service publics

Ce tag est associé à 1 articles

Protéger l’école : un “Comité de Défense de l’Education Nationale” s’est réuni à Evreux le mercredi 9 mars 2011, alors que 49 fermetures de classes sont annoncées dans l’Eure

Officiellement, le C.D.E.N. désigne le Conseil Départemental de l'Education Départementale. Chaque année, le Conseil Départemental de l'Éducation Nationale (C.D.E.N.) est consulté à propos des propositions d'ouvertures et de fermetures de classes. Le C.D.E.N. est composé du Préfet, des élus, des représentants des personnels et des usagers (notamment des parents d'élèves), des associations complémentaires de l’enseignement public, des Délégués Départementaux de l’Education Nationale. Le conseil peut être consulté sur toute question relative à l'organisation et au fonctionnement du service public d'enseignement dans le département.
En Seine-Maritime, les membres du CDEN se sont réunis le 17 février dernier pour examiner les conséquences concrètes de la réduction massive, sans précédent, des moyens alloués à l’éducation dans notre Académie, avec la suppression de 377 postes, dont 107 postes d’enseignants en maternelles et élémentaires, 67 postes d’enseignants dans les collèges de Seine Maritime et 25 postes de personnels administratifs.
Dans l'académie, comme partout en France, les effets en seront :
  • dans le premier degré : fermetures de classes ; effectifs surchargés ; remplacements non assurés ; fin de la scolarisation des moins de 3 ans ; démantèlement des réseaux d’aide et de soutien aux enfants en difficulté ; suppression des postes de maitres formateurs ; ouvertures de classes compromises…
  • dans les collèges : disparition de cours et options ; suppression du travail en groupe et du soutien sur temps scolaire ; fin des itinéraires de découverte ; classes surchargées dans beaucoup d’établissements ; moindre prise en charge des élèves en difficulté ou handicapés ; menaces sur les postes de CPE…
  • dans les lycées : fragilisation des lycées par la suppression massive d’emplois, au moment où s’appliquent des réformes mal préparées, notamment dans la voie technologique ; suppression de 17 formations dans les lycées techniques, technologiques et professionnels, du CAP au BTS…
Devant cette situation alarmante, et alors que l’Etat veut attendre le 8 avril prochain pour annoncer l’étendue des dégâts en maternelles et en élémentaires, plus de deux tiers des membres du CDEN ont écrit au Préfet, comme le permet la loi, pour exiger la transparence. (source : site du SNES Rouen)
En Seine-Maritime, les signataires ont été :
  • Didier Marie, Président du Département de Seine Maritime, co-président du CDEN,
  • Sébastien Jumel, Vice Président du Département en charge de l’Education,
  • les Conseillers Généraux membres du CDEN,
  • la Conseillère Régionale membre du CDEN,
  • les organisations professionnelles enseignantes : les syndicats de la CGT Educ’Action, de la FSU, de l’UNSA Education,
  • l’Union de Seine Maritime des Délégués Départementaux de l’Education Nationale, la Jeunesse au Plein Air JPA76,
  • la ligue de l’Enseignement,
  • l’Union Départementale des Associations Familiales,
  • les personnalités qualifiées du CDEN,
  • les associations de parents d’élèves FCPE 76 et P.E.E.P. 76.
Dans l'Eure, le Conseil Départemental de l’Education Nationale (co-présidé par la Préfète et le président du Conseil Général) ne se réunira que le 4 avril 2011, alors que d'ores et déjà 49 fermetures de classes sont annoncées. Les classes concernées seront annoncées APRES le résultat des élections cantonales
Sans attendre, un "C.D.E.N. bis", le "Comité de Défense de l’Education Nationale", s'est créé le 9 mars à Gravigny, pour ouvrir le dialogue avec tous les acteurs du monde éducatif : parents d’élèves, personnels, élus.
Parmi les points à l’ordre du jour ont été notamment abordés :
  • les difficultés liées au faible taux d’encadrement dans les établissements scolaires.
  • la cohérence entre investissements des collectivités territoriales et politique nationale.
  • comment faire « plus » dans les classes avec « moins » de moyens humains.
  • la formation professionnelle des enseignants.
Tous les membres du "vrai" CDEN ont été invités, en présence du public et de la presse. Si l'Inspecteur d'Académie et la Préfète ont décliné l'invitation, le président du Conseil Général, Jean-Louis Destans, et les conseillers généraux, Janick Léger Lesoeur et Gérard Silighini, étaient présents, ainsi que plusieurs maires, des représentants de la FCPE pour les parents d'élèves, de la FSU 1er degré, 2nd degré et Supérieur et de l'UNSA Education, pour les personnels.
Tous ont affirmé leur soutien collectif au service public d'Education, laminé par les suppressions massives de postes décrétées par le gouvernement : 16000 postes cette année, et encore 16000 l'an prochain !
M. Destans s'est illustré par sa vision d'"une société idéale où l'éducation serait au centre des priorités".
Oui, il faut que tous les partenaires œuvrent dans le même sens pour préserver l'école. Sans une école de qualité, nous ne pourrons pas assurer la formation de qualité dont a besoin notre société, aujourd'hui et demain.
Tous, représentants institutionnels, enseignants, parents, élus, devons agir main dans la main pour sauvegarder ce bastion de service public. Chaque acteur doit agir avec dignité et sens des responsabilités. Ne nous trompons surtout pas d'ennemi, en agissant contre les intérêts de l'école et de l'éducation nationale !
Que deviendrait une école divisée où chacun tenterait (en vain...) de préserver ses seuls intérêts ?
Ce serait la fin d'une éducation "nationale" égalitaire, et l'ouverture du marché (juteux...) de l'éducation au secteur privé, avec les inégalités qui en découlent et les conséquences pour notre société : la ghettoisation de pans entiers du territoire.
Est-ce là l'égalité républicaine qui devrait être le moteur de l'action publique, dans le sens de l'intérêt général - et non dans celui des intérêts particuliers, des intérêts marchands et financiers, du règne du chacun pour soi ?
Il est urgent de retrouver ce sens de l'intérêt général et du service public, tous ensemble.
Yes we care !

Suivez nous

suivez-moi sur facebooksuivez-moi sur twitterabonnez-vous en RSS