Accueil > transport > Gare à la SNCF, régression durable !

Gare à la SNCF, régression durable !

Partager :

Catastrophe annoncée en gare de Saint-Pierre du Vauvray

C’est un coup dur pour les usagers de la gare de Saint-Pierre du Vauvray ! La SNCF a décidé de supprimer l’arrêt en gare dans le sens Saint-Pierre-Paris. Toutes les personnes qui l’utilisent pour aller travailler se demandent ce qu’ils pourront faire… Faudra-t-il acheter un véhicule, ou déménager ? On ne songe pas à changer d’emploi, la situation ne s’y prête pas.

C’est l’abandon pur et simple de la ligne Saint-Pierre du Vauvray-Paris qui est prévu.

Quant à aller en gare de Val-de-Reuil, il n’y a pas de correspondance, c’est un train pris d’assaut, un parking totalement congestionné, et de toutes façons la galère pour déposer les enfants avant de partir travailler…

Quand Vernon se voit rélégué en ville de banlieue (voir l’article de José Alcala), c’est le déclin assuré pour une petite commune comme Saint-Pierre du Vauvray, et la perspective d’un enclavement durable.

cliquez ici pour voir le projet de grille horaire.

Il reste jusqu’au mois d’octobre pour contester cette nouvelle grille auprès de la SNCF.

Que signifie “développement durable” selon la SNCF ? (consultez ici) On nous explique que le train est le plus écologique des moyens de transport… Encore faut-il ne pas le supprimer !

Réponse de M. Jacques FROSSARD, Directeur Régional SNCF, à M. Alain LOEB, Maire de Saint-Pierre du Vauvray.

La SNCF, représentée par Monsieur Frossard, et la Région, présidée par M. Le Vern ont refondu les horaires afin d’offrir une meilleure lisibilité pour les voyageurs, en passant les horaires des trains à cadence fixe.
Au passage, ils en ont profité pour supprimer les arrêts dans les petites gares. Comme si cela était une conséquence des horaires cadencées.
Le cadencement n’implique pas l’arrêt des trains dans les petites gares mais nécessite d’organiser ce cadencement pour les courriers intercités ET pour les omnibus.

Ils ont donc décidé de “faire disparaître toute relation directe entre Saint-Pierre du Vauvray et Paris”.
“Cette décision résulte d’un choix difficile privilégiant le plus grand nombre”. (sic)

Nous estimons que la difficulté ne sera pas assumée par la SNCF et la Région, mais qu’elle sera assumée par les usagers de la gare de Saint-Pierre du Vauvray. La “très faible fréquentation” que représente 20 personnes, selon Monsieur Frossard, ne semble soucier ni la SNCF, ni la Région.
Nous pensons cependant qu’un arrêt de 2 minutes en gare De Saint-Pierre du Vauvray ne sera pas en mesure de perturber le traffic de la SNCF. Ce petit “accroc” à la lisibilité évitera surtout de plonger 20 familles dans les tracas et les problèmes familiaux et d’emploi.

D’autre part, M. Frossard assure qu'”une correspondance sera alors nécessaire.
Quelle est la nature de cette correspondance ? On ne peut pas prévoir la suppression des arrêts en gare sans que cette correspondance existe et ait pris le relais ! Est-elle prévue, et financée ?

M. Frossard, M. Le Vern, la SNCF et la Région vont-elles enclaver totalement et durablement notre commune ? Notre avenir dépend de vos décisions.

Une vidéo de France 3 normandie sur les retards des trains et la modernisation de la ligne.

Une interview de M. Frossard

M. Frossard admet que son objectif de régularité à 5 minutes sur la ligne Paris-Le Havre n’a pas été atteint, atteignant 83,6% au lieu de 87,5%

Il y a 2 soucis empêchant d’arriver à l’heure à Paris, Rouen ou le Havre :

  • Un souci dû à la vétusté du matériel
  • un souci lié à la vétusté des infrastructures

La réponse au souci concernant la vétusté du matériel est l’arrivée de nouveaux trains, les “BB15000”

La réponse au souci de vétusté de l’infrastructure est la réalisation de nombreux travaux qui se feront en 2008 et les années suivantes. Ceux-ci concernent le tunnel de Venables, le viaduc d’Oissel et aussi de nombreux travaux sur toutes la lignes.

Pour les voyageurs, les retards sont dus plutôt à l’attente de conducteurs, aux trains en panne, et aux voies encombrées (par d’autres trains en panne ou en attente d’agents de conduite ?)…

Pour M. Jean-Yves Bouffet, le cadencement est nécessaire, en respectant des cadences pour courriers intercités comme les omnibus.

Ainsi les trains directs pour Paris partiraient toutes les heures à 00 minute et 30 minutes (… 8:00, 8:30, 9:00, 9:30,…), les trains directs pour Caen à 05 minutes et 35 minutes (8:05, 8:35,… etc), et les omnibus à 10 minutes et 40 minutes (7:10, 7h40,…).

M. Bouffet n’envisage pas la suppression des petites gares !

Pour M. Delestre, Secrétaire Général CGT du CE SNCF Normandie, la solution passe par la rénovation du matériel, et le maintien des postes d’agents de conduite et de contrôleurs.

Pour M. Delestre, l’année 2007 a été une année noire pour la SNCF. Et 2008 commence dans les mêmes conditions !

“Entre le 1er octobre 1007 et le 24 janvier 2008, 63 courriers intercités et 393 TER ont été supprimés !”

M. Delestre constate que :

  • depuis 2003, 500 contrôleurs et agents de conduite ont été supprimés,
  • l’infrastructure est vieillissante et RFF (Réseau Ferré Français) a pris beaucoup de retard sur les installations,
  • le matériel est en mauvais état, et la solution consiste dans la rénovation.

M. Delestre constate aussi que le discours marketing sur l’environnement et le développement durable tenu par la SNCF est en contradiction avec les actes de la SNCF !

M. Christian Petit est Directeur Régional de RFF, qui gère l’infrastructure du réseau ferré

Pour lui, la ligne Paris-Le Havre nécessite de longs et lourds travaux. Mais ayant hérité il y a 10 ans de la dette de la SNCF, RFF a peu de manoeuvre. Il faut donc faire appel à l’état et la Région (donc nous tous) pour entretenir et consolider le réseau.

Selon tous les protagonistes, les problèmes de retards des trains sont dûs à la vétusté du matériel et à la vétusté de l’infrastructure. Selon M. Delestre, cela est du aussi aux compressions de personnel qui concernent plus particulièrement les contrôleurs et agents de conduite.

La suppression des arrêts dans les petites gare n’est pas une conséquence du choix du cadencement, mais un dommage collaréral, voire un effet d’aubaine pour la SNCF !

Ceux qui vont en payer le prix sont les habitants des petites communes, moins rentables. Ici, on ne remplit pas un train en gare, c’est vrai. Le train sert de service public de transport. Il évite des nuisances en terme de pollution, d’émissions de gaz à effet de serre. Il permet de désenclaver les petites communes et évite d’engorger les grosses communes pour des navettes inutiles, que ce soit par des transports particuliers, ou des transports en commun routiers. Ces navettes auront un coût élevé pour la communauté.

Notre commune paiera son obole, que ce soit par le chômage, les difficultés accrues à à mener des études pour les jeunes, ou encore des coûts de transports rédhibitoires.

La solution, on l’avait. Ce n’était pas la panacée, mais on était déjà contents de l’avoir… Les arrêts en gare sont une condition pour ne pas tomber en sous-développement économique et social.

Pour des raisons de rentabilité, la SNCF coupe les services aux petites gares. Elle argue des difficultés qu’elle a à maintenir des horaires corrects, dont on voit qu’elle connaît les raisons (vétusté du parc), pour supprimer le service public. On appelle cela : modernisation.

Pour les petites communes, on demandera à chaque parent d’avoir sa voiture. Et si les gosses font des études, ou travaillent déjà, cela signifie disposer de plusieurs véhicules pour une seule famille.

Enclavées et écartées des circuits de décision, les petites communes vont mourir. Silencieusement. La SNCF s’en fout.

Des dizaines d’usagers empruntent régulièrement la ligne Paris-Rouen à Saint-Pierre du Vauvray.
Voici les témoignages d’une dizaine d’entre eux.

Renaud, 30 ans, juriste et cadre administratif d’une collectivité territoriale, a choisi d’habiter la commune pour l’atout que représentait ce train quotidien pour Paris. Il n’envisage pas d’autre moyen de déplacement pour Paris et ne dispose d’ailleurs pas de véhicule personnel. Pour lui, la fermeture de la station de Saint-Pierre signifierait l’obligation de quitter la commune.
De même pour Marc, 45 ans, directeur juridique, qui envisagerait alors de se rapprocher de la capitale. D’autant plus que ses enfants auront bientôt l’âge de se rendre à l’université et que le train représente une alternative très intéressante à l’achat d’un appartement.
Quant à Alain, agent EDF, il se rend à la gare de Saint-Pierre à pied depuis 23 ans pour rejoindre son lieu de travail, situé près de la gare Saint-Lazare à Paris. Pour lui, le train à Saint-Pierre est une solution personnelle idéale et la meilleure réponse aux préoccupations écologiques et économiques de notre époque.

Sophie, comptable, Lionel, informaticien, ou encore Marie-Joseph, agent télécom, partagent ces préoccupations.

Sur l’autre quai, l’ambiance est animée et conviviale. Chaque matin, un petit groupe d’usagers se retrouve et partage avec plaisir ce moment de pause avant le début de leur journée de travail. Ils ont entre 20 et 50 ans.
Yves vient à pied de la commune voisine.
Nicolas, lui, s’est acheté une bicyclette pliable pour effectuer le trajet qui le sépare de la station.
Delphine, juriste, Aurore, responsable de la communication, Aminata, conseillère, Frédéric, gestionnaire, Kira, étudiante, ne comprennent pas. Pour eux, la suppression de cette station serait une catastrophe personnelle et économique.
Pendant plusieurs mois, Aurore a testé le trajet en voiture. Leur foyer avait alors dû s’équiper d’un second véhicule. Entre l’assurance et les pleins d’essence, cela lui coûtait 250€ par mois. Sans compter le stress quotidien des embouteillages sur Rouen. Très rapidement, cette situation est devenue invivable. Aujourd’hui, Aurore s’est séparée de son second véhicule et son abonnement travail lui coûte 60€ par mois. Et c’est détendue et souriante qu’elle arrive désormais chaque matin en centre ville de Rouen !
Un peu plus loin, ce sont trois jeunes, Alizé, 17 ans, Pierre-Marie, 15 ans et Paul, 14 ans, qui se rendent dans leur établissement rouennais.
Quant à Laetitia, elle goûte le privilège de vivre à la campagne et de pouvoir se rendre à Rouen en 30 minutes pour une journée de shopping, à Paris en une heure pour aller voir des expositions, ou encore à Londres ! Quel dépaysement de monter dans le train à 6h25 à Saint-Pierre du Vauvray et de se retrouver à 10h30 heure anglaise au cœur de la capitale britannique !

nono
Partager :

Si vous voulez entamer une discussion, vous serez le (la) premier(e) à donner votre avis...

Poster un commentaire

(obligatoire)

(obligatoire, ne sera pas publié)

(facultatif)

Suivez nous

suivez-moi sur facebooksuivez-moi sur twitterabonnez-vous en RSS