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Contournement Est de Rouen, l’A28-A13, l’autoroute pour les nuls

Contournement Est de Rouen, l'A28-A13, l'autoroute pour les nuls
Plus de la moitié des députés socialistes ont demandé à ce que l'Etat rachète les concessions autoroutières.. L'envolée des prix des péages et la rentabilité exceptionnelle des concessions ont poussé à faire pression sur les concessionnaires.
Cela, deux mois après que l'Autorité de la concurrence ait dénoncé la rentabilité exceptionnelle des sociétés concessionnaires d'autoroutes « historiques » assimilable à une rente, qui doit être davantage régulée en faveur de l'Etat et des usagers. L'Autorité de la concurrence estime une rentabilité de 20 à 24%.
Pour le PDG de Vinci autoroutes, Pierre Coppey, "l'Autorité de la concurrence confond le résultat net comptable annuel avec le taux de retour sur investissement". "[...] à la fin vous rendez l'actif, vous remboursez vos obligataires, vos actionnaires et il ne reste rien". On se demanderait presque pourquoi il s'accrochent tant à leurs concessions tant il n'y a plus rien à la fin.
Manuel Valls a donc décidé qu'une remise à plat totale des concessions était nécessaire parce qu'il en va de l'intérêt de l’État. Encore faut-il trouver les 15 à 20 milliards € nécessaires.
Plutôt que tenter de faire pression à postériori sur les sociétés concessionnaires, ne vaut-il pas mieux commencer par éviter d'investir dans de ruineux ouvrages qu'on offre en concession pour des durées qui dépassent l'entendement.
Ce serait le cas du contournement Est de Rouen. La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, doit décider de lancer ou non l'enquête publique sur cette autoroute.
Madame Royal avait jugé qu'il n'est « pas réaliste de mettre 900 millons d’Euros dans 60 kilomètres » (à propos de l'A831 en Poitou-Charentes). Il faut se rendre compte qu'il est encore moins réaliste de dépenser au minimum 1,05 milliard € pour 41 kilomètres.
Avant de reproduire les mêmes erreurs, d'engager la collectivité sur une dette colossale, il faudrait surtout évaluer l'intérêt général d'un tel ouvrage, et comprendre les raisons du rejet massif de la population impactée, des associations, des écologistes. Je doute que le dossier présenté au ministère reflète les chiffres erronés ou approximatifs qui ont été rectifiés tout au long de la concertation, sans que les organisateurs ne tiennent compte des corrections lors des réunions suivantes. Les conclusions du maître d'ouvrage tiennent en deux opinions répétées à l'envi : "nous pensons que c'est utile et nécessaire".
A l'Assemblée on s'offusque, on souhaite racheter les concessions ; au niveau des barons et marquis locaux, c'est une tout autre chanson : on veut faire financer les autoroutes par les contribuables pour les donner en concession pour des décennies. Un fiasco environnemental et un fiasco financier prévisibles.
L'autoroute "Jeanne d'Arc" !
Tous ces grands élus, qui ont pour la plupart évité d'affronter le public sur le terrain, disent avoir entendu les opposants au projet. Les vidéos sont en ligne et en attestent. Et les mêmes barons et marquis nous disent avoir surtout entendu ceux qui ne se sont pas exprimés et qui sont pour. Parce que quand on est pour, on ne le dit pas.
La réalité est plus cruelle :
  • Il y a les opposants, nombreux et têtus : ils luttent pour leur environnement, contre la dette à venir, contre le péage, contre la pollution, pour la sécurité et la santé, pour la préservation des terres et des cultures, la sauvegarde des paysages et le développement des alternatives moins coûteuses et plus ancrées ;
  • il y a les CCI & Co, le Medef, les transporteurs, le BTP, et les élus qui suivent leurs avis, ils sont pour, peu nombreux, et très intéressés ;
  • et puis il y a l'immense majorité des gens qui s'en foutent comme d'une guigne, et qui trouvent plutôt con de mettre un péage aux abords de la ville, parce que la plupart fera tout pour l'éviter.
  • Les élus qui entendent les voix comme Jeanne d'Arc devraient tendre l'oreille : C'est pour la plupart plutôt oui sans péage, non avec péage, et surtout aucun impôt supplémentaire.
Face à la surdité, on a réalisé des séquences thématiques filmées au cours des débats, sur le péage, la finalité de l'ouvrage - qui dit finalité, dit conséquences sur le trafic, la pollution, et aussi qui paye pour quoi. On va parler des terres agricoles et forêts détruites définitivement, sans compensation.
Et puis on va s'amuser 5 minutes en entendant les promoteurs du projet nous expliquer que l'autoroute va servir à construire du transport collectif, des bus, du vélo... Il ne manquerait que la marathon, mais l'ouvrage ne fera "que" 41 km. Un marathon, c'est 42,195 km. Trop dommage.
Avant de faire un petit tour de ces contradictions, pour discerner qui ment à qui, je vous invite à découvrir ces moments édifiants.
C'est juste après cette petite chanson comique !
"Niquons la planète" (HK et les saltimbanks) : chanson comique !
Les thèmes abordés :
Madame Royal, est-il possible de dire enfin non à ce projet qui a plus de 40 ans et ne correspond en rien aux besoins d'aujourd'hui ?
Votre réponse est très attendue.

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