L’aventure de Toumaï a commencé au retour d’
Henri Sobowiec d’Afrique en 2008. Le père des petits-enfants d’Henri est ivoirien et c’est à ce titre qu’il a été accueilli dans le village de Tabagne, au nord-est de la Côte d’Ivoire, dans la région du
Zanzan.
C’est là que le président de l’antenne locale de l’association de lecteurs bénévoles “Lire et faire lire” a été frappé par l’absence de livres dans le village, et particulièrement dans les écoles. Avec la ténacité qui le caractérise, Henri a rencontré tous les directeurs d’écoles, à la recherche des livres. Hormis quelques livres anciens précieusement mis sous clés dans les bureaux de ces directeurs, le constat était là : il n’y avait pas de livres ! La capitale est loin, le village est pauvre, et l’achat de livres ne peut être une priorité.
Pourtant, les enfants et leurs maîtres ont exprimé leur soif de lecture et de culture. Henri leur a promis d’essayer de faire quelque chose pour eux, en réponse à leur demande.
De retour à Val de Reuil, Henri a fait part de son expérience à ses amis enseignants et bibliothécaires, partenaires de l’action de l’association “Lire et faire lire”. Très vite, le contraste entre l’énorme désir de livres chez ses amis africains et le gâchis de milliers de livres récents détruits comme de vulgaires produits de consommation courante, lui est devenu insupportable. Toumaï est né de cette expérience.
Aujourd’hui, nous sommes à la recherche de mécènes, et de partenaires institutionnels pour notre action.
Les dons de livres sont nombreux, les coups de mains ponctuels très appréciables, mais les fonds nécessaires à l’acheminement des livres vers l’Afrique sont plus difficiles à réunir. Nous demandons des subventions, mais la culture reste un parent pauvre des aides à destination de l’Afrique.
Bien évidemment les projets sanitaires et économiques, les seuls financés par l’agglomération, sont indispensables. La culture, parent pauvre, passe donc après. Et même ne passe pas du tout d’ailleurs. D’abord l’eau et le développement économique, ensuite… on verra.
Nous entendons les messages qui disent, ici, que “l’envoi de livres nuirait à l’édition africaine et ne serait pas adapté”, et là, que ce que veulent les populations locales c’est du boulot, pas des livres.
Mais quand il n’y a tout simplement PAS DE LIVRES, tout est bon à prendre : littérature jeunesse, classiques de la littérature mondiale (y compris africaine), dictionnaires, encyclopédies, ouvrages documentaires ou techniques,… Nos correspondants nous les réclament. Apprendre à lire, lire, apprendre, et faire lire…
Bien sûr, favoriser l’édition africaine serait idéal. Mais ces mêmes partenaires seraient-ils prêts à débourser 20 à 30 fois plus, soit plusieurs milliers d’euros pour la même quantité de livres de poche ? Un mix serait peut-être possible ? (300€ pour 1.000 livres d’occasion + 300€ pour une cinquantaine de livres édités en Afrique ? Voir
la liste des éditeurs africains sur le site de L’Harmattan). Il y a l’idéal, et puis il y a ce que nous pouvons faire. Offrir les ilvres dont nous ne voulons plus et qui sont tant attendus.
Nous avons échangé à ce sujet avec notre principal contact ivoirien, Adayé Kouakou, directeur de l’hôtel médical des impôts à Abidjan. Voici ce qu’il en pense :
“Pour répondre à votre préoccupation relative à l’action de Toumaï et la vie des maisons d’édition en Afrique, je voudrais émettre l’opinion qui suit.
L’opération de soutien à la culture par l’accès au livre que nous développons ensemble n’est pas en concurrence avec la survie des maisons d’édition en Afrique. La grosse clientèle de ces maisons d’édition est l’Etat via les ministères de l’éducation de nos Etats pour l’édition des manuels scolaires et secondaires.
Or le soutien à la lecture, donc l’accès au savoir que recherche notre collaboration ne contrarie pas significativement la vie de ces entreprises. En effet si nous voulons que ces Editeurs continuent de vivre en Afrique, il faut former des citoyens qui aiment lire de sorte à l’intégrer comme comportement quand ces jeunes gens seront adultes et qu’ils disposeront d’un pouvoir d’achat.
Pensez-vous que honnêtement, un citoyen qui n’a pas appris à lire dès l’enfance et la jeunesse, peut-il intégrer dans la gestion du budget familial les dépenses de culture générale ?
Je ne le pense pas. Donc il s’agit par l’action de Toumaï de susciter et de modeler un comportement nouveau de l’Africain pour la lecture parce que le livre est disponible et à portée de main.
Par ailleurs, qu’est-ce l’existence de maisons d’édition dans des sociétés où plus de 80% des ménages ont moins d’un dollar US par jour pour vivre ?
Savez-vous combien d’enfants dans mon village à Tabagne (au collège) ne peuvent réunir les cahiers nécessaires pour l’année scolaire, encore moins obtenir les ouvrages scolaires ? ( A chaque rentrée scolaire j’offre gracieusement entre 600 et 800 Euros de fournitures scolaires).
Chers amis de Toumaï, j’ai décidé de vous accompagner dans cette aventure, en partant de mon expérience personnelle. Mon goût pour la lecture a été suscité par des prêtres de mon village qui nous donnaient l’occasion d’emprunter leurs ouvrages de littérature enfantine. Et justement c’est cette même occasion que j’ai identifiée en l’action de l’association Toumaï.
Je pense qu’avec votre concours et celui d’autres organismes généreux on peut créer des bibliothèques pour les élèves.
Aussi voudrais-je m’interroger sur l’incidence de dons d’ouvrages usagés sur des Editeurs africains ? Combien sont-ils ? Sinon le plus souvent des représentations d’Editeurs d’Europe dont les chiffres d’affaires sont déjà importants dans cet espace.
En plus, ces Editeurs publient-ils combien de titres par année pour rendre viable ces entreprises en Afrique?
Chers amis de Toumaï, votre entreprise est noble, elle permet de sortir de nombreux enfants et jeunes africains de l’ignorance, et permet à ceux qui le désirent de côtoyer d’autres ouvrages que les quelques hypothétiques manuels scolaires.
Ces ouvrages destinés au pilon, en France, ne peuvent être des concurrents pour des Editeurs africains, mais plutôt une occasion pour d’autres citoyens du monde d’embarquer pour le train universel du savoir et de pouvoir compétir valablement demain.
Voilà pour moi le combat qui vaille la peine d’être mené et merci pour avoir accepté de conduire cette lutte.
Pour ma part je suis toujours prêt à apporter mon concours aussi modeste soit-il.
Votre ami ADAYE”
bonjour,
envoyer des livres là-bas sera très cher, mais si au contraire on envoyait des documents pdf, des livres à lire dans une bibliothèque équipé avec des ordinateurs alimentés par énergie solaire, ce serait une autre possibilité. Cela prendrait moins de place. (des clés USB contenant des livres?)
Ou alors il faudrait des imprimeurs sur place pour “l’industrie du livre”.
tout dépend ce qu’on veut transmettre, le livre ou ce qu’il y a dedans.
Sinon, il faudrait voir pour imprimer sur place.
Sylvia Mackert
@Sylvia
Comme le dit Laetitia, 300€ pour acheminer 1000 livres, ce n’est pas un prix excessif.
L’association et les adhérents arrive à collecter les livres, sous forme de dons, et ce sont des livres à l’état neuf, ou en très bon état. Les dictionnaires, les romans, les manuels, toute la littérature, c’est un réel besoin.
Envoyer des clés usb, ce serait bien si les villages, les écoles et les habitants disposaient de matériels informatiques. Nous n’en sommes pas là, bien loin sen faut. Sans compter qu’il ne s’agit pas de pirater des droits, et l’internet suffirait.
Toumaï a la chance d’avoir des donateurs. J’étais moi même heureux de donner tous mes livres d’informatique, dont je n’ai pas vraiment besoin, et tous ces livres étaient récents et à l’état neuf. Les prix neufs sont de l’ordre de quelques dizaines d’euros par exemplaire, ce qui est cher là bas. Mais quand on peut envoyer pour seulement 300 € un millier de livres qui vont de quelques euros à quelques dizaines d’euros l’exemplaire, l’oeuvre est utile. Indispensable, et très économique.
Ce dont ils ont besoin, c’est d’équiper les écoles et les bibliothèques en livres, pour en faire profiter les enfants et les jeunes.
Imprimer sur place est dans l’absolu la meilleure idée, mais coûtera considérablement plus cher, et les livres, les directeurs d”école et les enfants en ont besoin maintenant.
http://www.saintpierre-express.fr/tabagne-les-livres-arrivent-a-bon-port/
Quant aux programmes internationaux visant à équiper en informatique les villages africains, on est plus dans le voeu pieu que dans le principe de réalité. Je ne parle même pas de ces containers qu’on peut envoyer en Afrique et qui contiennent un petite partie de matériels réellement fonctionnels. On se débarrasse à bas coup de déchets bien encombrants chez nous.
Des livres, pour apprendre à lire, pour lire, pour se former, pour se développer.
Ils sont déjà sous cartons, il reste à les faire parvenir à nouveau à bon port.
Bravo à l’association Toumaï, tous ses membres, et bravo Henri :)
nono
Ceci-dit 300 Euros de transport, si cela convient, pas de problème à mes yeux, bien au contraire il faut donner.
Par contre nos livres scolaire peuvent paraître ridicule, si on n’a pas le même mode de vie et d’autres saisons. Donc il faut savoir quel type de livre envoyer. Cela dépayse de parler de neige par exemple, dans un pays où l’on récolte le cacao sous une forte chaleur.
Et je pourrais suggérer “google-book” qui met en ligne des livres gratuitement. Et à partir d’un ordinateur (cybercafé là-bas) on peut accéder à des bibliothèques en France aussi, il me semble. Voilà quelques suggestions.
http://www.bnf.fr/fr/acc/x.accueil.html
http://expositions.bnf.fr/
http://www.lecteurs.com/ebooks
http://malika-audoware.over-blog.com/article-traitre-cie-72492665.html
Naturellement je pense que votre geste est très bien, et que les livres d’informatique peuvent aussi intéresser quelqu’un à l’autre bout du monde.
Sylvia Mackert
Pour le Congo, il y a 10 m3 de livres emballés et prêts à partir.
Et encore 5 m3 pour la côte d’Ivoire.
Quant au débat qui s’est tenu entre les adhérents de Toumaï en France et leurs correspondants et amis à Tabagne, en Côte-d’Ivoire, sur quels livres devaient être envoyés, est-ce que l’Histoire vu de la France intéresse les jeunes africains, est-ce que cela ne participe pas du réflexe colonialiste, est-ce que nos manuels de géographie vont intéresser les enfants, la réponse a été rapidement fournie : “Nous n’avons rien, nous prenons tout. Les manuels de géographie, la littérature française, mondiale et africaine, la littérature jeunesse…” Il y a une soif et un besoin de lire, d’apprendre, et pas de cyber-café.
Mon geste ne m’a rien coûté, mes livres décoraient surtout mon bureau, car j’ai accès à des ressources illimitées avec mon internet haut-débit.
Par contre, ce que font les membres de Toumaï pour collecter les livres, les conditionner, trouver les partenaires, et puis une fois arrivés, ce que font les correspondants en Afrique, chapeau bas !
nono
Oui, la solidarité c’est formidable. En France, les écologistes préconisent la lecture sur internet pour ceux qui peuvent, car cela permettrait de sauver l’environnement, car on utiliserait moins de papier (également courrier électronique). Donc à l’avenir aura-t-on encore des livres en France ?
Et les éditeurs africains disent qu’ils ont du mal à y arriver, mais en France c’est parfois pareil, car sinon on ne jetterait pas autant d’invendus.Et dans certaines écoles on tente l’essai de la clé USB qui remplacerait le cartable. Donc le livre est amené à disparaître sous sa forme actuelle, mais bon, c’est aussi dommage, car on n’a pas besoin d’un ordinateur pour le lire.
Au contraire, l’envoi de ces livres qui peuvent être réutilisés, permet peut-être de perpétuer la lecture du livre et l’intérêt pour la littérature.
Sylvia Mackert
Dans l’avenir, il restera des livres. Autonomie : des dizaines, voire des centaines d’années. Résolution : 300 ppi pour l’impression, infinie pour le dessin ou l’écriture manuscrite. Poids : lourd pour un dico ou une encyclopédie, quelques dizaines ou centaines de grammes pour un bouquin.
Se prête, s’échange, sans problèmes de droits, nous suit dans toutes nos pérégrinations, s’annote se souligne ou se surligne, se donne et se transmet, et transmet.
Pour les écolos, mieux vaut éviter d’imprimer tous les documents reçus via web, et aussi de recevoir ces milliers de tonnes de pubs dans nos boîtes aux lettres, même avec logo stop-pub.
Mais les écolos écriront sur le web, dans les livres, dans les journaux, sur les murs, et dans le sable s’il le faut. On peut pas s’empêcher, ni nous empêcher de dire ce que l’on pense.
nono
Bonjour,
je suis enseignante dans une école élémentaire à Marseille et nous avons trié beaucoup de manuels du CP au CM2.
Plutôt que de jeter tous ces manuels, nous aimerions en faire don à des enfants qui en auraient besoin notamment en Afrique.
Pouvez-vous m’indiquer la démarche à effectuer dans ce sens ?
Merci d’avance, cordialement
Alice Lafont
Lafont
Bonjour
Vous accepteriez des livres scolaires anciens?
guide
Bonjour,
je represente ici au BENIN une association humanitaire,
je recherche des livres et manuels scolaires tous genre et tous niveaux pour des enfants, etudiants; professionneles ,
et au bibliotheques et eglises,
Merci d’avance, cordialement
Benoit GUIZO
GUIZO BENOIT
Bonjour,
Je représente ici au BENIN une association
j’ai besoin d’une quantité importante de livres et manuels scolaires toute catégorie et tous les niveaux,
merci pour toute proposition
Benoit GUIZO
Merci
GUIZO BENOIT
Bonjour, Je suis enseignante également. Comment faire pour vous donner des manuels d élève d école primaire (CM2 )?
Pascale NEGRE
Bonjour,
Je connais une petite association près de chez moi (banlieue ouest parisien- 78) qui a recu recemment un don de plusieurs centaines de livres scolaires (niveau primaire jusqu’au 6e) qui sont destinés, faut de moyens pour les envoyer, au recyclage de papier!! Est ce que quelau’un peut me passer les coordonnées de ce Mr Benoit GUIZO au Bénin qui a besoin de livres? Ou toute autre personnes susceptible de pouvoir prendre en charge ces livres?
Je laisse mon numero de telephone: 06 88 08 89 52
Merci beaucoup!
Sonyth Huber
Sonyth Huber