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Paroles de traders, deux repentis acceptent de témoigner…

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Paroles de traders : deux traders acceptent de témoigner devant les caméras de leur parcours pour sortir de l’enfer de la bourse.
Dopage, combat contre la drogue sont des comparaisons qui viennent dans la bouche de ces deux témoins. Le monde de la finance a totalement décollé de la réalité. L’argent, drogue dure des puissants ou outil de pouvoir ? Les deux mon capitaine !
Pascal Canfin, eurodéputé Europe Ecologie-Les Verts, fait parler les deux traders qui racontent l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent, et les mécanismes de la spéculation.
L’un d’eux raconte comment on joue sur les deux positions, en cash et sur les marchés dérivés, pour manipuler les cours des entreprises.
On achète des actions en cash, afin de les revendre pour en faire baisser le prix, et faire les gros bénéfices sur le marché à terme…
Et pourtant, revenu dans la vraie vie, face au médecin ou à l’instituteur, le décalage est tellement énorme que l’un d’eux ne peut se poser que des questions. La première : “Quand on voit qu’une société rémunère mieux la finance que la santé ou l’éducation, je pense qu’on est pas loin d’aller dans le mur !”
Petite piqure de rappel pour les oublieux :
En 2009, bénéficiant comme d’autres banques françaises de l’aide publique, et malgré la crise, BNP Paribas enregistrait 3 milliards d’euros de bénéfices.
Nicolas Sarkozy avait fait savoir que les patrons devaient renoncer à leur bonus. il a également souhaité limiter le versement de dividendes aux actionnaires. BNP Paribas, la Société Générale et le Crédit Agricole avaient cependant annoncé qu’ils leur verseraient bien une rémunération au titre de 2008, malgré les appels du gouvernement à “renforcer les fonds propres en priorité”.
George Pauget, président de la Fédération bancaire française, s’était exprimé : “Il ne serait pas logique que les actionnaires qui ont soutenu les banques en temps de crise soient complètement privés de dividendes”.
En 2009, BNP Paribas a publié des résultats annuels “supérieurs aux attentes”. Le bénéfice net a atteint 5,83 milliards d’euros. Et la banque pouvait verser 500 millions d’euros de bonus à ses traders. Ce qui n’a pas manqué de choquer nos concitoyens.
Sur 2009, le bénéfice net par action s’est élevé à 5,2 euros contre 3 euros en 2008 (+74%), «l’effet des augmentations de capital ayant conduit à une dilution limitée».
Mais si c’était la fête en 2009, en 2010, on faisait péter le champagne ! BNP Paribas annonce un bénéfice net en hausse de 34 %
Le groupe avait alors réalisé un produit net bancaire de 43,8 milliards d’euros. Le résultat avant impôt a atteint 13 milliards d’euros, en hausse de 44,7 %. Un tiers de ces bénéfices ont pu être redistribués sous forme de dividendes.
Au quatrième trimestre 2010, le résultat net de 1,5 milliard d’euros, en progression de 13,6 % par rapport à la même période de l’année précédente fait que la banque se félicite de sa performance marquant “la robustesse” de son modèle et sa “capacité de résistance”. Le résultat avant impôt augmente alors de 57,5 %.
On aurait pu dire “tout va très bien, madame la marquise…”
Et patatras, fin juillet, c’est la SocGen qui s’effondre. Et dans sa chute, les autres banques françaises, victimes de manque de fonds propres, et de leurs investissements. Certes BNP Parisbas tient mieux le choc que le Crédit Agricole – exposé à la dette grecque à hauteur 25 milliards d’euros via sa filiale, Emporiki – ou que la Société générale. Ces deux dernières sont plus directement menacées, on parle d’effondrement possible de la SocGen, et leurs notes ont été dégradées par Moody’s (bien que les notes des sociétés de notation soient mises à caution !). Et si on a vu le cours des actions des banques rebondir, il reste que l’on joue au yoyo avec l’argent des déposants, et au final, avec l’argent public.
Un mur ? quel mur ?

Jérôme Bourlet
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Les commentaires sont clos pour cet article.

  1. Sep 2011
    15
    21 h 36

    Erreur de cible, une fois de plus.

    Le sujet, c’est simplement interdire certains jeux du “casino financier mondial”, et cela c’est le rôle de l’état.

    Les traders, c’est comme les croupiers qui distribuent les cartes, ils ne font que leur boulot.

    Les responsables, ce sont ceux qui les emploient et qui, au cas d’espèce, continuent à autoriser les jeux.

    C’est pourtant simple à comprendre, c’est comme si les jockeys étaient les seuls et uniques responsables des gains ou des pertes aux courses.

    Patrick ROBERT

  2. Sep 2011
    15
    21 h 59

    Pour ceux et celles qui veulent connaitre pascal un premier lien vers un article sur l’analyse de la crise grec http://laviedesaffaires.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/09/13/canfin-le-defaut-grec-est-ineluctable.html
    Un autre sur les causes de la crise http://lecercle.lesechos.fr/node/37158

    jérôme bourlet

  3. Sep 2011
    15
    22 h 27

    @Patrick,
    Jérôme ne dit pas autre chose : les responsables sont ceux qui ne prennent pas leurs responsabilités politiques et ne respectent pas les engagements qu’ils ont pris envers les citoyens. Parce que ça gène le bizness, simplement.
    Les traders sont-ils en cause ? Oui. En petite partie, car ils ne sont qu’employés.
    Les actionnaires ? Et bien, hors morale, car l’argent exclue d’une certaine façon toute sorte de morale : on le place, il rapporte, et le mieux c’est, mieux c’est, c’est logique et semble presque mathématique. Farce si l’on songe que lorsqu’il n’y a qu’un quintal de blé, c’est celui qui le perd qui a faim, l’autre est repu, pour le moins. Et jette le reste pour ne pas dévaloriser le marché.
    Les politiques, eux, sont payés, grassement il est vrai, pour éviter toute corruption, pour empêcher que les comportements de certains n’amènent toute la collectivité au bord du gouffre.
    Allez, encre un effort, un petit pas qui ne coûte rien. Et même Panurge finira à l’eau.
    S’il te plait, Patrick, cesse ta haine absurde contre Jérôme. Lis. Contredis et continue de t’exprimer. Y a pas de mal.

    nono

  4. Sep 2011
    17
    16 h 26

    @ Nono

    Le mot “haine” est largement excessif. Ce n’est, naturellement, pas l’individu que j’attaque (d’ailleurs je ne le connais pas), mais l’élu EELV dont je ne partage absolument pas la “façon de présenter les choses”.
    Et si je suis parfois excessif dans mon propos, tu me connais assez pour savoir qu’il n’y a strictement aucune méchanceté, ni animosité, simplement de la passion.

    Sur le fond du sujet, nous sommes évidemment d’accord pour dénoncer l’absurde spéculation sur le prix des denrées et des matières premières, c’était interdit sous François 1er et en Angleterre jusqu’à une date récente.
    Il s’agit donc de décisions exclusivement politiques pour fixer les règles du jeu du casino de la finance, ce que tous les gens de bonne volonté appellent évidemment de leurs voeux.

    Je présente mes excuses à Jérôme s’il a considéré mes propos comme une attaque personnelle.

    Patrick ROBERT

  5. Sep 2011
    20
    22 h 33

    Merci, Patrick.
    Vous avez raison de souhaiter le débat. Et pour revenir sur le sujet de la ligne Rouen-Evreux, je ne peux que dénoncer le déficit de dialogue avec la population de la vallée lors du premier exposé du projet.
    Maintenant, le débat est sur la LNPN. Et le scénario qui inclus la liaison Evreux-Rouen ne semble présenté que pour répondre à la création de liaisons tangentielles par rapport à Paris, sans vraiment d’analyse fine.
    Pour cette raison je vous encourage de nouveau à participer au débat en déposant un cahier d’acteur au nom de l’association “halte au train”, ou de les encourager à le faire si vous n’en faites pas partie.
    Pour rappel, en espérant que vos y serez présent, il y aura un débat organisé par la CNDP à Val de Reuil le 8 décembre.

    jérôme bourlet

  6. Sep 2011
    27
    8 h 40

    Autant d argent qui manque au financement du logement social ou a celui des PME…..Dessin Louison….Mille quatre vingt quinze pour cent. Alors que tous les patrons de PME crient a la disette de credit le gouverneur affirme lui que les banques remplissent correctement leurs obligations de creation de prets pour les PME avec les fonds Livret A et LDD qui beneficiant d une niche fiscale sont labelises argent public ..Ce satisfecit ne permet pas seulement aux banques de s exonerer a bon compte. Surtout ce petit tour de passe-passe leur permet de conserver un milliard d euros au titre de l annee 2010 apres les 3 milliards d euros en 2009 autant d argent qui aurait du retourner a la Caisse des depots et des consignation CDC pour financer du logement social.

    Sugel

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