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La campagne pourrait être si jolie, si les corbeaux n’envahissaient les plaines…
Qu’il est taquin notre adversaire politique !
Il ne reste que 3 semaines avant les élections. Toujours pas l’ombre d’un projet, et une liste que les citoyens ne découvriront que cette semaine, jeudi étant la date limite officielle.
Pas de projet, mais… un bilan de l’opposition durant six années.
Comment ça ? Un maire sortant ne fait pas son bilan ? Il préfère donc faire celui de ses opposants.
Je préfère d’ailleurs le terme de proposants, parce que nous, nous proposons des vrais projets pour Saint-Pierre.
Tout d’abord, dans ce document adressé, non pas à tous les Saint-Pierrois, mais à une liste de diffusion plus restreinte, en détournant l’outil informatique de la mairie (!!!), pas l’ombre d’une faute d’orthographe – les bras m’en seraient presque tombés ! Mais quel tissu de fadaises…
On va donc les corriger.
« Mes colistiers et moi même sommes les ambassadeurs de notre commune et la démarche citoyenne de notre liste est la plus pertinente et la plus respectueuse pour St Pierre ».
Ben oui, ils ne se sont pas présentés, on ne les a pas plus vus dans la presse que sur internet, et pas plus dans la rue.
Nous nous sommes présentés à la population dès cet été, pour notre part. Et depuis, nous avons élaboré un questionnaire – une première à Saint-Pierre, car personne n’avait jamais pensé à demander l’avis des habitants auparavant. Puis, chacun des membres de notre liste a été le remettre dans chaque foyer.
Puis, nous sommes retournés au devant des gens pour récupérer ces questionnaires.
A partir de là, nous avons travaillé sur les réponses et nous avons restitué le résultat de cette enquête sur les priorités des habitants.
Nous avons invité les habitants à venir nous rencontrer. Dans les cafés de Saint-Pierre, seuls lieux publics qui nous ont été autorisés. Ils sont venus, nous avons échangé, nous avons écouté les avis et les idées de chacun. Et cela a été relayé par la presse. On a fait des salles combles, dans une bonne ambiance et une volonté partagée de participer à améliorer la vie de Saint-Pierre.
A partir des résultats du questionnaire, de ces débats citoyens, nous avons élaboré notre programme et nos propositions pour la commune et les habitants. Et nous avons commencé à le distribuer à tous les habitants.
Donc, d’un côté, un candidat sortant qui estime pertinent et respectueux de ne rien montrer ; de l’autre des proposants qui vont au devant des habitants.
« ce sont les élections, ils se battent avec hargne, mais dans un combat loyal, on respecte toujours son adversaire !»
De quelle hargne parle-t-il ? Nous sommes cordiaux :)
Qui nous a vus hargneux lorsque nous nous présentons à eux ? D’abord, on dit bonjour – et on ne dit pas bonjour seulement depuis les élections ! Et puis nous présentons nos projets, et nous écoutons encore ce qu’en pensent les habitants. Ce sont des échanges. Non seulement sans hargne, et au contraire avec beaucoup de bonne humeur et de plaisir.
Qui nous crie dessus ? Qui refuse de nous saluer, de nous répondre ? Le maire. Qui nous refuse des rendez-vous, lorsqu’on demande à le rencontrer ?
Quand on demande à avoir la salle des fêtes pour notre dernier débat – où nous invitons tous les habitants qui le souhaitent à venir nous rencontrer et échanger : le samedi 15 mars à 10h30 – il ne nous laisse que la petite salle du haut, alors que nos derniers cafés étaient bondés. A titre d’égalité, il faudra aussi qu’il ne dispose que de cette petite salle !
« […] lors des élections municipales de 2008, nous vous présentions avec fierté notre liste « Vivez Saint Pierre » et j’ai été élu Maire de cette commune en représentant cette liste. Dans le même élan, nous décidions alors de créer un site Internet du même nom, afin de rester cohérent, et logiquement, en tête de liste sur le Net. « Vivez Saint Pierre » était ainsi devenu le site officiel de notre commune et de la mairie qui la représente. Cela, personne ne pouvait l’ignorer, et surtout pas les conseillers municipaux d’alors sur la liste, et les opposants. »
« Dans le même élan, nous décidions alors de créer un site Internet »…
Le nous de « nous décidions », c’est moi. Et même pas conseiller municipal. J’ai tout fait de A à Z, création, conception, réalisation, mise en ligne et référencement.
Lorsqu’il a décidé en 2008 de se séparer de ses adjoints, de ne plus leur adresser de mails, de couper court à toute communication, et de leur supprimer leurs délégations, il en a profité pour faire main basse sur nos billets, en supprimant toutes mentions de droits et d’auteurs, et le site.
Allez hop, on ne s’embarrasse pas de principes ou de droit, après tout le plagiat et les droits d’auteurs, ça le connaît…
Bon, la liste était coupée en deux : d’un côté la partie « vivez saint pierre », de l’autre « saint pierre pour tous ».
On a créé notre association, on a créé un nouveau site internet « saintpierre-express ».
Mais dès le début, il s’est attaqué à tout ce qu’il a pu. Et de procédure en procédure, il nous a emmené à nous défendre, lui avec les moyens de la commune, et nous avec nos propres moyens.
En 2012, le maire a dépensé 3 000 euros pour récupérer un nom de domaine dont il n’a que faire et qui ne sert à rien. Mais alors, rien de rien. Nous n’avons pas fait appel, cela nous aurait coûté 300 €.
Et l’année suivante, il porte plainte en référé contre nous pour récupérer nos noms de domaine. Pure perte : il a été débouté, n’a pas pu nous interdire d’utiliser nos noms de domaines, ni les récupérer à son profit. Débouté !
Combien cela a coûté à la commune, je ne sais pas. De notre côté, nos frais de justice nous ont entraîné à mettre fin à notre association. Je me demande si ce n’était d’ailleurs pas là l’objectif : même en gagnant le procès – et cela semblait si évident qu’il serait débouté -, les frais de justice, d’avocats, nous mettraient en péril.
Beaucoup d’argent perdu pour nous faire taire. Beaucoup de temps. Et ce n’est pas nous qui allons de procédure en procédure. C’est bien le maire.
« Ils faisaient ouvertement ce que l’on appelle du cybersquatting, phénomène qui vise à détourner le trafic d’un site à forte notoriété sur le web. Ils se sont appropriés abusivement le nom de domaine qui nous revenait de plein droit. Aux yeux de la justice, le cybersquatting transgresse la loi s’il a, comme eux, pour dessein de capter ou de réduire la visibilité d’ une « enseigne » déjà déposée. Nous avons, bien entendu, défendu nos droits et leur mauvaise foi caractérisée a été reconnue. Nous avons récupéré de plein droit notre propre nom de domaine et ils ont dû abandonner le nom de leur association pour celui de « stpierre express », du nom de leur blog ».
Trafic d’un site à forte notoriété sur le web ?
22,5 visiteurs uniques par jour au cours de tout le mois de février selon Google, un tantinet plus compétent pour apprécier la notoriété du dit site que le maire ou ses adjoints, à mon humble avis.
Déjà qu’ils confondent un mail avec un logiciel, et un spam avec un logiciel de redirection de compte mail ! Eh ! C’est un métier ma p’tite dame.
22 visiteurs uniques/jour, c’est à peu de choses près le trafic du blog de parents d’élèves. La réalité est cruelle !
Pour le blog des parents d’élèves, c’est bien. Mais pour le site d’une commune, ben, comment leur dire sans les froisser… c’est pas bon du tout, en fait. Une cata, même. Pas de trafic à aller capturer.
Ah oui, c’est une autre chose qu’on va faire ça, si nous sommes élus : On va refondre complètement le site de la commune pour en faire un site qui apporte des vrais services aux citoyens, et aussi aux associations, et pour la promotion du commerce et de l’artisanat local. Mais d’abord une information et des services pour que les citoyens puissent trouver en un clic toute l’information qu’ils recherchent.
« Au gré du temps, ils se permettent également d’intervenir sur la gestion du personnel communal en toute liberté et en toute impartialité. Des citoyens se plaignent de leurs intrusions dans diverses affaires personnelles et notamment au sein de l’école. Ils sont à l’origine de tensions entre parents, enseignants et personnel employé par la commune. Etant un Maire de proximité, d’écoute et de dialogue (contrairement à ce qu’ils véhiculent sur leur blog!), étant un maire de terrain, je me suis personnellement rendu à l’école afin de mettre fin aux discordes et régler certaines situations délicates. Mme Sanchez a pensé qu’il était possible de m’interdire l’entrée de l’école ! École qui, comme tout le monde le sait, est propriété de la commune! »
Petit correctif, tout de même : Madame Sanchez n’a jamais pensé qu’il était possible de lui interdire l’entrée de l’école.
C’est Alain Loëb, dans une des crises de violences qu’on lui connaît, qui a attrapé Laetitia Sanchez par le bras, pour la mettre dehors, la sortir de l’école. Enfant ou pas enfant. Alors qu’elle allait chercher sa fille Maya, et c’était en 2011.
Enfin, Laetitia vs Loëb ! Qui pensez-vous qui soit le violent entre les deux ?
Quelques temps auparavant, déjà, il lui broyait la main. Elle lui dit qu’il lui écrase la main. Il répond : « je n’écrase pas, je serre ! » Ce sont bien là des pratiques de ruffian.
En ce qui concerne le personnel communal, nous disons toujours bonjour, et nous avons toujours été respectueux et polis envers eux, et même toujours essayé d’être gentils.
Et oui il y a problème. Pourquoi Jorge a-t-il démissionné ? Pourquoi des secrétaires appellent-elles à l’aide ? Auparavant, pourquoi tant de problèmes à l’école ?
Etre maire, c’est aussi être DRH, directeur des ressources humaines. Pas le fort du maire.
De proximité, d’écoute, de dialogue ? Celui qui refuse d’assister aux conseils d’école, celui qui hurle dans un mégaphone aux conseils ? Celui qui envoie les gendarmes – qui sont bien sûrs courtois – qui fout des loupiotes dans les yeux, qui use de violences, qui ment face caméra, et recommence la fois d’après ? Et parlons de la politesse et du respect. Quel dialogue ?
Il n’y a pas usure du pouvoir, il y a abus de pouvoir. Depuis le début. Mais au début, on ne s’en rend pas compte : la faute aux autres. On inverse les situations. Le bourreau devient victime et vice-versa.
Eh ! C’est comme ça. Il est élu, il arrive au bout de son mandat. On recommence ?
Non.
« Mais qui sont-ils ? La liberté d’information a ses limites !
Chez les opposants, « tout se fait par compère et par commère » !
Pourtant, ils osent mettre en avant la démocratie locale sur leur blog !! »
Je rappelle à notre cher adversaire (oui, il coûte cher), que la liberté d’information a en France des limites et des droits.
Mais qu’est-ce que c’est que ces méthodes d’envoyer ces emails en utilisant les moyens de la commune, du compte même de la mairie, et sans avoir même la politesse de nous l’envoyer ? Et sur le compte de la commune !
Nous, nous nous mettons autour de la table, et on pose les choses sur la table.
Alors plutôt que de pourrir la campagne, nous proposons au maire de venir s’installer autour de la table, et d’y défendre son projet, s’il en a un.
Un vrai débat public : projet contre projet.
Et le texte en provenance de la mairie… :
Télécharger le fichier 14-03-01-texte-st-pierre.pdf (PDF, 73KB)
nono
Merci, Sophie, pour ce témoignage et cette reconnaissance. Ils sont partagés.
ça fait des années que les parents d’élèves et les enseignants travaillent en collaboration, dans un esprit d’écoute mutuelle, et de respect. Avec un objectif : permettre la réussite scolaire de tous les enfants, dans le meilleur confort et les meilleures conditions de sécurité possibles.
A force de se connaître et de travailler ensemble, nous avons appris à nous apprécier, et même à nouer des relations amicales et chaleureuses. C’est naturel à force, et c’est toujours un plaisir.
Et à prendre enseignants et parents d’élèves pour des opposants, le maire a réussi à renforcer les liens entre nous.
Au moins s’entend-on fort bien entre nous !
Ce respect et cette écoute, on l’a aussi envers le personnel de la commune. Et on a pu, là aussi, nouer des amitiés. Et toujours avec cet objectif d’essayer d’offrir les meilleures conditions d’accueil aux enfants.
Sauf que pour les employés de la commune, c’est plus compliqué : chasse gardée du maire. Du coup, nous parents, même parents élus, on ne parle pas aux employés municipaux. Et comme le maire ne nous parle pas, le dialogue n’existe pas.
Alors que nous considérons, pour notre part, que les employés à l’école font partie de l’équipe pédagogique, et que leur rôle est également important, c’est le maire qui garde pour prérogative de faire le lien entre mairie et parents.
Donc le seul lien, c’est le maire. Mais comme il refuse de répondre aux parents élus, voire d’assister aux conseils d’école ; ou bien quand il daigne y assister, il refuse d’appliquer les décisions votées par le conseil ; qu’il ne répond pas aux courriers, ni aux demandes de rendez-vous, c’est compliqué de faire avancer quoi que ce soit.
Proximité, écoute, dialogue ? Rien de tout ça. Fermeture qui se veut fermeté, négation des responsabilités – c’est toujours la faute à quelqu’un d’autre, et d’ailleurs, il n’y aurait pas de preuve qu’il y ait quoi que ce soit (“vous avez des preuves que ça s’est passé le midi ?”).
Et il n’écoute pas plus les professionnels de l’éducation que vous êtes que les parents.
Maire de terrain, il a mis Laetitia dehors violemment, dans un accès de colère. Alors qu’elle venait chercher Maya.
Alors qu’“[il s’était] personnellement rendu à l’école afin de mettre fin aux discordes et régler certaines situations délicates.”
Il a réglé des comptes : oui, surtout celui de Djamila Maameri, et aussi celui de Linda, puis celui de Christine Despeyroux, enseignante et directrice de grande qualité, appréciée de tous les enfants et parents.
Pour Djamila, c’est quoi : 11 ans de confiance ruinée ? 11 ans de travail avec toi, les enfants, les parents. C’est une femme adorable et compétente, ainsi qu’une famille ruinée. Nous avons été saisis par la réaction, la violence, les dégâts. Et les dommages collatéraux. Ce fut intolérable.
J’ai bien lu les mots du maire : “ils se permettent également d’intervenir sur la gestion du personnel communal en toute liberté et en toute impartialité.”
Oui nous avons été impartiaux, et libres.
Mais ce n’est pas nous qui sommes intervenus. C’est lui qui est intervenu. Qui a interrompu. Qui peut réparer cela, maintenant ? Quel gâchis.
Le combat de Jorge aujourd’hui, depuis plus de 1 an, c’est de faire en sorte que l’histoire de Djamila ne se reproduise pas ailleurs, et qu’on puisse réparer. Cette fois.
Pour revenir à l’école, à 15 jours des élections : on s’attend, dès la rentrée, à trouver une personne supplémentaire, suite à une promesse faite – certes pas aux parents élus.
Parce qu’il est bien évident qu’on ne peut demander l’impossible au personnel !
L’école, c’est une communauté, une grande famille, avec plein de personnes qui se bougent : enseignants, employés, parents, familles, enfants, bénévoles (mille mercis), bientôt associatifs, avec la réforme…
Et puis la municipalité (“propriétaire de l’école, comme tout le monde le sait”).
Tout irait tellement mieux si elle était un tant soit peu à l’écoute des professionnels et des intéressés, un tant soit peu conciliante et participative.
Heureusement, cela fait deux ans que tous (ou presque) on bosse ensemble sur la réforme de la rentrée 2014. Même s’il n’y a rien pour l’instant, tout le monde sait qu’il y a des solutions, tout le monde a vu qui voulait bosser pour ça, et il reste 3 mois pour la mettre en place. On aurait préféré le double de temps, mais on fera avec : on a déjà bien travaillé, on y arrivera. Calmement, sereinement, dans l’intérêt de tout le monde.
Merci Sophie, merci à tous, en tous cas. L’essentiel – et l’esprit – sont préservés.
nono