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La ligne Paris – Saint Pierre du Vauvray – Rouen
Inaugurée en mai 1843, la ligne Paris/Rouen avait été décidée plus de cinq ans auparavant…

De tous temps, la Seine représentait pour les habitants d’Ile-de-France, « la route de la mer ».
Lorsque la technique ferroviaire commença à se développer, on voulut donc tout naturellement relier Paris à l’estuaire, en longeant la Seine.

Pour ce projet, l’Etat consentit un prêt de 14 millions de francs à la Compagnie Laffitte et Blount, auxquels s’ajoutèrent 36 millions de capitaux privés – dont la moitié étaient… anglais !

Ces travaux gigantesques coûtaient une fortune.

La ligne devant traverser une zone inondable, il fallut relever les terres sur le passage des rails de plus de trois mètres.
Il fallut aussi aménager des passages, dont l’ancien passage à niveau : celui-ci débouchera plus tard sur le pont traversant la Seine (encore en projet à l’époque).
Il y avait quatre passages : les passages du pont du Bac, du pont du Roule, du pont de la Porte Rouge et du pont du Cabaret.
Vint enfin le jour tant attendu de l’inauguration de la ligne achevée, le 3 mai 1843 ! Deux convois, possédant chacun une quinzaine de voitures, s’arrêtèrent dix minutes à Saint-Pierre.
En moins de quatre heures, trente-quatre lieux de passage furent visités. Tous les habitants des villes traversées par la ligne étaient présents.
Peu après la mise en fonction de la ligne Paris/Rouen, Louviers tenta de raccorder sa ligne avec Saint-Pierre.
Louviers entra alors en concurrence avec la ville d’Elbeuf.
L’affaire devint une histoire politique, les marchandages allèrent bon train !
Louviers dut donc attendre 1867 pour voir sa ligne raccordée avec Saint-Pierre.
L’eau a coulé sous le pont… C’est en 1897 que le deuxième pont de Saint-Pierre sur la Seine fut construit, permettant la liaison entre les Andelys et Saint-Pierre – pont qui sera détruit durant la seconde guerre mondiale, le 9 juin 1940.

En 1909, l’État prit possession des « Chemins de Fer de l’Ouest ».

Les conséquences de l’implantation de la voie ferrée.
Pour le village, ce fut d’abord la création d’une nouvelle voie qui aboutissait au passage du pont de Roule. Entrepris sous la direction de la Compagnie de l’Ouest, adjugés dès 1869, les travaux furent réalisés en 1872. Les habitants de Saint-Etienne purent ainsi aller à la gare de Saint-Pierre en passant par « la route de M. Hochon » (nom du maire de Saint-Etienne de l’époque).
On construisit une nouvelle route qui bordait cette voie ferrée et l’Eure : c’est l’actuelle route reliant Louviers à Saint-Pierre qui passe par Saint-Etienne. A l’époque, on l’appellait « la route de Louviers à Ménesqueville.».
La construction du chemin de fer divisa Saint-Pierre en deux parties.
Cela apporta certains avantages car la voie ferrée amena beaucoup de voyageurs – ce qui favorisa le tourisme et la création d’hôtels aux alentours de la gare, comme l’hôtel des Voyageurs ou l’hôtel Cohan.

Saint-Pierre devint ainsi un important centre ferroviaire touristique, plus connu à l’époque que celui de Louviers.

En contrepartie, Saint Pierre a vu disparaître ses terres cultivables : une partie fut vendue aux Chemins de Fer, une autre transformée en industries, et enfin le reste fut totalement détruit par la guerre.
De nos jours, il ne reste plus qu’une seule ferme sur Saint-Pierre.

Informations réunies et rédigées par Babette.

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