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Après l’accident du Pont Mathilde à Rouen, mettons l’imagination au pouvoir pour les déplacements du quotidien !

Quand la crise est là, quelle attitude adopter ?
  • S'enfermer dans la négation du réel n'apporte aucune solution : c'est crier à #Sandy, "l'environnement ça commence à bien faire !"
  • Se replier sur soi dans une dépression auto-destructrice fait craindre les remèdes extrémistes du passé : quand la crise des années 30 débouchait sur le fascisme et les génocides atroces du XXème siècle.
  • Se soumettre avec la confiance béate que le progrès scientifique et technique résoudra tout, et qu'il ne faut surtout rien changer au modèle, c'est nier l'accélération incontrôlée des changements et courir vers le précipice avec le sourire de Pangloss.
  • Profiter dans un consumérisme triste des derniers voyages à l'autre bout du monde, du dernier thon rouge à 1 million d'euros, du dernier gadget technologique produit à bas coût dans des conditions sociales imbattables, est-ce tout ce qui nous reste ?
On peut aussi refuser de se soumettre, se recentrer sur ce qui compte vraiment pour nous, et faire preuve enfin de créativité joyeuse et courageuse.
Je prends l'exemple d'un accident regrettable, comme celui qui a enflammé le Pont Mathilde à Rouen sous des milliers de litres d'hydrocarbures lundi 29 octobre dernier. Résultat : le pont principal qui relie les 2 rives de la Seine est rendu impraticable, pour de longs mois sans doute, occasionnant des perturbations majeures dans la circulation d'une rive à l'autre.
Mercredi, la Préfecture de Seine-Maritime a fait paraître un plan de circulation et promis d'"étudier des solutions", tout en encourageant les automobilistes à faire preuve de débrouillardise et de civisme. Dans le communiqué de presse de la ville, Yvon Robert dit : « le caractère exceptionnel et inédit de la situation appelle aussi à la solidarité et au civisme : chacun doit changer ses comportements en matière de déplacements quotidiens. C’est une urgence et une obligation ».
Pendant la réunion à la Préfecture, je me suis amusée à suivre un fil twitter original, qui demandait aux internautes de proposer leurs solutions, sous le hashtag #solupont. Agacement et esprit potache (J'adore comme toujours les délires pertinents du Major : "La Seine vous emmerde, supprimez-la !"... en utilisant le lit du fleuve (détourné) pour la création d'une autoroute est-ouest avec embranchement nord-sud...) côtoyaient une vraie réflexion sur des solutions alternatives. Celles-ci passaient notamment par le renforcement des transports en commun, voire leur gratuité ; l'utilisation de la Seine pour les franchissements ; mais aussi les déplacements au long du fleuve ; sans oublier le vélo.
Dans la foulée, le 2 novembre, le magazine Grand Rouen s'amusait à imaginer les déplacements dans Rouen, six mois après la fermeture du Pont Mathilde (dans la journée, le billet récolte plus de 300 "J'aime" sur Facebook et 40 partages sur Twitter, de quoi rendre envieux tout bon blogueur ;-)
Après le communiqué que les élu-e-s écologistes ont fait paraître le 31 octobre, nous avons aujourd'hui envie de répondre "Chiche !" - et de faire de cette crise l'occasion d'apporter des solutions innovantes et pratiques, où les politiques se feraient le relais des propositions citoyennes.

LNPN : L’Etat abandonne des projets d’infrastructures inutiles et ruineux. Il faut à présent engager les chantiers nécessaires à la transition énergétique dans les transports.

source : parisbanlieue.blog.lemonde.fr
Le projet Paris-Le Havre en 1h15, pour un investissement d'environ 15 milliards d'€, tombe à l'eau.
En 2010, sous le Grenelle 1, Jean-Louis Borloo alors ministre de l'écologie et du développement durable, présentait son avant-projet du schéma national des infrastructures de transports (SNIT), qui prévoyait une quinzaine de nouveaux tronçons LGV, pour un coût de 260 milliards.
Le 3 juillet dernier, dans son rapport sur l'état des finances publiques, la Cour des Compte a pointé du doigt les projets d'infrastructures de transport lancés sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy et dont 33% seraient à la charge de l'Etat et 38% à la charge des collectivités territoriales. Elle cible plus particulièrement le programme ferroviaire : les nouvelles lignes TGV prévues "ne sont pas budgétairement soutenables" et "ni (leur) rentabilité financière, ni (leur) rentabilité socioéconomique, ni (leur) intérêt environnemental ne sont établis", écrit-elle. La Cour déplore en outre un manque de hiérarchisation des projets, et rappelle avoir déjà recommandé en 2011 aux pouvoirs publics d'accorder la priorité à la modernisation et à l'entretien du réseau ferroviaire existant.
Le 11 juillet, le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, est interrogé à ce sujet sur France 2. Il a alors remis en cause l'intérêt de prolonger certaines lignes de TGV "pour un gain de temps marginal", alors que, selon lui, il serait peut-être plus urgent de consacrer cet argent à l'entretien des lignes ferroviaires secondaires. "On peut se demander si prolonger telle ou telle ligne TGV pour un gain de temps marginal est préférable à l'entretien du réseau secondaire de transport ferroviaire, indispensable car utilisé par beaucoup". Il a indiqué que "le gouvernement n'aura pas d'autre choix que d'abandonner certains projets", sans toutefois préciser lesquels. "L'Etat, ceux qui le dirigeaient en son nom, ont prévu une multitude de projets sans avoir le début du commencement du moindre financement. Il y a eu un effet d'affichage".
Le ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, a précisé qu'aucune ligne TGV ne serait supprimée et que les projets engagés seraient menés à terme. Trois des 14 lignes TGV prévues ont déjà été lancées, avait rappelé la Cour des comptes dans son rapport. Le gouvernement aura en revanche à faire un arbitrage sur les projets qui n'ont pas encore été engagés. "Il faut regarder quels sont les critères pour les choix, notamment lors de la rentrée où il y aura un débat sur les transports : quelle est la plus-value des choix qui seront opérés en terme d'aménagement du territoire, de fracture territoriale, d'éléments de terme de croissance ?", a ajouté Frédéric Cuvillier.
Et le 13 juillet, c'est au tour du patron de la SNCF, Guillaume Pepy de dcéclarer : "Ce que le gouvernement a annoncé me paraît raisonnable, réaliste. Il faut prendre tout ces projets, les examiner du point de vue de l'environnement, de l'énergie, de leur utilité, de leur urgence et il y aura à ce moment-là des priorités définies". "Ma conviction, c'est que la priorité de la SNCF ça doit être les trains de la vie quotidienne c'est à dire les RER en Ile-de-France, les TER en province et le réseau existant", a-t-il assuré.
Ces priorités sont celles des écologistes, telles qu'elles ont été définies dans le cahier d'acteur rédigé par les régions Haute et Basse Normandie et Ile de France, au moment du débat public sur la LNPN : Pour un train du quotidien, solution à l’urgence sociale et environnementale. Oui, les solutions proposées par les écologistes sont réalistes, adaptées aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux.
Nous saluons le souhait du gouvernement de privilégier l’amélioration des réseaux ferroviaires de proximité (qualité du service, entretien du parc ferroviaire actuel…), qui se sont dégradés ces dernières années. Nous partageons la volonté de la majorité gouvernementale de garantir un service ferroviaire de proximité efficace et cohérent. Comme le promettait le candidat François Hollande en novembre dernier, "la France doit aujourd'hui réussir sa transition énergétique (...) en sortant progressivement du tout-pétrole pour les transports". C'est en ce sens qu'il s'agit aujourd'hui d'améliorer le service ferroviaire existant, pour tous - et pas seulement pour quelques cadres pressés, en délaissant les dessertes intermédiaires.
Dans notre région, cela passera par le doublement urgent des lignes entre Paris et Mantes-la-Jolie, véritable goulet d'étranglement aux sillons sursaturés.
Cela passera aussi par la réouverture urgente d'une ligne entre les deux préfectures haut-normandes, Evreux et Rouen, sans négliger l'important bassin de vie et de déplacements de Louviers-Val de Reuil. Une ancienne ligne existe, sujet de houleuses prises de positions. Une concertation permettrait d'établir un dialogue avec les habitants de la vallée de l’Iton, pour évaluer s’il serait ou non possible d’installer un transport doux, un tram-train, dans la vallée au service des habitants. Bien entendu, un tel projet ne peut se faire qu’avec l’adhésion et la participation active des habitants.
On peut aussi imaginer une alternative, plus directe et plus rapide, faisant passer la ligne vers Evreux le long de la N154, l’autoroute Louviers-Evreux - sans desservir les habitants de la vallée de l’Iton, mais sans traverser de village... L’idée a fait son chemin, des terres ont été acquises le long de la nationale, cette voie a été intégrée au SCoT de la CASE, et l’idée continuerait de se bâtir à la Région si le projet de LNPN n’avait gelé tous les autres projets ferroviaires. Relisons le scénario des écologistes, qui propose la construction d’une section nouvelle entre Acquigny et Gravigny, en utilisant le corridor de la N154, avec un doublement de voie sur 5km entre Hondouville et Acquigny et un doublement de la voie au raccordement de la ligne avec la ligne Mantes-La-Jolie – Rouen, ce qui permettrait de satisfaire également la capacité de la ligne avec une utilisation fret. Aujourd'hui, alors que le projet de LNPN va être enterré, n'est-il pas temps de réouvrir enfin le dossier de la ligne Rouen-Evreux ?
Sur ce sujet comme sur d'autres, les écologistes ont tout simplement été réalistes. Vernon train de vie l'a été aussi, avec tous les usagers : car ce sont eux qui utilisent la ligne jour après jour pour aller travailler.
Nous avons perdu beaucoup de temps à tergiverser sur des projets irréalistes, il faut dès maintenant plancher sur de vraies solutions pour les habitants. Nous y sommes prêts. La Région l'est, l'Etat l'est, et la SNCF est également d'accord. Quant aux usagers, ils ne demandent que cela. Avançons.

LNPN : les candidats de droite et de gauche s’opposent au tracé AB, et plébiscitent le tracé B. Quels impacts pour la quatrième circonscription de l’Eure ?

Le débat public sur la Ligne ferroviaire nouvelle Paris-Normandie (LNPN) s'est déroulé du 3 octobre 2011 au 3 février 2012.
Trois scénarii ont été proposés. Il ont été appelés tracés A, B et C. Un quatrième scénario a été proposé par les écologistes. Celui-ci était basé sur l'amélioration de l'existant, et sur le phasage du projet, en réalisant prioritairement le doublement du Mantois, qui est le point noir entre Paris et la Normandie, occasionnant les retards dont souffrent tous les usagers au quotidien, toutes des personnes qui vont travailler quotidiennement, et pour qui, jour après jour, le train devient un train d'enfer.
Ce doublement devra être réalisé, que la LNPN se fasse ou pas. Ou que l'amélioration de l'infrastructure actuelle se fasse ou non. L'avenir du voyage ferré Paris-Normandie, et le présent et le quotidien des habitants passe par ce doublement du Mantois.
Au cours du débat, le scénario C, le plus coûteux, a été éliminé d'emblée. Et au cours de ce débat s'est construit un nouveau scénario, le scénario AB, qui était sensé être une réponse de RFF à une synthèse qu'ils ont faite des demandes et des questions posées au cours de ces débats. Finalement, très controversé, celui-ci est renvoyé au cimetière des fausses bonnes idées. On aura perdu notre temps lors du débat à élucubrer sur une impasse, au lieu de poser les seules bonnes questions, celle qui concernent les tracés non écartés par RFF ou les politiques.
Il nous reste donc le scénario A (point de bifurcation vers Caen d’un côté et Rouen de l’autre, proche de Rouen) et le scénario B (point de bifurcation proche d’Evreux).
Les impacts seront énormes. 700 hectares artificialisés pour l'Eure ! Mais aussi des territoires et des paysages impactés, avec son lot d'expropriations, et tous les habitants devant vivre à l'orée d'une nouvelle frontière, celle des voies de la LGV. Tant pis pour eux.
Dans l'Eure, la Chambre de Commerce et d'Industrie, le Medef, le Conseil Général et l'agglomération d'Evreux plébiscitent unanimement le scénario B.
Il faut rappeler que la proposition de Dominique Bussereau avait fait l'unanimité de tous les acteurs politiques et économiques en 2009. Lorsque Nicolas Sarkozy a annoncé sa volonté de faire un TGV entre Paris et Le Havre, dans le cadre du Grand Paris. L'unanimité a volé en éclats lorsque l'opportunité d'inaugurer d'inaugurer le train majuscule est venue.
Pour des problèmes de financement cependant, la LGV Paris-Normandie pourrait ne rester qu'un projet. C'est une hypothèse qui est très vraisemblable. Le doublement du Mantois serait toutefois réalisé du fait du choix du phasage du projet LNPN, Mantois/LGV Normandie. C'est ce doublement du Mantois qui est indispensable pour les usagers au quotidien.
Au demeurant, tant que le projet LNPN n'est pas écarté, on ne peut pas écarter non plus les débats.

Qu'en est-il dans la 4ème circonscription de l'Eure ?

A examiner les déclarations et professions de foi des différents candidats aux élections législatives, on constate là encore une unanimité, à droite comme à gauche pour la LNPN. François-Xavier Priollaud (UMP-Nouveau Centre) écrit : "La LNPN est une chance unique pour le développement économique de notre territoire" et il insiste sur "la réalisation nécessaire d'infrastructures nouvelles comme la ligne à grande vitesse". Quant à François Loncle (PS), suite à la mobilisation de l'association "Non à la LNPN sur le plateau du Neubourg", il déclare "s'opposer résolument au projet inacceptable de Réseau Ferré de France : le tracé AB de la ligne nouvelle ferroviaire Paris Normandie". Cela ne signifie pas pour autant qu'il s'oppose à la Ligne Nouvelle Paris Normandie en elle-même, mais seulement au tracé AB. Ni qu'il croit à la pérennité de ce projet.
Malgré un débat public avec une participation très forte des habitants comme des élus, malgré des études poussées, des techniciens brillants, le projet LNPN reste flou.
Tout d'abord, les cartes fournies ne permettent pas d'établir les tracés qu'empruntera la ligne. Les cartes des deux tracés encore en lice, le A et le B, proposent des faisceaux si larges que la ligne pourrait passer pratiquement n'importe où. C'est tout à fait normal : au cours de l'élaboration du tracé, les faisceaux se réduiront. Là où les faisceaux font encore 30 km de large, ils se réduiront au fil des études à 1 km, et nous saurons alors précisément les risques que le territoire et les habitants encourront. Vous trouverez les cartes ci-dessous, avec quelques agrandissements pour bien voir la taille disproportionnée des faisceaux par rapport au territoire. Ces cartes sont disponibles ici, en haute-définition.
financement de la LNPN (source débat public LNPN)
Il est intéressant de comprendre ce que représente la LNPN pour notre région. L'emprise d'une ligne LGV représente 80 mètres jusqu'à 90 mètres à certains endroits. La ligne elle-même n'emprunte que 14 mètres. Il faut y ajouter les remblais ou déblais nécessaires à la stabilisation de la ligne. Et au-delà de cette zone, les habitations se situant à moins de 25 mètres de l'entrée en terre seront expropriées. Les autres, celles qui se situeront au delà des 25 mètres, se verraient devenir voisines de la LGV, mais leurs propriétaires ne recevront pas de dédommagement, même si la propriété a perdu beaucoup de valeur.
Représentons-nous cette emprise : il s'agit là de tranchées larges comme près de la longueur de deux piscines olympiques, sur 210 à 215 km de lignes nouvelles selon le scénario retenu. Du fait qu'une ligne à grande vitesse n'a pas vocation à être un tortillard, la ligne sera la plus droite possible. Aussi, on peut comprendre qu'il n'y a pas possibilité ou volonté d'arrêter un tracé plus précis, afin de calculer le tracé le moins onéreux, expropriations comprises, et d'éviter en même temps de mobiliser une opposition trop précocement.
Si le contenu est flou sur les tracés, la question du financement n'est pas réglée loin s'en faut. Au cours du débat, la SNCF - acteur tout de même essentiel en France lorsque qu'on évoque le rail - n'est pas présente sur scène et ne participe au débat... que dans le public. La SNCF ne se présente que comme opérateur potentiel, parmi d'autres, et n'assure pas de son engagement sur les sillons.
RFF, Réseau Ferré de France n'assure une contribution que "de 15 à 30%" du montant global. "La règle est que RFF ne peut s’engager au-delà des perspectives de péage que lui verseront les opérateurs ferroviaires." Ils ne se sont pas engagés. Les usagers paieront plus cher, les contribuables seront mis à contribution, mais l'investissement n'est pas garanti. De même qu'il n'y a pas d'engagements fermes des opérateurs.
La question du prix du billet, nous l'avons posé plusieurs fois, sans réponse claire au début. Sur le document pdf tiré du débat public, concernant le financement, on peut lire : "A titre informatif, le maître d’ouvrage a précisé que, sur la liaison à grande vitesse Paris-Reims, le prix du billet a été majoré de 17 centimes par minute gagnée à la mise en service de la ligne. Transposée à la ligne nouvelle Paris-Normandie, cette augmentation représenterait une hausse moyenne du prix des billets d’environ 20%."
Est donc là ce dont les habitants ont besoin ? Un train plus cher, qui sera certes plus rapide, mais à quel prix ? Un train qui n'aura plus vocation à s'arrêter dans les gares intermédiaires, c'est le prix de la rapidité, et au prix d'artificialisation de terres agricoles et d'expropriations sur 700 hectares dans l'Eure.
Les impacts sur les paysages, le terres agricoles et les modes de vie des habitants différeront selon le scénario retenu : si l'on est sûr du viaduc sur la vallée de l'Iton, à peu près sûrs des impacts sur le plateau sud du Neubourg, dans le cas du tracé B, les habitants attendent le tracé définitif pour constater qui sera effectivement concerné par la construction de la ligne. Quels seront les impacts sur la forêt de Bord, avec un projet de gare à l'entrée de la forêt, au niveau du rond-point des Clouets, près d'Incarville ? Les communes riveraines de l'A13 seront-elle concernées ? Lesquelles ? Jusqu'où ? Tous les habitants sont dans l'incertitude. Sur leur avenir, sur la valorisation de leurs propriété, sur la qualité de leurs paysages et du cadre de vie.
Pour quels objectifs ?
C'est encore là que les divergences se sont fait sentir entre le public d'une part, composé surtout d'usagers, et aussi d'habitants ou exploitants agricoles inquiets.
RFF et élus parlent de vitesse. Bien que celle-ci nous concerne peu, les temps de transports dans l'Eure ne varieront que très peu.
Les préoccupations des usagers se sont portées sur la fiabilité et la régularité du transport, et le confort - la station debout étant déjà peu propice à la préparation d'une bonne journée de travail - et donc au nombre de places disponibles dans les trains. Il ne suffit pas que le train soit plus rapide, il faut qu'il puisse emporter tout le monde. Les usagers sont de plus préoccupés par l'augmentation du prix du billet dans des circonstances économiques qui ne s'y prêtent pas.
C'est un dialogue de sourds.
Sur ce sujet de la LNPN, que proposent les écologistes ?
Tout d'abord, il n'est pas sûr que la LNPN voit le jour. Le schéma national d’infrastructures de transport (SNIT) ne place qu'en 16ème priorité la LNPN. Estimé selon le SNIT à 7 à 9 milliards, la LNPN coûtera vraisemblablement plus. 16ème priorité sur 19 projets, avec un budget total estimé à 75 millliards d'euros, le risque existe de voir gelés les projets ferroviaires sur notre territoire, sans qu'aucune alternative ne voit le jour.
La ligne Rouen-Evreux reste une priorité. Nous ne cessons de le dire. Nous aurions voulu pouvoir établir un dialogue avec les habitants de la vallée de l'Iton, pour évaluer s'il était ou non possible d'installer un transport doux, un tram-train, dans la vallée au service des habitants. La méthode était l'écoute et la concertation, mais les opposants au train dans la vallée ont été fermés à toute invitation ou discussion.
Nous ne pouvons leur en vouloir, c'est une belle occasion manquée. Un tel projet ne peut se faire qu'avec l'adhésion et la participation active des habitants, de tous les habitants concernés.
Les écologistes ont donc imaginé une alternative, plus directe et plus rapide : la ligne vers Evreux passera le long de la N154, l'autoroute Louviers-Evreux, sans desservir les habitants de la vallée de l'Iton, mais sans traverser de village. L'idée a fait son chemin, des terres ont été acquises le long de la nationale, cette voie a été intégrée au SCoT de la CASE, et l'idée continuerait de se bâtir à la Région si le projet de LNPN n'avait gelé tous les autres projets ferroviaires.
Le scénario des écologistes propose la construction d’une section nouvelle entre Acquigny et Gravigny, en utilisant le corridor de la N154, avec un doublement de voie sur 5km entre Hondouville et Acquigny et un doublement de la voie au raccordement de la ligne avec la ligne Mantes-La-Jolie – Rouen, ce qui permettrait de satisfaire également la capacité de la ligne avec une utilisation fret.
Si le projet de LNPN n'aboutit à rien, nous n'aurons rien.
Pour revenir à la LNPN : depuis l'été 2011, nous sommes les seuls à avoir travaillé avec l'Ile de France et la Basse-Normandie à la rédaction d'un cahier d'acteur inter-régional : "Pour un train du quotidien", pour répondre aux vrais enjeux, qui sont de répondre aux besoins des usagers, pour rendre le train attractif et efficace.
En janvier 2012, nous obtenions une réunion publique supplémentaire pour présenter un nouveau scénario, réalisé par le cabinet d'experts BG, intitulé : "Alternative à la LNPN par la ligne classique". Chiffré à 8 milliards au lieu de 10 ou 11, ce scénario propose une amélioration de la ligne existante, en limitant l'infrastructure nouvelle à la section entre Paris et Mantes-la-Jolie, seul partie de la ligne actuelle dont le trafic justifie à ce jour et pour longtemps encore de tels travaux. Cela permettra d'améliorer la fréquence, la régularité et le nombre de dessertes des trains. Face à la flambée du prix du pétrole, il est urgent de proposer des transports fiables et réguliers aux usagers, qui sinon n'ont d'autre choix que la voiture individuelle et ses charges de plus en plus lourdes pour le budget des ménages. Le scénario BG reprend aussi à son compte la gare nouvelle rive-gauche de Rouen St Sever, parfaitement justifiée - dont il faut cependant appréhender le coût considérable du très long tunnel sous fluvial.
Le rapport de l'expert insiste sur les avantages que présente ce scénario. L'impact territorial (notamment agricole) est très nettement inférieur à la LNPN, surtout dans l'Eure. Le scénario BG présente une grande offre de dessertes et de correspondances et des temps de parcours compétitifs. A contrario, il faut bien rappeler dès aujourd'hui aux usagers mécontents ce qui a été précisé lors des débats: La construction de la LNPN aurait pour conséquence l'abandon de toute amélioration de la desserte voyageur sur la ligne classique.
Le 5 avril dernier, Le conseil d’administration de Réseau Ferré de France a délibéré en faveur de la poursuite du projet de ligne nouvelle entre Paris et la Normandie et a décidé de lancer les études préalables à l’enquête d’utilité publique. Il a fait apparaître des points de convergence, notamment sur la nécessité de construire de nouvelles gares dont une à Rouen (rive gauche) sur le site de Saint-Sever. Réseau Ferré de France a pris bonne note des points d’améliorations souhaités et va approfondir ses études sur plusieurs scénarios (A, B et AB), excluant le scénario C, afin de définir le tracé de la ligne nouvelle entre Mantes, Le Havre et Caen. Souhaitons que la voix des écologistes ait été entendue au cours de ce débat et soit prise en compte par RFF !
Rappelons enfin que ce projet de LNPN s'inscrit dans le projet de développement du Grand Paris (dans l'objectif de faire du Havre le port d'une grande mégapole parisienne et normande), et que ce dossier incombe désormais à la nouvelle Ministre en charge de l'Egalité des territoires... l'écologiste Cécile Duflot. Gageons qu'elle sera sensible aux questions de consommation d'espaces naturels et agricoles, et soucieuse d'apporter une amélioration efficace et rapide des transports pour tous !
Le Fret ferriviaire dans tout ça :
Rappelons que le fret ferroviaire représentait 3 fois plus de tonnage en 1974 qu'aujourd'hui. De même que le fret fluvial, le fret ferroviaire souffre de son manque de compétitivité face au routier.
Même avec un prix du pétrole qui ne cesse d'augmenter, les camions n'ont pas à payer de taxe pour emprunter les sillons, comme les opérateurs le font à RFF. La seule taxe qu'ils vont payer est le péage sur les autoroutes, et dans le cas où les poids-lourds empruntent d'autres routes, la taxe à l'essieu, qui (ne) rapporte (que) 220 millions d'euros par an, et qui a été baissée au taux minimum pour la France par Dominique Bussereau, ministre en charge des transports.
Si l'on veut développer le transport fluvial et le fret ferroviaire, il serait nécessaire d'aligner les coûts des opérateurs pour les mettre en situation d'équité. Alors le développemment des plateformes bi et tri-modales aura un sens.
Le rejet du projet alternatif écologiste viendrait en partie du fait qu'il ne libère pas le réseau actuel pour le développement du fret. Mais il y a possibilité de tripler le fret actuel avec les mêmes sillons. Et le projet comprend la rénovation de la ligne Serqueux - Gisors pour acheminer le fret dans la zone parisienne, ce qui permet d'augmenter encore la capacité du fret.
Mais celui-ci n'est toujours pas compétitif. Il faut changer les choses !

Retrouvez-nous pour aborder ce sujet et poser toutes vos questions :

le mercredi 6 juin 2012 à Pont de l’Arche de 18h30 à 20h30
salle Ambroise CROIZAT, place du maréchal Leclerc
"Se déplacer demain, mais à quel prix ?"
  • Avec Gilles FRAUDIN, Responsable de la commission Transports régionale d’EELV, cheminot retraité, responsable syndical et rédacteur du cahier d'acteur du groupe local Eure-Seine : "Des trains pour les déplacements du quotidien"
  • et Laetitia SANCHEZ, candidate aux élections législatives pour Europe Ecologie Les Verts sur la 4ème circonscription de l’Eure.

Le 23 janvier 2012 à Rouen : présentation des résultats de l’expertise complémentaire sur la LNPN demandée par le groupe EELV

Une réunion publique supplémentaire se tiendra à Rouen le 23 janvier (Halle aux Toiles, 19h-22h).
Suite à la proposition conjointe des groupes EELV d'Ile de France, de Basse et de Haute Normandie, la Commission nationale a accepté le principe d’études alternatives d’infrastructures. Cette étude confiée au cabinet BG, porte sur les améliorations qui peuvent être apportées au réseau actuel à l'ouest de Mantes-la-Jolie et sur le potentiel de la ligne ainsi rénovée.
Il s'agit d’évaluer l’évolution de la fréquence des trains et les gains de temps que pourraient apporter des travaux de modernisation, leurs coûts et les délais de réalisation.
EELV se satisfait que la Commission nationale du débat public (CNDP) ait accepté que ces études complémentaires soient menées afin de vérifier la pertinence de l'alternative qu'ils proposent pour répondre aux enjeux de modernisation et de régularité de la ligne.
Dans le cahier d'acteur inter-régional d'Europe Ecologie Les Verts, lancé le 18 octobre dernier au Havre, les écologistes revendiquent en effet leur préférence pour un train du quotidien plutôt que pour la grande vitesse.
Dans le débat public sur le projet LNPN (Ligne Nouvelle Paris Normandie), les élus EELV normands et franciliens se sont démarqués de l’unanimiste ambiant règnant autour du dossier. "La priorité n’est pas de gagner du temps, mais bien d’apporter des réponses aux besoins des usagers amenés à se déplacer quotidiennement".
Les écologistes critiquent le projet tel qu’il a été soumis au débat et la démarche qui le sous-tend. "Ce projet est une opération de communication politique pour faire bien, pour faire chic, alors qu’on sait qu’il ne se fera pas", a affirmé Cécile Duflot au Havre le 18 octobre. Ils estiment que la facture serait "insoutenable", qu’elle serait répercutée sur l’usager et nécessiterait inévitablement un recours au privé.
Ils assurent que malgré l’ampleur des investissements qui devraient être engagés, les bienfaits restent à démontrer, sauf pour quelques-uns. "De telles lignes n’irriguent pas un territoire mais profitent aux pôles qui sont à chaque bout en laissant un désert entre les deux", prédisait Cécile Duflot.
En résumé, les écologistes estiment que le projet "pharaonique" de ligne nouvelle n’’est justifié que par "l’obsession d’aller plus vite alors que les usagers eux voudraient surtout arriver à l’heure et dans des conditions de confort moins dégradées". Ils estiment qu’il s’agit d’un projet "dépassé" construit sur "l’imaginaire de la grande vitesse" et fondées sur "les idées de 1980" plutôt que sur "les problèmes de 2020".
Les écologistes ne jugent ainsi "indispensable" qu'une ligne nouvelle qu’entre Paris et Mantes-la-Jolie, afin de séparer le trafic banlieue du trafic normand. Pour la plus grande partie de la ligne, ils plaident pour améliorer l’existant, acceptant cependant le principe d’une gare nouvelle à Rouen pour décongestionner ce noeud ferroviaire saturé. Ils assument le fait que, dans leur version, le gain de temps soit modeste (Le Havre se retrouverait à 1h45 de Paris contre 1h15 dans le projet soumis au débat et 2h05 aujourd’hui).
Ils estiment qu’avec cette approche modeste, il sera possible de réduire considérablement la facture, évaluée entre neuf et quinze milliards d’euros, et de consacrer l’argent ainsi économisé à l’amélioration des relations entre les bassins de vie normands et entre la Normandie et les régions voisines. Ils évoquent en particulier la remise à niveau des lignes Caen-Rennes, Rouen-Caen ou encore Bréaute-Fécamp ou Rouen-Dieppe.

La violette et le 35 tonnes : le futur contournement de Romilly-sur-Andelle est déclaré d’utilité publique et piétine une zone classée Natura 2000

Sur le site présentant la commune de Romilly-sur-Andelle, on peut lire que "Romilly sur Andelle offre un site touristique agréable, encaissée dans la Vallée de l’Andelle, dont les principaux atouts sont la Colline des 2 Amants, les bois, la rivière Andelle, et les contreforts de la forêt de Lyons la forêt. (...) Ce site est protégé, les Violettes de Rouen en parsèment les pentes."
La Violette de rouen (Viola hispida), comme la Biscutelle de neustrie (Biscutella neustriaca), est une espèce en voie d’extinction, protégée par la loi française depuis 1992 comme "espèce vegétale d'intérêt communautaire prioritaire nécessitant une protection stricte". Elle n'est présente aujourd'hui (à l'échelle mondiale) que dans trois communes de la région rouennaise, sur les terrains crayeux du val de Seine, et en 2006 il en subsistait moins de 2000 pieds.
Depuis 1992 et le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, un réseau européen appelé "Natura 2000" a été mis en place pour assurer la conservation des habitats naturels de la faune et de la flore sauvages (directive habitat, faune, flore). La France a ratifié cette directive européenne en 1996.
En haute-Normandie, c'est le Conservatoire des Sites Naturels qui gère la quasi totalité des populations sauvages de Violette de Rouen.
Le projet d'itinéraire de délestage
Depuis 1990, des réunions de concertation entre le département et les communes de Romilly sur Andelle, Pont-saint-Pierre et Douville sur Andelle sont menées afin de rendre les échanges routiers plus fluides. L’objectif du projet est de permettre un contournement du centre des communes précitées.
Concrètement, il consiste à la création d’une route qui bifurque de la RD 321 entre les communes de Pitres et de Romilly sur Andelle, traverse la vallée de l’Andelle jusqu’à la RD 19 puis longe le coteau calcaire en remontant vers Pont-Saint-Pierre et Douville sur Andelle pour rejoindre le tracé de la RD 321.
Le maire de Vandrimare (commune voisine) et conseiller général Jacques Poletti soutient ce projet de réaménagement.
Pourtant, ce projet est particulièrement destructeur pour l’environnement et a reçu les avis défavorables des autorités publiques (DREAL -Direction Régionale de l’Environnement-, DDAF – Direction de l’Eau et des Forêts).
Ces positions clairement défavorables s’expliquent par le fait que :
  • le projet de route traverse le lit majeur de l’Andelle comprenant des prairies pâturées (zones humides) et le lit mineur de l’Andelle
  • le projet longe le coteau calcaire, qui est un site Natura 2000 où ont été répertoriées plusieurs espèces protégées (violette de Rouen, biscutelle de Neustrie, lézard des murailles, grenouille verte...), dont certaines ont un caractère emblématique, étant strictement endémiques
  • le projet impacte plusieurs périmètres rapprochés de captage pour l’alimentation en eau potable
Ainsi il provoquera une artificialisation du lit mineur des berges de l’Andelle, un déclassement de la qualité de l’eau incompatible avec la Directive-cadre sur l’eau, augmentera la vulnérabilité des captages d’eau potable, dégradera les habitats et les espèces du site Natura 2000….
Par ailleurs, le dossier préalable à la déclaration d’utilité publique soumis aux autorités a été considéré comme manifestement insuffisant (pas de référence au site inscrit des falaises d’Andelle et Seine, pas d’inventaire des zones humides, pas d’inventaire de certaines espèces protégées, pas d’évaluation des impacts des polluants générés par le trafic routier sur la qualité de l’eau, etc.).
Malgré les tentatives de compléments, le dossier a reçu un avis défavorable en 2006, 2007 et enfin en 2009.
Extrait de l'étude d'impact, valant rapport d'évaluation environnementale, en date du 5 août 2010 : "Compte tenu de la richesse des milieux naturels dans le secteur en cause (reconnue par le maître d'ouvrage), il aurait été nécessaire de présenter dans le dossier une analyse détaillée de la structure et des fonctionnalités de la structure et des fonctionnalités des milieux naturels en recherchant systématiquement les éléments pouvant influer sur la répartition et le développement de certaines espèces : corridors, obstacles, fragmentation de l'habitat, zones tampons, etc., ce qui est indispensable pour l'appréciation des impacts, de leur réduction et de leur compensation. Par exemple le maître d'ouvrage a décidé de réaliser des crapauducs pour permettre le passage des amphibiens, espèces protégées, sous la route. Cette mesure serait pertinente dans son principe mais on ignore si sa mise en oeuvre est fondée sur une observation objective d'un couloir de migration opérée au moment opportun (mars ou avril)." Mais peut-être cette observation a-t-elle été menée au printemps 2011 ?
Ce dossier est soumis à la surveillance attentive de l’association de protection de la nature et de l’environnement (APNE) du canton de Fleury sur Andelle et son vice Président M. Alain Bourdon.
Cette attention a été soulignée à plusieurs reprises dans le projet « compte tenu du risque important de recours, les associations de protection de l’environnement suivent avec attention l’état d’avancement de ce dossier) », « ce dossier est d’autant plus indispensable que l’association Haute-Normandie Nature Environnement souhaite remettre en cause le projet par la voie d’une saisine de la commission européenne.»
Source : Les Hérissantes, N°19 – Janvier 2010 - Bulletin de liaison des associations membres de Haute-Normandie Nature Environnement
Le 19 octobre 2011, Fabienne Buccio, Préfète de l'Eure, publie un arrêté portant déclaration d'utilité publique du projet (paru au journal officiel le 17 novembre)
Cet arrêté considère l'intérêt que représente le projet concernant l'amélioration du trafic routier et le développement économique de la Vallée de l'Andelle.
Il est vrai que la situation économique de la vallée de l'Andelle est réellement préoccupante, avec les suppressions d'emplois massives chez l'équipementier automobile Sealinx à Charleval (ex-Metzeler), chez Holophane aux Andelys, Tyco à Val-de-Reuil, Bosch aux Damps, Henkel à Louviers, et la fermeture programmée du site de M-Real à Alizay. Tout cela entraîne de lourdes difficultés sociales pour les familles, et des difficultés économiques pour les commerçants, les artisans, les communes.
Nous sommes conscients qu'un plan de réindustrialisation est nécessaire dans cette partie de la région. Démonstration a été faite qu'une conversion écologique était possible avec le projet porté par les salariés de M-Real, proposant une mutation écologique du site industriel : création d’un pôle biomasse pour l’Axe Seine et mise en place d’une filière de fabrication de papier recyclé. Des alternatives viables sont possibles.
L'itinéraire de délestage : un alibi pour réaliser la liaison A28-A13
Pourquoi les écologistes s'opposent-ils aux projets de contournements routiers ? (texte inspiré de la motion sur le Grand Contournement Ouest de Strasbourg, votée à l'unanimitié du Conseil Fédéral d'Europe Ecologie Les Verts, le 20 novembre 2011)
L’accessibilité routière aux grandes agglomérations est un problème récurrent qui ne connaît en France qu’une typologie de réponses : les contournements, périphériques et autres rocades. Cette solution est appliquée systématiquement depuis des années sans réduire ni la congestion du trafic aux abords des métropoles, ni les temps de transport ville-périphérie.
En faisant l’économie d’une réflexion politique globale sur les modalités et les besoins réels en matière de transport, chacun de ces projets contribue à grever un peu plus les finances publiques et à concentrer nuisances sonores et pollution sur les populations vivant en banlieue, aux abords des axes routiers.
Tous les indicateurs le soulignent, la croissance indéfinie du transport routier est dommageable et à terme impossible. C'est un non sens économique et écologique.
Dommageable pour les nuisances graves qu'il implique : bruit, pollutions, risques, dégradation du cadre de vie, consommations d'espaces agricoles, naturels et d'énergie avec leur corollaire : aggravation de l'effet de serre et impact sur le dérèglement climatique.
Cela induit une fragmentation de secteurs naturels et agricoles et entraîne la destruction d'habitats de nombreuses espèces protégées, hypothéquant gravement la survie et le maintien de certaines d'entre elles actuellement en voie d'extinction.
Des solutions mixtes (transports collectifs et routiers) permettraient de répondre à tous les objectifs de désengorgement, d'amélioration des déplacements et de lutte contre les embouteillages, avec un impact environnemental moindre.
Considérant que ces projets de contournement ont un impact écologique très négatif sur les territoires agricoles, les paysages et la biodiversité,
Considérant que ces projets sont emblématiques des trahisons du Grenelle de l’environnement, en utilisant des arguments fallacieux pour imposer de nouvelles constructions routières.
Considérant que ce projet est un symbole de la politique du tout voiture, et de l’incapacité à réfléchir à de réelles politiques alternatives.
Considérant qu'il existe des alternatives alliant transports collectifs et optimisation du réseau routier.
Nous demandons l’abandon de ces projets routiers.
Des constats justes, mais de mauvaises réponses
Selon le rapport d'évaluation environnementale du 5 août 2010, l'enquête du trafic routier origine/destination établit qu'environ un tiers du trafic actuel sur la RD321 correspond à du trafic de transit. Le trafic d'échanges représente près des deux tiers des mouvements observés. Néanmoins, l'étude ne permet pas de quantifier les changes entre le secteur de la RD19, où étaient présentes les entreprises aux plus forts effectifs et l'extérieur. "Ainsi il est impossible de projeter la part d'échanges Poids Lourds qui demeurerait sur la section de la RD321 contournée, alors que cette donnée est cruciale en vue de la requalification des centre-bourgs."
Le rapport pointe l'insuffisance de l'étude de trafic, qui "n'est pas assez poussée pour appréhender pleinement les impacts du projet."
A l'échelle locale, la connaissance des destinations précises du trafic d'échanges Poids Lourds devrait permettre d'évaluer l'impact réel du projet au coeur de Romilly et de Pont Saint Pierre. Or le dossier évalue insuffisamment ces trafics.
Et à l'échelle des flux de transit et d'échanges, l'ensemble des notes de calcul figurant dans le dossier est basé sur une hypothèse de croissance globale de trafic de 2,5% par an entre 2005 et 2020 puis de 1,25% entre 2020 et 2030. Ce postulat n'est absolument pas étayé et est même contredit par des comptages plus récents. A titre d'exemple, le trafic en entrée ouest de Romilly a connu une stabilité entre 2005 et 2008. Par comparaison, l'Etat, dans ses modèles de trafics, utilise des hypothèses plus basses (en linéaire jusqu'en 2025, +2,1% par an pour les trajets de plus de 20km et 1,25% pour les trajets de moins de 20km, la moitié après 2025).
En outre, il n'est pas du tout fait mention de l'impact du projet sur de l'induction de trafic (nouveaux trafics en raison de l'amélioration de l'infrastructure) ou du report de trafic (trafic utilisant actuellement d'autres voies mais qui passerait alors par la nouvelle infrastrucutre). Un exemple proche et flagrant en est l'augmentation considérable des véhicules utilisant la sortie de Criquebeuf sur l'autoroute A13, depuis la mise en service du nouveau contournement routier de Pont de l'Arche l'année dernière.
Un deuxième point flou concerne l'anticipation d'éventuels "besoins futurs". Toujours selon l'avis de l'autorité environnementale, "l'étude d'impact précise à plusieurs reprises (...) que "étant donné que les besoins futurs risquent de s'accroître, les nuisances iront en s'aggravant si aucun aménagement n'est réalisé." Mais il n'est pas précisé, ajoute le rapport, pourquoi les besoins futurs de circulation sur la RD 231 vont s'accroître, sauf à anticiper la réalisation (pour le moins incertaine) de projets futurs dans la vallée de l'Andelle." Faire un projet routier pour ramener l'industrie, au moment où les industries ralentissent voire arrêtent leur activité, n'est-ce pas fuir les vraies questions et les responsabilités, et mettre en quelque sorte la charrue avant les boeufs ?
Un dernier point concerne l'augmentation de la pollution atmosphérique qu'entraînerait le projet. "En terme d'émission de polluants, le bilan serait nettement défavorable en raison de l'augmentation des vitesses moyennes et donc des consommations énergétiques. Il est indiqué en page G279 que le projet induirait un surcoût énergétique d'environ 16%, ce qui apparaîtrait difficilement acceptable au regard de l'esprit de la loi n°2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'Environnement."
L'étude précise que les effets des polluants seraient nettement diminués du fait de la diminution sensible de la population exposée. Cela est certes exact pour les pollutions locales (NOx, particules fines, etc.), mais ne pondère en rien le bilan défavorable des émissions de gaz à effet de serre.
En outre, sur le plan de la protection des espèces endémiques en voie d'extinction, l'étude d'impact prévoit la mise en place d'un suivi en continu de la qualité de l'air, et des mesures en cas de dépassement de seuils pour dévier le trafic et protéger les espèces. Toujours selon l'avis de l'autorité environnementale, "ces dispositions ne paraissent pas réalistes et opérationnelles."
En raison de la pollution atmosphérique générée, la circulation prévue de 4108 véhicules par jour dont 418 poids lourds sur la RD 19 ne serait pas sans impact notable sur la conservation de la violette de Rouen située juste en surplomb de la RD.
En conclusion, le rapport d'évaluation environnementale souligne que ce projet de déviation routière ne prend que très imparfaitement en considération les enjeux exceptionnels du site sur le plan environnemental : paysage renommé de la côte des deux amants, haut lieu de la biodiversité, forts enjeux dans le domaine de l'eau et des milieux aquatiques.
"La réalisation du projet porterait atteinte de façon notable aux chances de survie de la violette de Rouen, espèce endémique uniquement présente sur trois communes de la vallée de Seine, faisant actuellement l'objet de coûteuses tentatives de sauvetage dans le cadre du programme européen Life."
Compte tenu des enjeux concernant le patrimoine naturel et la sécurité, c'est la nature même du projet étudié et de ses impacts - dont certains ne peuvent pas ou très faiblement être efficacement réduits ou compensés dans plusieurs domaines - qui en rend sa réalisation très difficilement compatible avec l'environnement.
Au cas où le projet routier serait poursuivi, un dossier de demande de dérogation à l'interdiction de destruction des espèces protégées devrait être déposé avant le début des travaux en application des articles L 411-1 et suivants du code de l'environnement.
Des recours sont en cours, de la part des associations environnementales, par la voie d'une saisine de la commission européenne.
Europe Ecologie Les Verts adressera aussi un recours auprès de l'autorité supérieure de la ministre de l'Écologie, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET.
Lire : l'étude d'impact valant rapport d'évaluation environnementale, par la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement de Haute-Normandie.

Saint-Pierre du Vauvray, village à vivre, passe en zone 30. Mais pas partout.

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Le concept des villes 30, les "villes à vivre", date des années 2000. Cela consiste à aménager l’ensemble de la ville en zone 30, à l’exception des boulevards dédiés au trafic qui restent limités à 50 km/h.
"La rue n’est pas une route. Rues, ruelles, impasses, artères et autres voies de nos villes ne sont pas identiques aux nationales, départementales et rocades. Une évidence pour tous ? Pas au regard du code de la route puisque la même logique routière s’y applique", peut-on lire sur Ville 30.
"Pour cela, il y a urgence à mettre en œuvre le code de la rue pour nos villes et nos villages ; la ville n’est pas réductible à une somme de routes dont l’objectif premier est de faciliter la circulation automobile, assignant à résidence les plus vulnérables et empêchant tout autre choix de mobilité."
Et bien ce concept, il semble que notre village de Saint-Pierre du Vauvray s'y soit engouffré. Il semble...
Cela paraît être une révolution copernicienne pour la municipalité : on passe du tout voiture à une prise en compte de la sécurité pour les transports doux, piétons, avec ou sans poussette, cyclistes, trottinette ou rollers, et bien sûr, les handicapés.
4 arrêtés municipaux ont été pris par la municipalité pour passer en zone 30. La zone 30 c'est une excellente initiative, que je loue. Bravo ! Enfin !
Là où le bât blesse, ce sont plutôt certaines zones concernées :
  • La grande rue : C'est la rue de la mairie, c'est celle de la salle des fêtes, et c'est surtout celle des commerces. Si l'on veut passer d'un commerce à l'autre, il faut de toutes façons traverser la rue. Passer cette rue en zone 30 relève du simple bon sens. C'est sûrement la zone qui nécessite le plus d'attention dans notre village, et où tous les habitants, qu'ils soient commerçants, clients, résidents, écoliers, ou promeneurs doivent se partager la voie publique. Quel que soit le mode de transport, priorité ici aux piétons, puis aux vélos !
  • L'île du Bac passe entièrement en zone 30. Avec ses rues refaites à neuf, et une vitesse adaptée, ce sera un plaisir pour ses habitants que de s'y promener. L'île du Bac ne desservant que des habitations, ses rues ne concernent que peu de trafic. Personne ne sera dérangé, il n'y aura que des avantages, et un meilleur partage de l'espace public, entre automobilistes, 2 roues, et piétons, et entre adultes et plus jeunes.
  • La rue Principale, celle qui dessert le hameau du Vieux Rouen, là encore une rue refaite à neuf. Peu de trafic encore, mais il est évident là aussi que la vitesse limitée à 30 km/h garantit la sécurité des habitants.
  • C'est enfin l'allée du Roule qui est mise elle aussi en zone 30. On n'y roule pas très vite déjà, il est vrai. C'est une rue à trafic très faible, et qui de toutes façons ne permet pas de faire de la vitesse, il s'agit là d'une mesure plus symbolique. Mais pourquoi pas : cette allée y a le droit aussi.
Qu'ont donc ces rues en commun pour bénéficier d'un marquage particulier "zone 30" ? La Grande Rue, c'est celle de la mairie. Quant aux autres, ce sont des adjoints ou des conseillers "influents" qui y habitent.
Et bien, loin de songer à du clientélisme - il ne peut pas y avoir de clientélisme sur une mesure de sécurité routière, à fortiori lorsque celle-ci est gratuite -, j'y vois plutôt une expérience menée par les élus pour juger par eux-mêmes de la pertinence d'une limitation de vitesse à 30 km/h. En l'évaluant, soit de la marie, soit de leur domicile. Et comme je pense que cette mesure sera très appréciée par les habitants et les commerçants, il y a de fortes chances que cette mesure soit diffusée plus largement à l'échelle de notre commune. Alors cette expérience, je l'applaudis des deux mains. Bravo ! Enfin !
Pour mémoire, en novembre 2009, alors que dans la rue Portejoie, comme sur la D110 (rue de la gare) de nombreux véhicules ne respectent pas la vitesse réglementaire, j'avais fait part de mes inquiétudes à la mairie, en demandant quelles mesures allaient être prises. La situation de ces rues est assez particulière : elles sont des points d'entrée du village, après de longues lignes droites limitée à 90. Il est vrai qu'on s'habitue à la vitesse et qu'on ne se rend pas compte de combien on ralentit, sauf à contrôler son compteur, et à freiner en conséquence.
Pour la D110, la rue de la gare, la situation est d'autant plus catastrophique que les passages piétons - qui sont entre autres empruntés par les écoliers qui se rendent à pied à l'école, au moment du plus fort trafic routier - se trouvent placés dans les sorties de virages. Des passages piétons dans des sorties de virages, sans visibilité, avec des véhicules qui pénètrent dans le village en cet endroit, qui trop vite, qui le téléphone à la main, n'est-ce pas totalement inconséquent ?
En réponse à ma demande, estimant que la compétence en revenait à la CASE, M. alain Loëb m'avait mis directement en relation avec la CASE pour qu'elle règle le problème.
M. Zarb, responsable à la CASE avait alors rappelé au maire de Saint-Pierre du Vauvray qu"[il avait] la possibilité de limiter la vitesse en prenant un arrêté, et à réception [M. Zarb mettrait] en place la signalisation règlementaire, comme une limitation de vitesse à 30 km/h.
[Le maire avait] également la possibilité chaque année de faire réaliser des aménagements sécurité dans le cadre des conventions, à hauteur de 20 000 € HT dont 32.5 % reste à la charge de la commune, (ralentisseurs, chicanes diminution de la largeur de chaussée etc.).
D'une façon plus générale, le Maire est le premier garant des pouvoirs de police.
En ce qui concerne la voirie passant devant la gare, (axe VAL DE REUIL - ANDE), il s'agit d'une voirie départementale, la RD 313. Sur cette voirie, vous pouvez effectuer des travaux avec pour subventions des fonds de concours de la C.A.S.E. et surtout une aide du Conseil Général."
Bien sûr, rien n'a été suivi d'effet par le maire, et à l'époque, point d'arrêté !.. Rien alors, et toujours pas de solution depuis.
Pour aller plus loin, lire aussi le compte-rendu du conseil municipal du mercredi 4 novembre 2009 concernant le PDU (plan de déplacements urbains) de la CASE. Un compte-rendu très explicite.
La ville 30, des villes et des villages à vivre, la ville et les villages, tout simplement.
Apparemment, avec les arrêtés qui ont été pris cet été, les consciences se sont éveillées à la municipalité.
Nous allons bientôt devoir, ou avoir la chance selon, de préparer le PLU. Et si l'expérience des zones 30 se révèle profitable en termes de sécurité routière, d'efficacité énergétique, et de qualité de vie locale et de partage du bien commun porte ses fruits, sans doute, c'est toute la commune de Saint-Pierre du Vauvray qui bénéficiera de ce retour d'expérience.
Saint-Pierre du Vauvray, village à vivre, passe en zone 30. Mais partout cette fois ci. Source : CERTU
La ville 30 qu'est-ce que c'est, quel intérêt ?
Tout d'abord, tordons le cou à des à-priori en terme de temps de transport, et la peur d'être "en retard" ! A une vitesse limite fixée à 50 km/h, la vitesse moyenne réelle n'est que de 18.9 km/h. En effet, si la pointe peut être de 50 km/h, on ne passe son temps en agglomération (cela vaut pour notre village !) qu'à ralentir, freiner, tourner, laisser passer...
Alors, si à 50 km/h, la vitesse n'est que de 18,9 km/h en moyenne, à combien peut elle passer à seulement 30 km/h ?
A 30km/h, la vitesse moyenne est de 17.3 km/h !
Cela rallonge le temps de trajet au kilomètre que de 18 secondes au kilomètre. Sachant que nous parcourons rarement plus de 1 kilomètre pour relier un point de notre village à un autre, c'est dire que cela ne représente rien ! (1,2 kilomètre pour aller du fond de l'île du bac jusque la grande rue, pour se rendre dans les commerces, à la salle des fêtes ou la mairie, et 3,7 km pour partir de l'île du Bac pour rejoindre le hameau du Vieux-Rouen, mais avec 1,6 km hors agglomération...). En passant à 30 km/h au lieu de 50 km/h, on perdra tout au plus 18 secondes, jusqu'à 30 secondes pour les trajets les plus longs pour traverser le village d'un bout à l'autre. Qui plus est, pour un déplacement typique où l’on parcourt moins d’un kilomètre en zone 30 avant de rejoindre le réseau structurant limité à 50 km/h (la D110 dans notre cas), on perdra donc environ 10 à 15 secondes seulement à cause de la zone 30 !
On le voit, le rallongement de temps de trajet est dérisoire. Mais 18 secondes sur un trajet, c'est toujours 18 secondes de prises. Alors, qu'est-ce que cela peut rapporter ?
Et bien d'abord, pour les automobilistes, c'est une économie de carburant de + de 65%. Enorme !
Bon, c'est bien l'économie de carburant pour les automobilistes, mais qu'en est-il pour les habitants ?
Outre le mieux-vivre, la qualité de vie et le stress en moins, la ville 30 permet de réduire l'accidentologie de façon drastique.
La limite de 30 km/h permet de réduire de moitié la distance de freinage.
La limite de 30 km/h permet de réduire de moitié la distance de freinage. Source : ville30.org
A 30 km/h il faut 13m pour s’arrêter alors qu’à 50 km/h l’automobiliste aura parcouru 14m avant même d’avoir commencé à freiner !
En terme cette fois de taux de décès lors d'impact, la réduction de 50 à 30 km/h, les fameuses 18 secondes ajoutées, permettent de réduire le taux de décès d'un facteur de 1 à 9 lors d'un choc vec un cycliste ou un piéton ! Et les chiffres s'envolent lorsque l'on parle d'accident de jeunes enfants, dont la tête se trouve à hauteur du capot.
Lors d’un choc avec un piéton ou un cycliste à 50 km/h le risque de décès est multiplié par 9 par rapport à un choc à 30 km/h ! Source : ville30.org
Qu'attend-t-on alors pour passer à la ville 30, améliorer la vie locale, et éradiquer les risques d'accidents, et leur gravité ?
Et bien les quatre arrêtés pris par le maire Alain Loëb pourraient passer pour des expériences qui pourraient laisser préjuger qu'on passera en ville 30 lors du prochain PLU. Le PDU avait été un rendez-vous manqué pour la municipalité qui n'a pas brillé lors du débat, sauf à réclamer le rond-point de la RD 6015 pour le hameau du Vieux-Rouen.
Les rues concernées, outre que ce sera l'occasion pour les élus de se rendre compte de l'efficacité de la mesure, ne sont sûrement pas le meilleur choix pour les rues impactées. Ce ne sont pas celles qui sont simplement traversées par les véhicules trop rapides (les entrées du village). Ce ne sont sûrement pas les zones les plus dangereuses. Mais s'il s'agit d'une expérience, pourquoi pas ?
Mais faisons-le, et rapidement ! Je plaide pour un village 30, respectueux de ses habitants et de leur qualité de vie, qu'ils soient automobilistes, piétons, cyclistes ou cyclomotoristes.
Enfin, placer le village en zone 30, c'est une chose. Mais cela ne va pas sans pédagogie. Cela ne va pas sans affichage (avec des indicateurs de vitesse aux entrées du village, comme au Vironvay, si efficaces).
Et cela ne règle pas tous les problèmes comme celui de l'avenue de la gare, ou des travaux devraient être entrepris pour limiter les vitesses, et un passage piéton installé en supplément de ceux installés dans les sorties de virages.
Enfin, l'installation de zones 30 et de zones de rencontre sera parfaitement coordonnée avec des aires de stationnement pour les transports doux.
Au final, je veux bien croire à l'expérimentation et à l'installation future d'une zone 30 généralisée, d'un village 30. je me pose toutefois des questions sur les raisons des choix des rues impactées. Car sur la pédagogie et la publicité des arrêtés pris, ce n'est pas encore ça. Et j'espère que ce n'est effectivement qu'un motif d'expérimentation, car s'il ne s'agit que de se faire plaisir dans sa rue, pour avoir la sécurité chez soi tout en pouvant rouler à 50 partout ailleurs, je reviendrai sur mon avis plutôt positif.
A suivre...
Pour aller plus loin : Ville 30.org

Ligne nouvelle Paris-Normandie (LNPN ou LGV) : toujours plus vite, toujours plus grand, toujours pas sur les rails !

LNPN : Toujours plus vite, toujours plus grand, toujours pas sur les rails !
Le débat public sur la ligne nouvelle Paris-Normandie commence le 3 octobre 2011 à Rouen, et le dernier débat est prévu le 30 janvier 2012 à Caen.
Les crises se suivent et les habitudes sont tenaces. Le cycle des crises financières, économiques, sociales et environnementales s'accélère.
Il y a pourtant quelque chose qui reste constant, c'est le mythe d’un progrès permanent. La croissance infinie serait, comme par magie, toujours bénéfique pour notre société. Toujours plus vite, toujours plus grand. Et sans se soucier ni du lendemain, ni de la proximité.
Le projet de la ligne nouvelle Paris-Normandie illustre parfaitement cette façon de penser : si chacun mesure l'urgence d'améliorer le réseau ferroviaire aussi bien pour les voyageurs que pour le fret, le projet mis en débat s’appuie quant à lui sur la légende des effets structurants et des retombées économiques du TGV.
Alors combien d’élus locaux succombent à ses sirènes. La preuve à Vendôme, où seulement 6% de la surface de la zone économique qui devait se développer ont été utilisés. Les espoirs étaient fondés sur les effets structurants de Vendôme-TGV. Il devait y avoir des milliers d'emplois créés, et l'agglomération aurait du gagner 20.000 habitants. Aurait du. Et l'effet d'aubaine aura surtout profité au parking payant qui lui s'est développé.
Aujourd'hui, c'est au tour des élus normands d'échafauder leurs projets pharaoniques, espérant à leur tour des retombées astronomiques...
Comme élu EELV en Haute-Normandie, j'ai une tout autre vision du développement des territoires.
Cette vision, et notre position lors de ce débat, sera celle de l’équilibre, de la proximité. C'est aussi une lutte contre la précarité, et l'isolement social et économique. C'est une vision qui s’oppose au "toujours plus" de la mondialisation néolibérale. Toujours plus, mais plus pour qui ?
Le projet de ligne nouvelle, c'est plus de dix milliards d’euros. De 10 à 15 milliards... Une somme exorbitante pour seulement 2.500 voyageurs par jour qui partent du Havre.
Ce projet, s'il se fait, aggravera la dette des collectivités locales. Au passage, il permettra d'engraisser une multinationale par le biais d’un partenariat public-privé. S'il y a de gros déficits, il n'y a pas de petits profits. Et il s'agit là encore d'une rente qui sera payée, comme la dette, par les contribuables.
Dans le même temps, les projets de proximité - ceux qu'on a vraiment les moyens de réaliser - sont bloqués. En Haute-Normandie, c'est la ligne Evreux-Rouen qui deviendrait impossible à réaliser.
Dans le même temps, le frêt ferroviaire s’écroule : 50% de de wagons en moins expédiés de la gare de triage de Sotteville-les-Rouen depuis 2003.
Ce projet, c'est toute la population qui le paierait. Et sans pour autant pouvoir en profiter !
Ce n'est pas le "toujours plus rapide" que réclament les associations d’usagers. Ce qu'elles réclament depuis des années, c'est la régularité et le confort. Ce sont sont les bases d’un contrat où le train (re)deviendra un moyen de transport désirable, simple, et économique pour nous tous.
Le projet « LNPN», tel qu'il est envisagé ne répond pas aux besoins de déplacement des personnes qui se déplacent pour aller travailler, étudier, voir leurs proches, voyager.
Les élus conscient de l’urgence de la situation se battent pour parvenir à cet équilibre humain avant tout, et également financier.
Pour cela, nous interviendrons dans ce débat pour apporter des solutions rapides et réalisables aux usagers. Et nous demanderons :
  • La modernisation du Mantois,
  • une nouvelle Gare sur la rive Gauche de Rouen,
  • l'amélioration du réseau existant.
Le train, le tram-train, les transports en commun peuvent redevenir les moyens de transport rapides, sûrs, confortables et économiques qu'ils ont été.
Ils doivent être partagés par tous. Pas seulement par quelques décideurs ou cadres aisés, même si c'est la condition qu'ils imposent pour accepter de "descendre en province".
Les transports, c'est pour tous, c'est pour tous les jours.
Vous aussi, venez participer au débat, et donnez votre avis.
Le débat sera ouvert à Rouen le 3 octobre 2011.
Les réunions locales auront lieu à Caen, le 11 octobre, le Havre le 13 octobre, Mantes la Jolie le 18 octobre, Evreux le 20 octobre,, Saint-Lô le 3 novembre, Rouen le 8 novembre, Achères le 9 novembre, Lisieux le 10 novembre, Dieppe le 15 novembre, Cergy le 16 novembre, Cherbourg le 22 novembre, La Défense le 24 novembre, Vernon le 29 novembre, Houilles le 1er décembre, Bernay le 6 décembre, Val-de-Reuil le 8 décembre.
Des réunions thématique seront organisés sur le territoire :
Aménagement du territoire, à Caen le 13 décembre,
Développement économique, à Rouen le 15 décembre,
Le transport de marchandises, au Havre le 10 janvier
Les enjeux agricoles et environnementaux, à Evreux le 12 janvier,
Le financement, à Paris le 17 janvier.
La réunion de clôture aura lieu à Caen le 30 janvier.
Pour aller plus loin :

LNPN : une vitrine à 13 milliards d’€ pour le Grand Paris, ou un aménagement durable du territoire pour la Normandie ?

Le projet de LGV s’inscrit dans la suite des propos du Président de la République concernant le Grand Paris le 29 avril 2009 et, plus particulièrement, le projet d’Antoine Grumbach(*), visant à faire du Havre, le port maritime du Grand Paris.
"Toutes les grandes métropoles mondiales ont un port", affirme Antoine Grumbach. L'architecte veut rompre avec le développement de la métropole parisienne par cercles concentriques qui risque de conduire à "l'asphyxie". Dans cette idée, il s’agit de « rapprocher » Le Havre de Paris, distance à parcourir en moins d’une heure via une nouvelle liaison ferrée...
Que l’on soit Eurois ou Seino-marins, nous pouvons constater deux choses :
  • l’allongement de nos trajets et de nos temps de déplacements notamment entre nos lieux de vie et de travail
  • et le nombre de plus en plus important de camions sur nos routes.
La Haute-Normandie est la première région émettrice de CO2 par habitant en France. 32 % de ces émissions proviennent des transports.
Dans le même temps, les dépenses consacrées à nos déplacements grèvent de plus en plus nos budgets, et le temps du pétrole bon marché est derrière nous.
Cette situation n’est plus tenable si nous voulons lutter efficacement contre les dérèglements du climat et permettre à nos concitoyens de gagner du pouvoir d'achat.
Parallèlement à ce constat, s'ouvre le débat sur le grand paris.
Si on ne peut que soutenir l'idée d'inscrire dans ce projet une vision d'aménagement du département de l'Eure, je m'inquiète de la vision réductrice qui ne consisterai qu'à investir sur une ligne nouvelle pour la Normandie.

Un projet dont le coût total se situerait entre 10 et 15 milliard d'euros, suivant le scénario retenu.

L'ensemble des projets ne répond qu'à une seule demande «la ligne nouvelle Paris - Nanterre - Mantes - Rouen - Le Havre doit mettre Rouen à moins de 45 minutes de la capitale, Le Havre à moins de 1 heure 15, Caen à moins de 1 heure 30 et Cherbourg à moins de 2 heures 30
4 scénarii sont proposés :
Des premières propositions, dites «par le Nord», ont été faites, puis écartées. Il fallait tenir compte de la nécessité d’un embranchement vers la Basse-Normandie.
On ne parle alors plus de tracé nord de la LGV : le projet emprunterait la forme d’un «Y» permettant de desservir la Haute et la Basse-Normandie et donc Rouen / Le Havre et Caen / Cherbourg.

Le scénario "sud" : la fourche du Y se situe au nord d'Evreux.

Une option permettrai de relier Rouen et Evreux. Ce scénario est peu convaincant pour les bas-normands.
Le scénario sud : la fourche du Y se situe au nord d'Evreux. Une option permettrai de relier Rouen et Evreux. Ce scénario est peu convaincant pour les bas-normands.

Le scénario "intermédiaire" :Y à Seine-Eure, nouvelle gare à Bernay.

Ce scénario intéresse particulièrement le CG27, car il solutionne la desserte Rouen-Evreux, sans toucher à la vallée de l'Iton.
Le scénario intermédiaire -Y à Seine-Eure, nouvelle gare à Bernay - intéresse particulièrement le CG27, car il solutionne la desserte Rouen-Evreux, sans toucher à la vallée de l'Iton.

Le scénario "normand" : Y à Rouen, avec demi-tour dans la boucle de Seine, au sud de la ville.

Le scénario normand : Y à Rouen, avec demi-tour dans la boucle de Seine, au sud de la ville.

Le scénario "havrais" : demi-tour à Rouen et poursuite sur la rive gauche, avant de franchir la Seine sous l’estuaire, pour rejoindre Le Havre.

Le scénario havrais : demi-tour à Rouen et poursuite sur la rive gauche, avant de franchir la Seine sous l’estuaire, pour rejoindre Le Havre.

Les tracés sont proposés. Répondent-ils aux attentes des usagers, aux habitants des bassins de vie de notre région, et au développement des territoires ?

Les associations d'usagers de la ligne le Havre – Rouen – Paris mettent en avant leurs attentes en termes de ponctualité et de qualité de service, plutôt que de vitesse et de temps de parcours.
Les déplacements en train dans notre région se résument-ils aux déplacements sur cette ligne ?
Plusieurs éléments(*) concernant les déplacements domicile-travail semblent donner un avantage au trafic intrarégional par rapport au trafic Le Havre – Rouen – Paris. Cependant des études plus poussées seraient à mener dans le cadre de la préparation du débat public
(*) - Eléments du rapport Edater sur la fusion des Normandie, éléments transmis par RFF dans le cadre du projet ligne nouvelle.
2.500 voyageurs font la liaison Le Havre-Paris, 8.000 font la liaison Rouen-Paris. Entre Mantes et Paris, le taux d’occupation des trains n’est que de 50%. En revanche, ce sont 70.000 voyageurs qui empruntent quotidiennement les lignes ferroviaires régionales (TER).
Comme on le voit ci-dessus, 2.500 voyageurs font la liaison Le Havre-Paris. 8.000 font la liaison Rouen-Paris. Entre Mantes et Paris, le taux d’occupation des trains n’est que de 50%.
En revanche, ce sont 70.000 voyageurs qui empruntent quotidiennement les lignes ferroviaires régionales (TER).
Il suffirait que la SNCF communique plus simplement sur la fréquentation de ces lignes pour permettre aux décideurs d'avoir une vision plus objective. On éviterait :
  • d’engager des travaux coûteux pour un segment réduit de la population,
  • d’encourager une migration pendulaire quotidienne de cadres, sans pour autant rendre attractive l’installation de nouvelles entreprises (le coût pour la collectivité ne serait pas amorti par un gain de CVAE** )
    (**) - Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, un des composantes du CET, qui remplace la taxe professionnelle.
Il serait utile que les acteurs concernés par les LGV vers l’Est (Reims, Metz) et vers le Centre (Orléans) fournissent un retour d'expérience...

On voit l'intérêt d'une LGV, des trains plus confortables et plus rapides. Quels en seront les impacts négatifs ?

  1. Un projet qui ne répond pas à la problématique du fret.
  2. Un projet synonyme d'artificialisation des terres agricoles.
  3. Un projet qui conditionne tous les autres projets.
  4. En plaçant les réflexions sur le ferré sous le prisme du prochain débat public, le projet de LGV empêche la réalisation d’études et de travaux pourtant décidés par des instances régionales.
    Prenons l'exemple de la réouverture de la ligne Rouen–Evreux : Les études en cours ont été suspendues dans l’attente des travaux et conclusions du débat public. Alors même que les enquêtes de déplacements avaient confirmé l’effectivité de la demande, alors même que les premières études pré-opérationnelles étaient inscrites au Budget 2010 de la Région.
  5. Un coût total aux alentours de 13 milliards d'€ :
  6. La ligne nouvelle entre Nanterre et Epône, complétée par la mise à quatre voies de la ligne existante entre Mantes et Epône, est est évaluée entre 3 et 5 milliards d’€.
    La ligne nouvelle entre Mantes et Le Havre est évaluée entre 6/7 et 9 milliards d’€, selon le scénario, les modalités de franchissement et la desserte de l’agglomération de Rouen.
    Les sections de ligne nouvelle jusqu’à Bernay sont estimées à plus d’un milliard d’€.
    Nous sommes en période de rigueur budgétaire. Durable. Ce projet est proposé au détriment de projet vraiment réalisable, et que l'on peut financer.

Nos propositions :

  1. Priorité au maillage régional.
  2. EELV Haute-Normandie rappelle les exigences de maillage démocratique du territoire en matière de transport public ferroviaire. Pour que le train redevienne un moyen de transport désirable et simple pour nos concitoyens, il faut :
    • Une réouverture des petites lignes ferroviaires transversales et secondaires,
    • une réouverture des petites gares,
    • une amplification de la grille « horaires » des TER.
    Nous avions déjà pes lignes de notre accord régional de mandature PS / Europe Ecologie 2010-2014 :
    • Dans le prolongement de la politique engagée depuis 2004 (augmentation de l'offre, rénovation des gares, achats de nouvelles rames, tarifications solidaires... ), la politique ferroviaire mettra prioritairement l'accent sur l'amélioration des lignes régionales existantes, la création de nouvelles liaisons et le développement du fluvial et du fret comme alternative au transport routier.
    • La Région réalisera une étude de faisabilité approfondie sur les réouvertures commerciales, en priorité, des lignes Rouen-Evreux, Breauté-Beuzeville-Gravenchon en collaboration avec les collectivités concernées. Les études de développement des lignes tram-train des agglomérations havraise et rouennaise seront réalisées. »
  3. Privilégier un développement tangentiel plutôt que radial (choisir des tangentes, plutôt que les tracés en étoile partant de la capitale).
    La stratégie de développement privilégiée doit avant tout répondre aux besoins économiques locaux.
    Nous préférons l’investissement sur des lignes rejoignant de grandes métropoles, des régions comme Lille, le Centre, ... Cela permet à la fois de répondre aux besoins ds usagers haut-normands, tout en offrant des opportunités de développement.
  4. Entre Paris et Le Havre, investir sur l’amélioration de l’existant.
    Face à l’inquiétant désengagement de l’État actionnaire, nous rappelons que la SNCF doit demeurer une entreprise publique et que les lignes secondaires transversales doivent rester d’intérêt national. Or nous constatons que, depuis une quarantaine d’années, la politique de la SNCF est surtout orientée vers les lignes à grande vitesse, les LGV, avec comme conséquence l’abandon, ou en tout cas la déshérence, du fret et des lignes régionales.
    Un des résultats de cette politique est l’explosion du coût de gestion du réseau, lié aux multiples transactions et contentieux entre la SNCF et RFF. Pour un billet de train d’une valeur de 100 euros, les droits de péage versés par la SNCF à RFF représentent à peu près 30 euros, ce qui explique en partie la hausse rapide des tarifs de la SNCF depuis 1997.
  5. Renforcer le fret Paris-Normandie
    L’objectif est de créer un axe à haut niveau de service pour les trains de marchandises entre le port du Havre et la grande ceinture de l’Ile-de-France.
    La première étape est l’aménagement (renouvellement complet des deux voies) de la ligne Serqueux-Gisors, et la réactivation du raccordement direct de Serqueux.
    Pour le trafic généré par Port 2000, il faudrait opter pour une plate-forme logistique dans la boucle de Oissel, permettant un raccordement à ligne ferroviaire vers Etrepagny.
    Il faudrait réactiver la ligne et la prolonger jusqu’à Gisors (15km environ). Cela permettrait le raccordement au contournement de l’Île de France.
Le soutien au transport ferré est indispensable en termes de stratégie de lutte contre le réchauffement climatique, et répond à l’objectif de diminution de 20% des émissions de gaz à effet de serre.
Mais imaginer le développement du transport ferré sous l’angle du toujours plus grand, toujours plus vite, toujours plus cher, ne donnerait qu’une vitrine utile à quelques-uns (3.000 usagers/jour) et ne répond pas aux enjeux réels de l’aménagement de notre territoire, et du transfert modal de la route vers le rail.

Avec le développement d’Ecoparc, un rond-point accidentogène sur la RD6015 remplacera-t-il un carrefour accidentogène ?

Un carrefour accidentogéne, et totalement inadapté au trafic routier actuel sur la RD6015
Avec le développement d'Ecoparc à Heudebouville, les riverains qui empruntent la RD6015 devraient vraisemblablement voir, sauf surprise, leurs voeux exaucés de remplacer le carrefour accidentogène, et totalement inadapté au trafic routier actuel, par un rond-point. Et ce, dès 2013 si tout va bien.
Avec le développement d'Ecoparc II, à Heudebouville, l'urgence sera de créer un rond-point à Heudebouville, à l'emplacement de l'actuel carrefour, qui facilitera la sortie de l'A13 pour les véhicules en provenance de Paris, l'entrée vers l'A13 en direction de Paris, et bien sûr qui évitera toutes les intersections avec la RD6015.
Après Ecoparc II, ce sont les chantiers de l'Ecoparc III et dans la foulée de l'Ecoparc IV qui commenceront. Le trafic routier actuel est encore composé à 85% de véhicules automobiles et 2 roues, et 15% de camions. Dès que l'Ecoparc II sera opérationnel, la proportion de trafic camions augmentera. Avec la mise en place des Ecoparcs III et IV, la proportion de camions explosera.
Evidemment, l'augmentation du trafic conduira le Conseil Général à procéder à des travaux sur le carrefour situé entre Saint Pierre et Louviers : si la situation est très dangereuse aujourd'hui, la dangerosité ne pourra qu'augmenter à mesure que le trafic augmentera.
La situation qui serait étudiée en ce moment pourrait ressembler à cela : décalé par rapport à l'actuelle tracé de la RD6015, il permettrait de récupérer un peu de plat pour les camions. Rappelons que le carrefour se situe tout en haut d'une route à forte déclivité, et que plus la pente est forte, plus les camions ont du mal à s'arrêter. Plus le trafic camions sera élevé, plus il faudra récupérer de plat. Il serait inconcevable de laisser des files de camions dans la pente, ce qui serait gênant pour les camions eux-mêmes, dangereux, surtout l'hiver dans les cas de verglas ou de brouillards givrants par exemple. On n'arrête pas un camion dans une pente l'hiver ! Et cela finirait par se ressentir sur le comportement des camions qui pourraient choisir de moins ralentir à l'entrée du rond-point...
C'est donc le volume du trafic camion qui garantira les bons comportements et la sécurité.
Un ouvrage comme celui-ci (le rond-point avec une intersection entre la D77 et le route de Paris), pourrait être estimé à 1,2 million d'€. L'étude est en cours, et les travaux des géomètres ont déjà eu lieu dès 2010. Les bornes des géomètres ont été posées en août 2010.
La charge de l'ouvrage incombera à 100% au Conseil Général. Une partie du terrain appartient déjà au Conseil Général, mais une partie nécessaire appartient à des propriétaires privés. Si le budget du CG est toujours disponible en 2013, l'ouvrage pourrait être réalisé à cette date. Faute d'accords entre le Conseil Général et les propriétaires pour une cession rapide, il faudrait compter 6 mois de plus pour réaliser les expropriations.
Voici une projection du nouveau rond-point sur la RD6015, entre Saint Pierre du Vauvray et Louviers. Il comblera les failles de sécurité existantes. Bien qu'il existe encore une intersection entre la D77, en direction de Sain Etienne du Vauvray et du Vaudreuil, et la route de Paris qui conduit à Saint Pierre du Vauvray, Andé,...Sur la même projection, si l'on supprimait l'intersection entre la D77 et la route de Paris, ce rond-point pourrait être encore plus sécurisé, pour un budget légèrement supérieur.
A comparer ces projections, le choix des riverains ne peut que se porter vers un scénario où il n'y aurait plus du tout d'intersection (entre la D77 en direction de Saint-Etienne du Vauvray et le Vaudreuil, et la route de Paris, empruntée par les habitants de Saint Pierre du Vauvray, d'Andé, et tous les automobilistes de la rive droite qui traversent le pont pour rejoindre l'A13, en direction de Paris.
Bien évidemment, on ne peut que se réjouir de voir se réaliser cet ouvrage le plus tôt possible, pour la sécurité de tous.
Mais si, dans les conditions actuelles de trafic routier, le giratoire offrira une sécurité suffisante, en sera-t-il toujours ainsi avec le développement d'Ecoparc II, puis III et IV et l'augmentation du trafic prévisible de poids-lourds sur la départementale ?
On doit au développement des Ecoparcs la prise en compte de la sécurité d'un des deux principaux axes qui les alimenteront : l'A13 et la RD6015.
Au niveau de la RD6015, 2 points noirs nuisent au développement des Ecoparcs : Le carrefour d'Heudebouville et le carrefour entre Saint Pierre et Louviers.
Le premier, à Heudebouville, sera traité prioritairement. Là, automobiles et camions peuvent entrer sur l'A13 direction Paris, et sortir de l'A13 en provenance de Paris. L'entrée se fait de façon un peu compliquée lorsque l'on vient d'Heudebouville, car il faut emprunter la D6155 (la départementale Heudebouville-Louviers), faire demi-tour au rond-point pour pouvoir accéder à la bretelle d'autoroute. Mais aucune desserte n'existe pour Rouen, Le Havre ou Caen. Ni en entrée, ni en sortie.
C'est bien là que le bât blesse. Car il semblerait que, pour le nouveau giratoire qui pourrait êre mis en chantier en 2011 à Heudebouville, la SAPN refuserait d'investir ans des bretelles d'accès en provenance et en direction de Rouen.
Si aucun accès n'est réalisé sur cet ouvrage dans ce sens, il sera impossible de dévier le flux de poids-lourds vers l'autoroute. La RD6015 sera alors le passage obligé de tout ce trafic poids-lourds, de façon captive !
Face aux flots de camions qui entreront et sortiront des Ecoparcs I, II, III et IV, la protection offerte par le giratoire à Saint Pierre, et qui conviendrait bien au flux actuels, ne mettrait-t-elle pas de nouveau en danger les usagers automobilistes, les 2 roues, les transports scolaires,... ?
Il existe déjà un flux de camions captifs : les transporteurs qui feront la liaison entre les entreprises de Val de Reuil et les entreprises logistiques d'Ecoparc II, qui travailleront en synergie. Pour eux, ce sera la seule route possible.
Mais si rien n'est fait pour dévier le trafic ouest des camions vers l'A13, c'est l'intégralité du flux de camions en provenance de Rouen, Le Havre et Caen qui devra emprunter cette "autoroute bis", et l'on pourrait imaginer la longueur des files de poids-lourds, qui phagocyterait la circulation, et empêcherait les camions de ralentir dans le rond-point de Saint Pierre, avec le peu de plat retrouvé en haut de la côte. Nous passerions d'un carrefour accidentogène, qu'un giratoire permettrait de sécuriser dans les conditions actuelles, à un giratoire accidentogène si le flux n'est pas dévié vers ses voies "normales", c'est-à-dire l'autoroute.
L'accès à l'autoroute en provenance et en direction de l'ouest constitue une condition préalable à la réalisation de l'ouvrage d'Heudebouville.
Le CG27 devra amener la SAPN à reconsidérer ses positions quant à la participation à la complétude de l'ouvrage. Notre sécurité en dépend.

Réunion sur le projet de gare rive gauche de Rouen : tram-train ou contournement Est ?

un maillage du territoire avec un croisement de futures lignes de tram-train, de lignes régionales comme celle de Rouen-Evreux, et de lignes nationales
Lundi 23 novembre 2009 à 20h30, dans l'auditorium de l'école intercommunale de musique de Val-de-Reuil, voie de la Palestre, (devant le collège Alphonse Allais), se tiendra une réunion sur le projet de gare rive gauche de Rouen.
Dans un premier temps, l'Eure ne devait pas participer à ce débat. Mais, en y regardant de plus près, quelle chance pour notre agglomération ! La fracture de la mobilité n'a jamais été aussi grande aujourd'hui, et la possibilité de la réduire aussi faible. Un investissement structurant de cette envergure doit permettre un maillage du territoire avec un croisement de futures lignes de tram-train, de lignes régionales comme celle de Rouen-Evreux, et naturellement de lignes nationales.
Pour notre agglomération cela pourrait être la clef du problème de franchissement de la Seine, un meilleur accès à hôpital des Feugrais, un désenclavement de la vallée de l'Andelle, et un accès plus rapide aux zones d'emplois de la région Rouennaise.
Mais aussi un autre cadencement qui permettrait de rester plus tard sur Rouen, et d'avoir une vie culturelle plus riche, et encore un accès à l'université plus rapide et moins contraignant (qui ne connaît pas la galère de trouver un logement étudiant sur Rouen quand on n'a pas accès au Crous...).
Je m'emporte. Il faut dire que le sujet me passionne. Hélas, quand j'entends les propos du Président de région, A. Le Vern, et son soutien indéfectible du contournement est de Rouen, je me dis que des choix dépassés vont être faits, et que vu le manque d'argent public, un aménagement de notre siècle risque une fois de plus de ne rester qu'un beau discours.
Alors si, comme moi, vous pensez que la Haute Normandie mérite un réseau ferré pour demain, rendez vous à Val de Reuil.

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