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A Saint-Pierre du Vauvray, la municipalité change d’avis sur la fibre optique. Mieux vaut tard que jamais…

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A Saint-Pierre du Vauvray, la municipalité change d'avis sur la fibre optique. Mieux vaut tard que jamais...

Cette question est portée par Laetitia depuis le début des travaux d’enfouissement des réseaux. Elle a été posée à plusieurs reprises depuis 2010, par Laetitia ou Jérôme, sans qu’ils soient écoutés, entendus ou compris.
Bien qu’il ne s’agisse pas dès maintenant de passer la fibre, il s’agit de coller au plan de l’Etat, de la région et de la communauté d’agglomération en matière d’infrastructure numérique. Pour l’instant, on plante des fourreaux vides, très peu coûteux, prêts à recevoir la fibre quand la question sera posée : “voulez-vous la fibre ?” [oui] “Où sont les fourreaux pour la poser ? [euh ?]
Ces plans sont en quelque sorte des poupées gigognes, où quand on ouvre un plan, il y en a un autre à l’intérieur, plus petit, imbriqués, toujours un peu moins disant, et pourtant, ils restent complémentaires.
La dernière poupée, c’est la commune, celle qui s’ouvre ou ferme le réseau. Par méconnaissance, on peut ne pas comprendre l’intérêt de la fibre optique, parce que l’ADSL semble déjà bien suffisant à l’heure actuelle pour tous les besoins numériques.
Si aujourd’hui, l’offre et le débit semblent suffisants, les besoins de demain seront bien moins couverts, et la fracture numérique coupera de nouveau les territoires, les plus denses bénéficiant des avantages du réseau THD (très haut débit), les zones moins denses ou les communes rurales restant en retrait quand elles ne se seront pas préparées. Et elles ne répondront plus aux critères de choix d’implantation, tant des particuliers, que des entreprises.
Quels services quand on a accès déjà à Google, aux sites internet, au réseaux sociaux, à la vidéo, et qu’on peut regarder la télé via sa box, téléphoner, et même échanger avec ses collègues ou sa famille via skype, ou autre outils de communication et de partage ?
La télévision, déjà pas encore entièrement en HD, et les services vidéo réclament toujours plus de débit pour plus des résolutions toujours plus hautes, la 3D. Pas seulement pour la TV, pour les vidéos on-demand, en streaming, les vidéos sur internet, les communications, la messagerie unifiée,… On a besoin de débit pour les images, dont les résolutions et les tailles augmentent aussi, pour la télémédecine, le télétravail, la visioconférence, pour l’internet, les réseaux sociaux, les échanges de documents, le stockage en ligne, la télésurveillance, les jeux, le e-learning, l’éducation, les ENT, le e-commerce, les services administratifs… Et tout cela ne vaut que pour les services actuels, d’autres services verront le jour d’ici 2025, qui nécessiteront des débits toujours plus importants.
Tout élu ou responsable du territoire doit prendre ces données en compte pour que les habitants, comme les professionnels, ne soient pas des exclus du numérique demain, pour que nos communes ne soient pas défavorisées, en perte de valeur.
Le 3 mai dernier, donc, pour la municipalité, les arguments en défaveur de la fibre, selon la municipalité, étaient :
  • Non. Pour l’instant ce n’est pas prévu. Alain Loëb, maire, pensait que si France Telecom avait prévu de faire de la fibre, c’est France Telecom qui aurait prévu de faire des réserves.
  • “Je pense que ce sont pas les municipalités qui ont la main-mise sur la fibre optique”, avait-t-il ajouté.
  • la fibre optique arrive là [Alain Loëb désignait les baies outdoor, NdR], et en général, la fibre optique, ils l’amènent pas chez les particuliers. Ils l’amènent sur les têtes de centrales.
  • “Vous êtes ingénieur en telecom ?”, avait-il demandé à Laetitia et Jérôme, moi je suis pas ingénieur en telecom, j’ai posé la question aux techniciens des centraux.
    C’est donc un technicien s’occupant de ces baies qui aura fourvoyé le maire, lui laissant accroire que la fibre n’avait pas vocation à venir jusque chez les particuliers.
Aujourd’hui, ça évolue, et “il y a une volonté des conseils d’adopter la … fibre optique”
“On a pris en note de la remarque”, commence Jorge Pinto, “pour le moment, on a fait l’enfouissement, […], c’est vrai que ça a pas été fait à cette époque-là, c’est vrai qu’il y a une volonté, qu’on a regardé, des conseils de développer la fibre…” “fibre optique”, précise Juliette Kaaouche. “Donc il faut qu’on attende que ça se développe et que ça revienne chez nous. Au prochain enfouissement qu’on va faire, à ce moment-là, on se posera la question”.
“On a des démarches de faites, d’ailleurs on a un courrier du 30 mai, qui a été envoyé au SIEGE”. [soit 4 jours après la parution de mon billet qui parlait de la fibre, mais je n’y vois là que pure coïncidence, NdR]
“Vous avez-fait la demande ?”, interroge Laetitia.
“Mhm. Enfin, on a pas vraiment fait la demande”, répond le premier adjoint, “on a demandé l’avis et la position…”
Après un moment de confusion où on entend qu’il faut attendre, Alain Loëb dit “Je pense que vous êtes assez friands d’internet, vous savez très bien que le Conseil Général, c’est qu’en juin qu’il a débattu. Donc, euh”.
Laetitia fait remarquer que “le plan fibre date de novembre 2011 par le gouvernement”.
“Ça a un coût important”, fait remarquer à son tour Jorge Pinto.
Quel coût ? Est-ce qu’une demande a au moins été faite pour chiffrer l’enfouissement d’un fourreau vide, réservé pour une utilisation ultérieure, ainsi que des chambres de tirage intermédiaires, vides également ? Peut-on parler d’un coût important sans préciser ce coût ? On ne parle pas ici de l’installation ultérieure de la fibre, qui sera opérée dans l’avenir, si le fourreau est disponible à ce moment. De l’enfouissement d’un fourreau vide, en même temps que les autres lors des travaux d’enfouissement. C’est combien ? Et combien cela coûterait-il alors, à titre de comparaison, de refaire une opération d’enfouissement pour un simple fourreau, s’il était passé seul, incluant la tranchée et la réfection de la chaussée ? Serait-il possible, puisqu’on n’a pas eu la teneur des questions et des réponses échangées entre la mairie et le SIEGE et France Telecom, de les poster sur le site de la mairie, au nom de la transparence envers les citoyens ? C’est aussi pour ça que j’avais fait le site de la mairie. NdR.
Laetitia rappelle qu’elle a fait la demande pour le fourreau en décembre 2010, lors des travaux d’enfouissement de la rue Grande, puis lors des travaux d’enfouissement de la rue Gourdon.
“Oui mais la collectivité, le SIEGE et la collectivité…”, commence Alain Loëb. “C’est simple, il suffit de lire ça, vous avez du le recevoir. Hein, c’est simple, hein.” Alain Loëb commence à lire : “C’est un plan à long terme et ambitieux. D’ici 10 à 15 ans, tous les habitants du département, quel que soit leur éloignement d’un centre urbain, disposeront d’une connexion à Très Haut Débit. Ce chantier d’envergure démarre aujourd’hui.” (addendum : lire la suite ici A noter que l’article du Conseil Général conclut : “Sans anticipation, on risque de se retrouver du mauvais côté de la fracture numérique.”)
BINGO ! Après moult demandes et explications de la part des élus – malheureusement – d’opposition, la plaquette magique du Conseil Général aura été le révélateur. Alors qu’en mai dernier encore, le maire et son équipe était encore persuadés que la fibre n’avait pas vocation à aller chez les particuliers, cette plaquette – qui doit être sacrément bien réalisée -, aura fait prendre conscience des enjeux de l’aménagement numérique dans le département… et la commune ? Au point que c’est lui qui leur fait la leçon désormais, même s’il est trop tard.
je préfère tout de même vous renvoyer vers le schéma directeur d’aménagement numérique du département, disponible ici, document plus touffu, et aussi plus complet que la plaquette de présentation.
Il fait le point sur les insuffisances de l’ADSL dans le département, avec les services actuels, mais un nombre de foyers connectés qui s’est envolé, avec une utilisation de plus en plus poussée. Et aussi sur les 60% de foyers souffrant d’affaiblissement du signal du fait de leur localisation. Une part importante des abonnés HD (haut débit) pâtit déjà de limitations de débit selon ce rapport.
Pour ce qui est des TPE/PME, le constat est aussi préoccupant, puisqu’on y lit que pour plus de 40% d’entre elles l’absence de connexion au THD est aujourd’hui imputable à une absence d’infrastructure plus qu’à une absence de besoin.
La solution réside dans l’aménagement numérique et le développement de la fibre optique. Mais au niveau des stratégies des opérateurs privés, il n’y aura pas d’installation de fibre dans les communes rurales non équipées pour la recevoir. CQFD.
“Le problème c’est qu’ils ont commencé par les grosses collectivités”, poursuit le maire [ce qui est bien normal, NdR]. “Si le Val-de-Reuil, il ont la chance, ils avaient déjà un câblage pré-existant par le coaxial.” [Mais le coaxial et la fibre optique ne sont pas du tout la même technologie, et on ne retirera pas les câbles coaxiaux des fourreaux pour y placer la fibre, NdR. Il y a plutôt une volonté d’aménager la ville aussi dans le numérique pour l’avenir, dans le cas de Val-de-Reuil.]
“Mais, c’est clair, la collectivité peut pas… En plus le SIEGE, à l’époque, ne finançait pas la pose des réserves, et France Telecom nous a fait une réponse, je vais vous lire la réponse.” [n’ayant pas eu lecture de la réponse, il serait peut-être judicieux de nous éclairer en postant cette réponse sur le site, ainsi que la question, qui éclaire aussi la réponse ? NdR]
Jérôme parle alors de l’accord FNCCR/France Telecom en date du 30 janvier 2012.
“Pour l’instant, c’est pas financé. A l’époque, on a…”, répond A. Loëb. “Au moment qu’on a fait le chantier, les chantiers, on a fait les demandes, on a demandé.”
Oui, mais je pense que c’était pas opportun à l’époque, de le prévoir”, dit-il.
“Vous n’avez pas fait la demande”, dit alors Jérôme.
“Si, j’ai posé la question, et à l’époque, ils ne finançaient pas”, répond le maire.
Dans les échanges qui suivent, on assiste à une équipe qui justifie d’un côté que les travaux avaient été commandés avant l’accord, même si les travaux ont eu lieu après, et de l’autre, Jérôme de demander s’il n’y aurait pas eu alors la possibilité de faire un avenant sur le contrat pour passer ce fourreau, demandé depuis 2010 par les élus d’opposition, qui n’avaient pas eu alors, entre leur main, la plaquette magique du Conseil Général pour en comprendre l’intérêt.
“Mais avant de faire les travaux, un avenant ça se fait pas comme ça”, se justifiera Alain Loëb.
Au delà des justifications, c’est tout de même un fameux raté qui aura eu lieu. J’entends qu’ils ont fait telle demande, telle demande, ou telle autre, et pourtant, au fil des débats auquel j’ai pu assister, j’ai surtout entendu qu’une demande orale a été faite à un technicien qui s’occupait des baies outdoor, qui répondait que la fibre, ça rentrait pas chez les gens…
Alors que les élus – auxquels le maire ne prête aucune confiance depuis 2008 – l’ont prévenu, ont posé la question à de multiples reprises. La réponse d’Alain Loëb est là :“[…] mais je pense que c’était pas opportun à l’époque, de le prévoir.
Et maintenant, c’est opportun ? La question est, qu’avec un îlot – central en plus -, pour le village, le fourreau vide n’est pas là. Et pour l’installer, combien de milliers d’euros, ou de dizaines de milliers, cela pourrait-t-il coûter ?
Au prochain enfouissement, donc, ils se poseront la question. C’est une certaine avancée. Pour l’instant, un gros raté aussi.
nono
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