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Audition du Préfet et des services de l’État sur la catastrophe Lubrizol à la Région Normandie

Le groupe écologiste a sollicité une audition de la Préfecture afin de faire un point d'informations. Comme le souligne Hervé Morin, la parole politique a perdu toute crédibilité auprès du public avec le suivi de cet événement. Ce point préfectoral, accompagné du point de la Dreal et des services de l'État (ARS, DDPP 76, SDIS, Direccte) sur la situation de la métropole après la catastrophe, permettront-ils de recouvrer la crédibilité perdue de la parole publique ?

Les débats porteront sur les effets de la catastrophe, et les effets collatéraux : le quartier Flaubert à Rouen.

Faut-il conserver l'usine Seveso seuil haut, ou assurer la sécurité de la population et le développement durable de la ville ?

Un débat très politique... et financier.

Tant pis pour les habitants, c'est l'usine Seveso qui est choisie.

Région – plénière du 24 juin 2019 – Loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel

Loi avenir professionnel du 5 septembre 2018 : le rôle d’orientation et d’information aux élèves de la Région est renforcé, mais elle perd la compétence sur l’apprentissage.

L'an prochain, l'apprentissage passe au privé. Les aides à la restauration, l'hébergement et aux transports dépendront de la bonne volonté des branches.

C'est un sale coup pour l'apprentissage public. Cela risque fort de l'être tout autant pour les apprentis.

Plénière de la région Normandie : 24 juin 2019 – Morceaux choisis

morceaux choisis :

  • Politique générale - Laetitia Sanchez, EELV
  • Les positions des groupes sur l'avenir du ferroviaire normand.
  • Le data lab : le big data des normands entre à la Région, mais pour partir vers le privé.
  • Le plan normand protéine végétal adopté à l'unanimité.
  • une liste à la Prévert de petit pas, en avant, ou en arrière...
  • Fermeture de l'Alec : abandon du service public par le public. On finance les grosses entreprises et les startups.

Conseil régional – les infrastructures normandes : commission Duron, rapport Spinetta, autoroutes, LNPN, ferroviaire, HAROPA, aéroports… et canal Seine-Nord

Au Conseil régional, lors de la plénière du 19 février 2018, les scénarios de la commission Duron (Conseil d'Orientation des Infrastructures), et le très controversé rapport Spinetta ont jeté un pavé dans la mare : le président du Conseil, Hervé Morin, s'est satisfait d'enfin financer l'autoroute entre Évreux et Chaufour-lès-Bonnières (Yvelines), une 2x2 voies avec 5 échangeurs, dont le chantier reviendra à la Région Normandie, puis dont l'exploitation sera remise à l'État. Celui-ci le concèdera-t-il à la SAPN ?
En marge de cette autoroute, il regrette le sort de l'A28-A13 (renommée A133-A134), que la commission pourrait lui infliger en reléguant aux calendes - un abandon ! - ce mauvais projet dans le premier scénario, estimé à 48 milliards d'euros pour l'État. Avec une autoroute entre l'Eure et l'Eure-et-Loir : Orléans (Allaines)-Évreux (Nonancourt), qui sera concédée "peut-être" à la SAPN ; et une autre entre Évreux et Chaufour-lès-Bonnières, la SAPN ne peut que désirer ardemment cette A28-A13, puis le tronçon entre Évreux et Rouen, seule route et seul moyen de transport entre les deux préfectures normandes. Que les Ébroïciens, peu concernés jusque là semble-t-il par l'A28-A13, réfléchissent à l'attractivité de leur ville, enclavée d'autoroutes. Imaginent-ils qu'ils devront peut-être payer un péage pour se rendre à Rouen, pour le boulot, les études, le shopping, la culture ou la santé ? La RN 154, nous l'avons déjà payée avec nos impôts sonnants et trébuchants, pourtant.
Mais c'est aussi la farce que dénonce Hervé Morin, avec un financement de 50 millions € pour moderniser les ports normands de Rouen et du Havre, alors que ce sont des centaines de millions € qui seraient nécessaires, selon Hervé Morin, pour moderniser le seul port du Havre. Le sujet du canal Seine-Nord-Europe, qui ferait d'Anvers un (ou le) port de Paris, est un sujet qui ne sera qu'effleuré, mais dans tous les esprits... Avec le rapport Spinetta, qui vise à privatiser la SNCF, à fermer les petites lignes jugées non rentables, à en finir avec le statut des cheminots, c'est le sort du ferroviaire qui est en jeu. Quant à la SNCF, n'oublions pas que celle-ci n'est plus qu'une holding qui chapeaute deux établissements : SNCF Réseau et SNCF Mobilités. La dette de 46 milliards € détenue par SNCF réseau, doit beaucoup aux TGV, si chers aux grands élus, au nom de l'attractivité. Le rapport Spinetta insiste pour que l'État reprenne à son compte cette dette faramineuse afin de transformer SNCF Réseau en SA débarrassée de sa dette - qui reviendra de facto aux contribuables. Pas la SA qui sera, elle, privatisée. En outre, la SNCF pourra se libérer des transports qui rendent un service public mais entrent en concurrence avec ses propres filiales, privées ou non : Geodis (géant du transport routier), Keolis (transports urbains), Ouibus (cars Macron), Ouigo (trains low cost, mais avec des opérateurs cheminots), Systra (tramways, métros,...), Arep (bâtiment et aménagement), Effia (parkings), etc, etc. Avec plus d'un millier de filiales, la SNCF réalise un tiers de son chiffre d'affaires à l'étranger, en complémentarité ou en compétition avec le train. Elle réduit la voilure sur le service public et les lignes. L'État veut privatiser, mais les contribuables devront passer à la caisse. Les usagers - pardon : les clients - paieront aussi.
Jean-Cyril Spinetta, Haut fonctionnaire, qui fut PDG d'Air Inter de 1990 à 1993 (dont la fusion avec Air France commença en 1990, pour se terminer en 1997) puis chargé de mission auprès du président Mitterand, préfet, ..., et PDG d'Air France de 1997 à 2008, compagnie qui fut alors privatisée. De 2009 à 2013, il devient président du Conseil de Surveillance d'Areva, au moment du scandale d'Uramin (1,8 Md €, mine de rien). Rappelons-nous ce que disait Le ministre de l'Économie des finances le 12 juillet devant la commission des finances : "La gestion d'AREVA, depuis quelques années est un véritable scandale républicain. Ce n'est même pas de l'impéritie ou de la mauvaise gestion, c'est de la dissimulation systématique. Je trouve cela proprement révoltant." C'est à lui qu'est confiée la mission de donner le chemin pour redresser et privatiser la SNCF. Même pas peur. Enfin, si...
Parole aux élus sur les grandes infrastructures envisagées, ou en passe d'être abandonnées :
Désenclaver la Normandie ! Hervé Morin fait sa déclaration de politique générale sur les infrastructures :
  • Les aéroports de Rouen, Caen, le Havre : on se souvient combien le candidat à la présidence de la région était pour l'aéroport unique à Deauville, pour raison de coût et d'efficacité. L'eau a coulé sous les ponts : nos élites ont besoin d'un service premium.
  • La route (ou l'autoroute) avec deux chantiers : Se déclarant toujours opposé à l'État jacobin, Hervé Morin fait le choix des grandes infrastructures et de la route. C'est la région normande qui prendra en charge le chantier de la mise en 2x2 voies Évreux-Chaufour, même si la compétence est nationale, et qu'il relie l'Île de France à la Normandie. Avant de remettre à l'État qui l'exploitera. Il n'est plus donc question d'une concession à la SAPN, sauf 2 km - sauf si bien sûr l'État le concède à son tour.
  • Route encore, mais ZAC en prime : La région et le département du Calvado financeront en outre la mise en 2x3 voies de Pont-l'Évêque à Dozulé, et un demi échangeur à la Haie Tondue, à hauteur de 1,5 M€.
    Réclamé par l'intercommunalité, cet échangeur permettrait d'économiser soi-disant 14 km en évitant Pont-l'Évêque (pas vraiment Pont-l'Évêque, mais l'échangeur de l'A13 au sud de Pont-l'Évêque) pour emprunter plutôt 2 toutes petites départementales de campagne - plutôt que celle munie de bande de dépassement, terre-plein central, etc. Qui préférera une petite route sans aménagements, plutôt qu'une une route spacieuse, aménagée, permettant de doubler pour rejoindre l'A13 facilement, avec moins de risques, plus vite aussi, pour... quelques kilomètres ?
    Un détour par les petites routes de campagne ? (D45)
    ...au milieu des hameaux, sur des routes non sécurisées (D16)
    ...ou ligne droite avec voie de doublement ? (D579)
    La réponse est sans doute ailleurs : l'autre intérêt, l'intérêt principal de l'intercommunalité est économique. Point de vue CCI et politique. Une ZAC est prévue ici, en plein champ, depuis 2008. Pour la construction mais aussi la spéculation, en développant une nouvelle ZAC à la Haie Tondue précisément (dans les pointillés rouges sur la photo ci-jointe -> cliquez sur le photo pour agrandir).
    Bref ! Une zone d'activité de 50 hectares (lire p. 65 - p.52 du PDF) située sur des terres naturelles et agricoles, délivrable en tranches de 10 ha.
    L'argent public continue donc de financer une autoroute largement amortie et très rentable, et la Région continue à contribuer au mitage du territoire. Au diable la préservation des terres et du climat ! Et c'est le contribuable qui finance.
  • Côté ferroviaire, Il se conforte d'avoir repris la gestion des trains intercités dès 2020, même si cela conduit à doubler le tarif sur certains trajets essentiels pour les usagers normands.
    Trop cher, cela risque de ne pas favoriser le report modal, bien au contraire, avec un report du train vers l'automobile. A l'encontre des soi-disant objectifs des villes et métropole.
    Cela en contrepartie de l'achat de 40 rames pour les lignes Paris-Rouen-le Havre et Paris-Caen-Cherbourg par l'État, mais aucune contrepartie sur les déficits d'exploitation.
  • LNPN : tout ou rien. Hervé Morin tance notre "bon vieil État stratège", le saucissonnage de la LNPN, "c'est à dire purement et simplement son enterrement !" Il n'a pas peur semble-t-il que le bras de fer tourne au rien. Or, ce qu'attendent des usagers du train normands, c'est bien le doublement du Mantois, pour des trains qui redeviennent ponctuels. Ce n'est pas un saucissonnage, mais un phasage : d'abord le Mantois, puis la gare Saint-Sever, et pour le reste... ce sera déjà bien.
  • Abandon des petites lignes ferroviaires : M. Morin regrette comme tout le monde l'abandon par l'État de la ligne Paris-Granville au delà d'Argentan, de la ligne Granville-Rennes, celles du Mans-Alençon.
  • Il regrette le report à quelques années de la liaison A28-A13 dans un des scénarios Duron. Ce qui pour le coup signifiera un enterrement bienvenu pour les populations. Reste que "le rapport Duron n'est plus d'actualité", a dit le président Macron au retour d'un voyage en Corse, "Au moins pour ce qui concerne l'Ouest".
  • Le budget du port tourne à la farce ! Les 50 millions proposés pour moderniser les ports sont pour lui une farce. Plusieurs centaines de millions d'€ seraient nécessaires pour le seul port du Havre entre les quais et la chatière. Tiens, sur les 3 propositions offertes en débat au public, Hervé Morin a fait le choix de la chatière. Le plus onéreux, le moins sûr. C'était bien la peine de faire un pseudo débat public.
    En septembre 1995, le président de la République, Jacques Chirac, élève le projet de Port 2000 au rang de « projet d’importance économique nationale d’un intérêt public majeur » Le choix est fait de construire Port 2000 vers l'estuaire, permettant aux armateurs de gagner du temps en évitant l’écluse, qui aurait pu être bloquée pour des raisons techniques ou sociales... et 100 millions € d'économie. Les difficultés n'ont cessé de s'accumuler jusqu'à l'inauguration en 2006. Mais ce qui nuit véritablement au port, c'est l'insuffisance des dessertes fluviales, ferroviaires, et routières connectées à Port 2000. Sans parler de la CIM, 5 millions de tonnes de matières dangereuses tout au long de Port 2000. Mais le pire de tout c'est que pour un port à la fois fluvial et maritime, les navires fluviaux n'ont pas accès au port maritime de Port 2000. Un défaut originel de conception que n'ont jamais su résoudre les pouvoirs publics, l'élite de nos ingénieurs, ni les autorité du port. Nouvel échec de « la plus grande plate-forme multimodale de France " ouverte en 2015 pour un coût de 137 M€, dont 87,5 % d'argent public : le Havre Terminal Exploitation dépose son bilan dès le 23 octobre. Dernier espoir pour rendre le port compétitif, à l'instar des ports du nord de l'Europe : la chatière qui permettrait aux transports fluviaux d'éviter les effets de la houle, et de relier la Seine au port maritime. Avec les 50 millions d'aide accordées par l'État pour la modernisation des ports ?
  • Pas un mot sur la gouvernance des ports, où le premier ministre et ancien maire du Havre, Edouard Philippe, a une vision plus régalienne pour mettre fin à la concurrence des ports, tandis que la Région voudrait devenir "chef de file de ses ports" pour faire sa "révolution économique" ! Rien de moins. Pendant ce temps, la restructuration des opérateurs, de plus en plus concentrés, et investissent dans les grands ports, et se spécialisent ou pratiquent l'intégration verticale, au détriment de la logique territoriale. Il n'y a pas que le Conseil de surveillance, mais aussi les directions générales des ports français, monopole des X-Ponts, avec un turn-over rapide, mais des résultats qui ne sont pas à la hauteur des enjeux.
  • Canal Seine-Nord qui figure bien dans le rapport Duron, au moins pour la partie Creil-Compiègne : Pas un mot sur le Canal Seine-Nord. Le sujet est pourtant de taille. Le rapport Duron annonce la réalisation de Mageo (Mise Au Gabarit Européen de l'Oise - 4400 t.). Celui-ci ne fait qu'annoncer la réalisation du canal, dont il ne serait que le débouché. Au détriment de l'axe Seine, il est vrai.
  • Conclusion : Face à la destruction du fret ferroviaire, soutenue par tous les partis de gouvernance, face à la chute inéluctable du fret fluvial sur la Seine, État et régions ne cessent de subventionner la concurrence par camions. Si la région veut faire de ses ports un poumon économique compétitif, il faut garder conscience des spécificités des ports : l'un spécialisé dans le vrac céréalier, l'autre assumant un vrac liquide à hauteur de 40%. Le trafic d'EVP stagne. Le trafic baisse dans le GPM du Havre, tandis que dans les ports du Nord le trafic est en hausse constante, au point que le tonnage du port de Rotterdam représente près du double de celui des sept ports maritimes français conjugués. Même Amsterdam, qui représentait les deux tiers seulement du tonnage du Havre, l'a dépassé aujourd'hui. Les avantages des ports du nord ? De l'investissement, de l'efficacité, et... du fret fluvial et ferroviaire, quand les ports français sont toujours à 86% de fret routier. La mise au gabarit européen de l'Oise et du canal, c'est 4400 t./ navire, soit 125 camions.
    Pour le ferroviaire, hormis acquérir les rames les plus confortables, mais dispendieuses, on laisse tomber le réseau, en disant que c'est la faute de l'État exsangue.
    La faute est partagée : dans quoi investit la Région ? Les autoroutes, les concessions, le BTP. C'est une grosse opération de privatisation, mais pas le choc d'investissement nécessaire pour les ports et le fret fluvial et ferré. Ni la route du blé ferroviaire, ni le Rouen-Évreux, il n'y a rien. Des fermetures. De lignes, de gares.
    Derrière tous ces mots - ports, fluvial, train -, il ne reste aux contribuables que le financement des autoroutes.
    La réalisation du canal Seine-Nord sera peut-être un choc crucial pour la région pour moderniser de toute urgence le port du Havre, ou continuer son déclin. Il y a de bonne chances qu'Anvers devienne le principal port de Paris, et Dunkerque mise sur sa vocation céréalière. Une révolution économique.
    Au final, derrière tous ces mots, toutes ces volonté politique affichées, que reste-t-il ? Des rames neuves concédées par l'État, mais sans aide sur les pertes d'exploitation, des portiques à PSL qui laissent interrogateurs, sinon médusés, et des subventions pour les travaux d'agrandissement du réseau SAPN. Et la farce de l'État sur la modernisation des ports.
    Laetitia Sanchez, EELV : le train, les transports collectifs, le vélo, l'engorgement des villes et les déchets.
    Hervé Morin se veut de président au service des Normands. Mais c'est une vision économique, au service des milieux économiques, au détriment des autres compétences. Ces compétences, c'est directement auprès des Normands, des usagers du service public et de l'environnement.
    Sur les déchets, d'abord les éviter. Puis trier à la source, recycler, valoriser, au lieu de brûler en rejetant plus de 2000 molécules en sortie de cheminée. Dangereux cocktail. Ce n'est pas la dose qui est mortelle, mais le temps d'exposition. Il faut donc trier et recycler les plastiques et autres matières, plutôt que de les brûler ou les épandre dans les champs. En cas de fréquent dépassement de norme, on enfouit. La Région est désormais chef de file en matière de déchets, et en même temps de la lutte contre le dérèglement climatique : qu'elle prenne ses responsabilités, avec les EPCI.
    Sur les transports, c'est le tout routier qui est la feuille de route de la Région d'Hervé Morin : certes 40 nouvelles rames, la compensation de l'État pour les déficits du ferroviaire à venir, mais quelles mesures prise pour améliorer le réseau ou favoriser le report modal ?
  • Suppression des aides régionales aux pistes cyclables et aux transports collectifs,
  • Le car passe au prix du train,
  • Le prix de certains billets double sur les trajets de 25 à 50 km grâce à une prétendue simplification. En 2020, tous les trains seront concernés.
  • Suppression des "petites" gares pour les trains régionaux - pour une région qui reproche à l'État de supprimer les petites lignes.
Il faut au contraire rouvrir aux voyageurs les lignes qui sont rénovées pour favoriser le fret (Etrepagny-Pont-de-l'Arche - une gare qui va être fermée au voyageurs) ; la ligne Rouen-Évreux, pour laquelle il n'existe aucune alternative, sauf par route - et peut-être bientôt autoroute si les milieux économiques se sont entendus.
Il faut aussi reconstruire un réseau en étoile pour le train, pas avec pour seul centre la capitale, Paris, mais avec une métropole qui s'ouvre vers les villes Normandes et un maillage territorial. La Normandie n'est pas qu'une annexe de l'Île-de-France.
Les villes normandes sont saturées d'automobiles. 83% des déplacements se font en voiture en Normandie. A Rouen, ce sont 1,5 million de déplacements par jour en véhicule particulier en métropole. Plutôt qu'investir 1 milliard € dans une autoroute à l'Est qui n'éloignera que 600 poids lourds en transit (s'ils respectent les interdictions), c'est l'alternative aux 1,5 million de déplacements en VL/jour qu'il faut trouver. 1,1 million de VL conducteur par jour moins 600 PL, cela fait toujours 1,1 million.
Il faut développer les lignes et favoriser le report modal, plutôt que de fermer les gares et de doubler le prix du train.
Il faut favoriser et protéger les pistes cyclables : 53,2% des transports automobiles font moins de 4 km.
Il faut développer les transports pour tous les Normands, pas investir dans une autoroute inacceptable pour le public, l'environnement et les finances publiques.
Parole aux autres élus, PS, LR, PC, FN :

Mobilité en Région Normandie : pour le FN, le vélo ne fait pas partie de la culture des Français

En France, nous n'avons pas la culture vélo. Enfin, ça, c'est le FN qui le dit. Malgré les 3 millions de vélo vendus en France par an, dont 100 000 vélos électriques. Un Français sur deux possède un vélo, et ce n'est pas dans la culture des Français.
Louison Bobet, Jacques Anquetil, Thevenet, Hinault, Fignon, pour ne citer que les Français les plus connus... La "petite reine" ne ferait pas partie de notre patrimoine culturel.
L'ancêtre du vélo était certes allemand : la draisienne. Un véhicule en bois, à deux roues, que l'on poussait avec les pieds muni d'un dirigeoir permettant d'orienter la roue avant.
Mais ce sont deux Français, Pierre et Ernest Michaux, qui inventent le vélocipède à pédales, muni d'un frein, en 1855. Dès 1867, le vélo remporte un énorme succès, et déjà les clubs de vélo et les premières courses apparaissent.
C'est un anglais. Mr Starley qui invente le vélo moderne avec la transmission par chaîne entre plateau et le pignon (1884).
Dunlop invente le pneumatique, et Michelin invente la chambre à air. Il ne manquera que l'invention du dérailleur pour avoir le vélo moderne.
A partir de 1890, Peugeot, Mercier et Manufrance vendent les vélos modernes, et les ouvriers s'emparent de ce moyen de transport accessible qui réduit l'effort physique par rapport à la marche et permet de se déplacer jusqu'à 4 fois plus vite.
En 1903, le Tour de France est créé. C'est l'événement le plus populaire en France aujourd'hui encore.
En Normandie, le vélo de course est très populaire, nous avons le tour de Normandie, et le Paris-Camembert, mais ce sont des milliers de normands qui enfourchent leur vélo tous les dimanches leur VTT, leur vélo de course ou de tourisme pour arpenter les campagnes environnant les agglomérations. Et tous ceux pour qui le vélo est un mode de déplacement du quotidien, pour le travail, les courses, le plaisir et la convivialité.
Alors, pas populaire le vélo ?
"Ça ne fait partie de la culture des français le vélo", dit le front national.
"On a empiété sur la circulation des automobiles avec des pistes cyclables qui ne servent à rien", scande le conseiller régional du front national.
Ah bon ? Ah, oui ! Elles sont difficiles à emprunter, transformées en parking autos, aire de livraison, quand elles ne sont pas directement empruntées par les autos...
Pour le FN, l'avenir c'est appartient à la voiture à hydrogène, totalement non polluante selon eux.
C'est vrai, le moteur ne rejette que de la vapeur d'eau au cul du pot d'échappement. Mais la pollution est ailleurs. C'est la production d'hydrogène : 10 kg de CO2 pour produire 1 kg d'hydrogène. Mais aussi une débauche d'énergie, quelle que soit la méthode utilisée pour le produire :
  • anecdotique, l'électrolyse de l'eau, puisqu'elle ne représente que 1% de la production : on casse une molécule d'eau avec de l'électricité pour obtenir de l'oxygène d'un côté, de l'hydrogène de l'autre (en fait du dihydrogène et du dioxigène pour raison de stabilité de la molécule, mais faisons simple). Il faut beaucoup d'électricité. Ce n'est pas avec notre parc vieillissant qu'il faudra de toutes façons fermer (et que nous aurions dû avoir commencé à fermer) que nous y arriverons. ;
  • le vaporeformage (la quasi totalité de l'hydrogène produit) : on casse le méthane issu de la méthanisation pour obtenir par adduction de vapeur d'eau surchauffée, pour dissocier carbone et hydrogène, on obtient du dioxyde de carbone (CO2) et et du dioxygène (h2).
    Ça coûte cher (multiplié par quatre), c'est très énergivore, et c'est très polluant en CO2 ;
  • gazéifier le charbon de bois. Il faut faire du charbon de bois, puis le brûler à très haute température (énergie, et encore énergie) pour retrouver au final du dihydrogène et du carbone... En gros, impasse encore.
La meilleure solution pour produire de l'hydrogène serait l'électrolyse de l'eau pour profiter de l'intermittence de l'éolien (pas du solaire, nous consommons beaucoup en journée).
Le hic, c'est que le FN refuse les éoliennes, comme tous les autres d'ailleurs, sauf en mer et encore, derrière leur soutien de façade. C'est trop moche les moulins élancés, on préfère les moulins de pierre.
Vous ne voulez pas d'ENR, l'hydrogène est donc caduque.
Sans même parler du prix des véhicules à pile à combustible, hors du déraisonnable, d'un marché inexistant, de l'absence de "pompes"...
Allez, subventionner 50 véhicules pour faire du green washing pour des parcs d'entreprises privées ou collectivités, le monde y survivra.
Mais ne venez pas nous dire que vous n'avez plus une thune pour des plans vélo ou des pistes cyclables, ou des lycées, ou la santé.
Mais à qui, et à quoi, répond le conseiller FN pour qui le vélo ne fait pas partie de notre culture ? Laetitia Sanchez, la "méchante écolo" qui roule à vélo, mais qui déroule les modes de déplacements de Normands et les solutions possibles et rentables...
Devant un parterre de centaine de lycéens, Hervé Morin avait annoncé les effets présents et à venir du réchauffement climatique : perte de biodiversité, fonte des glaces, 48% des populations de vertébrés qui ont disparu en moins de 40 ans (même 60% en 45 ans). Les tensions pour le pétrole, et aussi l’eau potable. Les guerres actuelles du pétrole d'aujourd'hui seront les guerres de l'eau. Dès aujourd'hui, les migrations de réfugiés de guerre et aussi climatiques, génèrent aussi leur lot de « tensions ».
Montée des eaux, terres de plus en plus arides, pauvreté, famines et quête de l’eau potable, c'est ce qui nous attend tous. Le président de région avait indiqué que les solutions étaient mondiales, et nationales, mais aussi passaient par des comportements individuels.
Les solutions régionales ? Voitures à hydrogène et électriques. Ouf ! La voiture est sauvée (la nature, hein...).
Dans nos solutions à nous, la voiture électrique peut trouver sa place, même si ce n'est pas le mode de déplacement le plus efficace. La diffusion à grande échelle pour remplacer un problème par un autre n'est pas une solution optimale.
Le GPL est désormais "malusé", alors qu'il représente 20% de la distillation du pétrole, et qu'il permet d'économiser 20% de CO2 avec bien moins de particules fines que les autres carburants. Le carburant brûle dans les torchères.
Bien sûr, le GPL dépend de la quantité de pétrole consommée et raffinée. Mais ne pas le faire quand on carbure à l'essence, au fuel, au fuel lourd pour les bateaux, ou au kérosène, du fuel, du diesel, de l'essence, c'est de la gabegie indigne d'un Etat responsable de la sécurité énergétique.
L'hydrogène, on en a parlé plus haut : on pollue peu en ville, mais on pollue pour produire, encore plus que le carburant fossile ou issu de la méthanisation. Cela ne peut que conduire à une accélération du réchauffement climatique.
Sauf à le produire avec l'aide d'énergies renouvelables, mais il faut là encore réfléchir au bilan énergie produite dans le temps - énergie grise produite pour développer les ENR.
Et encore, cela veut dire accepter les ENR et l'éolien terrestre.
L'électrique ? Le premier véhicule électrique, et le plus efficace énergétiquement (et en énergie grise), c'est le ferroviaire : train, métro, tramway.
Puis le vélo électrique. 100 000 vélos électriques vendus par an. Avec une bande de roulement réduite, un poids des plus réduits, une vitesse en ville plus rapide la plupart du temps que les autos, une autonomie de 100 km, pour 23 centimes la recharge aux 100 km, c'est un des moyens de transport les plus efficaces. Le transport terrestre le plus efficace à part le vélo à énergie musculaire.
Évidemment l'intermodalité : prendre le bus ou le vélo que l'on colle dans le train. Évidemment travailler autrement : ne pas partir tous à la même heure le matin, et rentrer à la même heure le soir, profiter du télétravail autant que faire se peut. Et tenir compte des déplacements de tous ceux qui ne travaillent pas : chômeurs, retraités, étudiants, familles pour les activités sportives, les courses, la détente, la culture.
Organiser ces transports le plus économiquement possible.
Pour le reste, pour eux, c'est du fret routier, du fret routier, du fret routier, quand on a la chance d'avoir un fleuve de très grand gabarit et un réseau ferré qui n'est toujours pas déclassé. Rétablissons la ligne Rouen-Evreux-Dreux-Chartres-orléans pour les céréales et pour les gens.

Contournement Est, A28-A13 : un projet politique, nuisible pour l’environnement, les habitants, la qualité de vie, la santé, les finances publiques et les collectivités.

liaisons-nord-sud
Le contournement Est de Rouen qui nous a été présenté, l'autoroute à péage, n'a pas fait l'objet de débat public.
Un débat public avait eu lieu en 2005, pour un autre contournement à l'Est, sur un autre tracé, pas autoroutier, pas à péage, qui n'était pas un recours à un partenariat public-privé (ppp), sous forme de délégation de service public. il n'y avait pas 8 viaducs, autant de destruction de nature, de forêts, de terres agricoles. Le projet de 2005 coûtait 3 fois moins cher.
En 2005, l'axe Calais-Bayonne était en cours de réalisation : c'était l'A28, qui a ouvert en 2007. Déjà les CCI promouvait cet axe nord-sud.
En 2014, les citoyens et contribuables ont eu la possibilité de participer à une concertation, non pas un débat public, qui n'a fait que montrer l'opposition des riverains et des habitants, et des usagers.
Le maître d'ouvrage a présenté son projet, les citoyens ont pu, pas tous, poser des questions, dans un format limité dans le temps aux alentours de 3 minutes.
Le maître d'ouvrage répond largement, ou ne répond pas, notamment avec la demande répétée, maintes fois, sur les gains de temps, où nous n'avons entendu en réponse, une fois : "nous pensons qu'il y aura des gains de temps."
Et bien, pas nous, en tous cas pas pour les Casois, et pas pour les quelques exemples qui ont été présentés lors de l'enquête publique.
Au final, après une concertation publique, l'autorité reste libre de sa décision.
Le 7 janvier 2015, le sinistre jour de l'Attentat de Charlie, Ségolène Royal, Ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, et Alain Vidalies, Secrétaire d'État charge des transports de la mer et de la pêche ont donné leur accord pour la poursuite des études préalables à l'enquête publique.
Cette enquête, ouverte le 12 mai 2016 a permis au public d'accéder aux 4000 pages du dossier. Le public aura donc eu deux mois pour prendre connaissance de toutes les pièces, de se faire un avis, poser des questions, dénoncer les nombreuses erreurs qui émaillent le dossier, et aussi donner des avis, et c'est nouveau, les citoyens, associations ou partis, se sont vus proposé de présenter des alternatives. Le contournement ouest bien sûr. Mais pas seulement : puisque la Région met 20 millions sur la table pour étudier la réouverture de la ligne ferroviaire Rouen-Evreux, ne passant pas forcément par la vallée de l'Iton, la possibilité d'étudier la poursuite de cette ligne jusqu'à Orléans, donnant au port de Rouen la possibilité d'augmenter ses capacités d'acheminement, et surtout : sans encombrer les routes, les agglomérations, et en évitant les pollutions.
Ça, cela améliorerait vraiment la qualité de vie de rouennais. Et permettra de conserver la place de nos ports, plutôt que les offrir en pâture aux grands ports du nord.
Serqueux-Gisors pour le port du Havre et Paris, et Orléans-Rouen, pour le port de Rouen, 1er port européen pour les céréales, pour l'instant.
L'enquête publique est terminée, depuis le 11 juillet à 15h45.
Les contributions ne sont plus visibles du public depuis ce moment. C'est bien dommage, et très peu "open data".
La commission d'enquête va rédiger un rapport sur le déroulement de l’enquête et consignera dans un document à part ses conclusions motivées.
Puis le gouvernement décrétera l’utilité publique du projet, la mise en compatibilité des documents d’urbanisme, et le statut autoroutier de l’infrastructure.
Attendu que les contributions ne sont plus visibles du public, je vais placer quelques unes que nous avons produites, collectivement, et qui démontrent l'inutilité, et même la toxicité de l'infrastructure.
La 1ère contribution que je mets en ligne, c'est un point de vue citoyen sur l'intérêt général, régional et local de l'infrastructure.

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