Alizay

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Un port fluvial à Alizay dans l’Eure : un port pour justifier une route ? #A28A13

"Pas de port sans nouvelle route", curieux titre d'article ! Un port fluvial à Alizay, à première vue, pourquoi pas. Mais il faut bien mesurer les conséquences d'une décision dont nous sommes dans l'incapacité d'appréhender tous les paramètres et de maîtriser toutes les conséquences. Le succès de la desserte fluviale est bien loin d'être garanti faute d'étude sérieuse.
Ce futur port doit être envisagé sur le modèle d'une plate-forme monomodale de logistique routière, c'est-à-dire, des camions, encore des camions, toujours des camions.
L'emploi peut-il justifier une autoroute dévastatrice de l'environnement ? A cette question, le maire et conseiller général d'Alizay répond favorablement en tentant d'humaniser le déplorable projet d'autoroute de liaison A28-A13. Ainsi, la proposition de route à deux voies sans péage, encombrée de poids lourds et empruntant le même itinéraire, peut laisser songer à un coûteux bricolage destiné à ménager l'électorat.
Quant au mode ferroviaire, il a été simplement oublié. Pourtant, la ligne de chemin de fer existe encore mais ce mode n'entre définitivement plus dans les préoccupations de certains élus.
Le fret ferroviaire français est maintenant en fin de vie. Il a subit les réformes successives de la SNCF, il a été attaqué par l'ouverture à la concurrence, il a enduré l'incompétence des gouvernements successifs, il souffre une dernière fois de l'ultime réforme du ferroviaire. Bref, si certains élus locaux oublient le fret ferroviaire dans leurs projets, il faut reconnaître qu'ils sont en cela pleinement en conformité avec la politique de Bruxelles déclinée par le gouvernement actuel.
Pourtant, une vraie plateforme multimodale, cela existe dans la région. Il s'agit de feu le triage de Sotteville-Lès-Rouen. C'est ainsi le plus vaste ensemble, le plus complet des équipements, le mieux situé dans son environnement, le plus proche de chez nous, avec une très importante Zone d'activité raccordée au chemin de fer, à la route et à la voie d'eau.
Et bien, tout cela ne fonctionne plus. L'énorme zone industrielle, enfin, ce qu'il en reste, est desservi uniquement par la route, des camions, encore des camions, toujours des camions.
Pour les amateurs de plateforme multimodale, Sotteville, un exemple à méditer.

M-Real lancera-t-il le plan de fermeture du site d’Alizay pour une fermeture définitive en mars 2012 ?

Le mardi 3 mai, en réunion de CE exceptionnelle, D. Beauséjour, directeur du sites d’Alizay, a annoncé officiellement que le site était à vendre, et que M-Real, multinationale finlandaise, demandait à tout groupe intéressé de se faire connaitre.
Si aucun acheteur crédible ne se faisait connaître avant fin septembre, M-Real lancera le plan de fermeture du site d'Alizay pour une fermeture définitive en mars 2012...
M-Real pourrait lancer un plan de fermeture du site d'Alizay pour une fermeture définitive en mars 2012
Quel gâchis. Et surtout quelle dérive de la vision de l’industrie où seule une rentabilité financière pour les actionnaires est recherchée.
Comment expliquer qu’une maison mère laisse depuis plusieurs année un site qui perd plusieurs dizaines de millions d’euros en exploitation, sans orientations stratégiques, sans investissements pour rendre le site plus rentable. Je crois que pour comprendre cette pratique qu’il faut ce tourner vers la fiscalité des grands groupes :
En recourant à des avocats conseils, ces groupes disposent des ressources humaines et financières adaptées pour maîtriser la complexité juridique, et les utilisent à leur profit et « construire » leur taux d’imposition.
taux implicite d'imposition par tailles d'entreprise
Alors, les propos de la maison mère, qui confirme aussi la fermeture des usines de Gohrsmühle et Düren en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Allemagne) où travaillent 880 salariés, pour réorienter le groupe sur l’emballage , nous montre combien il serait utile d’avoir une politique fiscale unique en Europe , nous évitant ainsi de penser que ces fermetures ne correspondent qu’à des opportunités fiscales.
Un retour en 2009 est nécessaire pour comprendre combien la direction de ce groupe n’a jamais crue aux propositions alternatives de reprise proposé par le collectif pour l’emploi
La solution validée par une étude de 70 000 €, payée par le conseil général de l’Eure et le conseil régional, a conclu que :
  • La solution est de rouvrir l’unité de fabrication de pâte et d’y associer d’autres productions comme la viscose ou des agrocarburants de deuxième génération
D’autres potentiels :
  • Le site est situé sur l’axe Seine. Cela permettrait, avec la création d’un pôle bio-masse, de fournir la région Ile-de-France et Normandie en plaquettes et pelets. En utilisant le fleuve comme moyen de transport.
  • La création d’une chaudière bio masse en cogénération (chaleur et fabrication d’électricité), projet qui a été validé par la CRE, commission de régulation de l’énergie.
  • Dans les deux à trois ans avenir, cela permettrait de mettre place d’une filière de fabrication de papier recyclé en installant une unité de désencrage pour retraiter le papier.
Ces solutions ont été balayées d'un revers de main, estimant qu'elles n’étaient pas viables économiquement, par rapport à d'autres projets à bas coûts.
C'est toujours et encore cette même vision qui, ne prend en compte que la rentabilité à cours terme. Sans tenir compte du coût social, économique et écologique, sur les courts, moyens et long termes.
C'est ce que prouve le projet de l’usine d’Uruguay, et son impact sur la forêt primaire d’Amazonie.
Maintenant, que faisons-nous ?
On peut bien sûr attendre que les promesses électorales de Mr Lemaire se réalisent. En 2010, pendant la campagne des régionales il connaissait déjà un repreneur.
Peut-on laisser commettre la suppression de 1800 emplois sur notre secteur ?
Peut-on laisser les recettes des communes baisser, en diminuant de fait les services publics ?
Peut-on laisser un site pollué, et dont la charge de la dépollution retombera à la fin sur les contribuables ?
Peut-on laisser une multinationale s'en aller, alors qu'elle a profité de l’argent public, sans lui demander de rembourser ?
Utiliser du papier qui aura fait le tour du monde avant d’être de finir dans nos tiroirs ?
La mobilisation recommence sur le site. Un collectif de salariés, d’élus, et de représentants de partis politique (EELV, PS, PC et NPA) est déjà actif.
Le collectif a rencontré la préfète et le ministre Lemaire...
A Helsinki, une délégation syndicale a rencontré Mikko Helander, PDG de M-Real. Sans suite.
Le combat reprend ! Rendez-vous le lundi 23 mai à 16h devant le Zenith de Rouen avec le collectif, pour signer la pétition, rencontrer le collectif, et comprendre et défendre la seule solution possible.

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