Dimanche, c’est le premier tour des législatives, qui conduira, ou reconduira 577 député-e-s à l’Assemblée Nationale. Assemblée Nationale et Sénat composent le parlement. C’est ce parlement qui vote la loi :
Si les députés peuvent prendre l’initiative de la loi en déposant des propositions de loi, ou en déposant des amendements, ceux-ci restent très encadrés par
l’article 40 de la constitution. Les députés n’interviennent donc qu’à hauteur de 2% dans les propositions de loi, l’essentiel est de la responsabilité du gouvernement.
Ces dernières années, nous avons vu les blocs des deux principaux partis s’affronter, mais la très large majorité présidentielle n’a permis que de transformer l’Assemblée en “chambre d’enregistrement”. Après un débat obligatoire, et réduit dans le temps pour éviter les blocages, la majorité vote comme le gouvernement. La loi est adoptée telle que le gouvernement la souhaite, et la rue n’a plus rien à dire. Ce n’est pas la rue qui gouverne. Elle subit.
Les électeurs français s’apprêtent à conduire une nouvelle majorité à l’Assemblée Nationale. Pour beaucoup de députés, ce seront des sortants. Nous allons vraisemblablement reconduire l’Assemblée la plus âgée de la Vème République, reconduire des députés dont beaucoup candidatent pour leurs 3ème ou 4ème mandat, et certains beaucoup plus : ce sera leur 5ème, 6ème, 7ème et même huitième mandat.
L’Assemblée n’est plus la représentation des citoyens, mais d’hommes politiques qui font carrière.
Une Assemblée composée à 80% d’hommes, et une Assemblée composée à 97% de cadres supérieurs, avocats, médecins.
Pour combattre cet état de fait, la loi sur la parité devrait compenser cette sous représentativité, au moins des femmes. Mais à droite comme à gauche, les circonscriptions susceptibles d’être remportées par l’un ou l’autre des grands partis sont réservées aux hommes. La parité est-elle une volonté de changer affublée d’une fausse barbe ?
La parité, c’est un pas pour plus de représentativité du peuple à l’Assemblée. Et ce n’est pas suffisant. Il faut aussi que la diversité des idées soit représentée sur les bancs de l’Assemblée. Il faut que toutes les classes sociales y soient représentées.
Il est bien entendu qu’un gouvernement qui veut agir doit avoir les moyens de faire voter la loi. Redonner la majorité législative à la droite n’aboutirait qu’à un blocage de deux ans, et le pays ne peut pas se le permettre.
Donner une majorité absolue au Parti Socialiste seul pourrait transformer de nouveau l’Assemblée en chambre d’enregistrement. Le groupe socialiste ne s’opposera pas à des mesures du gouvernement socialiste.
Avec une majorité plurielle, le gouvernement devra travailler en amont pour proposer une politique innovante, comprise et acceptée par tous. Avec de nouvelles idées, qui viennent de tout le peuple, de la société civile, et de tous les secteurs économiques.
La solution est de donner la majorité au Gouvernement, avec une majorité plurielle, plus représentative du peuple français. Le débat sera riche et ouvert et conduira à une politique ambitieuse et innovante pour la France. Une participation avec un droit de regard et un droit de question, et de nouvelles propositions. Il n’y aura pas de mesures alibi, pas de demi-mesures trompeuses, mais une vraie volonté de réformer le pays, ensemble, avec un parlement représentatif du pays qu’il représente.
Les écologistes sont de fervents défenseurs de la biodiversité. Dans la nature et dans la société, nous prônons la mixité et le respect de la diversité. Nous le savons, un écosystème est fait d’équilibres, et la richesse des variétés présentes fait la santé de l’ensemble. Les chercheurs se sont de tous temps inspiré de la Nature pour inventer : faisons de même en politique. Inventons une nouvelle gouvernance, faite de dialogue, d’échanges et de coopération : entre les composantes écologistes, de la gauche et du centre ; entre la sphère politique et la société civile, toutes ces associations qui tous les jours travaillent sur le terrain.
Le Grenelle de l’Environnement a donné l’exemple de cette gouvernance et de ce dialogue. Nicolas Sarkozy a montré le risque d’un trop fort regroupement des pouvoirs : En une phrase, il a annihilé des mois et des années de travail. “l’environnement, ça commence à bien faire !”
Voter pour des écologistes et leur assurer un groupe parlementaire, c’est offrir à la gauche cette diversité constructive, et ouvrir des perspectives de co-construction des mesures nécessaires à la vitalité de notre écosystème social.
Je vous appelle à voter dans toute la France pour des candidat-e-s écologistes, qui ont adopté la parité parfaite dès le premier tour, en donnant les moyens aux femmes écologistes de prendre leurs responsabilités dans des circonscriptions gagnables.
Comme Secrétaire Régionale EELV Haute-Normandie, j’appelle à voter pour les candidat-e-s EELV de Haute Normandie.
Nous avons deux circonscriptions, dans l’Eure et la Seine-Maritime, qui ont fait l’objet d’un accord avec le Parti Socialiste.
Je comprends qu’humainement, on puisse vouloir se présenter en dissidence contre son parti. C’est à vous électeurs de dire que vous souhaitez que cet accord soit respecté. C’est à vous de dire ce vous que voulez, et si c’est une majorité plurielle et d’ouverture.
Ainsi, dans l’Eure, nous avons retiré notre candidat pour soutenir la candidature de Michel Champredon, PRG, sur la 1ère circonscription – dans le cadre de l’accord PS-PRG-EELV. Le PRG a apporté son soutien à Jérôme Bourlet dans la 5ème circonscription.
Je suis personnellement
candidate avec René Bodineau pour Europe Écologie Les Verts dans la quatrième circonscription de l’Eure. J’espère que vous voterez pour une candidate nouvelle en politique, et très engagée pour l’avenir de nos territoires et de notre pays. Si vous me faites l’honneur de m’élire, je respecterai mes engagements. Je resterai à votre écoute et je communiquerai mes actions, dans la transparence.
Le changement, c’est quand ? Il commence dimanche.
Pour ces élections, ne jouez pas les utilités, faites-vous plaisir !
Dans la quatrième circonscription de l’Eure, votez Laetitia Sanchez.
A lire, l’excellente analyse d’Edwy Plenel : “Le changement, c’est au Parlement” http://www.mediapart.fr/journal/france/080612/le-changement-cest-au-parlement
Laetitia Sanchez