Ouf, quel soulagement ! Nous avons échappé au FN, les Français ont choisi l'Europe, contre un bouleversement de la géopolitique au profit de la Russie de Poutine.
Nos voisins mais néanmoins amis britanniques ont perdu leur espérance de pouvoir négocier le Brexit avec une Europe désunie. Sans doute la raison pour laquelle des quotidiens pro-brexit n'ont pas évoqué l'élection française en "Une". Il leur faudra faire preuve de beaucoup de diplomatie pour ne pas sortir affaiblis, voire exsangue une fois sortis de cette Europe réunie sans eux.
Un plébiscite pour l'Europe, mais il en faudra plus pour réparer la fracture entre riches et pauvres, entre partisans de la fermeture des frontières et ceux qui veulent vivre dans une Europe qui pèse dans le monde.
Aujourd'hui, l'Europe est un outil de stabilité, mais surtout de pouvoir.
Comment négocier avec les blocs aussi puissants que la Chine, l'Inde, les États-Unis et le Canada, la Russie, si l'on n'a pas la dimension suffisante ? Aujourd'hui, nous représentons 510 millions de citoyens européens. Nous ne serons plus que 445 millions de citoyens après le brexit.
Comment participer et peser aux COP, les conférences sur le climat, aux conférences de paix, au développement économique, écologique et social dans notre zone, mais aussi dans le monde, si l'on n'agit pas de façon concertée ?
Comment réaliser la transition énergétique sans une politique européenne de l'énergie. Nous consommons 20% de l'énergie produite dans le monde. D'abord dans le transport, puis dans le secteur résidentiel. Ces deux postes représentent à eux seuls 50% de la consommation. Du pétrole, du gaz, du charbon que nous importons pour un tiers de Russie.
66% c'est un bon score pour Macron, mais c'est surtout un plébiscite pour l'Europe et aussi pour l'Euro. Le FN n'a compris cet attachement que trop tardivement, mais le temps de faire volte-face, nous avons vu la candidate Marine Le Pen exploser en vol lors du débat en tentant d'expliquer comment on ne sortait pas de l'euro, tout en sortant de l'euro, en réinventant unilatéralement l'idée d'une monnaie commune, l'écu, à laquelle la France et l'Allemagne avaient préféré l'euro.
Oui, il eût fallu avancer dans une Europe plus démocratique, plus égalitaire socialement, plus politique. Ça n'a pas été fait : les gouvernements des nations européennes ont préféré bricoler des traités. celui de 2005, rejetés par référendum, mais ratifié par voie parlementaire sous le nom de traité de Lisbonne. Sans oublier le traité de Nice que les Irlandais avaient rejeté. On les a gentiment invités à revoter jusqu'à ce qu'ils disent oui.
Quelle démocratie alors, quand ce sont les parlementaires français qui s'assoient sur la démocratie ? Ou du moins, sur la décision du peuple. Parce que oui, dans les faits notre démocratie le permet. La preuve, c'est ce qui s'est produit.
Et le Conseil européen qui avait décidé de ne pas adopter la directive Bolkenstein n'a pas eu voix au chapître : c'est la Commission européenne seule qui avait le droit de le faire, nous expliquait l'actuel président de la Commission européenne, M. Junker.
Les commissaires européens sont l'émanation directe des nations et des gouvernements, avec un commissaire pour chaque pays, même si dans la forme, ils ne représentant pas officiellement leur pays, mais sont là pour défendre l'intérêt général. Secondée par le Secrétariat général et les services, qui consultent les groupes d'intérêt, pour ne pas dire les lobbies, et les administrations nationales, l'exécutif européen dont les pouvoirs ont été renforcés ne passe pas par les arcanes du vote. Comprenez le trouble quand la Commission bloque tout changement.
Comprenons les doutes des citoyens européens lorsque le Conseil européen nécessite une majorité qualifiée de pour prendre une décision incompréhensible, et une minorité de blocage qui l'est tout autant.
Comprenons qu'il y a besoin d'instaurer plus de démocratie en Europe. L'Europe, c'est le temps long, l'État, c'est le temps court.
Madame Merkel devrait sentir le vent du boulet. Mais M. Macron devrait le ressentir aussi. Je veux continuer de construire l'Europe, mais le faire avec les citoyens. Cesser aussi de l'accuser de tous les maux quand on se trouve en échec. Assumons nos échecs, le premier, c'est celui du chômage de masse, de la pauvreté. Celui de la sécurité aussi. Sécurité sociale, égalité sociale aussi, pour lutter contre le dumping. L'égalité fiscale reste hors de portée, les élites de tous les pays s'en gardent. Comme le FN s'en gardait, mais le FN a perdu largement.
Faites en sorte que ce soit une défait permanente.
Ouf, je respire mieux depuis que la porte s'est claquée devant ce parti qui referme sa parenthèse écologique, et qui voudrait opposer le mondialisme et le patriotisme.
Moi, je l'aime, la France. J'y suis aussi chez moi. Et je suis heureux de me sentir chez moi en Espagne, en Belgique, en Hollande, en Allemagne, en Italie, en Irlande, en Europe. Je me sens chez moi en Europe. Et même en Angleterre. Et pour avoir visité la Tchécoslovaquie en 1977, je suis heureux de la chute du mur, qui est aussi la chute des barbelés entre Européens.
Avec Macron, c'est le business qui a gagné. Mais le vote Macron est de façon écrasante un vote de rejet du FN, pas un vote pour son projet.
Fermer les frontières, refuser le mondialisme ne répond pas aux exigences sociales, écologiques et de paix pour la France, l'Europe et le monde.
Fermer les frontières ne supprime pas l'Afrique, l'Asie, la Russie, les Amériques, l'Australie et les Pôles.
Ce qui fait disparaitre le pôle nord, c'est le réchauffement climatique. Nous en sommes à des prévisions de +3° en fin de siècle, les conséquences seront terribles si on ne fait rien pour baisser ce niveau. Il y a urgence.
Il y a urgence sur l'état de la mer, de l'eau potable, et il y a finitude des énergies fossiles et des minerais, et même du sable.
Il y a urgence à lutter contre la pollution, c'est possible.
Il y a urgence à lutter contre la montée des eaux, et donc la perte inimaginable de territoires
Il y a urgence à apporter du lien et du bien-être aux populations : des soins, à manger, un abri chauffé, sain et confortable à minima. Du soutien en plus, de l'amitié si possible, et l'éducation. Un revenu pour chacun.
J'ai voté Macron pour éviter le FN. J'ai soupiré de soulagement quand la porte s'est fermée devant la xénophobie, tout ce qui reste d'un projet rejeté massivement.
Mais la xénophobie reste présente, et elle grossit, elle se gave de pauvreté et d'inégalité, et elle ne nourrit pas un avenir désirable pour les générations futures.
Jour 1, M. Macron. Après la pyramide du Louvre, il faut prendre la pyramide des besoins de la population comme objectif prioritaire : 1 - de l'air, de l'eau, de la nourriture pour la survie, et un climat possible ; 2 - un abri, si possible correct, du confort, du chauffage, de la sécurité ; 3 - de la santé - donc pas de pollution, de pesticides, de nanos,... -, de l'éducation, la protection de la biodiversité ; 4 - la démocratie, la paix, la sécurité, la justice ! ; 5 - du travail qui fait vivre et qui ne fait pas souffrir, et un revenu pour tous ; 6 - la culture, l'amour, l'empathie, le vivre ensemble... ; 6 - la sécurité énergétique, la sécurité, l'arrêt du nucléaire ; 7 - ... ; 374 - le dernier iphone à la mode, les baskets lumineuses, les costards à 7000 euros, etc...
En France, nous n'avons pas la culture vélo. Enfin, ça, c'est le FN qui le dit. Malgré les 3 millions de vélo vendus en France par an, dont 100 000 vélos électriques. Un Français sur deux possède un vélo, et ce n'est pas dans la culture des Français.
Louison Bobet, Jacques Anquetil, Thevenet, Hinault, Fignon, pour ne citer que les Français les plus connus... La "petite reine" ne ferait pas partie de notre patrimoine culturel.
L'ancêtre du vélo était certes allemand : la draisienne. Un véhicule en bois, à deux roues, que l'on poussait avec les pieds muni d'un dirigeoir permettant d'orienter la roue avant.
Mais ce sont deux Français, Pierre et Ernest Michaux, qui inventent le vélocipède à pédales, muni d'un frein, en 1855. Dès 1867, le vélo remporte un énorme succès, et déjà les clubs de vélo et les premières courses apparaissent.
C'est un anglais. Mr Starley qui invente le vélo moderne avec la transmission par chaîne entre plateau et le pignon (1884).
Dunlop invente le pneumatique, et Michelin invente la chambre à air. Il ne manquera que l'invention du dérailleur pour avoir le vélo moderne.
A partir de 1890, Peugeot, Mercier et Manufrance vendent les vélos modernes, et les ouvriers s'emparent de ce moyen de transport accessible qui réduit l'effort physique par rapport à la marche et permet de se déplacer jusqu'à 4 fois plus vite.
En 1903, le Tour de France est créé. C'est l'événement le plus populaire en France aujourd'hui encore.
En Normandie, le vélo de course est très populaire, nous avons le tour de Normandie, et le Paris-Camembert, mais ce sont des milliers de normands qui enfourchent leur vélo tous les dimanches leur VTT, leur vélo de course ou de tourisme pour arpenter les campagnes environnant les agglomérations. Et tous ceux pour qui le vélo est un mode de déplacement du quotidien, pour le travail, les courses, le plaisir et la convivialité.
Alors, pas populaire le vélo ?
"Ça ne fait partie de la culture des français le vélo", dit le front national.
"On a empiété sur la circulation des automobiles avec des pistes cyclables qui ne servent à rien", scande le conseiller régional du front national.
Ah bon ? Ah, oui ! Elles sont difficiles à emprunter, transformées en parking autos, aire de livraison, quand elles ne sont pas directement empruntées par les autos...
Pour le FN, l'avenir c'est appartient à la voiture à hydrogène, totalement non polluante selon eux.
C'est vrai, le moteur ne rejette que de la vapeur d'eau au cul du pot d'échappement. Mais la pollution est ailleurs. C'est la production d'hydrogène : 10 kg de CO2 pour produire 1 kg d'hydrogène. Mais aussi une débauche d'énergie, quelle que soit la méthode utilisée pour le produire :
- anecdotique, l'électrolyse de l'eau, puisqu'elle ne représente que 1% de la production : on casse une molécule d'eau avec de l'électricité pour obtenir de l'oxygène d'un côté, de l'hydrogène de l'autre (en fait du dihydrogène et du dioxigène pour raison de stabilité de la molécule, mais faisons simple). Il faut beaucoup d'électricité. Ce n'est pas avec notre parc vieillissant qu'il faudra de toutes façons fermer (et que nous aurions dû avoir commencé à fermer) que nous y arriverons. ;
- le vaporeformage (la quasi totalité de l'hydrogène produit) : on casse le méthane issu de la méthanisation pour obtenir par adduction de vapeur d'eau surchauffée, pour dissocier carbone et hydrogène, on obtient du dioxyde de carbone (CO2) et et du dioxygène (h2).
Ça coûte cher (multiplié par quatre), c'est très énergivore, et c'est très polluant en CO2 ;
- gazéifier le charbon de bois. Il faut faire du charbon de bois, puis le brûler à très haute température (énergie, et encore énergie) pour retrouver au final du dihydrogène et du carbone... En gros, impasse encore.
La meilleure solution pour produire de l'hydrogène serait l'électrolyse de l'eau pour profiter de l'intermittence de l'éolien (pas du solaire, nous consommons beaucoup en journée).
Le hic, c'est que le FN refuse les éoliennes, comme tous les autres d'ailleurs, sauf en mer et encore, derrière leur soutien de façade. C'est trop moche les moulins élancés, on préfère les moulins de pierre.
Vous ne voulez pas d'ENR, l'hydrogène est donc caduque.
Sans même parler du prix des véhicules à pile à combustible, hors du déraisonnable, d'un marché inexistant, de l'absence de "pompes"...
Allez, subventionner 50 véhicules pour faire du green washing pour des parcs d'entreprises privées ou collectivités, le monde y survivra.
Mais ne venez pas nous dire que vous n'avez plus une thune pour des plans vélo ou des pistes cyclables, ou des lycées, ou la santé.
Mais à qui, et à quoi, répond le conseiller FN pour qui le vélo ne fait pas partie de notre culture ? Laetitia Sanchez, la "méchante écolo" qui roule à vélo, mais qui déroule les modes de déplacements de Normands et les solutions possibles et rentables...
Devant un parterre de centaine de lycéens, Hervé Morin avait annoncé les effets présents et à venir du réchauffement climatique : perte de biodiversité, fonte des glaces, 48% des populations de vertébrés qui ont disparu en moins de 40 ans (même 60% en 45 ans). Les tensions pour le pétrole, et aussi l’eau potable. Les guerres actuelles du pétrole d'aujourd'hui seront les guerres de l'eau. Dès aujourd'hui, les migrations de réfugiés de guerre et aussi climatiques, génèrent aussi leur lot de « tensions ».
Montée des eaux, terres de plus en plus arides, pauvreté, famines et quête de l’eau potable, c'est ce qui nous attend tous. Le président de région avait indiqué que les solutions étaient mondiales, et nationales, mais aussi passaient par des comportements individuels.
Les solutions régionales ? Voitures à hydrogène et électriques. Ouf ! La voiture est sauvée (la nature, hein...).
Dans nos solutions à nous, la voiture électrique peut trouver sa place, même si ce n'est pas le mode de déplacement le plus efficace. La diffusion à grande échelle pour remplacer un problème par un autre n'est pas une solution optimale.
Le GPL est désormais "malusé", alors qu'il représente 20% de la distillation du pétrole, et qu'il permet d'économiser 20% de CO2 avec bien moins de particules fines que les autres carburants. Le carburant brûle dans les torchères.
Bien sûr, le GPL dépend de la quantité de pétrole consommée et raffinée. Mais ne pas le faire quand on carbure à l'essence, au fuel, au fuel lourd pour les bateaux, ou au kérosène, du fuel, du diesel, de l'essence, c'est de la gabegie indigne d'un Etat responsable de la sécurité énergétique.
L'hydrogène, on en a parlé plus haut : on pollue peu en ville, mais on pollue pour produire, encore plus que le carburant fossile ou issu de la méthanisation. Cela ne peut que conduire à une accélération du réchauffement climatique.
Sauf à le produire avec l'aide d'énergies renouvelables, mais il faut là encore réfléchir au bilan énergie produite dans le temps - énergie grise produite pour développer les ENR.
Et encore, cela veut dire accepter les ENR et l'éolien terrestre.
L'électrique ? Le premier véhicule électrique, et le plus efficace énergétiquement (et en énergie grise), c'est le ferroviaire : train, métro, tramway.
Puis le vélo électrique. 100 000 vélos électriques vendus par an. Avec une bande de roulement réduite, un poids des plus réduits, une vitesse en ville plus rapide la plupart du temps que les autos, une autonomie de 100 km, pour 23 centimes la recharge aux 100 km, c'est un des moyens de transport les plus efficaces. Le transport terrestre le plus efficace à part le vélo à énergie musculaire.
Évidemment l'intermodalité : prendre le bus ou le vélo que l'on colle dans le train. Évidemment travailler autrement : ne pas partir tous à la même heure le matin, et rentrer à la même heure le soir, profiter du télétravail autant que faire se peut. Et tenir compte des déplacements de tous ceux qui ne travaillent pas : chômeurs, retraités, étudiants, familles pour les activités sportives, les courses, la détente, la culture.
Organiser ces transports le plus économiquement possible.
Pour le reste, pour eux, c'est du fret routier, du fret routier, du fret routier, quand on a la chance d'avoir un fleuve de très grand gabarit et un réseau ferré qui n'est toujours pas déclassé. Rétablissons la ligne Rouen-Evreux-Dreux-Chartres-orléans pour les céréales et pour les gens.