites, pourrait rapporter 31 millions !
  • Avantages carburant : – 128 millions €. Une perte de 128 millions € en carburant ? On prévoit donc plus de déplacements sur toute la métropole. Donc plus de congestion, comme le redoutent nombre de services, des ponts et chaussées à l’AURBSE.
    Et cela n’inclue pas les effets de la périurbanisation qui n’est étudiée par le maître d’ouvrage, alors que les Directions régionales de l’Équipement les y invitent très fortement.
    Plus de carburants, plus de déplacements, plus de congestion, et plus de pollution.
  • Coûts entretien et dépréciation des véhicules : -234 millions d’euros. Le parc automobile, alors que les prix baissent, que la consommation est censée baisser, va engendrer une perte supplémentaire de 234 millions €.
    Tout auto, tout routier, jusqu’en 2080, date présumée de fin de concession.
  • 47 millions de gains de sécurité. Un chiffre qu’il va falloir peut-être revoir un peu à la baisse : une étude de l’observatoire Sanef sur les comportements sur autoroute montre qu’après 10 années de suite de baisse de l’accidentologie et de la mortalité, l’ensemble des indicateurs est reparti à la hausse depuis 2015. En cause, la vitesse d’abord. Elle est impliquée dans 7 accidents sur 10, et la cause de 10% des accidents mortels. Mais aussi l’inattention, et l’usage du téléphone : 16% des accidents mortels.
    La Sanef rappelle qu’en roulant à 150 km/h au lieu de 130 km/h, sur une distance de 100 km, on ne gagne que 6 minutes.
    On peut rappeler aussi qu’en roulant à 110 km/h au lieu de 130 km/h, sur 100 km, on ne gagne que 6 minutes.
    Et donc, en roulant à 90 km/h au lieu de 130 km/h sur une distance de 30 km (CASE – Rouen), on ne gagne qu’un peu plus de 5 minutes.
  • Mais enfin, la quasi entièreté des avantages présentés, ce sont les gains de temps : 1507 millions d’euros. Les gains de temps devront représenter un milliard et demi d’euros, et ceci essentiellement sur les horaires pendulaires (travail matin et soir), faute de quoi, l’infrastructure ne sera pas rentable.Ce sujet ne peut souffrir d’erreur, d’approximation, ni de doutes. Les gains de temps doivent représenter 3 fois le coût d’investissement présenté pour qu’il y ait une chance d’être rentable.
    A noter que les coûts d’investissements présentés dans la VAN sont de 523 M€, soit 60% des 886 M€ HT de l’investissement total. Sauf à le dépasser, bien entendu.
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Vous pouvez cliquer sur l’image ci-contre pour constater les avantages/inconvénients estimés par le maître d’ouvrage.
Les gains de temps qu’il présente sont le déplacement aux horaires pendulaires entre Louviers et le rond point aux vahes : 10 minutes en véhicule léger, un quart d’heure en poids lourd.
Un autre gain est présenté entre Fleury-sur-Andelle et le rond point aux vaches, faisant passer le temps de parcours de 50 à 20 minutes.
Je me suis d’abord interrogé sur le 1er cas : comment gagner 10 minutes sur un trajet qui ne prend que 16 minutes en voiture, et 15 minutes sur un trajet d’un peu plus de 20 minutes en camion ?
Aujourd’hui, lorsqu’on prend l’A13 à Incarville, même aux heures de pointes, ce tronçon est fluide. Jusqu’au rond point aux vaches, au moins. A partir de cet endroit, le boulevard industriel (RD18e) est une des voies les plus congestionnées de la métropole.
Mais le contournement Est ferait déboucher son trafic précisément à cet endroit, que l’on sait congestionné.
L’A13, c’est un tracé simple : en ligne droite, sans changer d’altitude, avec un seul péage, sur un tronçon fluide, on peut soit bifurquer sur le rond point aux vaches, soit continuer et emprunter la Sud III, soit encore sortir au rond point des colonnes pour emprunter la rocade sud.
Avec le contournement, on nous propose non pas un, mais deux péages. On prend le péage à Val de Reuil, on traverse un viaduc de 1,7 km qui part de Lery, à 7 ou 8 m d’altitude, puis le viaduc grimpe à 25 m de hauteur, redescend à 7 à 8 mètres de hauteur entre le Manoir et Pîtres, nous conduit le long de la Seine, bifurque vers le plateau Est, on remonte jusqu’à 60 mètres, avant d’arriver à Gouy directtion les Authieux, où un viaduc de 1 km nous fait redescendre sur une pente très forte (5%) jusqu’à 10 mètres de hauteur à Oissel, où on pourra emprunter un autre viaduc qui passe au dessus du chemin de fer (ligne le Havre-Paris). Comment gagner 10 minutes en ne cessant de monter et descendre, en empruntant des viaducs où la vitesse devra être limitée, monter, descendre, remonter, redescendre ? C’est bien sûr impossible. Et même on en perdrait.
Tous les élus savent que c’est impossible, et le disent volontiers, pour certains partisans de l’autoroute, mais pour d’autres raisons que les gains de temps.
La question posée au maître d’ouvrage lors des séances d’enquête publique, il m’a été précisé qu’il ne s’agit pas de 10 minutes mais plutôt 5 minutes. J’ai pourtant bien lu 10 minutes. Et si l’on fait des calculs de VAN de 10 minutes, et que cela ne fait que 5, alors le calcul de la VAN est faux. Et s’il faut diviser le gain de temps de moitié, le projet n’est plus rentable, l’argent public gaspillé.
Personnellement j’estime que le trajet par le contournement prendrait plus de temps que par l’A13, pour un péage plus élevé. Et les Casois refusent déjà, dans leur grande majorité, le péage d’Incarville. Ils shuntent empruntent la RD 6015 et le contournement de Pont de l’Arche vers Criquebeuf pour ne pas payer les 2,10 euros. Quitte à perdre des minutes. Comme les camions d’ailleurs.
Pour gagner des minutes, le maître d’ouvrage a surestimé les temps de parcours sur les tronçons qui pourtant sont fluides. Sur le trajet CASE-métropole, mais aussi sur le trajet de Fleury-sur-Andelle au rond point aux vaches. les 50 minutes présentées en temps de parcours. Ça, c’est le parcours qui passe par le centre ville de Oissel. L’autre parcours, gratuit, passe par l’A13 et ne met que 35 minutes. C’est bien sûr ce tracé qu’empruntent les rares usagers qui iraient de Fleury-Sur-Andelle au rond point aux vaches.
Mais quel intérêt auraient les Fleurysiens de se rendre au rond point aux vaches ? C’est un trafic marginal.
S’il n’y a pas de gains de temps, ou marginal, puisqu’on ma répondu que s’il n’y avait pas de gain de temps pour CASE-métropole, il y en avait un pour les trajets CASE-Amiens.
Je veux bien le croire. Mais combien d’usagers effectuent quotidiennement un trajet pendulaire Louviers-Amiens ? Y en a-t-il même un seul, pour lequel nous serions prêts à engager 1 milliard d’euros ?
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