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#sauvonspmf : ite, missa est. A quoi sert aux élus de débattre ? On ferme PMF et le REP à Val-de-Reuil.

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Fermeture de PMF : Catherine Delalande (sens commun) tire à boulets rouges sur les REP.

Juste pour continuer sur cette vision plus globale, moi, j’aimerais apporter la vision macro, et sans doute non partiale…
Catherine Delande, Sens commun

Madame Delalande est de “Sens Commun”.
Sens commun, pour faire court, c’est très, très à droite. Refus des droits aux homosexuels; refus du droit du sol ; refus de la PMA; faire de la lutte contre la pornographie, de l’éducation sexuelle et affective des jeunes et de la réduction du nombre d’avortements une grande cause nationale, etc, etc.
Bref, la manif pour tous. Très à droite catholique. Pas de souci, nous vivons en démocratie.
Mme Delalande a été élue en binôme avec Sébastien Lecornu. Il n’est plus président du Conseil départemental de l’Eure de droit, mais c’est bien vers lui que tous se tournent pour les choix du départements. La démocratie représentative est respectée sur le papier…
En matière d’éducation, sens commun, c’est :
  • le refus de la pédagogie (appelée aussi par SC : “pédagogisme”);
  • plus d’autonomie pour les chefs d’établissements dans le recrutement [sauf qu’au moins l’État est censé recourir à des diplômés, chevronnés ou formés, inspectés, et qui devraient être placés au mieux selon les besoins);
  • garantir la liberté pédagogique des établissements hors-contrat ;
  • la fin de la gratuité des frais d’inscription pour responsabiliser les parents (ce qui chassera les étudiants défavorisés, non ?);
  • et, et, et… répondre au mal-être des enseignants en revalorisant les salaires, notamment en ZEP, et en envoyant les enseignants les plus aguerris dans les zones sensibles, et non les jeunes enseignants sans expérience [mais ici, ce sont des professionnels, chevronnés, les plus “aguerris”, qui y enseignent, NDR].
Mais, mais, mais… À PMF, comme à Pablo Neruda, nous trouvons des équipes soudées, des enseignants chevronnés avec la conscience de leur mission, l’investissement dans le travail auprès de populations défavorisées, qui connaissent des situations compliquées mais riches de leurs différences (70 nationalités à Val de Reuil).
Nombre de ces enseignants ont choisi d’aller enseigner en ce qui s’appelait auparavant des ZEP (Zones d’Éducation Prioritaire).
Aujourd’hui, cela s’appelle Réseau d’Éducation Prioritaire, ce qui correspond mieux à une réalité qui s’est construite avec le temps.
Le travail en réseau, avec les écoles, les équipements et les services publics de leur ville, est une autre richesse de ces établissements. Cela permet des résultats exemplaires, aux examens et dans la vie quotidienne des établissements. Malgré une population très défavorisée, avec des besoins spécifiques. Une présence de proximité pour l’insertion citoyenne dans la République.
Mais pour Catherine Delalande, il faut que Val-de-Reuil sorte du REP. Comme la Madeleine. Peu importe les dégâts considérables.
Catherine Delalande utilise, et interprète, plutôt qu’elle ne cite, un rapport du Cnesco.
Le rapport pointe les effets négatifs du REP dans certains territoires (l’Île-de-France, pour ne pas la nommer), où l’Éducation nationale peine à recruter des professeurs.
Je cite les extraits du rapport : “En effet, conçue à ses débuts pour être temporaire et ciblée massivement sur les établissements les plus défavorisés, l’éducation prioritaire a vu ses publics s’élargir au fil du temps : elle a ainsi perdu de son efficacité, les effets pervers sont venus contrebalancer progressivement les effets positifs de la politique, au point de conduire à des phénomènes que l’on peut définir en 2016 comme de la « discrimination négative ».
[…] “Temps d’enseignement plus courts, méthodes pédagogiques moins efficaces pour les apprentissages complexes, enseignants moins expérimentés, davantage de non-titulaires, climat scolaire moins favorable, entourages des pairs peu porteurs […]
“Dans la durée, c’est bien l’inverse qui s’est produit par une montée en charge d’effets pervers qui ont compensé les effets positifs.”
Je rassure tout de suite Catherine Delalande : ce n’est pas le cas, ni à PMF, ni à Pablo Neruda. Ce sont de vrais professeurs chevronnés, des professionnels rompus à cet enseignement spécifique, et en lien avec les familles. Des professionnels chevronnés, ou aguerris comme le demande sens commun. Ils travaillent justement à rendre le climat scolaire favorable, ce qui se ressent sut le climat apaisé de la ville.
Nous ne sommes pas dans la situation du 93, où il est très difficile d’attirer des enseignants qui ont assez de points pour le refuser. Si ailleurs on recourt trop souvent à des professeurs débutants, et même à l’embauche de contractuels en faisant recours à Pôle emploi, aux annonces dans la presse locale, et même sur le bon coin. (voir ce reportage attristant d’envoyé spécial : “Prof à la gomme”).
Ce n’est pas le cas, ni à Pablo, ni à PMF.
Là, enseigner en REP est un choix des professeurs bien souvent.
Nous avons l’excellence des REP, et c’est ce réseau professionnel qu’on assassine. Celui qui marche. Celui qui sait s’occuper d’élèves aux parcours parfois compliqués pour les accompagner dans la réussite scolaire.
Je ne vois là que pure idéologie de la part d’une conseillère qui défend le privé catholique, mais qui a en responsabilité d’élue les collèges publics et laïcs, et qui demande la fermeture de ces collèges publics.
Ces établissements qui devraient être montrés comme modèle sont fermés, tout le réseau REP, si utile, va être abattu, au nom d’arguments fallacieux.
C’est le public contre le privé. Les plus pauvres face au mur de l’argent et la stigmatisation de leurs “quartiers”. Les riches et les pauvres. On peut supprimer le Réseau d’Éducation Prioritaire, on ne supprime pas le besoin de REP.
Démagogie : 1 | justice : 0.
Qui peut m’expliquer que ce n’est ni une décision politique, ni une décision idéologique ?
C’est d’autant plus absurde dans le cas de PMF, que le coût de la fermeture est bien supérieur à la conservation de l’établissement.
Les élèves et les familles y perdent, mais les contribuables y perdent aussi. Absurde.
Paroles d’élus :
  1. Catherine Delalande, Sens Commun : à boulets rouges contre les REP
  2. Jean-Jacques Coquelet, l’élu de Val de Reuil : prenons le temps et réfléchissons aux conséquences
  3. Hafida Ouadah, le camp du département : apprenons la mobilité aux Casois, en commençant par les collégiens
  4. Marie Tamarelle-Verhaeghe, députée LREM : donnez l’argent de Val-de-Reuil aux autres enfants du département
  5. Gaëtan Levitre, canton d’Alizay Pont de l’Arche : les conséquences pour les élèves, les familles, la politique de l’habitat et les investissements en cours sur la CASE
  6. Bruno Questel, député LREM : Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Il va voter le fermeture de PMF
    Commençant par l’intérêt général – embêté pour l’équité territoriale parce que des élus exhibent leur “pognon” pour reconstruire le collège… il s’arrête pour rappeler à ses électeurs comment il a sauvé le collège de son canton qui avait été rayé du PPI, il avait du se fâcher pour ça… puis termine en rappelant aux élus qu’il ne sont pas élus au département pour défendre “un canton, un collège, une caserne de pompiers”.
  7. Daniel Jubert, un pied dans la majorité départementale, un pied dans la CASE : il vote contre sa majorité, contre la fermeture de PMF, mais la messe était dite.
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