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Des voitures, encore des voitures…

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des voitures, encore des voitures... crédit photo Photothèque Europeétat des lieux
Le territoire de la communauté d’agglomération Seine-Eure (CASE) a la particularité d’avoir, par jour et par personne, un nombre de 4,12 déplacements, soit le nombre le plus élevé par rapport à des agglomérations identiques.
En nombre de déplacements cela représente 235.000 déplacements par jour.
Un deuxième problème s’ajoute : sur l’ensemble des déplacements, 68 % sont réalisés en voiture.
Si on se concentre sur les déplacements entre la case et la communauté d’agglomération de Rouen, on trouve 18.117 déplacements, et 7.571 déplacements entre la case et communauté d’agglomération d’Elbeuf. Cela représente un peu plus de 11% de la totalité des déplacements. Et, dans ce cas, ils sont tous effectués en voiture.

Les transports en commun ne représentent que 1.9% de la totalité des déplacements, avec seulement 4.450 déplacements par train et par bus (résultat de l’enquête ménages déplacement d’avril 2008).

Devant le prix abusif du péage d’Incarville, la quasi totalité de ce flux se retrouve sur Pont de l’Arche, soit en passant par le pont de l’ex RN15, soit en utilisant la sortie gratuite de Criquebeuf.

Devant une situation qui se dégrade de jour en jour qu’elle est la seule solution apportée par l’état ou les collectivités (conseil régional et conseil général). Toujours plus d’infrastructures routières :

  • La déviation de pont l’Arche et des Damps
  • La création de la liaison entre l’A28 et l’A13

Des solutions d’un autre siècle qui ne répondent ni à l’urgence sociale et environnementale.

Un petit rappel sur les propos du président, Nicolas Sarkozy, le 25 octobre 2007, en clôture du Grenelle de l’environnement qui mettait en avant deux grands principes:

  • «tous les grands projets publics, toutes les décisions publiques seront désormais arbitrés en intégrant leur coût pour le climat, […] pour la biodiversité. Très clairement, un projet dont le coût environnemental est trop lourd sera refusé.»
  • «Nous allons renverser la charge de la preuve. Ce ne sera plus aux solutions écologiques de prouver leur intérêt. Ce sera aux projets non écologiques de prouver qu’il n’était pas possible de faire autrement. […] Nous allons appliquer immédiatement ce principe à la politique des transports.»

On est bien loin dans la réalisation de ces deux projets d’un transfert vers un autre mode de transport moins impactant pour le climat avec toujours plus de voitures et camions fournissant toujours autant de gaz à effet de serre.
Que dire de la biodiversité avec l’oubli des corridors écologiques et le non respect de zone natura 2000 (dans le cas de la liaison autoroutière, protection de la violette de Rouen).
Mais entre les actes et les paroles on est plus à un mensonge près…

Quant au coût social, entre le stress des bouchons et l’impossibilité financière du cout du péage (2€ soit 40€ par mois), on voit bien que la prise en compte du pouvoir d’achat n’est encore une fois que paroles.

et solutions… :

  • La convention passée entre l’État et la Société de l’Autoroute Paris-Normandie (SAPN) pour la concession de la construction, de l’entretien et de l’exploitation d’autoroutes, dont l’A13 et ses bretelles, prend fin le 31 décembre 2012.
    La solution proposée par Jean-Louis Destans, Président du Conseil Général, lors du débat public d’octobre 2005, de tester la gratuité du péage d’Incarville (écouter l’enregistrement ci-dessous) est vraiment d’actualité.
    Etant donné le peu de temps restant à la concession, le coût de rachat ne doit plus être élevé.
  • La construction de parking relais favorisant le co-voiturage et le rabattement en bus en plusieurs lieux identifiés :
    • Vironvay au niveau de l’aire d’autoroute,
    • échangeur de Criquebeuf,
    • giratoire au niveau de la casernes des pompiers,
    • une zone dédiée sur le parking du supermarché super U d’Igoville.
  • Augmenter le rabattement vers la gare de Val de Reuil, et renforcer la desserte sur cette gare ainsi que sur celles d’Igoville–Alizay, et Saint Pierre du Vauvray.
  • Coordonner les dessertes de bus entre la région, le département et l’agglomération.
  • Mise en place immédiate d’un titre de transport unique incluant tous les modes de transports (vélo location, train, bus et tramway).

Alors changeons notre regard et innovons. Pour améliorer notre mieux-être, le combat contre la peur des fins de mois et de la fin du monde est la priorité.

Jérôme Bourlet
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déjà 2 commentaires pour cet article

  1. Nov 2009
    17
    12 h 32

    Renforcement de la desserte de la gare de Saint Pierre du Vauvray: vœu pieu ou douce utopie?

    Tout en adhérant pleinement entièrement à cette proposition, permettez-moi d’en sourire au regard de son Utopie En effet étant moi même l’un des derniers irréductibles usagers d’un des rares créneaux généreusement octroyés de conserve par Messieurs Le Vern et Pépy suite à une mobilisation certes sans faille mais vaine de nos élus et des usagers pour la survie de notre gare, il appert que la possibilité de renforcer la desserte de la gare de Saint Pierre du Vauvray est inenvisageable et ce pour des raisons économiques évidentes. Imaginez seulement qu’un arrêt d’une minute en gare pour quelques usagers ( ou clients en fonction de l’acception que l’on donne à la définition du service public) a pour conséquence d’engorger plus qu’il ne l’est déjà le trafic ferroviaire. Dès lors pour libérer des créneaux au fret et aux Rouennais via l’augmentation des directs, les petites gares, telles des victimes expiatoires ont fait les frais du cadencement, censé résoudre toutes les difficultés rencontrées sur la ligne Le havre-Paris…

    C’est la raison pour laquelle, je n’aurais pas envisagé cette idée comme une solution car insoluble en l’état actuel des choses mais davantage au mieux à un vœu pieu et au pire à une douce Utopie… à notre grand regret.

    Cordialement

    renaud

  2. Nov 2009
    18
    17 h 14

    Je ne crois pas que cette vision soit utopique. La question que l’on doit se poser aujourd’hui est “quelles solutions proposées pour à moyen et long terme répondre à la raréfaction de l’énergie primaire”. Soit on propose une politique au cours de l’eau qui ne se base que sur une vision de rentabilité financière ou l’on se donne les moyens pour contrer cette décroissance subie en la rendant solidaire en remettant en avant des actions fondatrices d’une société de partage et d’égalité. Et pour moi l’égalité devant la mobilité est une lutte primordiale.

    jérôme

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