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Cantine et laïcité font bon ménage

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Bonne nouvelle pour les élèves des écoles de Saint-Pierre du Vauvray, les enfants qui ne mangent pas de porc pourront, sur simple demande aux enseignants, se voir attribuer des repas de substitution.
Jusqu’à lors, ce n’était pas le cas, et les élèves qui ne mangent pas de porc n’allaient tout simplement pas à la cantine ce jour-là.
Ce point important a été remonté lors du conseil d’école de l’école maternelle, à la demande des parents des enfants concernés, par une représentante des parents d’élèves.
Le maire s’est tout d’abord opposé à cette mesure au nom de la laïcité de l’école publique. D’accord pour des mesures médicales (diabète ou allergies…), pour le maire la religion ne devait pas entrer en ligne de compte pour la composition des menus.
Le débat qui a suivi a rapidement montré la facilité de prendre cette mesure, et son intérêt pour les enfants concernés et leurs familles rendait sa mise en place évidente.
Dans l’intérêt des enfants, la décision de mettre en place cette mesure a donc rapidement fait l’unanimité.

Attendu qu’au nom de la laïcité encore, la municipalité avait posé la question de l’interdiction des signes religieux à l’école, je me permets un petit rappel sur la laïcité.
Les 2 grands principes de la laïcité sont la neutralité de l’État, qui impose à la République d’assurer « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion », et la liberté de conscience avec notamment sa déclinaison en liberté de culte.
En 2003, la commission Stasi (Commission de réflexion sur l’application du principe de laïcité dans la République, demandée par le président Chirac), avait appelé à des “accomodements raisonnables” : aménagement des menus de la restauration collective, respect des exigences liées aux principales fêtes religieuses, rites mortuaires, ou enseignement du fait religieux,…
Si la proposition de la commission Stasi d’ajouter à la liste des jours fériés Yom Kippour et l’Aïd el-Kebir a été rejetée, la possibilité d’accorder de façon ponctuelle des autorisations d’absence est admise.

L’école publique gratuite et laïque est un service que l’État français met à disposition de tous ses citoyens, quelles que soient leurs convictions ou leurs croyances. Ce principe garantit le droit d’accès de chacun à l’éducation.
« La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la culture et à la formation professionnelle. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État. » (préambule de la constitution)
L’école publique met à disposition de tous un savoir laïque et non prosélyte. Ce savoir est défini par la raison et l’intérêt général, mais n’impose pas l’abandon de sa culture ou de sa religion.
Cependant, dans le but de garantir la liberté de conscience des élèves, mettre l’école à l’abri des pressions philosophiques, religieuses ou communautaristes, des limitations de la liberté d’expression ont été imposées aux élèves et à tous les personnels de l’école publique.
Le débat public, qui a suivi le débat sur le voile à l’école, s’est conclu par une loi du 15 mars 2004 encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics. Elle interdit les signes “manifestant ostensiblement une appartenance religieuse”. (la Loi ne définit pas clairement ce qui est ostentatoire ou non, ni même ce qui est ou non un signe religieux). Cependant il a été convenu de dire que le port d’une croix ou d’une main de fatima, de taille raisonnable, était toléré. Le voile ne l’est pas.

Pour ce qui concerne notre école maternelle, les enfants étant obligés de cacher leurs bijoux, qu’ils aient une connotation religieuse ou non, permet le respect de la loi. Aussi il n’a pas été besoin d’ajouter au règlement une mesure, d’ores et déjà déjà régie par la loi.

Ces mesures ayant fait l’unanimité après un court débat au conseil, nous souhaitons un bon appétit aux enfants. A tous les enfants ;)

lundi 23 mardi 24 jeudi 26 vendredi 27
  • Tomate vinaigrette
  • Steack haché
    Pâtes torti
  • Novly vanille
  • Potage de légumes
  • Sauté de porc
    Lentilles
  • Fruit de saison
  • Rillettes, cornichons
  • Viennoise de dinde
    Haricots beurre
  • Ile flottante
  • Céleri et carottes rémoulade
  • Quenelle de brochet gratinée
    Brocolis
  • Fromage
    Compote de pommes
nono
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déjà 2 commentaires pour cet article

  1. Nov 2009
    22
    23 h 04

    Le formalisme rappelé par nono laisserait croire que le citoyen est incapable d’accepter les différences hors d’un cadre juridique. Pour moi ce débat ne peut être vu de la même manière à toutes les échelles de territoire. Je m’attarderai juste sur notre commune, la volonté d’insister sur les signes ostentatoires religieux au niveau du règlement intérieur de l’école relève d’une vision déformée (peut-être le retour du congrès national des maires) car combien d’élèves sont concernés, à quel niveau ? Ne serait-il pas plus judicieux d’intégrer que de stigmatiser ?
    En tout cas si on veut lutter contre ces signes ostentatoires et parler menu, on pourrai commencer par manger du poisson un autre jour que le vendredi.
    Et pendant que j’y suis n’avions nous pas promis des repas bio à la cantine ? Je sais cela n’a rien à voir, mais peut-être qu’au fond c’est la mise en avant de valeurs futures à défendre qui nous évitera de chuter dans une lutte “communautariste”.

    jérôme

  2. Nov 2009
    23
    8 h 30

    Bien sûr Jérôme, c’est formaliste. Mais dire que “[…] le citoyen est incapable d’accepter les différences…” revient à considérer la population comme une entité, qu’il sera aisée de raisonner et qui s’enrichit avec le temps. Or, nous parlons d’un groupe composé de nombreux individus, qui partagent certes un certain nombre de valeurs, mais pas toutes en même temps. La communauté s’enrichit des différences et des ajouts que toutes les personnes qui la composent y apportent.

    Le débat que le gouvernement a lancé sur l’identité nationale tend à faire croire que l’on peut schématiser LE français. Comme on a établit un socle commun des compétences et des savoirs à l’école, on voudrait cartographier l’identité du (de la) citoyen(ne).
    On établirait un ensemble de propriétés et de valeurs que les français partagent, au moins majoritairement, et en fonction du nombre d’options que tu cocherais, tu serais plus ou moins français. Ce ne serait pas le fait que tu habites en France, que tu y travailles, y es contribuable, y mènes des actions pour améliorer la vie en société qui définirait que tu as toute légitimité pour faire partie de la communauté, mais que tu as les propriétés et valeurs “généralement constatées”.
    Si tu as toutes les petites cases cochées, et que tu t’opposes aux valeurs ou à la politique conduite, c’est ton droit. Si par contre tu n’as pas assez de cases cochées, c’est alors : la France aime la, ou quitte la.
    Ce qui fait débat, c’est l’établissement de la cartographie du français, l’établissement de la liste des propriétés et valeurs qui le caractérisent.

    La laïcité, c’est autre chose. C’est la reconnaissance et la prise en compte de la diversité des hommes et des femmes qui composent notre communauté. La laïcité garantit la liberté d’expression, et le respect des différences culturelles, cultuelles, origines ethniques ou opinions politiques. Elle offre un cadre juridique qui permet la co-existance de tous, en essayant de donner les moyens de faire baisser les tensions au sein des groupes qui composent notre société.
    Pour éviter les communautarismes, tout autant que les exclusions.

    Les principes de base de notre république restent écrites sur les frontons de nos institutions : liberté, égalité, fraternité.

    Pour ce qui concerne notre petite commune, c’est un tout petit nombre d’enfants qui est concerné. Et c’est pour cela qu’il était important de ne plus les exclure, et c’est tant mieux que cela ait été fait. Avec l’aval in fine de l’équipe municipale.
    Nous n’avons pas de problème au niveau de notre petite commune, et il faut éviter de faire monter des tensions là où il n’y en n’a pas. Pour la cantine en tous cas, c’est une bonne décision.

    Quant au repas bio, oui c’est bien dommage, et d’autant plus dommage quand l’environnement est à l’honneur cette année à l’école.

    nono

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