Discussion passionnée et passionnante avant-hier avec les copains de saintpierre-express, sur le thème : faut-il opposer culture « élitiste » et culture « populaire » ?
« Elitiste » signifierait réservée à une « élite » sociale et intellectuelle : musique classique, jazz, opéra, théâtre, littérature, peinture… « Populaire » devenant alors un synonyme péjoratif de culture de masse bas de gamme.
On connaît les difficultés qu’a eu le polar, considéré comme une « littérature de gare », à entrer dans la (grande) Littérature. Idem aujourd’hui pour la BD, le slam ou le rap, encore considérés comme des genres « mineurs ».
« Pop Art » ou musique « Pop » avaient pourtant bien essayé en leur temps de forcer les portes closes de la culture des musées, dans un joyeux foutoir libérateur !
Aujourd’hui, on voit se renforcer les frontières, se construire des murs entre les cultures. Ma culture versus ta culture. On n’est pas du même quartier, on n’a pas le même âge, on n’a pas fréquenté les mêmes bancs, « tu peux pas comprendre »…
Qui jouera le rôle de passeur de frontière ? On voit ici l’importance de l’accompagnement culturel.
« Entrouvre la porte, certains la pousseront », j’ai bien aimé cette métaphore de Pierre.
Rendre la culture, dite « élististe », populaire, cela passe par une véritable politique en matière d’éducation, d’accompagnement à la culture, de transports aussi.
Le dossier du télérama de la semaine, sur les dégâts des politiques d’urbanisation de ces dernières décennies : centres commerciaux dénaturant les paysages, lotissements pavillonnaires proliférants, centres-villes muséifiés, règne du tout-voiture…
Et une conclusion en forme de rêve : “L’impératif écologique supplantera-t-il l’impéritie politique ? (…) (R)êvons un instant à ce que pourrait être une “ville passante” (…), une ville désintoxiquée de la voiture, désenclavée (…), une ville de faubourgs dont les fonctions – habitat, travail, commerce, loisirs – seraient à nouveau mélangées, une ville hybride, métissée…”
Un professeur, une élève, une leçon, une banale petite ville avec un joli parc, un pensionnat, un évêque et de beaux magasins…
Ouverture sur une scène vide, la didascalie est envahissante, le spectateur attend.
Innocent, à quoi s’attend-t-il ? A apprendre des choses peut-être, une leçon, c’est fait pour ça… Mais quelles choses au juste apprendra-t-il ?
Lorsque débute la leçon d’arithmétique, la bonne prévient : « L’arithmétique ça fatigue, ça énerve… »
Pourtant, les additions sont un succès, et lorsque l’élève répond : « Un et un font deux », le professeur s’émerveille : « Vous aurez facilement votre doctorat total, Mademoiselle. »
Pour se soustraire à ce premier échec, le professeur se lancera dans la linguistique et la philologie comparée. Une fois encore, la bonne préviendra : « Monsieur, surtout pas de philologie, la philologie mène au pire… »
Sourd aux injonctions de sa cassandre domestique, le professeur poursuivra sa mission éducative.
Et fatalement, la leçon continue de déraper.
La séance de torture peut alors commencer.
L’humour le plus noir règne au royaume de l’absurde. Ionesco règle ses comptes avec toutes les autorités tyranniques qui, comme la philologie… mènent au pire. Tel un Sisyphe grotesque, le professeur accumule les meurtres pédagogiques.
En 1951, La Leçon est une véritable pièce contestataire. Construite comme une tragédie classique (avec unité de lieu, de temps et d’action), les conventions théâtrales y volent pourtant en éclat : invasion des didascalies, trivialité du mal de dents, meurtre en direct sur la scène, répétition infinie des mêmes actes…
Ne restent sur le champ de ruine que le pessimisme et le nihilisme les plus sombres. Que reste-t-il d’autre après cette œuvre de destruction, que deux complices pitoyables et irresponsables ? Lui l’acteur, et elle le metteur en scène. Lui l’auteur, et nous le spectateur – voyeur complice qui n’a pas bougé le petit doigt pour empêcher ça…
L’issue aurait peut-être été dans la révolte de l’élève, dans la contestation libératrice de l’autorité injuste ?
Le monde est absurde, oui, dira Camus la même année, mais j’ai le pouvoir d’agir pour ne pas être une simple marionnette de mon destin.
Renverser le professeur tyrannique, ç’aurait été clamer à l’instar de Nietzsche (toujours cité par Camus…) que Dieu est mort et que l’homme est responsable de son destin.
Comme une annonce aussi de la contestation joyeuse des baby-boomers de Mai 68 (avec les dérives également pressenties par le grand Camus de L’homme révolté…)
Manifestation pour l’Education aujourd’hui à Paris : contre les suppressions de postes et la réduction des moyens dans l’Education nationale.
Une manifestation corporatiste ?
Dans mon collège ZEP, les indicateurs sont là : 80% de catégories socio-professionnelles (CSP) défavorisées.
Que se passe-t-il aujourd’hui ? La DHG (dotation horaire générale) pour la rentrée prochaine vient de tomber. Résultat : 56h d’enseignement en moins.
Par conséquent, des choix devront être faits entre les enseignements proposés dans notre établissement.
On envisage alors des scénarios :
Dans de telles conditions, nos élèves seront victimes d’une double inégalité : des conditions d’enseignement dégradées et moins d’offre d’enseignement.
Est-ce cela le service public ? Est-ce cela une école qui respecte les principes républicains : liberté, égalité, fraternité ?
Donner moins à ceux qui ont le moins : une nouvelle définition de l’égalité à la Coluche…
Fadela Amara, au fait, à quand votre Plan Marshall pour les banlieues ?
Le Conseil Municipal se réunira le mercredi 4 novembre à 18h30.
Nous rappelons que le public peut y assister s’il le souhaite. Rien de plus facile, il suffit de se rendre à la mairie de Saint Pierre du Vauvray.
Plusieurs points à l’ordre du jour :
Après deux mois de mobilisation, plus de 5000 signatures, plusieurs manifestations, les travailleurs de M-Real ont enfin obtenu auprès de la Préfète et des pouvoirs publics, une table ronde avec : les organisations syndicales CGT et CFE/CGC, les membres du collectif (NPA, PCF, PS les VERT…), la direction M-real, le président du conseil régional, le commissaire à la réindustrialisation, le SGAR, le député…
Le mercredi 27 janvier à 14 heures 30 à la préfecture d’EVREUX.
C’est une étape mais ne soyons pas dupes. Nous ne bougerons pas de nos objectifs : Redémarrage de l’usine de pâte. Pas un licenciement chez M-real.
Notre usine peut et doit vivre ! Mercredi nous donnons rendez-vous à toutes celles et tous ceux qui individuellement ou collectivement sont confrontés aux suppressions d’emploi et aux licenciements. A toutes les équipes syndicales qui veulent se faire entendre à tous ceux qui veulent dire stop à l’hémorragie de l’emploi à partir de 14 heures devant la préfecture d’EVREUX.
Les travailleurs de M-real mobilisés avec le soutien de leurs syndicats CGT et CFE/CGC, du collectif pour le maintien et le droit de l’emploi chez M-real.
A l’occasion des journées internationales de protection des zones humides, le collectif associatif organise le dimanche 31 janvier à 10H une journée de Rencontre et de Découverte de l’Estuaire de la Seine.
Rendez-vous route industrielle, à l’est de la cimenterie Lafarge (dernier feu rouge), avec des bottes et si possible des jumelles.
Après la manifestation vers 12H30, pour ceux et celles qui pourront rester toute la journée, nous nous rendrons pour manger dans la salle municipale de ST VIGOR (pique-nique tiré du sac) et nous assisterons vers 14H30 au film/débat sur les richesses écologiques de l’estuaire de Seine.
Rien n’est écrit, et nous savons que l’action est indispensable pour que d’autres choix écologiques et économiquement durables s’imposent.
Faisons de cette journée un grand moment de mobilisation pour la biodiversité !!!!
A bientôt et très bonne année 2010 !!!!
Patrice BONAY,
vice-président de SOS ESTUAIRE
renseignements > 02 35 42 11 98
Une première victoire pour les écologistes et les habitants du Grand Havre !
LE HAVRE, 19 jan 2010 (AFP) – Gaz de Normandie (GDN), une filiale de Poweo, a annoncé mardi la suspension pour six mois de son projet de terminal méthanier à Antifer, près du Havre, le temps de trouver de nouveaux partenaires pour en “consolider” le financement.
“Nous restons convaincus qu’il s’agit d’un excellent dossier, qu’il nous faut consolider en trouvant de nouveaux partenaires”, a indiqué à l’AFP Bruno Leredde, directeur adjoint du projet. Il a précisé que GDN se donnait six mois pour trouver ces “partenaires” qui pourraient être français ou étrangers. Selon lui, le coût du projet, initialement estimé à 500 millions d’euros, approche aujourd’hui le milliard.
“Il présente toutefois l’avantage d’avoir un coût de raccordement au réseau de gaz national inférieur à d’autres projets et d’avoir peu d’impact sur l’environnement car il sera installé dans l’enceinte du port pétrolier d’Antifer”, a précisé Bruno Leredde.
Cette suspension a été accueillie avec satisfaction par les opposants au projet mobilisés depuis son annonce en 2006.
“Nous avons gagné une bataille et je ne vois pas comment, avec le climat concurrentiel qui règne dans le domaine de l’énergie aujourd’hui, ils pourraient rebondir dans six mois”, s’est réjouit François Auber, le maire DVG de Saint-Jouin-Bruneval où se situe Antifer.
Trois autres projets comparables ont été annoncés ces dernières années sur le littoral français, dans l’orbite des ports de Dunkerque, Bordeaux et Marseille. L’Etat a décidé en novembre de ne pas donner suite à celui de Bordeaux, porté par le Néerlandais 4Gas, pour des motifs environnementaux.
AFP 19/01/10