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La Haute-Normandie classée région la plus pollueuse de France par l’Insee en juin 2011

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Dans son Cahier d’Aval n°91 de juin 2011, l’Insee publie une étude révélatrice sur les indicateurs du développement durable en Haute-Normandie. Notre région y apparaît comme la région la plus pollueuse de France, du point de vue de l’impact sur le climat, de la consommation énergétique, des risques industriels et de la production de déchets. La biodiversité y apparaît peu respectée. Parallèlement, les indicateurs sociaux apparaissent préoccupants en ce qui concerne l’espérance de vie et la mortalité prématurée. Région jeune et fortement industrialisée, elle apparaît enfin comme une région où les jeunes sont plus souvent touchés par la précarité, moins diplômés, avec une insertion plus difficile. Il est cependant noté que, face à cette situation, l’effort régional en faveur de la formation continue est le plus élevé parmi les régions métropolitaines.
Cette étude est le fruit de 12 années d’observation menée par l’Arehn (Agence régionale de l’environnement de Haute-Normandie), qui a mis en place un observatoire regroupant une batterie d’indicateurs régionaux sur le développement durable. Un important travail a été réalisé au niveau national entre l’Insee et le SOeS (service statistique du ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement) pour la mise à disposition d’indicateurs du développement durable. Le choix des indicateurs s’appuie sur la stratégie nationale du développement durable (SNDD) d’août 2010 qui définit 9 défis du développement durable.
La stratégie nationale de développement durable a été adoptée par le Gouvernement pour la période 2010-2013 dans le cadre de la loi de programmation du Grenelle de l’Environnement. Des indicateurs ont été définis et répartis dans 9e défis sur les thèmes environnementaux, économiques et sociaux propres au développement durable. Cette classification en 9 défis a été utilisée dans cette publication pour comparer la Haute-Normandie avec les autres régions françaises.
L’objectif de cette étude en partenariat entre l’Arehn et l’Insee de Haute-Normandie est de sensibiliser et de mobiliser les décideurs régionaux, en réponse à la nécessité de mieux positionner les enjeux du développement durable en Haute-Normandie.
Le poids important de l’industrie dans l’économie de la Haute-Normandie pénalise la région en matière de développement durable : impact sur le climat, consommation énergétique, risques industriels, production de déchets. La Haute-Normandie est ainsi la 1ere région qui émet le plus de gaz à effet de serre par habitant et la 2e par rapport à son PIB : presque deux fois plus que la moyenne de la métropole.
La région est également une grosse productrice de déchets par habitant. Les entreprises haut-normandes produisent le plus de déchets dangereux par habitant : 3 fois plus que la moyenne de la Métropole en 2008.
Elle est aussi la 2e région avec la plus forte densité de sites Seveso : ceux-ci se concentrent dans les zones industrielles de la vallée de Seine. Il faut cependant noter la part plus importante de l’investissement industriel haut-normand consacré à la protection de l’environnement : 8 %, soit la 4e région de métropole. Le secteur des éco-entreprises est dynamique, la Haute-Normandie compte la plus forte part d’emplois dans ce domaine.
Les caractéristiques de l’agriculture, à la fois plus intensive et, toutes proportions gardées, plus présente sur le territoire haut-normand que dans d’autres régions, pèsent également fortement, en particulier sur la biodiversité.
L’agriculture biologique est peu développée : 0,5 % de la surface agricole en 2008 contre 2,1 % en Métropole. D’une façon générale, le territoire haut-normand se caractérise par une faible part de sa surface couverte par des sols naturels : 23 % contre 39 % du territoire métropolitain en 2008. Cela s’explique par la géographie de la région : il y a moins de zones non habitables ou non cultivables que dans d’autres régions. Les zones artificialisées couvrent 12 % du territoire. La Haute-Normandie est une région où l’urbanisation et la périurbanisation sont plus fortes qu’ailleurs.
Les indicateurs sociaux sont très contrastés : préoccupants en ce qui concerne les écarts de salaires entre hommes et femmes, l’espérance de vie, la mortalité prématurée, la formation et l’insertion des jeunes et la densité de médecins, mais bons en matière de logement social. La Haute-Normandie est une région où les jeunes sont nombreux, mais aussi plus souvent touchés par la précarité. Ils sont moins diplômés et leur insertion est plus difficile. Face à cette situation, l’effort régional en faveur de la formation continue est le plus élevé parmi les régions métropolitaines.”
Jeudi 16 juin 2011 (à partir de 14h), l’Arehn, l’Agence régionale de l’environnement de Haute-Normandie, organise un colloque à l’Hôtel de Région de Rouen sur ces indicateurs du développement durable en Haute-Normandie. Ce sera l’occasion d’apporter aux collectivités haut-normandes un outil de connaissance et d’aide à la décision dans le domaine du développement durable. Cette demi-journée sera l’occasion, pour les élus, les agents de collectivités, les responsables d’association, les institutionnels, les chefs d’entreprise, les citoyens, de débattre et d’échanger sur cette thématique. Rebecca Armstrong, responsable du service des politiques durables à la Communauté d’agglomération Seine-Eure, y apportera son témoignage.

Laetitia Sanchez
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déjà 2 commentaires pour cet article

  1. Juin 2011
    16
    4 h 18

    Très intéressant, il est toujours plus facile de faire mieux lorsque l’on est au fond du trou…

    LGV

  2. Juin 2011
    18
    23 h 51

    Je pense qu’au niveau de l’agglo on a commencé à faire des choses positives pour l’environnement depuis un petit moment déjà.Il faut aussi patienter que la végétation pousse. Partout je vois le changement du paysage, plus d’arbres et de hayes diversifiés le long des grands axes aussi. Je prends souvent le bus Louviers Val de Reuil ces dernières semaines et de temps en temps la voie verte, donc je me rends compte aussi de ce qui a changé, de ce qui a été aménagé et ce qui contribue à l’amélioration de l’environnement.
    Mais il est clair qu’au niveau de toute la région il reste encore du travail à faire, de quoi créer des emplois peut-être ?

    Sylvia Mackert

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