Lorsque nous avions fait venir Pascal Canfin et Denis Baupin
à Vernon le 12 avril dernier, nous avions intitulé cette conférence :
“Urgence climatique, urgence économique : les solutions de l’écologie”. Aujourd’hui, Pascal Canfin a été nommé Ministre délégué au Développement. Le jeune député européen de 37 ans est un spécialiste de la finance et des questions économiques, co-fondateur en 2010 de l’ONG
“Finance Watch” (une ONG qui souhaite devenir à la finance ce que Greenpeace est à l’écologie) – qui mène des contre-expertises pour faire face aux lobbies de la finance dans l’élaboration des lois et des normes. Fin 2010, il a lancé avec le collectif
“Sauvons les riches” un site Internet destiné à transférer
“notre argent des banques les plus nuisibles vers celles les plus recommandables”.
Pascal Canfin pourra apporter sa compétence dans 3 domaines cruciaux :
Volonté de changement, les ministères connaissent un changement de leurs intitulés : exit le Ministère de la Coopération (
« …trop marqué Françafrique » d’après un haut fonctionnaire cité par
Libération), vive le Développement.
«Il y avait une notion un peu condescendante dans [le terme de coopération]. Le développement, c’est l’idée d’un partenariat mutuellement profitable.»
Souhaitons au jeune ministre de réussir à prendre toute sa place aux côtés de son ministre de tutelle, le Ministre des Affaires Etrangères, numéro deux du gouvernement, M. Laurent Fabius – que
Marc Ona Essangui, fondateur de l’ONG environnementale Brainforest et président du réseau des ONGs Gabon Environnement, a qualifié dans l’article de
Libération de
“dinosaure de la Françafrique”. Je souhaite que la nomination de Pascal Canfin marque le tournant attendu dans les relations entre l’Europe et l’Afrique, et j’espère qu’on lui donnera les moyens d’impulser
la nouvelle orientation de la France, vis-à-vis des Etats d’une jeune Afrique qui se développe, non sans chaos. Pascal Canfin sera attendu par beaucoup à ce tournant. Bonne chance.
Pascal Canfin définit ainsi ses priorités politiques : “Je mènerai mon action dans un dialogue permanent avec les sociétés civiles au nord comme au sud. J’inscrirai le développement durable au cœur de la politique d’aide au développement. Dans la continuité de mon travail au Parlement européen, je m’intéresserai de près aux négociations sur la taxe sur les transactions financières. Enfin je m’impliquerai, avec les services de Bercy pour faire en sorte que les pays du sud souffrent moins de l’évasion fiscale qui nuit considérablement à leur capacité à mener leurs propres politiques de développement.” http://eelv.fr/2012/05/19/40569/
Laetitia Sanchez