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Le contournement Est ne désenclavera pas l’Andelle !

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Il était demandé aux conseillers départementaux de préciser leur position sur le contournement Est de Rouen au Conseil départemental de l’Eure. Et aussi de voter une charte qui valide l’intérêt mutuel pour les territoires de l’autoroute.
Les conseillers départementaux se diront eux-mêmes hypocrites et malicieux en votant cette délibération : tout en votant pour le projet, ils expliquent, groupe après groupe, président de département en tête, que l’autoroute n’a aucun intérêt pour les Eurois. Et que le Département ne donnera pas un sou pour financer le projet.

On peut tolérer quelques désagréments, on ne va pas, en plus, les payer.
Sébastien Lecornu, président du département de l’Eure

Il ajoute, à propos de la métropole :

[La métropole] qui est très riche, qui se fera un plaisir de financer, allègrement à mon avis, ce projet, puisque c’est pour son territoire que c’est utile.
Sébastien Lecornu, président du département de l’Eure

Tous les groupes sont représentés, et chacun s’exprimera sur l’inutilité du projet pour l’Eure et les Eurois.
    • le désenclavement de l’Andelle : constat est fait que la RD321 est devenue un couloir à camions. Pour des raisons de “GPS” : autrement dit, pour ne pas emprunter les péages.
      De Gennevilliers pour rejoindre Rouen, ou l’A13 dans sa partie gratuite (tout le département 76), 1000 camions par jour ont le droit de circuler tous les jours en plein coeur des communes et des villages, habitations, écoles…
      Les conseillers ont conscience que ce n’est pas le contournement Est qui permettra de “désenclaver” l’Andelle, qui plus est dans 8 ou 10 ans, alors que le danger et la gène se vivent au quotidien dans la vallée.
      Désenclaver, c’est “rompre l’isolement d’une région, d’une ville, d’un pays, en les ouvrant aux échanges par la mise en service de voies de communication.”
      Ce que veulent les riverains de la vallée, ce n’est pas de s’ouvrir aux échanges plus encore, et de voir plus de trafic encore dans la vallée : c’est de pacifier la circulation, en supprimant les flux de trafic de transit.
      Seule l’interdiction de poids lourds le permettrait, et obligerait les camions à emprunter l’autoroute, en gagnant du temps et des kilomètres, mais en payant les péages.
      C’est cette solution d’interdiction de poids lourds en transit qui est retenue pour 2024. Idem pour la RD6015, ainsi que le tunnel de la Grand Mare.
      Mais pourquoi ce que les autorités refusent de faire aujourd’hui, elles le feraient dans 8 ans ?
      Évidemment, ce sont ces interdictions qui seront indispensables dans 8 ans pour empêcher les camions de transiter à travers l’Andelle. Dans 8 ans.
      Une interdiction préfectorale, la même qui est prévue dans 8 ans, pourrait résoudre cette mise en danger permanente, et faire cesser immédiatement cet enfer quotidien pour les riverains.
    • Le coût du péage : c’est la gratuité dans la partie Euroise qui est demandée.
      Attendu qu’il n’y a pas d’avantage pour les Eurois :
      • Aucun gain de temps – même sans doute une perte de temps par rapport à l’A13 vers le rond point des vaches ou la sud III -,
      • Que cela coûterait plus cher en péage et en carburant,
      • Que cela induirait la perte d’usage de routes utilisées actuellement, gratuitement – le tout pour payer, et payer plus cher qu’en empruntant l’A13… ce que les Eurois, et les Casois, ne veulent déjà pas faire.
      • Que nous ruinerions nos paysages et notre qualité de vie – en payant, en plus, pour se faire battre ?!
      • Que nous finançons localement, et financerions encore plus, du trafic routier international – qui nous fait concurrence et n’apporte pas un euro dans les caisses.
      Le conseil départemental demande d’étudier la suppression du double péage au niveau d’Incarville.
    • L’infrastructure : c’est un tronçon Eurois en 2×1 voies qui conditionne l’avis du Conseil départemental. D’ailleurs, ce n’est pas nécessairement un contournement Est de Rouen qui est utile, d’où la suppression du terme Est de la délibération. Et le contournement Ouest de Rouen est évoqué, car ce contournement va désenclaver Rouen, et non l’Andelle.
Toutefois, le diable est dans les détails :
      1. Le département reconnaît la nécessité de l’infrastructure, qu’elle soit à l’Est ou à l’ouest. Ce qu’attend l’État, c’est la possibilité de faire cette autoroute.
        Reconnaître l’intérêt général et l’utilité publique de ce projet, c’est autoriser de réaliser le contournement tel qu’il est défini dans le projet.
        Ce projet, c’est une autoroute à péage qui va dévaster le territoire. Seules les interdictions de transit ne figurent pas dans le projet, car c’est une partie administrative qui n’est pas concernée directement. C’est le préfet qui en décidera s’il en décide un jour.
        Ce dont on peut douter, puisqu’elles n’existent nulle part, sur la RD438 pour emprunter l’A28, la RD 321, la RD 6015, la RD 6014, et les camions traversent Rouen comme
        Toutes les locutions et voeux proposés ne sont que circonvolutions verbales : l’État décide, in fine, de faire ou de ne pas faire, ce projet.
      2. le 2X1 voies reste une volonté.
        C’est un point non négociable du projet pour la DREAL : 2×2 voies sur toute la ligne, 8 viaducs, autant d’échangeurs (8 voies, 2 x 4 péages), paysages dévastés, coûts sociaux, coûts environnementaux.
      3. la suppression du double péage à Incarville peut vite être interprétée comme l’acceptation du péage à Val de Reuil. Donc du péage.
        Le département accepterait donc le péage, et donc renonce à la gratuité.
      4. Aucune contribution directe ne sera portée par le département pour ce projet.
        Mais qu’en est-il des contributions indirectes ?
        Et les raccordements aux départementales (une bagatelle à 15 M €)…
        Une fois l’utilité acceptée, il sera difficile de refuser un financement voté pourtant, même avec hypocrisie ou malice.
Attention ! Tant d’hypocrisie et de malice envers l’État – qui n’est ni sourd, ni aveugle, ni démuni en terme légaux – pourrait vite faire penser aux Eurois que la malice et l’hypocrisie, ce pourrait être eux la véritable cible.
Et non l’État, les lobbies du BTP et des transports, ou les concessionnaires.
 

Je vote contre, mais je ne vote pas. Il n’y a pas de vote pour les citoyens.

Avec un tel montant d’investissement, avec une telle contestation, un référendum régional devra être organisé.

nono
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