coopération décentralisée

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Agglomération Seine Eure : des associations solidaires avec l’Afrique

Pour la deuxième année, l'agglomération Seine Eure s'engage dans la coopération décentralisée, sous la présidence de M. Hubert Zoutu. Mercredi 13 avril 2011, les acteurs locaux de la solidarité internationale sont venus présenter leurs projets.
Nous connaissons l'engagement de l'association Artisans du Monde partout en France, en faveur du commerce équitable et de l'éducation à une autre façon de consommer. A Louviers, la présidente Jacqueline Le Bras et les bénévoles de l'équipe se lancent cette année dans un projet de tourisme solidaire, avec la création d'un centre de tourisme équitable dans le village de N'Dem au Sénégal. Suite à la visite d’un représentant du village dans le cadre de la quinzaine du commerce équitable en 2007, des liens se sont créés avec les bénévoles d’ADM Louviers. Face au constat de la volonté des habitants de N’Dem de développer et diversifier les filières de commerce équitable du village, l’idée est née d’un axe de travail autour du tourisme (Nord-Sud et Sud-Sud). Le projet s’est affiné en 2009. Un partenariat avec l’association Authentik Aventure et le groupe ADM (niveau régional) a permis de consolider le projet. A ce jour, le terrain est clos, l’achat du matériel a été effectué. Le chantier va s’étendre sur trois mois (8 paillotes, bâtiment restauration-animation, …). La CASE a accordé un financement de 4 950 € fin 2010.
Un autre projet de tourisme solidaire est porté par l'association lovérienne Dougoura So au Mali. Les liens entre l’association française et la communauté de Dioulafondo au Mali existent depuis 2006. Les habitants ont souhaité développer un site d’accueil touristique afin d'attirer les touristes qui circulent dans la région. Un terrain a été choisi et mis à disposition par les habitants. En 2007, la construction du campement a démarré (sanitaires, hébergements, cuisine, …). Le site est construit avec des matériaux et techniques locales, par les habitants eux-mêmes. Cet équipement permettra par ailleurs de poursuivre les échanges interculturels avec la France, notamment autour de l’apprentissage des percussions, des teintures traditionnelles, des techniques agricoles locales, … Le site va être équipé de panneaux solaires, d’un four à pain, d’un magasin de stockage et d’un accueil. La CASE a accordé fin 2010 une subvention de 5 500 €.
Au Niger, l'association Les Amis de Timia intervient dans un village du Sahara nigérien. En 2010, l'association avait bénéficié d'un financement exceptionnel d'urgence pour apporter une aide alimentaire aux villageois touchés par la sécheresse et une situation politique conflictuelle. En 2011, l’association porte un projet de réhabilitation d’un puits, actuellement hors d’usage du fait d’une crue soudaine. La CASE accorde une aide de 4 500 € pour ce second projet.
Présidée par Thérèse Zoutu, l'association locale du Collectif Tiers Monde concentre son action au Bénin, avec le soutien de la fondation Véolia. Le projet actuel vise à améliorer les conditions d’hygiène d’un centre de santé (maternité et dispensaire) à proximité de Cotonou. Un incinérateur a été construit et les sanitaires sont réhabilités. La CASE a accordé en 2010 une subvention de 4 600 €.
A Madagascar, l'association Jeunes Ecoliers du Monde intervient depuis 2005, à travers des actions portant sur l’alimentation et l’hygiène, en plus des échanges culturels et éducatifs. Quatre écoles sont ciblées par ces actions : aujourd'hui, ce sont 1 030 enfants qui ont ainsi pu disposer de cantines. Des mamans bénévoles assurent l’ensemble du service (préparation, service, entretien). Les cantines sont équipées de cuiseurs solaires. Les repas sont financés par des parrainages individuels et collectifs. Pour ce faire, l’association organise des manifestations comme la Marche solidaire annuelle à Louviers ou encore des partenariats avec des établissements scolaires de la ville. L’hygiène n’est pas oubliée avec des actions de prévention : lavage des mains, acquisition et utilisation de brosses à dents. L’eau y est également rare. Depuis 2005, 3 puits ont été creusés. Dernièrement un puits d’une profondeur de 27m et de 2m de diamètre a été creusé à la main. A terme, il doit être raccordé à une citerne de récupération des eaux de pluie ainsi qu’à la cantine. Une pompe manuelle a été installée. A l’avenir, l’association souhaite travailler à l’installation de bacs sanitaires extérieurs (sous préau). L’association a bénéficié en 2010 d’une aide de l’agglomération de 5 000 € et en 2011, un soutien de 10 000 € a été accordé par la CASE.
Monsieur Kane, de l’association Danthiady (ARDF) évoque également un projet qui sera présenté aux élus lors de la prochaine commission Coopération Décentralisée. Cette association rolivaloise est en partenariat avec un village situé au Nord Est du Sénégal : Danthiady. Depuis 1997, des chantiers jeunes sont organisés sur place (équipement scolaire, jardins maraîchers, espace multimédia, centre de santé (inauguré en février 2011). Aujourd’hui, une nouvelle action va être lancée autour de l’enjeu de l’eau et de l’assainissement : réhabilitation d’un forage, extension d’un réseau d’eau vers les nouveaux quartiers, bassin de rétention, gestion des eaux pluviales et des ordures ménagères, formation des personnels de maintenance des équipements. Le coût global de l’opération s’élève à 169 000 €.
Hubert Zoutu souligne que la CASE peut orienter les associations vers d’autres sources de financements (appels à projets, fondations, …). Il est important que les associations qui soumettent des projets présentent un plan de financement équilibré, faisant apparaître des fonds propres / cofinancements.
Rebecca Armstrong insiste sur le fait que les projets doivent répondre à un objectif de développement local.
Enfin, M. Anthony Goyat, professeur du collège Le Hamelet de Louviers évoque le projet pédagogique des classes Afrique.
Les élèves travaillent sur deux axes :
  • découverte du continent (musique, histoire, géographie, cultures …)
  • sensibilisation au développement durable et au commerce équitable
Des activités sont programmées cette année : correspondance avec un établissement de St-Louis au Sénégal, initiations danse, percussions, contes. Ces animations mobilisent différentes professeurs.
La CASE propose que les associations qui bénéficient d’un financement de l’agglomération se mettent en lien avec M. Goyat pour contribuer au projet pédagogique du collège, sorte de contrepartie de la subvention allouée.
En novembre 2011 aura lieu la Semaine de la solidarité internationale (du 12 au 20 novembre 2011). Les élus de l’agglomération proposent deux opérations :
  • réalisation d’une plaquette recensant les animations proposées par les associations locales. Pour ce faire, il est impératif que les associations qui souhaitent apparaître dans ce document transmettent les informations utiles (lieu, date, horaire, prix le cas échéant, court descriptif, visuel) au plus tôt, et au plus tard pour début septembre.
  • mise en place d’un partenariat avec le festival « Regards sur le cinéma du monde » : projection-débat, ateliers avec des scolaires, … Une réunion de travail sur ce sujet sera organisée fin mai. Les personnes intéressées seront conviées.
La prochaine réunion des acteurs locaux de la solidarité internationale (finalisation de la plaquette, événements CASE de la semaine de la solidarité internationale) aura lieu le mercredi 14 septembre à 18h.
Merci à Rebecca Armstrong pour son compte-rendu de la réunion, sur lequel je me suis largement appuyé. Merci à l'association Dougoura So pour la photo du billet.
Et bravo encore à tous ces bénévoles associatifs qui s'engagent et œuvrent chacun à leur mesure, pour un monde plus juste et un partage entre les pays du Nord et du Sud.

Soirée “L’Afrique en mouvement” à Louviers

Ce soir, au cinéma de Louviers, nous avons vécu une "expérience africaine". La soirée a commencé avec la projection d'un très beau film documentaire de Laurent Chevallier : il nous raconte l'aventure de collégiens de la section Jazz du collège de Marciac, qui ont eu la chance de rencontrer, et surtout de jouer avec les musiciens d'un groupe guinéen traditionnel, Fôlifö, invités du célèbre festival de la ville. L'aventure a mené les jeunes élèves jusqu'à Conakry, sur les traces du grand Momo Wandel Soumah. Le poète Léopold Sédar Senghor avait raison lorsqu'il disait que "Le métissage est l'avenir de l'homme !"


Une table ronde a suivi, animée par Rebecca Armstrong, chargée des Politiques Publiques Durables à la CASE. Elle réunissait quatre acteurs de terrain :
  • Luc Atrokpo, maire de Bohicon au Bénin (4ème ville du pays),
  • Albert Agossou, ambassadeur du Bénin en France,
  • Camille Jouhair, délégué du festival "Regards sur le cinéma du monde"
  • Bruno Angsthelm, chargé de mission Afrique du CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement)-Terre Solidaire, la 1ère ONG de développement en France.
Rebecca a orienté les débats autour des questions suivantes :
  • Quel est le rôle de la société civile dans l'évolution des politiques africaines ?
  • Quelle est la place des femmes dans ces évolutions ?
  • Quel est le rôle du micro-crédit ?
  • Quelle place a la culture ?
  • La culture c'est la musique, omniprésente dans le film de Laurent Chevallier.
La culture c'est aussi le cinéma : Camille Jouhair a évoqué la situation préoccupante de cette industrie, avec l'absence de lieux de formation pour les acteurs, les monteurs, et tout le personnel technique. Le africains finissent par ne plus connaître leur propre cinéma. Heureusement, Camille a conclu sur une note d'optimisme, avec l'avènement de la caméra numérique, qui offre plus d'autonomie aux nouveaux cinéastes.
Merci pour cette belle soirée d'ouverture et d'optimisme. Dommage que Claude Taleb, que ces sujets intéressent au plus haut point, n'ait pas été invité.

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