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34% pour le FN, Macron a senti le souffle de la victoire, Merkel aura senti le vent du boulet

Ouf, quel soulagement ! Nous avons échappé au FN, les Français ont choisi l'Europe, contre un bouleversement de la géopolitique au profit de la Russie de Poutine.
Nos voisins mais néanmoins amis britanniques ont perdu leur espérance de pouvoir négocier le Brexit avec une Europe désunie. Sans doute la raison pour laquelle des quotidiens pro-brexit n'ont pas évoqué l'élection française en "Une". Il leur faudra faire preuve de beaucoup de diplomatie pour ne pas sortir affaiblis, voire exsangue une fois sortis de cette Europe réunie sans eux.
Un plébiscite pour l'Europe, mais il en faudra plus pour réparer la fracture entre riches et pauvres, entre partisans de la fermeture des frontières et ceux qui veulent vivre dans une Europe qui pèse dans le monde.
Aujourd'hui, l'Europe est un outil de stabilité, mais surtout de pouvoir.
Comment négocier avec les blocs aussi puissants que la Chine, l'Inde, les États-Unis et le Canada, la Russie, si l'on n'a pas la dimension suffisante ? Aujourd'hui, nous représentons 510 millions de citoyens européens. Nous ne serons plus que 445 millions de citoyens après le brexit.
Comment participer et peser aux COP, les conférences sur le climat, aux conférences de paix, au développement économique, écologique et social dans notre zone, mais aussi dans le monde, si l'on n'agit pas de façon concertée ?
Comment réaliser la transition énergétique sans une politique européenne de l'énergie. Nous consommons 20% de l'énergie produite dans le monde. D'abord dans le transport, puis dans le secteur résidentiel. Ces deux postes représentent à eux seuls 50% de la consommation. Du pétrole, du gaz, du charbon que nous importons pour un tiers de Russie.
66% c'est un bon score pour Macron, mais c'est surtout un plébiscite pour l'Europe et aussi pour l'Euro. Le FN n'a compris cet attachement que trop tardivement, mais le temps de faire volte-face, nous avons vu la candidate Marine Le Pen exploser en vol lors du débat en tentant d'expliquer comment on ne sortait pas de l'euro, tout en sortant de l'euro, en réinventant unilatéralement l'idée d'une monnaie commune, l'écu, à laquelle la France et l'Allemagne avaient préféré l'euro.
Oui, il eût fallu avancer dans une Europe plus démocratique, plus égalitaire socialement, plus politique. Ça n'a pas été fait : les gouvernements des nations européennes ont préféré bricoler des traités. celui de 2005, rejetés par référendum, mais ratifié par voie parlementaire sous le nom de traité de Lisbonne. Sans oublier le traité de Nice que les Irlandais avaient rejeté. On les a gentiment invités à revoter jusqu'à ce qu'ils disent oui.
Quelle démocratie alors, quand ce sont les parlementaires français qui s'assoient sur la démocratie ? Ou du moins, sur la décision du peuple. Parce que oui, dans les faits notre démocratie le permet. La preuve, c'est ce qui s'est produit.
Et le Conseil européen qui avait décidé de ne pas adopter la directive Bolkenstein n'a pas eu voix au chapître : c'est la Commission européenne seule qui avait le droit de le faire, nous expliquait l'actuel président de la Commission européenne, M. Junker.
Les commissaires européens sont l'émanation directe des nations et des gouvernements, avec un commissaire pour chaque pays, même si dans la forme, ils ne représentant pas officiellement leur pays, mais sont là pour défendre l'intérêt général. Secondée par le Secrétariat général et les services, qui consultent les groupes d'intérêt, pour ne pas dire les lobbies, et les administrations nationales, l'exécutif européen dont les pouvoirs ont été renforcés ne passe pas par les arcanes du vote. Comprenez le trouble quand la Commission bloque tout changement.
Comprenons les doutes des citoyens européens lorsque le Conseil européen nécessite une majorité qualifiée de pour prendre une décision incompréhensible, et une minorité de blocage qui l'est tout autant.
Comprenons qu'il y a besoin d'instaurer plus de démocratie en Europe. L'Europe, c'est le temps long, l'État, c'est le temps court.
Madame Merkel devrait sentir le vent du boulet. Mais M. Macron devrait le ressentir aussi. Je veux continuer de construire l'Europe, mais le faire avec les citoyens. Cesser aussi de l'accuser de tous les maux quand on se trouve en échec. Assumons nos échecs, le premier, c'est celui du chômage de masse, de la pauvreté. Celui de la sécurité aussi. Sécurité sociale, égalité sociale aussi, pour lutter contre le dumping. L'égalité fiscale reste hors de portée, les élites de tous les pays s'en gardent. Comme le FN s'en gardait, mais le FN a perdu largement.
Faites en sorte que ce soit une défait permanente.
Ouf, je respire mieux depuis que la porte s'est claquée devant ce parti qui referme sa parenthèse écologique, et qui voudrait opposer le mondialisme et le patriotisme.
Moi, je l'aime, la France. J'y suis aussi chez moi. Et je suis heureux de me sentir chez moi en Espagne, en Belgique, en Hollande, en Allemagne, en Italie, en Irlande, en Europe. Je me sens chez moi en Europe. Et même en Angleterre. Et pour avoir visité la Tchécoslovaquie en 1977, je suis heureux de la chute du mur, qui est aussi la chute des barbelés entre Européens.
Avec Macron, c'est le business qui a gagné. Mais le vote Macron est de façon écrasante un vote de rejet du FN, pas un vote pour son projet.
Fermer les frontières, refuser le mondialisme ne répond pas aux exigences sociales, écologiques et de paix pour la France, l'Europe et le monde.
Fermer les frontières ne supprime pas l'Afrique, l'Asie, la Russie, les Amériques, l'Australie et les Pôles.
Ce qui fait disparaitre le pôle nord, c'est le réchauffement climatique. Nous en sommes à des prévisions de +3° en fin de siècle, les conséquences seront terribles si on ne fait rien pour baisser ce niveau. Il y a urgence.
Il y a urgence sur l'état de la mer, de l'eau potable, et il y a finitude des énergies fossiles et des minerais, et même du sable.
Il y a urgence à lutter contre la pollution, c'est possible.
Il y a urgence à lutter contre la montée des eaux, et donc la perte inimaginable de territoires
Il y a urgence à apporter du lien et du bien-être aux populations : des soins, à manger, un abri chauffé, sain et confortable à minima. Du soutien en plus, de l'amitié si possible, et l'éducation. Un revenu pour chacun.
J'ai voté Macron pour éviter le FN. J'ai soupiré de soulagement quand la porte s'est fermée devant la xénophobie, tout ce qui reste d'un projet rejeté massivement.
Mais la xénophobie reste présente, et elle grossit, elle se gave de pauvreté et d'inégalité, et elle ne nourrit pas un avenir désirable pour les générations futures.
Jour 1, M. Macron. Après la pyramide du Louvre, il faut prendre la pyramide des besoins de la population comme objectif prioritaire : 1 - de l'air, de l'eau, de la nourriture pour la survie, et un climat possible ; 2 - un abri, si possible correct, du confort, du chauffage, de la sécurité ; 3 - de la santé - donc pas de pollution, de pesticides, de nanos,... -, de l'éducation, la protection de la biodiversité ; 4 - la démocratie, la paix, la sécurité, la justice ! ; 5 - du travail qui fait vivre et qui ne fait pas souffrir, et un revenu pour tous ; 6 - la culture, l'amour, l'empathie, le vivre ensemble... ; 6 - la sécurité énergétique, la sécurité, l'arrêt du nucléaire ; 7 -  ... ; 374 - le dernier iphone à la mode, les baskets lumineuses, les costards à 7000 euros, etc...

Dimanche, je vais voter pour Macron, contre Le Pen

Comme nous tous, j'ai assisté à cette campagne électorale. Je vois, et j'entends autour de moi la colère, le ras-le-bol des gens. Il y a ceux qui votent FN pour tout foutre en l'air, renverser la table. Tous pourris, disent-ils.
La faute en incombe aux politiques qui perpétuent la tradition de taper dans la caisse, de pratiquer le clientélisme, de suivre les voies des lobbies.
Je vais aller voter pour mes enfants. Nous allons leur laisser une dette abyssale, pas seulement en milliers de milliards d'euros, mais aussi un changement climatique incontrôlé, alors qu'il est encore temps d'agir. Mais ni Le Pen ni Macron ne prennent le sujet pour prioritaire. Pire, Le Pen rejette simplement l'accord de Paris, comme Trump.
Nous devons déjà combattre les attentats barbares qui ont causé plus de 2 200 morts en Europe depuis 2001. Mais nous ne nous attaquons pas à la pollution de l'air qui cause 48 000 morts prématurées chaque année en France. Chaque année, 48 000 morts en France, et on n'agit pas ? La violence routière nous coûte chaque année près de 3 500 morts. Dont des centaines de piétons et de cyclistes. Les plus jeunes et les personnes âgées sont particulièrement touchées. Pourquoi les chiffres des victimes augmentent-ils chaque année ?
Si l'on veut parler sécurité, il faut inclure toutes ces victimes, et ajouter les 10  000 suicides par an en France. des victimes de la dépression, de l'isolement, de la pauvreté, la souffrance au travail, du chômage, des violences sexuelles... 200 000 tentatives de suicide chaque année.
On n'a pas besoin de haine ou de rejet, mais plus sûrement d'amour, d'amitié, de reconnaissance et d'un revenu pour vivre, habiter, se chauffer, manger, se vêtir, éduquer ses enfant.
On va laisser à nos enfants des poubelles nucléaires sur nos rives et nos rivages, qu'ils auront pour mission de démanteler... au 22ème siècle ! Parce qu'on ne sait pas faire avant, et pourtant, on continue. Il est urgent d'arrêter ! Pas de moratoire sur les énergies renouvelables, bon sang de bois. C'est totalement idiot.
Nous avons vu lors du débat entre les deux candidat-e-s une candidate lire des fiches, et même se tromper dans ses fiches, infichue de nous sortir une explication raisonnable et raisonnée du passage de l'euro à l'écu, tout en gardant une monnaie "patriote".
Les monnaies locales et fongibles, nous y sommes ouverts et très favorables, quand ce ne sont pas nos copains qui en sont eux-mêmes les artisans. Mais là, c'est du grand gloubi-boulga.
Sortir de l'Europe, ce mécanisme totalement imparfait qu'il reste à construire par nous, citoyens européens, et nos enfants, ce serait priver nos enfants de disposer demain d'un outil de contrôle et de prévention des risques. De tous les risques : guerre, famine, pollution, transports, chômage, pauvreté, terrorisme.
Oui, l'Europe est en panne de démocratie. Ce sont les États-nations qui y gouvernent, au sein de la commission, et après des tractations de porte-à-porte. Et non le Parlement Européen.
Et même dans ce parlement, nous trouvons des députés qui ne font que venir pointer pour gagner plus. On ne peut que repenser à l'Assemblée nationale pour Fillon, mais attention, c'est légal. Qui fait la loi ?
il y a soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen. Selon le Parlement européen, le préjudice représenterait près de 5 millions d'euros de nos impôts, rien que pour le FN. La demande de levée de l'immunité parlementaire de madame Le Pen est faite.
Quant à Fillon, plutôt que montrer profil bas avant de passer devant les juges, il fait une clé de bras à son parti avec l'argent de la campagne, les 3,3 millions d'euros qui n'ont pas été utilisés parce que ses électeurs ne veulent plus de lui, ou de son parti. Il n'aura pas franchi le second tour promis, parce que les électeurs réclament des gens qui ne se sont pas fait piquer la main dans le sac.
Triste bilan.
Y-en a des bons ? oui, il y en a. Moins dans les prédateurs, et pourtant les électeurs votent peu pour les plus honnêtes, parce qu'ils les trouvent trop naïfs. Trop bisounours...
Alors, voter maintenant pour un candidat qui n'est pas le mien, et l'autre dont je refuse la violence et l'absurdité, avec l'éclairage de notre histoire, je choisis Macron : il me laissera l’occasion de me battre contre lui demain, sans trop de répression policière, on l'espère. Il fera fi de la démocratie participative, et nous lui balancerons nos arguments et notre farouche volonté de résistance.
Elle, elle nous foutra l'extrême-droite et le mépris des citoyens français qui bougent, avec la violence en plus. La violence cause souffrances et morts.
Le choix entre une bande qui ne montre son incapacité à gérer, à expliquer même ce qu'elle veut faire, qui veut tout casser, se moquant des conséquences pourvu qu'il y ait des bénéfices, on vite de l'argent public ou étranger après tout,
et la bande d'en face, assez triste, se glorifiant d'argent, mais qui au moins sait le gérer, qui se moque des pauvres comme de leurs kleenex...
c'est assez vite fait : on fout le FN à la porte, puis on apprend aux autres qu'ils n'ont pas tous les pouvoirs. Le peuple, c'est pas le FN. C'est tous ceux qui se bougent pour faire changer l'avenir de leurs enfants.
Alors, en musique s'il vous plait, on remet les pendules à l'heure sur le sort funeste du front national et de l'avenir de misère qu'ils nous promettent : votez Macron si vous le voulez bien, et puis, allez le combattre dès lundi, si vous le voulez aussi.
Au moins, ce sera encore possible sans trop prendre de coups. Hommage à Rémi Fraisse et à tous les militants morts ou blessés pour la cause.
Macron demain, et après-demain, on se remet autour de la table, ou à défaut, dans la rue. Mais moins pauvres.

#2 Après Areva, EDF : le nucléaire français est en faillite

les zones d'exclusion en cas d'accident majeur
Après une quasi-faillite d’Areva, c'est au tour d'EDF d'être victime, selon son PDG, d’une « équation financière difficile ».
EDF a dévissé en bourse : la valeur de l’action, de plus de 85 euros il y a 8 ans, tourne autour de 10 €. Un effondrement du cours, une capitalisation qui ne représente plus de 18 Milliards €, alors que les investissements à venir s’expriment en centaines de Mds €, pour une technologie condamnée et dangereuse.
EDF a été créé en 1946, sous la forme d’établissement public à caractère industriel et commercial.
Il a été privatisé en 2004, et introduit en bourse en 2005 (15% du capital). Depuis, EDF ne cesse de s’effondrer : sa dette s’élevait à 37,5 Mds € en juin 2015, pour une capitalisation de seulement 18 Mds €. L’action qui valait 85,5 € il y a 8 ans tourne autour de 10 € aujourd’hui.
EDF possède actuellement seize centrales à charbon dans le monde : onze en Europe, cinq en Chine, et il construit une centrale à charbon supercritique à Fuzhou, en Chine. De fait, le groupe continue d’investir dans le charbon à l’étranger plutôt que dans les énergies renouvelables en France et en Europe.
69 millions de tonnes de C02 sont émis chaque année par EDF.
Areva tombé, EDF en plein tempête et au bord de la faillite à son tour, c'est le nucléaire français qui se retrouve en faillite :
Les pays frontaliers s'opposent de plus en plus fortement aux centrales françaises :
Tous nos voisins on adopté soit un moratoire sur la construction de nouvelles centrales (Espagne, Italie à l'issue de 2 référendums), soit une sortie planifiée du nucléaire (Suisse, Allemagne, Belgique).
Ça, c’est une partie de nos gamelles à l’étranger, celles qui tiennent aux États frontaliers, qui sortent, eux, du nucléaire, et vont exercer une pression conjuguée de plus en plus pressante contre les centrales postées aux frontières - Gravelines, Chooz, Fessenheim, Bugey, Cattenom. Et si la politique énergétique reste nationale, les dommages en cas d'accident seront considérables.
Selon l’IRSN, un accident coûterait de 250 Mds € jusqu’à 1000 Mds € dans le cadre d’un scénario Fukushima. 430 Mds € en moyenne, mais jusqu’à 5800 Mds € selon les aléas de la météo (si, si…). Au final, combien devrions-nous à nos voisins en cas d’accident, en plus de nos propres pertes nationales ?
Des risques financiers démesurés liés aux ventes à perte de centrales à l'étranger.
Areva va être démantelé, et c’est EDF qui reprend la branche réacteurs : Areva NP.
Pour 2,5 milliards €, mais à condition que ce ne soit pas EDF qui assume le risque financier de l’EPR finlandais. Le risque est transféré sur les contribuables. Quelques 7 milliards €. Idem pour Flamanville.
En récupérant les « dossiers » d’Areva, nous voyons poindre un autre dossier international : un protocole d’accord a été signé entre EDF et son équivalent indien NPCIL pour 6 EPR à Jaïtapur, en Inde. C’est Areva qui avait commencé les négociations qui ont longtemps achoppé sur le prix, mais aussi, sur la demande des Indiens, d’un engagement financier en cas d’accident. Les EPR se situant en zone fortement sismique. Selon les géologues, « La région a les mêmes propriétés sismiques que les zone de Koyna et Latur où des tremblements de terre équivalent à 6,5 se sont produits ces cinquante dernières années (...) Un séisme d'une magnitude d'au moins 6 sur l'échelle de Richter pourrait frapper la région de Jaitapur.»
Selon Areva, à l’époque, « C'est aux autorités indiennes de décider où elles souhaitent implanter les centrales. Le risque sismique pour Areva est pris en compte dans le cahier des charges et donc dans la conception même des réacteurs. »
Y aura-t-il pour EDF les mêmes engagements financiers que pour Areva ? Et surtout, les EPR ont-ils la capacité de résister à un séisme de magnitude 6 ou plus ?
Et le pompon, l’autre dossier international, c’est évidemment « les 2 EPR d’Hinkley Point », en Angleterre : l’investissement d’EDF sera de 66% dans ces EPR : 24 Mds €. C’est plus que la capitalisation d’EDF.
Les syndicats EDF préviennent du risque de faillite de l’entreprise sur ce seul projet. Le directeur exécutif en charge des finance, Thomas Piquemal, a averti du risque de faillite d’EDF lié à l’EPR d’Hinkley Point.
Emmanuel Macron a défendu le projet des deux EPR, le qualifiant de « très bon investissement ». François Hollande et David Cameron ont réaffirmé leur soutien au projet, annonçant qu’« EDF prépare actuellement tous les éléments nécessaires pour l’annonce de la décision finale d’investissement dans un avenir proche, avec le soutien entier du gouvernement français ».
Le directeur financier en a tiré les conclusions et a claqué la porte. Son départ a immédiatement fait chuter le cours de l’action. La faute en incombe donc au gouvernement français.
Dieu est atome, Flamanville son Vatican, et Macron archevêque atomiste.
Devant l’Assemblée nationale, M. Macron réitère la volonté du gouvernement d’engager la vente des EPR d'Hinkley Point pour la survie d’EDF lors des questions au gouvernement. « Si l’on croit au nucléaire ! », nous dit-il.
Le nucléaire n’est pas un dieu. EDF n’est pas une religion. Flamanville n’est pas une cathédrale.
Le nucléaire, ce sont les activités et les industries liées d’exploitation et au traitement du minerai, la fabrication du combustible, le transport, la sécurité, la fabrication des usines et leur exploitation, le traitement des déchets, le démantèlement des usines et la gestion des déchets issus de ce démantèlement. Les deux derniers points restent encore hypothétiques et promettent d’être très, voire excessivement coûteux. Il est cependant de la responsabilité de l’État de le faire, en tant qu’État, décideur et actionnaire majoritaire d’Areva comme d’EDF, et, avant tout, responsable de la sécurité des populations.
Si faillite il y a, comme semble s’y attendre les syndicats comme le directeur financier démissionnaire et des cadres d’EDF, ce sont le gouvernement et tous les parlementaires favorables à la réalisation du contrat avec le gouvernement anglais qui seront évidemment responsables. Non coupables ? Comme d’habitude. Ils auront « cru » au nucléaire et renieront leur "religion".
Des pertes structurelles qui croissent exponentiellement.
Il y a plus grave (Non ?! Si !..) : les coûts du grand carénage qui devraient permettre de prolonger la durée d’exploitation des centrales coûtera plus de 100 Mds €. Ils ne sont pas provisionnés.
Il y a la gestion des déchets nucléaires. Bure, le futur centre d’enfouissement devait coûter 13 Mds €, il en coûtera au minimum 35 Mds €. Le démantèlement de la première tranche de la Hague devait coûter 2,5 Mds € ; elle en coûtera 4 Mds €. Aux contribuables du coup.
Il y a la décharge nucléaire ICEDA, combattue par Genève, et tous les sites de stockage nucléaire civils et militaires dont on ne connaît ni les risques, ni les coûts… Ni parfois même l’existence ?
Un autre risque est que la plupart des centrales ont été construites, quasiment en même temps, en une décennie. Les pannes, les dysfonctionnements arriveront en même temps, et les risques d’accidents et l’impossibilité de pouvoir les déconnecter nous pend au nez.
L’IRSN pointe les anomalies génériques qui plombent le parc nucléaire : générateurs de vapeur, aéroréfrigérants, mauvais positionnement des barres antivibratoires, risques dus à l’hydrogène, fiabilité des matériaux, circuits de sécurité, dégradations récurrentes et défauts de conception, fuites…
Un risque "Fukushima dénoné de l'intérieur.
Mais ce n’est toujours pas le plus grave, il reste à venir, et c’est celui que dénonce le président de l’ASN, l’Autorité de Sûreté Nucléaire, Pierre-Franck Chevet : « Il faut imaginer qu’un accident de type Fukushima puisse survenir en Europe ». M. Chevet est un X-Mines, et le Corps des mines n’est pas suspecté d’être antinucléaire. La question pour le directeur de l’ASN n’est pas de dire si il y aura un accident de type Fukushima en Europe, mais quand celui-ci aura lieu.
Le directeur de l’ASN parle de l’Europe, mais la France est clairement dans le collimateur, avec près de la moitié du parc européen, et alors même que nombre d’autres pays ont programmé leur sortie du nucléaire. Quasiment toutes les métropoles sont donc sous la menace d’un accident majeur en France, hormis la Bretagne et la Corse.
Pour le directeur de l’ASN, « on entre dans une période où les enjeux en termes de sûreté sont sans précédent. La poursuite du fonctionnement des réacteurs d’EDF au-delà de quarante ans est un enjeu de sûreté majeur, c’est très compliqué techniquement ». Et l’usine de retraitement de la Hague est concernée, avec une corrosion plus rapide que prévue, du à l’eau de mer.
M. Chevet prévient que tout le système industriel aura 40 ans en 2020, et qu’à cet âge respectable, cela oblige à se conformer aux standards post-Fukushima ; cela demande des moyens exceptionnels et massifs alors que les acteurs du nucléaire connaissent tous – EDF, Areva, CEA – de grosses difficultés économiques, financières ou budgétaires.
Même l’ASN n’a pas les moyens d’accomplir sa mission, et doit se concentrer sur les installations qui fonctionnent. Ce qui signifie que l’ASN n’a plus les moyens de contrôler les projets en construction comme l’EPR, le centre d’enfouissement de CIGEO à Bure, et tous les autres projets en cours.
Le directeur de l’ASN prévient que l’exploitant est le premier responsable de la sûreté. Areva aurait du contrôler la cuve, mais n’a pas estimé que c’était utile. L’ASN a dû les obliger à faire le contrôle qui a montré l’anomalie de la cuve : elle ne répond même pas aux normes d’avant 2005, qui sont des normes de bien avant Fukushima.
Comme pour l’usure anticipée de la Hague.
Les exploitants ne font pas les contrôles par eux-mêmes, l’ASN admet qu’elle n’en n’a plus les moyens, et les acteurs n’ont pas les moyens d’investir dans la sûreté, le nucléaire étranger, les démantèlements, la gestion du minerai et des déchets, et même l’exploitation, plus chère que le prix du marché. Plus chère que les ENR.
Mais : on ne peut pas investir dans la transition énergétique parce qu’on est en surproduction, on ne peut pas démanteler du simple fait du prix, même si on ne peut pas garder les installations et les déchets du fait du risque.
Et on ne peut pas risquer l’accident qui coûtera des centaines de milliards, et l’arrêt de la production européenne. Combien de morts, de terres mortes, d’enfants condamnés ?
Nous sommes coincés. Nous, la France. Les autres ont choisi de diversifier, et de sortir du nucléaire. Et ils nous font savoir que le risque que l’on fait peser sur eux, c’est nous qui le paierons.
Dans cette tempête financière, technologique, et écologique, EDF choisit de continuer tel quel, en perdant petit à petit son expérience et ses compétence, et vaille que vaille, d’espérer que ça va tenir le plus longtemps possible.
Vous avez dit indépendance énergétique ?
Lors du 1er choc pétrolier, la France a fait le choix de ne plus dépendre du pétrole. Le mythe de l’indépendance énergétique « par rapport au pétrole, et au charbon qui a été entièrement consommé en France ».
Il n’y a pas d’indépendance par rapport à l’international : l’uranium vient de l’étranger, et le scandale d’Uramin, comme le fait qu’on fait la guerre en Afrique pour protéger l’uranium démontrent notre dépendance. L’enrichissement se fait sous licence du concurrent européen d’Areva, Urenco. La totalité des réacteurs fonctionnant encore actuellement sont sous licence Westinghouse, un concurrent américain passé aux mains de Toshiba. Les turbines, auparavant fabriquées par Alstom, sont désormais sous contrôle de l’américain General Electric.
L'aristocratie des grands Corps et technocratie contre la démocratie énergétique et la transparence.
Pendant que les employés d’EDF et d’Areva s’emploient à tenir les murs, produire, sécuriser comme ils peuvent et prier pour que ça ne pète pas, le grand mercato du nucléaire continue : les gouvernements se passent le lourd héritage, en espérant que ça va tenir jusqu’au bout du mandat, et les dirigeants d’EDF suivent les politiques : 1 par mandat avec un décalage d’un ou deux ans.
Tous hauts fonctionnaires, ils avaient au début des profils d’ingénieurs, puis peu à peu, plus politiques, avant de devenir des chefs d’entreprise davantage tourné vers la finance.
Il y a eu le normalien, l’ingénieur qui a porté le parc actuel sur ses fonts baptismaux : Marcel Boiteux. Celui qui ne comprenait pas qu’on s’inquiète des rejets de plutonium dans la Loire. Il fut directeur de 1967 à 1979, avant d’en prendre la présidence de 1979 à 1987. Raison pour laquelle on le considère comme l’artisan du nucléaire français. Il fut remplacé par un ingénieur général des ponts et chaussées.
Après une parenthèse plus politique, dont un ministre de Balladur, les suivants virevoltent entre grandes entreprises (Veolia, Thalès, Vivendi, ou de banques…).
Malgré tout leur talent, EDF est plongé dans une « équation financière difficile », et l’on parle de quasi faillite d’EDF, comme Areva.
Faillite, mesures, échec.
La dette était de plus de 37 milliards en 2015.
1ère mesure envisagée par le gouvernement, la cession de la filiale d’EDF, RTE, qui vaut 12 Mds €.
2nde mesure : EDF a demandé l’allongement de la durée d’exploitation des centrales de 10 ans, ce qui permettrait au groupe d’allonger la période d’amortissement. Cela permet, d’un point de vue comptable, de réduire la dette.
Mais l’allongement de la durée d’exploitation des réacteurs est lié à la décision du gendarme du nucléaire : l’ASN.
La finance est plus importante que la sécurité pour les responsables politiques en place. La politique énergétique de la France ne doit surtout pas changer, même si le marché européen libéralisé est en surproduction électrique, la ministre de l’environnement (il n’y a plus d ‘écologie, retour aux années 70) donne son accord. Sans toutefois en endosser la responsabilité, préférant s’en remettre à l’avis, réacteur par réacteur, de l’ASN.
La ministre autorise, mais n’appuie pas sur le bouton : à l’ASN ensuite d’avoir la capacité de résister à la pression ? Et les moyens d’assurer sa mission ?
La pression qui va s’exercer sur l’ASN sera… difficilement supportable. Quel directeur pourra s’opposer aux pouvoirs politiques, industriels et aux milliards € en jeu ?
Si l’on veut ajouter 10 ans de plus pour un parc soit disant amorti, il faudra investir : plus de 100 milliards € selon la Cour des comptes), la gestion des déchets nucléaires (la Hague, le centre d’enfouissement de Bure qui pourrait coûter 35 Mds €, et le nécessaire démantèlement des vieux réacteurs.
EDF a provisionné 18 Mds € pour l’ensemble des 58 réacteurs en exploitation, et des 8 arrêtés ou en cours de démantèlement. Le Royaume-Uni a estimé le démantèlement de ses 32 réacteurs à 103 Mds € : 6 fois plus !
Certaines voix n’hésitent pas à proposer une idée folle : utiliser la provision pour le démantèlement pour désendetter EDF, puisqu’on ne pourra pas démanteler.
Et demain, on éteint la lumière ou on a le choix ?
Doit-on investir dans la sécurité industrielle et des populations, en abandonnant progressivement mais réellement la filière, en réorientant les moyens de production, les énergies renouvelables dont le coût baisse et croise celui du nucléaire qui ne cesse, lui, de grimper. On imagine mal ce qui pourrait permettre de remettre dans une situation saine le groupe à long terme si on ne bâtit pas une politique énergétique à la fois à l’échelle européenne, et à la fois plus résiliente, plus locale et profitable aux communes et aux habitants. Une solution permettant de tirer profit, de payer son électricité moins chère, d’assurer l’autonomie énergétique sans danger.
Ou bien de choisir de devoir indemniser l’exploitant en ne respectant pas la limite de durée de vie augmentée des centrales : une centrale qui fermerait avant la date limite, augmentée de 10 ou 20 ans, nécessiterait, en cas de refus de fermer de l’exploitant, que ce soit au contribuable de payer pour le démantèlement.
Un coût de fermeture « anticipée » évalué par l’Assemblée Nationale à 2 Mds € par réacteur. A multiplier par 58 !
Profits privatisés et pertes publiques, et mutualisation du risque. Et pertes de milliers d’emplois à la clé, sans solution alternative d’avenir. Cessons d’investir encore dans une filière arrivée à terme, et tournons nous, comme tous les pays du monde, vers les ENR et l’efficacité énergétique.
Ajouter dix ans d’exploitation supplémentaire n’est qu’un simple effet d’annonce visant à redonner momentanément de l’air au groupe vis à vis des marchés, en évitant de devoir remettre les réacteurs aux normes, cela n’empêcherait pas le long déclin structurel de cette trop coûteuse filière.
On continue face à l’évidence de claironner le soutien à une technologie jugée pourtant caduque par tous, car trop chère. Et trop dangereuse et polluante.
C’est la fin programmée du service public qui est annoncée : la fin d’Areva, et la fin d’EDF tels qu’on les a connus, et la privatisation de RTE, la filiale d’EDF qui gère le réseau électrique.
Comment l’État, les gouvernements successifs, politiques, administratifs et industriels en sont-ils arrivés à une telle gabegie, en faisant payer la dette aux contribuables ?
Pilule rouge : on y croit et on garde l'atome ; pilule bleue : on évalue, on constate (constat vite fait : le nucléaire failli), et on invente un avenir pérenne et renouvelable.
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Areva, un des deux piliers de l’industrie nucléaire, est en quasi faillite.

Areva, un des deux piliers de l'industrie nucléaire, est en quasi faillite.
L’annonce de la recapitalisation de 5 milliards d’euros du groupe par l’État français a très momentanément fait rebondir l’action avant de retomber au plus bas, à 10% de sa valeur de lancement.
Un krach financier et un naufrage industriel pour ce qui a représenté le fleuron de l’industrie française aux yeux d’une écrasante majorité de la classe politique.
Les contribuables français doivent déjà payer 5 milliards € pour sauver Areva, au moins momentanément.
La plus grosse dette jamais payée par les contribuables français. Respect !
Et Areva supprime 6000 postes. Pour quelle mission dorénavant ? Extraction et transformation (l’objet d’un scandale) ? Traitement des déchets et démantèlement des centrales ?
Le modèle intégré d’Areva devait permettre d’offrir un service global : de l’extraction et de la transformation à l’enrichissement de l’uranium. Areva vendait ensuite des dizaines de centrales, clé en main, et devait fournir le combustible (l’uranium), le service, la sécurité et l’entretien, jusqu’au traitement des déchets nucléaires.
Ce fut un lamentable échec, que l’État partage avec la (très mauvaise) direction d’Areva.
Il y a eu Uramin. Areva a acheté 3 gisements inexploitables, et 3 milliards d’euros se sont volatilisés !
Arte vous invite à consulter une enquête sur Uramin. L’enquête a duré un an, elle est implacable sur les fautes d’Areva et de l’État français :
anne_Lauvergeon_-_Universite_d'ete_du_MEDEF_2009
Que vient donc faire en Afrique et dans cette affaire un député français, et maire de Levallois ? L’enquête rappelle que Patrick Balkany n’avait pas de compétence spéciale dans le nucléaire, ni de rôle diplomatique ou économique officiel.
Le président centrafricain de l’époque, François Bozizé, empêchait la société française de récupérer les droits d’exploitation de la mine de Bakouma qu’elle avait pourtant payée au prix fort. Un accord a finalement été trouvé, moyennant 50 millions de dollars supplémentaires payables à l’Etat centrafricain, et diverses dispositions. La société « Areva Explo » aurait ensuite versé 40 millions de dollars de “commissions” supplémentaires, qui auraient été réparties entre Patrick Balkany, François Bozizé et Georges Forrest, homme d’affaires belge.
Les enquêteurs de Tracfin ont découvert qu'en juin 2009 un compte ouvert à Singapour par P. Balkany avait été crédité d'une somme de 5 millions de dollars virée par l’industriel belge, Georges Forrest, qui a permis à Patrick Balkany, alors l’un des émissaires de Nicolas Sarkozy en Afrique, d’acquérir le riad de Marrakech (5,5 M€) - détenu sur le papier par son chef de cabinet, M. Aubry, directeur d’une société-écran à Paname, au milieu d’une panoplie de sociétés-écrans immatriculées dans les paradis fiscaux, de comptes offshore, et de prête-noms. Quel sombre pataquès !
Malgré toutes ces malversations, Anne Lauvergeon n’aura pas les épaules assez larges pour endosser seule, ou avec son mari, l’échec patent de cette débâcle financière, industrielle, écologique et politique. Elle s’en défend dans le libé.
L‘État français est responsable. « Atomic Anne » a été nommée en 1999 à la tête de la Cogéma, soutenue par le corps des Mines qui disputait aux Ponts et Chaussées la maîtrise de l’industrie électronucléaire française. En 2001, Cogema fusionne avec Framatome pour créer le groupe Areva, avec à sa tête Anne Lauvergeon, nommée par le 1er ministre Jospin, soutenu en cela par D. Strauss-Kahn. Cogéma, c’était l’exploitation et le traitement de l’uranium, Framatome, les réacteurs. Si Framatome a oscillé entre les secteurs public et privé, l’État a toujours eu le contrôle de la Cogema, Framatome et ensuite Areva, qu’il détient à près de 84%.
De fait, la partie réacteurs, avec la quasi-faillite d’Areva, passe sous l’égide d’EDF. Les contribuables effacent l’ardoise. La responsabilité échoie, non pas à la seule Anne Lauvergeon, mais avant tout aux politiques, de Mitterrand, qui a mis en service les 2/3 du parc de réacteurs nucléaires et dont elle fut la sherpa, et Jospin, puis Chirac, et Sarkozy, et même François Hollande, qui a su la renommer en 2013 présidente d’une commission à l’innovation. Ceux-ci, comme les parlementaires qui se devaient de contrôler les finances publiques, ainsi que l’avenir énergétique du pays, ne peuvent se défausser de la responsabilité de cet échec sur la seule (ex-)présidente d’Areva.
Les responsables politiques, et notamment ceux qui sont à la tête de l’État, droite et socialistes dans l’alternance, ont perpétué les mêmes erreurs, et ne peuvent pas se réfugier derrière un seul fusible. Au pire, ils sont aussi fautifs (et même un cran au-dessus : dirigeants) ; au mieux, ils n’ont pas fait le travail de contrôle, de décision, et ont dilapidé les finances publiques dans la faillite. Pire, ils s’entêtent !
L’EPR, qu’Anne Lauvergeon soutient depuis 2002, a été la principale cause de la faillite du groupe : que ce soit celui d’Olkiluoto, en Finlande, comme celui de Flamanville, c’est un gouffre financier pour les contribuables français qui paieront tant pour la Finlande que pour le projet français défaillant. Vendus 3 Mds€, ils en coûteront au moins le triple aux usagers et contribuables français. Le nucléaire EPR n’est pas rentable, potentiellement dangereux avec les problèmes relevés par l’ASN sur la cuve.
Et pire encore, le nucléaire à base de REP (réacteurs à eau pressurisée, 100% du parc français), ne l’est pas non plus (environ 75€ MW/h).
Areva doit désormais démanteler la 1ère tranche du centre de la Hague, appelée UP2-400,. Le chantier doit s’étaler sur une durée de 25 ans, pour un coût que le groupe estime à 4 Mds €.
Ce chantier commence très mal, avec des milliers de tonnes de déchets emballés de façon non conforme depuis 32 ans. Dans la situation de quasi faillite du groupe Areva, on risque de ne pas en voir la fin.
Qui sont tous les responsables de ce naufrage ?

Panique sur les derricks, gare à la bulle de gaz de schiste

gaz-de-schiste
En 2007, Nicolas Sarkozy voulait créer des subprimes à la française : «Les ménages français sont aujourd’hui les moins endettés d’Europe [...] Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement. Il faut réformer le crédit hypothécaire. Si le recours à l’hypothèque était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité personnelle de remboursement de l’emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué.»
En 2007, la bulle immobilière a explosé, et plongé les banques et les États dans la crise et la dette. Fin du crédit hypothécaire.
En 2016, Luc Chatel, approuvé par Sarkozy, annonce que le parti « les républicains » doit « être le parti du principe d’innovation plus que du principe de précaution, le parti du gaz de schiste, le parti des OGM, le parti des biotechs, j’ai cette intime conviction. »
En 2016, la bulle du gaz de schiste est en train d’exploser : cette industrie à très forte intensité capitalistique, et excessivement polluante , connaît une vague de faillites. Chesapeake, pionnier du secteur aux Etats-Unis, est tombée., plombée par une dette de près de 10 Mds$.
Les faillites se succèdent parmi les entreprises du secteur qui croulent sous une dette qui explose, et dont les revenus s’effondrent. Leur valorisation boursière avec.
Chesapeake Energy, deuxième producteur de gaz aux États-Unis derrière ExxonMobil, Quicksilver Source, Sabine Oil & Gas, Milagro Oil & Gas, Samson Ressources et Swift Energy, des compagnies qui chacune dépasse le milliard € de dette font ou ont fait faillite.
Il y a deux jours, c'est Devon Energy, le plus gros indépendant du pétrole et du gaz US qui s'est écroulé à son tour : une perte nette de 4,53 Mds$ pour des revenus de 2,89 Mds$.
Les 60 plus grandes entreprises américaines du secteur ont vu leur dette cumulée augmenter de 100 milliards à 206 milliards $ en 6 ans.
Le monde de la finance s’inquiète du risque de titrisation aux Etats-Unis. Qu’en est-il de la finance globalisée, et des risques sur les bourses et les banques européennes ?
Apparemment, le risque d’exposition pour le secteur bancaire est moindre qu’en 2007. On se rappelle néanmoins qu’en 2007, il n’y avait pas de risque, mais des opportunités, pour le bien des petites gens !
Les entreprises françaises sont très impliquées dans cette industrie. On comprend le risque et les intérêts défendus par nos sympathiques et désintéressés politiques, droite et PS confondus (merci reporterre) :
Aujourd’hui, LR est le parti des gaz de schiste. Comme en 2007, il était celui du crédit hypothécaire. Au moment où le marché s’effondre, il l’investit.
LR aime tant les bulles, qu’il nous les revendent dès qu’elles commencent à éclater. Pschiiiitt…. BOUM ! BOUM ! Pschiiiitt… Tic-tac tactique.

Régionales 2015 en Normandie : décryptage du débat avant le 1er tour.

C'est visiblement un débat d'hommes. Que des hommes, les femmes sont aux fourneaux, sûrement.
Et hop ! C'est la moitié de la population qui n'est simplement pas représentée, sauf par une médiatrice qui aura eu du mal à ne pas se faire couper la parole...
1ère question : la sécurité. Les dégâts de l’attentat pèsent lourd, et pour longtemps.
M. Morin (UDI-LR), 1ère idée saugrenue : des portiques dans chacune des 116 gares normandes.
L’idée est plaisante à priori, pour apporter un sentiment de sécurité.
On s’est posé la question pour les TGV, les plus sensibles, mais M. Morin la généralise à toutes les gares.
Une idée non financée d’abord, mais si après tout c’est une priorité nationale...
Pourquoi un portique dans chaque gare ? On pourrait penser qu’il ne faudrait pas laisser de « trou » de sécurité en laissant des arrêts reconnus comme non sécurisés.
Combien cela coûterait-il ? M. Morin ne le sait pas. Combien de personnes faudrait-il autour de ces portiques pour contrôler chaque voyageur, tout au long de la journée ?
Là encore, on peut douter de la faisabilité : 116 gares avec une ou deux personnes assurant la sécurité sur le quai, de 5 h du matin à minuit (du premier au dernier train), soit 3 tours de garde au minimum ?
Mais imaginons qu’on embauche des centaines de personnes (soyons fous) : combien de temps prendront les contrôles de sécurité pour chaque passager ? Faudra-t-il se présenter 45 minutes à l’avance (le temps que chaque passager soit contrôlé et que chaque passager ait soumis au contrôle tous les objets métalliques, ait enlevé chaussure, ceinture, téléphone, clés, monnaie, chaussures, un contrôle au portique, comme dans un aéroport) ?
Que M. Morin imagine l’enfer quotidien pour les usagers, qui perdraient des dizaines de minutes, surtout en période de forte affluence (matin et soir). Ajouter une heure ou 1 heure ½ de transport quotidien, voilà de quoi sceller le sort du transport ferroviaire. Qu’ils prennent les bus Macron à ce prix. Oui mais quoi ? Pas de portique aux arrêts de bus ? Des trains protégés et des cars plus rapides, du coup, mais sans la sécurité...
Tout cela semble irréaliste, et surtout démagogique.
Plus de contrôles dans les trains, soit.
Mais justement, c’est quand les trains sont le plus bondés qu’il y a le moins de contrôles, comme c’est le cas entre Mantes et Paris.
Avec plus de contrôleurs – ils sont assermentés -, il y aurait un vrai sentiment de sécurité, et nous pouvons compter sur la vigilance citoyenne pour les avertir.
Ils peuvent à tout moment faire appel à la gendarmerie ou la police ferroviaire pour effectuer les palpations de sécurité, ou fouille de sacs. Les retards riquent d’être pénalisants, mais il faut surtout plus de contrôleurs...
FN : M. Bay veut lui créer une police régionale des transports et autour des établissements scolaires.
La région en a-t-elle les moyens ? Il renvoie le financement et la responsabilité sur l’État et renvoie le ministre de la défense de l’époque, M. Morin, lorsqu’il avait supprimé 54 000 postes dans l’armée.
Pour M. Mayer-Rossignol (PS), il ne faut pas réinventer la roue : la région paye déjà de la surveillance générale dans les trains et des caméras de vidéo-surveillance. Pas de surenchère sur ce sujet.
Pour Yanic Soubien (EELV), le pacte de sécurité ne doit pas tomber dans les dérives sécuritaires. le choc du 13 novembre a amené la peur, la démocratie doit garantir la paix. Dans nos régions, il faut revenir à nos fondamentaux, revenir à la proximité, s’occuper de la santé, la transition énergétique pour lutter contre le dérèglement climatique.
Vient ensuite la question des sondages :
Chacun des 3 partis UMP PS FN revendique d’être l’alternative, au coude à coude selon M. Morin.
Puis vient la question de la réunification de la Normandie.
Tout le monde s’accorde pour la soutenir. Pour tous, c’est la Normandie qui retrouve son identité, qui revendique son patrimoine, sans oublier aucun territoire.
Yanic Soubien nous dit qu’il n’y a pas une Normandie, ni deux, mais une diversité de territoires qui offrent une chance de visibilité au travers des projets et une attractivité qui ne se décrète pas mais se construit.
Pour M. Bay, la Normandie ne doit pas être une banlieue de Paris, et pour M. Jumel (PCF) il y a risque de déménagement du territoire contre lequel il faut lutter.
Tous également veulent soutenir les services publics de proximité.
Sur le cumul des mandats : pour les écologistes, c’est réglé d'avance, il n’y a pas de cumul de mandats possibles.
M. Morin abandonnera son mandat de député et qu’il se consacrera pendant les 6 ans à la présidence de la Région (ça, c’est s’il est président. Sinon, conservera-t-il son mandat et démissionnera-t-il de nouveau sans siéger au bout de 6 mois ?).
M. Bay conservera son mandat de député européen.
M. Mayer-Rossignol ne cumulera pas.
La question ne se pose pas pour les autres qui ne peuvent prétendre à la présidence...
Question sur les transports et le rail :
Pour M. Mayer-Rossignol, le réseau TER est un des meilleurs de France, mais il n’y a pas de TGV, qu’il souhaite pour la LNPN. Il faut aussi rénover les gares, installer le wifi dans les trains, augmenter la fréquence et ne pas oublier les transports scolaires.
Pour M. Calbrix (DLF), c’est le doublement des lignes du Mantois qui prime, avec un projet moins coûteux. Le doublement de Rouen-Yvetot est inutile, il faut améliorer l’existant, le confort, la sécurité, la ponctualité dans les transports.
C’est, en gros, le cahier d’acteur qu’EELV a déposé en 2011, et qui est actuellement ce qui se met tranquillement en place par la SNCF.
Même chose pour M. Bay, c’est le doublement du Mantois, des modifications de tronçons, de sinuosité qui provoque ce qu’il appelle techniquement des « puits de vitesse » , qu’il y ait des lignes dédiées vers la Normandie et des quais dédiés à PSL. La ligne devra coûter 3 à 4 milliards €, 3 à 4 fois moins que ce que proposent LR et PS, qui est proposé par le, du fait du poids de la dette ferroviaire.
Yanic Soubien, rappelle le cahier d’acteurs déposé en 2011 et les propositions d’EELV sur la LNPN : Un véritable cadencement, le doublement du Mantois, réclamé depuis des années, l’amélioration de l’existant et le renouvellement du matériel roulant.
Et aussi une nouvelle gare rive gauche pour désengorger Rouen.
Il faut un véritable cadencement, plus d’amplitude (horaire), et de vraies correspondances, et des tarifs accessibles.
Dans les tarifs accessibles, je note que ne figure pas le tarif excessif pour les Vernonnais, qui paient la moitié de leur forfait Vernon-Paris pour n'effectuer que 5 km, ce qui rend la situation intenable sur le parking de Bonnières : on économise 50% déconomie sur le trajet à condition de faire 5 km en voiture ! Donc une voiture, et une place de parking.
C'est idiot et injuste pour tout le monde. Parce qu'on passe du forfait SNCF au pass Navigo.
Le transport collectif doit être une priorité.
Et, bien sûr, il nous faut relancer le fret ferroviaire, en relançant le wagon isolé, comme le demande le cahier d’acteur.
A la question des bus Macron (ouigo, les cars SNCF qui font concurrence aux rail SNCF) :
Pour Mrs Jumel et Mayer-Rossignol, le rail est la solution régionale, et non les cars Macron.
M. Mayer-Rossignol propose des cars scolaires à coût zéro pour les familles.
M. Jumel défend l’idée des « comités de lignes », défendus par les cheminots et les usagers, qui permettent d’apporter une intelligence collective.
Yanic Soubien dénonce l’État qui a délaissé les TET (anciennement intercités) pour n’investir que sur les LGV. Mais les régions font plutôt bien sur les TER.
Pour M. Morin, le train est un scandale en Normandie : la région doit investir sur les intercités à la place de l’État. La Normandie doit être l’unique opérateur, et doit prendre à sa charge la gouvernance de l’ensemble du système ferroviaire normand et Paris-Normandie. (mais sans chiffrage entre les portiques, les intercités, et l’ensemble du système ferroviaire) pour ne pas être sous une SNCF qui ne fait pas son boulot.
M. Mayer-Rossignol exprime que cela coûterait à la région plusieurs Mds €, ce à quoi M. Morin répond que ce n’est pas vrai. C’est plus de 10 Mds €, ajoute M. Mayer-Rossignol.
Il faut un plan de rattrapage financé par l’État, répond M. Morin, puis prendre en main tout le système. Les lignes Paris-Caen et Paris-Rouen sont à l’équilibre budgétaire, et donc cela ne coûtera pas ce qu’on dit, ajoute-t-il (sans tenir compte de toutes les autres lignes et de la perte de service public).
M. Bay accuse les écologistes de faire la guerre aux automobilistes, car l’automobile est indispensable pour aller travailler au quotidien.
Je rappelle à M. Bay que les écologistes sont opposés à de nouvelles et ruineuses autoroutes, qui ruinent les paysages, monopolisent les terres agricoles et naturelles, et sont supportées à la fois par les contribuables et les usagers de la route.

La seule A28-A13 coûtera 1 Md €, financé à 50 % par nos impôts et les collectivités locales, le reste étant pris aux usagers.

Nous sommes par contre très favorables à l’entretien et la réfection d’un réseau routier normand de grande qualité, des petites routes aux routes nationales, en passant par un magnifique réseau de départementales.

Nous avons conscience que les gros partis veulent des autoroutes, le contournement Est de Rouen, mais aussi pour la droite la mise en concession autoroutière de la RN154 entre Rouen et Orléans - alors que nous disposons déjà d’une magnifique 2x2 voies, qui ne nécessite qu’un aménagement à Chartres -, et celle de la RN12 qui deviendrait payante à son tour.

En autoroutes nous disposons d’un réseau autoroutier suffisant avec l’A13, L’A28, l’A29 l’A151 et l’A150 qui vont être reliées par la Sud III à l’A13 grâce au contournement ouest de Rouen, l’A84. C’est bien assez pour relier ou traverser à grande vitesse la Normandie en tous points.

Ne prenons pas les usagers de la route pour des gogos, en leur faisant payer à la fois l’investissement, l’usage, et la pollution supplémentaire pour tous les habitants.

Les normands payent déjà, mais les autoroutes promises par M. Morin vont finir de faire les poches des normands ! Tous : usagers et contribuables, en asséchant encore plus des collectivités locales déjà en souffrance face à la baisse des dotations.

Oui à des routes accessibles à tous, pas seulement aux salariés et professionnels, et oui au respect des habitants et de l’environnement.
Il s’agit bien là de faire concurrence au fret ferroviaire par la route, au lieu de relancer le fret ferroviaire comme ils se font plaisir à le faire croire...
Oui à des routes bien entretenues et sécurisées (même pour les 2 roues), à du maillage et de l’intermodalité (parkings relais, transports publics de qualité, modes doux) pour permettre aux villes de mieux respirer, de fluidifier les trafics.

Il faut mettre le paquet dans les transports publics, les modes doux et l’intermodalité pour gagner du temps, récupérer de l’espace et de la qualité de vie, sans se ruiner.
La question suivante est une des plus importantes du débat. La Normandie est une des régions dont le chômage a le plus progressé en France en 2015.
Les propositions :
M. Calbrix (DLF) : il faut simplifier les aides, et cibler les aides sur les TPE, PME, artisans et agriculteurs. Développer la formation et l’apprentissage, donner une formation au gens au RSA. Sa première mesure serait de réserver les marchés publics aux entreprises normandes qui n’emploient pas de travailleurs détachés (NDR : exit Flamanville donc, mais aussi de très nombreux marchés d’entreprises françaises de régions qui jouxtent ? Quid des entreprises d’Île-de-France, de Bretagne, du Centre, des pays de la loire ou d’Aquitaine ?).
M. Bay : Soutenir les TPE et PME, ne pas donner d’argent à de grands groupes comme Renault, qui empochent l’argent et délocalisent. L’argent doit aller à des entreprises nomandes dans des filières d’avenir. En finir avec les emplois aidés ou emplois « tremplin » qui coûtent une forune. Faciliter la vie des entreprises sur le plan administratif, et en les soutenant financièrement lorsque les banques ne les suivent pas. Il faut créer un fonds régional pour aider financièrement les entreprises pour leurs investissements.
M. Morin va créer une agence d’investissements en Normandie, dotée de 3 millions € (NDR : ça va pour le coup, ce n’est pas trop cher), pour muscler toutes les entreprises normandes, et pas seulement les startups et celles de la biotech : bâtiment, commerçants, artisans, en créant une agence capable d’intervenir en fonds propres, en rentrant dans le capital des entreprises (tiens, la droite ne fait pas de nationalisations, mais des régionalisations ?), pour les muscler, investir, et puis ressortir du capital après quelques années.
M. Jumel : stopper l’hémorragie industrielle. Il y a de l’intelligence chez les salarié-e-s. Il faut structurer les filières industrielles. L’articuler avec les besoins de formations, en empêchant par exemple les éoliennes offshore pour permettre les formations maritimes. Soutenir l’emploi public : le soutien aux collectivités locales en matière d’aide à l’investissement est central. Aucun jeune normand ne doit sortir sans formation.
Yanic Soubien : Impossible de parler d’emploi pour lui si on ne parle pas des conditions économiques qui permettent de créer de l’emploi : l’emploi c’est la transition énergétique, les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique dans le bâtiment.
La formation, c’est la connaissance des métiers et l’orientation. On ne peut pas être un apprenti qui n’a pas choisi son métier.
Acquis des savoirs et rencontres avec les professionnels sont une base pour aller vers l’apprentissage. La formation est un investissement compétence : choisir les formations qui correspondent aux emplois. Dans les énergies, l’agriculture, l’économie sociale et solidaire, le numérique...
100000 emplois sont possibles si l’économie est accompagnée dans l’investissement.
M. Mayer-Rossignol : faire preuve d’humilité sur le chômage. Il n’y a pas de baguette magique pour l’emploi. Pas de nouvelle agence, c’est encore une feuille au mille-feuilles : simplifions. C’est compliqué pour les chômeurs et les salariés.
La région s’occupe de formation, elle doit maintenant aussi s’occuper d’emploi. Le chômage des jeunes est à 20% mais il a diminué. Faire de la formation, de l’apprentissage mais pas que. S’occuper des lycées, de l’éduction poulaire. (à ce propos, mais c’est les départements, les budgets sont en baisse en moyenne de 15% dans les collèges : alors ? Autoroutes ou éducation pour ceux qui devront être en mesure de résoudre les problèmes et résorber la dette ? NDR).
Donner confiance et moyens. Emploi, formation, orientation.
Nicolas Bay revient sur l’orientation vers les emplois existants, développer un certain nombre de filières : en matière d’énergie, le mix énergétique de demain, c’est le nucléaire, de nouvelles énergies mais pas l’éolien. La méthanisation est un complément de revenus pour les agriculteurs.
M. Jumel : les étudiants des universités ont besoin de conditions d’hébergement dignes. Il faut élaborer un programme d’enseignement en lien avec la communauté éducative. Avoir en tête les grands pôles, mais aussi les villes moyennes.
Question sur le numérique : les zones blanches et grises.
M. Morin : L’Eure et la Seine-Maritime sont à la traîne dans le numérique. Avec la même somme, on arrive à un taux de couverture de 20% dans les campagnes contre 60-70% dans les zones périurbaines. La région doit accompagner les départements pour que l’on ait un même taux de couverture à Epaignes que dans une ville de 8000 à 10000 habitants.
Du temps de M. Destans au département de l’Eure, quand on était à la campagne, on était oublié de tout. Comme pour la gestion routière, dit M. Morin : il faut financer des nouveaux réseaux pour permettre aux villes moyennes et rurales d’accéder aux mêmes niveaux d’échanges que les autres
La RN12 deviendra une A12, comme nous ferons le Paris-Granville Granville-Avranche.
NDR : Pas un mot sur le Contournement Est de Rouen, 1 Md€, alors que leur programme promet la gratuité de cette autoroute à venir – ou pas - sur le tronçon eurois.
Suivant particulièrement ce dossier, j’ai toujours entendu le maître d’ouvrage expliquer que c’était hors de question.
Un argument pour dire qu’on va la faire en gratuit, et après les élections, dire que le méchant monsieur autoroute n’a pas voulu, on aura bien essayé ?

Des autoroutes de l’information aux autoroutes, il n’y avait qu’un pas...
Question sur l’énergie, posée par le Paris-Normandie : « la Normandie ambitionne de devenir la 1ère éco-Région de France, elle s’est engagée sur la voie des hydroliennes, des éoliennes offshore et terrestres, sur la méthanisation, en pleine COP21, est-ce dangereux de laisser croire qu’on peut se passer du nucléaire ? »
M. Jumel est favorable à un mix énergétique basé sur le nuclaire, le renouvelable dont l’hydraulique, à condition que ces énergies soient sous contrôle public et sous contrôle citoyen. Si ce sont des actionnaires qui s’en emparent, c’est néfaste pour l’emploi et la sécurité (oui, mais elles sont déjà privées, M. Jumel, est sans contrôle citoyen aucun, NDR. Donc, selon M. Jumel, non sécurisées, avec Areva qui va licencier 6000 postes dans le monde, dont 2000 en France, et un partenariat à venir entre EDF et des entreprises chinoises).
Yanic Soubien (EELV) : on n’arrête pas le nucléaire du jour au lendemain. Les 3 Mds € que l’on va mettre sur le seul recarénage de Paluel (800 M€ par réacteur) sont ça de moins qu’on mettra dans les énergies renouvelables.
Il faut conserver la compétence nucléaire car nous avons la responsabilité du démantèlement des centrales. Pour les 450 réacteurs à démanteler dans le monde, et la gestion des déchets, nous avons une compétence exceptionnelle.
C’est aussi l’efficacité énergétique qui est la première source d’économie (l’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme pas).
La Normandie restera industrielle parce que nous aurons les moyens d’accompagner les filières d’avenir. Entre le monde qu’on quitte, et le monde que nous allons devenir, nous entrons dans une phase de transition.
M. Bay : Avec 3 sites électronucléaires en Normandie (Paluel, Penly et Flamanville, mais attention à ne pas oublier la Hague, NDR), le nucléaire est une énergie propre, sûre et peu chère. Le mix oui, mais sans éoliennes et avec la méthanisation pour compléter les revenus des agriculteurs. Et l’hydrolien (sous l’eau).
M. Bay ne pense pas au déchets qui sont les matières les plus dangereuses du monde, pour des millions d’années.

Une énergie sûre ? L’attentat du 13 novembre m’a fait craindre aussitôt pour la sécurité des sites Seveso et nucléaires, qui ont été survolés par de nombreux drones cette année. Alors que je ne redoute pas un attentat sur une éolienne ou une hydrolienne).

La catastrophe, quand elle arrive – erreur humaine, risque sismique - et il y a eu un tremblement de terre il y a fort longtemps à Fessenheim - hausse du niveau de l’eau, faille technologique.

Quant à l’EPR, il nous coûte pour l’instant 10 Mds€. Areva est ruinée.

M. Macron, qui avait promis que le contribuable français ne paierait pas pour l’EPR de sa poche, va se rendre en janvier en Finlande pour négocier avec TVO et l’État finlandais la compensation : quelques milliards à sortir encore. Nous l’avions vendu 3,3 Mds€, il en coûte le triple, et le projet a 10 ans de retard pour l’instant.

Enfin, le prix de l’énergie nucléaire ne tient pas compte du traitement des déchets ni du démantèlement, alors que chaque éolienne le compte.
L’énergie de l’EPR est 33% plus chère que celle de l’éolien terrestre. On nous dit que c’est parce que c’est une « tête de série ». Mais les EPR ne sont pas plus en route à Olkiluoto qu’en Chine et les réacteurs anglais vont coûter le même prix qu’à Flamanville (s’ils se font un jour).

Une catastrophe pour le budget de la France, comme celui d’Areva et d’EDF.

Un rapport de l’ADEME démontre qu’on peut arriver au 100% renouvelable, sans risque lui, au même prix que l’énergie nucléaire.
Ce que font tous les concurrents internationaux, sauf pour renouveler le parc de bombes.
Pour M. Calbrix, il faut tourner le dos, non pas au nucléaire, mais à l’éolien. Il faut améliorer le réseau routier (???).
Pour M. Mayer-Rossignol, il faut abandonner les postures : le nucléaire n’est pas une compétence régionale. Mais la première énergie, à l’instar de ce que disent les écologistes, reste celle qu’on ne consomme pas. Il faut améliorer l’efficacité énergétique pour reduire les dépenses de chauffage des habitants, et la quantité d’énergie produite.
La dernière question concerne la capitale normande. Pour tout le monde, cela ne peut être que Caen. Et comme le rappellera M. Mayer-Rossignol, la loi nous y oblige, car la Préfecture se trouve à Rouen.
Mais là où certains voient une économie de fonctionnement du fait de la mutualisation et de la disparition de fonctionnaires, M. Mayer-Rossignol nous avoue qu’il n’y aura pas les écoomies évoquées par d’aucuns : le nombre de fonctionnaires sera le même, répartis sûrement différemment.
Monsieur Beauvais, à l’arrière, se mord la joue et hoche négativement la tête. Il ne fallait pas le dire ?
Oups, la boulette...

Hervé Morin, tête de liste aux régionales : L’Orne est-elle le “fin fond du trou du cul du monde” ? Et l’Eure à peu près la même chose ?

C'est pour ça que son taux de participation au séances du Conseil régional était de 0% ?
Zéro pourcent de participation !
Petite PME au fin fond du trou du cul du monde dans l'Orne...
Je peux le dire, je suis issu d'un territoire [l'Eure, NDR] qui est à peu près la même chose [à peu près le fin fond du trou du cul du monde, NDR].
On ne peut pas évoquer l'idée que ce soit péjoratif...
Pas péjoratif pour Hervé Morin. J'habite l'Eure, je dois me faire à l'idée de pouvoir passer pour un un plouc, habitant Ploucville.
Les mots ont sûrement fusé plus vite que sa pensée. On lui pardonne.
Après avoir été élu conseiller régional de Haute-Normandie, sans avoir siégé une seule fois, il avait décidé de démissionner, au bout de 6 mois, pour rejoindre l'Assemblée Nationale, dans la capitale, la ville lumière, un avenir autrement plus glorieux.
Cela n'a pas empêché le site nosDéputé.fr de l'épingler, là encore pour sa faible participation. (11 semaines d'activité, et seulement 13 réunions en 12 mois).
M. Morin semble privilégier la qualité à la quantité.
La question que se posent les électeurs de Ploucville dans le fin fond du trou du cul du monde : Et cette fois, siègera-t-il ?
Salut confraternel du plouc des champs - même pas vexé - au gars de la ville, en laissant la plume aux Frères Jacques, sans péjoration aucune.
Tous les quarts d'heure, un paon siffleur
Nous traite de péquenots, de vendus, d'abrutis,
De vieux débris et j'en oublie
Comme on est très sourds, on n'répond rien du tout...

A genoux les grecs, debout les libéraux !

La démocratie s'est exprimée. C'est le second référendum pour la Grèce? Syriza incarne l'avenir. La vieille Europe n'a jamais été aussi vieille. Oxi, ça veut dire non. Non à la seule politique de l'offre, sans tenir compte de la demande, des populations, des gens.
La position géographique et géopolitique de la Grèce ne nous permet pas de nous passer de ce pays. La Grèce met l'Europe devant ses responsabilités : l'Europe est politique, elle n'est pas qu'une union bancaire, ou économique. On sauve la Grèce, ou bien on coule la Grèce ? Et on prend le risque de couler avec, à court ou moyen terme ?
mur-de-berlin
L'Allemagne, d'abord, veut préserver un euro fort. L'Allemagne est exportatrice (51% de son PIB), championne en construction mécanique, métallurgie, machines-outils, électrotechnique, et automobiles, avec des groupes très forts, et des PMI très performantes. En attendant que l'Asie acquiert leur savoir-faire, quelle que soit la valeur de l'euro, ils vendent. En Europe, aux USA, en Chine, en Inde... On peut comprendre que pour l'Allemagne, l'euro doit être le plus fort et stable possible.
Mais il n'en n'a pas toujours été ainsi : par deux fois, après la guerre, et après la chute du mur, quand l'Allemagne était qualifiée d'"homme malade de l'Europe", l'Allemagne a sollicité la solidarité européenne.
Après guerre, en 1953, l'Allemagne avait vu sa dette allégée de 62%, un moratoire sur les intérêts de la dette et un rééchelonnement de sa dette sur 30 ans.Et le pays pouvait arrêter les remboursements si les sommes dues représentaient plus de 5% des recettes des exportations.
Après la réunification allemande, l'Europe des 15 avait accepté une forte hausse des taux d'intérêts, une dette publique augmentée de plus de 20 points dans une Europe rentrée en crise.
Michel Barnier a averti les nouveaux dirigeants grecs :
Il y a un règlement de copropriété dans la zone euro, c'est ce que tous les pays doivent comprendre. La difficulté de l'un devient le problème de tous. C'est la leçon de cette crise. Je ne crois pas que ce soit une bonne idée de dire Vous faîtes des dettes, vous faîtes des emprunts et vous ne remboursez pas. On doit toujours rembourser ses emprunts.
Michel Barnier, conseiller spécial pour la politique de défense et de sécurité auprès de la Commission européenne

C'est l'esprit de cette copropriété qui est en cause : "selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir." La Grèce semble bien noire.
Et surtout, au delà d'un poids du PIB européen presque insignifiant, on ne veut pas qu'un sauvetage de la Grèce ne serve d'exemple et ne fasse un appel d'air pour les autres nations endettées. Entre autres l'Espagne, l'Italie, le Portugal, l'Irlande et la France.
Alors on s'apprête à sacrifier la Grèce.
Le ministre des finances, Yanis Varoufakis a du mettre sa tête sous le billot, après un exercice démocratique massivement en sa faveur.
Cela ne suffit pas : il faudrait une convergence fiscale, sociale, et, disons-le, politique.
Et, disons-le encore, le nouveau gouvernement grec est de gauche, dans une Europe conservatrice et libérale. Cela semble inacceptable.
M. J-C Junker a fait campagne pour le "oui" et "nouvelle démocratie" (droite). C'est le non et Syriza qui ont fait 61% qui ont été plébiscités. Le non a du mettre sa tête sous le billot (même pas de cravate). M. Junker reste.
La troïka (Commission européenne, BCE, FMI) a mis à genoux la Grèce. Même si aujourd'hui le FMI a changé de fusil d'épaule, en demandant d'investir 61,9 milliards €, et de réduire la dette.
Mais la Grèce n'est pas l'Allemagne. Vendeurs d'olives et de soleil contre fabricants de berlines et de robots...
Les efforts grecs ont porté leurs fruits (avec un excédent primaire faible, mais qu'on aimerait bien avoir), les propositions sont là - fiscales, anti-corruption, sociales - mais pas assez libéro-orthodoxes.
Que la Grèce meure : elle a choisi la gauche, elle est faible, elle ne fait peur à personne. Pour l'exemple. Malgré son intérêt géopolitique, malgré l'Europe.
Où voulons-nous aller ? Vers l'Union Européenne Bancaire ? Ou bien vers les États Unis d'Europe ?

EPR : les responsables d’AREVA savaient. Qui d’autre ?

Le canard enchainé a révélé une note de 32 pages : elle dévoile que les responsables d'Areva avaient conduit des études sur l'acier du couvercle de la cuve de l'EPR en 2006. Ces études ont fait état des fragilités de l’acier qui compose le couvercle du réacteur en construction à Flamanville.
Ce n'est que 9 ans plus tard qu'Areva révèlera ces défauts à l'ASN. On savait en 2006, mais la loi n'obligeait pas Areva à communiquer ces résultats à l'ASN. Ce dossier a donc été caché toutes ces années.
En 2006, l'EPR était censé coûter 3,3 milliards €, et le démarrage du réacteur était prévu pour 2012 !
Le chantier a maintenant 5 ans de retard et ne démarrera probablement jamais. Il en coûte aux français 9 milliards d'euros.
Cette dissimulation est scandaleuse : les responsables d'Areva, tous les techniciens et ingénieurs - qui encore ? -, qui connaissaient la dangerosité de l'installation, ont laissé les travaux se poursuivre pendant 9 ans. 9 ans d'une litanie d'aberrations, de malfaçons et d'accidents.
Si l'ASN n'avait pas ordonné une série d'analyses sur la résistance de l'acier de la cuve, aurions-nous démarré le réacteur en connaissance de cause, et en sachant le risque d'accident ?
L'abandon envisagé en 2014 de l'EPR - pour sauver l'entreprise de cette hémorragie financière - est-elle en lien avec ces risques connus depuis des années ?
Nous apprenons de plus, par cette note, que "la technologie de fabrication retenue pour les calottes de cuve du réacteur Flamanville 3 est en régression technique par rapport à celles utilisées pour le parc en exploitation."
Nous sommes coincés entre un parc vieillissant ruineux à rénover, dangereux à rénover, et des EPR dangereux et ruineux. A quand la transition énergétique ? L'EPR est condamné.
Maintenant, la question que pose cette note révélée à l'ASN : Qui savait ? Quels sont les responsables - décideurs de l'entreprise ou politiques - qui connaissaient ces défaillances et les ont étouffées ?
Quels sont les responsables de cette gabegie, du risque encouru par la population, de la faillite d'une entreprise soutenue par la dette française ?
Seront-ils condamnés ?

49.3

Le 49.3 est une brutalité,
le 49.3 est un déni de démocratie,
le 49.3 est une manière de freiner ou d'empêcher le débat parlementaire, mais il va se poursuivre ce débat parlementaire, d'une manière ou d'une autre.
François Hollande - 2006
Si le gouvernement prenait au prétexte de préoccupations d'urgence, de peur, la décision de recourir au 49.3, ce serait une violation des droits du Parlement.
[Le gouvernement] avait déjà fait passer le contrat nouvelle embauche par voie d'ordonnance. S'il s'aventurait à faire passer le contrat de première embauche par le 49.3, il ajouterait au mépris du dialogue social dont il a fait preuve, la violation du débat parlementaire
François Hollande - février 2006
Et puis ensuite il y a un vote. Je n'ai pas à présupposer qu'il serait tellement difficile qu'il conviendrait d'utiliser des méthodes contraignantes.
François Hollande - janvier 2015 sur la loi Macron
Bilan des courses ?
Des atteintes au droit de l’environnement en usant d'ordonnances qui contournent le débat public, l'usage des 49.3 répétés pour imposer la loi liberticide sur le renseignement et la loi fourre-tout Macron (300 articles non débattus quand même), applaudie par le Medef qui estime en outre que le "49.3 est un bon choix".
49.3 :
  • Brutalité,
  • déni de démocratie,
  • violation du débat parlementaire,
  • mépris du dialogue social,
  • mépris de la parole donnée.

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