Archives de 2011

LNPN : une vitrine à 13 milliards d’€ pour le Grand Paris, ou un aménagement durable du territoire pour la Normandie ?

Le projet de LGV s’inscrit dans la suite des propos du Président de la République concernant le Grand Paris le 29 avril 2009 et, plus particulièrement, le projet d’Antoine Grumbach(*), visant à faire du Havre, le port maritime du Grand Paris.
"Toutes les grandes métropoles mondiales ont un port", affirme Antoine Grumbach. L'architecte veut rompre avec le développement de la métropole parisienne par cercles concentriques qui risque de conduire à "l'asphyxie". Dans cette idée, il s’agit de « rapprocher » Le Havre de Paris, distance à parcourir en moins d’une heure via une nouvelle liaison ferrée...
Que l’on soit Eurois ou Seino-marins, nous pouvons constater deux choses :
  • l’allongement de nos trajets et de nos temps de déplacements notamment entre nos lieux de vie et de travail
  • et le nombre de plus en plus important de camions sur nos routes.
La Haute-Normandie est la première région émettrice de CO2 par habitant en France. 32 % de ces émissions proviennent des transports.
Dans le même temps, les dépenses consacrées à nos déplacements grèvent de plus en plus nos budgets, et le temps du pétrole bon marché est derrière nous.
Cette situation n’est plus tenable si nous voulons lutter efficacement contre les dérèglements du climat et permettre à nos concitoyens de gagner du pouvoir d'achat.
Parallèlement à ce constat, s'ouvre le débat sur le grand paris.
Si on ne peut que soutenir l'idée d'inscrire dans ce projet une vision d'aménagement du département de l'Eure, je m'inquiète de la vision réductrice qui ne consisterai qu'à investir sur une ligne nouvelle pour la Normandie.

Un projet dont le coût total se situerait entre 10 et 15 milliard d'euros, suivant le scénario retenu.

L'ensemble des projets ne répond qu'à une seule demande «la ligne nouvelle Paris - Nanterre - Mantes - Rouen - Le Havre doit mettre Rouen à moins de 45 minutes de la capitale, Le Havre à moins de 1 heure 15, Caen à moins de 1 heure 30 et Cherbourg à moins de 2 heures 30
4 scénarii sont proposés :
Des premières propositions, dites «par le Nord», ont été faites, puis écartées. Il fallait tenir compte de la nécessité d’un embranchement vers la Basse-Normandie.
On ne parle alors plus de tracé nord de la LGV : le projet emprunterait la forme d’un «Y» permettant de desservir la Haute et la Basse-Normandie et donc Rouen / Le Havre et Caen / Cherbourg.

Le scénario "sud" : la fourche du Y se situe au nord d'Evreux.

Une option permettrai de relier Rouen et Evreux. Ce scénario est peu convaincant pour les bas-normands.
Le scénario sud : la fourche du Y se situe au nord d'Evreux. Une option permettrai de relier Rouen et Evreux. Ce scénario est peu convaincant pour les bas-normands.

Le scénario "intermédiaire" :Y à Seine-Eure, nouvelle gare à Bernay.

Ce scénario intéresse particulièrement le CG27, car il solutionne la desserte Rouen-Evreux, sans toucher à la vallée de l'Iton.
Le scénario intermédiaire -Y à Seine-Eure, nouvelle gare à Bernay - intéresse particulièrement le CG27, car il solutionne la desserte Rouen-Evreux, sans toucher à la vallée de l'Iton.

Le scénario "normand" : Y à Rouen, avec demi-tour dans la boucle de Seine, au sud de la ville.

Le scénario normand : Y à Rouen, avec demi-tour dans la boucle de Seine, au sud de la ville.

Le scénario "havrais" : demi-tour à Rouen et poursuite sur la rive gauche, avant de franchir la Seine sous l’estuaire, pour rejoindre Le Havre.

Le scénario havrais : demi-tour à Rouen et poursuite sur la rive gauche, avant de franchir la Seine sous l’estuaire, pour rejoindre Le Havre.

Les tracés sont proposés. Répondent-ils aux attentes des usagers, aux habitants des bassins de vie de notre région, et au développement des territoires ?

Les associations d'usagers de la ligne le Havre – Rouen – Paris mettent en avant leurs attentes en termes de ponctualité et de qualité de service, plutôt que de vitesse et de temps de parcours.
Les déplacements en train dans notre région se résument-ils aux déplacements sur cette ligne ?
Plusieurs éléments(*) concernant les déplacements domicile-travail semblent donner un avantage au trafic intrarégional par rapport au trafic Le Havre – Rouen – Paris. Cependant des études plus poussées seraient à mener dans le cadre de la préparation du débat public
(*) - Eléments du rapport Edater sur la fusion des Normandie, éléments transmis par RFF dans le cadre du projet ligne nouvelle.
2.500 voyageurs font la liaison Le Havre-Paris, 8.000 font la liaison Rouen-Paris. Entre Mantes et Paris, le taux d’occupation des trains n’est que de 50%. En revanche, ce sont 70.000 voyageurs qui empruntent quotidiennement les lignes ferroviaires régionales (TER).
Comme on le voit ci-dessus, 2.500 voyageurs font la liaison Le Havre-Paris. 8.000 font la liaison Rouen-Paris. Entre Mantes et Paris, le taux d’occupation des trains n’est que de 50%.
En revanche, ce sont 70.000 voyageurs qui empruntent quotidiennement les lignes ferroviaires régionales (TER).
Il suffirait que la SNCF communique plus simplement sur la fréquentation de ces lignes pour permettre aux décideurs d'avoir une vision plus objective. On éviterait :
  • d’engager des travaux coûteux pour un segment réduit de la population,
  • d’encourager une migration pendulaire quotidienne de cadres, sans pour autant rendre attractive l’installation de nouvelles entreprises (le coût pour la collectivité ne serait pas amorti par un gain de CVAE** )
    (**) - Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, un des composantes du CET, qui remplace la taxe professionnelle.
Il serait utile que les acteurs concernés par les LGV vers l’Est (Reims, Metz) et vers le Centre (Orléans) fournissent un retour d'expérience...

On voit l'intérêt d'une LGV, des trains plus confortables et plus rapides. Quels en seront les impacts négatifs ?

  1. Un projet qui ne répond pas à la problématique du fret.
  2. Un projet synonyme d'artificialisation des terres agricoles.
  3. Un projet qui conditionne tous les autres projets.
  4. En plaçant les réflexions sur le ferré sous le prisme du prochain débat public, le projet de LGV empêche la réalisation d’études et de travaux pourtant décidés par des instances régionales.
    Prenons l'exemple de la réouverture de la ligne Rouen–Evreux : Les études en cours ont été suspendues dans l’attente des travaux et conclusions du débat public. Alors même que les enquêtes de déplacements avaient confirmé l’effectivité de la demande, alors même que les premières études pré-opérationnelles étaient inscrites au Budget 2010 de la Région.
  5. Un coût total aux alentours de 13 milliards d'€ :
  6. La ligne nouvelle entre Nanterre et Epône, complétée par la mise à quatre voies de la ligne existante entre Mantes et Epône, est est évaluée entre 3 et 5 milliards d’€.
    La ligne nouvelle entre Mantes et Le Havre est évaluée entre 6/7 et 9 milliards d’€, selon le scénario, les modalités de franchissement et la desserte de l’agglomération de Rouen.
    Les sections de ligne nouvelle jusqu’à Bernay sont estimées à plus d’un milliard d’€.
    Nous sommes en période de rigueur budgétaire. Durable. Ce projet est proposé au détriment de projet vraiment réalisable, et que l'on peut financer.

Nos propositions :

  1. Priorité au maillage régional.
  2. EELV Haute-Normandie rappelle les exigences de maillage démocratique du territoire en matière de transport public ferroviaire. Pour que le train redevienne un moyen de transport désirable et simple pour nos concitoyens, il faut :
    • Une réouverture des petites lignes ferroviaires transversales et secondaires,
    • une réouverture des petites gares,
    • une amplification de la grille « horaires » des TER.
    Nous avions déjà pes lignes de notre accord régional de mandature PS / Europe Ecologie 2010-2014 :
    • Dans le prolongement de la politique engagée depuis 2004 (augmentation de l'offre, rénovation des gares, achats de nouvelles rames, tarifications solidaires... ), la politique ferroviaire mettra prioritairement l'accent sur l'amélioration des lignes régionales existantes, la création de nouvelles liaisons et le développement du fluvial et du fret comme alternative au transport routier.
    • La Région réalisera une étude de faisabilité approfondie sur les réouvertures commerciales, en priorité, des lignes Rouen-Evreux, Breauté-Beuzeville-Gravenchon en collaboration avec les collectivités concernées. Les études de développement des lignes tram-train des agglomérations havraise et rouennaise seront réalisées. »
  3. Privilégier un développement tangentiel plutôt que radial (choisir des tangentes, plutôt que les tracés en étoile partant de la capitale).
    La stratégie de développement privilégiée doit avant tout répondre aux besoins économiques locaux.
    Nous préférons l’investissement sur des lignes rejoignant de grandes métropoles, des régions comme Lille, le Centre, ... Cela permet à la fois de répondre aux besoins ds usagers haut-normands, tout en offrant des opportunités de développement.
  4. Entre Paris et Le Havre, investir sur l’amélioration de l’existant.
    Face à l’inquiétant désengagement de l’État actionnaire, nous rappelons que la SNCF doit demeurer une entreprise publique et que les lignes secondaires transversales doivent rester d’intérêt national. Or nous constatons que, depuis une quarantaine d’années, la politique de la SNCF est surtout orientée vers les lignes à grande vitesse, les LGV, avec comme conséquence l’abandon, ou en tout cas la déshérence, du fret et des lignes régionales.
    Un des résultats de cette politique est l’explosion du coût de gestion du réseau, lié aux multiples transactions et contentieux entre la SNCF et RFF. Pour un billet de train d’une valeur de 100 euros, les droits de péage versés par la SNCF à RFF représentent à peu près 30 euros, ce qui explique en partie la hausse rapide des tarifs de la SNCF depuis 1997.
  5. Renforcer le fret Paris-Normandie
    L’objectif est de créer un axe à haut niveau de service pour les trains de marchandises entre le port du Havre et la grande ceinture de l’Ile-de-France.
    La première étape est l’aménagement (renouvellement complet des deux voies) de la ligne Serqueux-Gisors, et la réactivation du raccordement direct de Serqueux.
    Pour le trafic généré par Port 2000, il faudrait opter pour une plate-forme logistique dans la boucle de Oissel, permettant un raccordement à ligne ferroviaire vers Etrepagny.
    Il faudrait réactiver la ligne et la prolonger jusqu’à Gisors (15km environ). Cela permettrait le raccordement au contournement de l’Île de France.
Le soutien au transport ferré est indispensable en termes de stratégie de lutte contre le réchauffement climatique, et répond à l’objectif de diminution de 20% des émissions de gaz à effet de serre.
Mais imaginer le développement du transport ferré sous l’angle du toujours plus grand, toujours plus vite, toujours plus cher, ne donnerait qu’une vitrine utile à quelques-uns (3.000 usagers/jour) et ne répond pas aux enjeux réels de l’aménagement de notre territoire, et du transfert modal de la route vers le rail.

Les blogueurs agissent pour “les Restos du coeur”.

Les salariés Danone et Carrefour aident les bénévoles des Restos du Cœur lors de la collecte nationale des denrées alimentaires dans les magasins Carrefour et Carrefour Market
En me promenant chez Philippe Méoule, je tombe sur ce billet : 10 repas seront accordés aux restos du coeur en publiant un billet... Certes, ce blog n'est manifestement pas un panneau d'affichage publicitaire.
Je réfléchis... D'un côté, je vais promouvoir 2 multinationales, qui mettent à genoux les producteurs, payent chichement leurs employés, étranglent le commerce local, et de l'autre, 10 repas pour les usagers des restos du coeur qui sont déjà passés de l'autre côté, en frange de la société, dans la face cachée du monde. Pas le temps de réfléchir jusqu'à 3 : 10 repas qui seront bien utiles à ceux qui en profiteront ! Je place le billet, je relaye l'info :
Les Restos du coeur organisent leur grande collecte nationale les 4 et 5 mars prochain. Pour participer à la diffusion de cette information, Danone et Carrefour s'engagent à offrir 10 repas aux Restos du Coeur pour chaque billet publié sur nos blogs.
Les blogueurs agissent pour les Restos du coeur.

Jeudi 10 mars : l’économiste Pierre Larrouturou vient parler d’emploi sur le canton de Pont de l’Arche, dans l’Eure

Dans le cadre des Etats généraux pour l'emploi lancés à l'été 2010, des débats ont lieu dans les régions, pour aborder la question de l'emploi sous un angle novateur, concret et durable.
En septembre 2009, les conclusions de la commission présidée par l'économiste et Prix Nobel américain Joseph Stiglitz ont fait apparaître qu'il n'était plus possible de mesurer le bien-être d'une société sur les seuls critères de la croissance (basée sur l'augmentation sans fin de la productivité) et du PIB (Produit Intérieur Brut). Quand les accidents de la route, les incendies, la violence ou encore les embouteillages sont créateurs de richesse selon le PIB, comment se contenter de ce seul indicateur économique ? Trois principes ont été formulés afin de définir de nouveaux indicateurs : la prise en compte des ménages dans l'analyse économique, la mesure de la qualité de vie et le développement durable.
Dans la foulée, au printemps dernier, l'anglais Tim Jackson soutenait que la transition vers une économie durable était possible, dans un nouveau modèle de "Prospérité sans croissance".
Partisan depuis les années 90 de la réduction du temps de travail, l'économiste français Pierre Larrouturou interviendra le 10 mars 2010 sur la question de l'emploi, en compagnie de plusieurs représentants syndicaux de la région.
Le 9 mars sortira également son dernier livre : Avant qu'il ne soit trop tard. Quelles solutions apporter à la crise ? Comme l'économiste l'écrit avec humour sur son blog : "Peut-on soigner une gueule de bois avec un double whisky ?"

Venez débattre avec nous de la "conversion écologique de l'économie" et des solutions que nous proposons pour l'emploi, le jeudi 10 mars à 20h30, salle Octave Mirbeau aux Damps (27340).


Le 6 mars, les femmes courent à la Rolivaloise

Que vous soyez néophyte ou bien sportive accomplie, vous pouvez participer à cette course réservée aux femmes. 3 parcours au coeur de la ville vous sont proposés, selon votre niveau :
  • Un 2 km ouvert à toutes, sans le moindre chronomètre, qui peut s’effectuer en marchant, en se promenant ou en courant, à votre convenance.
  • Un 5 km pour celles plus aguerries qui ont l’habitude, le temps aussi, de courir ou qui ont la volonté de se lancer un défi.
  • Un 10 km enfin pour les plus entraînées (il nécessite la présentation d’un certificat médical).
Le 6 mars, les femmes courent à la Rolivaloise
L'édition 2010 avait rassemblé plus de 400 participantes, nous souhaitons au moins le même succès pour cette nouvelle édition 2011, sur un nouveau parcours. (cliquez sur les photos pour les agrandir.)
Un nouveau parcours au coeur de la ville de Val de Reil pour cette nouvelle édition de la Rolivaloise.Une organisation au service de tous les habitants, et bien sûr des enfants, dans le village implanté aux abords de la course
"Le VRAC et le service des sports, autour de Yannick Mesnil, Nanye Aboki et Michael Jeannin attendent vos appels et, bien sûr, vos inscriptions dès maintenant. Je vous donne leurs coordonnées par mail, vracathle@gmail.com, stade-jesse.owens@valdereuil.fr, naboki@valdereuil.fr, et par téléphone au 02.32.59.42.12.
Nous prendrons enfin les inscriptions jusqu’à la dernière minute sur le stand « organisation » du village. Je compte sur vous, surtout si vous aviez déjà participé l’année dernière, pour venir partager avec nous ce moment de joie et de sports dédié aux femmes.
Amicalement, sportivement, également…"
Marc-Antoine Jamet, Maire de Val-de-Reuil
Merci à la ville de Val de Reuil pour l'organisation de cette manifestation originale et unique dans notre département, merci au VRAC, aux services municipaux et aux bénévoles qui permettent, année après année, de renouveler cette fête du sport. Cette fête tout court.
Venez nombreuses !

Du 12 février au 30 avril, Jean Rault s’expose au Musée de Louviers : “Les unes et les autres”, photographies 1983-2010

Depuis 1983, le photographe français Jean Rault fait des portraits de femme, entre Normandie et Japon.
Visages impassibles et regards intenses, c'est à la représentation du corps que s'intéresse le photographe, au travers de ses portraits et de ses nus.
Du 12 février au 30 avril, Jean Rault s'expose au Musée de Louviers : Les unes et les autres, photographies 1983-2010
Jean RAULT photographe, figure marquante de l'art contemporain, s'intéresse à la représentation du corps par la pratique du portrait-nu et à la représentation de l'espace en photographiant des jardins remarquables en Europe et au Japon.
Musée municipal - Place Ernest Thorel - 27400 Louviers
Tél : 02.32.09.58.55 - 02.32.09.58.54
musee@ville-louviers.fr
Ouvert tous les jours de 14h à 18h sauf le mardi - Entrée libre - accès handicapés cour de la Mairie - Service éducatif - Visites de groupes sur rendez-vous

Avec le développement d’Ecoparc, un rond-point accidentogène sur la RD6015 remplacera-t-il un carrefour accidentogène ?

Un carrefour accidentogéne, et totalement inadapté au trafic routier actuel sur la RD6015
Avec le développement d'Ecoparc à Heudebouville, les riverains qui empruntent la RD6015 devraient vraisemblablement voir, sauf surprise, leurs voeux exaucés de remplacer le carrefour accidentogène, et totalement inadapté au trafic routier actuel, par un rond-point. Et ce, dès 2013 si tout va bien.
Avec le développement d'Ecoparc II, à Heudebouville, l'urgence sera de créer un rond-point à Heudebouville, à l'emplacement de l'actuel carrefour, qui facilitera la sortie de l'A13 pour les véhicules en provenance de Paris, l'entrée vers l'A13 en direction de Paris, et bien sûr qui évitera toutes les intersections avec la RD6015.
Après Ecoparc II, ce sont les chantiers de l'Ecoparc III et dans la foulée de l'Ecoparc IV qui commenceront. Le trafic routier actuel est encore composé à 85% de véhicules automobiles et 2 roues, et 15% de camions. Dès que l'Ecoparc II sera opérationnel, la proportion de trafic camions augmentera. Avec la mise en place des Ecoparcs III et IV, la proportion de camions explosera.
Evidemment, l'augmentation du trafic conduira le Conseil Général à procéder à des travaux sur le carrefour situé entre Saint Pierre et Louviers : si la situation est très dangereuse aujourd'hui, la dangerosité ne pourra qu'augmenter à mesure que le trafic augmentera.
La situation qui serait étudiée en ce moment pourrait ressembler à cela : décalé par rapport à l'actuelle tracé de la RD6015, il permettrait de récupérer un peu de plat pour les camions. Rappelons que le carrefour se situe tout en haut d'une route à forte déclivité, et que plus la pente est forte, plus les camions ont du mal à s'arrêter. Plus le trafic camions sera élevé, plus il faudra récupérer de plat. Il serait inconcevable de laisser des files de camions dans la pente, ce qui serait gênant pour les camions eux-mêmes, dangereux, surtout l'hiver dans les cas de verglas ou de brouillards givrants par exemple. On n'arrête pas un camion dans une pente l'hiver ! Et cela finirait par se ressentir sur le comportement des camions qui pourraient choisir de moins ralentir à l'entrée du rond-point...
C'est donc le volume du trafic camion qui garantira les bons comportements et la sécurité.
Un ouvrage comme celui-ci (le rond-point avec une intersection entre la D77 et le route de Paris), pourrait être estimé à 1,2 million d'€. L'étude est en cours, et les travaux des géomètres ont déjà eu lieu dès 2010. Les bornes des géomètres ont été posées en août 2010.
La charge de l'ouvrage incombera à 100% au Conseil Général. Une partie du terrain appartient déjà au Conseil Général, mais une partie nécessaire appartient à des propriétaires privés. Si le budget du CG est toujours disponible en 2013, l'ouvrage pourrait être réalisé à cette date. Faute d'accords entre le Conseil Général et les propriétaires pour une cession rapide, il faudrait compter 6 mois de plus pour réaliser les expropriations.
Voici une projection du nouveau rond-point sur la RD6015, entre Saint Pierre du Vauvray et Louviers. Il comblera les failles de sécurité existantes. Bien qu'il existe encore une intersection entre la D77, en direction de Sain Etienne du Vauvray et du Vaudreuil, et la route de Paris qui conduit à Saint Pierre du Vauvray, Andé,...Sur la même projection, si l'on supprimait l'intersection entre la D77 et la route de Paris, ce rond-point pourrait être encore plus sécurisé, pour un budget légèrement supérieur.
A comparer ces projections, le choix des riverains ne peut que se porter vers un scénario où il n'y aurait plus du tout d'intersection (entre la D77 en direction de Saint-Etienne du Vauvray et le Vaudreuil, et la route de Paris, empruntée par les habitants de Saint Pierre du Vauvray, d'Andé, et tous les automobilistes de la rive droite qui traversent le pont pour rejoindre l'A13, en direction de Paris.
Bien évidemment, on ne peut que se réjouir de voir se réaliser cet ouvrage le plus tôt possible, pour la sécurité de tous.
Mais si, dans les conditions actuelles de trafic routier, le giratoire offrira une sécurité suffisante, en sera-t-il toujours ainsi avec le développement d'Ecoparc II, puis III et IV et l'augmentation du trafic prévisible de poids-lourds sur la départementale ?
On doit au développement des Ecoparcs la prise en compte de la sécurité d'un des deux principaux axes qui les alimenteront : l'A13 et la RD6015.
Au niveau de la RD6015, 2 points noirs nuisent au développement des Ecoparcs : Le carrefour d'Heudebouville et le carrefour entre Saint Pierre et Louviers.
Le premier, à Heudebouville, sera traité prioritairement. Là, automobiles et camions peuvent entrer sur l'A13 direction Paris, et sortir de l'A13 en provenance de Paris. L'entrée se fait de façon un peu compliquée lorsque l'on vient d'Heudebouville, car il faut emprunter la D6155 (la départementale Heudebouville-Louviers), faire demi-tour au rond-point pour pouvoir accéder à la bretelle d'autoroute. Mais aucune desserte n'existe pour Rouen, Le Havre ou Caen. Ni en entrée, ni en sortie.
C'est bien là que le bât blesse. Car il semblerait que, pour le nouveau giratoire qui pourrait êre mis en chantier en 2011 à Heudebouville, la SAPN refuserait d'investir ans des bretelles d'accès en provenance et en direction de Rouen.
Si aucun accès n'est réalisé sur cet ouvrage dans ce sens, il sera impossible de dévier le flux de poids-lourds vers l'autoroute. La RD6015 sera alors le passage obligé de tout ce trafic poids-lourds, de façon captive !
Face aux flots de camions qui entreront et sortiront des Ecoparcs I, II, III et IV, la protection offerte par le giratoire à Saint Pierre, et qui conviendrait bien au flux actuels, ne mettrait-t-elle pas de nouveau en danger les usagers automobilistes, les 2 roues, les transports scolaires,... ?
Il existe déjà un flux de camions captifs : les transporteurs qui feront la liaison entre les entreprises de Val de Reuil et les entreprises logistiques d'Ecoparc II, qui travailleront en synergie. Pour eux, ce sera la seule route possible.
Mais si rien n'est fait pour dévier le trafic ouest des camions vers l'A13, c'est l'intégralité du flux de camions en provenance de Rouen, Le Havre et Caen qui devra emprunter cette "autoroute bis", et l'on pourrait imaginer la longueur des files de poids-lourds, qui phagocyterait la circulation, et empêcherait les camions de ralentir dans le rond-point de Saint Pierre, avec le peu de plat retrouvé en haut de la côte. Nous passerions d'un carrefour accidentogène, qu'un giratoire permettrait de sécuriser dans les conditions actuelles, à un giratoire accidentogène si le flux n'est pas dévié vers ses voies "normales", c'est-à-dire l'autoroute.
L'accès à l'autoroute en provenance et en direction de l'ouest constitue une condition préalable à la réalisation de l'ouvrage d'Heudebouville.
Le CG27 devra amener la SAPN à reconsidérer ses positions quant à la participation à la complétude de l'ouvrage. Notre sécurité en dépend.

Pierre Mendès France, Val de Reuil : négociations pour la survie du collège

Des parents inquiets pour l'avenir de leurs enfants.
Ce matin du mercredi 16 février 2011, Frédéric De Bellis, le principal du collège Pierre Mendès France de Val de Reuil, était accompagné d'une nombreuse escorte pour son entrevue avec Jean-Louis Destans, le Président du Conseil Général de l'Eure.
Depuis plusieurs semaines, la rumeur court : le Conseil Général voudrait fermer PMF et répartir ses 305 élèves sur les 2 autres collèges du secteur (le collège Montaigne du Vaudreuil : 460 élèves prévus à la rentrée 2011 ; le collège Alphonse Allais de Val de Reuil : 350 élèves prévus à la rentrée).
Or, Val de Reuil est une ville jeune, en pleine expansion urbaine, tout comme les communes voisines. De nombreuses constructions sont programmées aux alentours du collège, dont un écoquartier dès 2011. De plus, c’est le seul collège desservi par le bus cadencé tous les quarts d’heure.
Serait-il raisonnable d'envisager de faire porter une charge de près de 1200 élèves répartis sur deux établissements ? La tendance actuelle est plutôt, à l'inverse, de casser les très gros établissements pour revenir à des structures à taille plus humaine. On sait que la gestion humaine d’un gros établissement de 600 élèves est très délicate avec une population en partie ZEP.
Après deux actions de blocage devant le collège les vendredi 4 et 11 février, les parents d'élèves ont donc décidé de poursuivre l'action, en accompagnant M. De Bellis à son rendez-vous au Conseil Général.
De leur côté, les professeurs du collège ont déposé un préavis de grève pour être présents eux aussi.
Marc-Antoine Jamet, maire de Val de Reuil, et Pierre Aubinais, maire de de Poses étaient également présents. Ils étaient accompagnés de plusieurs conseillers municipaux. Une motion de la section PS de Val de Reuil y était distribuée, pour interpeller le président... PS du Conseil Général. La défense du service public y était invoquée.
Parents, personnels d'éducation, habitants, tous avaient deux revendications :
  • L'assurance ferme et définitive du maintien du collège Pierre Mendès France ;
  • Un échéancier précis des travaux de réhabilitation du collège.
A l'issue de la rencontre, deux engagements ont été pris (compte-rendu de l'audience réalisé par M. De Bellis, principal du collège, et M. Lottin, son adjoint, également présent à l'audience).
Le maintien du collège Pierre Mendès France a été assuré par le président Destans.
Le calendrier suivant a été fixé :
  • mise à jour des plans du collège et audit sur la sécurité du collège d'ici juin 2011 ;
  • désignation d'un architecte et proposition de plusieurs scénarios d'ici octobre 2011.
Une assemblée générale devrait faire le point des avancées jeudi soir à 17h30 au collège.

Carnet de campagne des élections cantonales de mars 2011 dans l’Eure, sur Caméra Diagonale

Un nouveau venu en politique : Alexis Fraisse, candidat d'Europe Ecologie Les Verts sur le canton de Louviers Nord
Avec son "vidéo média" Caméra Diagonale, José Alcala est reporter de terrain. La politique, l'économie, et le développement du territoire sont ses sujets de prédilection. Il parle de la Normandie, et il parle de l'Eure. Son blog est un espace de débats reconnu...
En ce début d'année 2011, il livre les carnets de campagne des élections cantonales, qui renouvelleront fin mars 2011 (les 20 et 27) la moitié des conseillers généraux de l'Eure.
Dans notre canton de Louviers Nord, il a d'abord présenté le candidat du PRG Jacky Bidault. Ce week-end, c'est au tour d'Alexis Fraisse, le jeune candidat d'Europe Ecologie Les Verts.
Alexis est interviewé, accompagné de ses jeunes enfants, sur le marché de Louviers.
C'est l'occasion pour Alexis de parler commerce de proximité, agriculture en circuit court et transports, des sujets qui lui tiennent particulièrement à cœur.
Je cite José : "S'il est élu, il défendra les valeurs écologiques pour le Département. D'abord, avec le respect de l'environnement et la préservation des espaces naturels et des espèces animales et végétales qui y vivent. Lutter contre les gaspillages et préserver la qualité des ressources en eau. Pour Alexis Fraisse, ces propositions ne peuvent se réduire à un simple discours politique, elle doivent s'inscrire dans un processus de réalisation, immédiat. Le candidat parle aussi d'une vraie solidarité dans l'action sociale, ses missions d'accompagnement et de la responsabilité dans le soutien des initiatives pour l'emploi. Il prône l'équilibre entre les territoires pour maintenir des services publics de proximité, en milieu rural, lien indispensable entre les habitants."
Et encore : "Nouveau venu en politique, il attire l'attention par sa spontanéité et son goût prononcé pour l'écologie, loin des discours stéréotypés. (...) Un vrai écolo sans posture ni discours formaté".
Merci José pour ce reportage dynamique et plein de vie. Il colle bien à la personnalité spontanée du jeune candidat écologiste !

Les enseignants et les magistrats défendent le service public (Evreux, 10 février 2011)

M. Châtel, parce que nous le valons bien !
Evreux, 14h30 : deux lieux hautement symboliques du service public ont servi de points de départ à deux manifestations parallèles.
Devant le palais de Justice, plusieurs dizaines de magistrats en robe noire sont sortis manifester leur malaise face aux allégations répétées du pouvoir exécutif : non content de leur supprimer les moyens de fonctionner, on les accuse à présent de manquements à leur mission. Sur son site Internet, le Nouvel Observateur révèle plusieurs cas de suicides de magistrats ces dernières années, accablés par la charge de travail : "On dit que je suis incompétent pour gérer mon cabinet alors qu’avec la meilleure volonté du monde, il est impossible de faire face à la charge de travail", témoignait l'un d'eux, Philippe Tran-Van, la veille de son acte. “Pour lui, avoir à établir des priorités, devoir choisir, abandonner des gens à leur détresse, c’était insupportable“.
Dans l'Education nationale, avec 16000 suppressions de postes, la situation devient également intolérable. Formation des maîtres supprimée, professeurs non-remplacés, effectifs surchargés, travail en groupes supprimé, suppression de l'aide aux enfants en difficultés (RASED) : les élèves sont malheureusement en première ligne - eux qui formeront la société de demain. Ce matin, sur France Inter, un collègue témoignait : "Avant j'avais en charge environ 250 élèves. Aujourd'hui, j'en suis à 330." Comment, dans ces conditions, peut-on honnêtement prétendre à une individualisation du suivi des enfants ? Alors oui, les mines étaient graves devant l'Inspection d'académie. Car l'heure l'est, pour le service public.

Saint Pierre du Vauvray : SOS digue en détresse

Vous avez noté comme en toute saison la Seine est belle ? En hiver, ce sont d'infinies nuances de gris, du jaune au rose, au gré des variations du ciel et du cours de l'eau. Vivre près d'un cours d'eau est un privilège quotidien, une bouffée de paix et de beauté propice à la rêverie des promeneurs solitaires. La Seine, dans l'Eure comme à Paris, est un morceau de nature qui coule dans le paysage façonné par l'homme. Vivre en bord de Seine est une chance.
C'est une chance pour les habitants, une chance pour le tourisme, une chance pour l'activité économique. Et plus encore à l'heure où la Seine va s'ouvrir à l'Europe, via le canal Seine-Nord Europe en 2012.
Mais être riverain de la Seine, c'est aussi être confronté aux risques d'inondations, aux pollutions ponctuelles ou diffuses, et ce sont des responsabilités, anciennes ou nouvelles, et notamment celles qui concernent la protection et l'aménagement des berges, et l'entretien des digues.
Pour les risques d'inondations, on pense tout de suite à la crue centennale. Peut-être avez vous vu le documentaire "Paris 2011, la grande indondation" diffusé le samedi 16 décembre sur Canal + ? Il commence ainsi : "L’histoire Janvier 1910. Paris est inondé. Bilan : 200 000 sinistrés, un milliard de francs de dégâts. Cette crue est centennale. Elle va se reproduire, les experts sont formels."
Qu'est-ce qu'une crue centennale ? Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce n'est pas une crue qui se reproduit tous les cent ans. C'est un risque d'inondation qui a 1 chance sur 100 de se produire chaque année. La dernière s'est produite en 1910. Cette année, comme tous les ans, nous rejouons au loto, attendant de tomber sur le bon numéro. A défaut de pouvoir l'éviter, il faut se prémunir du risque, et tenter de minimiser les effets pour la vie des habitants et l'activité humaine, et d'en réduire l'impact sur l'environnement.
Voici la Seine telle qu'on la connaît, à sont niveau normal, sur la boucle qui couvre Pont de l'Arche, Poses Val de Reuil, Portejoie, Tournedos Saint-Pierre du Vauvray... Cliquez pour agrandirLa seine au niveau actuel
Depuis la crue de 1910, Des aménagements le long des berges on été réalisés. Des digues ont été construites, ainsi que des lacs de réservoirs en amont et sur les affluents de la Seine.
Ils permettent de réduire la montée des eaux de 70 cm, une goutte d'eau à l'échelle de la crue 1910 : 8m62 à Paris !
A l'heure où l'on évoque un Grand Paris - qui s'étendrait de la capitale jusqu'au Havre -, la Seine n'est pas évoquée.
La Seine est un élément structurant du paysage, artère vivante et vitale, axe de sédentarisation depuis des millénaires.
Le transport s'y développe, favorisant l'activité économique. En matière d’efficacité énergétique, le transport fluvial est en moyenne 3 fois plus efficace que le transport routier et, en termes d’émissions de gaz à effet de serre, sur une distance équivalente, les émissions unitaires de CO² du secteur fluvial sont 2 à 4 fois moindres que celles du transport routier (de 21.5 à 44.3 grammes de CO² par tonne et par kilomètre, alors que les poids lourds émettent 79g CO²/t.km).
L'augmentation du transport ne se fait pas qu'en volume, elle se fait en tonnage. Les péniches de 350 tonnes qui parcouraient le fleuve il y a 10 ans sont remplacées par des transporteurs de 1.500 tonnes, générant un batillage (déferlement des vagues produites par le sillage d'un bateau contre les berges) beaucoup plus important. Quant aux vitesses des bateaux, elles ne sont pas assez contrôlées, et si un bateau dépasse la vitesse autorisée, le batillage est encore plus important.
Le fleuve n'est pas un canal artificiel, c'est une entité vivante, un écosystème, entre eau et terre. Et c'est là qu'apparaît la question des berges, de leur érosion, de leur entretien. Cliquez sur un image pour l'agrandir, puis sur la droite pour la suivante (ou la gauche pour celle d'avant).
Halte fluviale de Saint Pierre du Vauvray : les travaux de reprise de la berge, la rénovation de la cale de mise à l’eau existante et l’installation d’un ponton pour les canoës-kayaks ont coûté 236.432 € HT, dont 118.216 € ont été financés par la Région.A quelques mètres seulement en amont, c'est un pan entier de la berge qui a été emporté par les eaux. C'est de 2 à 5 mètres de berge, selon les endroits, qui ont disparu en 10 ans.Le responsable de cette érosion, qui s'accélère, c'est en premier lieu le batillage. Et bien sûr c'est le manque d'entretien. Les vagues qui déferlent sur les parties érodées continuent leur travail de sape, passage après passage... Et le tonnage des bateaux ne cesse d'augmenter !Les contrôles de vitesses sont insuffisants, et les vitesses excessives de certains bateaux mettent plus encore les berges en danger. Mais c'est le manque d'entretien des berges auquel il faut apporter une solution urgente : quel que soit le trafic, avec l'ouverture du canal Seine Nord, le tonnage des bateaux va exploser !Comme on peut le voir, tous les équipements, embarcadères, pontons, etc, sont aussi partis à l'eau. Avec la destruction de la berge, tout ce qui se trouvait amarré a disparu ou est détruit.A titre d'exemple, mais c'est symptomatique, ce fil à linge se trouvait dans le jardin de M. Lamot il y a 10 ans. Il est désormais au bord de l'eau, et si l'on ne fait rien, l'an prochain il risque d'être détruit, et le cadavre de fer finira par rouiller dans le lit du fleuve.L'érosion des berges est présente tout le long du chemin de halage, emporté par les eaux, jour après jour, année après année, de la halte fluviale jusqu'au pont, au terrain de sport encore en amont et plus loin encore.Bien sûr, les aménagements des riverains ne sont pas les seuls à être emportés par les eaux : c'est aussi le cas de la végétation, roseaux et arbres sont avalés par le fleuve. Leur rôle était de consolider les berges, ils en emportent désormais des morceaux entiers lorsqu'ils partent.Ce que l'on voit, derrière cette mare de détritus, c'est la digue, qui est censée nous protéger pour une crue centennale. Selon le rapport du PATOUH (Pôle d'Appui Technique des Ouvrages Hydrauliques) en 2007, cette digue présente un doute quant à sa capacité de remplir son rôle de protection.Les aménagements de la berge ne sont pas faits. Mais son entretien laisse aussi à désirer, non ?
Le constat est effarant : à certains endroits, la berge a reculé de 2 à 5 mètres en 10 ans, au bas mot. Et dès que l'érosion a commencé, on constate une accélération du phénomène. Des pans entiers de terre limoneuse, c'est-à-dire de terre arable de la meilleure qualité, s'effondrent ainsi chaque année dans la Seine.
C'est une menace pour le chemin de halage, notre principal atout pour le développement touristique sur notre territoire.
C'est également un gâchis des efforts consentis par la communauté d'agglomération et de la Région pour développer le tourisme et l'attractivité des communes, notamment vis-à-vis des haltes fluviales. A St-Pierre du Vauvray, la CASE et la région Haute-Normandie ont investi près de 240.000 € HT pour construire une halte fluviale !
Un mille-feuilles de responsabilités
L’association la Seine en partagea travaillé à l’élaboration d’un «schéma de cohérence des aménagements de la Seine», indispensable et réclamée par tous les élus, même si elle soulève de nombreux problèmes : "Toutes les communes n’ont pas les mêmes souhaits, le même avenir, les mêmes impératifs, les mêmes possibilités. Mais toutes sont confrontées aux mêmes réalités."
La question est complexe et se révèle être une véritable "patate chaude" que tous les acteurs se rejettent... depuis deux siècles !
Merci à Monsieur Lamot pour toutes les précieuses archives qu'il a bien voulu nous transmettre sur ce sujet qui le passionne, et pour cause : Ancien marinier, Adolphe Lamot a été le premier président de la chambre des métiers de la batellerie, puis le président d'une association de défense et de protection des riverains de la Seine (l'Apure, fondée en 1999 et aujourd'hui présidée par Anne-Marie Ashbrook). Nous nous baserons notamment sur un Rapport du Service Navigation de la Seine, transmis par la sous-Préfecture des Andelys aux mairies et au président de l'Apure en date du 12 juillet 2007.
Sous le 1er Empire, une loi de 1807 stipule que "lorsqu'il s'agira de construire des digues à la mer, ou contre les fleuves, rivières ou torrents navigables ou non navigables, la nécessité en sera constatée par le Gouvernement et la dépense supportée par les propriétés protégées, dans la proportion de leur intérêt aux travaux; sauf le cas où le Gouvernement croirait utile et juste d'accorder des secours sur les fonds publics".
Interprétant ces dispositions de portée générale (applicables aux cours d'eau domaniaux ou non), la jurisprudence administrative en déduit de manière constante qu'"aucune disposition législative ou réglementaire n'impose aux collectivités locales d'assurer la protection des propriétés voisines des cours d'eau navigables ou non navigables contre l'action naturelle des eaux" et qu'il ressort au contraire de l'article 33 de la loi du 16 septembre 1807 que cette protection incombe aux propriétaires intéressés (à la condition de ne pas préjudicier à l'écoulement et de ne causer aucun dommage aux propriétés voisines).
Au niveau de Saint-Pierre, le recensement des digues, réalisé par les services en charge de la police de l'eau en 2003, a permis d'identifier deux dispositifs de protection classés par la Préfecture de l'Eure comme intéressant la sécurité publique (ISP).
Le premier est constitué par la digue "historique" qui longe la Seine en rive gauche, entre Saint-Pierre du Vauvray et Poses, dont la date de construction (ou de reconstruction) se situerait vers 1823. Selon le rapport du PATOUH (Pôle d'Appui Technique des Ouvrages Hydrauliques) en Z007, cette digue "présente un doute quant à sa capacité de remplir son rôle de protection. Sa réhabilitation nécessiterait des travaux de réfection importants de la part du maître d'ouvrage."
Le second est constitué par la digue de protection de la Ville Nouvelle de Val de Reuil qui a fait l'objet d'un arrêté préfectoral en date du 2 juin 1978 au profit du syndicat mixte du Vaudreuil (SMV), dissout le 15 mai 2006.
Le Patouh a souligné la nécessité, pour le maître d'ouvrage, d'entreprendre une étude à l'échelle du bassin ou du sous-bassin visant à fournir les renseignements topographiques et hydrauliques nécessaires au recensement des désordres sur l'ensemble du linéaire des digues. Cette étude devrait notamment permettre d'identifier les risques et les enjeux, de définir les niveaux de protection efficaces, les moyens à mettre en œuvre, de réfléchir localement sur leur usage et de statuer sur la nécessité de leur maintien.
Depuis, 3 pistes ont été étudiées :
  1. Trouver une entité existante de substitution : le Syndicat Mixte de la base de Plein Air et de Loisirs de Lery-Poses qui se substitue au SMV, n'a pas la compétence hydraulique (courrier du 4 septembre 2006). Dès lors, la Communauté d'agglomération Seine-Eure (CASE) disposant de compétences hydrauliques sur ce territoire, semblait pouvoir récupérer la maîtrise d'ouvrage de cette digue. Cependant, la CASE n'a pas donné de suite favorable à la demande des services (réunion du 23 novembre 2006). Compte tenu de cette situation, cette solution a été abandonnée.
  2. Désigner chaque propriétaire concerné par les inondations comme maître d'ouvrage de son tronçon : la digue historique traverse de multiples parcelles. Leurs propriétaires apparaissent en premier chef responsables de la bonne tenue de l'ouvrage. Néanmoins, la propriété de cet ouvrage a fait l'objet de controverses au fil du temps et demeure floue. Concernant la digue de protection de la Ville Nouvelle de Val de Reuil, celle-ci pourrait également relever de gestionnaires multiples dans la mesure où elle devait être récupérée par les ex-membres du SMV aujourd'hui dissout. Certes, il est envisageable de trouver une solution dans le cadre de la création d'une association syndicale autorisée, conformément aux dispositions de l'Ordonnance n°2004-632 du 1er juillet 2004, relative aux associations syndicales de propriétaires, mais il s'agit là d'un dispositif long et lourd à mettre en œuvre. Il est de plus inapproprié, dans la mesure où le classement au titre des digues intéressant la sécurité publique, conformément à la circulaire du 6 août 2003, nécessite une gestion globale et cohérente, incompatible avec les propriétés multiples. Dès lors, l'identification d'un maître d'ouvrage unique (qui nécessite un regroupement) s'avère indispensable. Mais en 2007, cette solution complexe avait paru "difficilement envisageable".
  3. De ce fait, une troisième solution a été préconisée par le rapport de 2007 : le regroupement et la prise en charge par l'ensemble des communes concernées par la protection contre les inondations dans cette partie du bassin. Suite à la dissolution du SMV et considérant les obligations de prévention des risques naturels qui incombent aux maires, le regroupement des communes concernées apparaissait comme la solution la mieux adaptée pour assurer de façon juridique, opérationnelle et financière la maîtrise d'ouvrage de ces travaux.
Le sous-Préfet des Andelys a réuni à ce titre tous les acteurs concernés le mardi 8 février 2011.
Le 3 janvier 2011, j'avais interpellé la Ministre de l'Ecologie au sujet de la digue de Saint Pierre du Vauvray, afin de l'alerter sur l’état de la digue de Saint Pierre du Vauvray, située sur une boucle de la Seine. La propriété de cette digue est partagée entre l’Etablissement Foncier de Normandie qui avait acquis ce foncier pour le compte de l’Etat et des propriétaires privés. Je l'ai interpellée sur le fait que la digue n’est pas entretenue et des les risques encourus en cas de crue (regardez la carte au niveau de Val de Reuil, c'est éloquent !).
J'ai reçu de la Ministre un accusé de réception, sans proposition toutefois.
La crue centennale est un risque naturel que les collectivités doivent anticiper. Sur notre territoire, un lotissement (Les Longschamps) et une zone industrielle (Parc industriel du Vauvray) sont sensés être protégés par la digue.
Conformément à la Réglementation du 1er janvier 2008 en matière d'ouvrages hydrauliques, l’inspection de l’état des digues est une obligation légale. L’Etat est le garant du contrôle de cette obligation. Cette inspection a-t-elle été réalisée ? Quelles en sont les conclusions ?
Comme propriétaire de la digue, par le biais de l’Etablissement Foncier de Normandie, l'Etat peut-il nous dire si des travaux de mise en conformité sont envisagés. et quand ?
Jérôme Bourlet, Conseiller Régional Europe Ecologie et membre du comité de bassin Seine-Normandie, propose une autre piste : créer un EPTB (Etablissement public territorial de bassin), dédié spécifiquement à la politique de l'eau. Vingt EPTB sont déjà reconnus en France (*), dont deux sur le bassin Seine-Normandie. Les EPTB sont définis dans le cadre de la loi du 30 juillet 2003, relative à la prévention des risques technologiques et naturels : "Pour faciliter, à l'échelle d'un bassin ou d'un sous-bassin hydrographique, la prévention des inondations et la gestion équilibrée de la ressource en eau ainsi que la préservation et la gestion des zones humides, les collectivités territoriales intéressées et leurs groupements peuvent s'associer au sein d'un établissement public territorial de bassin."
La mise en place d'EPTB est également appuyée par le Grenelle de l'Environnement. Elle permet aux différents niveaux de collectivités territoriales et à leurs groupements, et à tous les acteurs de bassin de disposer d'outils pouvant mobiliser avec efficacité et souplesse.
Elle met à disposition des outils à l'échelle du bassin hydrographique, un appui technique, une maîtrise d'ouvrage, et des financements.
* VNF (Voies naviguables de france) accompagne la politique de développement des voies vertes en mettant à la disposition de tous, dans un cadre de partenariat, les chemins de halage.
* La création de l'EPB concerne tous les acteurs : elle doit inclure les riverains et les associations, tout autant que les instances responsables. Son périmètre commence à Mantes-La-Jolie, et doit intégrer les rivières de Haute-Normandie, dont l'Eure. Il faudra élargir les actions de l'EPTB, qui couvriront le développement économique, mais aussi la totalité du cycle de l'eau.
* Merci à Monsieur Adolfe LAMOT pour toutes ses informations précieuses. Il est "notre" mémoire du fleuve.
* Merci à l'association "la Seine en partage" dont nous avons extrait des informations et les photos sur le niveau de la Seine sur notre bassin, en 1910 et aujourd'hui.
* Nous ne remercions pas : tous ceux qui ne garantissent pas aux habitants d'aujourd'hui et de demain une protection contre les risques d'inondations, et la pertes de territoires indispensables. Après moi, le déluge...

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