Un professeur, une élève, une leçon, une banale petite ville avec un joli parc, un pensionnat, un évêque et de beaux magasins…
Ouverture sur une scène vide, la didascalie est envahissante, le spectateur attend.
Innocent, à quoi s’attend-t-il ? A apprendre des choses peut-être, une leçon, c’est fait pour ça… Mais quelles choses au juste apprendra-t-il ?
Lorsque débute la leçon d’arithmétique, la bonne prévient : « L’arithmétique ça fatigue, ça énerve… » Pourtant, les additions sont un succès, et lorsque l’élève répond : « Un et un font deux », le professeur s’émerveille : « Vous aurez facilement votre doctorat total, Mademoiselle. »
Pour se soustraire à ce premier échec, le professeur se lancera dans la linguistique et la philologie comparée. Une fois encore, la bonne préviendra : « Monsieur, surtout pas de philologie, la philologie mène au pire… »
Sourd aux injonctions de sa cassandre domestique, le professeur poursuivra sa mission éducative.
Et fatalement, la leçon continue de déraper.
La séance de torture peut alors commencer.
L’humour le plus noir règne au royaume de l’absurde. Ionesco règle ses comptes avec toutes les autorités tyranniques qui, comme la philologie... mènent au pire. Tel un Sisyphe grotesque, le professeur accumule les meurtres pédagogiques.
En 1951, La Leçon est une véritable pièce contestataire. Construite comme une tragédie classique (avec unité de lieu, de temps et d’action), les conventions théâtrales y volent pourtant en éclat : invasion des didascalies, trivialité du mal de dents, meurtre en direct sur la scène, répétition infinie des mêmes actes…
Ne restent sur le champ de ruine que le pessimisme et le nihilisme les plus sombres. Que reste-t-il d’autre après cette œuvre de destruction, que deux complices pitoyables et irresponsables ? Lui l’acteur, et elle le metteur en scène. Lui l’auteur, et nous le spectateur - voyeur complice qui n’a pas bougé le petit doigt pour empêcher ça…
L’issue aurait peut-être été dans la révolte de l’élève, dans la contestation libératrice de l’autorité injuste ?
Le monde est absurde, oui, dira Camus la même année, mais j’ai le pouvoir d'agir pour ne pas être une simple marionnette de mon destin.
Renverser le professeur tyrannique, ç'aurait été clamer à l’instar de Nietzsche (toujours cité par Camus…) que Dieu est mort et que l’homme est responsable de son destin.
Comme une annonce aussi de la contestation joyeuse des baby-boomers de Mai 68 (avec les dérives également pressenties par le grand Camus de L’homme révolté…)
Un bel album collectif vient de paraître, publié par les éditions Des ronds dans l'O avec le soutien d’Amnesty International.
« En France, une femme meurt tous les 2 jours et demi sous les coups de son conjoint, environ 70 000 adolescentes de dix à dix-huit ans sont menacées d’être mariées de force, entre 55 000 et 65 000 fillettes ou femmes sont mutilées ou menacées de l’être. Chaque année dans le monde, 5 000 femmes sont tuées au nom de l’honneur, des centaines de milliers de femmes sont victimes de la traite en vue de la prostitution... Pour que les femmes osent parler, pour briser le silence, pour une prise de conscience et de responsabilité, les artistes, femmes et hommes, se mobilisent pour la défense du droit humain. »
A découvrir au festival de bande dessinée NormandieBulle à Darnétal les 26 et 27 septembre prochains.
Plus d’infos sur le site du festival
La gare aux musiques de Louviers est une ancienne gare ferroviaire, réhabilitée et accueillant aujourd'hui 2 studios de répétition. Ces studios servent aux enregistrements multipistes, grâce à une plateforme numérique 72 pistes Mackie D8B. C'est un lieu de création, de formation, d'apprentissage, de diffusion, d'information, d'animations et de rencontres musicales.
Toute personne peut réserver l'un des 2 studios pour faire de la musique.
Plusieurs concerts sont prévus dans l’année : programmation disponible à la Gare aux musiques.
Lire la suite pour connaître les tarifs, les horaires et les coordonnées de la Gare aux musiques.
Il y a vingt ans se déroulait le premier Viva Cité, un festival inédit des Arts de la rue. Les moyens étaient encore modestes mais l'ambition gigantesque : offrir à tous un happening mélangeant les arts plastiques, la musique, les acrobaties, les marionnettes, le théâtre et... la participation du public.
D'année en année, son aura s'est accrue et les moyens ont accompagné le succès grandissant.
Vingt ans après, Viva Cité a su conserver ce mélange des genres, cette fraîcheur et cette liberté qui en ont fait l'originalité. Devant l'affluence d'un public devenu massif, on peut vraiment dire que Viva Cité est devenu LE Festival des Arts de la rue de Normandie.