liaison A28-A13

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Contournement Est de Rouen – liaison A28-A13 – table ronde sur les perspectives d’aménagement et la politique de déplacement (Alizay, 2 juillet).

Concertation publique sur la liaison A28-A13, le contournement Est de Rouen : lors d'une table ronde sur la politique de déplacement et les perspectives d'aménagement, nous pourrions nous attendre à obtenir, enfin, les réponses aux nombreuses questions qui ont été posées depuis les premières réunions de concertation - et qui n'ont toujours pas trouvé de réponses.
Et puisqu'on parle de mobilité, de politique de déplacement, de perspectives d'aménagement, nous pouvions espérer un débat autour de la mobilité dans nos agglomérations pour les cinquante ans à venir. Mais seul ce contournement Est de Rouen, imaginé il y a quarante ans, est en question.
Comme dans tous les débats ou concertations concernant les infrastructures autoroutières, les mots-clés, ou mots-valises, sont :
  • Le projet est utile et nécessaire (en cas d'opposition forte, ajouter "et vital pour le territoire") ;
  • favoriser l'attractivité du territoire ;
  • désenclaver la vallée de... (insérer ici un nom de vallée à désenclaver) ;
  • fluidifier les échanges ;
  • développer les emplois ;
  • diminuer les émissions de CO2 ;
  • (en cas de public crédule, ajouter :) favoriser les transports en commun ;
  • (en cas de public spécialement couillon, ajouter une pincée de :) intégrer la notion environnementale, développer les paysages et le tourisme...
Parmi les questions sans réponses, il y a celle concernant les temps de transports, et les éventuels gains de temps que l'on pourrait espérer.
Cette question, déjà posée à Evreux par François Merle, n'a toujours pas de réponse.
Les questions liées au trafic, et notamment les questions liées au trafic de transit, - ce qui est l'argument de la Dréal pour délester, soi-disant, le trafic du centre-ville de Rouen - ne trouveront, encore une fois, pas de réponse pertinente.
Les questions liées au trafic estimé, et garanti par l'Etat, sur cette future autoroute, ne semblent pas étayées, et ne tiennent pas compte des précautions émises lors du compte rendu du débat de 2005 : si l'autoroute devient payante, le trafic diminuerait de 40%.
Or, le trafic estimé est sensiblement le même que celui estimé pour un contournement gratuit. Qui paiera le manque à gagner ?
Avant d'aller plus loin, il est intéressant de constater que les chiffres de trafic de transit sont analysés de façon radicalement différente par la Dréal et par ceux qui doutent de l'intérêt de ce projet.
Alors que les chiffres du CETE (aujourd'hui CEREMA), qui ont servi de base au modèle de contournement Est de Rouen, montrent que 89,1% du trafic de transit se rend à l'ouest - c'est la destination -, la Dréal montre un trafic de transit actuel qui se réalise uniquement sur un axe Nord-Sud. Exit donc 90% des véhicules, il n'y a plus de transit sur l'axe Est-Ouest..
Analyse-t-on, sur les bases de la raison, les données collectées pour élaborer un modèle tenable, ou la Dréal n'élabore-t-elle que des infographies visant à convaincre des spectateurs crédules de l'utilité de cette liaison autoroutière ?
trafic-de-transittrafic-de-transit-thumbl'analyse de la Dréal des chiffres du CETE
  • La première infographie est le schéma "officiel" réalisé par le CETE - aujourd'hui Cerema, avec un code couleur peu compréhensible et des épaisseurs de trait sans relation avec le trafic constaté.
  • Le second graphique indique en bleu le trafic vers l'ouest, et les épaisseurs sont mises à l'échelle.
  • Le 3ème graphique est celui de la Dréal qui "efface" 90% du trafic, pour ne représenter que le trafic Nord-Sud. Expliquant, notamment à Rouen, que le trafic de transit c'est 4% du trafic de l'agglomération qui est annoncé (chiffre légèrement surévalué, c'est plutôt 3,66%), et lorsque la Dréal le "pondère", cela devient 15%.
Lorsque des Rouennais entendent ce chiffre de 15% du trafic qui "pourrait disparaître du centre-ville", ça parle.
Mais c'est faux.
Le chiffre c'est 0,36% du trafic global. C'est le trafic de transit qui passe à l'Est, y compris les poids-lourds, par rapport au trafic de l'agglomération. C'est le trafic qui pourrait être détourné du centre-ville. S'il décidaient d'emprunter l'autoroute.
Le trafic de transit est l'argument "imparable" de l'Etat lorsqu'il décide de construire une autoroute.
Et pourtant, l'Etat se trompe régulièrement. Volontairement, ou involontairement, qu'il le veuille ou non. Sur le trafic de transit, argument principal avancé pour la réalisation de l'A28, l'Etat et ses services se sont plantés.
Si la Dréal n'a pas sorti de rapports, préférant se baser sur ses convictions ("Nous sommes convaincus que c'est utile et nécessaire."), les rapports existe néanmoins : ils proviennent de la Direction de l'Equipement, de la CEREMA, de la CREA... le risque est patent de voir la circulation urbaine augmenter encore plus du fait de la péri-urbanisation... (voir les évaluations et bilans des Pont-Et-Chaussées, ici et .). Il est intéressant de constater les reports modaux effectués suite à la fermeture du Pont Mathilde, vers les transports en commun, les modes doux, le co-voiturage...
Il est utile de lire l'analyse du Conseil Général des Ponts et chaussées sur le bilan LOTI de l'A28 :
"Globalement, le trafic annuel de l'ensemble du tronçon s'élève à environ 500 millions de km parcourus et il est supérieur de 18 à 19 % aux prévisions.
Les objectifs de trafic de l'ouvrage ont donc été largement dépassés. Cependant, ce dépassement n'est pas dû à la fonction première d'itinéraire de transit qui lui était assignée, mais à une fonction induite de support du développement urbain.
A ce titre, on peut s'interroger sur la capacité des modèles de trafic utilisés à prendre en compte ces effets induits, surtout lorsque l'on réalise des autoroutes sans péage."
Comme le conseil général des Ponts-et-Chaussées, je m'interroge sur la pertinence des modèles, et surtout sur l'analyse qui en est faite.
Et surtout, parce qu'aucune donnée économique chiffrée n'a été fournie, aucune étude d'impacts n'a été réalisée, ni même les études sur le trafic - qui sont les chiffres fournis en 2005, se basant sur un tracé gratuit, à une époque ou le pont Flaubert n'existait pas. Il semble prudent d'étudier les réalisations autoroutières récentes pour ne pas commettre de nouveau les mêmes erreurs. Il y a les bilans de l'A28, et il y a aussi celui de l'A65, dernière autoroute, et première construite depuis le Grenelle.
Il s'agit d'éviter la faillite - dont le risque était annoncé pour l'A65 par les écologistes, qui s'étaient basés sur les trafics de transit, justement, pour une décision basée sur la "conviction" et la croyance, face à un projet soutenu par tous les élus PS, Modem et UMP.
Cette épée de Damoclès, un milliard d'€ qui risque d'échoir aux contribuables et collectivités locales, ni messieurs Juppé, Emmanuelli, Bayrou, Lasalle, ni tous les élus qui, comme eux, ont soutenu ce projet, ne l'ont prise en compte. Pas plus que les établissements consulaires, les CCI et le Medef, ou les entreprises : ce ne seront pas eux qui paieront paieront. Ce seront les habitants.
Va-t-on reproduire la même erreur avec le contournement Est de Rouen, au risque de faire payer les collectivités locales et les contribuables pour une autoroute dont les habitants ne veulent pas et qu'ils éviteront largement ? Une autoroute qui ne résoudra pas les problèmes de circulation du Grand Rouen, ni de l'A13, ni la sécurité du péage de Criquebeuf, ni l'accès vers le port de Rouen, ni le trafic à l'ouest.
Le jour de la marmotte :
J'ai entendu, dès la réunion d'Evreux, puis de façon répétée juqu'à la clôture, que ce contournement Est de Rouen était "l'axe nord-sud" dont l'Europe a besoin.
L'histoire bégaie. Cet axe Calais-Bayonne - Attention ! Stockolm-Gibraltar, ça fait tellement plus sérieux - existe : c'est l'A28. Même si la RD438, la départementale qui longe l'A28, est la voie la plus empruntée par les poids-lourds.
Si cet axe Calais-Bayonne existant, soit 1039 km d'autoroute sûre - et très chère - ne fonctionne pas : peut-être vaut-il mieux en trouver les raisons et les solutions, plutôt que d'inventer un nouvel axe passant par l'Est et l'A154 - qui reproduira ailleurs les mêmes effets.
Le jour de la marmotte, ça a été quand j'ai posé ma question sur le trafic de transit : j'ai entendu, et lu dans leur plaquette commerciale, la Dréal annoncer que "85% du trafic de camions en transit devrait emprunter la liaison A28-A13". Au vu des chiffres publiés le 11 juin sur le site du maître d'ouvrage dans leur synthèse des trafics, c'est impossible.
Je pose la question, et j'énonce que c'est impossible. Le message de la Dréal, c'est que le trafic de transit, c'est 4% du trafic global - source Dréal. Mais, mais, mais... Par un savant calcul, les 4% deviennent 15%. Des chiffres à l'emporte-pièces : 85% des camions en transit devrait passer par l'est - impossible ! - 4% du trafic total, mais cela ferait en tout 15%. Roulez, jeunesse.
Ca me semble tellement idiot, que je pose la question sur le trafic. La première fois, je pense qu'ils ont détecté le bug, Cependant, ils ne me répondent pas.
Mais la fois suivante, ils reprennent les 4% qui deviennent de nouveau 15% ! Là, j'ai l'impression que les citoyens sont pris pour des imbéciles. Je repose donc la question à la réunion suivante, je reprends leurs chiffres.
Leur réponse, c'est que "Monsieur est bien documenté, et c'est la preuve que nous avons mis les documents en ligne, à la disposition du public."
Et la réunion suivante... 4% qui deviennent 15%. Cette concertation a pour but de laisser le public s'exprimer, ce n'est pas un échange constructif, une élaboration commune visant à faire le meilleur choix en se basant sur l'intelligence collective. Les choix sont faits, reste à trouver l'argent.
A la sortie d'une réunion, M. Peigné, de la Dréal, est venu me voir pour me demander mes bases de calcul. Je les lui ai données, ce sont les leurs en fait... Il accepte mes chiffres. En échange, je lui demande comment il peut arriver à ces calculs sur les 4% et aussi les 15%. Nous nous expliquons, fort civilement et sympathiquement, et il admet qu'il y a pu avoir erreur de leur part.
Pas une coquille : les chiffres des services de l'équipement, c'est 6% du trafic de transit qui passe à l'est, et non 85%.Par rapport au trafic global, selon CEREMA, cela représente 0,36%, et non 15%. Un paille. Après avoir reconnu que la Dréal ait pu se tromper, M. Peigné m'a donné ses coordonnées pour pouvoir m'envoyer les bases de calcul qui permettent d'arriver aux 15%, sur la base des 49 km parcourus en moyenne dans l'agglomération. Je n'ai rien reçu.
Au cours de la réunion suivante, 4% qui deviennent 15% Au secours, c'est le jour de la marmotte, le jour sans fin : Le radio-réveil sonne, j'entends de nouveau 4% et 15%. Mais la parole m'est refusée désormais...
Il faut bien vendre ce projet, et les deux seuls arguments sont que cela va créer de l'emploi (ce que contredisent les bilans des infrastructures réalisées dans le passé), et vendre de l'air pur aux Rouennais. Ceux-ci pourraient bien être les dindons de la farce si la péri-urbanisation conduit, comme cela s'est passé autour de l'A28, à augmenter le nombre de transports en véhicules particuliers.
"Une péri-urbanisation massive n’a pour ainsi dire pas été anticipée. Pourtant, force est de constater aujourd’hui que la fonction principale de l’autoroute est de faciliter les échanges quotidiens entre les agglomérations de Rouen et à une moindre mesure Abbeville et les communes résidentielles périphériques. L’A28 a joué un rôle de catalyseur de l’étalement urbain pour ces agglomérations, ce qui n’est pas la vocation principale d’une autoroute." (Direction Régionale de l'Equipement - Autoroute A28 - étude socio-économique)
Le péage : il change radicalement la donne !
Les eurois, les habitants de la CASE, les habitants des plateaux Est de Rouen ne veulent pas de cette taxe qui est une triple ou quadruple peine.
Bien évidemment, les usagers peuvent être amenés à payer l'usage d'une infrastructure dont ils auraient besoin, et dont ils exigeraient la création.
Mais là, loin d'exiger cette autoroute, ils la refusent. Ils jugent que c'est démesuré, voire pharaonique, ils sont venus dire qu'ils n'en veulent pas. Ils sont venus poser des questions
On leur dit qu'il faut éloigner le trafic de transit, même s'il est quasi-inexistant à l'Est, du centre-ville.
Les populations les plus impactées négativement par le tracé seraient aussi celles qui devraient payer pour tenter d'éloigner les trafics de transit ?
Pollué-payeur : les habitants le paieront en impôts, en impôts locaux, en usage par le péage, en impact sur l'environnement, l'habitat, les habitations, la santé, et la qualité de vie. Et aussi, car là encore il y a risque, en subventions d'équilibre si les trafics garantis par l'Etat au concessionnaire ne sont pas remplis.
Un risque financier considérable :
L'Etat et les collectivités locales ne peuvent investir elles-même la totalité de la somme. La somme ? Elle est passée de 380 millions € à plus de 1 milliard € (Dréal : 1,05 Md€, Medef : 1,1 Md€). La moitié de l'investissement sera faite par un concessionnaire qui reste à trouver. Ce peut être un montage, comme A'liénor, filiale de Sanef, elle même filiale du groupe espagnol Albertis. Ainsi la Sanef a créé A'liénor pour devenir concessionnaire, avec Eiffage pour partenaire, de l'autoroute A65, entre Pau et Langon. (SAPN, Société des Autoroutes Paris-Normandie, est elle même filiale à 99,97% de Sanef).
Il suffit pour cela d'aller lire le rapport sur la faillite programmée de l'A65 entre Langon et Pau. Avec les risques, dorénavant, pour les collectivités territoriales signataires de la convention financière, de devoir acquitter à terme les dettes du concessionnaire.
Car il a été signé entre l'Etat, les collectivités locales et le concessionnaire une clause de déchéance. Si le trafic n'a pas doublé en 2020, ce sont l'Etat, et surtout les collectivités traversées par l'autoroute, qui devraient payer sans doute plus de 1 milliard. Pour l'instant, le président d'A'lienor, Olivier de Guinaumont, balaie ces risque de déchéance d'un revers de main : "nous ne bénéficions pas d'une garantie de recette de la part de l'Etat. L'A 65 est aux risques et périls de son concessionnaire A'liénor."
Mais la clause de déchéance existe bel et bien.
Et le trafic reste 40% inférieur au trafic garanti par l'Etat. En 2014, le trafic a encore baissé (mai 2014).
Il y a de grandes chances que les collectivités soient amenées à payer. Les politiques qui ont soutenu le projet regarderont alors vers d'autres horizons.
Nous ne devons pas nous mettre dans cette situation. Et pourtant, c'est précisément 40% de perte de trafic qui ont été estimés en 2005 si l'autoroute était payante, comme c'est le cas pour le projet actuel sz contournement Est de Rouen !
Le risque pour la liaison A28-A13 : réaliser ce contournement Est avec un filiale de la SANEF et un groupe du BTP (Eiffage ou autre), l'appeler comme on veut (A'ndellor ?), puis constater une perte due à 40% d'objectif irréalisé, et au bout de 5 ans, faire agir la clause de déchéance. Une clause normale dans ce type de contrats.
Bilan des bilans : un coût initial trop élevé, des objectifs irréalistes, l'inutilité de l'ouvrage, l'insécurité sur les routes secondaires, 1 milliard d'€ et quelques, pris dans les impôts, un saccage environnemental et humain.
Pour quoi ? Pour faire payer les habitants des plateaux de l'Est qui vont en ville, bosser, étudier, faire leurs courses ? Ainsi que les Eurois. Nous ferons tous les détours pour ne pas payer. Et nous recréerons des problèmes de sécurité ailleurs. Les collectivités mettront des barrières, rond-points, chicanes, et on ira quand même. CA n'apporte aucune solution aux problèmes actuels.
Pire, c'est que le trafic va arriver rive gauche, à Oissel, pour aller vers la Sud3 d'un côté, et vers le pont Mathilde via la ZI de de l'autre. Bref, pareil, pire peut-être. Mais payant.
L'emploi ? Je laisse madame Guillotin, vice-présidente de la CREA, l'expliquer elle-même ;-) Pareil. Avec quelques destructions au passage.
Je note quand même avec optimisme que l'Eure avait déjà botté en touche avec Jean-Louis Destans à Evreux, sur le budget. E l'Eure rebotte en touche avec la CASE. Pas un"NON" franc, mais un non "pas comme ça"...
Je suis content de voir que la Région est riche, et qu'elle peut se permettre 1- l'investissement 2- le risque financier. J'espère que ce n'est pas au détriment du social, de l'éducation, de l'aménagement, de l'aide économique, du développement ou de la santé et de la sécurité. Je suis content de voir que le département 76 est tout aussi riche.
Nous, dans l'Eure, on est plus circonspects ou pragmatiques, selon.
J'ai tout de même un doute sur l'écoute des politiques, qui aiment s'écouter parler, mais qui ont plus entendu ceux qui ne sont pas venus - et qui sont pour le projet, ceux qui ne viennent pas siffler sont pour... - que ceux qui sont venus dire leurs colères.
J'ai entendu messieurs Fabius (au passé, il a d'autres chats à fouetter), Rouly, Mayer-Rossignol, et tous leurs nombreux amis, et aussi à droite, et puis les responsables des CCI, du Medef, des entreprises de transports camions, aménageurs, etc. Vous n'avez vraiment pas peur de générer une dette, qu'on peut juger aujourd'hui inutile, mais étalée sur plusieurs générations ?
Évidemment, une dette, c'est toujours quelqu'un qui doit à quelqu'un d'autre. En l'occurrence, les habitants contractent une dette...

Contournement Est de Rouen, ou liaison A28-A13, la clôture à Rouen : les décisions doivent se baser sur des éléments rationnels.

Après 8 réunions, à Rouen, Evreux, Saint-Jacques-sur-Darnétal, Oissel, Pîtres, Val-de-Reuil, Gouy, et Alizay, cette réunion finale, de nouveau à Rouen, avait pour objectif de restituer les chiffres, les arguments basés sur des éléments objectifs, et les volontés des acteurs qui ont participé au débat sur le Contournement Est de Rouen, dans chacune des réunions publiques.
C'est l'heure du bilan de la concertation, qui a été utile pour pouvoir écouter la volonté des habitants, usagers, et des différents acteurs, et utile aussi pour que chacun puisse présenter ses arguments pour ou contre ce projet.
Le maître d'ouvrage de cette liaison A28-A13, la Dréal, n'a eu de cesse de dire qu'il n'y avait qu'une alternative : c'est ce projet, sous forme de concession autoroutière, ou bien pas de contournement. Il sera toutefois possible de modifier, ici ou là, l'emprise de l'infrastructure afin de s'adapter aux spécificités du terrain, ou de préserver telles ou telles habitations.
Mais on sera dans le détail, globalement, c'est ce projet là ou pas un autre. On est donc pour le contournement Est de Rouen, ou on est contre.
Les acteurs, cela a d'abord été les habitants. Ils sont venus massivement pour dire leur opposition à ce projet de contournement qui ne répond pas à leurs besoins, et qui est une menace pour leur santé, leur qualité de vie et leur environnement. Ils ont réfléchi longuement à ce que pourrait leur apporter cette liaisonA28-A13. Ils ont lu, se sont renseignés, et n'oublions pas qu'ils sont aussi experts d'usage.
Ils représentaient la majorité, sinon la quasi-totalité de ces salles pleines à craquer. Les vidéos sont là pour en témoigner. A Oissel, à Alizay, à Pîtres, à Val-de-Reuil, à Gouy où les huées et les sifflets ont manifesté leur refus, leur désarroi face à ce nouveau projet qui n'est pas ce qu'ils veulent, ni pour aujourd'hui, encore moins pour dans 10 ans, que dire de 2050... Ils sont venus exprimer leur colère, et aussi expliquer des situations, poser des questions, et les réponses ne nous ont pas semblé à la hauteur des enjeux posés par ces questions.
Les acteurs représentés ont aussi été économiques - essentiellement logisticiens et CCI, que nous avons appris à connaître et reconnaître. Et aussi le Port autonome.
Egalement des exploitants agricoles, et la SAFER dont le message a été un message clair pour l'avenir : M. Emmanuel Hyest a bien fait comprendre que les politiques devaient avoir le courage de protéger durablement les terres agricoles pour assurer la nourriture des hommes demain. Chaque année, sur le seul territoire de la CREA, ce sont déjà 97 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers qui disparaissent. Aussi lorsque l'emprise d'une telle infrastructure vient en arracher 600 hectares, dont 290 hectares de terres agricoles - polyculture et élevage pour la plupart, il faut avoir conscience que c'est la nourriture de demain que l'on supprime, et des emplois supprimés ou menacés, dans des circuits courts souvent. Notre propre nourriture. Faudra-t-il se la faire acheminer demain par camions d'Espagne ou d'ailleurs ?
Qu'a dit M. Hyest dans sa conclusion, à propos des terres agricoles qui disparaissent bel et bien :
"Si l'on veut protéger durablement le foncier agricole, il faut que les élus aient le courage, entre l'ouvrage, s'il doit se faire, et la zone urbanisée, que ce soit classé durablement en zone agricole. Durablement. Cela veut dire que, pour éviter les effets d'opportunité, une route qui se fait, et où chacun se dit : entre la route et la ville, ça devient du terrain à construire. Il faut qu'on ait le courage de dire que cela devient du terrain agricole protégé. Il faut qu'on aille jusque là. Et ça, c'est une responsabilité d'élus."
Et puis il y a eu les maires concernés par le contournement Est de Rouen, qui ont, eux, entendu leurs populations, et qui s'opposent à cette autoroute. Ils ne s'opposent pas à l'amélioration de l'existant, souhaitent bien entendu favoriser le développement économique, et l'emploi, en maintenant la qualité de la vie, la santé, l'environnement et les paysages qui nous sont chers.
Il sont résolument contre l'idée même d'un péage qui serait une nouvelle barrière économique pour tous ceux qui travaillent, ou cherchent de l'emploi, ou vont tout simplement faire leurs courses ou ont vocation à traverser leur territoire sans barrière, qu'elle soit physique ou économique. C'est un territoire, les plus belles boucles de la Seine, que l'on n'a pas le droit de saccager.
C'est en ce sens qu'une motion a été votée - à l'unanimité - hier à la CASE (Communauté d'Agglomération Seine-Eure) : La totalité des élus estime que le contournement tel qu'il est proposé n'est pas acceptable dans sa version autoroutière. A la fois sur le plan du péage, en rappelant notre attachement à la gratuité de l'accès routier localement, et pour aller travailler, et pour circuler. Et aussi qu'ils ne veulent pas de 2x2 voies dans l'Eure. Les élus ne veulent pas d'une infrastructure pharaonique : ils veulent une infrastructure à l'échelle des besoins du territoire et des échanges effectivement réalisés ou à réaliser.
Enfin, les derniers acteurs sont les nombreux collectifs et associations opposés à ce projet autoroutier ; ainsi que l'association pour le contournement est - selon les dires de son président, la seule association à défendre le contournement Est de Rouen.
Ce que les grands élus ont appris de cette concertation.
Tout d'abord, que l'on si l'on a vu les opposants dans les réunions (les habitants, quoi !), c'est que ceux qui étaient pour ne se sont pas montrés. C'est habituel...
(Dans la bouche d'un politique, c'est un peu comme dire que les abstentionnistes sont pour la majorité, mais n'ont pas pris la peine de se déplacer vers les urnes pour le dire.)
Le choix final appartient à ceux qui exercent la responsabilité, les grands élus. Ils ont le droit et le devoir de faire des choix.
Les grands élus souhaitent une décision rapide, urgente même. Le moment de la concertation a été utile. Ils ont pu écouter, puisqu'ils n'étaient pas présents, au travers des comptes-rendus qui leur ont été faits, et désormais, il faut entamer le chantier, si le ministre donne son aval.
A mon avis, il faut évaluer les arguments de toutes les parties, y compris les diagnostics des agglomérations, les SCoT et les PADD, étant donné qu'aucune étude d'impacts, ni aucune étude socio-économique n'a été menée jusqu'à lors. Les documents existent, ceux des agglomérations, comme ceux de l'Etat, qui contredisent les arguments des promoteurs du projet.
C'est vrai que j'ai l'impression d'entendre des crédos, des confiteors et des jugements de valeur de la part des grands élus. Nous entendrons, dans la vidéo, M. Rouly, Président du CG 76 dire : "les uns pouvant reprocher un ton qualifié de péremptoire, et d'autres étant libres aussi de reprocher à ceux-là un ton comminatoire, ce n'est pas l'état d'esprit dans lequel il faut aborder cet exercice."
Et bien, comme lui, je pense que ce n'est pas dans un rapport conflictuel que nous devons avancer. Et je pense que tous les arguments doivent être pesés, étayés, et rationnels pour pouvoir faire un choix raisonné et raisonnable.
Nous avons entendu, argument répété, que c'était "utile et nécessaire", mais, nous sommes sur notre faim sur la raison du pourquoi. Et très souvent pleinement convaincus du contraire.
Une voix, cependant, vibre sur un tout autre ton.
Celle de l'agglomération Seine-Eure, et de son Président, Bernard Leroy.
Lui a été présent à plusieurs réunions. Il a entendu, et il a écouté. C'est important.
Il a ressenti le désarroi et, j'imagine, la colère de ceux qui risqueraient, si ce projet allaient à son terme : dévaluation des biens, sans aucune compensation ; paysages abîmés irrémédiablement ; drames humains et financiers.
Il a entendu les milieux économiques et agricoles. Evidemment, il faut développer l'économie. Et il faut aussi désormais écouter l'appel de la Safer, qui réclame la préservation des terres agricoles. Parce qu'on les détruit quoi qu'il en soit.
Il a compris la nécessité d'utiliser le rail et le fluvial, moins polluants que les camions, il a entendu qu'il faut s'ouvrir au tourisme, et, surtout, garder intactes nos boucles de Seine, notre écrin.
Il n'a pas entendu les 5200 chômeurs de classe A, qui ne seraient pas venus. Ils étaient là aussi. J'en ai rencontrés et je leur ai parlé. Et le message qui est porté par eux, c'est que c'est triple peine économique. D'autant que les nouvelles implantations d'entreprises risquent de n'être, comme cela s'est passé sur l'A28 et dans toute la France (et en Europe, mais c'est loin), que des relocalisations. Parfois à quelques kms.
J'ai entendu Bernard Leroy parler du problème des bouchons dans l'agglo de Rouen.
La question est : est-ce que ce contournement peut apporter une solution à ces bouchons ? Etant donné le trafic à l'est, malheureusement, c'est non.
Je l'ai entendu demander en priorité, avant d'aborder ce contournement, de résoudre le problème de sécurité routière qu'est le péage de Criquebeuf. Emprunté par les usagers, qu'ils soient véhicules légers ou poids lourds, parce qu'il est gratuit.
Que demande-t-il :
La gratuité des accès au contournement Est de Rouen pour les habitants.
Ne pas couper le territoire de l'agglomération en deux sur le plan économique. Ne pas fracturer le territoire eurois.
La solidarité avec l'agglomération rouennaise est effective. Mais cette autoroute n'est pas la solution. Il a regardé les trafics, et nous avons travaillé pour rendre les données lisibles, le problème n'est pas ici, la solution n'est pas là.
La CASE a, depuis, voté contre ce projet de liaison autoroutière CASE-CREA.
M. Leroy a écouté. Ecouté les arguments, et écouté les habitants, les usagers. Lui a fait le job. Satisfecit. Il faut comprendre, il faut y être : les gens tapent du pied par terre, huent et sifflent, c'est physique. C'est impressionnant. Chapeau, M. Leroy.
Pour l'Eure, c'est non à cette autoroute A28-A13 !
Il n'y a pas que les grands élus, d'un même parti. L'avis d'autres élus, représentant d'autres visions, peut être plus éclairant, ou pas.
David Cormand, son discours est limpide. C'est un projet du passé. Le temps a passé, l'expérience est passée par là. Tout le monde revient sur ce passé pour tenter d'avancer. Dans le monde, on détruit autoroutes urbaines et rocades.
Pas nous.
Je ne vais pas revenir sur ses propos, écoutez-le plutôt. Transit (pas de transit à l'est), temps de transport, avantages, péage, dette, exemplarité environnementale clamée par la métropole, voeu pieux. L'infrastructure, telle qu'elle est, a été dessinée dans un temps où même le pont Flaubert n'existait pas. Il faut tenir compte des réalités actuelles.
Dans les faits : il faut faire moins cher et mieux, et cesser de se mentir et de mentir aux citoyens.
Aujourd'hui, l'efficacité, c'est la possibilité, l'acceptabilité, l'adéquation aux besoins, et la rentabilité pour tous. Toutes les métropoles du monde sont en train de revenir, non pas en arrière, mais sur les choix faits dans le passé.
Mais nous, nous allons faire les choix du passé pour les décennies à venir.
Il faut défendre les solutions réalistes, utiles et économes. Ce projet est désuet, inutile, nuisible et ruineux.
M. Vincent, le président de la seule association pour ce contournement Est de Rouen, parlera juste après.
Ses arguments sont indiscutables. Ce ne sont pas des arguments, mais des évidences. A tel point qu'elles seront reprises par la sénatrice Morin-Desailly, en disant qu'elle n'allait pas rappeler... Quoi, les évidences ? Allons-y :
  1. Evidence qu'il faut doter la future métropole d'une rocade complète dont l'un des maillons à l'est est le contournement ;
  2. évidence quand il s'agit de soulager les pénétrantes pour les besoins routiers de plus en plus nombreux, et de permettre les transports en commun ;
  3. évidence quand il s'agit de répondre au développement urbain des Plateaux Nord et Est et de donner aux habitants les moyens de rallier plus rapidement leurs zones d'emplois ;
  4. évidence lorsqu'il s'agit de relier la métropole avec les bassins d'emplois de la vallée de l'Andelle et de l'Eure ;
  5. évidence pour les accès du grand Port Maritime, dont l'une des priorités est d'accueillir les céréales en provenance de la route du blé, à l'est de l'agglomération ;
  6. évidence pour les trafics d'échanges initiés par la zone industrielle ou portuaire pour alimenter les zones commerciales de la Haute-Normandie ;
  7. évidence pour répondre aux défis économiques que l'Etat a engagé le long de l'axe Seine, en accueillant de nouvelles plateformes multimodales, celles de Seine-Sud et Pîtres-le Manoir étant privilégiées pour leur emplacement ;
  8. évidence aussi pour lever le verrou routier de l'axe Calais-Bayonne ;
  9. évidence pour accroitre l'attractivité de notre métropole, le moteur de l'emploi.
Ce qui est évidence pour les uns peut poser questions pour les autres, et mérite d'être débattu :
  1. Les métropoles ou grandes agglomérations qui n'ont pas de rocade sont légion, en France comme à l'étranger. On détruit aujourd'hui des autoroutes urbaines inutiles. Et oui, en France, nombre de villes et métropoles n'ont pas de contournement, de rocade complète. Grenoble (dont les études ont montré que la rocade nord, très contestée, ne délesterait pas significativement la rocade sud), Rouen (qui n'a pas de contournement Est, et surtout, pas de contournement Ouest, vers le port), Tours (réalisation de l'A110 suspendue), Orléans (une tangentielle ouest), Clermont-Ferrand, Avignon, Angers (rocade sud - pour 100 000 usagers potentiels - à l'arrêt depuis 2009), Reims, Dijon (c'est un contournement de 18,5 km à l'est - RN274), Perpignan, Nîmes, Toulon, Cannes, Le Havre, Dunkerque, La Rochelle, Brest, Mulhouse, Bayonne, Strasbourg ne sont pas équipées de contournements complets. Et encore moins en autoroutes payantes...
    Cette vision de toutes les villes qui devraient être ceinturées date-t-elle des années 60, ou bien encore du moyen-âge, lorsque l'on fortifiat les villes  Les autoroutes seraient-elles nos nouveaux remparts ?
  2. Les autoroutes ne favorisent pas les transports en commun, nous ne sommes pas crétins. Quant à soulager les pénétrantes, il suffit de regarder le trafic est + le trafic nord : 3598 véhicules VL + PL. C'est 10 % du trafic de transit (y compris l'A150, l'autoroute de Barentin, l'A150, et tout le trafic radiales et est). C'est 0,36% du trafic global;
  3. Le développement urbain des plateaux est va à l'encontre des schémas de cohérence territoriale et du PADD de la CREA, comme de la CASE. Parlons de la CREA et des Plateaux Est : les objectifs du SCoT, du PADD et du PLUI à venir, sont de ne pas favoriser l'étalement urbain du fait d'une infrastructure facilitant, ou obligeant, les déplacements automobiles. Les axes de développement péri-urbains veulent se limiter à Isneauville et Franqueville St-Pierre - Boos. Pas tous les Plateaux Est.
    Comme nous n'avons pas d'études d'impacts, ni d'autres études par le maître d'ouvrage, il est important de se référer aux documents du passé. L'exemple récent, négatif pour la congestion urbaine, c'est l'A28 :
    Selon la direction Régionale de l'Equipement, dans le bilan de l'A28 :
    Ces premiers résultats laissent déjà présager un des effets de l’infrastructure sur l’étalement urbain : celui-ci s’étend bien au-delà de ce qui était pressenti dans les études préalables de l’autoroute, jusqu’à plus de 30 km du pôle urbain de Rouen.
    augmentations de circulation dépassent les 30 voire 50 %, soit 3 à 4 fois plus ! Un ménage supplémentaire en périphérie urbaine, c’est bien plus qu’un déplacement quotidien aller-retour en voiture individuelle de plus, mais plutôt 3 à 4...
    Cela est d’autant plus important que la fonction principale de l’A28 était de renforcer la vocation interrégionale entre la Normandie, la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais et de transit international notamment pour les flux venant de Grande-Bretagne et de Belgique de l’axe que représentait la RN28. Une péri-urbanisation massive n’a pour ainsi dire pas été anticipée. Pourtant, force est de constater aujourd’hui que la fonction principale de l’autoroute est de faciliter les échanges quotidiens entre les agglomérations de Rouen et à une moindre mesure Abbeville et les communes résidentielles périphériques. L’A28 a joué un rôle de catalyseur de l’étalement urbain pour ces agglomérations, ce qui n’est pas la vocation principale d’une autoroute.
  4. Relier la métropole avec les bassins d'emplois de la vallée de l'Andelle et de l'Eure ne peut se faire en faisant payer les Eurois, pour qui l'Eure est un bassin de vie, et la métropole un bassin d'emplois. Le péage serait un double peine économique pour les habitants des plateaux Est et de l'Eure ;
  5. La route du blé est à l'est, passant par la RD6014 qui n'est PAS traitée par le tracé, ou en provenance de la Beauce, au sud, qui passe par l'A13 pour aller sur le port, à l'OUEST de l'agglomération ;
  6. Les trafics d'échanges sont la vraie problématique de cette autoroute, et ils n'ont pas été traités. Nous parlons de trafics d'échanges qui se font à 90% en VL. Mais sur ces trafics d'échanges, combien passeraient par la route gratuite ? Quels seraient les impacts sur la sécurité sur les réseaux secondaires, et sur l'accroissement de l'insécurité de l'A13 ? ;
  7. Il est important d'engager une vraie réflexion, à long terme, sur l'intermodalité. La rupture de charge, même à 100 km de Paris, coûte trop cher. Elle fournit peu d'emplois, ce qui est un autre problème. Et l'axe nord-sud n'existe pas pour l'instant, à part sans rupture de charge par l'A28 et, surtout et malheureusement, la RD438, sur l'axe Calais-Bayonne. Il faut donc que la ligne Serqueux-Gisors soit mise en place, ainsi que le fluvial ;
  8. L'axe Calais-Bayonne existe : c'est l'A28. Même si les camions préfèrent emprunter la RD438 pour raison de coût... l'A28, c'est le grand contournement de Pris à 200 km de Paris : 1053 km de route, dont 1039 en voie rapide, dont il ne manque plus que la complétude à Rouen, par l'ouest, comme le dit la Dréal en ce qui concerne A28-A28 ;
  9. Sur l'attractivité, je n'ai rien à dire, c'est un mot-valise. Ne soyons pas seulement attractifs : soyons attirants !
Il n'y a pas d'évidence à citer ce qui peut paraître des évidences, qui ne sont en réalité que des croyances.
Cette autoroute serait néfaste pour les gens et pour le territoire. Nous n'avons aucun document qui nous permet de prouver que nous ayons quoi que ce soit à y gagner.
Sans documents, il faut se baser sur les diagnostics des agglomérations, les SCoT, PADD, PDU et les PLU et PLUI qui vont les remplacer. Il faut aussi prendre en compte les analyse et le bilans des Ponts et Chaussées sur les réalisations antérieures. Que disent les ponts et Chaussées ?
"L’évaluation d’impacts engendrés par la mise en service d’une autoroute sur les territoires qu’elle traverse est une tâche assez délicate, car il est difficile d’isoler du contexte général un élément afin d’en estimer les conséquences.
Elle l’est d’autant plus lorsque le bilan « point zéro » n’a pas été réalisé, et que l’on ne dispose donc pas d’éléments fiables permettant de mesurer précisément ces évolutions.
C’est pourquoi il paraît indispensable de réaliser soigneusement les évaluations « ex-ante » prévues dans la Loi lors de l’étude des projets d’infrastructures nouvelles afin de disposer plus tard d’un « point zéro » fiable." (Direction Régionale de l'Equipement haute-Normandie
Les risques financiers, environnementaux et humains sont gigantesques.
Sans pour autant délester les rouennais de la congestion de circulation, sans améliorer la qualité de vie, et l'on reprend les vieilles recettes qui ont échoué pour recommencer les mêmes erreurs.
Il faut renoncer à construire cette autoroute, le contournement Est de Rouen. Pour l'humain, pour l'environnement, pour l'agriculture, pour le lien social, pour l'emploi, pour ne pas enclaver les gens, pour éviter la frontière économique, alors que l'on sait, par les chiffres fournis par le maître d'ouvrage, que cette infrastructure ne répond en rien, ou de façon infinitésimale, aux problèmes de circulation, et en génèrerait d'autres.
Le trafic de transit va à l'ouest, à 90%, et nous devons lutter contre l'étalement urbain, générateur de congestion urbaine, d'artificialisation des terres naturelles.
Regardons les documents, et regardons les chiffres qui ont servi à bâtir ce modèle (le contournement). Le dernier argument du maître d'ouvrage - éloigner la majorité du trafic de poids lourds en transit - ne tient pas la route face au constats réalisés par les ponts et chaussées : le trafic de transit va à l'Ouest, et on ne peut le dévier à l'Est. C'est la réalité dont on doit tenir compte.
trafic de transit de l'agglomération rouennaise
SVP, ne mettez pas nos sous dans cette catastrophe annoncée.

Liaison A28-A13 : retours sur des objectifs et des chiffres farfelus dans un débat inexistant : pour la population, c’est un NON massif. On désengorge Rouen de 0,36%. De combien l’engorge-t-on en plus ?

"Nous jugeons qu'il est utile et nécessaire". Pour le territoire, bien entendu... Nous pourrions ajouter : profitable, salutaire, avantageux, précieux, commode, efficace, indispensable, obligatoire, inévitable !..
Mais la liaison A28-A13 est évitable. Et elle sera évitée ! Au moins par nombres d'usagers, nombre de poids lourds, et à part les habitants qui en seront prisonniers.
Bien entendu, nous comprenons l'intérêt de cette autoroute : ce n'est pas que la réalisation de cette autoroute, financée à moitié, ou au 3/4 si ça dépasse, par les contribuables, qui est seule en cause. Même si un chantier à 1 milliard d'euros et quelques pelletées de plus ce n'est pas rien.
Nous avons bien compris qu'une concession, concédée pour plus de 5 décennies - c'est énorme ! - est juteuse : outre les bénéfices liés à la réalisation de l'infrastructure - et c'est "normal" - le chiffre d'affaires de l'exploitation de la concession sera de l'ordre de 2,5 milliards TTC. C'est le chiffre d'affaires de l'exploitation : 106 190 euros de CA/jour (19300 voitures et 2200 camions en moyenne par jour, tout au long des 41 km d'autoroute). Sans tenir compte du fait que le prix des péages augmente tous les ans du double de celui de l'inflation.
Cela coûtera au total plus de 3 milliards € aux habitants et surtout usagers tout au long de la concession. Les appétits peuvent être féroces, et les motivations économiques sont là.
L'habitant qui emprunteraient l'autoroute paiera, lui, 100 € par mois pour aller travailler. Ou chercher du travail, aller faire ses études, aller voir papy-mammie, au théâtre, au sport, ou faire ses courses.
Bien entendu, nous sommes dans un monde libéral. Mais l'Etat s'engage sur une rente sur 3 générations pour la SAPN (du groupe Sanef, si c'est bien elle qui hérite de la liaison entre A13, A154 et A28, déjà gérées par la SAPN).
Les citoyens, contribuables, habitants et usagers, - qui financent - peuvent-ils y trouver leur compte ?
Entre les expropriations, la suppression de la qualité de vie, la perte de terres arables sans compensation, les morts dues aux particules fines ou micro-particules, le prix à payer pour sortir de chez soi - sans gagner en temps de transport - sans avoir d'alternative de transport, et avec les risques liés aux véhicules qui voudront échapper aux péages qui vont ré-emprunter les départementales, et retraverser les villes et les villages sur les passages piétons devant les commerces, les écoles, et autres. Quel est le bénéfice pour l'habitant ?
Ils vont payer en impôts l'investissement. Ils vont payer l'usage en péage. Et ils viennent à chaque réunion, sauf à Evreux, pour exprimer leur refus massif de cette autoroute, et leur colère. Et les politiques refusent d'écouter, préférant parler d'opportunité.
Quels sont les objectifs présentés pour la réalisation de cette autoroute ? Il y en a deux :
  • Pour désengorger Rouen, il faut détourner le trafic de transit des nationales, départementales et de la voirie ;
  • Les zones d'activité créent de l'emploi.
  1. Désengorger Rouen et améliorer la qualité de la vie des rouennais, en détournant 85% du trafic des poids lourds en transit.
    C'est tout simplement impossible. Les comptages sur le trafic de transit réalisés par les services de l'équipement (CETE) parlent d'eux-mêmes : 90% des flux de transit vont à l'OUEST. Le trafic de transit qui passe à l'EST n'est que de 1983 véhicules (VL + PL).
    trafic de transit de l'agglomération rouennaise
    Les flux de transit ne vont pas sur un axe nord-sud dans sa quasi-totalité, mais vers l'ouest, l'A13, le Havre, ou l'a28 et la RD438, qui longe gratuitement l'A28 et qui est empruntée par les camions, vers le sud. Et vers Paris.
    Veut-on réaliser une infrastructure à plus d'1 milliard d'euros pour seulement 1983 véhicules/jour ? Dans l'allégresse, en ajoutant les trafics de transit qui vont au nord-ouest (A150 - Barentin - et A151), cela représenterait un trafic de 3598 véhicules VL + PL. Cela ne représente que 0,35% du trafic global de l'agglomération.
    En détournant tout le trafic de transit entre l'A13 à l'est et l'A28 au nord, l'a154 et l'A28, et tout le trafic allant vers l'A150 et l'A151, cela ne désengorgerait Rouen que de 0,35% du trafic.
    C'est très peu !
    Mais... pourquoi parler d'engorgement supplémentaire de Rouen du fait de cette autoroute ?
    Quelles sont les conclusions que fait la Direction Régionale de l'Equipement sur la rentabilité interne de l'ouvrage A28 Rouen-Abbeville dans son évaluation socio-économique :
    "Ces premiers résultats laissent déjà présager un des effets de l’infrastructure sur l’étalement urbain : celui-ci s’étend bien au-delà de ce qui était pressenti dans les études préalables de l’autoroute, jusqu’à plus de 30 km du pôle urbain de Rouen.
    Par ailleurs et toutes proportions gardées, l’impact sur l’agglomération d’Abbeville a été similaire.
    En outre, les effets de cet étalement urbain sur les trafics sont plus que proportionnels : dans des zones où l’étude démographique ne met en évidence que des croissances de population de l’ordre de 10 à 15 % entre 1990 et 1999, les augmentations de circulation dépassent les 30 voire 50 %, soit 3 à 4 fois plus ! Un ménage supplémentaire en périphérie urbaine, c’est bien plus qu’un déplacement quotidien aller-retour en voiture individuelle de plus, mais plutôt 3 à 4...
    [...]
    Une péri-urbanisation massive n’a pour ainsi dire pas été anticipée. Pourtant, force est de constater aujourd’hui que la fonction principale de l’autoroute est de faciliter les échanges quotidiens entre les agglomérations de Rouen et à une moindre mesure Abbeville et les communes résidentielles périphériques.
    L’A28 a joué un rôle de catalyseur de l’étalement urbain pour ces agglomérations, ce qui n’est pas la vocation principale d’une autoroute."
    Oui, Rouen sera plus engorgée encore.
    Et ce n'est pas avec un échangeur qui débouche à Oissel sur la jonction entre la RD18e et la RD418 que la situation de Rouen va s'améliorer : la RD418 emmène les véhicules vers la SUD3, avec les mêmes problèmes de circulation qu'aujourd'hui (un aménagement manquant au pont Flaubert et des véhicules qui se "cognent" sur l'avenue Jean Rondeaux), tandis que la RD18e, la zone industrielle, congestionnée elle aussi, conduira les véhicules vers... le pont Mathilde ! CQFD
  2. L'autre objectif, c'est la création d'emplois par la création de zones d'activité.
    Mais les zones d'activité ne créent pas d'emplois. Au mieux, elles les relocalisent. Parfois à quelques km seulement.
    L'avis du Conseil Général des Ponts et Chaussées sur le bilan loti de l'autoroute A28 est des plus intéressants :
    "Les collectivités ont eu la volonté d’accompagner la réalisation progressive de l’infrastructure, ce qui s’est traduit par l’aménagement de nombreuses zones d’activités économiques. Ces zones d’activités, qui conservent aujourd’hui encore d’importantes réserves foncières, ont accueilli un nombre croissant d’établissements, ce qui paraît répondre aux objectifs des collectivités. Ce point est cependant tempéré par les entretiens menés avec les acteurs locaux qui, sauf dans les secteurs au dynamisme économique déjà bien avéré, évoquent plutôt un effet de relocalisation que de création nette d’activité."
    La Direction Régionale de l'Equipement Haute-Normandie explique dans son évaluation socio-économique de l'A28 :
    "Si le succès commercial de ces opérations montre qu’elles répondent à un réel besoin des entreprises, on peut être plus circonspect quant à leur impact réel sur l’emploi : presque toutes ces entreprises étaient déjà présentes dans la région, parfois à seulement quelques kilomètres de là ; ce ne sont souvent que des re-localisations sans création significative d’emplois supplémentaires ; mais, elles s’accompagnent souvent d’une amélioration des conditions de production (modernisation, regroupement d’établissements éparpillés, optimisation des process, élargissement du bassin de clientèle, etc.) qui a peut-être à terme un effet positif sur l’emploi (développement ou, au moins, préservation des entreprises par amélioration de leur compétitivité) qu’il est difficile de mesurer."
    Ne parlons pas de créations d'emplois nets, donc, mais évoquons des relocalisations, parfois à quelques km. Les autoroutes sont aussi parfois de murs qui coupent les entreprises de leurs clients lorsqu'il n'y a plus d'accès à "l'autre côté".
    Qu'en dit Françoise Guillotin, Vice-Présidente de la CREA, lors de la réunion de concertation d'Alizay :
    "Effectivement, l'infrastructure en elle-même n'est pas l'outil qui va permettre de développer des emplois. Mais c'est un outil nécessaire au territoire pour permettre aux entreprises d'avoir aussi des facilités d'accès à leurs entreprises pour pouvoir justement permettre les embauches nécessaires à la vie du territoire."
    Pas d'emplois donc, mais l'autoroute permettrait des facilités d'accès pour les entreprises. Et ce sont les contribuables et habitants (consommateurs ?) qui paieraient.
    Bernard Leroy, président de la CASE, reprend le cas "très intéressant" de l'A28 :
    "l'exemple de l'A28 est très intéressant : ce n'est pas parce qu'on fait des échangeurs qu'on a automatiquement des entreprises. C'est nécessaire, mais c'est pas suffisant. Il faut une véritable politique de développement économique, une politique d'attraction du territoire, pour faire venir des entreprises, pour faire venir des emplois."
    Ainsi donc, les élus seino-marins, les CCi et entreprises de Seine-Maritime n'auraient pas de véritable politique de développement économique ?
    Ne souhaitent-ils pas rendre leur "territoire" attractif ?
    N'ont-ils pas compris que ce que voulait la population, c'est des solutions contre le chômage ?
    Ou bien, comme le dit l'équipement, les zones d'activité ne créent pas d'emplois, mais relocalisent l'activité, certes dans des équipements plus modernes, mais créant de nouvelles friches industrielles, parfois à seulement quelques km ?
    La destination des camions des plateformes logistiques restera l'est, Paris, d'un côté, et le Havre et le port 2000 de l'autre.
    L'A13 donc...
  3. Pour les CCI, et nombre d'élus, le contournement Est de Rouen, c'est le (début du) Grand Contournement Ouest de Paris.
    soutien à l'A28 en 1997soutienà l'A28, Charles Revet et Ladislas Poniatowsky
    Le Grand Contournement de Paris est une réalité. Il existe, mais il ne semble pas suffisant pour les chambres de commerce, les concessionnaires autoroutiers, et autres aménageurs de zones d'activité.
    Les mêmes qui promouvaient hier l'A28 comme axe Calais-Bayonne n'y trouvent plus que peu d'intérêt.
    Charles Revet et Ladislas Poniatowsky, tous deux sénateurs aujourd'hui, mais à l'époque Président du Conseil Général de Seine-Maritime pour l'un, et député de l'Eure pour l'autre, conduisaient une opération escargot pour manifester pour l'A28, l'axe Calais-Bayonne, aujourd'hui réalisée.
    Il manque un aménagement à l'ouest de Rouen pour relier les tronçons nord et sud de l'A28. Car, selon les propres dires du maître d'ouvrage de la liaison A28-A13, cette liaison à l'est n'aurait pas vocation à accueillir le trafic A28 nord-A28 sud. Il passe à l'ouest.
    Comptage de poids lourds dans l'orne
    Mais le trafic de l'autoroute est un échec, surtout entre Rouen et Alençon, qui ne compte que 5 000 à 10 000 véhicules/jour.
    Si l'on regarde les comptages de camions réalisés par le Conseil Général de l'Orne (2013), le trafic qui échappe à l'autoroute se retrouve sur la RD438 qui longe l'A28. Ce sont plus de 800 poids lourds/jour qui préfèrent emprunter la départementale, et ce jusqu'à Alençon.
    Il ne s'agit pas d'un échec de la liaison, à proprement parler, mais d'un déport vers la départementale du fait du prix trop élevé de l'autoroute.
    Un déport évidemment dangereux pour les riverains et les usagers.
    Mais, sans taxe poids lourd (écotaxe), avec une taxe à l'essieu au plus bas, comment obliger les camions à emprunter l'autoroute ?
    Dans une motion pour le contournement est de Rouen, l'association pour le contournement réclame :
    "La traversée de l’agglomération rouennaise reste aujourd’hui le seul goulet d’étranglement de l’axe autoroutier Nord – Sud-Ouest européen reliant Stockholm à Gibraltar et plus localement du Grand contournement du bassin parisien."
    l’axe autoroutier Nord – Sud-Ouest européen reliant Stockholm à Gibraltar, rien que ça. Et pourquoi pas un ouvrage d'art reliant les colonnes de Gibraltar pour en faire l'axe autoroutier Stockolm - Côte-d'Ivoire ?
    Plus sérieusement, mais retoqué par la commission mobilité 21 dans le SNIT, refusé également par la population qui ne veut pas transformer la RN154 en autoroute payante A154, le contournement ouest de Paris est un schéma qui existe depuis les années 60. Qu'est ce que c'est ?
    le contournement actuel de Paris, avec la RN154 et l'A28Le contournement de Paris sur un schéma de la DATAR dans les années soixantea28-A154-thumb
    On le voit, ce n'est pas un contournement est de Rouen que voient les CCI et autres partisans, mais la première marche de l'édifice qu'est la réalisation du "barreau manquant" : l'A154.
    Les visions de l'aménagement ont changé depuis 1960. Comme l'a rappelé Michel Barnier, député européen UMP, commissaire européen au marché intérieur et aux services :
    "Elle ne sera pas belle la France de 2015, si c'est la France du tout béton et du tout autoroutes."
    Et si l'on continue de vouloir faire payer les autoroutes, à des usagers, à des routiers qui préfèrent emprunter les départementales, elle sera surtout beaucoup plus dangereuse.
    Ce sera peut-être l'occasion de faire du business, de créer aussi des zones d'activité qui créeront peut-être de l'emploi, ou le relocalisera.
    Mais si c'était le cas, étant donné le nombre de concessions qui ont été cédées au privé (85% du réseau), et le nombre de routes créées, nous aurions sûrement du en constater les effets bénéfiques par l'inversion de la courbe du chômage.
    Et si les autoroutes ne créaient pas d'emplois ?
Documentation et rapports :

Liaison A28-A13. C’est NON ! Non à Gouy, Ymare, Les Authieux, Val-de-Reuil, Pîtres, Poses, le manoir, Léry, Oissel, Saint-Etienne du Rouvray… C’est NON partout.

Une réunion houleuse à Gouy. La population ne veut pas de cette autoroute, la soi-disant liaison A28-A13. Elle le dit, elle le crie. C'est NON ! Non à ce tracé, et non à l'autoroute !
1 - présentation du projet par le maître d'ouvrage, la DREAL, représentée ici par M. Patrick Berg
La présentation du projet, désormais bien rôdée. "Nous pensons qu'elle est utile et nécessaire", dit le maître d'ouvrage, la DREAL.
  • Le premier argument est que "l'agglomération rouennaise est une des dernière villes de France à n'avoir pas de contournement".
    Faux : Grenoble (dont les études ont montré que la rocade nord, très contestée, ne délesterait pas significativement la rocade sud), Rouen, Tours (réalisation de l'A110 suspendue), Orléans (une tangentielle ouest), Clermont-Ferrand, Avignon, Angers (rocade sud - pour 100 000 usagers potentiels - à l'arrêt depuis 2009), Reims, Dijon (c'est un contournement de 18,5 km à l'est - RN274), Perpignan, Nîmes, Toulon, Cannes, Le Havre, Dunkerque, La Rochelle, Brest, Mulhouse, Bayonne, Strasbourg ne sont pas équipées de contournements complets. Et encore moins en autoroutes payantes...
  • "L'ensemble du trafic, et du trafic de transit, est obligé d'emprunter les radiales et le centre de Rouen", dit la DREAL.
    C'est faux : contrairement à ce qui est expliqué, 84,5 % du transit se fait avec l'ouest. 55% du trafic de transit c'est Paris-Le Havre, 18178 véhicules.
    Le trafic en transit vers l'ouest c'est 25387 véhicules, 77% du trafic de transit. C'est l'A13. La direction, c'est l'ouest.
    Le trafic en transit A28 nord - A28 sud-ouest vers Alençon, ou vers la RD438 , sud ouest, 2460 véhicules, 7,5% du transit.
    C'est donc 84,5% du trafic de transit qui passe à l'ouest.
    Le trafic venant de l'A13 vers l'A150 (Barentin) et l'A151, 1615 véhicules, mois de 5%. Voilà pour les radiales.
    Le trafic de transit venant de l'A13 et de la RN154 vers l'A28 par l'est - la où serait le contournement -, c'est 1983 véhicules actuellement, 6% du transit.
    On le voit, le contournement est ne peut en aucun cas accueillir le trafic de transit qui va à l'ouest, la quasi totalité du trafic de transit.
    Il ne résoud pas la question de la liaison A28-A28 par l'ouest, sauf en doublant le trajet des poids lourds, en les emmenant vers l'est d'abord, pour récupérer l'A13 pour retourner vers l'ouest, en doublant la pollution émise, en congestionnant encore un peu plus l'A13 entre Incarville et Rouen. Cela rendrait encore plus dangereux les échangeurs de Criquebeuf et Tourville-la-Rivière, et fragiliserait cet axe essentiel nationalement qu'est l'A13.
    Il est utile de citer l'avis du Conseil Général des Ponts et Chaussées du 30 novembre 2006 sur l'A28 ABBEVILLE ROUEN 
    "Les objectifs de trafic de l'ouvrage ont donc été largement dépassés. Cependant, ce dépassement n'est pas dû à la fonction première d'itinéraire de transit qui lui était assignée, mais à une fonction induite de support du développement urbain."
    Les promesses étaient les mêmes, les effets seront les mêmes.
  • Il y a un fort potentiel de développement sur la partie économique pour l'agglomération rouennaise, dit le maître d'ouvrage. Mais aussi pour les pôles économique de Val-de-Reuil, la vallée de l'Andelle qui créeront des richesses et de l'emploi.
    La Direction de l'équipement a démontré que sur l'A28, Abbeville Rouen, mais aussi Rouen Alençon, il n'y avait pas eu de créations nettes d'emplois, mais un effet de relocalisation.
    Parce que l'autoroute représente un mur qui coupe les entreprises de leurs clients. Les prédictions économiques qui disaient qu'il y aurait des créations nettes d'emplois se sont avérées fausses.
    Comment la DREAL peut parler de créations d'emplois, alors que les études socio-économiques n'ont pas été réalisées, et que des infrastructures du passé ont prouvé qu'il n'en n'a rien été ?
    Citons encore l'avis du Conseil Général des Ponts et Chaussées du 30 novembre 2006 sur l'A28 ABBEVILLE ROUEN
    "Les collectivités ont eu la volonté d’accompagner la réalisation progressive de l’infrastructure, ce qui s’est traduit par l’aménagement de nombreuses zones d’activité économiques. Ces zones d’activité, qui conservent aujourd’hui encore d’importantes réserves foncières, ont accueilli un nombre croissant d’établissements, ce qui paraît répondre aux objectifs des collectivités. Ce point est cependant tempéré par les entretiens menés avec les acteurs locaux qui, sauf dans les secteurs au dynamisme économique déjà bien avéré, évoquent plutôt un effet de relocalisation que de création nette d’activité."

2 - Francis BIA pour l'association HNNE (Haute-Normandie Nature Environnement).
Au contraire des interventions de la DREAL qui ont été huées et sifflées, l'intervention de Francis BIA est littéralement ovationnée.
C'est non à ce contournement Est de Rouen.
"Nous avons tous besoin pour vivre d’Air, d’eau, de Nourriture, de Sommeil : ne pas en tenir compte met en péril la santé et même la vie."
Préserver l’environnement, c’est donc préserver l’humain, avec ses activités, son habitat, son droit à conserver, ou à retrouver, une qualité de vie satisfaisante.
Actuellement, alors que l’on finalise des textes de loi sur la transition énergétique, les enjeux environnementaux et humains, sur ce projet de contournement Est ne sont pas suffisamment pris en compte.
Les documents qui nous sont fournis pour la Concertation sont trop fragmentaires pour montrer toute la richesse écologique de nos territoires…
Ou alors les documents complets ne nous ont pas encore été communiqués.
Le maître d’ouvrage évalue à 600 hectares la superficie qui sera soustraite aux milieux physiques.
Ces 600 hectares se traduisent par :
• Une perte pour les activités agricoles et sylvicoles, et par la destruction d’un réservoir de biodiversité.
• Une perte de valeur patrimoniale et de qualité de vie pour les familles riveraines... et pas seulement elles !
Les territoires les plus impactés par le projet à savoir » un espace de 10 km de part et d’autre de l’infrastructure», selon le Schéma de cohérence Territorial.
600 hectares = 6 000 000 m2 soit sur 41km de long = une largeur de 147 mètres de large
600 hectares = 6 millions de m2 = 840 terrains de football…
HNNE défend en cela l’intérêt général et non de simples intérêts particuliers. Ils comprennent parfaitement l’intérêt du concessionnaire à se voir confier un nouveau marché. Mais que nous faire acheter ce produit qu’est le contournement n’est pas forcément un acte de philanthropie. Et cette façon de mettre en avant l’intérêt général ressemble à un argument de vente.
M. Bia rappelle au nom des associations qu'ils souhaitent que la participation de l’Etat à cette Concertation ne soit pas uniquement destinée à promouvoir et imposer ce projet à partir de la variante préférentielle.
Il faudrait des échanges d’arguments basés non sur la croyance, mais sur la réflexion, sur le raisonnement à partir de documents complets et d’études détaillées, qui ne nous ont pas été fournis à ce jour. Ils veulent des échanges qui évitent la répétition d’affirmations non démontrées et présentées comme indiscutables.
C’est ainsi que le mot Concertation peut retrouver son sens.

3 - intervention de Alain Roussel, maire des Authieux : c'est non !
NON à cette autoroute ! Sous les applaudissements...

4 - questions réponses - sécurité des axes secondaires, impacts environnementaux et économiques, absence de concertation avec les communes
5 - réponses sur le cancer : C'est la stupeur et la colère dans la salle !
La question, posée vers 5mn50 de cette vidéo, ne trouvera sa réponse qu'après la 18ème minute.
Froide, glaçante, cynique ou scandaleuse, alors qu'on évoque le cancer et la mort, la réponse de M. Berg sidère et révolte le public.
"On a tous aujourd'hui une habitation, desservie par une infrastructure, une route, qui passe devant chez lui. Voilà !"
C'est un tollé, un soulèvement.
On ne veut pas d'une autoroute qui charrie la mort !

6 - le sénateur communiste Thierry Foucaud sur le Grenelle, et Francis BIA.
Un médecin accuse le maître d'ouvrage de mauvaise foi sur la santé des habitants, tandis que le sénateur revient sur le rejet, le mécontentement et la surdité des politiques face aux habitants. Sourds, ou bien quoi ?
Après la réponse de M. Berg - c'est bon pour l'emploi - Francis Bia, HNNE, liste les grandes villes et métropoles qui ne sont pas dotées de contournement routier. Il redemande à ce que les études d'impacts soient épinglées au dossier avant de le confier au ministre afin qu'il puisse décider en connaissance de cause ! Puisque ce projet, même s'il diffère totalement de celui débattu en 2005, ne fait pas l'objet d'un nouveau débat...

7 - Safer - compenser les terres agricoles mais perdre définitivement des terres arables.
Emanmuel Hyest explique le rôle de la Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural), qui a pour but de compenser dans ce projet les pertes de terre agricole pour les exploitations agricoles. La Safer acquiert, des parcelles souvent d'agriculteurs en fin de carrière, ou bien des parcelles excentrées, afin de recomposer des exploitations pour les agriculteurs dont les terres sont artificialisées et bitumées.
Mais des terres agricoles disparaissent bel et bien. M. Hyest estime que les politiques doivent avoir le courage de protéger durablement les terres agricoles, et ne pas les mettre en terrains à construire.
Pascal BENARD, directeur général de la Safer HN, explique que les acquisitions ont exclusivement vocation à rétablir les exploitations agricoles, et non de permettre aux collectivités d'acquérir des réserves foncières pour créer des zones d'activité. Sur les 70 km donnés en exemple sur l'A28, 1 seule zone d'activité a été créée, et elle est aux 3/4 vide aujourd'hui.
Les créations d'emplois qu'escomptaient les élus n'ont pas été au rendez-vous.
Une démonstration qui avait déjà été faite lors du débat public sur la LNPN.
Une vidéo de la présentation Pascal Bénard, pour la Safer, de bien meilleure qualité, avait déjà été présentée lors du débat public LNPN.

• Les terres arables et les forêts détruites ne seront pas compensées. Elles sont détruites définitivement.
• Les acquisitions ont exclusivement vocation à rétablir les exploitations agricoles, et non de permettre aux collectivités d'acquérir des réserves foncières pour créer des zones d'activité.
• Les zones d'activité le long des autoroutes ne créent pas d'emplois.
9 - expropriations, intérêt général, exploitations agricoles qui devront partir, trafic et emploi.
On voit que le cas d'exploitations agricoles, qui n'ont pas forcément été reçus ou visitées par la Safer, notamment en filière courte, du producteur au consommateur, va obliger certains à abandonner leurs exploitations.
L'infrastructure - l'autoroute dont personne ne veut - va prélever 600 hectares, dont 290 hectares de terrains agricoles. Déclarée d'utilité publique, les terres seront achetées, ou les propriétaires expropriés, au nom de l'intérêt général.
Concernant les questions sur le trafic, M. Berg, s'il ne conteste pas les chiffres, se trouve néanmoins dans l'incapacité de répondre.
Le détournement du trafic de transit a été présenté comme un des objectifs majeurs de l'infrastructure, sur la plaquette commerciale, mais aussi tout au long de ces réunions de (soi-disant) concertation.
Ce qui est prévu à Gouy, c'est 6700 poids lourds. Soit sur une amplitude horaire de 15 heures, 1 poids lourd toutes les 8 secondes. Rouleraient-ils 24h/24 que cela représenterait 1 poids lourd toutes les 13 secondes. A ce rythme, les riverains pourraient craindre autant pour leurs nuits que pour leurs jours.
Mais 77% du trafic de transit passe à l'ouest de l'agglomération. On ne peut pas obliger les camions à se diriger sur un axe nord-sud, alors qu'ils se dirigent d'est en ouest, sur un axe paris-Le Havre, 18178 véhicules, 55% du trafic de transit. Mais aussi du nord à l'ouest, près de 10%, du sud vers l'ouest, 10% encore. Et de l'ouest vers l'ouest. Alors que le transit en radiales ne fait que 12% et 6% passent aujourd'hui à l'est. 1984 véhicules.
Les poids lourds, puisque la destination est l'ouest, devraient emprunter un itinéraire qui leur ferait faire le double de kilomètres. C'est à dire le double de pollution.
Combien de morts en plus ? On ne le sait pas. Parce qu'aucune étude d'impacts n'a été réalisée.
Nous avons compris que cela permettrait de rendre la ville aux riverains, à Rouen, argument répété.
Mais combien de morts en plus par cette double pollution, due au double de trajet, qui va exposer les 110 000 habitants des 33 communes impactées ?
Il n'y a pas d'études, pas de documents, donc on ne sait pas. Il suffit de se convaincre que c'est pour l'intérêt général.
Combien de morts tout au long des 55 ans que durera la concession ? On n'est sait fichtre rien. Sauf qu'évidemment il y en aura.
Pour quel intérêt économique ? On ne sait pas, les études n'ont pas été faites.
Alors, comme Jérôme Bourlet, je me demande pourquoi on a oublié le E de la directive ERC : éviter, réduire, compenser.
On ne compense pas, on ne réduit pas, et l'on n'a pas pensé à réaliser des études d'impact, alors, évitons.
Non à cette autoroute qui ne sert, en fait, qu'à ponctionner contribuables et usagers, sans tenir compte des dégâts !

8 - vision d'Apache : oui au contournement, mais en modifiant le tracé aux Authieux-Port-Saint-Ouen.
L'association APACHE, qui veut préserver un air de campagne aux Authieux-Port-Saint-Ouen, ne veut pas du saccage proposé dans ce projet.
François Lorin se dit à mi-chemin entre ceux qui sont pour ce projet et les opposants. Une sorte de "p't'être bien qu'oui" ?
Se défendant d'être "nimbystes" (Not In My BackYard - oui au projet mais pas chez moi), l'association présente un projet alternatif qui éviterait Ymare, Gouy et les Authieux, et se raccorderait à l'A13 en passant par Alizay, Igoville et Sotteville-sous-le-Val. Un pont serait construit supplémentairement au Manoir en redondance de celui de Pont-de-l'Arche.
Au cas où le tracé ne serait pas modifié, l'association souhaite que soit creusé un tunnel afin que le village ne soit pas coupé, avec un ouvrage différent de celui proposé par le maître d'ouvrage pour traverser la Seine.
Il évoque la facilité à creuser le calcaire, sans pour autant parler de la fragilité du coteau, ni du transports de marchandises dangereuses dans les tunnels.
Enfin, François Lorin évoque l'absence de de concertation et de documentation de la DREAL sur ce projet dont ils ne veulent pas en l'état.
Il est utile de rappeler que M. Berg, pour la DREAL, n'a eu de cesse de dire que c'est ce tracé, en l'état, ou bien pas de contournement. Alors, "p't'être bien qu'non" ?

10 - les élus des localités concernées ont été totalement écartés de la concertation.
Aux questions sur les transports en commun et aux engagements de la France en matière de réduction des gaz à effet de serre (facteur 4), le maître d'ouvrage ne daigne pas répondre. Pas plus qu'il ne répond sur la demande, maintes fois réclamée, des études d'impact qui ne se feront qu'après. Comme ne seront étudiés qu'après les transports en commun.
Aux questions sur les expropriations, M. Berg nous dit qu'il n'y a pas de réalisation d'une infrastructure d'intérêt public sans indemnisation juste et préalable.
Les riverains indemnisés apprécieront la justesse de l'indemnisation, et la formule "au plus juste".
Les autres, ceux qui restent, risque moins de goûter l'affirmation de M. Berg à Val-de-Reuil, comme quoi les habitations situées près d'une autoroute prennent de la valeur. Du fait de l'augmentation de leur qualité de vie ?
Un habitant revient dire, comme l'ont dit tous les maires des communes impactées : les maires n'ont pas été invités à participer aux concertations. "Allez-vous enfin mettre tous les maires autour d'une table, vue l'opposition qui se passe aujourd'hui sur le contournement est, allez-vous enfin les réunir pour leur dire maintenant ce qui va se passer ? Je voudrais que vous me fassiez une réponse claire devant tout le monde. Allez-vous voir les maires, une fois pour toutes !"
Que répond M. Berg, ou plutôt, la DREAL, puisque M. Berg ne parle pas en son nom, mais au nom de l'Etat ?

M. Patrick Berg, pour la Dréal, l'Etat :
"Non, ce n'est pas vrai, il n'y a pas que les grands élus. D'ailleurs, je ne sais pas ce que c'est que les grands élus, pour moi, c'est les élus de la République, pour moi, tous les élus ont une valeur égale. A chaque étape importante du projet, donc quand on dit, les maires, on n'a pas voulu les rencontrer, ce n'est pas vrai. Alors, ça fait effet de manche, ce n'est pas vrai. A chaque réunion, en 2011, en 2012, en 2013, c'est exact, il y a un comité de pilotage qui associe le président du conseil régional, les présidents de conseils généraux, les députés, les sénateurs et les conseillers généraux, c'est complètement vrai, et d'autre part, il y a aussitôt après une réunion avec les 40 maires. Donc quand on dit : "les 40 maires n'ont jamais été réunis", c'est complètement faux. C'est une effet de manche. Ca fait joli de le dire, mais c'est faux. Comme tout à l'heure, je le rappelais, maintenant, c'est un point de départ, et donc nous aurons, sur chacun des passages difficiles, des réunions avec l'agglomération et avec les maires. Non monsieur, je ne suis pas un menteur !"
La personne qui a posé cette question n'a pas parlé de grands élus. Il a demandé QUAND l’État viendrait se mettre autour de la table avec les maires, tous opposés à ce projet ? M. Gaillard, garant du débat, a été obligé de dire que M. Berg avait un problème de vocabulaire, confondant concertation et information.
Ce que j'en pense : un projet ruineux, inutile et désastreux pour l'environnement et la qualité de la vie. Il ne répond pas aux objectifs qui lui sont fixés, il ne correspond pas à la réalité des échanges. Mais il est la volonté de quelques uns, et ce sont ceux qui vont en subir les conséquences les plus graves, pour leur santé et leur qualité de vie, et ceux sont aussi eux qui en assumeront le plus gros coût.
Il est totalement anormal que les études d'impacts ne soient pas réalisées avant de décider de l'opportunité de ce projet.
Il va détruire des terres arables définitivement. Bien sûr, la Safer s'efforcera de compenser au maximum les exploitants agricoles, en compensant des agriculteurs avec les terres agricoles d'exploitants qui partent en retraite, en rachetant les terrains de particuliers. Et puis il y aura des expropriations. Mais une agriculture sur la défensive et qui va souffrir.
Nous avons entendu la colère des citoyens, ils ne veulent pas de cette autoroute. Nous avons entendu les désespoir et la souffrance de ceux qui seront expropriés, et celle pire encore, de ceux qui verraient une autoroute se dresser au bout de leur habitations.
La DREAL ne répond pas à certaines questions, ou répond à côté, avec des assertions parfois sorties d'un chapeau. "Ce n'était pas ma question." "Oui, mais c'est ma réponse. Voilà !"
L'Etat et les politiques peuvent-ils rester sourds à cette opposition ferme, ce refus massif, cette souffrance et cette colère ? N'entendent-ils pas les applaudissements saluant les défenseurs du territoire, et de l'autre côté les huées et les sifflets contre ce projet destructeur ?
C'est non à cette autoroute. Non à cette liaison A28-A13 déboussolée.

L’association “Non à l’autoroute” A28-A13 a fait salle comble pour son débat public : les prochaines actions

Il a fallu rajouter des chaises, et de nombreuses personnes sont même restées debout, dans l’Auditorium de l’école de musique de Val de Reuil, ce mercredi 12 mars 2014.
A l’invitation de l’association « Non à l’autoroute », environ 250 personnes se sont déplacées pour avoir des informations et débattre du projet de liaison A28-A13.
Merci à tous les militants de l’association qui depuis des semaines ont distribué des milliers de tracts, dans les communes, à la gare, sur les marchés.
L'association 'Non à l'autoroute' A28-A13 a fait salle comble pour son débat public : les prochaines actions. Droit à l'image : © Olivier Sinombre

Un projet ressorti des cartons il y a quelques mois.

En juin dernier, la parution du Schéma National des Infrastructures Terrestres a placé la liaison A28-A13 dans le premier lot des investissements d’infrastructures prioritaires.
Or, le dernier débat public sur le sujet date de 2005.
La validité d’un débat public est normalement de 5 ans.
Pourtant, nous avons appris il y a quelques semaines qu’il n’y aurait pas de nouveau débat public, mais 9 réunions de concertation, vraisemblablement au début de l’été.
Avec une différence de taille entre un débat public et une concertation :
  • le débat a pour objet de se prononcer sur l’opportunité et l’acceptabilité d’un projet ;
  • la concertation est une information sur la mise en place du projet, avec les « compensations » éventuelles à y adjoindre.
L’association « Non à l’autoroute » dénonce cette absence d’un nouveau débat public : les données ont évolué depuis dix ans, avec notamment un nouveau tracé, et un projet autoroutier global, en lieu et place de la rocade et du « barreau eurois » dont il était question en 2005.
C’est à ce titre que l’association a souhaité organiser elle-même un débat. Nous remercions Denis Cheyssous, l’animateur de l’émission de France Inter « CO2 Mon Amour », pour l’intérêt qu’il porte à ce sujet. Nous le remercions d’avoir accepté notre invitation à venir animer le débat, à titre de « citoyen engagé ». Il a ainsi rappelé à la salle mobilisée les deux pollutions majeures qui minent nos sociétés modernes : l’indifférence et la résignation.
Les élus locaux, informés de cette réunion, ne se sont pas déplacés, hormis le maire de Val de Reuil, Marc-Antoine Jamet, la conseillère générale Janick Léger (la conseillère générale Leslie Cleret s’est excusée), plusieurs membres du conseil municipal de Léry, et des candidats à l’élection municipale des communes de Val de Reuil, Louviers, Léry, Igoville, Pitres…
Plusieurs intervenants ont répondu aux questions de Denis Cheissoux et de la salle :
  • Francis Bia, administrateur de « Haute-Normandie Nature Environnement », mobilisé depuis de très longues années sur le sujet du contournement Est de Rouen ;
  • René Hamon, président d’honneur de l’association ;
  • Jérôme Bourlet, conseiller régional et membre actif de l’association ;
  • Jean-Luc Léger, membre du CESER de Haute-Normandie et vice-président de l’association ;
  • François Merle, élu à la Communauté d’agglomération Seine-Eure et membre de l’association ;
  • Sophie Ozanne, membre de l’association ;
  • Christine Buquet-Collen, membre de l’association ;
  • La présidente de l’association « Non à l’autoroute », Valérie Demoget, n’a pu être présente pour raisons de santé. Remets-toi bien, Valérie.

Les diaporamas des intervenants.

Pour répondre aux questions de la salle sur le tracé, une carte a été montrée. A la question de l'emprise de 300 mètres, qui sera inscrite dans les PLU, Marc-Antoine Jamet a expliqué que l'autoroute ne serait pas centrée, induisant le fait qu'à un endroit du tracé un riverain de gauche pourrait être à 5m et celui de droite à 295m !

Après les questions de la salle, nous nous sommes mis d’accord sur les actions suivantes :

  • Un rendez-vous le 15 avril à l’installation du nouveau conseil de l’agglomération Seine-Eure-Bord, pour questionner les nouveaux élus sur leurs intentions de voter le financement du futur projet A28-A13 ;
  • La volonté de porter un recours en justice, en s’appuyant sur l’article 1 de la loi Grenelle de 2009 ;
  • La stratégie à adopter pour les réunions de concertation du début de l’été ;
  • La participation à différentes manifestations, notamment sportives (trail des 2 Amants) ;
  • Une nouvelle action au péage d’Incarville.

Et n’oubliez pas, plus nous serons nombreux, plus nous serons entendus !

Pour cela vous pouvez :
Pour la préservation de notre cadre de vie. Merci.

Plan Investir pour la France : l’acharnement thérapeutique pour le contournement Est de Rouen met en péril la réalisation d’infrastructures utiles en faveur des transports collectifs

Le Premier Ministre vient de présenter son programme « Investir pour la France » qui définit les grands projets d’investissement pour la prochaine décennie.
Concernant les infrastructures de transport, le Gouvernement s’est appuyé sur les propositions de la « Commission Mobilité 21 » remises au Premier Ministre le 27 juin dernier par son président Philippe Duron.
Le Premier ministre a annoncé que ce serait le scénario « ambitieux » qui serait mis en œuvre. Cela signifie que le programme d’investissement du Gouvernement reprend les grandes orientations de ce scénario avec, pour la Haute-Normandie, l’amélioration dela liaison de fret Serqueux-Gisors, la première phase de la LNPN (doublement du Mantois et nœud ferroviaire de Rouen) et la liaison A28-A13.
Les écologistes se félicitent de l’effort consenti en faveur du fret ferroviaire et du transport de voyageurs. Il s’agit d’ailleurs des propositions qui avaient été présentées par EELV lors du débat public LNPN.
En revanche, ils dénoncent avec force, si cela devait être confirmé, la décision du Gouvernement de retenir le projet d’A28-A13 et les autres projets autoroutiers en France.
Les collectivités locales de notre Région n’auront pas les moyens de co-financer à la fois le nœud ferroviaire de la rive gauche de Rouen ET la liaison A28-A13. L’acharnement thérapeutique pour le contournement Est de Rouen met en péril la réalisation d’infrastructures utiles en faveur des transports collectifs.
Au moment où le Gouvernement déclare vouloir engager la transition écologique et énergétique du pays il est totalement incohérent d’accroître l’effort d’investissement en faveur de la route qui passe de 10% de l’investissement total dans le scénario 1 à 25% dans le scénario 2.
Par ailleurs les écologistes refusent que ces investissements soient financés par la mise en place d’une fiscalité écologique dont l’objectif est justement de financer les alternatives à la route !
Cependant l’inscription de ce projet dans le Plan investir pour la France n’est pas une garantie de réalisation. L’A28-A13 doit encore franchir de nombreuses étapes administratives et surtout trouver un financement privé puisque le projet doit être donné en concession. Rappelons qu’il y a moins d’un an le contournement Ouest de Strasbourg était abandonné devant l’incapacité du concessionnaire pressenti à finaliser le financement bancaire.
Les écologistes resteront mobilisés jusqu’à l’abandon définitif de projet d’A28-A13 pour que les moyens publics soient consacrés à l’essentiel : le développement des alternatives à la route pour engager la France dans la transition écologique.

Prochaine action de Non à l’autoroute A28-A13 : le 27 juin 2013 au Manoir sur Seine (27460)

Démontrons les nuisances du projet « Contournement Est de Rouen » !
ACTION LE 27 JUIN 2013 à 18h00 au Manoir sur Seine.
Au programme :
  • la pollution sonore qui sera créée par les camions.
  • Le massacre du paysage avec un pont long de deux kilomètres et haut d’une vingtaine de mètres.
Rassemblons nous, nombreux !
L’autoroute, à Val-de-Reuil, à Léry : Non merci !!!
L’autoroute, chez les autres, Non merci, non plus !!!

C’est un projet coûteux

Plus d’un milliard d’euros estimés, alors que ni l’Etat, ni les collectivités locales ne sont en mesure de le financer. Il faut trouver un concessionnaire privé. Donc :
  • L’autoroute sera payante.
  • Les usagers (camions et voitures) éviteront les péages comme aujourd’hui avec celui d’Incarville, et l’A29.
  • Les collectivités devront verser une subvention d’équilibre au concessionnaire, dépense supplémentaire qui les obligera à augmenter les impôts.

C’est un projet destructeur

  • Perte de 240 hectares de terres agricoles. A certains endroits, cette « quatre voies », large parfois de 100m, laissera les habitations à quelques pas de son emprise, rendant la vie difficile aux riverains.
  • Détérioration du cadre de vie : dépréciation des biens, bruit, pollution, cicatrices sur les paysages.
  • Menace sur la biodiversité, disparition de certaines espèces fragiles, massacre de la forêt de Bord.
Aujourd’hui, nous dénonçons la destruction d’un site touristique de la vallée de la Seine, l’inutilité et l’inefficacité de cette autoroute pour le désenclavement de la vallée de l’Andelle. Le viaduc sur la Seine, payant, ne permettra pas la réalisation d’un échangeur avec la RD 321.

C’est un projet inutile

  • La circulation ne se reportera pas sur le contournement de Rouen. Les déplacements domicile-travail (80% sans franchissement de la Seine) et 85% du trafic des poids lourds sont internes à l’agglomération.
  • Seuls les poids lourds en transit (15% du trafic poids lourds) sont concernés mais ceux-ci évitent les péages.

D’AUTRES SOLUTIONS SONT POSSIBLES

  • Développer les transports en commun accessibles à tous pour la circulation interne à l’agglomération rouennaise. La fermeture du pont Mathilde montre que c’est possible.
  • Utiliser les voies existantes en privilégiant l’itinéraire Ouest qui ne demande qu’un aménagement d’accès au pont Flaubert.
L’association "Non à l'autoroute !" a réuni plus de 150 personnes le 13 mai à Val-de-Reuil, en présence de divers élus locaux (maires, conseillers municipaux, généraux et régionaux). Elle a manifesté le 25 mai pour la suppression du péage d’Incarville.

Association « Non à l’autoroute ! »

Bulletin d’adhésion pour 2013
Nom : ……………………Prénom : ……………….Tél. : …………….
Adresse : ……………………..……CP…………Ville : ………………….
E-mail : ……………………@...............................................
Ci-joint chèque libellé à « Non à l’Autoroute ! »
NB. Le montant de la cotisation annuelle est laissé à la libre appréciation de chaque famille ou personne.
Contacts :
Siège social : Mairie de Léry - 47, rue du 11 Novembre - 27690 LERY – France
Adhésions : 13 Allée des Prunus 27690 Léry
Compte twitter : @Nonalautoroute
Autres informations : http://www.mairiedelery.fr/

Journées de Printemps de l’Ecologie en Normandie : à Evreux le samedi 23 mars et à Rouen le samedi 6 avril 2013

de 14 h à 19 h à l’Hôtel du Grand Evreux Agglomération (9 rue Voltaire – Evreux) en présence notamment de:
  • Véronique Bérégovoy, Vice Présidente EELV de la Région Haute-Normandie, en charge de l’Environnement et du Plan Climat Energie,
  • Denis Baupin, Député EELV, membre du collège des parlementaires du #DNTE (Débat National sur la Transition Energétique),
  • Florent Fenault, Comité de Liaison des Energies Renouvelables (CLER), membre du collège des associations du #DNTE (Débat National sur la Transition Energétique),
  • Jacques Quantin, Vice-président de l’association Energie Partagée,
  • Laurent Ouvrard, Enercoop (le seul distributeur d’électricité d’origine 100% renouvelable).
Les débats seront animés par Rebecca Armstrong (Atelier Durable).
Le samedi 6 avril 2013, de 9h30 à 19h à Rouen, nous poursuivrons nos Journées de Printemps de l'Ecologie, avec des Conventions Thématiques ouvertes à toutes celles et ceux qui sont intéressés par la transformation écologique de notre société et de notre économie.
Les thématiques en seront :
- L'économie autrement avec l'Economie Sociale et Solidaire : avec la participation de Guy Hascoet, ancien Secrétaire d’Etat à l’ ESS, Benoît Hamon, Ministre délégué en charge de l’ESS, Claude Taleb, Vice Président EELV de la Région Haute-Normandie, en charge de l’ESS, et Pascal Durand, Secrétaire national d'EELV.
- La transition énergétique et le coût de l'électricité, avec Véronique Bérégovoy, Vice-présidente EELV de la Région Haute-Normandie, en charge de l’environnement et du Plan Climat-Energie, et Jean Desessard, Sénateur EELV de Paris et rapporteur de la Commission d'enquête sur le coût réel de l'électricité.
- Quelles priorités pour les transports en Haute-Normandie ? Atelier animé par Gilles Fraudin, responsable de la commission Transports, avec Pierre Louvard, conseiller municipal de Rouen, Matthias Ader, maire de Bois d'Ennebourg et Francis Bia, de l'association Haute-Normandie Nature Environnement. Un point sera fait sur la LNPN (Ligne Nouvelle Paris Normandie) et sur le Contournement Est de Rouen (liaison A28-A13). La liaison ferroviaire entre Rouen et Evreux sera également à l'ordre du jour.
- Quelle eau buvons-nous en Haute-Normandie ? En présence de François Veillerette, porte-parole de Générations Futures :
  • SDAGE et Directive cadre sur l’eau, avec Paul Ferlin, Haute-Normandie Nature Environnement
  • L’eau potable dans notre région, avec Pascal Magoarou, Vice-Président de la CREA
  • Une politique municipale de l’eau, pour un début de solution, avec Jérôme Bourlet, Conseiller régional EELV
  • Présentation du cas de Bolbec, avec Jean-Marc Orain, Groupe Local Caux Seine
Pour se renseigner et pour s'inscrire :
02 35 70 12 10

Réunion de l’association “Non à l’autoroute !” le mercredi 5 décembre 2012 à 20h30, à la mairie de Léry (27690)

POUR LA DEFENSE DU CADRE DE VIE DES HABITANTS D’ALIZAY, LE MANOIR, POSES, PONT DE L’ARCHE, LES DAMPS, LERY, VAL DE REUIL, LE VAUDREUIL, INCARVILLE, LOUVIERS, ACQUIGNY, PINTERVILLE - ASSOCIATION LOI 1901 N° 0271 003711 : NON A L’AUTOROUTE !
Adresse postale et siège social : NON A L’AUTOROUTE
Mairie de Léry - 47, rue du 11 Novembre - 27690 Léry - Tél. Président : 02 32 61 27 38
Chers adhérents et chers amis de l’association,
N0US VOUS CONVIONS A UNE REUNION D’INFORMATION ET DE RELANCE DU COMBAT MERCREDI 5 DECEMBRE 2012 A 20h30 EN MAIRIE DE LERY.
Vous l’avez certainement appris par la presse, sous l’influence pressante de quelques-uns de nos grands élus de Haute Normandie, L’ETAT vient de décider de réaliser une autoroute de liaison des autoroutes A28 et A13, en remplacement de l’ancien projet de Contournement Est de Rouen,
C’est un projet pire ! Ce n’est plus la voie rapide à vitesse limitée à 110km que nous combattions depuis juillet 2000 mais une vraie autoroute. Après le débat public de 2005, les études comparatives de 34 variantes de tracé ont été menées, mais les services de l’ETAT n’ont rien voulu ou su en tirer quelque chose, et sont revenus au tracé initial tout en en aggravant encore plus ses effets désastreux sur la santé et le cadre de vie des riverains. Cette solution fait fi de toutes les suggestions d’amélioration émises par les riverains potentiels et les défenseurs de la nature. Dans la boucle de Seine de Léry-Poses, l’autoroute ne passerait plus en tranchée, comme promis par le président du département de l’Eure, mais en surface au plus près des habitations.
Pour un coût de un milliard d’Euros, (le double de l’aéroport de Notre-Dame des Landes) cette nouvelle autoroute de 41km reste avant tout un couloir à camions qui n’apportera rien aux secteurs traversés, sauf pollution, bruit, et dépréciation des terrains et maisons des riverains. La santé, le cadre de vie des habitants et la biodiversité sont sans pitié sacrifiés au tout autoroutier. Une vraie catastrophe humaine et écologique !
L’autoroute sera à péage, sa réalisation et sa gestion confiée à un investisseur privé. Les coûts des péages seront en rapport avec l’importance de l’investissement donc antisociaux et dissuasifs car trop chers vis-à-vis des ressources d’une grande partie des usagers qui sera forcée, à l’exemple de ce qui se passe au péage d’Incarville, de rester sur le réseau routier secondaire, en y créant des encombrements. Il s’agit d’un projet comme on les concevait il y a 50 ans, totalement dépassé et qui ne tient absolument pas compte de la nouvelle conjoncture environnementale et humaine, et dont il faut dénoncer la non compatibilité avec le qualificatif de « développement durable ».
Le barreau eurois dorénavant intégré à l’autoroute, ne peut plus être combattu sans remise en cause de toute la liaison A28-A13. Notre objectif devient : obtenir l’abandon total du projet. La solidarité et l’union avec les associations de Seine Maritime et les défenseurs de l’environnement devient, bien sûr, l’élément stratégique primordial pour atteindre ce but.
OUI A NOTRE CADRE DE VIE !
Le président : René HAMON

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