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Porte chaque jeudi sur arretsurimages.net

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Le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Daniel Schneidermann nous le dit : “Porte nous fait rire. Il nous fait réfléchir. Il nous venge. En outre, pourquoi ne pas le dire ? Ce site est né, en 2007, du sentiment d’injustice ressenti par d’innombrables téléspectateurs d’Arrêt sur images, sur France 5, après sa suppression. Il était dans sa vocation naturelle d’accueillir Porte, dont l’éviction du service public suscite un sentiment comparable. Pourquoi pas Guillon et Morel, demanderont certains. Oui, pourquoi pas ? La seule raison, c’est qu’il nous semble (à tort ou à raison), que Porte aura davantage de mal que Guillon et Morel, à retrouver une place dans le grand show audiovisuel. Une impression, une intuition, qui tient à je ne sais quoi. Mais on peut se tromper. Si on se trompe, la porte leur est évidemment ouverte ici.”
“Encore un mot : cette chronique (audio, d’une durée de quatre à cinq minutes environ) sera mise en ligne chaque jeudi. A 7 heures 53, meilleure heure pour l’humour, comme chacun sait. Et ça commence jeudi prochain.” C’est ici
A un doigt de la sortie, en se retirant avec fracas, Porte s'ouvre sur @si
Ecoutez la dernière chronique de Didier Porte sur Inter : du lourd, du drôle, à ne pas rater ! (trouvée chez @si)
A l’époque où Jean-Luc Hees dirigeait France-Inter, la radio semblait un média en déshérence, un peu vieillotte, surannée… L’audimat baissait, inéluctablement…
En 2004, Jean-Paul Cluzel arrive à la direction de Radio-France et relèvera la barre, pour placer Radio-France à la position de 1er groupe radiophonique français, avec des finances saines, et un dialogue social apaisé.(écoutez les réactions de Jean-Paul Cluzel lors de son éviction – en direct, par un coup de téléphone de M. Guéant, au cours de son interview)
Ici, Jean-Paul Cluzel défendait son bilan…
Et ici, il nous faisait part du bonheur qu’il a eu pendant ses 5 années à la direction de Radio-France…
Aujourd’hui, on le constate avec les évictions récentes des humoristes (qui ne font rire ni les politiques, ni la direction de l’antenne), le risque existe de voir cette direction, nommée désormais directement par le Président de la République, détricoter ce que l’équipe précédente avait mis en place pour redresser la situation de la radio, et qui a réussi (!).
Croyez-vous que je vais commencer une carrière de dictateur à 57 ans ?“, nous a dit Jean-Luc Hees, il y a un an.
Quand des millions de personnes viennent écouter Stéphane Guillon le matin, et que ses chroniques vidéos peuvent être lues des centaines de milliers de fois, des millions de visites sur le site de la radio, ça s’appelle une vraie grosse réussite, un carton même ! La maison ronde a touché le loto avec ses humoristes.
Et bien la direction n’en veut pas de son loto. Elle préférera sans doute retrouver une information plus respectueuse à l’égard des grands de notre royaume.
Plus plan-plan aussi ? Hees dit dans une interview au Monde : “Je n’ai pas de tutelle, mais un actionnaire qui est l’Etat.” L’Etat, c’est nous. C’est à dire ces millions d’auditeurs et d’internautes qui devront aller chercher des choix éditoriaux ailleurs. Des millions d’auditeurs et d’internautes qui étaient dans l’erreur, et se sont fait taper sur les doigts.
Le démocrate, c’est Hees, le tyran c’est Porte.
L’humour ne doit pas être confisqué par de petits tyrans. Je prends cette décision non pas sur une quelconque pression politique mais en m’appuyant sur des valeurs minimales d’éducation et de service public. Je considère que cette tranche d’humour est un échec. Elle a montré une grande misère intellectuelle, dont je ne m’accommode pas. Il n’y aura pas de changement d’horaire ni de remplaçants. Ce qui ne fait pas rire à 7 h 55 ne me fera pas plus rire à 3 heures du matin. Je sais qu’en prenant cette décision il y a un risque. Mais j’assume !”(J-L. Hees)
Jean-Luc Hees assumera donc ses choix. Si ceux-ci s’avèrent payants en terme d’audimat et de participation du public, alors que Hees soit Loué. Si par contre l’audience connait de nouveau une baisse, il faudra qu’il en tire les conséquences.
Jusqu’à présent, la radio avait bien résisté, et même convergé vers Internet. La direction de Radio-France, à l’heure où nous sommes tous de plus en plus équipés de terminaux mobiles (iphone, iPad, android, wifi-on-board,…), ne semble pas craindre de voir leur public se tourner vers d’autres médias, et prendre de nouvelles habitudes.
Celui qui tire son épingle de ce jeu, c’est Daniel Schneidermann. La chronique de Didier Porte, tous les jeudi à 7h53 lui ramènera beaucoup de monde. Et ce sera mérité. Tans pis pour ce qui écoutent la radio dans leur auto le matin. Le gros gros gagnant, in fine, sera sûrement Google.
Bonne chance, d’abord à Daniel, c’est mérité, et aussi aux 4.500 personnes qui travaillent encore à Radio-France. Bonne chance Didier, et à jeudi pour 5 minutes de poilade :)
Laissons à François Morel le mot de la fin…
Que dire de plus ?
nono
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déjà 3 commentaires pour cet article

  1. Juin 2010
    26
    17 h 21

    Autres changements sur Inter :

    Audrey Pulvar et Patrick Cohen seront à la Matinale d’Inter, selon Libé. Nicolas Demorand sera donc remplacée par deux journalistes :
    Audrey Pulvar (qui conserve une émission sur I>Télé) de 6h à 7h;
    et Patrick Cohen de 7h à 9h. Venu d’Europe 1 après 13 ans à RTL. Il sera chargé de l’interview de 8h20.

    France Inter fait disparaître de sa grille deux de ses émissions-phares :
    la quotidienne culturelle «Esprit critique», présentée par Vincent Josse,
    et l’émission de décryptage international «Et pourtant elle tourne», de Jean-Marc Four.

    Esprit Critique était sans doute la meilleure émission culturelle de la station, regroupant reportages, interviews, débats… La décision de supprimer ces deux programmes a été prise par Philippe Val, le patron de France Inter, dans un contexte tendu : la Société de journalistes (SDJ) dénonce la disparition de deux émissions «emblématiques de l’identité de France Inter».

    nono

  2. Juin 2010
    30
    15 h 19

    Bonjour et merci pour votre lien dont je m’empresse d’effectuer la réciproque. Bel article sur “nos libertés” et celle des radios et de la presse en général. Je vous transmets l’adresse mail qui permet à chacun de participer à l’action. bon courage. Philippe Méoule. http://www.pouruneradiopubliqueindependante.net/

    philippe méoule

  3. Juil 2010
    1
    7 h 03

    Merci Philippe,

    nous avons déjà signé l’appel, et j’invite tous ceux qui se sentent concernés par l’avenir de la radio publique, et d’une radio publique indépendante, à signer aussi cet appel.
    Pour la télé, c’est une autre histoire : celle-ci porte les gènes de l’ORTF, et non de la BBC.
    Je crains que la procédure de nomination des présidents de l’audiovisuel public soit une régression démocratique dont Radio-France aura du mal à se défaire. La façon cavalière dont Cluzel a appris son éviction est un signe.
    Nous avons déjà une radio plus révérencieuse, désormais. La campagne présidentielle pourra se dérouler sans troubles à la radio publique.
    Le quinquennat a introduit un mode électoral plus rapide, aussi sommes-nous en campagne presque permanente.
    le Président de la République n’aimait pas le ton polémique de la matinale de France Inter. Ca va mieux maintenant.
    Reste Internet…

    nono

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