"Il faut le faire. La salle est occupée tous les jours par les associations, une fois par semaine par les scolaires, et elle n’est plus adaptée,” dit Alain Loëb.
Les 3 arguments qu'il donne pour la faire sont :
- La salle est occupée tous les jours par les associations. Vrai.
- La salle est occupée une fois par semaine par les scolaires. Faux ! Les scolaires utilisent la salle des fêtes une fois l'an, et encore les maternelles pour le spectacle.
- La salle n'est plus adaptée. Vrai. Etant donné qu'elle est utilisé essentiellement par les associations - sauf pour la musique -, la forme, l'acoustique, le manque de vestiaires pour les activités sportives la rendent inadaptée. Et elle le restera.
Je lis dans la presse, concernant le financement : "32% pourraient provenir du département, 25% de l’Etat, 120 000 euros de la commune." Et les 100 000 euros restants viendraient donc de la CASE : "La Case peut apporter un fonds de concours,dont le montant varie en fonction de ce qui a été obtenu par ailleurs."
Tout ceci est au conditionnel. On n'a rien de tangible. La précédente demande de subvention, au titre de l'accès PMR a échoué. Il ne suffit pas de reprendre le même projet, de choisir des équipements toujours plus dispendieux, comme l'aérothermie à 86 000 €, de l'affubler d'un autre nom pour bénéficier d'une subvention cette fois au nom de l'accueil à l'enfance.
Les 10 raisons de ne pas la faire dans ces conditions là :
1 - parce qu'on n'a pas la subvention. Les précédentes demandes de subventions ont été faites au titre de l'accès aux personnes à mobilité réduite. Ce fut un échec.
Aujourd'hui, on reprend exactement le même projet - une salle polyvalente -, on l'affuble du nom de "intergénérationnelle", et après avoir fait une demande pour les PMR, on la fait au titre de l'accueil à l'enfance. Ce n'est pas avec un devis, un dessin d'une salle des fêtes dans un bois (?) et un titre revisité qu'on obtiendra une subvention. Il n'y a pas le moindre projet présenté pour la réforme scolaire, il n'y a même pas de contrat signé avec la C.A.F. A moins de trois mois avant les élections, lancer des travaux pour un montant de 508 000 € pourrait plomber les comptes de la communes pour des années.
2 - Il n'y a pas de projet. On refait, on cherche des subventions, mais il n'y a aucun projet défini pour la salle : on la garde telle qu'elle est. On ajoute une cuisine, mais on ne sait plus si c'est une salle à louer pour les fêtes et banquets, ou une salle d'activité pour les associations. Quant à l'accueil à l'enfance, cela a tout l'air d'un faux nez.
3 - 508 000 euros ! 508 000 €. Pour retaper une salle des fêtes certes vieillissante, mais pas si grande. Comment y arrive-t-on ? La somme est démesurée par rapport aux besoins : une salle d'activités pour les associations. Des expositions, des animations.
4 - 86 000 euros pour l'aérothermie est une aberration, dénoncée par l'architecte lui-même, parce qu'inefficace et trop chère pour une telle salle. Pourquoi ce choix ? Parce que ça permet d'augmenter la facture pour atteindre le seuil pour espérer avoir subvention. Fort bien, mais si on n'a pas la subvention ?
Ecoutons l'architecte nous expliquer lui-même que l'aérothermie n'est pas efficace et surtout bien trop chère. Et encore, il parle d'une aérothermie à 35 000/40 000 €. Le choix s'est porté à un équipement de 86 000 € pour pouvoir augmenter suffisamment le devis et prétendre à une hypothétique subvention.
5 - Nous n'avons pas besoin d'une cuisine à 112 000 euros. On ne loue pas la salle. La louera-t-on plus avec une cuisine ? Y a-t-il eu seulement une étude de marché ? 112 000 euros pour se faire plaisir, faire des macarons 2 fois l'an et louer la salle, mais ça on ne sait pas ? C'est excessif.
6 - Parce qu'on consulte les habitants pour ça. Chaque foyer fiscal risque de payer 1 000 euros pour cette salle. A ce prix, ils doivent pouvoir donner leur avis.
7 - Parce que c'est le prix du neuf. Qu'en faisant du neuf, on disposerait de 2 salles, et que la nouvelle sera adaptée aux activités associatives. Parce que cela permettra de mutualiser les coûts. Parce qu'on va vers l'intercommunalité. L'ancienne sera adaptée pour créer un vrai projet intergénérationnel, un lieu de vie et de partage. Notamment les jeunes qui n'ont rien aujourd'hui.
8 - Parce qu'on ne détourne pas les objectifs des subventions, notamment celles destinées aux familles et à l'accueil des enfants pour réaliser une salle polyvalente.
9 - Parce que l'avenir de Saint-Pierre passe par la revitalisation de la zone commerciale et la mutation du vaste territoire du site Labelle.
10 - Parce qu'on ne plombe pas le mandat suivant parce qu'on n'a rien su faire en six ans. En faisant dans l'urgence des travaux inadaptés aux besoins, si électoralistes soient-ils. Parce que l'argent ne pousse pas dans les cerisiers, mais on va le chercher dans les porte-monnaies des contribuables. Nous souhaitons ne pas augmenter la fiscalité locale avec des projets bling-bling, inadaptés, non structurants.
Pour Alain Loëb, si l'on construit une salle d'activité, pas plus chère, mais bien plus adaptée à la vie associative, il faudrait démolir l'ancienne salle des fêtes. C'est un truc de fou. On ne va pas démolir la salle polyvalente parce qu'on a des projets pour elle. Place aux vrais projets.
Mardi 2 février à 20h30
Jeudi 4 février à 14h30
Vendredi 5 février à 19h30
Un professeur, une élève, une leçon, une banale petite ville avec un joli parc, un pensionnat, un évêque et de beaux magasins…
Ouverture sur une scène vide, la didascalie est envahissante, le spectateur attend.
Innocent, à quoi s’attend-t-il ? A apprendre des choses peut-être, une leçon, c’est fait pour ça… Mais quelles choses au juste apprendra-t-il ?
L’élève arrive, « polie, bien élevée, mais bien vivante, gaie, dynamique ».
Une bonne apparemment secondaire orchestre la manœuvre.
Puis entre en scène le professeur, « excessivement poli, très timide, très correct… très professeur ».
Lorsque débute la leçon d’arithmétique, la bonne prévient : « L’arithmétique ça fatigue, ça énerve… »
Pourtant, les additions sont un succès, et lorsque l’élève répond : « Un et un font deux », le professeur s’émerveille : « Vous aurez facilement votre doctorat total, Mademoiselle. »
Hélas, la leçon dérape bientôt avec la soustraction…
Pour se soustraire à ce premier échec, le professeur se lancera dans la linguistique et la philologie comparée. Une fois encore, la bonne préviendra : « Monsieur, surtout pas de philologie, la philologie mène au pire… »
Sourd aux injonctions de sa cassandre domestique, le professeur poursuivra sa mission éducative.
Et fatalement, la leçon continue de déraper.
La séance de torture peut alors commencer.
L’humour le plus noir règne au royaume de l’absurde. Ionesco règle ses comptes avec toutes les autorités tyranniques qui, comme la philologie... mènent au pire. Tel un Sisyphe grotesque, le professeur accumule les meurtres pédagogiques.
En 1951, La Leçon est une véritable pièce contestataire. Construite comme une tragédie classique (avec unité de lieu, de temps et d’action), les conventions théâtrales y volent pourtant en éclat : invasion des didascalies, trivialité du mal de dents, meurtre en direct sur la scène, répétition infinie des mêmes actes…
Ne restent sur le champ de ruine que le pessimisme et le nihilisme les plus sombres. Que reste-t-il d’autre après cette œuvre de destruction, que deux complices pitoyables et irresponsables ? Lui l’acteur, et elle le metteur en scène. Lui l’auteur, et nous le spectateur - voyeur complice qui n’a pas bougé le petit doigt pour empêcher ça…
L’issue aurait peut-être été dans la révolte de l’élève, dans la contestation libératrice de l’autorité injuste ?
Le monde est absurde, oui, dira Camus la même année, mais j’ai le pouvoir d'agir pour ne pas être une simple marionnette de mon destin.
Renverser le professeur tyrannique, ç'aurait été clamer à l’instar de Nietzsche (toujours cité par Camus…) que Dieu est mort et que l’homme est responsable de son destin.
Comme une annonce aussi de la contestation joyeuse des baby-boomers de Mai 68 (avec les dérives également pressenties par le grand Camus de L’homme révolté…)