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M-Real lancera-t-il le plan de fermeture du site d’Alizay pour une fermeture définitive en mars 2012 ?
Le mardi 3 mai, en réunion de CE exceptionnelle, D. Beauséjour, directeur du sites d’Alizay, a annoncé officiellement que le site était à vendre, et que M-Real, multinationale finlandaise, demandait à tout groupe intéressé de se faire connaitre.
Si aucun acheteur crédible ne se faisait connaître avant fin septembre, M-Real lancera le plan de fermeture du site d’Alizay pour une fermeture définitive en mars 2012…
Quel gâchis. Et surtout quelle dérive de la vision de l’industrie où seule une rentabilité financière pour les actionnaires est recherchée.
Comment expliquer qu’une maison mère laisse depuis plusieurs année un site qui perd plusieurs dizaines de millions d’euros en exploitation, sans orientations stratégiques, sans investissements pour rendre le site plus rentable. Je crois que pour comprendre cette pratique qu’il faut ce tourner vers la fiscalité des grands groupes :
En recourant à des avocats conseils, ces groupes disposent des ressources humaines et financières adaptées pour maîtriser la complexité juridique, et les utilisent à leur profit et « construire » leur taux d’imposition.
Alors, les propos de la maison mère, qui confirme aussi la fermeture des usines de Gohrsmühle et Düren en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Allemagne) où travaillent 880 salariés, pour réorienter le groupe sur l’emballage , nous montre combien il serait utile d’avoir une politique fiscale unique en Europe , nous évitant ainsi de penser que ces fermetures ne correspondent qu’à des opportunités fiscales.
Un retour en 2009 est nécessaire pour comprendre combien la direction de ce groupe n’a jamais crue aux propositions alternatives de reprise proposé par le
collectif pour l’emploi
La solution validée par une étude de 70 000 €, payée par le conseil général de l’Eure et le conseil régional, a conclu que :
- La solution est de rouvrir l’unité de fabrication de pâte et d’y associer d’autres productions comme la viscose ou des agrocarburants de deuxième génération.
D’autres potentiels :
- Le site est situé sur l’axe Seine. Cela permettrait, avec la création d’un pôle bio-masse, de fournir la région Ile-de-France et Normandie en plaquettes et pelets. En utilisant le fleuve comme moyen de transport.
- La création d’une chaudière bio masse en cogénération (chaleur et fabrication d’électricité), projet qui a été validé par la CRE, commission de régulation de l’énergie.
- Dans les deux à trois ans avenir, cela permettrait de mettre place d’une filière de fabrication de papier recyclé en installant une unité de désencrage pour retraiter le papier.
Ces solutions ont été balayées d’un revers de main, estimant qu’elles n’étaient pas viables économiquement, par rapport à d’autres projets à bas coûts.
C’est toujours et encore cette même vision qui, ne prend en compte que la rentabilité à cours terme. Sans tenir compte du coût social, économique et écologique, sur les courts, moyens et long termes.
C’est ce que prouve le projet de l’usine d’Uruguay, et son impact sur la forêt primaire d’Amazonie.
Maintenant, que faisons-nous ?
On peut bien sûr attendre que les promesses électorales de Mr Lemaire se réalisent. En 2010, pendant la campagne des régionales il connaissait déjà un repreneur.
Peut-on laisser commettre la suppression de 1800 emplois sur notre secteur ?
Peut-on laisser les recettes des communes baisser, en diminuant de fait les services publics ?
Peut-on laisser un site pollué, et dont la charge de la dépollution retombera à la fin sur les contribuables ?
Peut-on laisser une multinationale s’en aller, alors qu’elle a profité de l’argent public, sans lui demander de rembourser ?
Utiliser du papier qui aura fait le tour du monde avant d’être de finir dans nos tiroirs ?
La mobilisation recommence sur le site. Un collectif de salariés, d’élus, et de représentants de partis politique (EELV, PS, PC et NPA) est déjà actif.
Le collectif a rencontré la préfète et le ministre Lemaire…
A Helsinki, une délégation syndicale a rencontré Mikko Helander, PDG de M-Real. Sans suite.
Le combat reprend ! Rendez-vous le lundi 23 mai à 16h devant le Zenith de Rouen avec le collectif, pour signer la pétition, rencontrer le collectif, et comprendre et défendre la seule solution possible.
Jérôme Bourlet
COMMUNIQUE DE PRESSE Europe Ecologie Les Verts de Haute-Normandie
Rouen, le 12 mai 2011
M-Real ou la chronique d’une mort annoncée.
Les annonces lénifiantes du gouvernement sur la reprise industrielle ne trompent personne et se heurtent bien trop souvent à la réalité des faits. Quand certains font miroiter des projets de développement de l’axe Seine qui sont pourtant irréalisables, d’autres font des annonces dont les conséquences pourraient encore une fois nous conduire à une situation dramatique.
En effet, le mardi 3 mai, en réunion de CE exceptionnelle, Mr Beauséjour, Directeur du site d’Alizay a annoncé officiellement que le site de fabrication de papier était à vendre et que M-Real (multinationale finlandaise ) demandait à tout groupe intéressé de se faire connaître. Si aucun acheteur crédible ne se manifeste avant fin septembre, M-Real lancera le plan aboutissant à la fermeture définitive du site en mars 2012.
Une telle annonce est inacceptable !
Cette multinationale, qui a profité de l’argent public, va sacrifier près de deux mille emplois directs et indirects malgré les solutions proposées pour le site par le Collectif « Sauvons M- Real » et validées par une étude du Conseil Régional de Haute-Normandie et du Conseil Général de l’Eure.
Cette situation est la preuve concrète de la dérive financière de l’industrie.
Les solutions proposées qui s’appuyaient fortement sur la reconversion écologique du site (fabrication d’une chaudière biomasse, réalisation d’eco-matériaux , de pelets …) permettait d’équilibrer les comptes en attendant la mise en place d’une unité de désencrage qui structurait la filière de papier recyclé dans notre région.
Un deuxième point crucial voit maintenant le jour, c’est la dépollution du site. Pour les élus et les militants d’EELV il est hors de question que, par un montage juridique, ce coût se retrouve à la charge du contribuable.
Les élus Europe Ecologie Les Verts mèneront donc tous les combats pour que le site trouve un repreneur qui utilisera les orientations d’une reconversion écologiste. En cas d’échec nous n’accepterons aucun compromis sur le transfert des coût de la dé-pollution.
Jérôme Bourlet, Porte Parole EELV 27, Conseiller Régional
Jérôme
merci Jérôme pour ce résumé de notre situation assez éclairé.
Je me permets de mettre en commentaire la position des organisations syndicales du site papetier d’Alizay:
”
Intersyndicale du site m-real Alizay
soutenue par le « Collectif pour le maintien et le Développement de l’emploi sur le site m-real d’Alizay » (élus des communes et cantons voisins de l’usine, partis politiques EE Les Verts, NPA,PCF et PS)
Après avoir pris connaissance de l’annonce de vente ou de fermeture du site, faite par m-real le 4 mai, après avoir rencontré Madame la préfète et le ministre Bruno Lemaire le 13 mai ainsi que le PDG du groupe à Helsinki le 16 mai, nous avons entendu beaucoup de messages de bonnes intentions mais nous voulons des actes concrets.
ALORS, VOICI CE QUE NOUS VOULONS :
1. m-real souhaite se séparer de notre site, alors qu’il parte et que ses avoirs soient gelés, que les crédits publics que le groupe a obtenu ces dernières années soient remboursés, que la dépollution du site soit effective avant son départ !
2. il faut qu’un repreneur sérieux reprenne l’activité et les marchés papier du site car :
• 600 emplois directs sont en jeu, c’est autant de familles, et autant d’emplois indirects.
• l’activité papier est un axe stratégique de développement régional et d’indépendance nationale
• l’arrêt définitif du site sera suivi inexorablement de la mort lente du canton et de la vallée de l’Andelle
• La continuité d’activité de sites tels que le nôtre est une condition nécessaire au développement de l’axe Seine et du Grand Paris
3. mieux encore, il faut que ce repreneur ait un projet industriel plus large pour le site que la seule production de papier et mette en œuvre les différents projets proposés et étudiés depuis près de 2 ans car il faut:
• Assurer une gestion durable des forêts en trouvant des sources d’utilisation du bois local
• Développer l’utilisation de biomasse dans notre région en mettant en œuvre le projet de chaudière accepté dans le cadre de l’appel d’offre CRE3
• Assurer la rentabilité de notre site en diversifiant ses activités et en produisant des granulés de bois, en recyclant les papiers récoltés dans notre région et dans les régions voisines, en particulier en région parisienne
Pour cela, l’ensemble des acteurs politiques, des décideurs locaux et nationaux doivent agir et actionner d’autres leviers que ceux utilisés lors des études liées au plan de Sauvegarde de l’Emploi de 2010.
Ces acteurs connaissent notre dossier depuis 2 ans maintenant et ont eu le temps d’envisager des réponses adaptées : nous devons les interpeller, ils doivent se mobiliser !
POUR LE MAINTIEN DU SITE, POUR EVITER LA MORT DU CANTON ET DE LA VALLEE, POUR SAUVER TOUS LES EMPLOIS,POUR EN CREER DE NOUVEAUX !
Nous allons donc nous rendre à Rouen lundi prochain
23 mai 2011, départ d’Alizay à 14h45
avec une délégation des maires du canton, de conseillers municipaux, généraux et régionaux afin de porter ces revendications auprès des décideurs politiques régionaux et nationaux réunis pour discuter de l’avenir de l’Axe Seine au Zénith/Parc expo. Accompagnez nous !!
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LARDEUR