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L’association “Non à l’autoroute” A28-A13 a fait salle comble pour son débat public : les prochaines actions

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Il a fallu rajouter des chaises, et de nombreuses personnes sont même restées debout, dans l’Auditorium de l’école de musique de Val de Reuil, ce mercredi 12 mars 2014.
A l’invitation de l’association « Non à l’autoroute », environ 250 personnes se sont déplacées pour avoir des informations et débattre du projet de liaison A28-A13.
Merci à tous les militants de l’association qui depuis des semaines ont distribué des milliers de tracts, dans les communes, à la gare, sur les marchés.
L'association 'Non à l'autoroute' A28-A13 a fait salle comble pour son débat public : les prochaines actions. Droit à l'image : © Olivier Sinombre

Un projet ressorti des cartons il y a quelques mois.

En juin dernier, la parution du Schéma National des Infrastructures Terrestres a placé la liaison A28-A13 dans le premier lot des investissements d’infrastructures prioritaires.
Or, le dernier débat public sur le sujet date de 2005.
La validité d’un débat public est normalement de 5 ans.
Pourtant, nous avons appris il y a quelques semaines qu’il n’y aurait pas de nouveau débat public, mais 9 réunions de concertation, vraisemblablement au début de l’été.
Avec une différence de taille entre un débat public et une concertation :
  • le débat a pour objet de se prononcer sur l’opportunité et l’acceptabilité d’un projet ;
  • la concertation est une information sur la mise en place du projet, avec les « compensations » éventuelles à y adjoindre.
L’association « Non à l’autoroute » dénonce cette absence d’un nouveau débat public : les données ont évolué depuis dix ans, avec notamment un nouveau tracé, et un projet autoroutier global, en lieu et place de la rocade et du « barreau eurois » dont il était question en 2005.
C’est à ce titre que l’association a souhaité organiser elle-même un débat. Nous remercions Denis Cheyssous, l’animateur de l’émission de France Inter « CO2 Mon Amour », pour l’intérêt qu’il porte à ce sujet. Nous le remercions d’avoir accepté notre invitation à venir animer le débat, à titre de « citoyen engagé ». Il a ainsi rappelé à la salle mobilisée les deux pollutions majeures qui minent nos sociétés modernes : l’indifférence et la résignation.
Les élus locaux, informés de cette réunion, ne se sont pas déplacés, hormis le maire de Val de Reuil, Marc-Antoine Jamet, la conseillère générale Janick Léger (la conseillère générale Leslie Cleret s’est excusée), plusieurs membres du conseil municipal de Léry, et des candidats à l’élection municipale des communes de Val de Reuil, Louviers, Léry, Igoville, Pitres…
Plusieurs intervenants ont répondu aux questions de Denis Cheissoux et de la salle :
  • Francis Bia, administrateur de « Haute-Normandie Nature Environnement », mobilisé depuis de très longues années sur le sujet du contournement Est de Rouen ;
  • René Hamon, président d’honneur de l’association ;
  • Jérôme Bourlet, conseiller régional et membre actif de l’association ;
  • Jean-Luc Léger, membre du CESER de Haute-Normandie et vice-président de l’association ;
  • François Merle, élu à la Communauté d’agglomération Seine-Eure et membre de l’association ;
  • Sophie Ozanne, membre de l’association ;
  • Christine Buquet-Collen, membre de l’association ;
  • La présidente de l’association « Non à l’autoroute », Valérie Demoget, n’a pu être présente pour raisons de santé. Remets-toi bien, Valérie.

Les diaporamas des intervenants.

Francis Bia a commencé par un historique du projet depuis 40 ans, en parallèle du rôle de Christian Leyrit, ex-directeur des routes, aujourd’hui président de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP).
René Hamon a cité la Convention Aarhus de 1998 sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement.
Jérôme Bourlet a cité les mauvais indicateurs de la Haute-Normandie en terme d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et de pollution, avec un territoire de la CASE en 4ème position, après le Havre, la vallée de Seine havraise et la CREA.
Puis il a mis en avant l’article 1 de la loi Grenelle qui veut que « Pour les décisions publiques susceptibles d’avoir une incidence significative sur l’environnement, les procédures de décision seront révisées pour privilégier les solutions respectueuses de l’environnement, en apportant la preuve qu’une décision alternative plus favorable à l’environnement est impossible à un coût raisonnable. »
Or, la décision alternative existe, avec le contournement par l’ouest de Rouen, sur lequel le ministre des Transport, Frédéric Cuviller a promis d’apporter 100 millions d’euros en février 2013.
Complétons donc ce contournement par l’Ouest, effectuons les comptages, avant d’envisager la solution par l’Est à 1 milliard d’euros !
Jean-Luc Léger a fait le portrait économique de la Haute-Normandie, structurée autour de « l’axe Seine » et tournée vers Paris, et pas du tout autour d’un couloir à camions Anvers-Hendaye via l’A28 et l’A13.
Il a rappelé la triple peine à laquelle seront soumis les hauts-normands avec ce projet : financer le projet comme contribuables ; payer en tant qu’usagers avec un péage imposé par le concessionnaire ; subir les nuisances environnementales et sanitaires.
François Merle a évoqué la destruction du territoire de la CASE, sans véritable apport pour ce territoire : un viaduc à trois kilomètres du site remarquable de la colline des 2 Amants ; une nouvelle trouée en forêt de Bord ; un échangeur au niveau de la commune d’Incarville. Quid du désenclavement de la vallée de l’Andelle dans ces conditions ?
Il a évoqué également la nouveauté du PLU intercommunal, plutôt positif pour un aménagement du territoire cohérent et solidaire – mais qui posera peut-être ici la question du tracé d’une autoroute, voté par les délégués des 37 communes, concernées ou pas…
Sophie Ozanne a rappelé le succès des mobilisations au péage d’Incarville, et l’engagement que nous avons rappelé à Jean-Louis Destans, le Président du Conseil général de l’Eure, de tester pendant 3 mois sa gratuité.
La suppression de ce péage, en faisant de ce tronçon d’autoroute une autoroute urbaine reliant la CASE à la capitale haut-normande, réglerait une partie des problèmes de circulation de notre territoire (avec la dangerosité de la sortie de Criquebeuf, qu’empruntent les automobilistes et les camions qui souhaitent éviter un péage).
Christine Buquet-Collen a fourni des données sur les impacts de la pollution sur la santé, classée cancérigène par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en octobre dernier.
Pour répondre aux questions de la salle sur le tracé, une carte a été montrée. A la question de l’emprise de 300 mètres, qui sera inscrite dans les PLU, Marc-Antoine Jamet a expliqué que l’autoroute ne serait pas centrée, induisant le fait qu’à un endroit du tracé un riverain de gauche pourrait être à 5m et celui de droite à 295m !

Après les questions de la salle, nous nous sommes mis d’accord sur les actions suivantes :

  • Un rendez-vous le 15 avril à l’installation du nouveau conseil de l’agglomération Seine-Eure-Bord, pour questionner les nouveaux élus sur leurs intentions de voter le financement du futur projet A28-A13 ;
  • La volonté de porter un recours en justice, en s’appuyant sur l’article 1 de la loi Grenelle de 2009 ;
  • La stratégie à adopter pour les réunions de concertation du début de l’été ;
  • La participation à différentes manifestations, notamment sportives (trail des 2 Amants) ;
  • Une nouvelle action au péage d’Incarville.

Et n’oubliez pas, plus nous serons nombreux, plus nous serons entendus !

Pour cela vous pouvez :
Pour la préservation de notre cadre de vie. Merci.

Laetitia Sanchez
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