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Une Europe détricotée, l’euro attaqué, le service public menacé

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Une Europe détricotée, l'euro attaqué, et le service public menacé

La population européenne a découvert soudainement la situation catastrophique de l’économie grecque. La population grecque elle-meme tombe des nues. Le pays est en état de quasi-faillite, et personne ne l’avait remarqué ! Nous avions tous entendu parler des PIGS (Portugal-Italie-Grèce-Espagne) qui faisaient courir un risque excessif à la stabilité du mammouth européen. Certes ces pays sont endettés, mais il sont un des symboles du “miracle” européen : ces pays, comme l’Irlande, ont réussi un rattrapage historique face aux autres pays européens. Et le pacte de stabilité signé par tous les pays européens, et l’introduction de ces pays dans la zone euro, semblaient garantir l’équilibre, pendant que l’accès au marché international des capitaux offrait à ces pays des perspectives de développement et de croissance inédites.
La dette française : …en 2007 déjà, le 1er Ministre François Fillon avouait devant les journalistes être à la tête d’un Etat en situation de faillite sur le plan financier…
Pendant ce temps, les ménages se sont endettés, faisant largement appel au crédit à la consommation, stimulant une économie par une demande surévaluée. Et le miracle immobilier faisait rêver une Europe de propriétaires.
En France, Sarkozy faisait rêver les français en leur faisant miroiter que l’on pouvait emprunter pour acheter un bien immobilier, la valeur de ce bien garantissant le prêt. L’embellie économique permettrait de baisser les impôts, ce qui allait relancer la machine économique, et financerait les réformes qui allaient moderniser le pays. D’un côté enrichis par le prêt hypothécaire, les français seraient moins appauvris par une baisse de la fiscalité, et c’est une France conquérante qui allait vers la modernité.
Mais en 2007 déjà, le 1er Ministre François Fillon avouait devant les journalistes être à la tête d’un Etat en situation de faillite sur le plan financier. Il ne s’agit que de la dette publique, et non de la dette nationale. Et en 2007, le déficit public se situait sous la barre des 3% du PIB. Les critères de Maastricht imposent aux Etats membres de limiter leurs déficits publics à 3%. Aujourd’hui, la France atteint 8,5%. C’est évidemment énorme étant donné l’objectif de 3%. A titre de comparaison, le déficit public des Etats-Unis est de 11% en 2010.
Cela représente une dette de plus de 20.600 € par habitant…
Il faut aussi distinguer dette publique et dette extérieure. La dette extérieure nette, qui tient compte des dettes publiques et privées, ainsi que des créances sur l’étranger, est proche de zéro. Et avec une épargne forte et un endettement modéré des ménages et des entreprises françaises, nous sommes mieux placés que les USA, où l’endettement total représente 350% du PIB.
La dette publique française représente 84% du PIB. Cela représente une dette de plus de 20.600 € par habitant.
Elle existe depuis 1973, et depuis lors, ne cesse d’augmenter année après année. L’intégralité des impôts directs ne sert qu’à payer la charge de la dette (42,5 milliards € pour le seul paiement des intérêts de la dette).
A quoi sert la dette ? On considère les bonnes dettes – les investissements qui accroissent le patrimoine collectif de la nation – et les mauvaises dettes – qui ne servent qu’à assurer le fonctionnement des dépenses non financées par les recettes.
Pour l’essentiel, notre dette n’est composée que de “mauvaises dettes” : recherche, éducation, police, santé, retraites, administration, mais aussi plan de relance, et soutien à l’économie sont financés par la dette. Hors plan de relance, en 2010, les dépenses de l’Etat avoisineraient 357 milliards € (y compris le plan de relance de plus de 4 milliards €).
Il a fallu aller au secours du marché et du système bancaire….
Quand en 2008, patatras !, l’éclatement de la bulle financière met fin au miracle économique, la crise immobilière s’abat sur des pays dont le tourisme est un des atouts majeurs, et il a fallu aller au secours du marché et du système bancaire. Au Etats-Unis une foule de propriétaires se retrouvent ruinés et évincés de leurs maisons. Nous découvrions le système des subprimes. Et les faillites bancaires ont commencé. Face au risque de contagion galopante, nous n’avions pas le choix, c’était ça ou la faillite du système.
Tout cela a coûté fort cher au Etats et les dettes publiques ont explosé. Cela a été un coup de frein brutal sur l’économie, en Europe, comme aux Etats-Unis. Les entreprises ont été choquées, se sont repliées, et le chômage lui aussi a explosé. Les plans de relance ont plombé les comptes, pendant que les recettes fiscales ont baissé. Mais ces plans de relancent continuent d’être indispensables pour ne pas voir péricliter plus encore notre économie.
Il a fallu que les Etats viennent au secours du marché et du système bancaire. (le marché, c’est une sorte de planète finance qui flotte au-dessus de notre planète, une entité un peu indéfinie, et sans responsables clairement définis : on dit “les marchés demandent une baisse de…”, “les marchés s’inquiètent du non-respect de …”, et il faut obéir aux lois du marché. Mais lui n’est pas obligé de respecter forcément les lois “nationales” ou territoriales, puisqu’il n’a pas de territoire. C’est la loi du marché quoi !)
La Grèce, fragilisée depuis 2008, semble une proie facile. Le marché parie sur sa faillite…
Et là, justement, les marchés ont décidé de s’attaquer à l’Europe, en passant par la petite porte. La Grèce, fragilisée depuis 2008, semble une proie facile.
Le marché parie sur sa faillite. Et quand le marché parie à la baisse, les marchés s’emballent, et on l’a constaté à de multiples reprises dans le passé, lorsque souffle le vent de la panique, elle s’installe très rapidement.
De membre de notre Europe, la Grèce est devenue pestiférée, on nous montre soudainement la situation du pays : Travail au noir, corruption, fausses déclarations fiscales, la presse et les médias semblent découvrir ce que tous nous avions sous les yeux. L’argent n’afflue plus dans les caisse de l’Etat, et ses maigres ressources sont pillées, détournées, quand aux sociaux-démocrates au pouvoir, ils semblent faire preuve d’une grande prodigalité qui vise à assurer leur réélection. Une vraie gabegie nous assène-t-on tout au long de la semaine !
Ce n’est pourtant pas une découverte. L’Europe a fermé les yeux sur les mauvaises pratiques de la Grèce jusqu’à cette attaque. Et elle les a financées grâce aux fonds de développement.
Dans l’ombre est tapie la menace de l’effet domino sur les PIGS, et pourquoi pas l’attaque de la France, de l’euro, et on évoque le risque de l’effondrement de la zone euro, de l’euro et de l’Europe. Ca, quand la panique s’installe!..
Le plan de sauvetage, s’il coûte cher, on a encore les moyens de le mettre en oeuvre.
On aurait pu espérer une réponse immédiate et sans états d’âme des chefs d’Etats européens et de leurs gouvernements, en parfaite harmonie avec le parlement européen et le président du Conseil Européen, Herman Van Rompuy. Mais plutôt qu’une défense conjointe, on a commencer par tergiverser. Faut-il dégrècer le mammouth est une pensée qui en a effleuré plus d’un(e) ?
Après tout, si le traité de Lisbonne dispose que “l’Union et ses États membres agissent de manière solidaire si un État membre est la cible d’un attentat terroriste ou la victime d’une catastrophe naturelle ou d’origine humaine”, il prévoit aussi pour la première fois, la possibilité pour un État membre de se retirer de l’Union. La tentation a existé d'”offrir une porte de sortie” à ce pays, qui permettant de sauver ce nouvel emprunt, ajoutant, même momentanément, à la dette publique, afin de le revendre à la Grèce, on pouvait penser que la Grèce, libérée de son carcan monétaire, pourrait regagner de la compétitivité, en dévaluant de façon drastique, et ce, même aux risque d’une crise sociale et politique auquel jamais aucun pays européen n’a été confronté depuis son adhésion.
Si les libertés d’entités affranchies des lois et contraintes nationales ou territoriales, que l’on nomme le(s) marché(s), n’ont pas vocation à être morales ou immorales, tout juste n’ ne sont-elles qu’amorales, le désengagement des pays membres de l’union envers l’un des siens peut, lui, sembler immoral.
Le plan de sauvetage, s’il coûte cher, on a encore les moyens de le mettre en oeuvre. Dans les meilleures conditions, avec des garanties, et sinon une tutelle, au moins un accompagnement fort des autres pays membres. Par contre en faire un exemple pour les autres pays en le sortant de l’union pour mauvaises pratiques pourrait sembler choquant. Déplorable pour l’image. Un signe de faiblesse pour les marchés. Mais la négation de ce qu’être européen veut dire. Ce serait là, non sur décision des marchés, mais par décision politique, le retour des Etats-nations, une concurrence effrénée entre Etats autrefois alliés, et l’abandon d’un rêve de plusieurs décennies, pour simple souci budgétaire. Par radinerie en quelque sorte.
Nous avons fabriqué un nouveau continent : l’Europe.
Nous vivons en économie de marché, c’est un fait. Et nous y vivons dans une paix retrouvée sur les territoires européens. Nous sommes tournés vers l’avenir. Et même si nous acceptons, parfois avec mauvaise grâce, les contraintes du monde actuel, mondialisé, déréglementé, nous avons appris, et pour la plupart d’entre nous, accepté d’y vivre.
Et nous avons fabriqué des outils, dont les lois, les juridictions, les institutions européennes, ainsi que des traités qui nous engagent. Nous avons fabriqué un nouveau continent : l’Europe.
Mais l’Europe n’est pas qu’une vaste entreprise juridictionnelle, c’est aussi une idée. Et aussi un sentiment d’appartenance, une famille. Et quand on donne une claque à un petit frère dans une famille, le grand frère vient botter le cul de l’assaillant. A qui le grand frère en voudra si le coup de pompe dans le derrière n’a pas été donné ? A celui qui n’a pas donnée la baffe ? Ou à celui qui n’a pas accouru pour le sauver ?
On peut être énervé par l’adversité, le coup bas, la mandale. Mais on ne peut-être qu’écoeuré par la lâcheté.
Mais que les pays membres de l’Europe n’aient pas volé au secours de la Grèce immédiatement, c’est immoral. Que l’Europe n’ait pas donné un coup de pied au cul à l’agresseur, cela peut passer pour de la faiblesse ou de la lâcheté. Quel part de volonté y a-t-il eu de la part de la Grèce de se laisser décrocher pour que les autres pays membres viennent voler à son secours, là n’est pas le plus important. Que la commission européenne n’ait pas plus travaillé en amont, comme l’Etat grec, il y a, sinon une négligence, du moins une impréparation qui ne sera plus admisible dorénavant. S’il manque des outils, fabriquons les.
Le verdict est tombé : l’Europe soutiendra la Grèce…
Mais heureusement, au bout d’une semaine d’atermoiements, le verdict est tombé : l’Europe soutiendra la Grèce. Elle va mettre en place “une ligne de défense de la zone euro imperméable”. Barroso annonce : “Nous ferons tout ce qu’il faut pour défendre l’euro”. Le pacte de stabilité sera renforcé et ses sanctions rendues “plus efficaces”. Donc il y a une volonté de créer les outils, les modalités restent à venir.
L’orthodoxie budgétaire et politique rejoint l’idéal communautaire. Il aura fallu une semaine. Une semaine pendant laquelle nous avons regardé le sang couler sur nos écrans.
Cette attaque, et les réponses possibles à cette attaque devaient pourtant être modélisées. Comme beaucoup d’autres scénarios. La réponse n’aurait-elle pas pu être plus rapide ? J’ai tendance à penser que cette semaine aura été l’occasion de marteler des messages politiques, tous azimuts.
Le vent de panique qui a soufflé a aussi contribué à distiller la peur face à un possible démembrement de l’Europe, voire une disparition de l’euro. Effet domino, risques sur le Portugal, l’Espagne, et aussi une possible décote de la note de l’Etat français, qui aboutirait à faire rentrer notre pays dans les PIGS, par assimilation.
Année Dette publique en % du PIB Déficit public en % du PIB
1999 58,8 % -1,8 %
2000 57,3 % -1,5 %
2001 56,9 % -1,5 %
2002 58,8 % -3,1 %
2003 62,9 % -4,1 %
2004 64,9 % -3,6 %
2005 66,4 % -2,9 %
2006 63,7 % -2,4 %
2007 63,8 % -2,7 %
2008 67,4 % -3,4 %
2009 (prévision) 77 9 % -8,2 %
2010 (prévision) 84 0 % -8,5 %
Source wikipedia
Une réponse que l’on a presque cru lire sur les lèvres tellement le son était bas : la rigueur…
En France, cette semaine de véritable torpeur a amené une réponse que l’on a presque cru lire sur les lèvres tellement le son était bas : la rigueur. On préfère utiliser austérité, qui semble faire moins peur. Rigueur, austérité, repli, en quoi cela consistera-t-il, au moins nous, tel qu’on nous présente les choses.
• Gel des dépenses pendant 3 ans,
• gel des salaires des fonctionnaires,
• non-remplacement d’un fonctionnaire sur 2 partant à la retraite,
• suppressions de niches fiscales.
L’objectif est de ramener le déficit de la France à 6% en 2011 et 3% en 2013.
Les esprits chagrins pourront douter de l’efficacité des mesures sur les gels de dépenses pour combler les déficits, avec une inflation et une croissance si faibles qu’elles ne peuvent plus gommer les déficits.
Il faudra donc mettre la main à la poche, quoi que s’en défende le gouvernement, si l’on veut tenir ces engagement de réduction du déficit.
Les collectivités territoriales entendent également le message de rigueur qui leur est adressé. Pourtant, cette semaine, une commission parlementaire travaillait sur le “Rapport à M. le Premier Ministre sur les finances départementales” établi par Pierre Jamet, directeur général des services du département du Rhône.
Un déficit pour la Seine-Saint-Denis. Mais d’autres départements auront probablement à adopter des décisions budgétaires modificatives dans les mois à venir.
En préambule, on peut-y lire : “Croît progressivement le sentiment, pour nombre d’élus décideurs, que comme leurs agents, ils deviennent des « guichets » agissant pour le compte d’autrui, en l’occurrence l’Etat.”
Plus loin : “[le département] est la collectivité qui, depuis l’origine de la décentralisation et en dehors même de ce mouvement, a bénéficié du transfert de charges le plus lourd; cela a peu près dans l’indifférence générale.”
Concernant le constat financier : “Il ressort de la mission que plusieurs départements, pour parvenir à l’équilibre budgétaire, ont inscrits en dépenses des crédits insuffisants en cas d’augmentation en cours d’exercice du poids du RSA, de l’APA et de la PCH ; ce qui est probable. L’adoption des décisions budgétaires modificatives sera révélatrice de la situation réelle de crise.”
Dans le rapport, et au cours des discussions qui ont lieu au cours de cette commission, on ne met nullement en cause la gestion des élus. Et fait assez rare pour être mentionné, des Présidents des Conseils Généraux du Centre et de l’UMP se sont joints des des présidents de gauche dans une procédure contre l’Etat concernant les transferts financiers. Nous ne sommes pas là dans un jeu politique, mais un véritable enjeu de société. L’explosion du RMI, et surtout du RSA a vidé les caisses de la plupart des conseils généraux. Claude Bartolone a choisi d’afficher un déficit pour la Seine-Saint-Denis. Mais d’autres départements auront probablement à adopter des décisions budgétaires modificatives dans les mois à venir.
l’Etat devra, sur ce dossier, mettre la main à la poche.
Le RSA, c’est nous qui l’avons fait, a dit le gouvernement. Mais ce sont les départements qui les payent. Evidemment, certains départements, comme les Hauts-de-Seine, échappent à ces difficultés, tandis que d’autres, ceux qui connaissent des difficultés sociales, ou accusent un vieillissement de la population plus important, accumulent les difficultés. Ce qui pose en plus un problème quant à l’égalité territoriale.
Le rapport fait un constat sombre. Mais il apporte des solutions, avec 40 propositions. Et bien sûr l’Etat devra, sur ce dossier, mettre la main à la poche.
Il va être difficile dans ce cas de compter sur un assèchement du déficit par un gel des dépenses, et je pense que les calculettes vont bon train dans les ministères.
On a voulu chercher la croissance avec les dents, ce qui a échoué, et sûrement échoué en partie à cause de la crise (on voit dans le tableau l’explosion du déficit après 2008). Mais il ne faut compter ni sur l’inflation, ni sur la croissance pour gommer la dette et le déficit. Le gel des dépenses et celui des salaires sera insuffisant également. Cela paraît suffisant pour provoquer une grogne sociale, en donnant l’impression de taper toujours sur les mêmes, mais largement insuffisant pour venir à bout des déficits, et donc de rassurer à la fois les marchés, et les populations…
Le gouvernement se replie sur ses “fondamentaux”….
Le gouvernement affiche aujourd’hui une mine bien sombre. Mais tient à se replier sur ses “fondamentaux”. La majorité, qui n’a pu que constater sa cinglante défaite aux régionales, et continue d’assister à une courbe des sondage apocalyptique, tient à se replier sur le soutien de son électorat de base. Quand le gouvernement assure que tout le monde doit participer à l’effort, Raffarin estime qu’il faut conserver la cohésion sociale. Et celle-ci passe par le soutien aux agriculteurs et aux médecins.
Le soutien aux agriculteurs, le secteur connaissant de graves difficultés peut-il passer par un report des changements de pratiques agricoles ? On continuera d’accumuler de la dette pour payer le traitement de l’eau, ou ramasser les algues vertes pour ne pas mettre plus en péril encore à la fois le monde agricole et le tourisme. On revient rétro-activement sur les aides à l’équipement des foyers en photo-voltaïque, pour éviter que ne se forme une bulle financière sur l’obligation de racha d’électricité. Dans le même temps, les fermes photo-voltaïques se créent, pour compenser les pertes de revenus agricoles.
Le “tout le monde doit participer” est assez sélectif apparemment. Quant aux médecins, il y aura une disparité plus grande encore entre secteur privé et secteur public, pour qui les salaires seront gelés. Et si on augmente le secteur privé, c’est soit le déficit qui s’accroîtra, soit un déremboursement plus massif, soit le basculement vers le secteur privé des mutuelles. Et les plus pauvres et les retraités, dont on attend déjà beaucoup de sacrifices à venir, subiront une double peine, sur les coûts de santé.
On le voit, le gouvernement prend une attitude très politique, et électoraliste. Se recentrer sur ses fondamentaux consiste à cajoler son électorat de base, en ratissant dans les marges, et en expliquant que le gouvernement travaille, qu’il agit. Heureusement encore qu’il travaille !
Annoncer le vrai montant de la facture, personne, même à mi-mots ne s’y aventure encore, car le coût politique à court terme sera à la hauteur de la facture.
On l’a vu avec la Grèce et le gouvernement de Papandréou, à qui on reproche aujourd’hui d’avoir caché la situation à son peuple concernant la situation du pays. Aujourd’hui notre gouvernement peine à prononcer le mot d’austérité. Surtout ne pas prononcer le terme rigueur, catastrophique pour les élections prochaines !
Alors ! De là à annoncer le vrai montant de la facture, personne, même à mi-mots ne s’y aventure encore, car le coût politique à court terme sera à la hauteur de la facture. Et celle-ci sera très salée.
Mais peut-on attendre ? Je ne suis pas économiste, ni politique, je suis habitant. Pour les habitants, les fondamentaux c’est à manger, à boire, un toit, la santé, et la sécurité. Défense, sécurité intérieure, sécurité civile, sécurité sociale. Et pour garantir l’égalité qui honore les frontons de notre république, l’égalité des chances devant l’éducation et la formation.
Et pour tous les habitants de France et d’Europe, ces fondamentaux sont garantis par la bonne santé de nos institutions et de nos services.
L’Europe nous protège, et la zone euro nous protège. Il convient donc de protéger l’Europe, et de protéger l’euro.
Pour assurer la sécurité des Etats, les pays européens ont construit un rêve. Nous construisons une Europe, qui nous assure la paix, et un avenir. Ce rêve reste conditionné par un pacte de stabilité. L’Europe nous protège, et la zone euro nous protège. Il convient donc de protéger l’Europe, et de protéger l’euro.
Les mesures de la commission européenne seront présentées lundi. Il faudrait qu’elles soient assorties des obligations de chaque Etat. Il faudra aussi que les institutions européennes et ses membres fabriquent et présentent des outils qui permettront de se prémunir d’agressions financières contre l’un de ses membres. Et il faudra que chaque Etat, et chaque gouvernement ait le courage politique d’en annoncer le prix, et les moyens. Et il faudra dire qui paiera.

nono
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déjà 2 commentaires pour cet article

  1. Mai 2010
    10
    11 h 39

    c’est quoi les PIGS ? des pays et des peuples qui seraient des PORCS ? vous utilisez un vocabulaire de sale raciste!

    ericano

  2. Mai 2010
    10
    17 h 44

    @ericano
    Les PIGS sont l’acronyme utilisé pour désigner les économies de ces 4 pays : http://en.wikipedia.org/wiki/PIGS_(economics)
    En fait je crois qu’il est utilisé non pas par connotation raciste, mais sur le terrain économique, avec consonance péjorative, financièrement s’entend.
    Cet acronyme a été très à la mode pour désigner les pays d’Europe du sud dans la sphère économique et médiatique. C’est parce que ce terme était une provocation en soi que je l’ai utilisé. Mais bien moins provoquant encore que la spéculation actuelle qui ruine le pays.
    Désolé que vous l’ayez pris au 1er degré, cher ericano, et croyez en mon profond respect envers nos amis grecs, italiens, espagnols et portugais.

    nono

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