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Ligne nouvelle Paris-Normandie (LNPN ou LGV) : toujours plus vite, toujours plus grand, toujours pas sur les rails !

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LNPN : Toujours plus vite, toujours plus grand, toujours pas sur les rails !

Le débat public sur la ligne nouvelle Paris-Normandie commence le 3 octobre 2011 à Rouen, et le dernier débat est prévu le 30 janvier 2012 à Caen.
Les crises se suivent et les habitudes sont tenaces. Le cycle des crises financières, économiques, sociales et environnementales s’accélère.
Il y a pourtant quelque chose qui reste constant, c’est le mythe d’un progrès permanent. La croissance infinie serait, comme par magie, toujours bénéfique pour notre société. Toujours plus vite, toujours plus grand. Et sans se soucier ni du lendemain, ni de la proximité.
Le projet de la ligne nouvelle Paris-Normandie illustre parfaitement cette façon de penser : si chacun mesure l’urgence d’améliorer le réseau ferroviaire aussi bien pour les voyageurs que pour le fret, le projet mis en débat s’appuie quant à lui sur la légende des effets structurants et des retombées économiques du TGV.
Alors combien d’élus locaux succombent à ses sirènes. La preuve à Vendôme, où seulement 6% de la surface de la zone économique qui devait se développer ont été utilisés. Les espoirs étaient fondés sur les effets structurants de Vendôme-TGV. Il devait y avoir des milliers d’emplois créés, et l’agglomération aurait du gagner 20.000 habitants. Aurait du. Et l’effet d’aubaine aura surtout profité au parking payant qui lui s’est développé.
Aujourd’hui, c’est au tour des élus normands d’échafauder leurs projets pharaoniques, espérant à leur tour des retombées astronomiques…
Comme élu EELV en Haute-Normandie, j’ai une tout autre vision du développement des territoires.
Cette vision, et notre position lors de ce débat, sera celle de l’équilibre, de la proximité. C’est aussi une lutte contre la précarité, et l’isolement social et économique. C’est une vision qui s’oppose au “toujours plus” de la mondialisation néolibérale. Toujours plus, mais plus pour qui ?
Le projet de ligne nouvelle, c’est plus de dix milliards d’euros. De 10 à 15 milliards… Une somme exorbitante pour seulement 2.500 voyageurs par jour qui partent du Havre.
Ce projet, s’il se fait, aggravera la dette des collectivités locales. Au passage, il permettra d’engraisser une multinationale par le biais d’un partenariat public-privé. S’il y a de gros déficits, il n’y a pas de petits profits. Et il s’agit là encore d’une rente qui sera payée, comme la dette, par les contribuables.
Dans le même temps, les projets de proximité – ceux qu’on a vraiment les moyens de réaliser – sont bloqués. En Haute-Normandie, c’est la ligne Evreux-Rouen qui deviendrait impossible à réaliser.
Dans le même temps, le frêt ferroviaire s’écroule : 50% de de wagons en moins expédiés de la gare de triage de Sotteville-les-Rouen depuis 2003.
Ce projet, c’est toute la population qui le paierait. Et sans pour autant pouvoir en profiter !
Ce n’est pas le “toujours plus rapide” que réclament les associations d’usagers. Ce qu’elles réclament depuis des années, c’est la régularité et le confort. Ce sont sont les bases d’un contrat où le train (re)deviendra un moyen de transport désirable, simple, et économique pour nous tous.
Le projet « LNPN», tel qu’il est envisagé ne répond pas aux besoins de déplacement des personnes qui se déplacent pour aller travailler, étudier, voir leurs proches, voyager.
Les élus conscient de l’urgence de la situation se battent pour parvenir à cet équilibre humain avant tout, et également financier.
Pour cela, nous interviendrons dans ce débat pour apporter des solutions rapides et réalisables aux usagers. Et nous demanderons :
  • La modernisation du Mantois,
  • une nouvelle Gare sur la rive Gauche de Rouen,
  • l’amélioration du réseau existant.
Le train, le tram-train, les transports en commun peuvent redevenir les moyens de transport rapides, sûrs, confortables et économiques qu’ils ont été.
Ils doivent être partagés par tous. Pas seulement par quelques décideurs ou cadres aisés, même si c’est la condition qu’ils imposent pour accepter de “descendre en province”.
Les transports, c’est pour tous, c’est pour tous les jours.
Vous aussi, venez participer au débat, et donnez votre avis.
Le débat sera ouvert à Rouen le 3 octobre 2011.
Les réunions locales auront lieu à Caen, le 11 octobre, le Havre le 13 octobre, Mantes la Jolie le 18 octobre, Evreux le 20 octobre,, Saint-Lô le 3 novembre, Rouen le 8 novembre, Achères le 9 novembre, Lisieux le 10 novembre, Dieppe le 15 novembre, Cergy le 16 novembre, Cherbourg le 22 novembre, La Défense le 24 novembre, Vernon le 29 novembre, Houilles le 1er décembre, Bernay le 6 décembre, Val-de-Reuil le 8 décembre.
Des réunions thématique seront organisés sur le territoire :
Aménagement du territoire, à Caen le 13 décembre,
Développement économique, à Rouen le 15 décembre,
Le transport de marchandises, au Havre le 10 janvier
Les enjeux agricoles et environnementaux, à Evreux le 12 janvier,
Le financement, à Paris le 17 janvier.
La réunion de clôture aura lieu à Caen le 30 janvier.
Pour aller plus loin :
Jérôme Bourlet
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déjà 8 commentaires pour cet article

  1. Sep 2011
    3
    19 h 56

    Quel étrange article, Monsieur Bourlet de la Vallée.

    Comme souvent, pour ne pas dire toujours, tout est mélangé.

    L’organisation des transports régionaux, ferroviaires notamment, cela relève de la responsabilité de la Région, dont vous êtes élu radical socialiste vert.

    Les TER, les tram-trains, les tramways, c’est votre boulot d’élu régional de vous en occuper.
    Alors faites le, c’est effectivement une nécessité.

    Les lignes de TGV, appelons cela comme on veut, cela n’a rien à voir, c’est une compétence nationale.

    Le TGV Paris-Cherbourg pourrait s’arrêter à Bueil ou à Bernay?

    Arrêtez-donc de fuir vos vraies responsabilités, ce pour quoi vous êtes payé, il est illusoire de parler de compétences en ce qui vous concerne.

    Et agissez à la région au lieu de causer.

    Patrick ROBERT

  2. Sep 2011
    5
    9 h 40

    Comme d’habitude, les noms d’oiseaux pleuvent dans vos écrits. La confusion qui semble me caractériser devrait pourtant vous plaire, à vous qui mélangez tous les niveaux d’analyse.
    Le point essentiel qui vous a échappé est celui des financements. Car devant l’assèchement des fonds publics, il faudra faire des choix.
    Alors oui, pour moi, entre un projet dont je ne connais pas le financement ni le calendrier, je préfère orienter les investissements sur le développement des réseaux existants. Comme l’a fait l’Allemagne, avec une augmentation des flux de fret et voyageurs.

    jérôme bourlet

  3. Sep 2011
    6
    21 h 03

    Monsieur Bourlet de la Vallée, il faut répondre aux questions quand on est un élu.

    Le transport régional relève de la compétence de la région, c’est la loi que chacun connaît.
    Alors que propose la région pour les transports en commun de voyageurs à l’intérieur de la Haute-Normandie ?

    Les autres questions ne sont pas de votre domaine de compétence, alors prendre pour prétexte des sujets qui ne vous concernent pas pour ne pas répondre aux questions qui vous concernent, c’est là une démarche intellectuelle bien curieuse.

    Pour rester dans le référentiel “noms d’oiseaux”, c’est prendre vraiment les gens pour des c…

    Et,de grâce, soyez précis.

    Le modèle ferroviaire allemand pour la “Grande Vitesse”, c’est l’intégration au réseau ferré existant, c’est la raison pour laquelle la “grande vitesse à l’Allemande” n’a rien à voir avec la grande vitesse des autres pays.

    Le modèle ferroviaire français “grande vitesse”, c’est un réseau tout à fait indépendant du réseau ferré “traditionnel”.

    Alors mélanger un réseau régional à un réseau national, c’est tout bêtement impossible en France.

    Quant au fameux “modèle de Karslruhe”, c’est, effectivement, un succès tout à fait remarquable, tellement remarquable qu’il a fait monter le prix du foncier de façon telle que certaines villes ne veulent pas entendre parler de son extension.

    Mais c’est effectivement un modèle intéressant, dès lors qu’il s’applique à de vastes conurbations “à l’Allemande”.

    Chez”nous”, ce serait un beau modèle dans une vaste zone urbaine s’étendant du Nord de Rouen au Sud d’Evreux en passant par Louviers, et la vallée de l’Iton.

    On comprend bien où vous voulez en venir avec votre SCoT et la fusion CASE/CREA, arrêtez-donc de prendre les citoyens pour des imbéciles.

    Patrick ROBERT

  4. Sep 2011
    7
    18 h 51

    Je pense qu’il faudrait que vous preniez connaissance de la délibération du Conseil Régional sur l’engagement financier de 400M d’euros sur le projet. Et aussi celle sur le gel des études sur la ligne Evreux-Rouen, que l’on peut regretter.
    Pour répondre à votre question, je pense que les élus EELV à la région ont toujours eu le même discours celui de la proximité avec un nombre de voyageurs/jours voisin de 70.000, soit un nombre bien plus important que les 16.000 de la ligne le havre-Paris.
    Pour cette raison nous défendons en priorité la nouvelle gare de Rouen rive gauche qui permettra d’augmenter les sillon fret rive droite, et de créer un pôle d’échange voyageurs rive gauche. Ainsi la possibilité des tram trains alimentant notre territoire ne sera plus un rêve.
    En ce qui concerne la vallée de l’iton, je ne ne peux que vous encourager à participer au débat public. Il aura lieu à Val de Reuil le 8 décembre. Vous pourrez dire combien il est important de relancer les études. Le but de ce billet étant de sensibiliser les citoyens sur le projet LNPN je vous encourage à mobiliser votre association pour qu’elle s’investisse pleinement dans le débat.

    jérôme bourlet

  5. Sep 2011
    22
    18 h 48

    Monsieur Bourlet de la Vallée,vous faites une fixation sur la réouverture de la voie ferrée archaïque Evreux-Rouen.

    Avez-vous chiffré le prix des 69 ouvrages pour enjamber cette voie ferrée?
    Avez-vous chiffré le prix de survol des zones Natura 2000,des complexes industriels ,des centres commerciaux,des stations d’épuration et autres bâtiments communaux?
    Avez-vous mesuré l’impact écologique d’un tel projet destructeur et polluant?
    Avez-vous étudié d’autres projets pour relier Rouen et Evreux qui ne polluent pas et qui ne rasent pas toute une vallée?

    Vous êtes Conseiller Régional et vous n’avez rien fait de tout cela.Vous n’êtes pas crédible.
    La leçon du SCOT qui a été construit sur des données qui ne sont pas de votre ressort et qui doit être retoqué,ne vous fait-elle pas réfléchir un peu?
    Vous ne pourrez pas faire ce que vous voulez dans la vallée de l’Iton.Les habitants ne vont pas vous rater.

    La LGV est une chance pour notre Région si elle passe par Evreux.Tout le monde est d’accord .La rapidité permettrait aux eurois d’aller travailler à Paris dans de bonnes conditions.Elle permettrait d’accueillir de nouveaux habitants ;l’Eure et la Seine-Maritime en seraient largement bénéficiaires,vu la crise du logement à Paris.
    Le but n’est pas forcément de créer des emplois.

    Qui vous dit,que RFF proposera un projet standard de LGV?
    Le Directeur Régional de RFF,Philippe Adam, dit” On aurait pu prendre sur une étagère un TGV et le plaquer sur la Normandie.Ce n’était pas adapté pour des territoires avec des distances faibles de 200kms”.

    Avant de combattre ce qui est indispensable pour notre Région,attendons de voir le projet qui doit répondre”aux attentes des voyageurs et des territoires.”

    jletellier

  6. Sep 2011
    23
    20 h 50

    Bonsoir, justement mon rôle de conseiller c’est de vous alerter sur le fait que les études sur le projet Rouen-Evreux sont gelées.
    je crois sincèrement que le projet LNPN ne vous apportera rien en tant qu’habitant de la vallée, la raison en étant que que l’argent pris sur les collectivités locales ne permettra plus de proposer un transport collectif (bus ou train).
    Donc pour vous, habitant de cette vallée, la seule solution qui vous restera sera votre voiture. J’imagine que vous vous êtes déjà posé la question du coût réel de votre voiture ? C’est beaucoup, et cela ne fera que croître. Une étude fait par le GART – Groupement des Autorités Responsables de Transport, au demeurant un excellent site dont je vous recommande la lecture : http://www.gart.org/Les-dossiers/ – vient d’indiquer que le coût de la voiture c’est 20 fois plus que celui du transport collectif pour un citoyen.
    Évidemment, cela ne veut rien dire tant que l’usager reste obligé d’acquérir l’auto et les services parce qu’il n’a simplement pas accès aux transports collectifs. Oui aux transports collectifs pour tous ! Pour pouvoir bénéficier de ces transports collectifs à des prix accessibles pour tous, il faut pouvoir en faire le choix. Et avoir accès à des transports en commun.
    Vous dire si pour le Rouen-Evreux, la meilleure solution est une ligne qui longe la route Louviers-Evreux, ou bien celle d’un tram-train, intégré au paysage et adapté aux besoins des habitants de la vallée, je ne peux vous le dire encore. Comme je vous le disais, les études sont gelées.

    Jérôme

  7. Sep 2011
    23
    22 h 04

    Si j’étais Belge, donc doté d’un solide sens pratique, voilà ce que je ferais.

    Une belle ligne qui relierait à grande vitesse Paris à Cherbourg, un magnifique port en eaux profondes doté de tous les atouts nécessaires pour “soulager” les ports anglais d’en face dont la réserve foncière est insuffisante.

    Cette ligne passerait, naturellement, par Evreux, Lisieux et Caen.

    Elle aurait une bifurcation vers Rouen et le Havre et serait doublée d’une ligne de fret qui, depuis Evreux, pourrait aussi desservir la Beauce.

    Il est, bien sûr, fondamental de desservir Le Havre correctement si on ne veut pas la mort définitive de ce merveilleux port naturel que le monde entier envie tant il a d’atouts géographiques.

    Les liaisons régionales, c’est un autre sujet.

    Il faut y réfléchir de manière dissociée.

    Relier Rouen à Evreux par autre chose que des cars polluants est une évidente nécessité.

    Une voie “rapide” s’impose à l’évidence, celle qui suit la route.

    Ou alors on envisage une vaste conurbation de Rouen à Evreux et on se dote d’un tram-train qui pourrait, effectivement, passer par la vallée de l’Iton, une voie qui existe toujours puisque la FNAUT a fait annuler son déclassement.

    Cette option est clairement celle des élus locaux (Martin en tête, voir le SCoT) et des écolos, puisqu’il ne fait guère de doute que “l’empire Fabius” va s’étendre du nord de Rouen au sud d’Evreux à plus ou moins long terme.

    Alors, un peu de courage, Messieurs, annoncez la couleur et dites nous contre quoi vous “monnayez” vos postes futurs.

    Patrick ROBERT

  8. Sep 2011
    24
    10 h 28

    Je vous invite à écouter l’émission d’aujourd’hui sur France Inter : “on n’arrête pas l’éco”, concernant le TGV
    http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=170645
    Ça commence à 7mn15.

    nono

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